Toujours rempli de pensées
Quand vont-elles s’arrêter
Mes maux cherchent à se panser
Mais perdent leur aparté.
Toujours rempli d’insensés
Les questions se bousculent
Quand vont-elles cesser
Et prendre leur recul ?

L’anxiété du lendemain
Porte la crainte de la veille
Le seul fait d’être humain
Me tient encore en éveil
Les doutes s’enchaînent
Surplombent ceux d’hier
S’ajoutent et se déchaînent
Jamais contents ni fiers.

Puis vient la lassitude
Celle qui prend pour attitude
Cet ennui interminable
Celui qui ne connaît de responsable.
Puis vient la solitude
Celle qui prend pour habitude
De ne jamais se confier
De ne jamais se fier.

Souvent je rêve
Que les pensées prennent des vacances
Rien qu’une trêve
Avant une nouvelle effervescence.
Souvent je songe
A ceux qui vivent
Sans que rien ne les ronge
Alors que jamais je n’y arrive.

Est-ce qu’un jour je saurai
Être apaisée ?
Est-ce qu’un jour j’apprendrai,
A faire taire mes pensés ?
Est-ce qu’un jour une réponse
Ne fera pas naître une nouvelle question
Celle qui dénonce, défonce
L’éphémère solution.

Je continue aujourd’hui
De penser en accéléré
D’oublier l’essence de la vie
Pour retenir un détail atterré.
Mon cercle vicieux
Ne cesse d’être impitoyable
N’a de vertueux
Que son rythme effroyable.

Je continue, comme hier
De me perdre dans mes questions
Durs comme pierre,
Les doutes ne sont plus en option.
Je continuerai demain
De combler mon anxiété
La prendre par la main,
Et feindre sa nouvelle gaieté.
Je continuerai encore
De combler d’un sourire,
Une tristesse qui n’a de tort
De ne plus vouloir se ressentir.