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Poèmes : Fêlures
Publié par Marco le 09-06-2014 11:50:00 ( 1314 lectures ) Articles du même auteur



FÊLURES


Les fêlures d’antan font souvent du présent une voie sans issue,
Une impasse sordide où se côtoient les regrets, la rancune
Et par instants la haine.
Ces sentiments réunis, annihilent la moindre aspiration,
Taisent les mots et leurs caresses, assombrissent les jours naissants,
Torturent le corps et en ternissent l’âme ;
C’est l’extinction du possible,
Du plausible,
De l’espoir voire de la survie !


L’image est suppliciée et dégradée.
Les paupières alourdies par les nuits blanches
Laissent entrevoir des yeux révulsés,
Aveugles au présent et à l’illumination de l’esprit.
Le visage strié par des rides profondes,
Bibliothèque des souffrances et des émotions étouffées,
Est devenu le reflet d'une vie aux couleurs inversées ;
Les sanglots et cendres du passé modèlent un masque d’errance !


Dans le creux même de la main de ce corps déchiré,
Se niche le vacarme d’une mort silencieuse.


"Je sais, mon ami, je sais…


Les yeux clos de ta bien-aimée ont rompu
Le fil de vie qui te liait à nous.
Je sais que tu souffres encore de cette mort ;
Le silence de cette absence résonne dans l’abîme sans fond
Que sont devenues les pensées de ton cœur.
Tes paroles se font l’écho d’un cri d’amour venu d’outre-tombe.


Sors de cette léthargie
Regarde au-delà des apparences,
Au-delà du temps accompli ;
Contemple cette aube nouvelle
Qui se lève sur tant d’éclats !
Ne vois-tu pas cette blanche silhouette qui défie les ombres ?
Ne sens-tu pas le parfum suave de cette pure jeunesse
Éveiller en toi les doux et chauds soupirs
Pour lesquels on a envie de vivre ?
Le même qui, jadis, te fit connaître le plaisir d’un corps ivre de volupté."



Faut-il en appeler aux divinités ?

« Ô Nymphe, pleine de vie et d’envie,
Sortie du temple des amours,
Viens à la conquête de cet esprit égaré,
Qui se maudit d’avoir trop aimé le printemps d’un amour.
Viens délivrer ce corps de l’abandon,
Ce corps qui se meurt d’avoir si peu vécu sa passion.
Que de ta peau d’ange
Provoque ses mains,
Que la fragrance de ta chair
Ébranle ses sens endormis.
Que tes lèvres charnues abreuvent de baisers cette bouche desséchée,
Que le bout de tes doigts provoque l’érection des grains de sa peau ;
Frissons exquis du désir.
Que tes seins dressés comme arme de beauté
Harponnent sa mélancolie jusqu’à ce que joie s’ensuive,
Que tes hanches à peine voilées violent son regard,
Et lézardent ses peurs,
Que ton mont de Vénus l’attire dans la vallée des jouissances,
Source de vie,
Où tous les maux s’effacent dans un cri
Que le silence écoute avec délectation. »

"Je t'observe et je vois, je vois…

Je vois un sourire dans tes yeux.
Ton regard a été charmé par cette beauté mythique Mais les sculptures de Praxitèle suffisent à ton humeur ;
Tu es fidèle au passé de ta mémoire.
Tu goûtes à la souffrance de ton âme.
Cette souffrance est attisée par ta propension à te replonger
Dans une mélancolie dévastatrice.
Il n’y a point de garde-fou dans cette ambiance,
Le rejet et l’aveuglement exsudent des murs de ta conscience ;
C’est la certitude du doute qui tend vers le suicide.

Tu es une énigme pour moi !


Tu devrais prendre du recul ;
T’éloigner du tumulte de la vie quotidienne,
T’asseoir sur le rebord de ton existence
Et te demander ce que tu veux faire
Pour que ton aventure reprenne un sens !
N'entends-tu pas la mélodie des oiseaux,
Qui résonnent comme une louange ;
Celle-ci célèbre la beauté immortelle de la vie !"

Mais aujourd'hui, Tu es si loin de nous et si près d’elle
Que ce monde n’est plus le tien !

Une vie sans le moindre appétit ni la moindre envie, Ne deviendrait-elle pas une longue agonie ? Et, l'agonie c'est une vie qui n'en finit plus de mourir !


Les fêlures d'une vie sont l'aube du crépuscule !



Marco

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
Kalimera
Posté le: 09-06-2014 14:33  Mis à jour: 09-06-2014 14:33
Semi pro
Inscrit le: 28-04-2014
De: Tokyo, Japon
Contributions: 116
 Re: Fêlures
Salut Marco !
Ton poème est comme un appel à l'aide aux nymphes et aux muses. Elles sont là, à côté de toi. L'écriture est une renaissance, mon ami.

Kalimera

Auteur Commentaire en débat
EXEM
Posté le: 10-06-2014 00:32  Mis à jour: 10-06-2014 00:32
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Fêlures
Voici non seulement un beau poème mais un grand poème. J'ai pensé aux chants plaintifs de Musset appellant sa Muse. Il disait aussi :
"J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie."


Marco tu es un vrai poète ! Ah ! J'aime aussi les réponses (en caractères gras) que reçoit le Poète. Bonne et belle trouvaille.
Il existe encore très peu de vrai poètes à notre époque. On en trouve encore sur ce site et tu en fais partie majeure. Bravo. Merci.

Répons(s) Auteur Posté le
 Re: Fêlures Marco 10-06-2014 10:34
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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