| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Accueil >> xnews >> Les obsèques - Nouvelles - Textes
Nouvelles : Les obsèques
Publié par Pivoine le 14-06-2014 11:00:00 ( 1082 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles



Un brouillard opaque où s'aperçoivent à peine les dentelles fines de givre blanc, que dessinent les branchages nus des arbres. Les poteaux de bois semblent noirs, sur les fils quelques oiseaux perchés lancent des cris stridents, comme le sifflement que produit le vent, traversant les câbles téléphoniques. La plaine s'étend à perte de vue, uniformément claire, givrée.
Le convoi de fantômes noirs marchant en file, suivant ce triste corbillard, que seules les couronnes et gerbes animent de fleurs, qui dans la journée gèleront. Juste derrière, un vieil homme cassé en deux, s'aidant de sa canne, que deux femmes encore jeunes soutiennent, sous leurs voilettes des yeux rougis par les pleurs incessants. En fin de file deux fillettes chahutent, des éclats cristallins et gais que seuls les enfants produisent. À un bout le début de la vie, à l'autre la fin...

Un triste chien boitant, les croise en sens inverse, allant vers le bourg où d'une ferme nous sentons les relents du fumier chauffant, et la bonne odeur réconfortante de l'étable. La fumée du bois brûlé dans les cheminées exhale des parfums boisés. D'un petit café sortent des éclats de voix, les vitres dégoulinantes de buée font imaginer la chaleur qui y règne, une puissante odeur de tabac d'anis et de café, vous agresse dès l'entrée.
Des hommes de la terre, en bleus de travail, bottes noires de caoutchouc crottées de boue discutent, toussent dans une cacophonie bruyante. Certains jouent aux cartes, aux dés, le convoie funéraire est attendu, ils viendront ici se réchauffer apportant la tristesse et les larmes.

"Il était bien brave l’Émile, c'est point possible, le bon Dieu punit les bons, et ces salauds qui méritent l'enfer, ne souffrent point, ces vaches-là!"

Et patati et patata, les langues de serpents faux sortent de toute part, un chat se chauffe innocent près d'un vieux poêle en fonte,il scrute ahuri ces pantins désarticulés donnant un spectacle.

Il faut mourir pour que les éloges fusent, ce qui était noir devient blanc, seule la mort altère les vivants.

Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
Rhodan
Posté le: 02-08-2014 19:15  Mis à jour: 02-08-2014 19:15
Débutant
Inscrit le: 02-08-2014
De: Brussels
Contributions: 5
 Re: Les obsèques
Oui, c'est excellent, un mot : merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
36 Personne(s) en ligne (15 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 36

Plus ...