Un soir, en ce mois de février glacial
Je m’en fus vers ce littoral désert sans étoile
Me recueillir debout dans ce rivage
Ou les embruns salés me fouettèrent le visage
Et sur ce récif culminant, dominant la plage
Mon Esprit se mémorise et voyage
Me souvenant autrefois à l’aube ou chevauchant
Éclair mon cheval favori comme auparavant
Enroulant de mes bras son encolure crinière au vent
Cependant, une fois, il m’a désarçonné poursuivant
Comme enivré sa course folle vers l'avant
N'ayant cure de la tempête coléreuse
Martelant le sable et les vagues frondeuses

Et pourtant au sifflet de mon appel
Mon étalon noir m'est revenu fidèle
Vers moi repentant épris de remords
Et de nouveau galopant sans selle ni mors
Unis tel un centaure, nous faisions corps
En ce moment-là, j’entendais toujours et encore
Ce chant dans ces bruits des vagues venant du nord
J’observais l’autre rive et dans cette métaphore
Je songe à ce regard bleu et à ses tresses d’épi d’or
A son sourire réconfort et a son corps amphore

Et là, je méditais interrogeant mon passé
Entre mer et ciel ou mes souvenirs sont classés
Face a cette mer houleuse au loin le désert sensuel
Ou jadis de mes doigts coulait l’arc-en-ciel
Sublimant ainsi le portrait de mon idylle ma belle
Trônant dans ma palette aquarelle
Ou mon bleu est Roi traçant ma couleur bonheur
De mes mains, j’ai caressé la fleur dans son gazon
J’ai écrit mes poèmes à l’encre de l’océan
Enfin ces mêmes mains ont élaborés des monuments
Des Å“uvres picturales ou sculpturales instruments
Vivants témoins de mon histoire et de mon Temps !!