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Nouvelles confirmées : Le psychopathe honorable chapitre 9
Publié par saulot le 15-07-2016 19:09:45 ( 929 lectures ) Articles du même auteur



Chapitre 9 :

Je me questionnais sur mon emploi du temps récent, avais-je pris de la drogue il y a quelques temps ? Cela pourrait expliquer mon hallucination auditive, pourquoi j’ai cru entendre Ouisticroc mon singe parler pour réclamer des bananes. Mais j’eus beau fouiller ma mémoire, je ne me souvenais pas avoir volontairement absorbé une substance comme l’euphoria ou quoi que ce soit d’autre qui déclenchait des délires. À moins bien sûr que Félicia ait tenté de m’embrouiller l’esprit avec une préparation personnelle. Elle disait qu’elle m’aimait bien, mais j’étais persuadé du contraire, qu’elle me détestait au plus haut point. Elle travaillait activement à ma perte avec des moyens détournés. Elle n’était pas assez courageuse pour m’affronter dans un duel avec des armes ou de la magie, alors elle œuvrait discrètement et sournoisement en utilisant des substances qui amenaient à la folie. Ce serait bien son style à cette perfide. En plus pénétrer chez moi est assez facile quand je suis absent, ce que je fais souvent, à cause de mes travaux scientifiques liés à l’étude du climat de l’île. Quant à Ouisticroc c’est un animal fidèle, mais il est facile de détourner son attention, avec de la nourriture, notamment des bananes. Mon singe est un piètre gardien contre les voleurs qui amènent avec eux des aliments. Je décidais de jeter un sort de détection pour analyser les aliments dans mon réfrigérateur. Je ne décelais rien d’anormal, mais il existait quantité de façons de diffuser des substances psychotropes, qui généraient chez quelqu’un des troubles mentaux. Il y a la piqûre, la fumée, le mélange avec de l’eau. J’étais certain qu’une lâche comme Félicia devait connaître plein de manières de troubler l’esprit.

Ouisticroc : Non tu ne délires pas, je suis bien un singe parlant.
Holocaust : Mais comment est-ce possible ?
Ouisticroc : Un chat-karnaval géant m’a heurté, suite au choc avec ce félin magique, mon esprit a commencé à se modifier, à devenir plus intelligent.

J’étais estomaqué et en même temps content. J’allais enfin pouvoir avoir un assistant fiable. Je rêvais depuis longtemps de bénéficier de l’appui d’un compagnon pour mes travaux, et mes complots. Je me trompais peut-être sur la magie qui rendait très rarement plus intelligent, j’avais un contre-exemple remarquable en la personne d’Ouisticroc. En heurtant un chat-karnaval il a évolué de singe d’une espèce réputée pour sa stupidité, à un être avec une intelligence digne de moi. Le chat karnaval ordinaire est un animal rose qui ressemble à un matou, mais qui peut se mâcher comme du chewing-gum. La majorité sont de la taille d’un minet classique, mais certains s’avèrent plus grand qu’un bus. Ouisticroc m’a montré des écrits qu’il composait pendant mon absence, je fus réellement ébloui. Il faisait preuve d’une finesse d’esprit peu commune dans ses réflexions littéraires et ses poèmes. Il était d’un niveau bien supérieur à nombre d’humains en matière de capacités intellectuelles. Une partie de moi fut tentée de payer avec un lance-pierre Ouisticroc, de ne le rémunérer qu’avec des bananes, et d’autres aliments. Cependant je fis taire mon penchant méchant et radin. Mon singe méritait d’être traité comme un égal et non un subordonné corvéable à merci. Il témoignait un comportement bien plus intéressant que nombre d’hommes et de femmes, alors je n’allais pas l’entourlouper. Au contraire j’avais la ferme intention de le payer comme il se doit. Je comptais le récompenser comme il le mérite. Ouisticroc avait bien le droit à un traitement correct. Mon singe héritera d’une part importante de mes gains, au moins vingt pour cent, et plus s’il joue un rôle déterminant.

J’envoyais un e-mail à la B-Corp en expliquant que je connaissais un secret très honteux lié au ketchup. Cinq minutes plus tard je négociais un accord de cent millions de pénas contre mon silence. La multinationale avait un détecteur informatique de termes. Dès que le mot ketchup était écrit dans un e-mail adressé à du personnel de la B-Corp, le président recevait un message sur son téléphone portable. Je me débrouillais comme un chef, grâce à un ton menaçant et mon éloquence naturelle, j’obtins le droit à imposer un marché exorbitant. Je demandais une valise pleine de billets de banque. En plus j’informais mon interlocuteur le président que je voulais qu’il vienne en personne me voir, afin d’éviter les mauvaises surprises. Je disposais de capacités de détection, donc ce n’était pas la peine de me faire le coup du sosie, ou d’un imposteur avec les traits modifiés pour essayer de me berner. Je bluffais en affirmant que j’appartenais à une vaste organisation qui avait des dizaines de messagers à sa disposition. Et que pour chaque traquenard imposé, la rançon doublerait. Je tenais à ce que le président ne tente pas de coup fourré. Or s’il apprenait que ma force de frappe se limitait à deux personnes, en m’incluant moi et un singe, mon interlocuteur risquait d’avoir une forte envie de se venger, d’exercer de terribles représailles sur moi. D’après ce que je connaissais sur le président, il était un homme à détester les outrages, à exercer une répression façon centuple. Quelqu’un lui marchant involontairement sur le pied, pouvait être enterré vivant sous des mètres de béton par exemple. J’avais conscience de jouer à un jeu dangereux, mais il en fallait vraiment la peine. Si tout se passait bien, je deviendrais l’homme le plus fortuné de l’île, un poids lourd en terme de finances.
Figue clamait qu’il fallait que je pense surtout à mon bien-être personnel avec mon futur accroissement de richesses. Qu’il serait idiot de donner de l’argent pour des causes charitables, d’aider des gens dans le besoin sous prétexte que les personnes bénéficiant d’un coup de pouce, ne se montrant pas ingrats en retour étaient rarissimes. De son côté Fraise présenta un tableau beaucoup moins noir, elle affirmait qu’en agissant avec altruisme je participerais à solidifier mon avenir, à me bâtir une réputation positive, ce qui me sera très utile sur le long terme. Je décidais d’ignorer superbement les conseils de dépenses altruistes de Fraise pendant au moins un mois. D’abord je m’accorderai beaucoup de plaisir, et ensuite j’aviserai.

Je me dirigeais un peu angoissé, mais quand même globalement confiant vers la gare de l’île, elle comportait des particularités. Ainsi les conducteurs de train qui s’y arrêtaient devaient faire très attention, ne pas s’enfermer dans une routine. En effet les quais bougeaient de plusieurs mètres tous les jours. En prime il arrivait que des singes dorment sur les rails, or tuer involontairement un ouistiti moqueur constituait un crime sur l’île. Il y avait aussi les aléas climatiques extrêmes qui réservaient souvent de très mauvaises surprises. Résultat les conducteurs qui se rendaient sur l’île avaient tendance à être des personnes expérimentées, avec un joli salaire. C’était compréhensible, ce lieu constituait un vrai cauchemar pour les trains y compris ceux blindés, et protégés par la magie. Un véhicule bloqué quelques jours au même endroit devenait de temps à autre une véritable épave. Une voiture flambant neuf qui stationnait sur l’île et qui ne bénéficiait pas des enchantements appropriés, se changeait parfois en moins d’une heure en une ruine calcinée à cause du climat chaotique. Il fut un moment question de ne plus desservir l’île du tout. Je me souviens que des syndicalistes dans le secteur des transports exprimèrent leur ras-le-bol concernant leurs conditions de travail, et demandèrent de grosses contreparties pour cesser leur action. Au départ Simon le premier adjoint refusa en bloc les revendications, ordonna sur un ton sec aux travailleurs de continuer leur tâche sans sourciller. Cependant des problèmes d’approvisionnement en barrettes en ruban, finirent par avoir raison de sa résistance. Simon pouvait supporter la soif, le déshonneur, la faim, et la prison, mais certainement pas des difficultés de livraison pour les barrettes roses qu’il adorait se mettre dans les cheveux. Il s’agissait d’un objet vital pour son existence sociale d’après lui.

Je montais dans un train qui m’emmènerait si tout allait bien à Central Town, la ville qui servait de point de rendez-vous pour l’échange de la rançon. Je pris deux billets en première classe, un pour moi et un autre pour Ouisticroc. Le règlement était assez bizarre chez certaines compagnies de transport. Il fallait payer un billet à un tarif exorbitant pour mon petit singe qui prenait juste autant de place qu’un caniche. Soit disant que la valeur sacrée de l’espèce de mon singe imposait des contraintes spéciales. C’est n’importe quoi, personnellement je pense qu’il s’agit d’une astuce pour extorquer de l’argent aux gens. Je m’installais de mauvaise humeur sur le siège qui m’était attribué, dans un comportement de voyageurs qui ne contenait que moi et Ouisticroc. Ma partie sombre m’invitait à me défouler sur mon singe pour me passer les nerfs. Mais je la combattais de toutes mes forces, je n’allais pas perdre une amitié précieuse juste pour me calmer un peu. D’ailleurs mon animal me montra quelque chose qui me remonta le moral. Il fit les poches de plusieurs employés de la gare, et mit la main sur plusieurs portefeuilles. Ainsi les frais du voyage seront plus que remboursés. Il s’amusa à vider une petite valise abandonnée, et à y à transposer au fur et à mesure ses larcins. Ce comportement m’amusait mais il fallait se débarrasser au plus vite des preuves incriminantes. Alors je prenais l’argent, puis j’ouvris la fenêtre du compartiment et je jetais de toutes mes forces dehors le contenu des portefeuilles en partie vidés. Je ne m’inquiétais pas pour mes empreintes digitales, je pris la précaution d’enfiler des gants aujourd’hui. Finalement le voyage commençait sous de bons auspices. Je caressais la tête d’Ousticroc pour le remercier de m’avoir remonté le moral avec ses vols.

Le temps se calmait au fur et à mesure de l’éloignement de l’île, je passais le temps en regardant le paysage, notamment les vagues de la mer. J’étais sur une ligne de chemin de fer spécial, elle empruntait une voie aquatique, elle chevauchait non pas de la terre, mais de l’eau. Pourtant la plupart des voyages sur la voie ferrée se déroulait bien. En effet bien que l’idée de départ du professeur Yota, de poser des rails sur de l’eau passait pour un délire avec un grand d. Il prouva qu’en usant d’un mélange adapté de magie et de technologie, il était possible sans se ruiner de construire quelque chose d’utile et de rentable. Je me souvins qu’au départ le professeur fut qualifié de dément par ses nombreux opposants, certains essayèrent d’ailleurs de le faire interner dans un asile psychiatrique. Yota avait le sang chaud, il admettait les critiques, mais il supportait difficilement les insultes. Alors il avait tendance à réagir avec excessivité, face aux injures d’une partie de ses rivaux. Il se fit d’ailleurs une superbe collection d’ennemis à cause de paroles certes éloquentes, mais particulièrement dures. Mais il sut défendre avec zèle et grandeur ses idéaux, et quand tout semblait perdu, il réussit à faire financer son projet par la multinationale B-Corp. Dès lors la majorité des contestataires ferma son claquet, n’osa plus ouvertement discréditer les idées de Yota en rapport avec le chemin de fer aquatique. Il y eut quand même des rumeurs sordides qui continuèrent à être diffuser sur le professeur, notamment qu’il prit en otage un chat pour obliger le président de B-Corp à le soutenir. Ces ragots s’appuyaient sur de fausses informations, Yota avait des défauts, mais il était un militant de la cause animale, il n’oserait jamais tenter de jouer avec la vie d’une bête. Par contre il retint en effet captif un être vivant pour obtenir satisfaction, il enleva la feuille de céleri préférée du président.

J’eus un peu envie de dormir, toutefois cela ne dura pas très longtemps. L’excitation de m’enrichir considérablement dans un avenir proche m’excitait beaucoup, me remplissait de joie et d’énergie. J’allais pouvoir obtenir satisfaction contre beaucoup de gens. Je pourrai narguer et contrôler la vie de Félicia, mais aussi des habitants de l’île qui se montrèrent insolents et hostiles à mon égard. Dans un futur court, j’aurai assez de moyens financiers pour devenir un poids lourd économique et politique. Il faudra fêter dignement l’événement, je buvais très rarement de l’alcool, mais les circonstances méritaient une célébration adéquate. Allez je me commanderai une bouteille de champagne d’un très bon cru. J’avais un plan pour justifier sans attirer l’attention l’afflux de richesses qui m’attendaient. J’inventerais la vente d’un trésor fabuleux provenant de l’Astral Saule pour justifier mon nouveau statut d’homme riche. Je fournirais un certificat convainquant sur une transaction liée à une épée magique, pour convaincre les autorités de ne pas enquêter sur l’origine de mes fonds. L’Astral Saule de par son statut de zone mythique où l’impossible devenait possible, comportait de nombreux mystères et phénomènes particuliers. Ce qui rendra très crédible le coup du trésor pour me couvrir. Je caressais avec douceur le haut de la tête d’Ouisticroc, quand le train où je me trouvais s’arrêta brutalement. Je regardais par la fenêtre pour comprendre ce qui se passait, et je découvris un énorme rocher sur la voie ferrée. Cela sentait les ennuis à plein nez, avais-je été repéré par les services de répression de la B-Corp ?

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Auteur Commentaire en débat
saulot
Posté le: 18-07-2016 19:11  Mis à jour: 18-07-2016 19:11
Plume d'Or
Inscrit le: 23-06-2012
De:
Contributions: 445
 Re: Le psychopathe honorable chapitre 9
Merci pour le commentaire Jacques, le 10 est pour bientôt.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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