Plume d'Or
Inscrit: 23/10/2013 18:00
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Bon! Eh bien, puisque personne n'a encore trouvé l'inspiration, je vous mets mon texte en exemple.
.Un après-midi que je me promenais du côté du Luxembourg, je rencontrai Hector Mermiot, un ancien ami d'université. J'avais entendu dire qu'il était devenu un médecin célèbre dans le domaine de la psychiatrie. Je l'en félicitai aussitôt et il m'invita à prendre un verre. J'acceptai volontiers. Nous traversâmes le Boulevard et pénétrâmes, bras dessus, bras dessous, dans le premier établissement qui nous ouvrait ses portes. Aussitôt après que le garçon eut déposé devant nous, nos consommations, Hector entama la conversation, avant de toucher à son verre. « Te souviens-tu de Paul Sardoinat ? » Comment n'aurais-je pas pu me souvenir de lui !? Nous formions, avec Hector, « les Trois Mousquetaires ». C'était un jeune homme doté d'un charme et d'une beauté extraordinaire. Il était grand, mince, avec de larges épaules et des muscles souples et puissants que l'on devinait sous sa chemise. Il avait une chevelure noire et fournie qu'il peignait en arrière, et faisait briller avec de la gomina. Son visage était plutôt étroit mais, chez-lui, c'était un trait qui lui donnait un air latin très attirant. Ses yeux étaient sertis de cils noirs qui mettaient en valeur cette couleur bleu, si charmante lorsqu'elle se trouve être celle d'un regard velouté. Son nez était droit, sa bouche, sensuelle, sa lèvre recouverte d'une fine moustache. Oui. Je m'en souvenais : Paul était un beau gosse ! « Bien sûr ! Criai-je, en riant, Paul Sardoinat ! On l'appelait Paulo le Tombeur ! - Et pour cause, ajouta Hector, riant plus fort que moi, il n'y en avait pas une qui lui résistait. - Te souviens-tu de ce qu'il nous racontait à leur sujet ? Comment il les faisait toutes crier ? - Hélas oui. » Je fus surpris par cette dernière remarque. « Pourquoi, dis-tu hélas ? lui demandai-je. Et, d'ailleurs, pourquoi me parles-tu de lui, avant même de me parler de toi ? - Si je te parles de lui, c'est que, vois-tu,… il est très malade. - Se trouve-t-il dans ta clinique ? - Oui. - C'est donc, mental ? - Oui. Il est dans un état catatonique. - C'est pas possible ! Mais comment !? - Cela fit suite à un événement stressant. - Le pauvre ! m'exclamai-je. » C'est alors que je me souvins qu'Hector ne m'avait pas dit pourquoi, il avait dit : hélas, lorsque j'avais mentionné le fait que Paulo faisait crier les femmes avec qui il couchait. Je lui reposai donc la question et voici l'horrible récit qu'il me fit. Paulo le Tombeur, après avoir “tombé”, et, fait crier, toutes les femmes de Paris, décida de se marier. La chose sembla bientôt devenir aisée car il tomba amoureux. La jeune femme s'appelait Rita. C'était, sans doute, la plus belle de toutes celles qu'il avait déjà rencontrées. Elle était brune avec des yeux violets qui exprimaient une sensualité envoûtante. Son corps élancé avait des courbes que certains sculpteurs habiles utilisent dans leurs œuvres, afin de tromper l'œil du critique, en l'en aveuglant. Rita et Paulo formaient un couple admirable. Leur première nuit d'amour fut belle. Seulement belle. Paulo au sortir d'une étreinte sauvage, demanda à Rita. « As-tu, ma chérie, été heureuse ? » Comprenant l'euphémique allusion, Rita répondit : « Tu m'as emplie de joie, mais, si j'avais été « heureuse », tu m'aurais entendue. » Ce fut au tour de Paulo de comprendre l'insinuation de sa compagne, une insinuation à laquelle il s'attendait, d'ailleurs, ayant déjà constaté qu'elle n'avait pas crié, comme les autres. Il l'interrogea gentiment. « N'ai-je donc pas été à la hauteur ? - Tu es un amant merveilleux, seulement… - Seulement quoi ? - Seulement, lorsque je suis heureuse, vois-tu, mon chéri, je… - Tu… ? Tu quoi ? - Je… Oh ! J'ai honte. - Non ! Je t'en prie, ne soies pas timide. Dis-moi tout ! - Eh bien, lorsque je suis heureuse, je crie. » Paulo fut aussitôt rassuré. Des cris, il en avait entendu de toutes sortes, de tous volumes et de toutes intensités. Il était parfaitement capable de les faire tous, autant qu'ils étaient, se reproduire en elle. Il s'agissait seulement de découvrir ce que son amante nécessitait pour produire ce cri dont elle était si avare. Il la prit donc dans ses bras et l'embrassa tendrement. Paulo fit l'amour à Rita encore longtemps. Au matin, Rita n'avait toujours pas crié. Las et découragé, Paulo demanda : « Dis-moi, au moins, ma chérie, ce que je dois te faire pour te rendre heureuse. - Ce sont les voisins qui me dérangent, dit-elle, simplement. - Les voisins ? - Oui. Ils risquent de m'entendre et je trouve cela très gênant. - Mais !… Même un très grand cri de toi, ne peut sûrement pas les déranger !? - Hélas… » Après une longue discussion, les amants prirent un peu de repos. La semaine suivante, Paulo décida d'emmener Rita en montagne. Il possédait un chalet isolé, dans un coin où, seuls, les aigles osaient se hasarder. Ils donna à l'avance des instructions aux gardiens afin qu'ils prennent un congé ce jour-là, et, sûr de son affaire, il partit avec Rita vers de nouveaux sommets. Lorsqu'enfin le soir tomba et que les amoureux se retrouvèrent dans leur lit, Paulo prit soin de rappeler à Rita qu'ils étaient totalement isolés. Cette dernière lui sourit. Paulo vit bien qu'il y avait dans ce sourire quelque chose d'étrange. Étrange, non ! C'était plutôt, comme une phrases silencieuse qui disait : « Tu l'auras voulu ! Mais ce que tu as voulu, vaut plus que tout au monde » Et, rassuré, il l'embrassa sans savoir ce qui l’attendait. Il voulait la faire crier de plaisir, eh bien, elle cria! Jamais cri ne fut émis avec plus de force et d’intensité. Le cri la plus assourdissant qu’on eût jamais entendu. Un cri qui le paralysa en lui glaçant le coeur. Un cri inhumain. Un cri effroyable, incroyable, Inoubliable! Le cri de Rita fut entendu dans toute la vallée. Le lendemain, lorsque les domestiques revinrent au chalet, ils découvrirent paulo dans un état catatonique dont il ne sortit jamais.
A la fin de ce récit, je me sentis défaillir. « Qu'as-tu, donc, tu es tout pâle ? me dit Hector Mermiot. - Rien. Je n'ai rien, répondis-je. Je me sens bien triste pour Paulo. Enfin, j'espère qu'avec tes soins, il se remettra de son choc. Excuse-moi, je dois partir…. » Sans dire un mot, je laissai là mon ami et courus jusque chez-moi. Arrivé là, je pris le téléphone et criai de toutes mes forces : « Ma chérie ! Le voyage de noces en montagne est annulé. »
Posté le : 30/05/2015 16:13
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