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" Origine et évolution de la Chevalerie médiévale en France "
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Origine et évolution de la Chevalerie médiévale en France.

Introduction
S'il existe un mot qui rassemble, dans notre imaginaire, les valeurs de courage, d'abnégation et de don de soi, c'est bien celui de « chevalerie ».
En France, la chevalerie eut une importance primordiale dans la structuration administrative et foncière de ce territoire (1).
Sous Charlemagne, le royaume puis l’empire, vit émerger une Chevalerie assez diversifiée dont on peut identifier deux influences assez marquées.

* - Il y avait d'un coté l'influence culturelle induite dans la langue d'Oïl qui, pour faire simple, avait cours au Nord de la Loire et à l’Est de la rivière Cher (2) et qui donna une chevalerie vaillante certes, mais aussi trop souvent brutale et rustre.
Sur ces territoires d’Oïl, la Chevalerie qui s’y installa fut de culture franque. En ces lieux, à cette époque, pour cette Chevalerie franque, ses trois amours était disait-on « Dieu, l’Eglise et l’honneur.

* - Il y avait de l'autre coté, l'influence culturelle issue de la langue d'oc dite aussi occitane, qui, pour faire toujours simple, s'étendit au Sud de la Loire et à l'Ouest de la rivière, Cher et qui donna une chevalerie tout aussi courageuse mais emprunte de nuances et de courtoisie.
Sur les territoires de langue d’Oc, la Chevalerie qui s'y installa fut de culture aquitaine (3).
En ces lieux, à cette époque, les trois amours des Chevaliers étaient, disait-on « Dieu, l'honneur et les Dames » (4).

Ensuite, sous le roi Jean II le Bon, Ces deux Chevaleries d’Oc et d’Oïl, qui s'étaient institutionnalisées dans leurs diversités culturelles, donnèrent ainsi une remarquable organisation dans laquelle, les influences franques romanes et occitanes étaient omni présentes.
Que de versions n'a-t-on pas entendues sur les origines de la Chevalerie » en générale qui apparu dans un même temps sur toute l'Europe.
* - Pour les uns, seule la chrétienté avait pu engendrer une telle institution guerrière, alors quelle n'en fut que la fédératrice.
* - Pour d'autres la chevalerie n'avait pu qu'être issue de l'organisation de la société féodale. Alors qu'elle lui fut bien antérieure.
* - Pour d'autres encore, la chevalerie fut une nécessité pour amoindrir les effets de la déchéance civilisationnelle gréco-romaine provoquée par les invasions des peuples nomades venant de Germanie. Alors qu'elle provint justement de cette civilisation et de ces peuples germaniques.
Il est généralement pensé que la « Chevalerie », avec toutes les valeurs morales et quelquefois spirituelles qui s'y rattachent, n'a pu s'épanouir et se structurer que dans l'évolution d'une société qui s'imprégnait elle-même de ces mêmes valeurs. Cette conception est fausse, et la réalité est tout autre !
Ce ne sont pas ces valeurs qui sont à l'origine de ce qui deviendra au début du XI ème siècle la « Chevalerie médiévale ». En fait, la chevalerie va se former par la convergence puis de la fusion de deux traditions distinctes.
* - L'une a ses origines dans l'antiquité gréco-romaine.
* - L'autre dans les pratiques initiatiques tribales des peuples de Germanie (ceux communément et souvent péjorativement appelés « barbares »).

Origines antiques gréco-romaine de ce que sera la Chevalerie médiévale.
Dans les écrits anciens, les auteurs grecs et surtout athéniens, parlent de l'existence d'un groupe d'hommes qui se font appeler « hippeis ». (Hippeis peut être traduit sans différenciation par « cavalier » ou » chevalier »)(5).
Ces hommes sont des guerriers dont la richesse personnelle leur permet d'acquérir puis d'entretenir un cheval de combat. Dans une armée grecque principalement formée de guerriers à pieds (les fameux « hoplites à grande lance, la « sarisse » dont huit rangées formaient une phalange), ces Hippeis formaient ainsi un corps de combattant distinct, qui était nommée « la cavalerie ».
Ce sont surtout les Macédoniens, tels que le roi Philippe II de Macédoine (6), puis son fils Alexandre le Grand (7), qui démonteront l'efficacité de ces soldats à cheval lorsqu'il s'agissait de déborder rapidement l'infanterie ennemie sur ses flancs.
Chez les Romains - dont on connaît l'extrême importance qu'ils attachent eux aussi à l'infanterie (dont unité tactique s'appelle la « manipule ») - on trouve un corps d'armée constitué de soldats qui combattent sur des chevaux. Ils sont appelés « Equites » (8). Ces hommes ont à leur charge leur équipement individuel de guerre. Cette condition exige que chacun ait une fortune personnelle.
A une époque, Rome interdit aux riches négociants et propriétaires terriens, bien que faisant pourtant partie des notables et des centuries, d'accéder au Sénat, à la magistrature et à la classe nobiliaire, les tenant ainsi écartés de l'élitiste dirigeante.
Afin de démontrer leur influence et l'importance qui en découle, ces riches négociants et propriétaires se regroupèrent et formèrent un ordre équestre qui pris lui aussi le nom de « Equités » (cavaliers chevaliers) mais qui n'avait plus rien à voir avec le rôle militaire d'origine.
Pour entrer dans cet ordre, il fallait au prétendant fournir cheval et équipement et justifier d'une fortune de 400 000 sesterces à la fin du II e siècle avant J.C.
Bien que l'action militaire n'était pas la finalité de leur ordre, ces « Équités » ou
«Chevaliers » prirent part aux guerres de conquêtes romaines ou ils occupèrent des grades élevés. Ils eurent ainsi accès aux postes de la magistrature et au Sénat. Suétone (9) qui portait la parole du Sénat, était d'abord un « Équités » ou Chevalier.
Leur influence politique devint considérable et pesa significativement sur le gouvernement de Rome. Lorsque César eut conquit la Gaule, il imposa au peuple Gaulois l'organisationnel politique économique et social romain dans lequel l'ordre des Équités avait une place importante.
Bon nombre d'Equités furent à la tête de grandes propriétés terriennes gallo-romaines. Il ne fait aussi nul doute, que l'ordre romain des Équités s'ouvrit à la riche aristocratie gauloise, accélérant ainsi le processus d'assimilation de la noblesse indigène aux idéaux de l'occupant.

Origines germaniques de ce que sera Chevalerie médiévale
Si chez les Grecs et les Romains monter à cheval pour faire la guerre était rare et réservé à une élite, il n'en était pas de même chez les peuples nomades d'origine germanique ou scandinave.
Etant de nature nomade, le nourrisson fille ou garçon, « Wisigoth », « Ostrogoth », « Vandale », « Alaman », « Alain », « Burgonde », « Lombard ou encore « Franc » et « Huns », pour ne citer qu'eux, se retrouvait sur le dos d'un cheval avant même de savoir marcher (10). Et comme la guerre était l'occupation principale de ces peuples qui se devaient, pour vivre, conquérir sans cesse de nouveaux territoires, le jeune enfant mâle cavalier se retrouvait tout aussi naturellement avec les armes à la main.
Combattre à cheval était donc la posture naturelle des guerriers de ces peuples de Germanie (11).
Sevré à l'âge de trois ans, le jeune Germain était confié aux femmes de sa famille jusqu'à l'âge de sept ans.
Passé cet âge, il était alors confié jusqu'à son quatorzième anniversaire, pour son éducation presque essentiellement guerrière, à un père adoptif. En général, ce père adoptif n'était autre que le frère aîné de sa mère, donc à son oncle maternel.
Cette période se nomme « forsterfaeder » ou « fosterage ».
Cette période initiatique guerrière, dans son appellation, porte dans son étymologie même les notions de rudesse et forçage éducatifs auxquels est soumit le futur guerrier germain.
Au terme de cette période, le jeune germain allait faire ses preuves d'autonomie et de vaillance en voyageant parmi les nombreuses ethnies germaines.
Lorsque le poil lui était poussé au menton, il revenait alors dans sa tribu pour y subir le rite de la première coupe de barbe ou de cheveux et pour y affronter en combat singulier son père adoptif afin que tous puissent voir ses qualités de guerrier (12).
Chez certains de ces peuples, et en l'occurrence chez les « Francs saliens » il était de coutume chez leurs chefs, de célébrer en plus, par une cérémonie spécifique, la remise très solennelle des armes à un jeune homme en âge de combattre(13).

Rôle fédérateur du christianisme des traditions gréco-romaines et germaniques dont est issue la chevalerie médiévale
Lorsque Saint Paul ouvrit la religion chrétienne au non Juifs, et que le concile de Jérusalem, en 49, entérina sa séparation du judaïsme, le christianisme devint une religion universelle et catholique. Il se diffusa alors rapidement dans tout l'Empire romain malgré les persécutions qui affligeaient ses adeptes et qui ne s'arrêteront qu'après la conversion de Constantin en octobre 312.
Le christianisme devint alors la religion officielle de l'Empire romain. A partir de cette reconnaissance, le christianisme n'eut de cesse de s'imposer aux pouvoirs politiques des rois et empereurs d'occident. Mais l'influence issue de son incontestable rayonnement ne restait que spirituel et morale, et n'avait que bien peu de prise sur les actions guerrières.
Alors, pour endiguer cette situation de prédominance guerrière, dès le IV e siècle, le christianisme gallo-romain enveloppa puis imprégna, de ses principes moraux :
* -D'un coté, les traditions originelles gréco-romaines de ces riches romains à cheval « Équités » qui combattaient dans les armées de Rome ;
* - De l'autre coté, le rite initiatique guerrier de ces exceptionnels guerriers et chefs germains dont la survie dépendait de leurs conquêtes.
Emprunts ainsi de la sacralisation chrétienne, ces deux usages « d'hommes à cheval » se confondirent chez les « Francs Saliens » (qui sont aussi avec les Gaulois, nos ancêtres directs) en une seule pratique cérémoniale d'investiture au titre de « Caballarius » (14).

Evolution du cérémonial d'investiture d'un « Caballarius » vers l'adoubement du « chevalier médiéval »
Ces cérémonials de reconnaissance de « combattant à cheval » se sont perpétués pendant toute la dynastie mérovingienne, puis au début de celle des Carolingiens, où le premier témoignage écrit en latin, décrit comment, à Rastibonne en Bavière, en 792, Charlemagne, lors de cette cérémonie, ceint son fils Louis le pieux, alors duc d'Aquitaine, âgé de quatorze ans, de l'épée guerrière.
Plus tard, Charles le chauve recevra en septembre 838, pour ses quinze ans, ses armes ceinturon et baudrier ainsi que l'insigne de sa fonction. Puis en 841, le jour de Pâques, ce même Charles recevra de ses émissaires d'Aquitaine, habits et couronne (15).
C'est la plus ancienne cérémonie d' « adoubement » et peut-être de sacre royal qui nous est donnée de connaître avec certitude.
A partir d'environ 850, le mot latin « Caballarius » ne désignera plus un homme de guerre à cheval, mais un noble guerrier qui fait partie de la suite d'un grand personnage.
Ce mot latin prend alors le sens de « Chevalier ».
Il fallu un siècle et demi d'interventionnisme religieux chrétien pour que l'église romaine adjoigne progressivement à la remise solennelle des armes et équipements, une cérémonie religieuse ou le serment de servir son roi sera accompagné de celui de servir et d'obéir à Dieu et à son église.
Enfin, au début du XI e siècle, prend forme la « Chevalerie médiévale » qui intègre dans ses valeurs sacramentelles les notions d'honneur, de courage, de droiture, de fidélité, de générosité, d'humilité et de sacrifice de soi.
Ainsi, le Chevalier devient le protecteur de la veuve, de l'orphelin, du miséreux et de la « pucelle ». Il défend le bien et combat le mal dans l'obéissance à son roi, et dans le respect des dogmes chrétiens.
De par ses valeurs, la « Chevalerie médiévale » est alors une institution si prestigieuse qu'elle modifiera profondément, en bien, le sens moral d'une certaine noblesse de cette époque, qui faut bien l'avouer, n'en était, jusqu’à là, que peu pourvue.
La Chevalerie médiévale « où seuls comptaient le corps et le cœur et non l'esprit » (16) fut si lumineuse à partir du XII e siècle, que même les rois voulurent être fait Chevalier.
Mais, par ce choix du corps et du cœur, délaissant l'esprit, la « chevalerie médiévale » fut aussi, pour une partie, une Chevalerie illettrée (17).

Johan (JR.).


Notes de références :

(1) Devailly. (Guy.). : Le Berry du X e au milieu du XIII e ». Edition Mouton & Co. Paris La Haye 1973. 636 pages.

(2) La rivière Cher : Elle était à cette époque, la frontière entre la Neustrie, la Burgondie et l'Aquitaine.

(3) l'Aquitaine de cette époque était de culture linguistique occitane (langue d'oc).

(4) Rigaud Vaudreuil de (Pierre Louis) : « Tableau des mœurs françaises au temps de la chevalerie » tiré du roman de sir Raoul et de la belle Ermeline. Edition A. Egron. Paris 1825.

(5) Solon : homme d'Etat athénien né à Salamine vers 640 av J.C. mort à Chypre en 58 av J. C. Il est le rédacteur d'une constitution qui crée 4 classes sociales dont celle des hippeis constituée d'homme possédant un cheval et un équipement militaire ou ayant un revenu annuel de plus de 300 boisseaux de grains.

(6) Philippe II de Macédoine : Il est né en 383 et mort en 336 av. J.-C., roi de Macédoine de 360 à 336. Il est l'un des trois fils du roi Amyntas III et d'Eurydice.
Âgé de 14 ans, on l'envoie en otage à Thèbes. Il y reste jusqu'à l'âge de 17 ans. De retour en Macédoine, il prend le pouvoir comme tuteur de son neveu à la mort de son frère Perdiccas III en 359. Il est le père d'Alexandre le Grand.

(7) Alexandre le Grand ou Alexandre III de Macédoine : Il est né le 20 ou le 21 juillet -356 à Pella, mort le 13 juin -323 à Babylone. Il est un roi de Macédoine et l'un des personnages les plus célèbres de l'Antiquité.

(8) Ces soldats à cheval apparaissent lors de la constitution des comices centuriates qui sont généralement attribués à « Servius Tullius » sixième roi de la Rome antique vers 579 av J. C.

(9) Suétone (en latin Caius Suetonius Tranquillus) : Il est un érudit romain ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. Il est principalement connu pour ses Vie des douze Césars, qui comprend les biographies de Jules César à Domitien. Il naquit probablement à Rome vers 69 après. J.-C., d'une famille appartenant à l'ordre équestre. Son père, Suetonius Laetus, était tribun angusticlave et combattit dans l'armée d'Othon à la bataille de Bedriac, où Vitellius triompha.

(10) Tacite. (né en 55, mort en 120 après J.C.) écrit en 98 après J.C.: « La Germanie » Chapitres de 1 à 27 traitant de la vie quotidienne des peuples Germains. Chapitres de 28 à 46 énumérant les divers peuples qui composaient l'appellation généraliste de Germains.

(11) César : « Guerre des Gaules », livre VI, chapitres 21, 22.

(12) Diacre. (Paul.). (Paul Diacre né vers 720 mort entre 787 et 789) : « Histoire des Lombards » ouvrage écrit à l'abbaye Bénédictine du Mont Cassin en Italie. I, 23 et 24 et VI, 53.

(13) Cassiodore. : « Histoire des Goths ». Ecrit en 543.

(14) Césaire d'Arles : « Sermons » traitant du rapprochement de l'église et les royaumes barbares ». Ecrit en 543.
Grégoire de Tours : « Histoire des Francs ». Ecrit en 591.

(15) Nithard (né vers 800, mort entre 844 et 845) : « Histoire des fils de Louis le Pieux ». Livre second, chapitre 19 traduit par Fournier. Accessible en Français sur//remacle.org/boodwolf/historiens/nithare.html

(16) Duby. (Georges.). : « La Chevalerie ». Edition Perrin. Paris : 1993.

(17) Duby. (Georges.). : « La Chevalerie ». Edition Perrin. Paris : 1993.


Bibliographie :

Pour l'introduction :
Ouvrages contemporains :

DEVAILLY. (Guy.). : « Le Berry du X e au milieu du XIII e ». Edition Mouton & Co. Paris La Haye 1973. 636 pages.

RIGAUD VAUDREUIL. de (Pierre Louis) : « Tableau des mœurs françaises au temps de la chevalerie » tiré du roman de sir Raoul et de la belle Ermeline. Edition A. Egron. Paris 1825.

Pour le chapitre «Origines antiques gréco-romaines de ce que sera la Chevalerie médiévale»
Ouvrages anciens :

TITE LIVE. (59 av J.C.- 17). « Histoire de Rome depuis sa fondation », livre XXXV.

FLOBERT. (Annette.). : « Tite-Live, histoire romaine,& la libération de la Grèce » livres XXXI à XXXV ». Editions Garnier Flammarion. Paris 1997.

Ouvrages contemporains :

WORLEY. (Leslie.). : « Hippeis : la cavalerie de la Grèce antique ». Edition Westuiew Press. Boulder CO USA, février 1994, 241 pages.

MARTIN. (Albert.). : « Les cavaliers athéniens ». Editions E. Thorin. Paris 1887. 588 pages.

VIGNERON. (Paul.). : « Le cheval dans l'antiquité gréco-romaine des guerres médiques aux grandes invasions ». Edité par la faculté des lettres et des sciences humaines de Nancy en 1968.

GAUTIER. (Léon.). : « La Chevalerie ». Première Edition chez Sanard et Dérangeon Paris 1825. Réédition chez Arthaud Paris 1960, puis chez Pardes, Paris, 1996, 368 pages.

GAUTIER. (Léon.). : « Origine et code de la Chevalerie ». Editions des Marais, collection Sciences Humaines, Paris, janvier 1989.

UGRY. (Girard.). : « Rituels Anciens des Ordres de Chevalerie ». Edition Dervy, collection initiation. Paris, juin 1995.

CAGNAT. (René.). et GOYAU. (Georges.). : « Vous avez dit equites » in « Lexique des antiquités romaines ». Editions Thorin et fils. Paris 1895.

MEENS. (Landry.). (Thèse de doctorat en histoire ancienne) « Les officiers de la garnison de Rome sous le Haut Empire » Université Paris IV, Sorbonne, école doctorale 1, mondes anciens et médiévaux. Paris, juin 2008.

Pour le chapitre « Origines germaniques de ce que sera la Chevalerie médiévale »
Ouvrages anciens :

TACITE. (55 av JC- 120) : « La Germanie » Chapitres de 1 à 27 traitant de la vie quotidienne des peuples Germains. Chapitres de 28 à 46 énumérant les divers peuples qui composaient l'appellation
généraliste de Germains. Écrit en 98 après J.C.

CESAR. (Jules.). : « Guerre des Gaules », livre VI, chapitres 21, 22.

DIACRE. (Paul.). (720-787 ou 789) « Histoire des Lombards ». Ouvrage écrit à l'abbaye Bénédictine du Mont Cassin en Italie. I, 23 et 24 et VI, 53.

CASSIODORE. : « Histoire des Goths ». Ecrit en 543. Document original perdu. Seul reste un résumé rédigé par Jordanès sous le titre de « De Origine actibusque Getarum ». Cet ouvrage est édité sous le titre d' « Histoire des Goths » chez Les Belles Lettres, collection la Roue à Livres. Paris 1995. Textes accessibles sur le site http //remacle.org/boodwolf/historiens/jordanes/goths1htm
Ouvrages contemporains :
CREPIN. (André.). : « Beowulf » Edition diplomatique et texte critique, traduction française, commentaires et vocabulaire. Edition Kümmerle Göppingen 1991, 1051 pages.

ROUCHE. (Michel.). : « Le choc des Culture. Romanité, germanité, chrétienté durant le haut Moyen Âge ». Collection Histoire et Civilisation, Presses universitaires du Septentrion, 2003.

ROUCHE. (Michel.). : « Les rites d'initiation germaniques ». Article du 25 septembre 2007.

Pour le chapitre « Processus de fusion des traditions gréco-romaines et germaniques dont est issue la Chevalerie médiévale.
Ouvrages anciens :

CESAR. (Jules.). : « Qui equitatui proeerat – profecrus equitum » Commentarii rerum gestarum de bello gallico. Livre I, chapitre 52. Livre VIII chapitre 48. B. civ III, chapitre 60.

CESAR. (Jules.). : « Commentarii rerum gestarum de bello gallico ». Livre I, chapitre 48.
Livre VII, chapitre 65. Livre VIII, chapitre 13. B. civ III chapitres 75 – 84.

TITE LIVE. : « Insitum ut veltes in légionibus essent Autorem peditum equiti immiscendorum centionem Q. Navium ferunt » Livre 26, chapitre 4.

Ouvrages contemporains :

LEROUX. (Patrick.). : « L'armée romaine et l'organisation des provinces iberiques d'Augste à l'invasion de 409 ». Editions Broccard. Paris 1982. 493 pages.

FLEURET. (Laurent.). (Mémoire de maîtrise en histoire ancienne). : « Les Armées de Combat dans les annales de Tacite : Etude de tactique ». Université de Nantes, juin 1997.

Pour le chapitre « Le christianisme fédérateur des traditions gréco-romaines et germaniques dont est issue la Chevalerie médiévale »
Ouvrages anciens :

CESAR D'ARLES. : « Sermons » traites du rapprochement entre l'Eglise et les royaumes barbares. Ecrit en 543.

Ouvrages contemporains :

LEMARIGNIER. (J. M.). : « France médiévale, institution et société ». Editions Armand Colin, collection U. Paris 1970. 415 pages.

DUBY. (Georges.). : « L'an Mille ». Editions Gallimard et Julliard, folio Histoire. Paris 1985. (Recueil de chroniques classées et commentées. 235 pages.

RICHET. (Pierre.). : « Les grandeurs de l'an mille ». Editions Bartillat. Paris 1999, 367 pages.

FLORI. (Jean.). : « Une élite guerrière » in journal « Le Point » article de janvier 2007, ref

TDC.908.Chapitre IV « Eglise et Chevalerie ».
FLORI. (Jean.). : « L'essor de la chevalerie 11e et12e siècle ». Editions Droz. Genéve 1986. 404 pages.



Posté le : 05/04/2018 18:00
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D’où viennent nos ancêtres « Les Gaulois »
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D’où viennent nos ancêtres « Les Gaulois »


Certes avant eux, durant le paléolithique puis durant le néolithique puis encore durant le chalcolithique, le territoire que représente la France actuelle était peuplé de femmes et d’homme issu des migrations humaines primaires.
Très succinctement, il faut entendre ici par migrations humaines primaires :

Au Paléolithique inférieur (780 000 à 180 000) :
- Celle des Homo erectus et des pré-néandertaliens (Tautavel (dpt 66) – Lachaise (dpt16) – Lazaret (dpt 06)) ;
Ces Homo erectus et pré-néandertaliens, emploient la technique dite de Levallois. Ils
débitent et ils taillent les galets en bis-face. Ils utilisent le feu sans savoir le produire.
Ils nomadisent sur un large territoire.

Au paléolithique moyen et supérieur (180 000 à 7 500) :
- Celle des Homo sapiens Néandertaliens (Laferassie (dpt 24) – Moula (dpt 07) –Genay (dpt 21) – Vergisson (dpt 71) – La Quina (dpt16) – Marillac (dpt16) – Saint Césaire (dpt17) ;
Ces Néandertaliens mettent au point la technique de taille dite moustérienne, ce qui leurs permet de disposer d’une panoplie d’environ 60 outils. Ils produisent le feu. Ils enterrent leurs morts. Ils chassent en choisissant leurs proies.
Ils deviennent semi-nomades

Au paléolithique supérieur ainsi qu’au néolithique puis au chalcolithique (7 500 à 4 400) :
- Celle des l’homo sapiens sapiens ( Cro Magon (dpt 24) – Laugerie (dpt 24) – Chancelade (dpt 24) - Saint Germain la rivière (dpt 33) – Montgaudier (dpt 16) – abri Pataud (dpt 24) - La Madeleine (dpt 24).
Ces Homo sapiens sapiens, qui cohabitent un temps avec les Homo néandertaliens, mettent au point la technique de taille dite Châtelperronienne puis celle dite aurignacienne.
Puis se succéderont les cultures : Gravettienne, Solutréenne, Magdalénienne et Azilienne. Ils polissent leurs haches et leurs outils. Ils façonnent l’ivoire, l’os, les bois de renne. Ils emploient des techniques de chasse et de pêche. Ils dessinent et peignent et sculptent (art pariétal). Ils inventent le propulseur, l’aiguille à Chas, le harpon à barbelures. Ils élèvent des monuments mégalithiques funéraires, telles les allées couvertes, mais aussi les dolmens. Ils confectionnent des vêtements de peau, des bijoux et des parures de perles de pierres ou d’ivoire. Ils mettent au point des techniques de céramiques rubanées et de Cernée. Ils inventent l’arc, l’agriculture, l’élevage et le tissage. Ils se sédentarisent. Ils construisent des maisons de bois et des villages.

Cette population préhistorique indigène, qu’on peut considérer comme la souche humaine du peuplement de notre pays va se sédentariser sur des territoires définis.
Cette souche humaine est la résultante de l’agglomération autour d’elle, de 5 migrations. Elles eurent lieu, pour les trois premières venant d’Europe centrale et d’Europe du Nord, entre moins 35 000 ans et moins 8 000 ans ; et pour les deux dernières venant des Balkans et de la vallée du Danube entre moins 7 500 ans et moins 6 700.

Les Celtes « Galls »
A environ, moins 4 300 ans, soit dès 2300 avant J.C., ce fut donc une population d’environ 5 millions d’individus [1] qui vit peu à peu arriver et s’installer sur, leur territoire, de nouveaux hommes de culture indo-européenne d’ethnie « celtique » venant d’Asie occidentale qui se nommaient eux-mêmes « Galls ».
Ces hommes sont de culture dite « des champs d’urnes ». Ce nom provient du fait qu’ils n’enterrent plus les corps de leurs morts mais les incinèrent et en déposent les cendres dans des urnes qu’ils enterrent dans un champ, ou qu’ils déposent dans des cavités naturelles ou artificielles. Ils apportent avec eux les inventions de la roue et de l’attelage, ainsi que des techniques rudimentaires de métallurgie qui leur permettent d’utiliser le cuivre dans la confection de bon nombre de ses objets usuels (bijoux aiguilles, poinçons etc.) et surtout dans celle de ses armes. (Lame de couteau, pointes de flèches et de lances, etc.). Nous sommes là à l’Âge du Bronze ancien, moyen et final.
Les Galls, s’intégrant la population souche, vont fonder plusieurs nations sur plusieurs territoires. Ils rassemblent ces territoires en un royaume « la Galatie » [2].

Les Celtes « Kimris »
Vers moins 2700 ans, soit 700 ans avant J.C. un autre peuple celte, les « Kimris », envahit le royaume des Galls, la Galatie. Il faudra plus d’un siècle pour que les Galls intègrent ces nouveaux arrivants. Cette migration des Kimris apportant la spiritualité druidique, va, peu à peu, changer l’appellation « Galatie » pour la remplacer par celle de « Gaule » qui sera appelé « Galatie » par les Grecs et « Gallia » ou « Galli » par les Romains.
Ainsi, ses habitants devenus des « Gallo Kimris » [3] [4] vont être nommés « Gaulois ».
Les voilà donc nos ancêtres les Gaulois issus des migrations celtes.
Mais ce n’est pas fini !
A l’Âge du fer entre moins 2 500 ans et moins 2 350 ans soit entre 500 avant J.C. et 350 avant J.C., entre l’Hallstatt final et la Tène ancienne, une seconde invasion a lieu en deux vagues successives espacées de deux ans. Celles des Kimris Belges. Ces derniers arrivés apportent aux Gaulois (Celtes Galls, Gallo-Kimris et Kimris Belges) les techniques métallurgiques très importantes, celles découlant du travail du fer.
Au terme des troubles causés par ces derniers envahisseurs celtes, la Gaule de cette époque comprend pas moins de 62 nations Gauloises qui se répartissaient comme suit :
Le peuple des « Galls » en compte 22.
Celui des « Gallo-Kimris » en compte 17.
Et celui des « Kimris Belges » en compte 23. [5]
Strabon (-60 avant J.C., + 20 après J.C. dans sa géographie nous dit que l’ensemble des territoires que ces Nations celtes occupent, forme « la « Celtique ».

La « Terre du milieu »
Chez les Celtes Galls, Gallo-Kimris et Kimris Belges, dont seront issues toutes les Nations gauloises, « le territoire central » de leurs terres qui composaient la « Celtique [6] » avait une signification mystique et sacrée.
C'était en ce lieu qu’était installée la Nation élue. Elle prédominait sur toutes les autres et son Chef, était aussi le Chef suprême de toutes les Nations gauloises.
Il n'est donc pas invraisemblable, comme ce fut le cas en Irlande, que le territoire qui allait devenir ce que nous appelons aujourd’hui en France, « le Berry », puisse avoir pour eux la dénomination druidique de « la terre du milieu ».

Les Gaulois Bituriges.
Cette terre du milieu était habitée par une des 22 nations des Galls, les « Bituriges ». C’était une Nation gauloise très ancienne fondée dès l’invasion des Galls au Bronze ancien, vers 2000 avant J.C..
Il nous semble que cette puissance des Galls, qui permit cette longue intégration des migrants Kimris, ne pouvait provenir que de l'existence d'une nation déjà très structurée économiquement et politiquement, et dont la prépondérance était reconnue par les envahisseurs.
C'est pourquoi qu'il peut fortement être envisagé que déjà, la nation des Bituriges existait en tant que telle, et que déjà son rayonnement était si prédominant, qu'elle avait confédéré les autres nations des Galls.
On peut situer les prémices de cette fondation Biturige entre le 10ème et le 9ème siècle avant J.C. Elle eut l'apothéose de son rayonnement et de son influence sur les autres Nations gauloises entre le 9ème et le 8ème siècle avant J.C.
Ainsi, à l'Âge de bronze, les Gaulois Bituriges, qui vivaient sur la terre du milieu qui deviendra plus tard la province du Berry, maîtrisaient la métallurgie des alliages entre de cuivre et l'étain[7], et étaient producteurs d’artisanats de bronze, d'étamage et de damasquinerie, globalement nommés Incoctilia.
Lors de la période de l'Âge du fer, dans la première moitié du 4ème siècle avant J.C. [8], la Nation des Bituriges acquière une grande renommée dans les travaux de fonte du minerai de fer et de forgeage d’objets et d’armes.

Les rois ou Chefs suprêmes gaulois
* L'influence prépondérante de la Nation des Bituriges semble être à son apogée vers 600 avant J.C., lors du règne d' « Ambigatos » (nom qui signifie celui qui combat des deux côtés).
Là encore la réalité de l'existence de ce personnage est remise en cause par certains « spécialistes » sous le prétexte qu'aucune preuve archéologique n'accrédite son historicité. Mais nous savons maintenant quoi penser de ce type d'argument qui émerge presque toujours lorsque l’Archéologie, au lieu d’en témoigner se met à vouloir écrire l’histoire.
Tite Live nous parle de ce roi fondateur d’une grande cité appelée « Avaricon ». Il nous dit aussi que ses deux neveux « Bellovesos » (nom qui signifie celui qui est digne de puissance) et « Ségovèse » (nom qui signifie celui qui est digne de Victoire) [10].
Le premier, à la tête de 15 000 Gaulois aurait fondé une colonie Biturige en Lombardie au nord de l'Italie, et fondé la cité de Milan (Médiolanum).
L'autre, lui aussi à la tête de 15 000 hommes, serait parti fonder une autre colonie Biturige vers le nord-est sur les rives du Danube après avoir traversé les grandes forêts hercyniennes.
* Au 4ème siècle avant J.C., un roi gaulois apparaît. On le dit issu de la nation des Senons voisine de celle des Bituriges (nord-est), mais on le dit aussi Biturige. Il s'appelait « Brennos » (ce nom signifie corbeau) latinisé en Brennus. Vainqueur des Romains sur la rive gauche de Tibre au confluent avec la rivière Allia, il saccagea Rome en 390 avant J.C. et il se fit remettre rançon. Comme beaucoup de chefs Gaulois ont porté ce nom, la confusion est grande et il est souvent très difficile de replacer ces chefs à leurs époques. Pourtant lorsque nous lisons Tite Live, nous apprenons que ce Brennos commandait peut-être des guerriers Senons, mais au même titre qu'il commandait aussi les guerriers Arvernes et Bituriges [11].
Tite Live ne dit pas dit qu'il appartenait à la nation des Senons, il dit qu'il était le roi des Gaulois.
* Puis nous trouvons « Bolgios » [12] latinisé en Belgius, dit duc des Bituriges.
Ce personnage fut au côté d'un « Brennos » roi des Arvernes lors de son expédition en Macédoine vers 279 avant J.C. Vainqueur des troupes de Ptolémée Kéraunos. Il fait prisonnier ce dernier, et le met à mort en lui tranchant la tête [13]. Il semble qu'il soit retourné en Gaule après cette victoire.
La période où vécut ce chef des Bituriges, qui n'est alors plus roi, semble être celle de la fin de l'influence prépondérante du peuple des Bituriges sur les autres nations gauloises.
Cette influence prépondérante fut prise progressivement par la nation des Arvernes.
* Au milieu du 2ème siècle avant J.C. les Bituriges et les Arvernes semblent avoir le même roi en la personne de Louernios nom qui signifie le renard, latinisé en Luern. Ce roi gaulois est connu pour sa prodigalité.
Posidonios d'Apamée [14] nous dit de lui : « Luern, pour gagner la faveur de la multitude, se faisait transporter sur un char à travers les campagnes, et jetait de l'or et de l'argent aux myriades de Celtes qui le suivaient. Il faisait enclore un espace de douze stades carrés, sur lequel il faisait remplir des cuves avec des boissons d'un grand prix, et préparer de telles quantités de victuailles que, plusieurs jours durant, il était permis à ceux qui voulaient entrer dans l'enceinte de goûter aux mets qu'on avait préparés et qui étaient à disposition sans interruption. »
* A la fin du 2ème siècle avant J.C. les Bituriges semblent avoir comme roi « Bituitos », nom qui signifie celui qui est le monde, latinise en Bituitus. Ce roi, fils de Louernios, est aussi le roi des Arvernes. Il allait, dit-on, au combat sur un char d'argent, revêtu d'une armure étincelante et jetant avec profusion des monnaies d'argent sur ses pas [15].
Il fut vaincu par les Romains à la bataille du confluent qui, selon Strabon, se trouve « au point de jonction de l'Isar, du Rhône et du mont Cemmène », ce que nous pouvons traduire par : « au confluent Rhône-Isère, au premier contrefort des Cévennes ».
Les négociations pour sa libération n'aboutissant pas, il fut retenu prisonnier avec son fils Congentiatos par les Romains dans la ville d'Albe [16].
Il nous semble qu'avec ce roi prit fin la prépondérance de l'influence du peuple des Arvernes sur les autres Nations gauloises.
Nous constatons également que presque toutes les Nations gauloises ont renoncé au gouvernement d'un roi pour lui préférer celui d'une magistrature élective de noblesse à la romaine.
* Au 1er siècle avant J.C., les Bituriges semblent nouer des alliances avec les autres nations gauloises en fonction de leurs intérêts.
César [17] nous dit, qu'en Gaule, il n'y a plus vraiment de grand chef, mais qu'en Arverne, un homme lui semble avoir « le principalat » sur ce pays.
Cet homme s'appelait « Celtill » latinisé en Celtillos.
Les prétentions de pouvoir que ce puissant noble faisait valoir auprès de son propre peuple, les Arvernes, et auprès d'autres aussi, conduisirent les chefs arvernes dont son propre beau-frère « Gobannitio », à lui barrer le chemin en l'accusant de vouloir rétablir la royauté. Il fut condamné à mort et exécuté.
Cet homme n'était autre que le père de Vercingétorix.
Lorsque ces événements se produisirent, les Bituriges étaient peut-être encore, en alliance avec les Arvernes, mais c'est très peu probable, leur alliance s'était plutôt portée sur les Eduens.
Lorsque César entame sa campagne de conquête de la Gaule en 59 avant J.C., les Bituriges ne sont plus, depuis longtemps, en position d'influence prépondérante vis-à-vis des autres Nations gauloises.
Ils sont, nous dit César, les clients des Eduens [18], après avoir été, avant, les clients des Arvernes entre le 3ème et le 2ème siècle avant J.C.[19].
Toutefois, il apparaît que malgré ce changement de fortune, les Bituriges avaient gardé de leur prestigieux passé, une auréole dont la lumière était encore perçue de toutes l'Antiquité, y compris des Romains.
A partir de leur riche et de leur prospère capitale « Avaricon », qui éblouira César par sa beauté au point qu'il la nommera Urbs [20], le pays biturige était parsemé d'oppida et de gros villages reliés entre-eux par des chemins, dont certains deviendront plus tard des voies romaines.
César nous dit que ces cités étaient plus de vingt, puisque ce fut ce nombre d'agglomérations bituriges que Vercingétorix ordonna de brûler pour appliquer sa tactique de terre brulée sur le chemin des légions romaines [21].

Johan (JR.).

NOTES de REFERENCES :

[1] NOUGIER. (Louis-René.). : « Essai sur le peuplement préhistorique de la France ». In: Population, 9e année, n°2, 1954 pp. 241-274.

[2] Diode de Sicile : (v.90av.J.C. – 21 av. J.C.) Historien Grec. Les livres I à V consacrés aux origines de monde, à l'histoire de l'Egypte et de la Chaldée, les livres XI à XX consacrés aux événements de 480 av. J.C. à 302 av. J.C.

[3] [4] Simon Pelloutier : « Histoire des Celtes, et particulièrement des Gaulois et des Germains depuis les tems fabuleux, jusqu'à la prise de Rome par les Gaulois ». [Livres I-II] Publié par I. Beauregard, 1740. 120 pages. p.22.
Amédé e Thierry : « Histoire des Gaulois ». Editions Hachette. Paris 1835. 415 pages,.p.10

[5] Abel Hugo : « France historique et monumentale: Histoire générale de France depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours ... » Editions H.L. Delloye, 1836 page 12.

[6] Celtique : territoire tel que l'entend Strabon dans sa géographie.

[7]Amédée Thierry : « Histoire des Gaulois ». Editions Hachette. Paris 1835. 415 pages,.p.48

[8] Amédée Thierry : « Pour fixer, même d'une manière approximative et vague, l'époque de l'arrivée des Belges en deçà du Rhin, nous n'avons absolument aucune autre donnée que l'époque de leur établissement dans la partie de la Gaule que nous appelons aujourd'hui le Languedoc ; établissement qui paraît avoir été postérieur de très peu de temps à l'arrivée de la horde. Or, tous les récits mythologiques ou historiques, et tous les périples, y compris celui de Scyllax écrit vers l'an 350 avant J.-C., ne font mention que de Ligures et d'Ibéro-Ligures sur la côte du bas Languedoc où s'établirent plus tard les Volkes ou Belges. Ce n'est que vers l'année 281 que ce peuple est nommé pour la première fois ; en 218, lors du passage d'Annibal, il en est de nouveau question. C'est donc entre 350 et 281 qu'il faut fixer l'établissement des Belges dans le Languedoc ; ce qui placerait leur arrivée en deçà du Rhin dans la première moitié du quatrième siècle. Il est remarquable que cette époque coïncide avec celle d'une longue paix entre les Cisalpins et Rome, et de tentatives d'émigration de la Gaule transalpine en Italie. »

[10] TITE LIVE : Histoire romaine - Livre V, 34.

[11] TITE LIVE : « Histoire Romaine » Livre V chapitres de 38 à 49.

[12] KRUTA. (Venceslas.). Les Celtes, histoire et dictionnaire, Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000,

[13] JUSTIN : Histoires philippiques, XXIV, 5.

[14] POSIDONIOS d'Apamée : Histoire XXIII - (Athénée, Deipnosophistes IV 37, 1-19).
STRABON / (Géographie, livre IV, II, 3)

[15] STRABON : Géographie, livre IV, II, 3.
APPIEN : Histoire Romaine, IV, 12.
FLORUS : Histoire Romaine, III, 3.

[16] TITE LIVE :, Periochae, 61

[17] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre IV.

[18] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre V.

[19] POSIDONIOS d'Apamée: Ses vastes enquêtes ethnologiques et géographiques lui ont ainsi permis de décrire les mœurs et la structure sociale des Gaulois. [ Dossier pour la science no 61, oct. 2008.

[20] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre V.

[21] CESAR. (Jules.). : « La Guerre des Gaules » Livre VII, chapitre XV.

_________________________________________________


BIBLIOGRAPHIE :

Auteurs antiques :

BEHAIM Martin : « Globe ».

DENYS le Périégète : « Description du monde habité » ;

DIODE de Sicile : « Histoire Universelle »

HERODOTE : « Histoire » ;

PLINE l'Ancien : « Histoire Naturelle » Livre XXXIV, chapitre 162.

PTOLEMEE : « Géographie. » Livre II.

NICEPHORE Blemmydas : « Géographie synoptique ».

SOLIN Caius Julius : «Les Merveilles du monde ».

STRABON : « Géographie Universelle ».

TITE LIVE : « Histoire romaine » - Livre V.
Auteurs contemporains :

AUGIER. (L.). BUCHSENSCHUTZ. (O.). RALSTON. (I.). : « Un complexe princier de l'âge du Fer : l'habitat du promontoire de Bourges (Cher), VIe-IVe s. av. J.-C, ». Revue archéologique du centre de la France 2007 : suppl. 32, 200 p.

CHASTAGNOL. (André.). ROBERT. (Étienne.). : « Bordeaux antique. », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1969, vol. 24, n° 2, pp. 454-461.

DE LA SAUSSAYE. (L.). : Mémoires sur plusieurs enfouissements numismatiques découverts dans la Sologne blésoise, dans R.N., 1836, p. 301-320, pl. VIII.

GOUDINEAU. (Christian.). : Annuaire des cours à la chaire d'antiquité nationale du collège de France 2005-2006.

HIERNARD. (Jean.). : Bituriges du Bordelais et Bituriges du Berry : l'apport de la numismatique, Revue Archéologique de Bordeaux, 1997, pp. 61-65.

HUCHER. (Eugène.). : « L'Art gaulois ou les Gaulois d'après leurs médailles » 2 e partie, Paris-Le Mans, 1873, p. 73, fig. 107;

HUGO. (Abel.). : « France historique et monumentale: Histoire générale de France depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours ... » Editions H.L. Delloye, 1836.

KRUTA. (Venceslas.). : « Les Celtes, Histoire et Dictionnaire ».Edition Lafond. Paris 2000.

MALLARD, Note sur un filon d'étain oxydé situé près du village de Montebras, commune de Soumans (Creuse). Môm. Soc.des se, nat. et arch. de la Creuse, t. tu, p. 161, i89.

MILCENT. (Pierre-Yves.). : « Bourges-Avaricum, un centre proto-urbain celtique au Ve siècle avant J.C. » CNRS. Paris, 2007.

NASH. (Daphné.). : Territory and state formation in central Gaul, in Social Organisation and, Settlemeni, Oxford 1978. Editions D. GREEN, C. HASELGROVE and M. SPRIGGS, B.A.R., Intern. Séries, suppl. 47, p. 455-475.

NOUGIER. (Louis-René.). : « Essai sur le peuplement préhistorique de la France ». In: Population, 9e année, n°2, 1954 pp. 241-274.

THERRY. (Amédée. Simon. Dominique.). : « Histoire des Gaulois depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la Gaule à la domination romaine ». Editions Grégoire, Wouters et Cie, 1842. Page 54.


Posté le : 04/04/2018 17:03
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Symbolique des œufs et histoire de l'apparition des œufs de Pâques
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Pâques est souvent attaché aux œufs distribués aux enfants. Je profite de l’occasion pour vous en parler.

* Si en ce bas monde, il y a bien une chose que l’on retrouve communément comme symbole chez tous les peuples et à toutes les époques, c’est l’œuf.
* Il fut de tous temps considéré comme l’illustration même du renouveau et du cycle intergénérationnelle (de la poule vient l’œuf qui donnera naissance à un poussin qui deviendra poule). Seuls certains hommes se torturèrent l’esprit pour savoir qui de l’œuf ou de la poule fut le premier à exister sur notre terre.
* Il y a environ 30 000 ans, nos ancêtres vivant dans les abris couverts du Périgord, d’instinct, savaient bien que l’œuf d’oiseau était avant tout une bonne nourriture. Et que cette nourriture apparaissait au début d’une période où les bourgeons des arbres commençaient à éclater sous la pression de la croissance des fleurs et des feuilles dont la tendresse de certaines d’elles faisaient un délice.
* Pour les Perces, de l’antiquité l’œuf fut le symbole du monde céleste que le Taureau astral éclata de ses cornes pour donner naissance aux étoiles.
* Concernant les Egyptiens, Plutarque le philosophe grec, nous raconte que pour eux, le monde était l’œuf que le Dieu Cneph régurgitait par la bouche, et qu’en cet œuf symbole planétaire, coexistaient les deux entités du corps et de l’âme donc du mouvement et de l’esprit. Bien avant cela l’autre philosophe grec Hérodote nous apprenait que les prêtres égyptiens expliquaient au peuple que le Dieu Osiris avait introduit dans un œuf 12 petites pyramides blanches pour qu’ainsi le bien soit la seule vertu du monde ; mais que son frère le Dieu Typhon connaissant où était le secret du bien, introduisit dans ce même œuf 12 petites pyramides noires pour que le mal puisse être lui aussi de ce monde.
* Pour les grecs de l’antiquité, dans la croyance de l’orphisme, l’œuf fut avant tout le symbole de la naissance de l’univers d’où il serait né et d’où sortit le premier Dieu. S’abstenir d’en manger abolissait, chez les mortels, le cycle des réincarnations punitives dont Perséphone affligeait les hommes coupables d’être les descendants des Titans meurtrier de son fils Zagreus. D’ailleurs, Castor et Pollux étaient nés des deux œufs pondus par Léda femme de Tyndare roi de Sparte, après une union avec Zeus qui avait pris pour la séduire incognito la forme d’un cygne. Dans l’un de ces deux œufs étaient Pollux et Hélène descendants de Zeus donc demi-dieu donc immortels; dans l’autre étaient Castor et Clytemnestre descendants de Tyndare donc simple mortels.
* En Asie, dans le pays coréen, lors de la fondation des trois royaumes vers le deuxième siècle, la légende nous raconte que ce fut d’un œuf géant dont avait accouché une jeune fille possédée par un prince céleste, que naquit Chumong le fondateur du premier royaume de Koguryô.
* En Inde, Brahmâ, par la seule force de pensée sépara un œuf en deux moitiés dont il fit de l’une la Terre et de l’autre le ciel. Le contenu de cet œuf servit à la pensée de Brahmâ à la création de tous les êtres vivants et de tous les autres dieux.
* Chez nos ancêtres les Gaulois, l’œuf fut l’objet de vénérations. Les Druides possédaient chacun une pierre de la forme d’un œuf. Cette pierre était faite, disaient-ils de bave des serpents lorsque ces derniers se mettaient en boule pour l’accouplement.
* Chez les chrétiens, l’œuf est considéré comme le symbole de la résurrection des corps C’est en cela que Saint Augustin faisait de lui un symbole d’espérance pour l’humanité.
L’œuf béni le jour de Pâques a donc une double signification celle de l’espérance des hommes et celle de la résurrection de Jésus, qui ressuscite au moment même ou le soleil passe sous le signe de l’Agneau.
* Au Moyen Âge, il était interdit lors du carême, de manger des œufs. Hors cette interdiction n’avait aucune influence sur les poules qui n’entendaient pas réduire leur production. Aussi donnait-on aux enfants ces œufs interdits pour qu’ils s’amusent un peu
Après en avoir cassés quelques uns lors d’affrontements joyeux, Ils utilisaient les autres -pour qui qu’en même ils avaient un peu de respect- à leur expression picturale. Ainsi naquit la tradition de la décoration des œufs pour Pâques, Point de sucre, point de chocolat, ceux là viendront sous le règne de Louis XIV
Pour les athées, l’œuf décorés de couleurs chatoyantes et le symbole de la régénérescence de la chaleur du soleil et de sa lumière qui éclaire le monde.

Johan (JR.).

Posté le : 01/04/2018 11:46
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" Les femmes dans la vie du Roi Louis le 11ème du nom "
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" Les femmes dans la vie du Roi Louis le 11ème du nom (1423 – 1483)."

Louis XI de France dit le prudent, mais aussi le Berrichon, naît à Bourges le 3 juillet 1423.
Il est le fils de Charles VII de France dit le victorieux (1), mais aussi appelé le petit roi de Bourges et de Marie d’Anjou (2) fille de Yolande d’Aragon (3).

On lui donne pour marraine Catherine de l’Isle – Bouchard (4) et pour parrains le duc Jean II d’Alençon son oncle, ainsi que l’évêque de Clermont Martin Gouge de Champagne (5).

Jusqu’à l’âge de 2 ans Louis fut élevé par des gens simples du bon peuple de Bourges, à savoir qu’il téta le sein de Jeanne Pourponne nourrice berruyère et qu’il eut comme gouverneur le vicomte de Bourges Jacques Trousseau (6).
Peu enclin à assurer son éducation, car trop occupés par les frivolités et les festivités de la cour, ses parents l’envoient, pour des raisons de sécurité dirent-ils, vivre au château de Loches.
Ce sera donc sa marraine Catherine de l’Isle - Bouchard et son précepteur Jean Marjoris qui vont élever le petit Louis.
Mais contrairement à son père, qui la laissa dans le dénuement, Louis n’oubliera pas sa nounou Jeanne et il palliera à l’indifférence et au manque reconnaissance paternelle (Charles VII) en se chargeant lui-même, des besoins matériels et d’argent de cette bonne femme (7)

Si son physique fut, dit-on, assez disharmonieux, son intelligence elle, fut d’une rare vivacité. Avec Jean Marjoris il apprendra à compter, à lire et à écrire le Latin et le Français, ainsi qu’à parler couramment l’Italien langue de la diplomatie de l’époque.
Louis aura pour maître d’armes Guillaume d’Avaugour qui fera de lui un chevalier très accompli (Ce presque toujours comme cavalier, que Louis sillonna les chemins de France).
Ce ne fut qu’à l’âge de 12 ans (1435) qu’il rejoindra sa mère et sa petite fiancée à Amboise.

Sa première épouse
A l’âge de 5 ans (1428), Louis fut fiancé à Marguerite, fille de Jacques I Stuart roi d’Ecosse, qui elle n’avait que trois ans.
Cette promesse d’épousailles faisait partie du renouvellement du traité d’alliance « Auld Allience » entre France et Ecosse qui avait cours depuis 1295. (Mais c’est une autre histoire).
Leur mariage eut lieu à Tours le 24 juin 1436. Marguerite était alors âgée de 11 ans et Louis en avait 13.
Entre ces deux personnages, l’affectif ne fut que de circonstance. Si Louis avait quelque respect pour son épouse, il n’empêchait point que cette considération qu’il portait à la Dame, n’avait d’égale que la froideur de ses sentiments. Ceci était certainement dû au fait que Marguerite lui fut imposée par son père qu’il commençait à fortement détester.
Du côté de Marguerite, qu’on nous décrit comme très jolie, on ne sait pas si cette relation fut vécue pareillement. On constate seulement chez elle une grande attirance vers les arts, ce que certains chroniqueurs voient comme une compensation au désamour conjugal.
Une anecdote nous raconte qu’en jour Marguerite voyant, en son palais, le poète Alain Chartier endormi dans grande salle, vint déposer un baiser sur sa bouche qui dit-elle « disait de si jolies choses ».
Nous savons aussi par « James du Tillay » (8) gentilhomme de la cour, qu’il émanait de Marguerite une odeur corporelle insupportable à ses proches. Ce témoignage doit être pris avec prudence lorsqu’on sait que ce sieur avait colporté la rumeur des adultères de Marguerite avec les poètes qui l’entouraient.
On a dit que Marguerite était stérile car elle n’eut pas enfant ! Mais force de constater que la vie séparée des deux époux n’était pas propice à la fécondité. Puis il semble bien que Marguerite ne voulût pas d’enfant. On lui prête l’invention de la recette contraceptive qui consistait à se serrer le corps dans un corset et d’adopter un régime à base de pommes vertes et de vinaigre.
Marguerite eut à subir bon nombre d’humiliation de la part de la cour royale voire du roi lui-même. Elle mourut à 20 ans de la tuberculose (1445) à Chalon sur Marne en maudissant sa vie par ces paroles « fi la vie ! Qu’on ne m’en parle plus ! ». Elle fut inhumée en l’église du lieu de son trépas. Puis, 35 ans plus tard on transféra sa dépouille à l’Abbaye de Thouars en Poitou où son tombeau fut détruit par les Huguenots. Marguerite d’Ecosse ne sera jamais reine de France puisque Louis ne régna sur le royaume de France qu’a l’âge de 38 ans (1461).

Sa première maitresse
Durant ce mariage, vers 1442, Louis eut une maitresse. Elle s’appelait Phélise Regnard (1424-1474) (on la retrouve aussi nommée Phélise Renard) Dame de Beaumont et de La Mure. Elle était la fille d’Aymar Reynard seigneur de Saint Didier.
De cette liaison naquirent deux filles que Louis légitima
Guyette de Valois, dont on ne connaît que peu de choses, sauf qu’elle devint l’épouse de Charles de Sillon.
Jeanne de Valois,(1447-1519, qui épousera Louis bâtard de Bourbon, comte du Roussillon et Amirale de France.
Louis maria sa maitresse Phélise le 2 novembre 1447, après la naissance de sa fille Jeanne à l’un de ses écuyers le sir Jean Pic dont elle fut veuve en 1452.

Sa deuxième épouse
Louis, alors toujours Dauphin mais aussi rebelle à l’autorité royale, se remaria secrètement et à l’insu du roi son père Charles VII, le 9 mars 1451 avec Charlotte de Savoie alors âgée seulement de 6ans.
Le courroux de son père, quand il l’apprit cette union, alla bien au-delà de ce que Louis espérait.
Sa nature était ainsi faite, par ce mariage dérangeant, Louis faisait, entre autres, payer à son père l’obligation que ce dernier lui avait faite de reconnaître Agnès Sorel dans son rang de maitresse officielle du roi. Une autre raison plus mercantile a amené Louis à épouser Charlotte. La jeunette était dotée de 200 000 écus.
Bien que ce mariage fût entaché de manquement au droit en vigueur de cette époque, il fut valider puis reconnu sous condition que de cette union ne naissent pas d’enfants avant que l’épouse ait atteint l’âge de 14 ans.
Et comme le roi son père, dont la colère ne s’apaisait pas, avait ordonné son arrestation, Louis et sa très jeune épouse allèrent se réfugier chez Philippe II duc de Bourgogne qui leur octroya le château de Genappe.
Louis et Charlotte eurent leur premier enfant le 18 octobre 1458. Ce fut un garçon prénommé Louis la Maman était âgée alors que de 13 ans moins un mois.
Ils eurent ensemble Huit enfants 5 garçons dont un seul Charles atteindra l’âge adulte et 3 filles dont deux Anne et Jeanne deviendront adultes.
Charlotte prit de l’embonpoint ce qui n’arrangea pas un physique déjà ingrat. Elle aima Louis qui ne le lui rendait pas. Il respectait en elle la mère des enfants qu’il venait régulièrement lui faire, pour assurer sa descendance, pour le reste… !
Charlotte, usée par ses grossesses successives s’éteindra à Amboise à l’âge de 38 ans.

Sa deuxième maitresse
Avant ce mariage, en 1446 Louis eut une liaison amoureuse qui dura deux années avec Marguerite de Sassenage, elle aussi Dame de Beaumont. Marguerite était la fille d’Henri Leroux baron de Sassenage et d’Antoinette de Saluces.
De cette liaison naissent trois filles légitimées :
Guyette de Valois, dont on sait qu’elle mourut après le 11 mars 1502.
Marie de Valois née en 1450, qui épousera, en 1467, Aymar de Poitiers sir de Saint Vallier. Elle mourut vers 1470. Elle sera l’aïeule de Diane de Poitiers.
Isabeau de Valois qui épousera Louis de Saint-Priest.

Sa troisième maitresse
Vers 1476, Louis rencontre Huguette de Jaquelin originaire de Dijon, dont il semblerait qu’il ait eu un fils qui mourut vers 1478.

On connaît à Louis, trois autres aventures extraconjugales.
* Avec Madame de Gigon veuve d’un marchand lyonnais tué par ses soldats lors de sa campagne de Picardie. La Dame était venue se plaindre à lui et lui réclamer justice. Louis après l’avoir séduite lui fit épouser de sieur Geoffroy de Cavlers.
* Avec Madame Passefilon qui était l’épouse du joaillier chez qui Louis se fournissait en cadeaux pour la belle Madame Gigon. Louis en compensation de cet adultère, donna au mari de la Dame une charge de parlementaire.
* Avec Madame Le Bon, épouse de Jean Le Bon, originaire de Mantes. La Dame complota avec Charles de Téméraire et essaya d’empoisonner Louis qui lui fit crever les yeux.

Conclusion
Ce roi fut l’un des plus craints et obéis des rois de France.
On le décrit comme cruel et sournois affublé d’un raisonnement tortueux et rusé.
Son comportement avec les femmes exclut tout enrobage sentimental. Il les considère comme des figurines qu’il déplace à son gré sur son échiquier politique en fonction des buts qu’il veut atteindre. Mais ne jugeons pas hâtivement, avec notre regard d’homme d’aujourd’hui, ce qui est, à n’en pas douter, un trouble du comportement et de la personnalité de ce roi-là.
Souvenons-nous de l’époque et du marasme sociétal dans lequel grandit Louis XI, sans autre affection que celles qu’il reçut des petites gens du Berry.
Avec eux il avait appris à se méfiait des Grands et il s’en garantissait, même si, trop de fois, cela fut de manière cruelle.
D’ailleurs, lorsque sa fille Jeanne dût être protégée des regards et agissements affables de la grande noblesse, ce fut dans le Berry qu’il l’envoya.
Mais c’est une autre histoire.

Johan (JR.).



Notes de références

(1) Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, né à Paris le 22 février 1403 et mort à Mehun-sur-Yèvre (dans l'actuel département du Cher) le 22 juillet 1461, fut roi de France de 1422 à 1461.

(2) Marie d'Anjou (1404-1463) : Elle est la fille de Louis II d'Anjou, duc d'Anjou et roi titulaire de Naples, et de Yolande d'Aragon. Marie est née le 14 octobre 1404 à Angers. Elle est couronnée reine de France en 1422 avec son époux, Charles VII. Elle s'éteint en 1463 à l'abbaye cistercienne Notre-Dame des Châtelliers (diocèse de Poitiers), après deux ans de veuvage.

(3) Yolande d'Aragon (11 août 1381, Saragosse - 14 novembre 1442, près de Saumur), également connue comme Jolantha de Aragon ou Violant d'Aragó, était la fille de Jean Ier d'Aragon et de Yolande de Bar.

(4) Catherine de l’Isle Bouchard : Elle est la fille de Jean de l’Isle-Bouchard, baron 1 et Jeanne de Bueil .Elle naît en 1390. Elle épouse en première noce Pierre de Giac. Elle épouse en secondes noces Georges de la Trémoille, comte de Guines, Boulogne et Auvergne, fils de Guy VI de La Trémouile et Dame Marie de Sully, Craon, Noirmoutier et Mareuil, le 2 juillet 1425 à Sully-sur-Loire. Elle décède le premier juillet 1474 à l'Île-Bouchard.

(5) Martin Gouge Il est évêque de Clermont de 1415 à 1444. Il est frère du Trésorier du Duc de Berry. Il est enfin et Chancelier du dauphin, le futur Charles VII.

(6) Jacques Trousseau fut vicomte de Bourges et seigneur de Saint Palais et de Marville. Il fut le fils d’Arnauld Trousseau qui fut aussi vicomte de Bourges.

(7) Louis versera le 27 novembre 1447 à Madame Pourponne une somme de 15 livres et veilla à ce qu’elle ne manqua de rien.

(8) James du Tillay : il fut bailli du Vermandois. Il fut l’époux de Jeanne d’Anneville Dame d’Asnières.


Bibliographie

DUBERN. (Jules.). : « Histoire des reines et régentes de France et des favorites des rois ». Editions. A Pougin. Paris. 1837.

BERTIERE. (Simone.). : « Les reines de France » Editions Magellan. Paris 2002.

HEERS. (Jacques.). « Louis XI » Edition Perrin Collection « Tempus » Paris 2003.



Posté le : 27/03/2018 18:10
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" Yolande d’Aragon "
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Yolande d’Aragon
Sans qui l’histoire de Jehanne la Pucelle Bâtarde d’Orléans n’aurait jamais existé.

Qui est-elle ?
Elle naquit à Saragora le 11 août 1380.
Elle fut la fille de Jehan 1er roi d’Aragon et de Yolande de Bar elle-même petite fille du roi de France, Jehan le Bon. Ses dits parents, lui donnèrent le nom de Jolanta d’Aragon ou encore en Catalan Violant d’Arago.
En France, elle se nomma Yolande d’Aragon.
Yolande d’Aragon se maria, le 2 décembre 1400, avec Louis II duc d’Anjou, roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem. De par son mariage, elle devint duchesse d’Anjou, reine de Naples, reine de Sicile, reine de Jérusalem et de Chypre .
En 1404 elle devint, de par son mari, Dame de Guise.
De cette union naitront 6 enfants :
Louis en 1403, qui sera duc d’Anjou, comte de Provence et roi de Naples
Marie en 1404, qui sera reine de France en épousant Charles de Ponthieu, futur roi Charles VII.
Une fille mort-née en 1406.
René en1408, qui sera duc de Bar, de Lorraine et d’Anjou, roi de Sicile, de Naples, d’Aragon et Jérusalem.
Yolande en 1412, qui sera duchesse de Bretagne en épousant François 1er duc de Bretagne ; Charles en 1414, qui sera comte du Maine
Yolande d’Aragon devint veuve le 29 avril 1417 et ne se remaria pas !
Elle décèdera le 14 novembre 1442, en l'hôtel du seigneur de Tucé près de Saumur.

Sa finesse politique et son réseau politique
En ce temps-là, comme nous venons de le voir, si un puisant seigneur voulait assoir et faire reconnaître son pouvoir politique, il fallait qu’il le construise à partir de deux piliers qui soutenaient la société féodale : la noblesse et l’église.
Les meilleurs exemples que nous en donne l’histoire, ce furent les règnes de Charlemagne et de Louis IX (Saint-Louis). Car ce n’était pas un hasard si Jehanne la Pucelle Bâtarde
d’Orléans en connaissait les histoires.
Charlemagne sut s’appuyer sur l’Eglise de Rome pour obtenir une forte légitimité et sur sa noblesse pour en devenir le bras armé et le chef incontesté.
Ce fut donc plus, un roi et un Empereur guerrier, qu’un pourvoyeur de foi catholique. Car on ne peut que remarquer que son obédience pour l’Eglise ne fut pas dictée uniquement par la foi, mais elle le fut surtout par l’intérêt d’utiliser l’instruction des ecclésiastiques pour gérer et organiser la fonctionnalité de son empire.
Pour l’évolution politique de Louis IX, l’Eglise de Rome prit une place prépondérante dans sa gouvernance, et ce fut du prestige qu’il retirait de cette dévotion personnelle et familiale, qu’il assura son autorité gouvernementale et guerrière sur sa noblesse.
Ce fut donc plus, un roi pourvoyeur de la foi catholique, qu’un grand défenseur et conquérant guerrier. Sa piété légendaire lui rapporta une énorme popularité qui eut pour intérêt de freiner puis arrêter, dans le royaume, l’hégémonie sans bornes de l’Eglise de Rome de cette époque.
Et, au regard de l’icône populaire que le roi Louis représentait pour ses sujets, cette puissante
Eglise n’osait plus réprimander un roi si croyant et si aimé au risque de perdre son propre prestige.
Yolande d’Aragon reine de quatre royaumes , en plus des enseignements qu’elle tirait de ces deux règnes, entrevit très tôt les grandes possibilités de pouvoir qu’elle pourrait acquérir à partir d’un troisième pilier féodal jusqu'alors dédaigné pour ne pas dire méprisé des puissants de son époque : celui du peuple.
Elle eut le génie de comprendre, en cette fin de Moyen-Âge, que la foi mystique de ce peuple de France, en sa grande majorité nécessiteux, pouvait représenter une force considérable capable de balayer dogmes et armées.
D’ailleurs, l’histoire de la première croisade populaire prêchée par Pierre l’Hermite en 1096, lui démontrait l’ampleur de cette force. Ce prêcheur par ses exaltations mystiques, n’était-il parvenu à former une déferlante humaine hétéroclite de 15 000 personnes qui devait s’abattre sur les lieux Saints.
Considérant cet événement, Yolande savait aussi que ce qui avait désintégré cette force humaine au point de la rendre presque négligeable, était le manque de structuration hiérarchique et l’absence d’organisation matérielle de cette multitude.
Forte de ces enseignements du passé, Yolande d’Aragon eut l’intelligence d’imaginer, en cette fin de Moyen-Âge, le développement d’un ordre religieux dont les prêtes, les moines ou les religieuses vivraient, d’une façon exemplaire, les humbles vies et conditions du peuple. Un ordre si ressemblant à ces gens, qu’il serait capable de révéler, de canaliser et de diriger le mysticisme populaire au service de grandes causes.
Yolande avait donc commencé après son mariage en 1400, avec Louis II duc d’Anjou à se rapprocher des Cordeliers (Franciscains) d’Angers dont elle pensait, à juste titre d’ailleurs, être l’ordre religieux le mieux à même pour mener cette mission.
-Elle en devint la protectrice.
-Elle fit à cet ordre des dons très importants qui le revivifia et qui fit de lui le centre de diffusion des directives de cet ordre et des histoires de guérisons miraculeuses obtenues par ses religieux.

Son action politique
Certains historiens, les mêmes d’ailleurs qui ne veulent pas voir en Jehanne la Pucelle Bâtarde d’Orléans un autre personnage que la bergère mystique qu’ils ont fabriquée, disent que les actes politiques de Yolande d’Aragon étaient dictés que par ses propres intérêts et ceux de sa famille.
Il y a surement un peu de vrai dans ce point de vue mais, pour l’heure, ce qui pourrait être considéré comme un trait d’égoïsme du personnage, va se révéler être une qualité.
En effet en l’année 1428, jamais les intérêts personnels de la duchesse d’Anjou ne se sont tant confondus avec ceux de la cause générale de la royauté française, dont le but était le règne d’un roi français sur le royaume de France.
Depuis que l’idée d’une alliance de la maison d’Anjou avec la lignée royale de France avait germé dans la tête de Yolande d’Aragon et celle de son époux Louis II d’Anjou, jusqu’au18
décembre 1413, jour des fiançailles de sa fille Marie, à Charles de Ponthieu, Yolande d’Aragon s’était fixé comme ouvrage et but de sa ligne politique, l’éventualité certes éloignée mais non improbable, de voir un jour Charles de Ponthieu s’asseoir sur le trône de France, et avec lui, comme reine sa fille Marie.
Yolande savait aussi que pour en arriver là, il lui fallait acquérir des puissantes alliances et elle s’y était déjà employée.
Elle avait fait rompe, par son époux, en novembre 1413, celle qui liait depuis 1410, son fils
René d’Anjou comte de Guise à Catherine de Bourgogne fille du duc Jean sans peur.
En faisant cela, elle signifiait clairement à tous, qu’elle servirait dorénavant la cause du roi de
France (Armagnacs) et délaisserait celle du duc de Bourgogne (Bourguignons) et de ses alliés anglais.
Le 5 février 1414, Yolande quitta Paris pour sa cour d’Angers en emmenant avec elle ses cinq enfants, plus le prince Charles de Ponthieu , qu’elle va protéger et élever comme son propre fils.
En 1416, Yolande d’Aragon s’accorda avec son Oncle le cardinal de Bar pour que son fils
René devienne l’hérité du duché de Bar.
Pour obtenir la paix entre les deux duchés de Bar et de Lorraine, elle proposa au duc Charles
II de Lorraine la réunion de ces deux duchés. Elle garantit cette réunion territoriale par la mise sous la tutelle du duc de Lorraine son fils René d’Anjou ; et par le futur mariage de ce même fils avec Isabelle fille du duc de Lorraine. Cet arrangement fut accepté par Charles de
Lorraine, pourtant fervent partisan de la cause Bourguignonne. Les deux enfants furent fiancés et René alla vivre à la cour de Lorraine qui devint aussi celle de Bar.
Lorsqu’en janvier 1418 Yolande d’Aragon eut vent d’un projet de mariage diligenté par la reine Isabeau de Bavière et par le duc Jean sans peur de Bourgogne, entre l’un des neveux de ce dernier et Isabelle de Lorraine, afin d’arriver à fixer définitivement la Lorraine dans le camp des Bourguignons, elle n’eut pas la peine de rappeler ses promesses au duc de Lorraine.
Charles de Lorraine avait déjà beaucoup d’affection pour le jeune René d’Anjou duc de Bar, son futur gendre. La proposition royale fut donc repoussée.
Ce fut le 20 octobre 1420 que René d’Anjou duc de Bar, épousa Isabeau ou Isabelle de
Lorraine fille du duc Charles II de Lorraine.
Yolande d’Aragon savait qu’elle retirerait un jour de cette alliance une adhésion du duché de
Lorraine à la cause qui mettrait sa fille Marie et son futur gendre Charles de Ponthieu sur le trône de France.
Yolande d’Aragon fixa le mariage entre le Dauphin Charles de France et sa fille Marie, fiancés depuis 9 ans, au 22 avril 1422.
Cette étape franchie, fallait-il encore que Charles fût sacré et reconnu roi de France par assez de grandes et nobles maisons.
Ce fut dans ce dessin, qu’elle maria, en 1424, son fils Louis III d’Aragon à Isabeau ou
Isabelle de Dreux fille du duc Jean VI de Bretagne. Elle comptait bien, là encore, par ce mariage, que le duché de Bretagne rejoigne le camp de son gendre.
Tout était donc en place ! L’œuvre politique de Yolande était d’autant plus remarquable, que la période où elle fut élaborée et construite, était une des pires, que le royaume de France n’eut jamais connue.
Le seul obstacle qui restait à surmonter pour Yolande était celui de faire reconnaître le
Dauphin Charles de France comme roi incontesté de ce royaume.
Ors, Charles de France avait été renié par sa mère, déshérité par son père et banni du royaume par l’Anglais et le Bourguignon.
Qu’a cela ne tienne, puisque Yolande ne pouvait plus compter sur l’approbation de la noblesse et du clergé de la société des hommes, Il ne lui restait plus qu’a obtenir l’appui de celui et ceux qui étaient au-dessus de toute autorité temporelle, celui de Dieu et de ses Saints.
Et là encore, comme toujours chez cette femme, elle avait anticipé les événements.
Elle avait mis en place, là-bas dans un petit village du duché de Bar, tous les acteurs qui allaient faire vivre une extraordinaire épopée à la France.
Epopée faite des exploits héroïques d’une Bâtarde royale d’Orléans, que l’on disait, pour la circonstance, bergère, dont on croyait s’être débarrassée le 9 novembre 1407 en la confiant à une certaine Jehanne d’Arc Dame de qualité de la reine, originaire d’une enclave royale située au bord de la Lorraine.
La reine Isabeau de Bavière drapée dans la luxure et la dépravation, venait de brader la France à l’Anglais, réduisant à néant les ambitions politique de Yolande d’Aragon.
Mal lui en prit !

Au lendemain de l’infâme traité de Troyes, sur son ordre, une prédiction se propagea, dans les campagnes et cités du royaume par les réseaux les Franciscains.
« Une catin perdra la France, Une vierge la sauvera, L'une de l'autre sortira ! »
Yolande d’Aragon, connaissant et ayant protégé depuis 1407, le secret de la naissance d’une fille bâtarde de la reine Isabeau , allait se servir de ce secret pour rétablir la légitimité royale de son gendre Charles de Ponthieu et faire de sa fille Marie la reine de France.
Cette fille Jehanne la pucelle bâtarde d’Orléans, enfant de la reine Isabeau et de Louis d’Orléans, alors inconnue, auréolée de lumière, de pureté et d’innocence, allait faire sortir le royaume de France du marasme centenaire dans lequel l’avait plongé des guerres fratricides et conquérantes et le faire de nouveau rayonner sur l’Europe.
Et pour qu’il en soit ainsi, Yolande d’Aragon finança une bonne partie des actions militaires menées par Jehanne, contre l’anglais et les Bourguignons.

Johan (JR.).

Notes de Référence et bibliographie partielle :

Yolande d’Aragon épouse de Louis II duc d’Anjou était reine d’Aragon de Sicile, de Jérusalem et de Chypre. Cette femme avait une forte personnalité et ses qualités politiques extraordinaires là plaçaient à l’opposé des attitudes frivoles et incohérentes de la reine Isabeau de Bavière.
Les deux femmes se défièrent souvent, mais l’intelligence de Yolande et sa vision à long terme du gouvernement de ses possessions et du royaume, mirent presque chaque fois en échec les prétentions d’emprises sur elle de la reine Isabeau. Yolande depuis son mariage avait élaboré et structuré un parcours politique qui avait pour but de faire entrer ses enfants de la maison d’Anjou dans la maison royale de France. C’est ainsi que le 21 octobre 1413, elle négocia de main de maitre les fiançailles de sa fille Marie, 9 ans avec Charles de Ponthieu, 10 ans, 11 ème enfants et cinquième fils de la reine Isabeau.
Isabeau, lors de ces négociations, cru duper Yolande en lui donnant pour sa fille un prince de troisième rang ; alors qu’en faisant cela, elle permettait à Yolande de mettre, comme on dit, le ver dans la pomme. Isabeau cru aussi qu’en acceptant que Yolande élève son cinquième fils Charles de Ponthieu en sa cour d’Anger, elle éloignait pour longtemps celle dont les jugements et les critiques à son égard l’empêchaient de mettre en œuvre tous ses petits complots de pouvoir et de coucheries ; alors que Yolande profita de cet éloignement tout relatif (elle avait un réseau franciscain de renseignements remarquable) pour inculquer à Charles une éducation royale voulue par elle très dépendante de ses avis et conseils. Ce qui lui permit un jour qu’Isabeau voulu faire valoir son autorité pour récupérer son fils qui venait alors de prendre le rang de Dauphin de France, de lui dire :
« A femme pourvue d'amant, point n'est besoin d'enfant. N'ai point nourri et élevé icelui jusqu'ici pour que vous le laissiez trépasser comme ses frères ou le rendiez fol comme son père, à moins que vous le fassiez anglais comme vous. Le garde mien; venez le prendre si l'osez ! ».9

En 1420, Louis III d'Anjou, fils aîné de la reine Yolande, cédant à l'invitation du pape Martin V, s'était décidé à passer en Italie pour y faire valoir ses prétentions sur le royaume de Naples. Le souverain pontife, qui était un Colonna, appartenait à une famille attachée par tradition au parti des princes français dans la péninsule. Aussi, lorsque Louis III d’Anjou fut battu dans plusieurs rencontres par son rival Alphonse V d’Aragon, il avait trouvé asile à Rome, et bientôt même, sur les pressantes instances du pape, avait été adopté, le 21 juin 1423, par la reine Jeanne de Naples. Non content de mettre au service de Louis d'Anjou la redoutable épée de François Sforza, le pape avait servi non moins utilement les intérêts du prince français en déchaînant contre l'Aragonais la fougueuse et triviale éloquence des religieux de l'ordre de Saint-François (les Franciscains). Trois religieux, Bernardin de Sienne, Jean Capistran et Mathieu Cimarra, entamèrent alors une véritable croisade en faveur de
Louis III d’Anjou. L'effet de cette propagande fut d'autant plus profond que, grâce à la connivence du pape Martin V, la politique angevine en Italie exploita à son profit, depuis 1420 jusqu’à 1429 (fin du schisme) l'un des mouvements religieux les plus originaux et les plus puissants de la fin du moyen âge. Comme, en 1428 et 1429, l'agitation patriotique contre les Anglais mit à profit ce même mouvement dans notre pays, aussitôt que les cordeliers de l'observance l'y eurent propagé avec l’aide de Yolande d’Aragon duchesse d’Anjou belle-mère de Charles de France, il importe de l'étudier au-delà des monts, où l'on en trouve le point de départ, si l'on veut bien saisir l'étrange physionomie de frère Richard et remonter à la source de l'un des courants dont s'est alimenté la construction de l’épopée de Jehannette.

Charles de Ponthieu, futur roi Charles VII de France.

Charles VI dit le Bien aimé, régnera sur le royaume de France du 16 septembre 1380 au 21 octobre 1422.Il ne sera appelé le fou qu’au 19ème siècle.
Charles VI 15 ans, se maria avec Isabeau de Bavière 14 ans, le 18 juillet 1385. Très vite (un an après son mariage) Isabeau va le tromper avec Louis Bois-Bourdon. Puis dans l’année 1386, pour satisfaire son plaisir et ses ambitions de pouvoir, elle prendra un deuxième amant en la personne du duc de Touraine frère de son époux plus connu sous le nom de Louis duc d’Orléans.
7 Certains historiens enclins à rejeter d’un revers de main l’évidente réalité quand celle-ci remet en cause leurs écrits quelquefois crédibilisés que par la notoriété de leurs titres, affirment que nul ne peut apporter la preuve de la liaison amoureuse d’Isabeau de Bavière avec le duc Louis d’Orlèans.
En voila là une glorieuse affirmation !
En dehors des aveux des deux protagonistes, s’il est une chose où la preuve d’existence est quasiment impossible à apporter de l’extérieur, c’est bien l’adultère ! D’autant qu’ici, les deux personnages n’ont aucun intérêt d’en faire état. Certes, ils n’en firent ni l’un ni l’autre publiquement état, mais ils le firent tant deviner qu’ils le firent voir à tous.
Comme le dit si bien Auguste Vallet de Veriville et le raconte si joliment Guy Breton, en parlant d’Isabeau et de Louis « si rien ne le prouve, tous leurs faits et gestes le disent si fort qu’ils le crient ».
Alors laissons donc là ceux qui se veulent être sourds par arrangements, mesquineries ou calculs, et considérons cette relation amoureuse comme une réalité historique que tant et tant de chroniques et rubriques de ce temps racontent. Cette liaison débuta alors que Louis d’Orlèans avait 15 ans (1386) alors que le roi son frère était en campagne dans les Flandres. Elle prit fin le 2 novembre 1407, lorsque Louis se fit assassiner rue vieille du temple à Paris alors qu’il revenait de visiter Isabeau en son Hôtel Babette.
VALLET de VERIVILLE. (Auguste.). : « Isabeau de Bavière, Reine de France. Etude historique. » Editions Techener 1859.
BRETON. (Guy.). : « Histoires d’Amour de l’histoire de France » Tome II. Editions Beauval 1972.



Posté le : 26/03/2018 18:28
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II - " L’étendard, le pennon, l’armure, les chevaux et les gens de la maison de Jehanne la pucelle"
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II - L’étendard, le pennon, l’armure, les chevaux et les gens de la maison de Jehanne la pucelle, bâtarde d’Orléans.


Après son examen de Poitiers et un deuxième séjour à Chinon, Jehanne était à Tours dans la deuxième quinzaine d’avril 1429.
Elle logeait à l’Hôtel de Jean du Puy (1) seigneur de la Roche, de Saint Quentin. Cet homme était le Conseiller principal de Yolande d’Aragon duchesse d’Anjou. Son épouse Eléonore Lapau ou de Pau (2) était –elle, Dame d’honneur de Marie d’Anjou, fille de Yolande d’Aragon épouse du Dauphin Charles.
Cette demeure se situait entre la rue des Carmes, (aujourd’hui la rue Paul Louis Couturier) où se trouvait l’entrée principale et la rue de la poissonnerie (aujourd’hui la rue Littré) (3).
Ce fut en ce lieu qu’elle apprit de la bouche de Gilbert Mottier de La Fayette qui était l’un de ses meilleurs appuis dans l’entourage de Charles, qu’elle était autorisée par le Dauphin de se mettre en œuvre pour aller secourir Orléans.
Ceci étant, Jehanne devait s’équiper militairement pour partir délivrer Orléans.
Et comme elle avait son épée de Fierbois, il lui fallait donc un étendard, un pennon une armure des armes de mains et des chevaux.


L’étendard et le pennon.
Pour confectionner l’étendard et le pennon, Jehanne fit appel à maître Hauves Poulnoir qui était d’origine écossaise et dont le vrai nom était James Power. Son échoppe tourangelle se situait rue du Boucassin (aujourd’hui rue du Président Marville) (4). Avant de faire commerce à Tours, cet artisan s’était établi en 1428 à Poitiers où il peignait et vernissait alors des lances (5).
Jehanne indiqua à l’artisan la forme de l’étendard et du pennon ainsi que la nature des images pieuses qu’elle voulait y voir figurer.
Pour ces réalisations, il fut choisi et coupé à leurs formes, une pièce de boucassin blanc sur lesquelles Jehanne fit représenter le jugement dernier ce qui n’avait jamais été fait en France et l’Annonciation qui déjà s’était fait en Italie. (6)
Il est indéniable que l’influence iconographique franciscaine découlant de la double influence de Vincent Ferrer et de Bernardin de Sienne, prêchée en Champagne par le Cordelier frère Richard (7) en 1428, eut une influence sur le mysticisme de Jehanne.

Nul ne sait comment étaient exactement disposées les représentations iconographiques qui furent dessinées sur l’étendard et le pennon de Jehanne.
Les témoignages qui nous décrivent ces enseignes sont ceux de Jehanne elle-même lors de son procès. Ceux de Jean Pasquerel et de Jean d’Alençon à qui on demandera de s’en souvenir bien longtemps après, lors du procès en annulation.
Les représentations qu’on crut bon de faire de ces deux enseignes, sont de purs fantasmes qui n’ont rien à voir avec une démarche de recherche historique.
Voilà ce qu’en ont dit pour l’essentiel Jehanne (8), Jean Pasquerel qui peut être considéré comme un témoin digne de foi dans la mesure où ses souvenirs sont restés fidèles à la réalité et Jean d’Alençon qui reconnaitra avoir du mal à se souvenir.

L’Etendard

Il était confectionné en toile de boucassin blanc. Le pourtour était frangé de soie or. Le fond était semé de fleurs de lys héraldiques. Sur une face figurait le jugement dernier représentant le Saint Sauveur assis sur l’arc du ciel montrant ses plaies. Il y avait aussi une colombe et des Anges volants du jugement dernier. Sur une autre face figurait l’écu de France. L’inscription JHESUS MARIA y était écrite.

Le Pennon
Il était fait de la même matière que l’étendard. Le fond était aussi semé de fleurs de lys héraldiques. Y figurait la représentation de Marie en Annonciation revêtue d’un manteau bleu.
L’inscription JHESUS MARIA y était écrite.
Le coût de cet étendard et de ce pennon fut de 25 livres tournois.

L’armure
Pour ce qui fut de la fabrication de son armure beaucoup de sornettes ont été dites !
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, il n’existait pas pour les chevaliers des armures prêtes à porter !
Si Jehanne eut la sienne si vite c’était :
- Soit parce qu’elle fut fabriquée sur mesure par un artisan exceptionnel. Et celui qui fit celle de Jehanne l’était !
- Soit parce que les enquêteurs partis sur l’ordre du Dauphin s’instruire de la moralité de Jehanne à Domrémy, avaient ramené avec eux comme modèle, à cet artisan exceptionnel, l’armure que Jehanne se servait lors de ses entrainements au château d’Isle et qui lui avait servi, presque surement, au tournoi de Nancy organisé par le duc Charles de Lorraine.
Cette dernière hypothèse qui ne peut en aucun cas être écartée aurait pu permettre à l’Armurier Haubergier de commencer à œuvrer à l’armure de Jehanne alors qu’elle était encore à Poitiers.
Cet artisan Armurier – Haubergier de son état, s’appelait maître Colas de Montbazon. Il demeurait Grande Rue à Tours (aujourd’hui rue Colbert). Il confectionna pour Jehanne à ses mesures et pour son corps de femme, un harnois complet (9).
Nous parlons ici de "harnois blanc", c'est-à-dire d’une armure de plus de 200 pièces faites minutieusement à la forge et assemblées sur mesure, appelée comme cela à cause du fer poli et brillant qui lui donné sa couleur.
Cette armure couta 100 livres tournois. (10)

Les Chevaux
Il y a de grande chance que Jehanne effectua son voyage de Domrémy à Chinon en chevauchant le cheval que lui donna le duc Charles de Lorraine lors de son départ de Nancy.
Elle en reçut deux autres du duc Jean d’Alençon. L’un à Chinon après avoir couru une lance avec le duc sur le pâtis du château près de la Vienne. L’autre à Tours que le duc lui fut offrit alors qu’elle était en la maison d’Eléonore Lapau. Elle en eut plusieurs autres notamment le demi-coursier avec qui elle se fit prendre prisonnière à Compiègne.

La Maison de Jehanne
Le dimanche 24 avril 1429, Jehanne ressembla sa « Maison » (11) » en vue de quitter Tours pour se rendre à Blois où déjà se formait une armée afin de secourir Orléans.
Il y avait là :
Pour son service domestique :
- Un maître d’hôtel.
- Deux valets.
- Anne de Maille, épouse de Guillaume Bellier, qui sera la première Dame d’honneur de la suite de Jehanne, qui supervisera tout ce petit monde (12).
Pour sa protection et son service des armes :
- Guillaume Bellier (13), lieutenant- général du capitaine de Chinon sire Raoul de Gaucourt, conseiller de Charles duc d'Orléans.
- Le chevalier Jean d’Aulon (14), ex-capitaine des gardes du roi Charles VI. Il sera l’écuyer de Jehanne.
- Louis de Courtes (15), âgé de 15 ans, surnommé « Minguet », Il est fils de Jean dit aussi Minguet de Coutes, seigneur de Fresnay-le-Gilmer, de la Gadelière et de Mitry, chambellan du duc d’Orléans et capitaine de Châteaudun, et de Catherine Le Mercier, dame de Noviont et de Rugles. Louis sera l’un des deux pages de Jehanne.
- Raymond, âgé de 14 ans. On ne sait rien de lui. Il sera le porte-étendard de Jehanne et sera tué à ses côtés lors du siège de Paris.
- Bertrand de Poulengy (16), qui veillait sur Jehanne depuis son plus jeune âge, sans doute missionné à cette tâche par Yolande d’Aragon. Ce fut le chef militaire de l’escorte qui avait protégé Jehanne lors de son voyage de Vaucouleurs à Chinon.
- Jean de Nouillonpont ou Novelenpont dit Jean Metz (17) qui s’attacha à Jehanne à Vaucouleurs et qui fit partie de la troupe qui conduisit Jehanne de Vaucouleurs à Chinon.
- Pierre et Jean d’Arc (18) frères adoptifs de Jehanne avec lesquels elle avait grandi à Domrémy.
- Enfin, une garde écossaise composée de douze cadets.
Pour affirmer sa position sociale et assurer sa spiritualité :
- Le sire d’Ambleville, Héraut d’armes venant de la maison de Julien des Essars, époux d’Isabeau de Vendôme. Il était l’un des deux hérauts d’armes mis à la disposition de Jehanne.
- Le sire de Guyenne, héraut d’Armes venant de la maison du roi. Il était, lui aussi, héraut d’Armes mis à la disposition de Jehanne.
Ils portaient tous deux les écussons "Fleur de Lys et cœur de Lys"
- Le frère jean Pasquerel (19) qui était le chapelain et confident de Jehanne.
- Le frère Nicolas Vouthon son cousin germain d’adoption, qui était son secrétaire.
- Mathelin Raoul qui était chargé de faire ses dépenses et tenir ses comptes.

Johan (JR.).


Notes de Référence et Bibliographie partielle :

(1) Déposition de frère Jean Pasquerel
(2)Déposition de Louis de Contes, seigneur de Nouyon et de Rengles.

(3) BOSSE6BOEUF. (Abbé.). « Jeanne d’Arc en Touraine. Bulletin de la Société Archéologique de Touraine. 1899 – 1900. Pages 37 et suivantes. Bibliothèque de l’Ecole des Chartes. T90, 1929.

(4) BOISSONNOT. (Chanoine.). : « Jeanne d’Arc à Tours ». 1909.

(5) Archives Nationales KK 53 F° 84 U°.

(6) Description par Jehanne de ses emblèmes au cours de son procès :
-Le 27 février 1430 - Interrogée si, lorsqu'elle vint à Orléans, elle avait une enseigne, en français étendard ou bannière, et de quelle couleur elle était ? Elle répond : « qu'elle avait une enseigne dont le champ était semé de lys, et il y avait là le monde figuré et deux anges sur les côtés, et il était de couleur blanche, de toile blanche ou boucassin, et étaient là ces devises : Jhesus Maria, ainsi qu'il lui semble, et les franges étaient de soie ».
-Le 10 mars 1430 - Interrogée de nouveau, sur les représentations peintes sur cet étendard elle répond : « que sainte Catherine et sainte Marguerite lui dirent qu'elle le prit hardiment et le porta hardiment et qu'elle fit mettre en peinture le roi du Ciel... et de la signifiance elle ne sait pas autre chose ».
- Le 17 mars 1430 - Interrogée encore sur les images qu’elle a fait peindre sur ses étendards elle répond : « qu'elle les a fait peindre de la même manière qu’elles sont peintes dans les églises. »
- Le 17 mars 1430, dans l'après-midi.
– Interrogée sur les deux anges qui étaient peints sur son étendard représentant Saint Michel et Saint Gabriel, elle répond : « qu'ils n'y étaient forts seulement pour l'honneur de Notre Seigneur, qui était figuré tenant le monde.
- Interrogée sur ces deux anges, qui étaient figurés sur l'étendard elle répond : « qu’ils étaient les deux angles qui gardent le monde, et pourquoi il n'y en avait pas parce que ça lui était commandé par Nostre Seigneur. Ce qu’elle fit peindre sur cet étendard d, répond à tout ce qui lui était commandé par Nostre Seigneur ; par les voix de saintes Catherine et Marguerite qui lui dirent de peindre sur cet étendard ce que commande le roy du Ciel. Elle y fit faire ces figures de notre Seigneur et de deux angles de la couleur demandée par leur commandement ».

(7) Jehanne rencontrera frère Richard lorsqu’elle arrivera devant Troyes sur la route qui conduisait le Dauphin Charles à Reims pour son sacre. Ceci n’exclut pas qu’elle avait connaissance du Cordelier et de ses prêches.

(8) Interrogatoires de Jehanne du 27 février 1430, du 10 et 17 mars 1430.

(9) Témoignage de Jean d’Aulon.

(10) BUTTIN. « Une prétendue armure de Jeanne d’Arc. 1913.

(11) Gens attachés à sa personne soit pour son service, soit pour sa protection, soit pour sa position sociale.

(12) TOLLERON. (Robert.). : « La putain des armagnacs une Sainte – Chronologie de la vie de Jehanne d’Arc » Boën 1978. Page 68.

(13) Guillaume Bellier ou Beslier, seigneur de Chérelles, de Savary et de La Renaudière, Il fut Capitaine du château de Chinon de 1418 à 1429. Puis premier veneur du roi en1424.
Il hébergera Jehanne dans son logis du Coudray durant son séjour à Chinon. Il accompagna l’armée royale au sacre de Reims.
Bailli de Troyes en 1429, il gardera cette charge jusqu’à sa mort qui survient certainement en 1449. Guillaume avait épousé vers 1420 Anne (ou Marie) de Maillé, fille de Jean de Maillé, seigneur de la Rochebourdeuil, et d’Henriette Ourceau.

(14) Jehan d’Aulon naquit vers 1390 à Fezansac dans le Languedoc. Il est le fils d'Arnaud-Anson d’Aulon. En 1415, il épouse Michelette Juvénal des Ursins fille de Jean Jouvenel des Ursins Président du parlement de Poitiers. Devenu veuf, il épouse en 1428 Hélène de Mauléon, dame de Caudeval. Quand il devient écuyer de Jehanne Jean d’Aulon est un combattant reconnu par l’entourage du Dauphin Charles pour son courage. Lors de la rescousse de Montargis ou il était sous les ordres du Bâtard d’Orléans il eut quatre chevaux tués sous lui. Il sera fait prisonnier à Compiègne, en même temps que Jehanne, il sera un temps emprisonné avec elle dans la forteresse de Clairoix.

(15) Louis de Coutes, dit Minguet, deviendra seigneur de Noviont, de Rugles et d’Herbécourt. Présent à Chinon, comme page de Raoul de Gaucourt, il fut désigné pour passer dans la maison militaire de Jehanne qu’il suivra jusqu’en août 1429.
Il fut panetier du roi en 1436. Il épousa Guillemette de Vattetot.
Il faut noter qu’à cause de mauvaises transcriptions d’actes et documents, il fut faussement appelé par certains historiens Louis de Contes, dit Muguot.

(16) Bertrand de Poulengy, Poulangy ou Polongy, dit « Pollichon » seigneur de Gondrecourt.
Bertrand de Poulengy fut un gentilhomme champenois, né vers 1392.
Il aurait été le fils de Jean de Poulengy anoblit en 1425.
Il Fut être écuyer de la maison du roi.
Bertrand fut l'un des deux chevaliers à qui Baudricourt confia Jehanne pour la mener à Chinon. Il fut aux côtés de Jehanne durant toute son épopée. Mais on sait peu de choses sur cet homme qui avait la confiance de Baudricourt, de Yolande d’Aragon et de son fils René d'Anjou, ses suzerains.

(17) Jean de Metz ou Mès, seigneur de Nouillonpont ou Novelenpont était né vers 1398.
Jean de Metz fut l'un des deux gentilshommes à qui Robert de Baudricourt confia Jehanne par Robert pour l'accompagner à Chinon. Il accompagnera Jehanne durant toute son l'épopée.
Certain historiens affirment que Jean de Metz n'aurait été anobli, qu'en 1448 ? Ce que nous doutons fortement !

(18) Jehan et Pierre d’Arc sont les deuxième et troisième fils de Jacques d’Arc et d’Isabelle de Vouthon dite Romée.
- Jehan, dit Petit Jehan, deviendra Jehan du Lys et sera nommé en 1452 bailli du Vermandois et capitaine de Chartres. En 1457, il sera Capitaine de Vaucouleurs pendant dix ans.
- Pierre, accompagnera Jehanne jusqu’à Compiègne où il fut fait prisonnier avec elle. Il se ruina pour payer sa rançon, et termina sa vie à Orléans.
Le duc d’Orléans lui donna, en amont d’Orléans l’île aux Bœufs et ses pâturages.
Le roi Charles VII lui attribua les revenus provenant d’un droit de péage dans le bailliage de Chaumont.
Pierre fut fait chevalier de l’ordre du Porc-épic créé par Charles d’Orléans. Il eut un fils, curieusement surnommé "la Pucelle".

(19) Frère Jean Pasquerel fut lecteur au couvent des Augustins à Tours. Alors qu’il se trouvait pour un pèlerinage au Puy-Notre-Dame en même temps que Bertrand de Poulengy et de Jean de Metz, ainsi qu’un frère de Jeanne (et non sa mère), qui étaient venus prier devant la ceinture de la Vierge conservée dans l’église de cette localité, à dix lieues de Chinon, Il apprit de ces hommes l’existence de Jehanne et de sa mission.
De retour à Tours, Frère Pasquerel devint le chapelain de Jeanne et la suivit dans toute son épopée, jusqu’à Compiègne.


Posté le : 24/03/2018 17:47
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" Les épées de Jehanne la pucelle, bâtarde d’Orléans."
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Mes recherches sur la vraie histoire de Jehanne la pucelle bâtarde d’Orléans, pas celle commandée par les autorités cléricales au 19ème siècle, m’ont amené, entre autre, à entreprendre une enquête passionnante sur les origines de l’épée de Jehanne ; de son armure, de son étendard, de son pennon, de ses chevaux et des gens de sa maison.
Je propose donc de publier ici cette enquête en deux parties :
I - Les épées de Jehanne la pucelle, bâtarde d’Orléans.
II - L’étendard, le pennon, l’armure, les chevaux et les gens de la maison de Jehanne la pucelle, bâtarde d’Orléans.


I Les épées de Jehanne la pucelle, bâtarde d’Orléans.

L’épée de Jehanne, ou plutôt de ses épées. En dehors de celles dont elle se servit lors de ses entrainements au château de l’Isle à Domrémy.
1) Sa première épée lui fut donnée par Robert de Baudricourt avant son départ de Vaucouleurs.
Cette épée de Vaucouleurs accompagna Jehanne lors de son voyage de Vaucouleurs à Chinon, mais il semble qu’elle ne la portait pas au côté lors de ces chevauchées pour la simple raison, qu’il lui fallait être la plus discrète possible. La seule arme qu’elle portait en quittant Vaucouleurs était une courte dague (1). L’épée donnée par sire Robert de Baudricourt a sans doute fait le trajet dans les bagages de nécessité de sa petite escorte. On imagine qu’elle la portait durant son séjour à Chinon et qu’elle s’en servait lors de ses entrainements sur le pré d’armes du bord de la Vienne. Nul ne sait ce que cette arme est devenue.
Peut-être fut-elle du nombre des six épées que Jehanne déposera en la chapelle de l’abbaye Saint-Pierre à Lagny-sur-Marne, au printemps 1430.
2) La seconde épée fut celle que Jehanne, qui séjournait alors à Tours, demanda qu’on aille lui chercher derrière l’autel de l’église Sainte Catherine-de-Fierbois (2); église qu’elle connaissait pour y avoir entendu trois messes avant d’atteindre Chinon.
La présence de cette épée à cet endroit lui fut, dit-elle, révélée par « ses voix ».
Voici dans quels termes Jehanne parla de son épée à son procès :
« Tandis que j’étais à Tours, j’envoyai chercher une épée qui se trouvait dans l’église Sainte-Catherine-de-Fierbois derrière l’autel…………Cette épée était en terre, toute rouillée, et la garde était ornée de cinq croix. Je sus qu’elle se trouvait là par mes voix, et l’homme qui l’alla chercher ne l’avait jamais vue. J’écrivis aux ecclésiastiques dudit lieu qu’ils voulussent bien m’envoyer cette épée, et ils me l’envoyèrent. Elle n’était pas trop enfoncée en terre, derrière l’autel comme il me semble. Aussitôt après que l’épée eut été trouvée, les ecclésiastiques dudit lieu la frottèrent, et aussitôt la rouille tomba sans difficulté. Ce fut l’armurier de Tours qui l’alla chercher. Les prêtres de Fierbois me firent don d’un fourreau, et les habitants de Tours d’un autre. On fit donc faire deux fourreaux, l’un de velours vermeil, et l’autre de drap d’or. Et moi j’en fis faire un troisième de cuir solide …. »
Concernant les « voix » de Jehanne, on sait à quoi s’en tenir ! Une explication plus rationnelle, beaucoup plus plausible peut être avancée. Les dites voix, comme Jehanne le disait elle-même, « se laissaient voir, s’approcher, se toucher, et s’embrasser. Elles sentaient bon, et lorsqu’elles s’éloignaient, elles laissaient les traces de leurs pas sur le sol (3) », elles appartenaient, pour ce qui étaient de la voix masculine, soit à Bertrand de Poulengy ou soit à Jean de Metz, voire à René d’Anjou ; et pour ce qui étaient des voix féminines, à Jeanne de Bauffremont et à Agnès de Joinville, toutes deux au service de Yolande d’Aragon duchesse d’Anjou.
Cette épée était parmi d’autres armes déposées dans un coffre enfoui derrière l’autel de l’église Sainte-Catherine-de-Fierbois (4).
Vu le symbole que représentait cette arme et qu’elle représente encore d’ailleurs, on peut en déduire que peu de gens savaient que cette épée se trouvait là. Sinon il y aurait eu belle lurette qu’elle aurait été subtilisée par l’un de ces avides ambitieux qui papillonnaient autour du Dauphin Charles.
Car cette épée semble bien être celle qui avait appartenu de prime, au premier « Avoué du Saint Sépulcre » de Jérusalem Godefroy de Bouillon.
On l’identifie grâce aux cinq croix gravées sur sa lame près de la garde.
Comment est-elle venue de Terre Sainte en France ?
Pour répondre à cette question, Il s’avère pertinent de regarder vers l’ordre de Sion fondé en 1099 par Godefroy lui-même. Plus particulièrement de porter attention aux affinités de cet ordre avec :
- Celui du Temple fondé en 1129 à Jérusalem, qui malgré l’exécution de Jacques de Morlay sont Grand Maître, continua à vivre dans la clandestinité (5) justement en se confondant avec celui de Sion.
- Celui des Frères Mineurs (Franciscains) qui apparut à Jérusalem en 1217 par la formation de la Custodie de la Terre Sainte (6), et qui deviendra en 1342 par deux bulles papales de Clément VI, le gardien du Mont Sion à Jérusalem (7).
Puis, cette épée devint celle du connétable Bertrand Du Guesclin. Rien de très étonnant à cela, car il est très vraisemblable que le connétable fut dès 1357, un des Grand Maître du Temple durant la transmission secrète (8).
La veuve du connétable, Jehanne de Laval, remit cette arme à Louis d’Orléans, père de Jehanne la pucelle. Louis d’Orléans fut en relation étroite avec Nicolas Flamel alors grand Maître de l’Ordre de Sion (9)
Il est vrai que Louis d’Orléans était le filleul de Du Guesclin, et qu’il portait à son parrain une admiration sans bornes au point de faire figurer sa statue dans la grande salle du château de Coucy, (10) parmi les neuf preux (11).
Après l’assassinat de Louis d’Orléans peu après la naissance de Jehanne en 1407, sa veuve, Valentine Visconti, offrit l’épée à Pierre Clignet de Bréban (12) qui était le confident et l’ami du duc Louis, et qui fut celui qui mit tout en œuvre pour le venger.
A la mort de Pierre Clignet de Bréban, en 1408, sa veuve Isabeau de Ribaupierre, fit inhumer son époux dans la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois (13) qui, à cette époque avait une très grande renommée dans la protection des hommes de guerre. Ainsi cette épée fut déposée avec les autres armes du défunt près de sa sépulture.
Donc, parmi les personnes qui savaient ou se trouvait cette épée, on peut, sans se tromper, nommer Isabeau de Ribaupierre, et des proches tels que Yolande d’Aragon, son fils René d’Anjou duc de Bar, Jean Dunois fils bâtard du duc Louis d’Orléans et demi-frère de père de Jehanne.
Qui de ceux-là ou qui d’autres, ont pu avertir Jehanne de la présence de l’épée de son père à Fierbois ?
En plus, il se peut que Jehanne connaisse déjà ce secret lorsqu’elle s’arrêta à Fierbois sur le chemin de Vaucouleurs à Chinon. Etait-ce pour s’assurer de la présence de cette arme,
Qu’elle y restera deux jours ?
Quoi qu’il en soit, la mise en scène mystique de la révélation de cette cachette de l’épée fut, tout comme le fut celle de « la bergerette » à qui Dieu demande de sauver le royaume, remarquablement orchestrée. Elles répondirent, toutes deux, parfaitement aux attentes miraculeuses de l’époque. Elles furent toutes deux, des modèles du genre qu’on peut s’en grand risque attribuer à Yolande d’Aragon.
Cette épée dite de Fierbois semble avoir été la compagne de Jehanne jusqu’à sa tentative de soumettre Paris. Voici ce qu’elle-même en dit lors de son procès : « je l’ai continuellement portée je l’eus jusqu’à mon départ de Saint-Denis après l’attaque de Paris. »
Donc, Jehanne porte cette épée jusqu’au 10 septembre 1429. Elle ne la porte plus après. Mais cela ne veut pas dire qu’elle n’est plus en sa possession.
Quelle serait la raison pour laquelle Jehanne aurait décidé de ne plus porter cette épée si chère à son cœur ?
On peut avancer qu’a partir du 10 septembre 1429 où le roi exigea son repli vers Saint-Denis, Jehanne estima que les combats qu’elle mènerait pour le royaume, à partir de cette date, ne seraient pas digne d’y être avec son épée de Fierbois à ses côtés. (N’oublions pas la symbolique divine qu’on avait voulu que cette arme véhicule).
Jehanne elle-même, déclara à son procès, que malgré avoir été blessée sérieusement devant la Porte Saint-Honoré de Paris, le 8 septembre 1429, elle voulu continuer à combatte et que ses compagnons l’obligèrent à faire retraite. Ils la conduisirent alors à la Chapelle Saint-Geneviève, aujourd’hui Saint-Denis-la-Chapelle, où elle avait établi ses quartiers.
Le lendemain 9 septembre 1429, elle voulut reprendre le combat. Ses compagnons l’aidèrent à se mettre en selle puis, ils se lancèrent tous cette fois vers la porte Saint-Denis où la difficulté d’assaut serait moindre du fait de la construction la veille, par les charpentiers de l’armée du roi d’un pont provisoire. Arrivé là, stupeur ! Le pont provisoire avait été détruit dans la nuit sur les ordres de ce même roi que Jehanne avait, il y avait peu de temps, fait sacrer à Reims et qui se tenait pour l’heure passivement à Saint Denis avec ses troupes.
Ainsi Charles VII faisait savoir à Jehanne de la pire des manières qu’il soit, qu’il ne voulait point s’emparer de Paris à ce moment (car il semble qu’il négociait les conditions d’un accommodement avec le duc de Bourgogne). Et qu’il lui donnait l’ordre de se replier avec les siens sur Saint-Denis.
Le 10 septembre 1429 Jehanne obéissait à son roi, le siège de Paris fut abandonné.
Sa déception et sa lassitude furent telles que le 13 septembre 1429, Jehanne se rendit à l’abbaye de Saint-Denys où elle pria et où elle déposa en ex-voto, comme le voulait l’usage du temps, son armure et son épée en l’abbaye qui abritait les reliques et les sépultures royales. Et qui était l’abbaye que la Maison d’Orléans vénérait.
Voila ce qu’elle dira à son procès sur son dépôt à l’abbaye de Saint-Denis :
- « par dévotion, comme à l'accoutumée parmi les hommes d’armes, quand ils sont blessés ; ayant été blessé devant Paris, j’offris les armes à Saint-Denis, parce que c’est le cri de la France. » (14)
-« J’y déposais un mien blanc harnois entier, tel qu’il convient à un homme d’armes, avec une épée que j’avais gagnée devant Paris. »
Puis concernant son épée de Fierbois lors de sa comparution du 24 février 1431, elle dit :
- « Je l’avais à Lagny. De Lagny à Compiègne, je portai celle prise à un Bourguignon. »
Ce ne peut pas être plus clair !
Jehanne avait donc déposé à Saint-Denis son armure faite à Tours, et une épée qu’elle venait de prendre à un défenseur parisien.
Elle avait en sa possession, l’épée de Fierbois lors de son séjour d’un mois à Lagny en avril-mai 1430, mais elle ne la portait pas.
Nous savons que Jehanne remit aux autorités cléricales de Lagny, où il existait une maison des Templiers (15), six épées dont l’une était l’épée de Fierbois.
En considérant le témoignage que fit le duc Jean d’Alençon au procès de Jehanne, l’autre question qui se pose est celle de l’état de l’épée de Fierbois lorsque Jehanne la remit aux autorités cléricale de Lagny ?
Le témoignage du duc Jean d’Alençon, nous apprend que Jehanne aurait brisé une épée alors qu’elle poursuivait, pour la chasser, une des filles de joie qui suivaient les troupes (16).
Jehanne était coutumière de cette pratique à l’endroit de femmes légères. Ce fait fut aussi confirmé par le récit du chroniqueur Jean Chartier qui en fut témoin à Auxerre et qui raconte qui lui arrivait de les menacer de les frapper du plat de son arme. Cet usage de cette arme fut confirmé par le témoignage du page de Jehanne, Louis de Courte dont la maitresse du moment eut à subir la colère de la Pucelle à Château Thierry.
Mais si Jehanne levait son arme en menaçant, jamais elle n’en frappait ces femmes.
Il suffit de connaître un peu ce qu’est la robustesse de structure d’une épée médiévale pour douter fortement qu’elle fut cassée sur un dos d’une femme, fut-elle de mauvaise vie, sans que ce geste entraine sinon la mort de la victime, du moins une grave blessure, et ça même en frappant du plat de la lame. Ors, durant toute son existence, jamais il ne fût reproché à Jehanne d’avoir fait des blessures ou donner la mort à quiconque hors des faits de guerre et encore, que pour se défendre.
Voici les paroles de Jean d’Alençon :
« Un jour, à Saint-Denys, au retour du sacre du roi, je la vis qui poursuivait une jeune prostituée l’épée à la main ; elle brisa même son épée dans cette poursuite. »
Il ne dit pas que Jehanne brisa l’épée de Fierbois sur le dos de la jeune prostituée comme le racontent ceux partisans d’une interprétation légendaire, il dit qu’elle brisa une épée en poursuivant une jeune prostituée sans spécifier de quelle épée il s’agissait ni la cause de la brisure. Il précise également que ce fait eut lieu à Saint Denis.
Hors, le camp de Jehanne était établi à Sainte Geneviève la Chapelle, ce ne fut que le 10 septembre que Jehanne rejoignit le roi à Saint Denis.
Portait-elle alors son épée de Fierbois ?
Répondre oui à cette question serait méconnaître profondément Jehanne. L’épée qu’elle avait voulue divine ne pouvait pas être à ses yeux celle de l’hésitation et de la lâcheté, furent-elles royales.
Elle l’avait sûrement encore car elle était très précieuse à ses yeux.
Autre que le symbole divin que cette arme représentait, c’était avant tout l’épée de son père et Jehanne savait exactement les origines de sa naissance. Elle possédait cette épée certes, mais ne la portait pas.
Le courroux du Dauphin Charles au sujet de cette arme n’était surement pas dû à sa brisure si tentée qu’elle fut brisée, mais bien parce que Jehanne ne voulait plus la porter en guise de passive protestation contre ce qu’elle considérait être une atteinte par son « gentil Dauphin » à sa mission divine.
Il est donc très probable que ce fut une autre épée que Jehanne cassa dans la poursuite relatée par le duc Jean d’Alençon, puisque à ce moment elle ne portait que des épées prises à l’ennemi.
Pour conclure l’épée de Fierbois que possédait Jehanne fut très certainement déposée, en bon- état, dans les mains des autorités ecclésiastiques de Lagny-sur-Marne au printemps 1430.
La trace de cette épée de Fierbois se perd là, à Lagny-sur-Marne.
Alors, il serait intéressant de savoir comment elle est revenue à Jérusalem où elle est aujourd’hui exposée par les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte ?
De son départ de Saint-Denis, à sa capture, désormais Jehanne ne se servira plus que d’épées prises à l’ennemi. Le jour ou elle fut capturée devant Compiègne, c’était l’épée qu’elle avait prise à Vaires sur Marne à un chef bourguignon du nom de Franquiet d’Arras qui pendait à sa ceinture ou qui armait son bras.

Johan (JR.).


Notes de références et bibliographie partielle :
(1)TOLLERON. (Robert.). « La PUTAIN des ARMAGNACS une SAINTE » chronologie détaillée de la vie de Jehanne d’Arc. Boën 1978 – Talence 1994. Page 63.

(2)CHARTIER. (Jean.). « Journal du siège et Chronique de la Pucelle » Le roi voulu lui donner une épée, elle demanda celle de Sainte Catherine de Fierbois.

(3). « les accoloit (embrassait) par le hautt, et ne les pouvoit accoler
sans les sentir et toucher ».
« coronnée de belles coronnes fort précieuses et riches »

(4) A partir de 1415, et de la bataille d’Azincourt, il devint usages pour certains grands chevaliers de déposer leurs armes en ex-voto en cette église Sainte Catherine pour la remercier de sa protection lors des batailles.

(5) Une charte, que nous possédons encore, est un monument infiniment précieux, en ce que, tout en révélant l'existence que l'ordre du Temple, ai pu continué jusqu'à nos jours, il nous apprend quelle fut la série de ses grands-maîtres depuis 1324 jusqu'à l'époque actuelle, chacun d'eux ayant été obligé d'y signer successivement, manu propriâ, son nom et la date de son acceptation du magistère. Or, dans cette série, où se lisent les noms les plus illustres de France, nous voyons, à la date de 1357, celui de Bertrand Du Guesclin.

(6) BUFFON. (Giuseppe.). : « Les Franciscains en Terre Sainte ».- Coédition Cerf & Les Éditions Franciscaines. 1869-1889. 604 pages.

(7) LEMMENS (Leonhardt.). : « Les Franciscains sur le mont Sion (1335 – 1552) », in « Les Franciscains en terre sainte ». Edition Aschendorf, 1925. 208 pages.

(8) LA POIX FREMINVILLE. (Christophe-Paulin.). BOUFFARD. (G.). : « Histoire de Bertrand Du Guesclin ...: considérée principalement sous le rapport stratégique, poliorcétique et militaire ... destinée à l'usage des officiers de l'armée française et des élèves des écoles militaires du royaume » Édition A. Proux et cie, 1841, 522 pages, page 432.
Du Guesclin ne savait ni tire ni écrire; mais il est sûr qu'il savait du moins signer son nom. Outre la charte dont il est ici question, il reste de lui deux lettres, l'une adressée au duc de Bourbon, l'autre au duc d'Anjou, à la fin desquelles on voit sa propre signature.

(9) Bibl. Nat. ms. nouvelles acquisitions françaises N° 3640, pièce originale N° 384.

(10) SIMEON. (Luc.). : « Du Guesclin, dixième Preux ». In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 32e année, N. 5, 1888. pp. 408-409.

(11) La légende des neuf Preux, répandue au moyen âge à partir du xiv ème siècle. Selon cette légende, neuf héros, appelés les neuf Preux, avaient particulièrement mérité d'être honorés comme des modèles de vertu militaire : la liste traditionnelle comprenait trois païens, ou, comme on disait, trois Sarrasins, Hector, Alexandre le Grand et Jules César; trois juifs, Josué, le roi David et Judas Macchabée; trois chrétiens, Arthur, Charlemagne et Godefroy de Bouillon. Quelques-uns ajoutaient, en parallèle à la série des neuf Preux, une série semblable de neuf Preuses. Au xv ème siècle, un dixième nom vint s'ajouter à ceux des Preux reconnus jusqu'alors : ce fut celui du connétable Bertrand du Guesclin.

(12)Pierre Clignet de Bréban venait d’une petite noblesse peu fortunée. Il combattit à Azincourt, et il fut chevalier de l'hôtel du duc d'Orléans. Etant redevable des bontés du duc Louis à son égard, l’attachement que Pierre Clignet de Bréban eut pour ce dernier fit de lui son confident et son ami. Le Duc lui avait fourni une forte somme pour acheter à Regnault de Trie, seigneur de Sérifontaine, la charge de grand-amiral de France. Il lui avait fait épouser ensuite en 14o6, la comtesse douairière de Blois, femme répudiée et veuve du comte Guy de Blois. Pierre Clignet de Bréban épousa en secondes noces Isabelle ou Isabeau de Ribaupierre.

(13) Cette chapelle originelle de Sainte Catherine de Fierbois où on venait au Moyen Âge en pèlerinages fut détruite en 1440. L’Eglise qu’on voit aujourd’hui fut construite sur l’emplacement de la Chapelle originelle.
Il est présomptueux de prétendre pouvoir situer avec exactitude la sépulture de Pierre Clignet de Bréban ainsi que l’endroit où fut trouvée l’épée de Jehanne.

(14) « Montjoye Saint Denys »

(15) Sources : Trudon des Ormes : Les possessions templières recueillent durant les interrogatoires des templiers par les hommes de Philippe le Bel et les commissions pontificales des diocèses de France.

(16) Voici les paroles exactes du duc Jean d’Alençon lors de son témoignage : « Jeanne était chaste et elle haïssait fort cette espèce de femmes qui suivent les armées. Un jour, à Saint-Denys, au retour du sacre du roi, je la vis qui poursuivait une jeune prostituée l’épée à la main ; elle brisa même son épée dans cette poursuite. » Il n’est pas question là de coup d’épée sur le dos d’une fille de joie.

Posté le : 24/03/2018 16:39
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Bonjour Loriane,

Dans ma thèse, comme vous le dites –(qui a fait, de ma part, l’objet d’un travail personnel et minutieux sur les événements connus et authentifiés parsemant la vie de Jehanne)- nulle affirmation n’est avancée sans qu’elle soit prouvée.
Travail que je tiens d’ailleurs à la disposition de tous ceux que ça intéresse.

Mais je ne débattrai pas ici, soyez-en assurée, de sa pertinence ou non, face à d’autres travaux sur la vie de Jehanne !

J’ai publié cet article seulement pour affirmer que la version officielle fabriquée, communément retenue, ne doit pas être prise pour une vérité inaliénable.

J’ai aussi publié cet article pour démontrer qu’avec le même corpus de recherche, regroupant les documents et témoignages authentiques de l’époque, il existe une autre version qui épure l’épopée de Jehanne de tout mysticisme religieux manipulateur, la purgeant ainsi de toute malhonnêteté intellectuelle qui consisterait à ne pas offrir à chacun de nous, l’exercice de son libre arbitre.

Amicalement !
Johan (JR.).

Posté le : 22/03/2018 17:56
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+ Jehanne La Pucelle Bâtarde d’Orléans +

Tout d’abord, tordons le cou aux idées reçues qui ont été imposées, sur les bancs de l’école à nos malléables imaginations enfantines friandes d’histoires merveilleuses.
Ces idées reçues ont pris naissance au 19 ème siècle dans l’imagination romanesque mais irrationnelle d’un directeur des Archives Nationales qui en 1831, écrivait une « histoire de France » en six volumes dans laquelle il inclut, l’histoire de l’épopée de Jehanne la Pucelle.
Bien que se disant laïc, dans cet ouvrage, il dessina de Jehanne, une image d’héroïne de légende religieuse qui satisfaisait pleinement les autorités cléricales de l’époque dont l’influence dans la société, avait été durement mise à mal depuis la Révolution.
Cette vision de la vie de Jehanne et de son épopée, fut reprise par les historiens chargés d’établir les manuels scolaires d’histoire de l’école primaire et secondaire sans que leur éthique scientifique ne les pousse à vérifier l’exactitude des affirmations qu’elle contenait.
Plus tard, et jusqu’à nos jours, peut-être pour respecter volontairement ou par contrainte le principe du mandarinat (2), bon nombre d’historiens se sont succédés en s’engageant dans cette version « arrangée » et romancée de la vie de Jehanne.
Ceci ne prêterait pas à conséquence si d’autres historiens avaient pu faire entendre leurs doutes et leurs avis, voire présenter une autre version plus rationnelle et pragmatique de ce que fut la vie de Jehanne. Mais l’élitisme officiel ne tolérant aucune remise en cause de sa vérité. Elle écarta ces voix discordantes avec un dédain peu commun.
Pourtant l’examen des documents et archives attachés à l’histoire de Jehanne ne confirment aucunement bon nombre des affirmations faites et refaites par cette succession d’auteur-historiens « officiels ».
Nous ne sommes plus à l’époque du « Romantisme » du 19ème siècle, ni même à celle du début du 20ème siècle où, pour des raisons politico-religieuses, on fit de Jehanne une sainte (3)après avoir crié pendant cinq siècles qu’on l’avait brûlée vive pour sorcellerie.
Comment peut-on croire à notre époque qu’une soi-disant bergère, âgée de, soi-disant, 19 ans, qui n’aurait dû parler que le patois de ses terres, aurait pu, lors de son examen à Poitiers et lors de son procès de Rouen, tenir tête, très souvent de façon pertinente, à ses juges dans un français impeccable pour l’époque. Langage si juste que ces mêmes juges étaient souvent déconcertés par la pertinence de ses répliques qui les mettaient en échec ?
Comment peut-on croire aussi que Jehanne n’eut pas appris le maniement des armes et l’équitation propre aux batailles et aux combats car autrement comment aurait-elle pu monter à cheval comme elle le fit, en véritable chevalier, à bride abattue, une lance à la main et le corps recouvert d’une armure et cela pendant de nombreuses heures ? Comment aurait-elle pu participer à un tournoi sur la place du marché de Nancy lorsqu’elle ira rencontrer le duc Charles II de Lorraine ? (4) Comment aurait-elle pu entrer en joute et vaincre comme elle le fit, le duc d’Alençon dans le pré d’armes, lors de son séjour à Chinon près du Dauphin Charles ? (5)
Par la grâce de Dieu ose-t-on nous dire !
Dieu qui lui aurait envoyé ses agents : Michel, Catherine et Marguerite pour lui dire comment elle devait agir et faire !
Ne chargeons pas Dieu et quatre de ses Saints, de la responsabilité de tâches qui ne furent que celles d’hommes et de femmes très bien identifiés qui entouraient Jehanne !
A l’étude des documents officiels de l’époque et des comptes rendus des témoignages de ceux qui ont connu Jehanne, une autre image, d’elle apparaît, toute aussi crédible et beaucoup plus humaine, dénuée de tout surnaturel et mysticisme excessifs, ne prenant en compte que ceux qui sévissaient dans la société au 15ème siècle.

*Jehanne n’est pas née à Domrémy. Elle y fut seulement élevée ! Elle est née à Paris, à l’Hôtel Babette, dans le quartier du Marais le 9 novembre 1407. (6)

*Jehanne ne s’est jamais appelée d’Arc ! Jacques d’Arc et Isabelle Romée ne sont que ses parents nourriciers, pas ses parents biologiques ! (7)

*Jehanne est la fille de la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI le fol, et de Louis d’Orléans frère de ce même roi ! (8)

*Jehanne ne fut pas non plus la jeune et pure bergère de Domrémy qui gardait ses moutons, en entendant des voix ! En même temps qu’elle apprit à lire, à écrire et à compter, elle reçut une éducation militaire et religieuse poussée. (9)

*Jehanne est anoblie officiellement par son demi-frère le roi Charles VII, à Mehun sur Yèvre sous le nom de Jehanne du Lys en décembre 1429. (10)

*Jehanne du Lys se marie le 7 novembre 1436 avec le chevalier Robert des Armoises seigneur de Tichemon. (11)

*Jehanne ne meurt pas sur le bûcher de Rouen, elle y est seulement jugée par l’Eglise !

*Jehanne meurt à l’âge de 43 ans au domaine d’Autray des suites d’une phtisie galopante. (12)

*Jehanne est enterrée dans la Chapelle qu’elle avait fait élever à Pulligny-sur-Madon.

Johan (JR.).


Notes de références :

(2) Mandarinat : principe où les dires et écrits des personnages ou professeurs universitaires de l’enseignement supérieur importants et influents ne peuvent être contestés ou remis en cause par ceux de leur discipline n’ayant une renommée moindre.

(3) Le 9 mai 1920.

(4) Annales de la Société d'Archéologie et du Musée Historique de Lorraine : « En janvier 1429, sur la place du Chastel de Nancy, Jeanne d'Arc, montée sur un cheval, courut une lance devant la noblesse et le peuple de Lorraine et s'y comporta avec un tel courage que le duc lui fit cadeau d'un destrier noir ».

(5) Histoire du duel du 6 mars 1429, au cours duquel Jehanne de Domrémy aurait vaincu en tournoi le duc d'Alençon, dans la cour du château de Chinon.
La réalité historique de ce tournoi est attestée !
Cela prouve que Jehanne avait subit un rude entrainement de combattant qui lui permettait de défaire en joute un chevalier expérimenté.

(6) -Jehanne est née en 1407 à Paris le 9 novembre 1407 et non à Domrémy en 1412.
* TOLLERON. (Robert.). : « La Putin des Armagnacs, une Sainte ! » Boën 1978. Page 15.
* SENZIG. (Roger.). & GAY. (Marcel.). : «L'Affaire Jeanne D'Arc », Editions Florent Massot, Septembre 2007.
* La naissance de Jehanne sera caché et on dira que la reine Isabeau a accouché d’un garçon mort-né qu’on nome Philippe de France. Certains historiens s’appuyant sur « les chroniques de Saint Denis », ont inventé le décès de ce nouveau né et son inhumation à Saint Denis. Seulement, l’ennui pour ces historiens c’est que ces chroniques de Saint Denis ont été écrites 50 ans plus tard. Par ce fait, elles n’apportent aucune garantie de vérité. Voire, elles renforcent un doute sérieux, non pas sur l’authenticité de la naissance du douzième enfant de la reine Isabeau, mais bien sur le sexe et la viabilité de ce nouveau né.

(7) - Ce fut sans aucun doute l’arrivée de Jehanne à Domrémy qui est relaté dans un courrier du 21 juin 1429 de Perceval de Boulainvilliers chambellan de Charles VII adressé à Philippe-Marie Visconti, duc de Milan et frère de la veuve du duc d'Orléans. Cette missive raconte « Dans cette nuit de l'Epiphanie du seigneur, lorsque les peuples ont coutume de se souvenir plus joyeusement des actes du Christ, elle (Jehanne) entra dans cette lumière des mortels et, chose admirable, tous les habitants du lieu sont pénétrés d'une grande joie, et, ignorant la naissance de l'enfant, vont çà et là demandant ce qu'il est arrivé de nouveau. Tous les cœurs partagent cette allégresse. Que dire de plus ? Les coqs comme des hérauts de la nouvelle allégresse font entendre, au lieu de leur chant habituel, des chants inaccoutumés et, battant des ailes pendant deux heures, semblent annoncer un événement nouveau »
* Le fait que Jehanne, qui fut ondoyée à sa naissance le 9 novembre 1407 à 14 heures, ne sera baptisée que le 6 janvier 1412, atteste et confirme que c’est bien dans la nuit du 5 au 6 janvier 1412 qu’elle arrive âgée de 4 ans plus 2 mois, à Domrémy dans la famille de Jacques.
* Un actes en date de 1423 fait état du titre de Doyen du village de Domrémy, octroyé à Jacques d’Arc.
A ce titre de Doyen, s’attachent les charges et honneurs suivant : - Chargé de convoquer échevin et conseillers au assemblées et conseils du village. – Chargé d’annoncer à la population les arrêts, décrets et ordonnances. – Chargé du commandement du gué de jour comme de nuit. – Chargé de faire assurer la garde des prisonniers en prison. – Chargé de collecter les impôts. – Chargé de surveiller les productions de pain, et de vins.- Chargé des poids et mesures. Il est enfin Procureur face à Robert de Baudricourt capitaine de Vaucouleurs.
Jacques d’Arc était simple laboureur dites-vous !

(8) TOLLERON. (Robert.). : « La Putin des Armagnacs, une Sainte ! » Boën 1978.

(9) - Jean Morel témoigne de ce fait et en ce sens, au procès de réhabilitation de 1456.
* Pour que la maison de Domrémy, désignée aujourd’hui comme celle où naquit Jehanne, puisse correspondre aux descriptives que peuvent en faire les documents anciens qui la mentionne, Prosper Jollois alors Ingénieur en chef du département des Vosges, fait démolir en 1820, une bâtisse qui la cachait. Il fallu aussi pour la même raison détourner de son lit naturel le ruisseau « Des Trois Fontaines ». Puis on ajouta à la porte de la bâtisse, un tympan sur lequel on peut lire difficilement la date de 1481, en chiffres romains, ce qui est bien postérieur à la naissance présumée de Jehanne. Cette inscription a été assez récemment altérée afin qu’elle ne puisse pas être lue.
* LUCE. (Siméon.). : « Jeanne d'Arc à Domrémy : recherches critiques sur les origines de la mission de la pucelle. », Editions Hachette Paris 1887. 334 pages.
* FRANCE. (Anatole.). : « Vie de Jeanne d’Arc » 1ère édition 1908. Réédition Aliva Paris.
* Jacques d’Arc loua le château de l’Isle à Jeanne de Joinville Dame de Domrémy.
* Bertrand de Poulengy, Poulangy ou Polongy, dit Pollichon, fut un gentilhomme champenois, né vers 1392. Il était le fils de Jean de Poulengy anobli en 1425. Il assura l’éducation militaire de Jehanne.
Bertrand avait la confiance de Baudricourt et de René d'Anjou gendre de Charles de Lorraine et fils de Yolande d’Aragon.
Il est es l'un des deux chevaliers à qui Robert de Baudricourt confia Jehanne pour la mener à Chinon. Il sera à ses côtés pendant toute son épopée. Il deviendra seigneur de Gondrecourt, écuyer de la maison du roi.
* Jean de Metz ou Mès, seigneur de Nouillonpont ou Novelenpont assura, avec Bertrand de Poulengy, l’éducation militaire de Jehanne. Jean de Metz était, avec Bertrand de Poulengy, l’un des deux gentilshommes à qui Robert de Baudricourt confia Jehanne pour l'accompagner à Chinon. Il accompagna Jehanne dans toute la suite de l'épopée.
* Jehanne de Joinville, dame de Joinville Pulligny, assure l’enseignement de la lecture et écriture de Jehanne ainsi que l’éducation des us et usages de la cour de France. Elle est épouse de Henri II Ogéviller gouverneur des Vosges du duché de Lorraine ; puis de Jean IV, comte de Salm, tué à Bulgnéville en 1431.
* Jeanne de Bauffremont assura avec Jeanne de Joinville l’enseignement de la lecture et de l’écriture de Jehanne ainsi que l’éducation des us et usages de la cour de France à Jehanne. Elle est l’épouse de Guillaume III d'Arberg Valangin.
* Agnès de Joinville, dame de Joinville, Pulligny, et de Bourlemont assurera également l’éducation de Jehanne. Elle est l’épouse de Guillaume de Liville, puis de Claude d'Essey.
* Il fait peu de doute que les voix que Jehanne entendait furent celles de Jeanne de Joinville, Jeanne de Bauffremont, Agnès de Joinville et de Bertrand de Poulengy voire de René d’Anjou. « les accoloit (embrassait) par le hautt, et ne les pouvoit accoler sans les sentir et toucher ». « coronnée de belles coronnes fort précieuses et riches »
* Jehanne ne mentait pas vraiment lorsqu’elle parlait de ses conversations avec Saint Michel l’archange, Sainte Catherine et Sainte Marguerite, elle mettait en application ce qu’elle avait appris de ses préceptrices ; c'est-à-dire à transformer - naturellement la réalité terrestre, en une réalité divine surnaturelle comme sans doute lui avaient enseigné les Cordeliers et les Clarisses de Neufchâteau.

(10)TOLLERON. (Robert.). : « La Putin des Armagnacs, une Sainte ! » Boën 1978.

(11) TOLLERON. (Robert.). : « La Putin des Armagnacs, une Sainte ! » Boën 1978.

(12) TOLLERON. (Robert.). : « La Putin des Armagnacs, une Sainte ! » Boën 1978.

Posté le : 21/03/2018 16:39
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Re: Défin du 17 mars 2018
Accro
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Merci Donaldo !
Amitiés !

Posté le : 17/03/2018 18:59
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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