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De Montpellier
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Le 14 Juin 1097 -du 14 Mai au 19 juin- Nicée était assiégée
au cours de la première Croisade. C’est la première action militaire des croisés contre les musulmans et cette victoire permet un arrêt de la progression de l’Islam dans cette région. Les commandants sont Bohémond de Tarente, Raymond de Toulouse, Godefroy de Bouillon, Alexis Ier Commène Kılıç Arslan Ier. Les forces en présence sontt les belligérants de la première croisade qui connut les batailles de Nicée, de Dorylée, d'Antioche, de Jérusalem, de Rama pour la première croisade puis d'Ascalon, de Rama, de Haran, de Rama, de Tripoli. Il semble que le pape Calixte II, dès 1120, ait envisagé d'organiser une nouvelle croisade pour secourir les Latins d'Orient très menacés par les Turcs. Son appel ne rencontra pas un grand succès ; mais, pendant tout le XIIe siècle, des pèlerins allèrent, individuellement ou en groupe, accomplir le pèlerinage de Jérusalem et secourir les Latins.
Nicée
Nicée anciennement İznik, se trouve aujourd'hui en Anatolie, sur le territoire de la Turquie actuelle, cette ville est connue surtout pour deux conciles du début de l'histoire de l'Église chrétienne. Elle fut aussi au Moyen Âge la capitale de l'empire de Nicée, vestige de l'empire byzantin pendant les croisades. La ville se situe dans un bassin fertile à l'extrémité orientale du lac Ascanion, entouré par une chaîne de collines au nord et au sud. Le mur ouest donne sur le lac, fournissant une protection contre un siège et une source de ravitaillement difficile à bloquer. Le lac est suffisamment grand pour qu'il soit difficile d'y organiser un blocus, durant le siège de Nicée, la ville fut d'ailleurs ravitaillée par le lac et la ville assez importante pour rendre difficile toute tentative de blocage des bateaux avec des machines de siège depuis la côte. Ancien évêché, la ville était complètement entourée par 5 km de murs d'une hauteur de 10 m, renforcés de plus de cent tours. Eux-mêmes étaient entourés par un double fossé sur la partie terrestre. De grandes portes sur les trois côtés terrestres étaient les seules entrées dans la ville. De nos jours les murs sont percés à de nombreux endroits par les routes, mais beaucoup de ces fortifications demeurent et sont un attrait touristique majeur. La population est d'environ 15 000 personnes.
Histoire Fondation
Nicée en grec ancien : Νίκαια / Nikaia, victoire fut fondée vers 316 av. J.-C. par le roi macédonien Antigone le Borgne, sur un site sans doute plus ancien. Il avait pris le contrôle de la plus grande partie de l'Asie Mineure après le décès d'Alexandre le Grand, sous les ordres duquel il avait servi comme général. Il donna son nom à cette nouvelle ville : Antigoneia. D'autres généraux d'Alexandre le Grand, connus ensemble comme les diadoques, conspirèrent ensuite pour chasser Antigone le Borgne. L'ayant vaincu, le territoire fut donné, comme sa part, à Lysimaque, roi de Thrace, en 301 av. J.-C.. Il renomma la ville Nicée en hommage à son épouse Nikaia.
Antiquité
Nicée devint ensuite la capitale du royaume de Bithynie qui devait être annexé en 74 av. J.-C. à l’Empire romain. Cette domination ne pénalisa pas la ville qui se développa encore et se dota même de nouveaux remparts, d’un théâtre antique, de bains et de temples. Le christianisme s’y imposa facilement. La ville était bâtie sur un carrefour important entre la Galatie et la Phrygie, elle avait donc un commerce actif. Elle paraît avoir perdu de son importance pendant le début de l'empire romain, quelques centaines d'années après. Mais cela changea complètement avec la division de l'empire entre l'est et l'ouest. La partie orientale connue ensuite comme l'Empire byzantin en fit une protection au sud de sa capitale Constantinople. La plus grande partie de l'architecture et des travaux défensifs furent érigés à cette période vers 300 avant que des tremblements de terre ne les ruinent. En 325, la ville abrita le premier concile de l’Église alors universelle. Ce premier concile de Nicée, sous le règne de Constantin Ier, élabora le symbole de Nicée et condamna l'arianisme.
Moyen Âge
L'église Ayasofya de Nicée en grec Αγία Σοφία / Hagia Sophia, la sagesse divine fut construite au vie siècle par Justinien Ier au milieu de la ville, sur le modèle de Sainte-Sophie de Constantinople. Le IIe concile de Nicée en 787 y discuta de la question des icônes, dans le cadre de la crise iconoclaste dite également "querelle des images". Transformée en mosquée après la prise de la ville par les Turcs en 1331, elle fut incendiée en 1922, puis abandonnée jusqu’à sa restauration en 20071. Atteinte par les Sassanides, Guerre perso-byzantine de 602-628), menacée par les Omeyyades, siège de 727, la ville releva pendant plusieurs siècles de l'Empire byzantin Empire romain d'Orient. Conquise par les Turcs seldjoukides siège de 1077, elle fut la première capitale du Sultanat de Roum de 1081 à 1097. Byzance réagit en faisant appel à la première croisade. Les armées d'Europe occidentale convergèrent en vue de mettre le siège devant la ville (siège de 1097). N'ayant pu s'emparer de la ville dont les Byzantins venaient de reprendre possession, les croisés en éprouvèrent un ressentiment. En 1113 les Seldjoukides tentèrent en vain de reprendre la ville aux Byzantins. En 1204 Constantinople tomba aux mains des armées occidentales de la quatrième croisade qui y établirent un empire latin de Constantinople. Celui-ci avait peu d'emprise sur les zones périphériques et plusieurs petits royaumes byzantins virent le jour comme le Despotat d'Épire et l'Empire de Trébizonde. C'est cependant l'Empire de Nicée qui forma le noyau de la résistance byzantine autour de Théodore Ier Lascaris. Ses successeurs agrandirent lentement leur domaine. En 1259 Michel VIII Paléologue usurpa le trône et reprit en 1261 Constantinople sur les Latins, restaurant ainsi l'Empire byzantin. Les Turcs Ottomans conquirent la ville siège de 1331 et lui donnèrent son nom actuel d'İznik. Avec la conquête de Constantinople en 1453, la ville perdit de son importance, mais fut néanmoins un centre réputé de fabrication de céramiques, en particulier au XVIIe siècle. Cette industrie se déplaça par la suite à Kütahya et Istanbul.
La première croisade
La première croisade, prêchée à Clermont par Urbain II lui-même, fut organisée par lui au cours d'un voyage dans le midi de la France. Son appel fut repris par de nombreux prédicateurs, parmi lesquels le célèbre Pierre l'Ermite, auquel la tradition postérieure attribua une part décisive dans la naissance de la croisade, c'est lui qui aurait révélé au pape les souffrances des chrétiens d'Orient. On composa une encyclique attribuée au pape Sergius IV, pour rappeler les profanations commises au début du siècle à Jérusalem par le khalife al-Hâkim. Le pape écrivit lui-même aux Bolonais et aux Flamands pour les inviter à se joindre à l'expédition, dont le départ fut fixé au 15 août 1096. En fait, des bandes de pèlerins la croisade populaire se mirent en marche avant cette date. Mal équipées, sans vivres et sans argent, elles se livrèrent à des déprédations, notamment contre les juifs d'Allemagne, qui valurent à plusieurs d'entre elles d'être anéanties par les Hongrois. L'empereur byzantin cantonna les survivants sur la rive asiatique du Bosphore pour attendre les barons ; mais les pèlerins se firent massacrer par les Turcs. Les quatre principales armées partirent, l'une de la France du Nord et de la Basse-Lorraine, sous les ordres de Godefroi de Bouillon ; la deuxième, de la France du Midi, sous la direction du comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, et du légat du pape, Adhémar de Monteil ; la troisième, d'Italie méridionale, sous le commandement du prince normand Bohémond ; la quatrième, de la France centrale, avec Étienne de Blois et Robert de Normandie. La première descendit le Danube ; la deuxième traversa la Lombardie, la Dalmatie et le nord de la Grèce ; la troisième gagna directement Durazzo par mer, comme la quatrième, qui était passée par Rome. Toutes firent leur jonction sur la terre d'Asie, après avoir séjourné à Constantinople, le séjour de Godefroi fut marqué par des incidents avec les Grecs. Un traité passé avec Alexis Comnène stipulait la restitution à l'Empire byzantin des villes que les Turcs lui avaient enlevées : les croisés s'emparèrent de Nicée et la remirent aux Byzantins, ainsi que quelques autres places d'Asie Mineure. Ils bousculèrent l'armée turque à Dorylée et atteignirent la Syrie, où Édesse fut occupée, 1097. Ils assiégèrent longuement Antioche et s'en emparèrent au moment même où une armée de secours, envoyée par le sultan seldjoukide allait arriver ; ils étaient bloqués dans Antioche, mais, au cours d'une sortie, parvinrent à écraser l'armée turque 1098. L'empereur n'était pas venu au secours des croisés ; Bohémond en tira argument pour s'établir lui-même à Antioche et ne pas remettre la ville aux Grecs. Les croisés se remirent en marche, assiégèrent Jérusalem et prirent la ville d'assaut ; après quoi, à la bataille d'Ascalon 1099, ils écrasèrent l'armée égyptienne, qui venait les attaquer. De nouvelles armées, l'arrière croisade s'étaient constituées en Allemagne, en Bourgogne, en Poitou et en Lombardie ; descendant le Danube, elles gagnèrent Constantinople. Mais elles furent anéanties au cours de la traversée de l'Asie Mineure et seuls quelques éléments parvinrent en Syrie 1101. En revanche, des contingents venus par mer – Génois, Pisans, Vénitiens, Norvégiens – arrivèrent sans encombre et aidèrent ceux des croisés qui s'étaient fixés en Terre sainte à occuper les villes de la côte.
La progression turque et la première croisade
Au cours du XIe siècle, l’affaiblissement du califat, le pouvoir central de l’Islam, amène l’arrivée au premier plan de dirigeants turcs qui se taillent des fiefs dans l’empire musulman induisant un morcellement politique de l’empire. Cette arrivée des Turcs s’accompagne d’un fanatisme et de persécutions vis-à-vis des peuples non musulmans. Dès 1009, le calife fatimide Al-Hakim fait détruire des églises chrétiennes à Jérusalem. Les turcs saljûqides s’installent en Anatolie, fondent le sultanat de Roum et commencent à s’emparer de territoires byzantins. Le sultan Alp Arslan occupe l’Arménie en 1064 et détruit Ani, l’une de ses capitales. L’empereur byzantin Romain IV Diogène, tente de relever la situation, mais son armée est anéantie à Manzikert en 1071 et il est capturé. Cette victoire permet la conquête définitive de l’Arménie, et prépare celle d’Édesse et d’Antioche. À Byzance, le général Michel Doukas profite de la vacance impériale pour monter sur le trône et se proclamer empereur. Sans opposition, les Seldjoukides n’ont aucun mal à s’emparer de l’Anatolie, prendre en 1081 la ville de Nicée à quelques dizaines de kilomètres de Byzance et à y établir leur capitale en 1081. La ville d’Antioche est prise en 1085 et Édesse en 1087. Pour les pèlerins chrétiens, cette prise de possession de l'Anatolie par les Seldjoukides se traduit par de plus grandes difficultés à atteindre Jérusalem, les rançonnages, les persécutions, voire les meurtres sont autant d’obstacles sur la route des Lieux saints. De plus les Byzantins voient avec une grande inquiétude la présence des Turcs aux portes de leur capitale sans qu’ils puissent vraiment s’y opposer militairement et envoient des messages au pape Urbain II afin d’obtenir de l’aide de la part des Occidentaux. Les messagers sont reçus au concile de Plaisance en mars 1095, et le 27 novembre de la même année, le pape profite du concile de Clermont pour lancer un appel à la chrétienté afin de combattre les Turcs et de délivrer les Lieux Saints.
L’arrivée des croisades
Tandis que les barons d’Europe s’organisent pour partir en croisade, de nombreuses personnes issues des couches humbles de la population partent en direction de l’Orient, assemblés en croisade populaire, sous la conduite de quelques chefs tel Pierre l’Ermite. Ces croisés, peu ou mal armés, atteignent Constantinople le 1er août 1096 et s’établissent dans le camp de Civitot sur la rive asiatique de la mer de Marmara. Sans la moindre discipline, certaines bandes vont piller les environs de Nicée. Un certain Renaud prend le château de Xérigordon, à proximité de Nicée, mais sa troupe est massacrée par Kılıç Arslan, sultan de Nicée qui attire ensuite les croisés restés à Civitot et les massacre 21 octobre. Kılıç Arslan reprend alors un conflit contre un voisin oriental, Danichmend, en laissant famille et trésor à Nicée. L’enjeu de ce conflit est la souveraineté de la région au nord d’Edesse, et Kılıç Arslan entend soumettre un arménien, Gabriel qui s’est emparé de la ville de Malatya et faire en même temps une démonstration de force destinée à assagir Danichmend. Pendant ce temps, la croisade des barons arrive à Constantinople en avril 1097 et des premières dissensions apparaissent entre l’empereur byzantin et les croisés. Ces litiges aplanis, les croisés traversent le Bosphore et se regroupent à Nicomédie.
Le siège
La cité bénéficie de solides défenses, six kilomètres de remparts avec 240 tours et, au sud-ouest, le lac Ascanios qui empêche l'accès de ce côté en assurant un approvisionnement en eau. Pour parvenir à Nicée, Godefroy de Bouillon fait élargir la route reliant Nicomédie à Nicée et l’empereur Alexis Ier Comnène s’engage à assurer un ravitaillement régulier. Après une étape à Nicomédie du 1er au 3 mai 1097, le 4 mai les croisés s'avancent vers Nicée. La ville est atteinte le 6 mai. Les Lorrains menés par Godefroy de Bouillon s'installent au nord, les Normands de Bohémond de Tarente à l'est, et les troupes de Raymond de Saint-Gilles, arrivées le 16 mai, au sud. Entre-temps un premier assaut a lieu le 14 mai. Enfin, les survivants de la croisade populaire, autour de Pierre l'Ermite, arrivent avec un contingent byzantin commandé par Manuel Boutoumitès. Alexis Comnène fait également venir des machines de sièges et la ville est bientôt cernée aux trois quarts. Seule subsiste libre la porte sud de la ville, par laquelle Kılıç Arslan tente de faire parvenir des renforts, mais l’armée de Raymond de Saint-Gilles et d’Adhémar de Monteil, arrivée peu après sur les lieux, les surprend et anéantit cette troupe de renforts. Les assiégés tentent une sortie le 16 mai, mais elle est repoussée et ils laissent environ 200 hommes sur le champ de bataille. Profitant de ce succès, Raymond tente de miner une tour de l’enceinte en la faisant saper par ses mineurs. Cette tour s’écroule enfin au cours d’une nuit, mais les Turcs réussissent à réparer la brèche et les croisés n’ont d’autre choix que de faire un siège en règle. L’arrivée de l’armée de Robert Courteheuse, duc de Normandie permet de réaliser un blocus complet du côté terrestre, mais les Nicéens peuvent encore se ravitailler par des barques naviguant sur le lac Ascanios.
La réaction de Kılıç Arslan
En pleine campagne à Malatya, Kiliç Arslan reçoit des nouvelles lui annonçant l'arrivée de la Croisade des barons mais il s'en soucie d'abord assez peu. Lorsque la gravité de la situation se confirme, il convient d'une trêve avec son adversaire pour repousser les occidentaux, les Franj. Du côté turc, si Kilij Arslan a expédié quelques renforts symboliques aux premières alertes, il est trop tard lorsqu'il arrive en vue de la ville. Son avant-garde est battue par un contingent mené par Raymond et Robert de Flandre le 20 mai. Le 21 mai, Kılıç Arslan tente de percer les lignes adverses, mais la bataille qui se termine tard le soir est sanglante et il doit renoncer. Kılıç Arslan se replie sur Konya, désormais nouvelle capitale du sultanat. Il aurait transmis aux assiégés un message sibyllin suggérant de se rendre aux Byzantins plutôt qu'aux Francs qui l'année précédente avaient fait de terribles ravages et qui s'amusaient à catapulter les têtes de soldats turcs morts dans les précédents combats. Le 3 juin, le dernier contingent croisé, mené par Robert Courteheuse et Étienne II de Blois complète le dispositif franc. Une tour de siège est montée par les Toulousains, et poussée vers la Porte Gonatas, pendant que les sapeurs œuvrent en sous-sol. Mais la tour est endommagée, et ne parvient pas au contact de la muraille
L'empire Byzantin
L'empereur byzantin Alexis Ier, qui a suivi sans accompagner les Croisés, arrive avec des bateaux qui permettent d'établir un blocus sur le lac Ascanios : les Turcs ravitaillaient en effet la ville par le lac depuis le début du siège. Deux mille peltastes, commandés par Taticius et Tzitas, arrivent aussi sur les lieux. Alexis Ier avait fait mener des négociations secrètes par Boutoumitès, qui aboutirent la reddition de la ville. Dans la nuit du 25 au 26 juin des membres turcs de l'armée byzantine pénètrent dans la ville par le lac, et au petit matin, alors que les Francs préparent l'assaut décisif, ils ont la surprise de voir l'étendard impérial flotter sur les remparts, décevant leur espoir de mettre à sac la ville.
La suite du siège
Boutoumites, nouveau duc de Nicée, interdit aux Croisés d'entrer par groupes de plus de dix dans la ville. Malgré les cadeaux de l'empereur en or, chevaux et autres, les Croisés partirent plein de rancœur, le 26 juin. Le premier contingent était mené par Bohémond de Tarente, Tancrède de Hauteville, Robert Courteheuse, Robert de Flandre, accompagnés par Taticius. Godefroy de Bouillon, Baudoin de Boulogne, Étienne de Blois et Hugues de Vermandois composaient le second. Taticius était chargé d'assurer le retour à l'Empire des villes prises. Les Croisés avaient cependant le moral au plus haut : Étienne de Blois écrit à sa femme Adela qu'il espérait être à Jérusalem cinq semaines plus tard.
Conséquences
Pour les Croisés, la prise de Nicée est la première action militaire contre l’Islam, et leur permet de continuer sur la route de Jérusalem. Le 1er juillet, les Croisés battent Kılıç Arslan à la bataille de Dorylée, et atteignent Antioche en octobre. Ils atteignent Jérusalem deux ans plus tard et fondent une série d’état chrétiens en Syrie, qui se perpétuent pendant près de deux siècles. Mais la rancœur et la méfiance s’est installée entre les Francs et la Byzantins et sera la cause de nombreuses mésententes, voire de trahison, pendant les siècles suivants. Parmi les pertes franques de ce siège, Robert, comte de Gand, mort au combat du 21 mai Baudouin de Mons, Baudouin Cauderons, Guillaume Ier l'Ancien, comte de Lyon et de Forez et Gui de Porsenne.
L'empire byzantin au XIIe siècle
Pour les Grecs, cette prise est la première action d'envergure de reconquête de l’Asie Mineure. Avant la Croisade, les Turcs sont presque aux portes de Byzance, bien qu'Alexis Comnène leur ait repris la Bithynie. Après le passage de la croisade, Alexis Comnène profite de ce que les Seldjoukides soient aux prises avec les Croisés pour reprendre de nombreux territoires côtiers de l’Asie Mineure, jusqu’à Trébizonde au nord et la Cilicie au Sud. Le sultanat de Roum a subi un premier revers, qui ne met pas en cause son existence, mais son importance. Il survit pendant plus de trois siècles, mais d’autres États alors vassaux gagnent en prestige et en puissance lors des combats contre les croisés, tels les émirats d’Alep, de Mossoul et de Damas.
Quand l'histoire devient légende
Il est surprenant que des villes fondées en pleine époque historique aient été dotées de légendes d'origine, fantaisistes à nos yeux, qui furent répétées durant des siècles. Deux exemples illustrent ces fabrications récentes, à Nicée et à Nysa/Scythopolis. Nicée, ville nouvelle, fut fondée après 323 sous le nom d'Antigoneia. En 301, Lysimaque lui donna le nom de son épouse, la princesse macédonienne Nicaia. Dans les années 270, le roi indigène de Bithynie, Nicomède, l'annexa à son tour, mais sans changer son nom. C'est après cette annexion, à une date impossible à préciser, que fut imaginée la nymphe Nicaia, chasseresse dévouée à Artémis et subjuguée par Dionysos près d'une source qui est restée presque jusqu'à nos jours un site sacré de la ville. Cette version officielle des origines de Nicée fit oublier l'intermède lysimachéen au profit d'une divinité autochtone et elle resta connue jusqu'en pleine période byzantine. Quant à Nysa, ce nom de princesse séleucide fut donné à deux cités, une en Asie Mineure et une dans la Décapole syrienne, la très ancienne ville cananéenne de Beisan. En 63 avant J.-C., lorsque Pompée supprima la monarchie séleucide et réorganisa la Syrie, Nysa garda son nom, mais il évoquait désormais la nourrice de Dionysos, qui serait morte en cet endroit.
Posté le : 12/06/2015 19:23
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