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De Montpellier
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Le 16 août 1949 meurt Margaret Munnerlyn Mitchell
à 48 ans, à Atlanta États-Unis, née dans la même ville le 8 novembre 1900 à Atlanta États-Unis, écrivain américain et l'auteur du célèbre roman Autant en emporte le vent en 1936.
Bercée dès l'enfance par les récits de la guerre de Sécession, elle sut dramatiser la mythologie du Sud dans son roman Autant en emporte le vent 1936, qui, popularisé en 1939 par le film de V. Fleming, connut un succès mondial. À travers les destins croisés de Scarlett O'Hara, frivole mais courageuse et bravant les conventions d'un monde voué à disparaître, et de Rhett Butler, aventurier fidèle à ces règles, héroïque malgré lui, se dessine un tableau idéalisé du vieux Sud – les bons Noirs, comme la fidèle nounou Mamma, font l'objet d'une vision paternaliste, tandis que les Blancs abolitionnistes figurent le Mal absolu. Mais c'est aussi la dénonciation d'une guerre sanglante aux séquelles persistantes, qui jette une ombre à ce tableau.
Sa vie
Margaret Munnerlyn Mitchell, appelée par les siens Peggy Mitchell, est née à Atlanta, Géorgie, le 8 novembre 1900, dans une famille sudiste. Tout le long de son enfance, elle écrivit des nouvelles et des pièces de théâtre. En 1922 elle commença a écrire pour l'Atlanta Journal, où elle écrivit plus de 130 articles. En 1926, quand elle se cassa sa cheville, elle commença à écrire Autant en emporte le vent. Ce livre lui permit de gagner le Prix Pulitzer en 1937. Le livre fut traduit en 27 langues et plus de 30 millions de copies ont été vendues. Il fut longtemps considéré comme la seule et unique oeuvre de Margaret Mitchell, mais plus récemment, quelques textes de jeunesse furent publiés, dont un bref roman Lost Laysen, écrit avant ses 20 ans. La jeune fille grandit dans une famille aisée, bercée par les récits des anciens confédérés sur la Guerre civile américaine. Fortement marquée par l'histoire de ses ancêtres, Margaret Mitchell s'en est inspirée pour l'écriture de son célèbre roman. Malgré le succès d'Autant en emporte le vent, elle n'a pas ecrit d'autres livres.
Familles et ancêtres
Son père est Eugene Muse Mitchell, un riche avocat, et sa mère, Mary Isabel Stephens, dite Maybelle, une militante féministe suffragette. La famille Mitchell est sudiste de longue date. Un ancêtre de Margaret Mitchell a quitté l’Écosse pour venir s'installer dans le Comté de Wilkes Géorgie, en 1777. Son grand-père paternel, Russell Crawford Mitchell, s'engage dans l'armée confédérée en juillet 1861 et est sévèrement blessé à la bataille de Sharpsburg. Après la guerre civile, il fait fortune en vendant du bois de construction à Atlanta. Il eut 12 enfants de deux épouses, dont l'ainé est le père de Margaret Mitchell. Du côté de sa mère, ses grand-parents sont John Stephens, un propriétaire terrien, capitaine dans l'armée confédérée pendant la guerre, ayant investi après la guerre civile dans la construction du tramway d'Atlanta, et Annie Fitzgerald, elle même fille de Philip Fitzgerald, qui avait émigré d'Irlande et possédait une plantation dans le Comté de Clayton Géorgie. L'histoire de Scarlett O'Hara semble calquée en partie sur l'histoire de cette grand-mère.
Vie sentimentale et œuvre littéraire
En 1916, âgée d'à peine 16 ans, elle écrit un premier roman, Last Laysen, dont le manuscrit original, récemment retrouvé, est estimé à un montant compris entre 70 000 et 90 000 dollars. Il n'a jamais été publié. En 1918, elle est bouleversée lorsqu'elle apprend que son fiancé, Clifford Henry, est mort pendant la Première Guerre mondiale. Peu de temps après, en janvier 1919, sa mère Maybelle s'éteint au cours d'une épidémie de grippe. En 1922, devenue journaliste pour l'Atlanta Journal Magazine, Margaret Mitchell doit cependant composer avec une vie sentimentale tumultueuse, partagée entre deux hommes qu'elle aime et qu'elle finira par épouser à deux ans d'intervalle. Elle épouse en premières noces Red Upshaw, mais ils divorcent en 1924, et elle se remarie à John Marsh en 1925. Il semble que le personnage de Rhett Butler ait été inspiré par son premier mari qui la maltraitait et la brutalisait.[évasif] Elle n'a eu aucun enfant de ses deux mariages. En 1926, elle quitte le journalisme, en raison de problèmes de santé, et s'ennuie chez elle, jusqu'à ce que son époux lui conseille d'écrire un livre pour s'occuper. En 1936, après dix années d'un travail laborieux, dont trois d'écriture, elle met un point final à l’œuvre qui la rendra célèbre dans le monde entier : Gone with the wind, traduite dans l'édition française par Autant en emporte le vent. Récompensée l'année suivante par le prix Pulitzer, l'œuvre est adaptée au cinéma en 1939 par Victor Fleming dans le film éponyme. Le 11 août 1949, après avoir été percutée par un chauffeur de taxi qui conduisait sa voiture personnelle, elle tombe dans le coma. Elle décède cinq jours plus tard au Grady Memorial Hospital, dix ans après avoir connu le succès, en laissant derrière elle l'histoire de Scarlett O'Hara, une des plus belles histoires d'amour de la littérature, inachevée.
Adaptation cinématographique Autant en emporte le vent, film de Victor Fleming
1939 : Autant en emporte le vent réalisé par Victor Fleming, avec Vivien Leigh Scarlett O'Hara et Clark Gable Rhett Butler.
Publié en 1936, le gros roman de Margaret Mitchell, qui évoque la Georgie du Nord au temps de la guerre de Sécession, fut un succès mondial et intéressa vite le cinéma. Nous savons que ce film fut l'enfant chéri de son producteur David O. Selznick, qui contrôla tout, le choix des acteurs, le scénario, le style de l'image, et remplaça les deux réalisateurs initialement prévus, Sam Wood, puis George Cukor, jugés trop tendres et sans poigne, pour mettre à leur place l'autoritaire Victor Fleming 1883-1949, qui venait de venir à bout de la féerie Le Magicien d'Oz, The Wizard of Oz, 1939, Selznick voulait faire d'Autant en emporte le vent, Gone with the Wind le grand succès du parlant, en revenant sur un épisode central de l'histoire américaine, la seule guerre officielle menée sur le territoire des États-Unis. L'œuvre est d'ailleurs un des films hollywoodiens dont la genèse est la mieux connue, grâce aux innombrables notes de service dictées par le producteur et réunies en volume après sa mort. Bien qu'elle n'ait jamais été placée très haut par les cinéphiles, elle reste une œuvre puissante, qui trouve de nouveaux spectateurs à chaque génération, sur petits et grands écrans.
Mythologie du vieux Sud
Dans le Sud, près d'Atlanta, en 1861, les O'Hara sont de riches propriétaires d'une plantation de coton, Tara. Scarlett, l'une de leurs filles, est une jeune personne coquette et égoïste, qui est amoureuse, ou se croit amoureuse, du délicat Ashley. Un amour attisé par la jalousie, car le jeune homme est fiancé à la cousine de Scarlett, la douce et indulgente Melanie Hamilton. Scarlett est courtisée par un aventurier douteux, trafiquant et profiteur de guerre, mais en même temps généreux, viril et réellement épris d'elle : Rhett Butler. La guerre arrive, et le domaine de Tara souffre cruellement de la victoire nordiste. Scarlett, dont le père meurt, devient un tyran familial qui veut relever Tara de sa ruine. Prête à tout, elle épouse un mari riche et fragile, bientôt mort, puis finalement Rhett, mais, malgré leur ressemblance de tempérament, leur mariage est un échec. Après la mort de Melanie, Rhett, lassé, quitte Scarlett. Il reste à celle-ci le domaine que son père, Irlandais, lui disait être son bien le plus précieux.
Autant en emporte le vent, V. Fleming Vivien Leigh 1913-1967 et Clark Gable 1901-1960, Scarlett O'Hara et Rhett Butler dans Autant en emporte le vent, une superproduction du cinéma hollywoodien, réalisée par Victor Fleming en 1939.
Des personnages forts
Le film présente des personnages énergiques dans des situations dures, avec une héroïne féminine comme en avaient joué Bette Davis et Joan Crawford. Super-production, Autant en emporte le vent est paradoxalement l'un des films les moins lénifiants du cinéma américain classique : les gentils, Melanie, Ashley sont au second plan, tandis qu'une garce et un trafiquant qui fréquente les mauvais lieux sont les héros. L'audace des situations, viol conjugal, adultère, prostitution étonne si l'on considère que le film a été réalisé dans une période où régnait le sourcilleux Code Hayes, qui réglementait tous les cas. Selznick a même dû lutter pour faire admettre dans les dialogues les jurons les plus anodins, dont la dernière réplique de Rhett à Scarlett quand il la quitte : Frankly, my dear, I don't give a damn, Franchement, ma chère, je m'en fous. Star masculine des débuts du parlant, et « sex symbol depuis New York-Miami It Happened One Night, 1934, de Frank Capra Clark Gable avait déjà joué les mufles et les machistes séduisants, mais c'est en Rhett Butler, personnage taillé pour lui, qu'il trouva le rôle de sa vie. Pour Scarlett, après avoir envisagé un grand nombre de stars, Selznick engagea à la surprise générale une actrice de théâtre britannique, Vivien Leigh, qui remportera un des dix oscars attribués au film. Elle incarne avec flamme une femme frustrée et indomptée, tour à tour odieuse et pathétique, dont la taille mince fit rêver bien des générations. L'actrice ne retrouvera sur l'écran un rôle à sa mesure que dans la Blanche Dubois d'Un tramway nommé Désir, A Streetcar named Desire, 1951, d'Elia Kazan, autre rôle de femme insatisfaite. Visuellement, le film se conforme à une grammaire académique et à une esthétique de carte postale historique assez impersonnelle, dont les couleurs chromo ont été choisies comme telles. De fait, cette esthétique ainsi que la direction d'acteurs du peu tendre Victor Fleming servirent le film, en mettant en valeur la rudesse des situations et des caractères. Le film fut un titre de honte pour beaucoup de Noirs américains, non seulement par son approche sudiste de la guerre de Sécession, mais aussi pour avoir valu à Hattie McDaniel un oscar du meilleur second rôle dans le rôle de la nourrice de Scarlett. Une nounou forte en gueule, certes, mais esclave tout de même et contente de l'être, conforme à une image niaise des afro-américains. Ce n'était qu'un petit progrès par rapport à la vision raciste de l'autre film épique avec lequel Selznick avait voulu rivaliser, la Naissance d'une nation, The Birth of a Nation, 1915, de David Wark Griffith. Si d'autres gros films, comme le Titanic de James Cameron en 1997, dépassèrent le succès de Gone with the Wind, cette œuvre reste unique en son genre, par sa vision des rapports amoureux, et par son dénouement amer qui sépare des personnages marqués. Michel Chion
Posté le : 15/08/2015 17:31
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