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Lewis Sinclair
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Le 10 janvier 1951, à 65 ans meurt Harry Sinclair Lewis

à Rome en Italie, né le 7 février 1885 à Sauk Centre, Minnesota États-Unis, romancier, nouvelliste et dramaturge américain majeur des années 1920 et 1930. Ses romans sont à la fois des chroniques naturalistes de la société américaine moderne, de ses petites villes small town, de sa classe moyenne aisée, et une peinture satirique de sa monotonie, de sa vulgarité affairiste et consumériste, de sa bigoterie et de son hypocrisie. Les caricatures dévastatrices de Lewis, bien que compréhensives, ont suscité de violentes polémiques.
En 1930, il fut le premier Américain à recevoir le prix Nobel de littérature. Ce prix récompense tout particulièrement Babbitt 1922, l’un de ses romans les plus connus, dont le nom est devenu un mot du langage courant.Il reçoit aussi le prix Pulitser qu'il va refuser. Ses Œuvres principales sont Main Street en 1920, Babbitt en 1922, Arrowsmith en 1925, Elmer Gantry en 1927, Dodsworth en 1929

En bref

Romancier américain né le 7 février 1885 à Sauk Centre, dans le Minnesota. Sinclair Lewis s'est rendu célèbre par son art de la satire sociale et la façon dont il s'en est pris, dans des romans brossés à larges traits, à la bonne conscience américaine. Il fut, en 1930, le premier écrivain américain à obtenir le prix Nobel de littérature.

Sa vie

Sinclair Lewis est né le 7 février 1885 à Sauk Centre, un petit village du Minnesota, fondé en 1857, dont la rue principale inspirera Main Street.
Il est le troisième fils de Edwin J. Lewis et de Emma Kermott. Ses deux frères sont nés en 1875 Fred et 1878 Claude. Le père de Lewis était un honnête et sévère médecin de campagne dont la discipline et la ponctualité étaient aussi proverbiales que celles de Kant, et il prit une part active à la vie de la communauté, en tant que membre des conseils scolaire et de la bibliothèque.
La mère de Lewis, né en 1849, souffrant de la tuberculose, meurt en 1891. Edwin Lewis doit s’occuper seul de ses trois jeunes fils ; pressé par ses amis de leur trouver une mère, il se remarie l'année suivante avec Isabel Werner, une femme décrite comme réservée et maternelle.
Enfant chétif et solitaire, Sinclair ne rêve que de voyages et d'aventures, afin d'échapper à la vie étouffante de sa petite ville. Il lit les livres de la bibliothèque de son père, puis de la bibliothèque Bryant construite en 1904, Charles Dickens, Walter Scott, Grote, Henry Longfellow font partie de ses lectures favorites.

Les débuts

Il étudie à Oberlin College, dans l'Ohio, puis intègre l'Université Yale, sur la côte Est des États-Unis, dont il sort diplômé en 1908. Il profite de ces années universitaires pour intégrer brièvement Helicon Hall la colonie coopérative d'Upton Sinclair dans le New Jersey puis pour se rendre au Panama. Jusqu'en 1915, il écrit des poèmes et des nouvelles, tout en travaillant pour des maisons d'édition. Il fréquente à cette époque plusieurs écrivains de gauche, comme Upton Sinclair, Jack London et le journaliste John Reed.
Ses premiers romans sont médiocres, et il vit de nouvelles, au ton optimiste, publiées dans des revues à grand tirage comme Collier's et le Saturday Evening Post.

Les grands romans des années 1920 Main Street

Tout change pour lui en 1920. Son roman Main Street, critique acerbe de la vie de province du midwest américain, inspiré de sa jeunesse à Sauk Center (déguisée sous le nom de « Gopher Prairie »), devient un véritable phénomène d'édition. En quatre mois, il s'en vend plus de 100 000 exemplaires. Le roman est le plus grand livre à succès du premier quart de siècle aux États-Unis et connaît également un succès critique. Le comité d'attribution du Prix Pulitzer lui préfère néanmoins L'Âge de l'innocence d'Edith Wharton, à qui Sinclair Lewis dédicacera son roman suivant.

Lewis poursuit dans la veine ouverte par Main Street au cours des années 1920, durant lesquelles il devient le chef de file de l'école réaliste américaine. Son roman suivant, Babbitt, publié en 1922, est lui aussi un classique immédiatement reconnu comme tel. Il met en scène George F. Babbitt, agent immobilier prospère, pilier de la chambre de commerce de la ville de Zenith, obsédé par les valeurs matérielles, et pourtant frustré par son existence centrée sur l'argent et la consommation. Comme dans Main Street, l'action se situe dans l'État américain imaginaire du Winnemac. Le roman, satirique, présente le premier portrait de l'Amérique des années 1920, obsédée par la spéculation foncière et l'acquisition d'objets de consommation, devenus abordables, comme les automobiles ou les réfrigérateurs. Cette classe moyenne en voie d'embourgeoisement ignore complètement l'art et la littérature.

Sinclair Lewis, Frank Kellogg, Albert Einstein et Irving Langmuir
De gauche à droite, Sinclair Lewis 1885-1951, Prix Nobel de littérature 1930, Frank Kellogg (1856-1937), Prix Nobel de la paix 1929, Albert Einstein (1879-1955), Prix Nobel de physique 1921, et Irving Langmuir 1881-1957, Prix Nobel de chimie 1932.
Crédits: Hulton Getty Consulter
De son nom complet Harry Sinclair Lewis, il sortit de Yale en 1907 et s'orienta dans un premier temps vers la presse et l'édition. En 1914, son premier roman, Our Mr. Wren Notre sieur Wren), reçut un accueil favorable auprès des critiques, mais réservé auprès des lecteurs. Même si les textes de fiction qu'il publiait alors dans des magazines aussi largement diffusés que The Saturday Evening Post et Cosmopolitan connaissaient un succès grandissant, il ne perdit jamais de vue son ambition de devenir un authentique romancier. Tout en sachant que ses efforts seraient loin d'être récompensés aussi rapidement qu'avec la presse, il n'hésita pas à se lancer dans une œuvre d'envergure, Main Street Grand-Rue. C'est elle, pourtant, qui devait lui apporter en 1920 la consécration littéraire. L'histoire est vue à travers les yeux de Carol Kennicott, une jeune femme de la côte est mariée à un médecin du Middle West installé à Gropher Prairie, dans le Minnesota Lewis s'inspire ici du Sauk Centre de ses jeunes années. La force du livre tient au soin que met son auteur à capter les particularités locales : expressions, manières, façons de vivre. La satire est à double tranchant, puisqu'elle vise à la fois les habitants de Gropher Prairie et l'intellectualisme superficiel qui inclinerait un peu trop vite à les mépriser. Dans les années qui suivirent sa sortie, Main Street devint, plus encore qu'un roman, le texte de référence obligé sur le provincialisme américain.
En 1922, Lewis publia Babbitt, où il montre comment un certain type d'Américain, pétri de conformisme et d'autosatisfaction, en vient, à force de clubs Rotary et de rhétorique moralisante, à perdre toute individualité. Le nom de Babbitt est passé dans l'usage pour désigner l'homme d'affaires entre deux âges, optimiste et content de lui, dont tout l'horizon se limite à sa petite ville.
Après ce grand succès vint une autre satire, Arrowsmith (1925), où Lewis choisit cette fois de mettre en scène certains milieux médicaux dont le mercantilisme apparaît bien éloigné des idéaux de la science. Elmer Gantry (1927) se situe dans la même veine, avec une attaque en règle contre les prédicateurs ignorants, grossiers et cupides qui ont réussi à faire leur chemin au sein de l'Église protestante. Dodsworth (1929), qui relate le voyage en Europe d'un homme d'affaires retraité et de son épouse, fait quelque peu évoluer ce schéma. Lewis y tire parti d'un double contraste : entre les valeurs américaines et les valeurs européennes, mais aussi entre les deux caractères très différents du mari et de la femme.
Les derniers livres de Lewis se situent en retrait par rapport à ceux des années 1920. It Can't Happen Here (1935) imagine l'élection d'un fasciste à la présidence des États-Unis. Adaptée pour le théâtre, cette œuvre de politique-fiction fut représentée en 1936 par les vingt et une compagnies du Federal Theatre. Kingsblood Royal (1947 évoque le problème des relations entre les races.
Lewis prit l'habitude, sur le tard, de séjourner de plus en plus longuement à l'étranger. Sa réputation n'avait cessé de décliner depuis la fin des années 1930. Son second mariage, avec la journaliste politique Dorothy Thomson, se solda par un nouveau divorce et il se mit à boire immodérément. Il mourut en Italie, près de Rome, le 10 janvier 1951.

Arrowsmith

En 1926, le prix Pulitzer lui est décerné pour Arrowsmith, un roman mettant en scène un jeune médecin idéaliste confronté à une profession aussi avide d'argent et de prestige que le milieu des affaires de Babbitt. Lewis refuse le prix, sous prétexte qu'il devrait être accordé à un texte mettant en valeur les qualités positives de l'Amérique, et non à un roman critique comme le sien.

Elmer Gantry

Sinclair Lewis publie, en 1927, Elmer Gantry, histoire d'un ancien joueur de football américain devenu prêcheur itinérant. Elmer Gantry, charlatan cynique, malhonnête et alcoolique, s'élève dans la société grâce à la religion. Lewis s'inspire de Billy Sunday, ex-joueur vedette de baseball, devenu le prêcheur protestant le plus célèbre de son époque au tournant du XXe siècle.

Sam Dodsworth

Le dernier roman classique de Lewis est Sam Dodsworth, publié en 1929, qui raconte l'histoire d'un couple d'Américains dont le mariage s'effondre lors d'un voyage en Europe.

Réception du Nobel

En 1930, Lewis devient le premier américain à être honoré du Prix Nobel de littérature. La réception du prix se déroule dans des conditions difficiles, que reflète son discours de remerciement.
Dans ce discours, intitulé La Peur américaine de la littérature, rappelant les appels au lynchage dont il a été victime, il dénonce en effet l'intolérance de son pays à l'égard des écrivains qui ne glorifient pas la simplicité bucolique et puritaine de l'Oncle Sam et l'individu américain, grand, beau, riche, honnête et bon golfeur .
Selon lui, bien que les États-Unis aient entièrement changé de visage avec la révolution industrielle, le réalisme social littéraire décrivant ces changements est violemment critiqué, au nom d'un idéal de vie américain vertueux défendu par les institutions universitaires et les académies des arts. Mais la nouvelle génération d'écrivains américains, Faulkner, Wolfe, Hemingway s'est déjà émancipée de ce que Lewis nomme un provincialisme ennuyeux, pour décrire l'Amérique telle qu'elle est. Aussi espère-t-il voir son pays abandonner sa peur puérile de la littérature réaliste et satirique, pour parvenir à se doter de ce qui lui manque, malgré ses richesses et sa puissance, une civilisation assez bonne pour satisfaire les désirs profonds de l'être humain.

Un succès planétaire et cinématographique

Lewis est dans ces années le romancier américain le plus célèbre au monde, et presque toutes ses œuvres vont être adaptées au cinéma en quelques années, par des réalisateurs connus et moins connus, avec les plus grandes vedettes de l'époque.
De 1923 à 1936, Babbitt et Main Street compteront ainsi chacun deux adaptations, Arrowsmith sera adapté par John Ford, Dodsworth par William Wyler avec Walter Huston (qui joue également dans Ann Vickers avec Irene Dunne), Mantrap par Victor Fleming avec Clara Bow.

Le déclin

Sinclair Lewis en 1930.
Cependant, la valeur de ses romans baisse à partir de cette date. De sa production post-Nobel, seul It Can't Happen Here (« Ça ne peut arriver ici ») approche de la qualité de ses œuvres des années 1920. Buzz Windrip y est élu président des États-Unis, grâce à un programme populiste. Il établit en quelques mois une dictature personnelle qui débouche finalement sur l'effondrement du pays et la guerre civile.

Les ventes des romans de Sinclair Lewis baissent de manière sensible, alors qu'il mène une vie instable, voyageant de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel et s'adonnant à la boisson.

Il se marie et divorce deux fois au cours de sa vie. Il a eu deux fils : Wells, qui est tué en France durant la Seconde Guerre mondiale, et Michael.

Alcoolique et physiquement miné, Sinclair meurt le 10 janvier 1951 à Rome, lors d'un de ses nombreux voyages. Il est enterré dans sa ville natale.

Å’uvres Romans

Hike and the Aeroplane 1912
Our Mr. Wrenn 1914
The Trail of the Hawk 1915
The Innocents 1917
The Job 1917
The Willow Walk 1918
Coups de pompe gratis 1919 - Free Air
Main Street 1920
Babbitt 1922
Arrowsmith 1925
Le Lac qui rêve 1926 - Mantrap
Elmer Gantry 1927
Un Américain parle 1928 - The Man Who Knew Coolidge
Sam Dodsworth 1929 - Dodsworth
Ann Vickers 1933
Å’uvre d'art 1934 - Work of Art
Cela ne peut arriver ici 1935 - It Can't Happen Here
Les Parents prodigues 1938 - The Prodigal Parents
Bethel Merriday 1940
Gideon Planish 1943
Cass Timberlane 1946
Sang royal 1947 - Kingsblood Royal
The God-Seeker 1949
World So Wide 1951 posthume

Nouvelles isolées

The Ghost Patrol 1917
Publié en français sous le titre Le Policier fantôme, Paris, Opta, L'Anthologie du mystère no 2, 1964
The Willow Walk 1918
Publié en français sous le titre L'Allée des saules, Paris, Opta, Mystère Magazine no 187, août 1963
The Post-Mortem Murder 1921
Publié en français sous le titre Mort d'un immortel, Paris, Opta, Mystère Magazine no 58, février 1966

Journal

Minnesota Diary, 1942-1946, édité par Killough, George, 2000

Correspondance

From Main Street to Stockholm; letters of Sinclair Lewis, 1919-1930, éditées par Harrison Smith, New York, Harcourt, Brace 1952
Letters from Jack London: containing an unpublished correspondence between London and Sinclair Lewis, éditées par King Hendricks et Irving Shepard, London, MacGibbon & Kee, 1966

Adaptations cinématographiques

1926 : Mantrap de Victor Fleming
1931 : Arrowsmith de John Ford
1936 : Dodsworth de William Wyler
1947 : Éternel Tourment de George Sidney
1960 : Elmer Gantry le charlatan de Richard Brooks


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Posté le : 08/01/2016 19:54

Edité par Loriane sur 10-01-2016 15:32:13
Edité par Loriane sur 10-01-2016 15:33:00
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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