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De Montpellier
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Le 20 Octobre 1866, à Vienne naît Kasimierz TWARDOWSKI
Philosophe polonais Kazimierz Jerzy Skrzypna-Twardowski, Ritter von Ogonczyk, passe son doctorat de philosophie en 1892 ; en 1895, il obtient une chaire de philosophie à l'université de Lwow où il enseigne jusqu'en 1930. Son rôle pédagogique est essentiel ; c'est lui qui forme les représentants de la philosophie polonaise du XXe siècle : J. Łukasiewicz, Lesniewski, K. Ajdukiewicz, T. Kotarbinski ; c'est lui qui, sans répandre une doctrine philosophique particulière, donna un style et un tour d'esprit, faits de rigueur et de sobriété, à l'école de philosophie polonaise. Organisateur, il fonda en 1904 la Société polonaise de philosophie, et en 1935 devint directeur de la revue Studia philosophica. Twardowski était l'élève de Franz Brentano. Il alliait l’intérêt pour la phénoménologie à une rigueur philosophique exigée par Brentano. Après ses études à Vienne, Twardowski fut nommé professeur extraordinaire à l’Université de Lviv il n’avait que 29 ans. Il y a inauguré un département de philosophie, en réussissant à former autour de lui un groupe d’étudiants dévoués et travailleurs – ce groupe a formé ce que l’on a appelé par la suite École de Lvov-Varsovie.
Travail philosophique
Un des apports principaux de Twardowski était de clarifier la distinction entre l’acte et le contenu d’un phénomène psychologique, en introduisant la notion d’objet de représentation. Toutefois, Jan Woleński maintient que : "L’école de Lvov-Varsovie se penchait avec beaucoup plus d’attention sur la théorie de la connaissance que sur l’ontologie, et pour cette raison, les vues de Twardowski à propos de ce premier domaine semblent être plus significatives que celles qui traitent de la théorie des objets." Ainsi, l'héritage philosophique de Twardowski ne se limite nullement à son travail dans le cadre de la phénoménologie, il demeure en revanche un des seuls philosophes ayant réussi à effectuer un travail significatif tout aussi bien sur le terrain de la philosophie dite analytique que celle que l'on qualifie de continentale.
Lui-même appartient pour une part au mouvement réaliste en phénoménologie et pour une part à la philosophie analytique, position assez voisine de celle du philosophe autrichien Meinong, dont il partage d'ailleurs l'intérêt pour une théorie générale des objets. Comme Brentano dont il subit l'influence durant ses années d'études à Vienne, Twardowski recherche une philosophie scientifique et rejette les spéculations ambitieuses et obscures. Il consacre ses efforts à la lutte contre la confusion conceptuelle et à l'analyse minutieuse de problèmes nettement délimités. Son point de départ se trouve dans la psychologie descriptive de Brentano, enquête empirique distincte de la psychologie expérimentale, mais il va au-delà de la psychologie et contribue même à la critique du psychologisme. Dans un ouvrage publié à Vienne en 1894, qui eut beaucoup d'influence, intitulé Zur Lehre vom Inhalt und Gegenstand der Vorstellungen Du contenu et de l'objet des représentations, il introduit une distinction fondamentale entre, d'une part, l'acte mental, d'autre part son contenu, et enfin son objet. Le contenu de la représentation est lui-même d'ordre mental et fait partie de la biographie de l'individu pensant ; par contre ce n'est pas le cas de l'objet de la représentation, qui n'a rien de psychologique. On voit le progrès par rapport à Brentano ; cette idée sera brillamment reprise et développée par Meinong ; Husserl, Schlick, et à travers eux beaucoup de philosophes du début du XXe siècle subiront ainsi l'influence de Twardowski, comme le note J. N. Findlay. Quant aux difficultés propres à sa théorie des objets, en particulier le risque de surpeuplement du ciel platonicien, si l'on peut s'exprimer ainsi, elles susciteront l' ontologie de Lesniewski et le réisme de Kotarbinski. La plupart des ouvrages de Twardowski sont consacrés à la logique, à la philosophie des sciences et à la méthodologie. Sa critique de la théorie relativiste de la vérité amorça en Pologne une période de réflexion générale sur le problème de la vérité, réflexion qui devait porter ses fruits quelque trente ans plus tard dans les célèbres articles de Tarski.
Il meurt le 11 février 1938 à Lviv, Galicie, Pologne.
Lien http://youtu.be/8KfafjFJbhc
Posté le : 19/10/2013 16:04
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