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Léon Bloy
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Le 3 Novembre 1917 à Bourg-la-reine, meurt Léon Bloy " Le mendiant ingrat" ou "le pélerin

de l'absolu" romancier essayiste français, critique, historien..., Léon Bloy est surtout connu

comme polémiste, avec son roman "Le désespéré"


La violence de ses attaques a souvent masqué l'intérêt d'une œuvre qui apparaît comme celle d'un poète, formé par le romantisme et contemporain des grandes ambitions symbolistes.
À 18 ans, il troque un socialisme fanatique contre un catholicisme flamboyant sous l'influence de Barbey d'Aurevilly, qui lui fait découvrir Joseph de Maistre et le fixe définitivement "comme une chouette pieuse à la porte rayonnante de l'Église de Jésus-Christ" .
Après la guerre de 1870 , il entame une carrière de journaliste et d'écrivain : "Je pouvais devenir un saint, un thaumaturge. Je suis devenu un homme de lettres."

Sa vie

Léon Bloy, né le 11 juillet 1846 à Notre-Dame-de-Sanilhac, près de Périgueux en dordogne, il est connu pour son roman Le Désespéré, largement inspiré de sa relation avec Anne-Marie Roulé.
Il est le deuxième des sept garçons de Jean-Baptiste Bloy, fonctionnaire des Ponts et Chaussées et franc-maçon, et d'Anne-Marie Carreau, une ardente catholique.
Ses études au lycée de Périgueux sont médiocres : retiré de l'établissement en classe de quatrième, il continue sa formation sous la direction de son père, qui l'oriente vers l'architecture.
Bloy commence à rédiger un journal intime, s'essaie à la littérature en composant une tragédie, Lucrèce, et s'éloigne de la religion. En 1864, son père lui trouve un emploi à Paris. Il entre comme commis au bureau de l'architecte principal de la Compagnie ferroviaire d'Orléans. Médiocre employé, Bloy rêve de devenir peintre et s'inscrit à l'École des beaux-arts.
Il écrit ses premiers articles, sans toutefois parvenir à les faire publier, et fréquente les milieux du socialisme révolutionnaire et de l'anticléricalisme.

Timide violent et mystique

Léon Bloy alla très tôt vivre à Paris, mais ne publia son premier ouvrage qu'à près de quarante ans, en 1884.
Il vécut jusque-là d'un modeste emploi de dessinateur, tout en fréquentant le petit groupe d'écrivains qui gravitait autour de Barbey d'Aurevilly.
Il fut aussi, alors, l'ami de Huysmans, de Villiers de l'Isle-Adam, de Verlaine... Converti par Barbey en 1869, initié par l'abbé Tardif de Moidrey aux méthodes exégétiques, dont il tire tout un symbolisme de l'histoire, il prépare lointainement, dès cette époque, certains de ses ouvrages.
Aussi sa carrière littéraire, pour brève qu'elle soit, est-elle marquée par une trentaine de livres importants.

En décembre 1868, il fait la rencontre de Jules Barbey d'Aurevilly, qui habite en face de chez lui, rue Rousselet.
C'est l'occasion pour lui d'une profonde conversion intellectuelle, qui le ramène à la religion catholique, et le rapproche des courants traditionalistes.
C'est Barbey qui le familiarise avec la pensée du philosophe Antoine Blanc de Saint-Bonnet, "une des majestés intellectuelles de ce siècle" , dira Bloy plus tard.
Par la suite, Ernest Hello eut également une très forte influence sur lui ; il semble même que ce soit lui qui l'ait incité à écrire.
En 1870, il est incorporé dans le régiment des "Mobiles de la Dordogne" , il prend part aux opérations de l'Armée de la Loire et se fait remarquer par sa bravoure. Démobilisé, il rentre à Périgueux en avril 1871.
Il retourne à Paris en 1873 où, sur la recommandation de Barbey d'Aurevilly, il entre à L'Univers, le grand quotidien catholique dirigé par Louis Veuillot.
Très vite, en raison de son intransigeance religieuse et de sa violence, il se brouille avec Veuillot, et quitte le journal dès juin 1874.
Il est alors engagé comme copiste à la direction de l'enregistrement, tout en étant le secrétaire bénévole de Barbey d'Aurevilly.
En 1875, il tente sans succès de faire publier son premier texte, la Méduse Astruc, en hommage à son protecteur, puis, sans plus de réussite, la Chevalière de la mort, étude poético-mystique sur Marie-Antoinette.
Il se lie avec Paul Bourget et Jean Richepin, qu'il s'échinera à convertir sans succès, et obtient un emploi stable à la Compagnie des chemins de fer du Nord.

De la passion à l'aventure mystique : Anne-Marie Roulé

Sa vie bascule à nouveau en 1877.
Il perd ses parents, effectue une retraite à la Grande Trappe de Soligny, première d'une série de vaines tentatives de vie monastique, et rencontre Anne-Marie Roulé, prostituée occasionnelle, qu'il recueille, et convertit, en 1878.
Rapidement, la passion que vivent Bloy et la jeune femme se meut en une aventure mystique, accompagnée de visions, de pressentiments apocalyptiques et d'une misère absolue puisque Bloy a démissionné de son poste à la Compagnie des chemins de fer du Nord.
C'est dans ce contexte passablement exalté que Bloy rencontre l'abbé Tardif de Moidrey, qui l'initie à l'exégèse symbolique durant un séjour à La Salette, avant de mourir brusquement.
L'écrivain dira plus tard de ce prêtre qu'il tenait de lui le meilleur de ce qu'il possédait intellectuellement, c'est-à-dire l'idée d'un symbolisme universel, que Bloy allait appliquer à l'histoire, aux évènements contemporains et à sa propre vie.
Dès cette époque, il écrit Le Symbolisme de l'Apparition posthume, 1925.
Bloy sera associé à certaines influences qui s'exprimeront dans les mouvements les plus extrêmes du traditionalisme catholique, fortement imprégnés d'une pseudo-eschatologie étroitement liée aux apparitions suspectes entourant l'affaire de la Salette, influences que l'on retrouvera, entre autres, dans Le Salut par les Juifs, signées par une ambivalence constante entre le Christ et l'Antéchrist.
Début 1882, Anne-Marie commence à donner des signes de folie ; elle est finalement internée en juin à l'hôpital Sainte-Anne de Paris.
Bloy est atteint au plus profond de lui-même :
Je suis entré dans la vie littéraire (…) à la suite d'une catastrophe indicible qui m'avait précipité d'une existence purement contemplative",
écrira-t-il plus tard.

Souvent contraint, dès 1883, et surtout après son mariage en 1890, de collaborer à divers journaux, il y publiait des articles d'une violence extrême qui indisposèrent contre lui.
Ainsi s'organisa cette conspiration du silence qu'il sentait autour de son œuvre et qui n'était pas tout imaginaire.
Ses difficultés financières ont fait naître une sorte de légende, qu'il entretenait volontiers, celle du mendiant ingrat. L'homme était bon, en réalité, mais passionné, hanté par l'absolu, d'une intransigeance farouche ; un timide, sans doute, s'extériorisant par la violence.
Dans ses dernières années, il exerça une influence profonde sur un petit groupe d'amis, parmi lesquels on pourrait citer Jacques et Raïssa Maritain, Georges Rouault, Georges Auric...

De fait, c'est en février 1884 qu'il publie son premier ouvrage, Le Révélateur du Globe. L'ouvrage est consacré à Christophe Colomb, et Barbey d'Aurevilly signe sa préface. Suit, en mai, un recueil d'articles : Propos d'un entrepreneur de démolitions. Aucun des deux livres n'a le moindre succès.
Parallèlement, Bloy se lie avec Huysmans puis avec Villiers de l'Isle-Adam, se brouille avec l'équipe de la revue Le Chat noir, à laquelle il collaborait depuis 1882, et entreprend la publication d'un pamphlet hebdomadaire, Le Pal, qui aura cinq numéros.
En 1886, il s'installe pour six années à Vaugirard

La mort de Barbey d'Aurevilly en avril 1889 puis celle de Villiers de l'Isle-Adam en août l'affectent profondément, tandis que son amitié avec Huysmans se fissure.
Elle ne survivra pas à la publication de Là-Bas 1891, où Bloy se retrouve caricaturé.
Les circonstances de la mort de Barbey d'Aurevilly lui vaudront de violentes attaques, en mai 1891, du journal La France sous la plume du Sâr Joséphin Peladan et un procès de ce dernier à son encontre et à celle de Léon Deschamps rédacteur en chef de la revue La Plume.
La quasi-totalité de la presse d'alors salue la condamnation du Sâr en octobre 18913.
Fin 1889, il rencontre Johanne Charlotte Molbech, fille du poète danois Christian Frederik Molbech. La jeune femme se convertit au catholicisme en mars de l'année suivante, et Bloy l'épouse en mai. Toutefois, Johanne garde son nom de jeune fille francisé Jeanne Charlotte Molbech.
Le couple part pour le Danemark au début de 1891. Bloy se fait alors conférencier.
Sa fille Véronique naît en avril à Copenhague suivront André en 1894, Pierre en 1895 et Madeleine en 1897. En septembre, la famille Bloy est de retour à Paris.

Les facettes de l'Å“uvre

On peut aborder son œuvre par ses grands thèmes, ou la décrire d'abord dans sa variété.
Critique littéraire, par nécessité, Léon Bloy a pratiqué, avec une étonnante vigueur, l éreintement, condamnant pêle-mêle Zola, Huysmans, Renan, Coppée, Bourget, Barrès, réservant son admiration à Barbey d'Aurevilly, à Verlaine, à Villiers, à Baudelaire.
Ses articles ont été repris, en particulier, dans les Propos d'un entrepreneur de démolitions et dans Belluaires et Porchers. Romancier et conteur, il le fut de manière très personnelle, inventant peu, reprenant sa propre vie dans Le Désespéré 1887 ou La Femme pauvre 1897, utilisant dans les Histoires désobligeantes des événements réels, des personnages qu'il avait connus, dans Sueur de sang des épisodes authentiques de 1870 ; l'imagination transfigure plus qu'elle ne transpose et, derrière l'anecdote, suggère une interprétation. Son goût le plus profond le portait vers l'histoire, qu'il traite d'une manière romantique et symbolique, allant aux héros malheureux, Christophe Colomb, le Révélateur du Globe , Napoléon, Jeanne d'Arc, Louis XVII ou Marie-Antoinette, cherchant à leur vie une signification religieuse et presque prophétique. Grand peintre au reste, éblouissant souvent dans L'Âme de Napoléon, Constantinople et Byzance, Le Fils de Louis XVI.
D'autres œuvres sont plus nettement religieuses, mais toujours enracinées dans la réalité immédiate d'où jaillissent l'élan poétique et l'exégèse : Le Salut par les Juifs, écrit par réaction, en pleine crise antisémite, Le Sang du pauvre, réflexion sur la misère, Les Méditations d'un solitaire en 1916, Dans les ténèbres. Il a enfin publié, régulièrement, depuis 1892, son Journal, reprise fragmentaire d'un journal intime demeuré inédit.

Le Salut par les Juifs

Bloy s'est fâché avec la plupart de ses anciens amis, et commence à tenir son journal intime.
En 1892, il publie "Le Salut par les Juifs" écrit en réponse à La France juive de l'antisémite Édouard Drumont.
Il y soutient des théories personnelles telles que :
"L'histoire des Juifs barre l'histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau. Ils sont immobiles à jamais, et tout ce qu'on peut faire, c'est de les franchir en bondissant avec plus ou moins de fracas, sans aucun espoir de les démolir."
En commentant cet ouvrage dans Le Figaro du 20 septembre 1892, Remy de Gourmont écrit que Bloy "nous fait lire cette conclusion : Israël est la croix même sur laquelle Jésus est éternellement cloué ; il est donc le peuple porte-salut, le peuple sacré dans la lumière et sacré dans l'abjection, tel que l'ignominieux et resplendissant gibet du Calvaire."
Sa situation matérielle demeure précaire, et il doit déménager en banlieue, à Antony.
Il reprend alors sa collaboration avec le Gil Blas de Jules Guérin, d'abord pour une série de tableaux, anecdotes et récits militaires inspirés par son expérience de la guerre de 1870, puis pour une série de contes cruels. Les premiers formeront Sueur de Sang, 1893 ; les seconds deviendront les Histoires désobligeantes, 1894.
L'année 1895 est particulièrement douloureuse pour Bloy. Chassé de la rédaction de Gil Blas à la suite d'une énième polémique et ainsi réduit à la misère, il perd ses deux fils André et Pierre, tandis que sa femme tombe malade.
Il reprend alors la rédaction de La Femme pauvre. Le roman est finalement publié en 1897 : comme le Désespéré, c'est une transposition autobiographique, et un échec commercial.
En 1898, il édite la première partie de son Journal, sous le titre du Mendiant ingrat, mais c'est encore un échec. Bloy quitte à nouveau la France pour le Danemark, où il réside de 1899 à 1900.

Cochons-sur-Marne

À son retour, il s'installe dans l'est parisien, à Lagny-sur-Marne, qu'il rebaptise « Cochons-sur-Marne ». Dès lors, sa vie se confond avec son œuvre, ponctuée par de nouveaux déménagements : à Montmartre en 1904, où il fait la connaissance du peintre Georges Rouault, se lie avec le couple Jacques Maritain et Raïssa Maritain (qu'il conduit à la foi et dont il devient le parrain de baptême) et le compositeur Georges Auric, puis à Bourg-la-Reine où il s'installe 3, place Condorcet le 15 mai 19114. Le 10 janvier 1916, il déménage dans la maison libérée par la famille de Charles Péguy, mort au champ d'honneur en 19144. Bloy continue la publication de son Journal : Mon Journal (1904) ; Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne (1905) ; l'Invendable (1909) ; le Vieux de la Montagne (1911) ; le Pèlerin de l'Absolu (1914).
Il édite en recueil les articles qu'il a écrits depuis 1888, sous le titre Belluaires et Porchers (1905).

Sur les parvis de l'invisible

La diversité apparente masque l'unité réelle et profonde de cette œuvre, qui réside dans la notion même d'exégèse, d'interprétation du réel ; aussi rejoint-elle par ses intentions tout un courant littéraire.
S'appuyant sur l'affirmation répétée dans la Bible que tout est image, symbole, Léon Bloy poursuit à l'extrême les conséquences de cette idée : tout événement, tout être, toute chose signifie ; nous vivons dans un univers qui est autre qu'il ne paraît, nous contemplons le grand miroir aux énigmes.
L'art et la littérature ne peuvent se fixer d'autre but que cette tentative, proprement désespérée, pour déchiffrer les signes.
L'histoire, les œuvres des autres, sa propre vie même, dans son œuvre romanesque ou son Journal, les aphorismes de la sagesse bourgeoise, dans L'Exégèse des lieux communs, sont la matière de cette recherche, les apparences qui cachent la seule réalité.
Mais Léon Bloy n'a pas l'outrecuidance, ou la simplicité, de croire que l'homme, fût-il artiste et chrétien, peut comprendre ; tout au plus peut-il, par les mots, suggérer, rendre sensible la présence du mystère.
Sa conception de la littérature est donc celle d'un poète ; il en avait pleinement conscience :
"Personne n'a dit que je suis un poète, rien qu'un poète, que je vois les hommes et les choses en poète tragique ou comique et que par là tous mes livres sont expliqués. Je vous livre ce secret."

Le mot peut étonner lorsqu'on connaît seulement de Bloy ce qui frappe à la première lecture : sa violence.
Elle est bien le trait le plus constant de son œuvre et le fond même de sa sensibilité ; ne se reconnaît-il pas une nature incendiaire ?
Mais il avoue aussi une surprenante avidité de tendresse humaine.
Cette violence n'est pas brutalité, mais passion, et naît d'un constant conflit entre le désir et la réalité, entre ce qu'il rêve et ce qu'il obtient, entre ce qu'il se rêve et ce qu'il est.
Le Désespéré et La Femme pauvre éclairent mieux que toute autre œuvre ces réactions et en font saisir les aspects les plus contradictoires. La polémique même, aussi brutale soit-elle, vient d'une déception plus que d'une opposition qu'on pourrait croire systématique.
La tendresse contrariée fixe quelques-uns des thèmes clés de son œuvre : la souffrance, la révolte, l'impatience, l'attente, le rêve d'une apocalypse, en même temps qu'elle détermine une esthétique.
Poète, Léon Bloy l'est dans la véhémence, l'exagération.
"Pour dire quelque chose de valable, aussi bien que pour donner l'impression du Beau, il est indispensable de paraître exagérer, c'est-à-dire de porter son regard au-delà de l'objet."
Ce texte définit une vision du réel qui est, selon Bloy, celle de l'artiste, accentuant les traits, forçant les oppositions.
On y trouve aussi l'indication d'un style.
Il aimait, pour parler du sien, en évoquer "la richesse barbare", "l'exaspération", "la frénésie ", ce qui en marque assez justement les rythmes, le vocabulaire, les contrastes qui constituent pour lui un effet fondamental : de l'extrême recherche à l'expression basse, de la vulgarité voulue à la noblesse.
Il s'agit pour l'écrivain, disait-il, rejoignant par là nombre de ses contemporains, de retrouver "la puissance des mots humains".

Il compose des essais qui sont à mi-chemin entre la méditation et le pamphlet, tels que le Fils de Louis XVI en 1900, Je m'accuse en 1900 où la critique de Zola se mêle à des réflexions sur l'affaire Dreyfus et la politique française, la première série de l'Exégèse des Lieux Communs en1902, inventaire où sont analysées une à une les expressions toutes faites par lesquelles s'exprime la bêtise bourgeoise, ou les Dernières Colonnes de l'Église en 1903, étude consacrée aux écrivains catholiques installés comme Coppée, Bourget ou Huysmans.
Il poursuit dans cette veine avec L'Épopée byzantine 1906, Celle qui pleure 1908, sur l'apparition de la Vierge aux deux bergers de La Salette, le Sang du Pauvre (1909), l'Âme de Napoléon 1912, et la deuxième série de l'Exégèse des Lieux Communs 1912.
Profondément marqué par l'éclatement de la Première Guerre mondiale, il écrit encore Jeanne d'Arc et l'Allemagne 1915, Au seuil de l'Apocalypse 1916, Les Méditations d'un solitaire en 1916 et Dans les Ténèbres posthume, 1918.
Quelques mois avant sa mort il invite le poète Théophile Briant, qui lui rend visite à Bourg-la-Reine, à l'occasion d'une permission en août 1917 et auquel il offre un superbe exemplaire du Salut par les juifs. Le 3 novembre 1917, il s'éteint à Bourg-la-Reine entouré des siens. Sa tombe est inaugurée le 3 mai 1925

Violence polémique

De son œuvre, on retient surtout la violence polémique, qui explique en grande partie son insuccès, mais qui donne à son style un éclat, une force et une drôlerie uniques.
Pour autant, l'inspiration de Bloy est avant tout religieuse, marquée par la recherche d'un absolu caché au-delà des apparences historiques.
Tout, selon Bloy, est symbole : reprenant le mot de saint Paul, il ne cesse d'affirmer que nous voyons toutes choses dans un miroir, et que c'est précisément la mission de l'écrivain que d'interroger ce grand miroir aux énigmes.
Certains voient en Bloy un anarchiste de droite ou le modèle des pamphlétaires de droite, récupération dénoncée par Michèle Touret.
Opposé à l'antisémitisme, il écrit cependant :
"La Race d’où la Rédemption est sortie… porte visiblement les péchés du Monde… [et] ne fut conservée dans la plus parfaite ignominie que parce qu’elle est invinciblement la race d’Israël, c’est-à-dire du Saint-Esprit, dont l’exode sera le prodige de l’Abjection."
Ou encore :
"Les Juifs ne se convertiront que lorsque Jésus sera descendu de sa Croix, et précisément Jésus ne peut en descendre que lorsque les Juifs se seront convertis.
C'est également un adversaire de l'argent et de la bourgeoisie. Patriote, il est opposé à la colonisation, particulièrement dans le cas de l'Indochine, qu'il connaît par son frère.
Jehan Rictus avouera avoir entamé la rédaction de son journal intime à la suite de la lecture du Mendiant ingrat, journal également présent dans la bibliothèque du Docteur Faustroll.
C'est également un ami d'Alfred Jarry, qui lui a consacré un chapitre du Faustroll.
Il eut enfin un ascendant reconnu sur des écrivains majeurs du XXe siècle tels que Louis-Ferdinand Céline, Georges Bernanos ou encore, plus récemment, Marc-Édouard Nabe.
Le pape François, lors de sa première messe papale à la chapelle Sixtine, le 14 mars 2013, a cité Léon Bloy : "Celui qui ne prie pas Dieu prie le diable."

Le style sulpicien

Il introduit ce qualificatif en 1897.
« Raphaël... a tenu à faire planer ses trois personnages lumineux, obéissant à une peinturière tradition d'extase ... L'ancêtre fameux de notre bondieuserie sulpicienne ... n'a pas compris qu'il était absolument indispensable que les Pieds de Jésus touchassent le sol pour que sa transfiguration fût terrestre... »
— Léon Bloy, La Femme pauvre, I, XIII.

Å’uvres

Romans

Le Désespéré (1887), réédition en 2010 par Garnier-Flammarion avec une introduction, une notice, des notes et un dossier de Pierre Glaudes (ISBN 978-2-08-071256-1)
La Femme pauvre (1897), nouvelle édition 1999, Le Carrousel

Contes

Sueur de sang (1893)
Histoires désobligeantes (1894)

Essais

La Méduse-Astruc, 1875, 17 p., réédition Mercure de France, octobre 1902
Le Révélateur du globe, préface de Barbey d'Aurevilly, Paris, A.Sauton, 1884
Propos d'un entrepreneur de démolitions (1884)
Un Brelan d'excommuniés, éd. Savine (1889)
Christophe Colomb devant les taureaux (1890)
Le Salut par les Juifs, Paris A. Demay (1892)
Léon Bloy devant les cochons (1894)
La Chevalière de la mort (1896)
Je m'accuse (1899)
Le Fils de Louis XVI, Mercure de France (1900)
Exégèse des lieux communs (1902) réédition : coll. « Idées », Paris, Gallimard, (1968); Rivages Poche (2005) ( Téléchargement format PDF)
Belluaires et porchers (1905), réédition Sulliver (1997)
L'Épopée byzantine et Gustave Schlumberger, (1906), éd. de la Nouvelle revue
La Résurrection de Villiers de L'Isle-Adam (1906)
Pages choisies (par l'auteur), avec un portrait par Léon Bonhomme Mercure de France, 1906
Vie de Mélanie écrite par elle même (1912)
Le Sang du pauvre, Paris, Juvent (1909)
Les dernière colonnes de l'Église (1903)
Le Salut par les Juifs, édition nouvelle revue et modifiée par l'auteur Joseph Victorion et Cie, 1906
Celle qui pleure, Mercure de France (1908)
Sur la tombe de Huysmans, (1913), coll. des "Curiosités littéraires"
L'Âme de Napoléon (1912)
Exégèse des lieux communs, nouvelle série, (1913)
Nous ne sommes pas en état de guerre - 1914-1915, (1915) Paris, Maison du Livre ; Frontispice de Auguste Leroux ;
Jeanne d'Arc et l'Allemagne (1911
Méditations d'un solitaire en 1916 (1917)
Dans les ténèbres (1918) (posthume)
Le Symbolisme de l'apparition, Le mercier, (1925) (posthume)
Les Funérailles du naturalisme, (2001) (posthume), éd. Moderne Aux Belles lettres

Périodique

Le Pal : 5 numéros, ainsi qu'un sixième jamais publié, l'éditeur s'étant résigné devant l'échec financier ; réédité par Obsidiane en 2002, préfacé par Patrick Kéchichian.

Journal

Version remaniée par l'auteur à la publication :
Le Mendiant ingrat
Mon Journal
Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne (Lire en ligne : Volume I Volume II)
L'Invendable
Ces quatre premiers tomes ont été réédités par Robert Laffont, coll. « Bouquins », Journal I 1892-1907, (ISBN 2-221-07067-4)
Le Vieux de la Montagne
Le Pèlerin de l'Absolu
Au seuil de l'Apocalypse
La Porte des Humbles
Ces quatre tomes ont été réédités par Robert Laffont, « Bouquins », Journal II 1907-1917, (ISBN 2-221-09097-7)
Version non remaniée :
Journal inédit I (1892-1895), Éditions l'Âge d'Homme, 1989, (ISBN 2-8251-0720-4)
Journal inédit II (1896-1902), Éditions l'Âge d'Homme, 2000, (ISBN 2-8251-0999-1)
Journal inédit III (1903-1907), Éditions l'Âge d'Homme, 2006, (ISBN 2-8251-1853-2)
Journal inédit IV (1908-1911), Éditions l'Âge d'Homme, 2013, (ISBN 2-8251-4114-4)

Correspondance

Lettres de jeunesse (1870-1893) Edouard-Champion, 1920
Lettres à sa fiancée, avec un portrait par Madame Léon Bloy Librairie Stock, 1922
Lettres à l'abbé Cornuau et au frère Dacien Le Divan, 1926
Lettres à Frédéric Brou et à Jean de La Laurencie, préface de Jacques Debout Bloud et Gay, 1927
Lettres à Pierre Termier (1906-1917), suivies de lettres à Jeanne Termier (Madame Jean Boussac) et à son mari Librairie Stock, 1927
Lettres à ses filleuls, Jacques Maritain et Pierre Van der Meer de Walcheren Librairie Stock, 1928
Lettres à Georges Knoff Les Editions du Balancier, 1929
Lettres à René Martineau Editions de la Madeleine, 1933
Lettres à Philippe Raoux, introduction et notes de Pierre Humbert Desclée de Brouwer, 1937
Lettres à Véronique, introduction de Jacques Maritain Desclée de Brouwer
Correspondance avec Henri de Groux, préface de Maurice Vaussard" Grasset, 1947
Lettres aux Montchal Typographie François Bernouard, 1947-1948
Lettres intimes (à sa femme et à ses filles), introduction de Léopold Levaux Marcel Astruc, 1952
Lettres à son ami André Dupont (1904-1916) Marcel Astruc, 1952
Correspondance avec Josef Florian, 1900-1914 L'Age d'Homme, 1990
La plupart des œuvres de Bloy sont aujourd'hui rééditées.


Liens


http://youtu.be/wIlYJWf6idI Léon Bloy Philosémite ?
http://youtu.be/AS8luQFnP6I Léon Bloy


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Posté le : 02/11/2013 21:51
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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