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Auguste Comte
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Le 19 janvier 1798, 30 nivôse An VI à Montpellier Hérault, naît Auguste

Comte


de son vrai nom Isidore Marie Auguste François Xavier Comte, philosophe français, il meurt le 5 septembre 1857 à Paris.

Il est le fondateur du positivisme, et est considéré comme un des précurseurs de la sociologie.

Il est l'auteur de la célèbre loi des trois états, selon laquelle l'esprit humain passe successivement par l'âge théologique, par l'âge métaphysique, pour aboutir enfin à l'âge positif admettant que la seule vérité accessible l'est par les sciences.
Les sciences qualifiées de positives aujourd'hui appelées exactes ou dures, comme les mathématiques ou la physique, vont permettre de réaliser une triple tâche :
Éliminer les spéculations métaphysiques abstraites, établir les critères de la rationalité des savoirs, et comprendre les lois de l'organisation sociale.
Son influence sur l'épistémologie française est considérable.
Il fut le secrétaire particulier, puis le disciple du comte de Saint-Simon, lui-même fondateur du mouvement saint-simonien.
Après sa rencontre en 1844 avec Clotilde de Vaux et la mort de celle-ci en 1846, Auguste Comte fonde la religion de l'humanité, sorte de religion sans Dieu où la déesse de l’Humanité est constituée de l’ensemble des êtres passés, futurs et présents qui concourent librement à
perfectionner l’ordre universel.
Auguste Comte fondateur du positivisme, ou philosophie positive, expression qu'il emploie, selon Littré, par opposition à philosophie théologique et à philosophie métaphysique.
Voilà un jugement très juste dans l'ensemble : Comte se fait remarquer plutôt par un excès que par un défaut de conscience de soi. Il faut pourtant le reprendre dans le détail, le nuancer. Les lettres de jeunesse à Valat nous montrent que dès 1822 les thèmes de l'utilité sociale, de l'altruisme, d'une réforme religieuse se présentaient à l'esprit de Comte. Le grand amour, pur et désintéressé, qu'il éprouva pour Clotilde de Vaux lui a sans doute – et en ceci il n'est pas très différent de tant de « grandes passions » romantiques – servi de moyen pour réaliser un dessein depuis longtemps formé, ou, au moins, esquissé. Mais l'œuvre dérive d'un projet unique conçu au début de la vie et poursuivi patiemment durant huit lustres.
Cela dit, il faut bien reconnaître que ce projet présente deux caractères essentiels : il est philosophique et il est religieux.

Il est philosophique en premier lieu parce qu'il veut réduire une totalité, la totalité des connaissances humaines, à l'unité. Ainsi la philosophie positive se présentera comme un système encyclopédique. C'est là une grande nouveauté. Sans doute l'encyclopédisme définit bien des tâches assumées par le XVIIIe siècle. Sans doute aussi la méditation de Condillac avait-elle enraciné dans la philosophie la notion de système. Mais les rejetons du condillacisme paraissent métaphysiques aux yeux de Comte. Ce dernier ne vise pas du tout à définir la cohérence formelle d'une pensée hypothétique, il vise à organiser le savoir positif, c'est-à-dire les connaissances réellement acquises. Un savoir positif se reconnaît à deux traits : d'une part il naît d'une expérience ; d'autre part il la décrit en éliminant les abstractions sans contenu, comme substance ou cause, en utilisant seulement des lois, c'est-à-dire des relations constamment observables dans les faits. C'est le sens d'une expression qui revient souvent sous la plume de Comte et qui apparaît dès le début de la correspondance avec Valat : « La seule vérité absolue, c'est que tout est relatif. »

On voit par là que, si le Cours de philosophie positive contient bien une philosophie des sciences, cette philosophie n'est pas du tout un scientisme. Bien plus ! il arrive à Comte de critiquer certaines pratiques scientifiques non conformes à l'idéal positiviste. Il ne s'agit pas de trouver dans les propositions de la science des allégations absolues. Le système interprète la science en la relativisant, sans lui faire perdre sa densité.

Le comtisme est philosophique en un second sens parce qu'il s'offre comme un système réflexif. La réflexion n'est pas ici le fait d'une pensée individuelle qui revient sur elle-même : le cogito cartésien s'était affadi au XIXe siècle en introspection, cette introspection que Comte attaquait chez Maine de Biran ou plutôt chez Victor Cousin : On ne peut pas se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue.
Autrement dit, il y a contradiction à parler d'un sujet-objet. Mais la société est capable de former un savoir sur elle-même afin de se contrôler. La réflexion sera donc figurée par la sociologie, savoir politique du vivant politique, mais savoir qui recèle l'architectonique du corpus des sciences. De là le second sens que l'on peut donner au principe que la seule vérité absolue, c'est que tout est relatif. Le statut de la connaissance dépend de celui de la société et passe avec lui de l'état théologique à l'état métaphysique et de l'état métaphysique à l'état positif. Le Cours de philosophie positive s'achève sur la dynamique sociale et sur la loi des trois états... comme il a commencé.

Cette réflexivité sociale engendrerait, si l'on n'y prenait garde, de nombreux contre-sens. On a rapproché Comte d'Aristote sans voir que le Stagyrite n'envisageait jamais que des cités limitées, alors que la société désigne chez Comte l'humanité totale. Il ne serait guère plus absurde d'évoquer le Grand Animal des stoïciens. D'autre part, on voit bien souvent chez Comte le créateur de la sociologie. Si l'on entend par là qu'il a inventé le mot, on doit en tomber d'accord, encore qu'il l'ait toujours trouvé mal formé et que, dans le Cours, il ait longtemps préféré physique sociale. Mais, surtout, il y a si peu de rapports entre la pratique de Comte et celle de ses successeurs – même les plus proches de lui, ce qui ne signifie peut-être pas grand-chose comme Durkheim –, que mieux vaudrait parler en l'occurrence d'homonymie.

Sa vie.

Auguste Comte naît le 19 janvier 1798 dans une famille monarchiste et catholique. Son père, fondé de pouvoir à la recette municipale, consciencieux et terne, n'aura guère d'action sur lui. D'un frère, tôt expatrié et disparu, d'une sœur insignifiante, il ne dira presque rien. En revanche, il devait vénérer sa mère, Rosalie Boyer, le premier en date de ses anges gardiens.
Son enfance fut surtout remarquable par les excellentes études qu'il fit au lycée de Montpellier, sa ville natale. Il fut admis, dès l'âge de seize ans, premier sur la liste du Midi, à l'École polytechnique.
C'est durant sa scolarité secondaire qu'il perdit la foi, dès lors jugée incompatible avec la science. Il s'éloigna en même temps des idées royalistes sans se rallier à Napoléon. Il se rapprocha pour un peu de temps des idées révolutionnaires...
En avril 1816, l'École polytechnique fut fermée pour cause de jacobinisme. Comte rentra à Montpellier où il suivit quelques cours de la faculté de médecine. De retour à Paris, il se fit répétiteur de mathématiques.
Il est surnommé Sganarelle par les élèves de sa promotion, ou le philosophe. Il complète sa formation par la lecture des œuvres de David Hume, Condorcet, Joseph de Maistre, Bonald, Bichat, et Gall. Durant ces années, il s'illustre aussi par sa passion pour le jeu de dames.
À la Restauration, en avril 1816, toute sa promotion est congédiée pour manque de discipline par le comte de Vaublanc. Il trouve en 1817 un poste de secrétaire auprès de Saint-Simon, Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, à ne pas confondre avec le duc de Saint-Simon auteur des mémoires de la cour de Louis XIV, avec qui il collabore sur différents ouvrages jusqu'à une rupture orageuse en 1824.
Il fait la connaissance en 1825 de Caroline Massin, dont il dira dans l'addition secrète de son testament qu'elle était alors une ancienne prostituée qu'il voulait sortir de sa condition en lui donnant des cours de mathématiques. Un mariage civil est d'abord célébré, puis un mariage religieux à la suite des instances de la mère de Comte.
Il rencontre Félicité Robert de Lamennais. Il assiste à l'enterrement de Saint-Simon et participe vers fin 1825 - début 1826 aux réflexions sur la nécessité d'une nouvelle doctrine générale.
C'est ainsi qu'il commence en 1826 son cours de philosophie positive, mais doit l'interrompre rapidement du fait d'une grave dépression, qu'il qualifie d'épisode cérébral et qui a peut-être un rapport avec la conduite de sa femme. Il erre pendant dix jours à Montmorency d'où il écrit une note à M. de Blainville. Il fait un séjour de huit mois à l'hôpital d'Esquirol, dont il sort avec la mention NG : non guéri, puis tente de se suicider. Il publie entre 1830 et 1842 les quatre volumes composant son Cours de philosophie positive. La légende affirme qu'il produit ses ouvrages de tête, sans notes ni lectures extérieures, et qu'une fois sa réflexion achevée, il rédige au fil de la plume et envoie ses travaux à l'impression.
En dépit de ses opinions républicaines, et malgré l'échec à l'obtention d'un professorat à Polytechnique, il est finalement nommé dans cette école comme répétiteur d'analyse et de mécanique en 1832, puis comme examinateur d'entrée en 1836.
Séparé de sa femme en 1842, il rencontre en 1844 Clotilde de Vaux, sœur de l'un de ses plus célèbres élèves, Maximilien-Marie de Ficquelmont. Éperdument amoureux de la jeune femme, il commence une relation passionnée et platonique, mais Clotilde meurt l'année suivante, le 5 avril, de la tuberculose.
Sa pensée évolue vers une forme de religiosité : pour faire son deuil, il s'impose la solitude et développe une religion de l'humanité.
Alors qu'il perd peu à peu ses postes, il fonde en 1848 la Société positiviste. Au niveau politique, il s'enthousiasme pour la Révolution de 1848, s'intéresse à la question du prolétariat et tente, sans succès, de rallier le monde ouvrier à ses convictions. Il s'intéresse aussi à la fonction de l'État, et fait en sorte que le Collège de France crée une chaire d'Histoire générale des sciences positives. Après avoir été très critique vis-à-vis du prince Louis-Napoléon, il est partisan du coup d'État de 1851, ce qui provoque le trouble chez ses disciples, qui prennent, tel Littré, leurs distances à son égard.
En 1852, il perd son poste de répétiteur de mathématiques à l’École polytechnique. La solitude ne l'empêche pas de se tenir au courant des affaires du monde et d'entretenir une correspondance importante : 3 000 lettres envoyées et 6 000 reçues. Institué grand-prêtre de l'humanité, il publie le Système de politique positive entre 1851 et 1854, un Catéchisme positiviste en 1852, ainsi que la Synthèse subjective en 1856. Il fonde la Revue occidentale. La philosophie positive est traduite en anglais en 1856.
Ami personnel de John Stuart Mill, il a vécu de ce que celui-ci lui a versé avant qu'ils ne se brouillent.

Il meurt le 5 septembre 1857. Inhumé au cimetière du Père-Lachaise, une statue représentant l'humanité est érigée en 1983 derrière sa tombe.

Auguste Comte a eu un enfant d'une première femme, qu'il n'a pas élevé. Une fois arrivé à Paris, il n'a pas quitté certains quartiers de la capitale et n'a pas voyagé en Europe, à l'inverse de bien d'autres penseurs.
Une statue d'Auguste Comte a été inaugurée en 1902 place de la Sorbonne, sous la présidence du général André, en présence de membres de la société positiviste.
Claude Allègre fit déplacer la statue et la fit pivoter de 90 °, de sorte qu'elle tourne presque le dos à la Sorbonne.

Doctrine : le positivisme, Idées générales

Dans son livre Auguste Comte et le positivisme, John Stuart Mill résume la doctrine positiviste de Comte d'une manière à la fois claire et synthétique :
La doctrine fondamentale d'une philosophie véritable, d'après M. Comte, aussi bien que le caractère par lequel il définit la Philosophie Positive, se peuvent résumer de la façon suivante : Nous ne connaissons rien que des phénomènes ; et la connaissance que nous avons des phénomènes est relative, et non pas absolue.
Nous ne connaissons ni l'essence, ni le mode réel de production, d'aucun fait : nous ne connaissons que les rapports de succession ou de similitude des faits les uns avec les autres.
Ces rapports sont constants, c'est-à-dire toujours les mêmes dans les mêmes circonstances. Les ressemblances constantes qui lient les phénomènes entre eux, et les successions constantes qui les unissent ensemble à titre d’antécédents et de conséquents, sont ce qu'on appelle leurs lois. Les lois des phénomènes sont tout ce que nous savons d'eux. Leur nature essentielle et leurs causes ultimes, soit efficientes, soit finales, nous sont inconnues et restent, pour nous, impénétrables.
Comme Mill l'indique par la suite, M. Comte ne revendique aucune originalité pour cette conception du savoir humain.
Il confesse qu'elle a été presque mise en pratique, depuis les temps plus éloignés, par tous ceux qui ont apporté à la science quelque contribution véritable, et qu'elle s'est présentée d'une façon distincte aux esprits spéculatifs depuis Bacon, Descartes et Galilée, qu'il regarde comme étant collectivement les fondateurs de la Philosophie Positive.
On peut noter que le terme même de positivisme n'est nullement l'invention de Comte. Ainsi, on parlait déjà de sciences positives à la fin du xviiie siècle. Saint-Simon employait déjà le terme de positivisme ; Auguste Comte, qui fut son secrétaire pendant six ans, l'a étendu à la philosophie.
Si les fondements de la philosophie positive ne sont donc nullement une découverte d'Auguste Comte ce qu'il n'a jamais nié, il a apporté à cette doctrine un nouveau tour en montrant ce qu'elle n'était pas. John Stuart Mill confirme cette idée :
Pour connaître convenablement ce qu'une chose est, nous avons besoin de connaître avec une égale netteté ce qu'elle n'est pas. Pour pénétrer le caractère réel d'un mode de penser, il nous faut comprendre quels sont les autres modes de penser qui rivalisent avec lui. M. Comte a pris garde que nous fassions ainsi. Les modes de philosopher qui, selon lui, disputent l'empire au mode Positif, sont au nombre de deux, et tous les deux antérieurs en date à ce dernier : ce sont le mode Théologique et le mode Métaphysique.
Ces deux courants de pensée, s'ils ont de nombreuses différences, ont pour point commun d'affirmer qu'il existe des idées innées ou a priori et que donc, au contraire de la philosophie positive, toutes nos connaissances ne peuvent s'expliquer uniquement par l'observation et l'expérience.
En plus d'affirmer l'existence de ces trois grands modes de pensée, Comte propose une loi concernant l'évolution de chaque grande classe des connaissances humaines : celles-ci passent par trois états, de l'état théologique vers l'état métaphysique, puis vers l'état positif ; l'état métaphysique, s'il n'en est pas moins nécessaire, n'étant qu'une étape de transition entre les deux autres modes.
De cela, Comte déduit que le mode de pensée positif est destiné à prévaloir finalement par l'effet de la conviction où l'on arrivera universellement que tous les phénomènes, sans exception, sont gouvernés par des lois invariables, avec lesquelles aucune volonté naturelle ou surnaturelle n'entre en lutte.
Ce stade de développement de l'humanité une fois atteint, les deux concepts historiquement antinomiques d'ordre et de progrès seront rendus compatibles.
Pour certains, la position de Comte révèle toutefois certaines ambiguïtés lorsqu'il se réclame de Kant et de Leibniz pour affirmer qu'il existe chez l'homme des dispositions mentales spontanées et fait référence à un bon sens ou à une raison commune spontanée chez l'homme.
La philosophie d'Auguste Comte peut se décomposer en deux phases qui correspondent aussi à chaque femme qu'il a connue.
La première phase, qui se déroule de 1830 à 1842, correspond à ce que l'on appelle le positivisme scientifique ou positivisme philosophique. Dès cette époque, Comte commence à s'intéresser aux principes d'organisation sociale, en créant le terme de sociologie en 1839.
La deuxième phase, qui se déroule de 1846 à 1857, correspond à ce que l'on appelle quelquefois le positivisme religieux, en raison des applications politiques que Comte tire de sa doctrine : sacerdoce et prêtrise positivistes, culte de la science et de l'humanité, calendrier avec les noms des grands savants, organisation de la société par et pour la science4. On fait également référence à cette période comme celle de la méthode subjective.
On peut noter que de nombreux disciples et/ou admirateurs de la philosophie d'Auguste Comte ont rejeté dans les grands traits la deuxième partie de son travail. Ainsi, pour Émile Littré, elle est incohérente avec la méthode de la philosophie positive :
« M. Comte, à un moment donné, pensant et assurant qu’il ne faisait que développer la philosophie positive, changea de méthode. (...) Force a donc été de discuter la légitimité du changement de méthode (...) Il fut impossible de trouver cette nécessité que M. Comte avait affirmée; les deux méthodes se montrèrent comme deux doctrines distinctes, ayant des points de départ différents et inconciliables. Le procédé de discussion a été très-simple; il consiste à prendre le système de philosophie positive qui, pour M. Comte comme pour moi, fait loi en méthode et en principe, et à l’employer comme un instrument logique.
Ce qui n’a pas résisté à cette épreuve a été, de soi, condamné.
(...) Je n’ai point eu à scinder l'œuvre de M. Comte, qui reste intacte et entière; je n’ai eu qu’à en retrancher des conséquences et des applications impropres.
Mais j’ai eu, et cela a été douloureux, à scinder M. Comte lui-même, c’est-à-dire à montrer que, quand il a voulu passer des principes posés dans le système de philosophie positive à l’application posée dans le système de politique positive, il n’a pas tenu d’une main sûre le fil qui devait le conduire. D’après ses propres dires, il a échangé la méthode objective pour la méthode subjective; or, dans la philosophie qu’il a fondée, il n’y a aucune place pour la méthode subjective, il n'y en a que pour la méthode déductive qui y remplace la méthode subjective des théologiens et des métaphysiciens.
Mais la méthode déductive, d’après un solide principe dû à M. Comte lui-même, ne comporte que les moindres développements dans la science la plus compliquée. Donc, dans le système de politique positive, ce qui est subjectif est, comme subjectif, condamné par la méthode positive, et, comme déductif, condamné par un des principes de cette méthode.
— Émile Littré, préface d’ Auguste Comte et la philosophie positive
John Stuart Mill, dans la deuxième partie du livre qu'il lui consacre intitulée dernières spéculations d'Auguste Comte, s'étonne du ridicule de certaines propositions et prescriptions, au point de parler d'une dégénération intellectuelle chez Comte. Il conclut d'ailleurs ainsi :
« II en est qui riront peut-être ; mais nous pleurerions plutôt devant cette triste décadence d'un grand esprit. M. Comte avait coutume de reprocher à ses premiers admirateurs anglais d'entretenir la conspiration du silence autour de ses dernières productions. Le lecteur peut maintenant juger si cette réserve n'est pas plus que suffisamment expliquée par un souci délicat de sa réputation et par une crainte consciencieuse de jeter un discrédit immérité sur les nobles spéculations de sa première carrière.
M. Comte était dans l'habitude de considérer Descartes et Leibnitz comme ses principaux précurseurs, et comme étant (parmi de nombreux penseurs d'une vaste capacité philosophique les seuls grands philosophes des temps modernes. (...) M. Comte nous paraît aussi grand que ces philosophes, et à peine plus extravagant. S'il fallait exprimer toute notre pensée, nous dirions qu'il leur est supérieur, sinon intrinsèquement, du moins parce qu'il lui fut donné de déployer une égale puissance intellectuelle, à une époque où la culture de l'esprit humain était plus avancée, mais aussi dans un temps moins disposé à tolérer des absurdités palpables, et où celles qu'il a commises, sans être en soi plus grandes, semblent cependant plus ridicules.
— John stuart Mill, Auguste Comte et le positivisme

Sources de sa pensée

Auguste Comte a puisé ses références dans des philosophies du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle, à l'exception de Roger Bacon qui est la seule source antérieure :
Roger Bacon : Comte retiendra des idées de ce grand penseur franciscain du XVIIIe siècle la critique de certaines conceptions du XIIIe siècle, qui faisaient défaut en matière de méthode expérimentale.
Francis Bacon : avec lequel Comte partage le souci d'une philosophie première. Par contre Comte ignore un autre empiriste de cette époque, Robert Boyle.
René Descartes bien sûr : Comte se prétend le successeur de Descartes, dont il retient le raisonnement analytique, mais pas le principe de la métaphysique ; il ne partage pas la préoccupation d'une intuition des principes premiers, David Hume ; Charles de Brosses, ethnologue du XVIIIe siècle, dont il reprend les idées sur le fétichisme des peuples dits primitifs ;
Condorcet : sur la notion de progrès par les sciences ;
Joseph de Maistre ;
Louis de Bonald ;
Comte de Saint-Simon : sans doute le personnage qui a eu le plus d'influence sur lui, puisqu'il fut son maître de 1816 à 1823 ; leur séparation a plus été la conséquence d'une incompatibilité d'humeur que de divergences de pensées ;
Xavier Bichat : Comte est très influencé par la physiologie, voir Raquel Capurro ;
Franz Joseph Gall.
La psychanalyste Raquel Capurro note que les idées positivistes, en particulier la notion de Grand-Être associé à l'Humanité, avec une majuscule, déjà en germe avant Auguste Comte, puisent leurs racines dans le Culte de la Raison et dans le culte de l'Être suprême, qui eurent lieu pendant les phases extrêmes de la Révolution française;

Le positivisme scientifique

Les principes du positivisme scientifique ou positivisme philosophique, sont décrits dans le Cours de philosophie positive, publié de 1830 à 1842. Auguste Comte y expose une théorie dite loi des trois états.

La loi des trois états

Pour Auguste Comte, le positivisme est lié à l'émergence de l'âge de la science caractéristique de l'état positif qui succède, dans la loi des trois états, à l'état théologique et à l'état métaphysique.

L’état théologique

Appelé aussi âge théologique ou fictif, il correspond à celui de l'âge de l'enfance de l'humanité ; dans lequel l'esprit recherche la cause des phénomènes soit en attribuant aux objets des intentions, fétichisme, soit en supposant l'existence d'êtres surnaturels, religion polythéiste ou d'un seul Dieu, monothéisme.
C'est donc le début de l'exercice de la pensée. L'enfant prend conscience de son propre pouvoir ; il croit alors à un pouvoir magique. Cette notion est amplifiée par l'apparition de la parole, l'enfant joue avec le langage : mensonges, .... Il y a aussi une forte croyance aux choses : le fétichisme se traduit par la religion des forces de la nature. Toute la nature est une divinité ; c'est l'animisme. Peu à peu, les esprits deviennent des hommes et la religion de la nature se transforme en religion politique.

L'état métaphysique

Appelé aussi âge métaphysique ou abstrait, il correspond à celui de l'adolescence de la pensée ; dans lequel les agents surnaturels sont remplacés par les forces abstraites :
la Nature de Spinoza,
le Dieu géomètre de Descartes,
la Matière de Diderot,
la Raison du siècle des Lumières.
Cette époque est un progrès par rapport à la pensée anthropomorphique antérieure. Mais la pensée reste prisonnière de concepts philosophiques abstraits et universels. On rapporte la réalité à des principes premiers. C'est la Méthode du philosophe, écrit Auguste Comte.
Comme l'explique John Stuart Mill dans son livre sur Auguste Comte, le signe diagnostique universel du mode métaphysique de penser, dans le sens Comtien du mot correspond à celui d'ériger une pure création de l'esprit en règle, ou norma de la vérité externe, et de donner l'expression abstraite des croyances déjà adoptées, pour la raison et la preuve qui les justifient. Le raisonnement des médecins dans le malade imaginaire de Molière expliquant que les vertus dormitives dans l'opium seraient la cause du sommeil en est un exemple célèbre : un mot, ou une expression que l'on associe à un phénomène est donné comme son explication, sa justification.

L’état positif

Appelé aussi âge positif, il est décrit comme l'état viril de notre intelligence. L'esprit positif rejette la recherche du pourquoi ultime des choses pour considérer les faits, leurs lois effectives, c’est-à-dire leurs relations invariables de succession et de similitude : Cours, I. Le recours aux faits, à l'expérimentation, à l'épreuve de la réalité, est ce qui permet de sortir des discours spéculatifs. C'est le premier principe du positivisme. Alors que l'esprit métaphysique recourt à des concepts éternels et universels, qu'il ne soumet pas à la réalité, l'esprit positif confronte les hypothèses au monde réel.

La classification des sciences

Partant du fait que les phénomènes observables peuvent être classés dans un très-petit nombre de catégories naturelles correspondant aux différentes sciences, Auguste Comte en a proposé une classification rationnelle à partir d'une comparaison de ces différents phénomènes. En effet, pour lui, il existe entre eux une dépendance :
Tous les phénomènes observables peuvent être ... disposés de telle manière que l'étude de chaque catégorie soit fondée sur la connaissance des lois principales de la catégorie précédente, et devienne le fondement de l’étude de la suivante. Cet ordre est déterminé par le degré de simplicité ou, ce qui revient au même, de généralité des phénomènes, d’où résulte leur dépendance successive et par suite la facilité plus ou moins grande de leur étude.

A. Comte, Cours de philosophie positive, deuxième leçon

Ainsi, Comte propose l'ordre suivant : les mathématiques, l'astronomie, la physique, la chimie, la biologie et enfin la sociologie; chaque science ou chaque phénomène que cette science observe dépendant des précédentes sans que celle-ci soit sous leur dépendance. Par exemple, les corps vivants sont, comme ceux inorganiques, soumis aux lois des mathématiques, de la physique et de la chimie, mais vont, de plus, se conformer aux lois de la biologie.
En suivant cette hiérarchie, au sens positif et non normatif, les sciences vont donc être classées du plus abstrait, général, simple, avancé et éloigné de l'homme au plus concret, général, reculé et directement intéressant pour l’homme.
Notons enfin qu'il reconnait pour différentes raisons, notamment l’existence de deux mode distincts d'exposition pour chaque sciences : dogmatique et historique) que « quelque naturelle qu'elle puisse être, une classification rationnelle des sciences fondamentales renfermera toujours quelque chose sinon d’arbitraire, du moins d’artificiel, qui la rendra imparfaite.
Mais, de tels défauts ne peuvent invalider une classification qui remplit d’ailleurs les conditions principales. Ils tiennent à ce qu’il y a d'essentiellement artificiel dans notre division du travail intellectuel.

Le positivisme religieux, église positiviste.

Dans cette phase, Auguste Comte cherche à concilier les principes de la rationalité scientifique avec l'amour humain, qu'il a découvert par sa rencontre avec Clotilde de Vaux. Après la mort de Clotilde en 1846, il lui voue un culte qu'il qualifie de fétichisme.
Comte fut en effet influencé à ce stade de sa pensée par les études de l'ethnologue Charles de Brosses sur le fétichisme des peuples dits primitifs. Il considéra que le fétichisme était plutôt une manifestation de la simplicité de ces peuples, par opposition à l'orgueil de l'occident. On ne peut donc pas considérer que Comte ait été à l'origine du racialisme, puisque ces doctrines furent développées ultérieurement.
Dans cette phase, Comte considère que sa vie privée concerne toute l'humanité. Il cherche à réorganiser son système philosophique antérieur et développe les principes d'organisation qui doivent, selon lui, fonder les sociétés humaines.
La religion constitue donc pour l'âme, un processus normal exactement comparable à celui de la santé envers le corps. in Systèmes de politique positive
D'après Raymond Aron reprenant l'analyse d'Auguste Comte : L'homme a besoin de religion parce qu'il a besoin d'aimer quelque chose qui le dépasse. Les sociétés ont besoin de religion parce qu'elles ont besoin d'un pouvoir spirituel, qui consacre et modère le pouvoir temporel et rappelle aux hommes que la hiérarchie des capacités n'est rien à côté de la hiérarchie des mérites.
Comte est amené à définir une morale, qu'il fonde sur l'ordre, le progrès et l'altruisme. Il vise le bien de l'humanité définie comme Grand Être, et dont il est le "grand prêtre".
La théorie qu'il échafaude s'appuie sur une classification des sciences qu'il a lui-même érigée. Les nombres et la logique en constituent la base, la sociologie régissant l'ensemble.
Comte développe les principes de la sociologie dans son Système de politique positive, publié entre 1851 et 1854.
Pour lui, elle est l'intégration des acquis des autres sciences pour affronter l'objet le plus complexe qui soit : la société humaine .
La sociologie permet de connaître à la fois les lois d'organisation de la société, statique sociale et celles de son évolution dynamique sociale. Avec la sociologie, Auguste Comte cherche aussi à résoudre les problèmes sociaux par l'organisation sociale : Savoir pour prévoir, prévoir pour pouvoir.

Critique de la Révolution française

Admirateur de Bonald et Maistre, se méfiant des avocats et juristes, métaphysiciens fauteurs de révolutions, Comte a durci les positions de Saint-Simon, dont il fut le secrétaire de 1817 à 1824. Théoricien du passage de la société aristocratique guerrière à la société industrielle moderne, Comte approuva la destruction de la féodalité et des distinctions liées à la naissance, mais il critiqua aussitôt la Révolution et les divagations de la métaphysique de 1789. Avec l'ambition de reconstruire une société à partir d'une politique fondée sur des suppositions abstraites et non sur une bonne organisation de l'économie basée sur une des faits, Quoi ? et l'inégalité des compétences, la Révolution a selon lui érigé un ordre social hostile aux travailleurs en détruisant les associations protectrices traditionnelles.
Philosophe, considéré comme un des fondateurs de la sociologie envisagée comme une science globale, Auguste Comte souhaite restaurer l'ordre rompu par une Révolution contraire aux lois sociologiques et au progrès, de même qu'il soulignait que Napoléon allait au rebours de l'Histoire en cherchant à rétablir un ordre guerrier. Il s'opposa au parlementarisme, qu'il voyait comme un accident de l'histoire anglaise que les Constituants avaient voulu imposer à la suite d'une double erreur sur la nature des institutions représentatives et sur l'histoire de France.
Le nouvel ordre souhaité par Comte devait être le fruit d'un pouvoir spirituel rénové, gage de l'unité sociale, où l'administration des choses aurait remplacé le gouvernement des hommes

Postérité Positivisme.

Le positivisme a exercé une influence très importante sur l'évolution des idées en France, mais aussi à l'étranger. Au xixe siècle, en France, le Parti républicain s'est largement inspiré du Positivisme. Par contre au XXe siècle, le principal disciple de Comte est Charles Maurras, le théoricien et le chef de file du mouvement nationaliste français entre les deux guerres.
À première vue, il peut sembler surprenant que le positivisme ait été d'abord la doctrine de certains hommes de gauche pour devenir ensuite celle des hommes de l'extrême droite. Cela peut s'expliquer cependant selon l'historien Henri Denis : “ Auguste Comte a été vénéré par les Républicains au XIXe siècle en tant qu'il fait l'apologie de la Science et l'oppose à la Religion. Mais au XXe siècle., ce sont surtout ses idées sociales qui sont utilisées par l'extrême droite

Appréciations du positivisme

Le philosophe des sciences Émile Meyerson, dans son livre La déduction relativiste 1925, apprécie ainsi le projet comtien :
Ce que rêvait Comte, c'était en effet une véritable organisation, comme la comprennent les partisans de l'autorité ; les croyances du public en matière de science et, plus encore, le travail de recherche des savants eux-mêmes, devaient être strictement réglés et surveillés par un corps constitué, composé d'hommes jugés compétents et armés de toutes les rigueurs du bras séculier. Cette réglementation devait, bien entendu, comme c'est le cas, partout et toujours, de toute réglementation, consister principalement en interdictions, et Comte a tracé d'avance le programme de quelques-unes d'entre ces dernières. Défense de se livrer à des investigations autres que « positives , c'est-à-dire ayant pour objet la recherche d'une loi ; défense de toute tentative visant à pénétrer des problèmes que l'homme, manifestement, n'avait aucun intérêt à connaître et qui, d'ailleurs, pour cette raison même, devaient rester entièrement impénétrables à son esprit, tels que, par exemple, la constitution chimique des astres …
Henri de Lubac, dans Le Drame de l'humanisme athée 1944, a consacré une section à Auguste Comte et sa loi des trois états.
On a fait remarquer … qu’en réalité ce que Comte a pris pour trois états successifs, ce sont bien plutôt “trois modes coexistants de la pensée”, correspondant à trois aspects des choses ; que le progrès consiste à distinguer de mieux en mieux ces trois aspects, perçus d'abord dans une sorte d'unité chaotique ; si donc il est vrai de dire que la physique (entendant par ce mot toute science) a commencé par être théologique, il serait tout aussi vrai de dire que la théologie a commencé par être physique, et la loi de l'évolution ne tend pas plus à évacuer la théologie que la science, mais à les “purifier” l'une et l'autre en les différenciant. »
Henri de Lubac fait ici référence à Robert Flint, La philosophie de l'Histoire en France et en Allemagne 1894, tr. Carran, 1878. L'état théologique serait donc l'état de confusion primitive où se trouvent une science et une religion également dans l'enfance.
John Stuart Mill qui a consacré un livre à Auguste Comte ( “Auguste Comte et le positivisme”) pense que les objections de ce genre sont fondées sur une compréhension imparfaite ou plutôt sur un simple premier coup d'œil :
Quelques-uns (...) regardent la doctrine des trois phases successives de spéculation et de croyance comme incompatible avec ce fait qu'elles ont été toutes les trois contemporaines : c'est absolument comme si la succession naturelle de l'état cynégétique, de l'état nomade et de l'état agricole, pouvait être réfutée par le fait qu'il y a encore des chasseurs et des nomades. Que les trois phases aient été contemporaines, qu'elles aient commencé avant l'histoire authentique et qu'elles coexistent encore, c'est ce qu'établit expressément M. Comte; ainsi que ce fait que l’avènement des deux derniers modes de penser fut la cause même qui désorganisa et continue à détruire graduellement le mode primitif. L'explication théologique des phénomènes fut jadis universelle, à l'exception, sans doute, des faits familiers qui, comme on vit dès lors même qu'ils étaient sous l'empire de la volonté humaine, relevaient déjà du mode Positif de penser. (...) A une période plus avancée, quand on en vint à comprendre à un certain degré le caractère véritable des lois positives de la nature, et que l'idée théologique eût revêtu, chez les esprits scientifiques, son caractère final, à savoir celui d'un Dieu gouvernant au moyen de lois générales, l'esprit Positif, n'ayant désormais plus besoin de l'entremise fictive d'entités imaginaires, entreprit la tâche facile de détruire l'instrument de sa propre apparition. Mais, bien qu'il ait renversé la véritable croyance à la réalité objective de ces abstractions, cette croyance a laissé derrière elle dans l'esprit humain des tendances vicieuses qui sont encore bien loin d'être effacées, et que nous aurons bientôt occasion de caractériser.

— Auguste Comte et le positivisme, Émile Littré

Ces vues ont été reprises par Jacques Maritain, qui a distingué l'état « nocturne » et l'état « solaire » de la science et de la religion (« Signe et symbole », Revue thomiste, 1938).
André Comte-Sponville adopte un point de vue très différent de celui d'Auguste Comte : au lieu d'« états » qui se succèdent dans le temps, il décrit des « ordres » qui se superposent dans le réel, ordre technico-économique, ordre politico-juridique, ordre de la morale, et ordre éthique.

Premières influences : médecine

C'est par les milieux médicaux de la société positiviste, docteur Robinet, Pierre Laffitte (philosophe)) que la pensée d'Auguste Comte s'est tout d'abord développée et a contribué à l'émergence d'une médecine positive. La pensée de Comte s'est d'ailleurs transmise à l'Amérique latine par des médecins qui avaient fait leurs études à Paris.
Puis les idées d'Auguste Comte se sont répandues très largement en France dès la deuxième moitié du xixe siècle, via ses deux principales œuvres :
le Cours de philosophie positive sur les aspects scientifiques ;
mais aussi le Système de politique positive de la phase « religieuse », pour les aspects sociaux et politiques.
D'autres ouvrages comme le « catéchisme » positiviste ou la synthèse subjective ont également diffusé cette doctrine, notamment auprès de Charles Maurras.
Principaux domaines influencés[modifier | modifier le code]
en philosophie (Ernest Renan, Cercle de Vienne, Hippolyte Taine), Alain.
dans le droit (théories du normativisme et de l'État de droit de Hans Kelsen, théorie de l'État de service de Léon Duguit),
dans la médecine (Claude Bernard), médecin et physiologiste français ;
dans l'enseignement, les lois sur l'enseignement primaire (Jules Ferry), et secondaire (Marcelin Berthelot),
en littérature et fiction (Jules Verne),
en linguistique et philologie (Émile Littré),
en économie (John Stuart Mill) ;
en sociologie (Émile Durkheim),
en politique (Léon Gambetta et Jules Ferry, dans la création et l'idéalisation de la Troisième République ; plusieurs syndicalistes ; Charles Maurras, fondateur de l'Action française, général André, Jean Jaurès).
en anarchisme Manuel González Prada,

Extension géographique

Article détaillé : Extension géographique du positivisme.
L'influence s'est fait sentir d'abord dans une partie de l'Europe : Angleterre, Portugal, puis s'est étendue à d'autres pays et d'autres continents : les États-Unis, la Russie, le Brésil, le Mexique, la Turquie, le Chili etc.
Dans le monde anglo-saxon, le positivisme s'est manifesté par certaines formes d'altruisme, qui à travers John Stuart Mill rejoignent les théories utilitaristes de Jeremy Bentham. Herbert Spencer a aussi subi l'influence positiviste. Les États-Unis ont été influencés à travers le positivisme anglais.
En Amérique latine, Raquel Capurro note que ce sont des médecins qui ont apporté le positivisme à travers les mouvements révolutionnaires qui se sont produits sur ce continent. Il a pris une forme scientifique ou "religieuse" selon les cas, parfois aussi politique.

Évolutions dans la recherche épistémologique

Auguste Comte croit que l'ensemble des phénomènes observables sont soumis à des lois causales immuables dans le temps et l'espace et que le but de la science est de rechercher ces lois, ce qui correspond au travail d'analyse.
Lorsque cela est possible, elle a également pour but de réduire le nombre de ces lois en cherchant des identités de cause, des similitudes de formes, etc. ce qui s'appelle la synthèse et dont le meilleur exemple est la théorie de la gravitation par laquelle Newton a montré que la pesanteur sur terre et le mouvement des astres avaient une unique cause. La citation suivante résume cette position :
Le caractère fondamental de la philosophie positive est de regarder tous les phénomènes comme assujettis à des lois naturelles invariables, dont la découverte précise et la réduction au moindre nombre possible sont le but de tous nos efforts, en considérant comme absolument inaccessible et vide de sens la recherche de ce qu'on appelle les causes soit premières, soit finales.

Extrait du Cours de philosophie positive, 1830-1842, volume I, 16

On peut noter que la plupart des scientifiques de premier plan d'hier et d'aujourd'hui, et pas nécessairement adeptes du positivisme comtien s'accordent sur ce postulat que l'ensemble des lois de l'univers sont soumis à des lois invariables. Par exemple, le paléontologue Stephen Jay Gould, lorsqu'il présente la théorie uniformitariste du géologue Charles Lyell avance qu'elle s'appuie notamment sur ce même principe :
Les lois naturelles sont immuables dans le temps et dans l’espace. Comme l’a montré John Stuart Mill, ce principe n’est pas relatif à une description du monde ; il s’agit d’une affirmation a priori que les scientifiques doivent poser s’ils veulent analyser le passé. Si le passé n’est pas stable, si Dieu peut violer à volonté les lois de la nature, la connaissance scientifique est impossible. C’était également l’avis d’Agassiz et des catastrophistes ; eux aussi cherchaient à expliquer les cataclysmes par des causes naturelles et ils soutinrent Lyell dans sa défense de la science contre l’intrusion de la théologie.
— Stephen Jay Gould, Darwin et les grandes énigmes de la vie, chapitre 18, Uniformité et catastrophe
On a vu qu'Henri de Lubac considère que la loi des trois états correspond non à des successions d'états dans l'Histoire, mais à trois aspects des choses. On a vu aussi les quatre ordres que distingue André Comte-Sponville.
René Rémond parle de positivisme à travers certaines formes d'esthétique.
En fait, les recherches épistémologiques du xxe siècle ont montré que les postulats positivistes sont erronés. Auguste Comte a propagé une représentation du monde héliocentrique. Cette vision mécaniste a été popularisée au XIXe siècle par les romans de Jules Verne. Elle ne correspond pas du tout à la vision contemporaine de l'univers que donne aujourd'hui l'astrophysique contemporaine.
Henri Poincaré, l'un des précurseurs de la théorie de la relativité, a donné une vision actualisée de la science dans La Valeur de la Science 1905.

Citations

-L'humanité se compose de plus de morts que de vivants.
-Science d’où prévoyance ; prévoyance d’où action.
-Savoir pour prévoir afin de pouvoir.
-Ordre et Progrès qui a donné la devise nationale du Brésil : Ordem e Progresso.
-Nous n'avons pas besoin de savoir ce que nous n'avons nul besoin de connaître.

Lien

http://youtu.be/VbWpG_0xRII Le positivisme


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Posté le : 17/01/2014 17:00

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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