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Philip K. Dick
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Le 2 Mars 1982 à Chicago dans l'État de l'Illinois, meurt Philip Kindred Dick

mort le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie aux États-Unis, auteur américain de romans, de nouvelles et d'essais de science-fiction, il meurt à 53 ans le 2 mars 1982 à Santa Ana en Californie.
Il écrit aussi sous le pseudo Richard Phillups, Jack Dowland, Mark Van dyke, Horselover fat et PKD? Il appartient au mouvement de science-fiction, fantastique post-modernisme. Il est distingué du prix Hugo, Prix John Wood Campbell Memorial, Prix British Science Fiction, Graoully d'Or, du Prix Nebula.

Ses Œuvres principales sont "Le Maître du Haut Château" en 1962, "Le Dieu venu du Centaure" en 1965, "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" en 1968,
"Ubik" en 1969, "Confessions d'un barjo" en 1975 et "Substance mort" en 1977
Philip kindred Dick est influencé par : Heidegger, Flaubert, Alfred E. van Vogt, James Joyce, Balzac, Kant, Marcel Proust, Carl Jung, Samuel Beckett, Dostoievsky, John Sladek, Nathanael West, Jorge Luis Borges, Jack Spicer, en, Herbert George Wells, il a influencé : Terry Gilliam, Jean Baudrillard, Slavoj Žižek, David Cronenberg, Richard Linklater, Ursula K. Le Guin, Andy et Lana Wachowski, Jonathan Lethem, Fredric Jameson, Roberto Bolaño, Rodrigo Fresán, Charlie Kaufman, Christopher Nolan, El-P, Michel Gondry

De son vivant, il a reçu plusieurs prix de littérature, comme le prix Hugo pour Le Maître du Haut Château, et le prix John Wood Campbell Memorial pour Coulez mes larmes, dit le policier. Alors qu'il a passé la majorité de sa carrière dans une quasi-pauvreté, son apport à la science-fiction est important, et certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma pour devenir des films culte : Blade Runner, Total Recall, Minority Report, Planète hurlante, A Scanner Darkly …
Si Jules Verne et H. G. Wells ont mis en place au début du XXe siècle les conditions d'un nouveau genre littéraire, la science-fiction, si A. E. Van Vogt, Ray Bradbury, Isaac Asimov, et quelques autres, se sont assuré, deux générations plus tard, une renommée importante, c'est probablement au romancier de science-fiction américain Philip K. Dick qu'il revient d'avoir écrit l'œuvre la plus personnelle, dans un domaine où les difficultés psychologiques de l'auteur ont inspiré avec bonheur la thématique et la construction de récits à la facture faussement classique. Ces derniers sont à l'origine de nombreux films, tels que Blade Runner R. Scott, 1982, Total Recall, P. Verhoeven, 1990, The Truman Show P. Weir, 1998, Minority Report S. Spielberg, 2002, Dead Zone et eXistenZ D. Cronenberg, 1984 et 1999, ou encore Next.
Dans toute l'œuvre de Philip K. Dick, les mêmes thèmes, sans cesse, posent la même question : qu'est-ce qu'exister, pour soi comme pour l'autre ? Sa réponse romanesque est le doute, un doute inlassable et ravageur attaquant l'un après l'autre les fils qui retiennent la vie.

Jeunesse

Philip et sa sœur jumelle Jane Charlotte, naissent le 16 décembre 1928, de Dorothy Kindred Dick et Joseph Edgar Dick, travaillant tous deux au Département de l'Agriculture des États-Unis. Sa mère n'ayant pas assez de lait, et personne dans son entourage ne lui ayant suggéré de compléter le régime des nourrissons avec des biberons Jane meurt quelques semaines plus tard le 26 janvier 1929.
Ce décès affectera Philip Dick jusqu'à la fin de ses jours. Toute sa vie il sentira qu'une partie de lui-même est manquante, ce qui est très probablement à l'origine de la dualité exceptionnellement forte de son œuvre : on en voit un écho dans son roman Dr Bloodmoney, en la personne du petit frère interne, mort-né, en relation télépathique avec son jumeau adulte. Assez jeune, il souffre de vertiges et plus tard on lui diagnostique une schizophrénie qui sera réfutée par la suite. Terrorisé par ce qu'il imagine, il découvre la science-fiction dans le magazine de nouvelles Stirring Science Stories et y décèle la seule issue possible pour extérioriser ses angoisses.
Quand il a quatre ans, ses parents divorcent et il reste seul avec sa mère, à Berkeley. Bien que le psychologue conjugal ait prédit que la séparation n'affecterait pas l'enfant, celui-ci s'en plaindra pourtant toute sa vie. Son père rompt définitivement toute relation avec la famille.
Il développe très tôt un rapport aigu avec la musique.
À 12 ans, il sait reconnaître un grand nombre d'opéras, symphonies ou concertos rien qu'en entendant les premières notes. Il se passionne également pour les lectures de Edgar Poe et Lovecraft.
Après avoir commencé à l'Université de Californie des études philosophiques qu'il ne terminera jamais, le maccarthisme étant alors à son apogée, il est renvoyé pour sympathies communistes.
Il s'adonne alors à sa passion principale : la musique, au point d'en faire son métier. Il travaille en effet comme programmateur pour une station de radio, et dans le même temps, comme vendeur de disques dans un magasin à Berkeley, Universal Music. On reconnaît là de nombreux éléments autobiographiques utilisés dans Radio libre Albemuth, son fascinant roman posthume et paranoïde, qui recrée avec un remarquable pouvoir évocateur l'époque très particulière où se préparait, à Berkeley, la vague hippie et les mouvements ultérieurs des années 1960.
La plupart des biographes supposent que ce sont les pulps américains, Galaxy, Fantasy and Science Fiction, Astounding Stories, etc. qui lui ont fait découvrir la science-fiction. Alors qu'il est encore au collège, il commence à écrire ses premiers textes de SF et de poésie, dont certains sont publiés dans le Berkeley Gazette, le tout premier étant The Devil, daté du 23 janvier 1942.
En mai 1948, Jeanette Marlin devient sa première femme. Il en divorcera 6 mois plus tard leurs centres d'intérêt divergeaient totalement pour se remarier en juin 1950 avec Kleo Apostolides, d'origine grecque, militante gauchiste mineure, fichée au FBI car accusée de communisme. Dick doit alors affronter la visite de deux agents fédéraux, qui lui demandent d'enquêter sur sa femme. Il refuse, mais finit pourtant par se lier avec l'un d'entre eux, George Scruggs, fasciné par les discours de Dick et sa profession mystérieuse d'écrivain. Là encore, cette épouse ultragauchiste et ces événements sont relatés presque sans changement dans Radio libre Albemuth.

Les débuts dans l'écriture

Poussé par sa femme, il entame en 1952 une carrière d'écrivain professionnel. Ses débuts sont ignorés par le monde qui regarde avec circonspection cet auteur dont les concepts scientifiques sont assez bizarres et le style littéraire non exempt de défauts. Après de très nombreuses nouvelles écrites durant cette période, comme Beyond Lies the Wub, M. Spaceship, The Gun, The Variable Man, The Builder, Second Variety, pour ne citer que les plus connues, il décide de se lancer dans le roman, plus rémunérateur.
Son premier roman, Loterie solaire, très politique, est publié en 1955. Il s'inspire de l'idée des stratégies mixtes en théorie des jeux pour suggérer l'idée qu'en contexte concurrentiel des nations il peut être avantageux de tirer au sort les gouvernants avec une périodicité aléatoire.
Côté vie de famille, les relations se dégradent peu à peu. Dick, qui écrit surtout la nuit, ne peut plus supporter de voir sa femme plus active que lui, et le regard des voisins, qui le voient chaque matin paresser dans la véranda, le met mal à l'aise. Il se sent sans cesse traqué, épié, surveillé. Pour réussir à soutenir un rythme de travail rapide, il prend toutes sortes de médicaments, en particulier des amphétamines, qui le plongent régulièrement dans des dépressions terribles.
Son côté paranoïaque s'amplifie au fil des mois : s'il ne réussit pas, estime-t-il, c'est parce qu'il est victime de complots fomentés contre lui. Un double effet joue en fait contre lui :
la science-fiction n'est plus un genre à la mode, le phénomène des pulps étant passé.
le style de Dick arrive trop en avance pour le public des États-Unis de l'époque, dont l'humeur est davantage à l'euphorie qu'à la suspicion. Ses nouvelles et romans ne rencontreront le succès en France qu'après 1968 et aux États-Unis que dans la foulée du film Blade Runner.
Cela n'arrange en rien, dans l'immédiat, la situation psychologique et financière du romancier.
Il divorce de sa femme en 1958 et rencontre Anne Williams Rubinstein dont le mari vient de mourir. Commence un flirt où Anne et Philip ont l'impression de se comprendre l'un et l'autre comme s'ils n'avaient jamais connu personne d'autre. Les trois petites filles de Anne se lient très vite avec ce gros homme barbu qui débarque chez elles sans crier gare et épouse leur mère le 1er avril 1959. Une fille, Laura Archer, naît de cette union le 25 février 1960.
La femme de Philip l'encourage à écrire une œuvre qui fasse de lui un auteur célèbre et reconnu. Il commence alors la rédaction du Maître du Haut Château.
Encore une fois, le couple tourne mal. Anne voit en Dick l'image d'un écrivain qu'il n'est pas et ne tient pas à être, celui-ci ne pouvant se décider à abandonner son genre de prédilection, la science-fiction, bien que son rêve soit d'être reconnu comme écrivain de littérature générale. Sa femme ouvre une bijouterie. Philip se sent une nouvelle fois entretenu par sa femme, bon à rien. Il soupçonne Anne d'avoir contre lui des idées de meurtres.
Il déclarera plus tard : C'était une psychotique meurtrière. Elle me faisait peur et par deux fois elle a tenté de me tuer.
Lorsque Anne quitte la maison en emmenant sa fille, il sombre dans la dépression. Le divorce a lieu en 1964.

Le succès

En 1962, Le Maître du Haut Château est publié : c'est un immense succès. Un public dickien commence à se créer, enthousiasmé par l'œuvre. L'année suivante, le roman gagne le prix Hugo. En 1963 et 1964, il enchaîne les romans : Les Clans de la Lune alphane, Nous les martiens, Simulacres et Le Dieu venu du Centaure, ce dernier étant l'un de ses romans les plus connus. Cette grande production s'explique par le fait qu'il consomme en masse des amphétamines, quand il arrêtera, son rythme d'écriture se fera moins fort.
En 1964, il se remarie avec Nancy Hackett, qui a 21 ans. Il a avec elle un second enfant, Isolde Freya, surnommée tout simplement Isa. À nouveau, le mariage ne fonctionne pas. Dick accuse sa femme de vouloir faire comme les autres et de chercher malgré lui à l'intégrer dans ce qu'il appelle la bonne société californienne. La vie mondaine ne l'intéresse pas : il se consacre entièrement à ses livres, et sort de moins en moins de chez lui. Les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King le révoltent, et il cesse de voter cette même année.
Durant cette période, Dick écrit Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, qui servira de base au film Blade Runner, mais aussi et surtout Ubik qui sera plus tard vu comme le chef-d'œuvre de l'écrivain.
En 1970, il est au bout du rouleau : il a de forts ennuis avec le fisc et sa femme, l'actualité mondiale le rend amer, en particulier la guerre du Viêt Nam. Il écrit à cette époque Coulez mes larmes, dit le policier, qui porte l'empreinte de sa déprime du moment. Nancy part en emmenant Isa en septembre.
Cette période est la plus sombre de sa vie.
Seul, abandonné par sa femme, l'auteur ouvre sa maison à tous les drogués, hippies ou junkies de passage. Plus une journée ne passe sans qu'il se drogue, ce qui provoque chez lui de longues périodes de délire. Cette expérience le pousse à écrire Substance mort, dans lequel un policier est chargé de surveiller un drogué qui n'est autre que lui-même, écrit en 1975, publié en 1977.
Il cherche à plusieurs reprises, sans succès, à se faire interner en hôpital psychiatrique, parvenant cependant à passer quelques jours en salle d'examen. Dick est peut-être paranoïaque, schizophrène, mais ne présente pas les symptômes caractéristiques d'un drogué dur : il est bien en chair et en forme physiquement.
Le 17 novembre 1971, un événement bouleverse sa vie. Lorsqu'il rentre chez lui, il trouve les fenêtres fracassées, les portes fracturées, les serrures forcées et constate la disparition de plusieurs de ses affaires : on avait fait sauter son armoire-classeur à l'épreuve du feu, manifestement au moyen d'explosifs du type plastic, classeur où il conservait tous ses trésors : textes, vieux pulps de sa jeunesse, collections diverses… Aussitôt, ses peurs paranoïaques remontent à la surface : il accuse tour à tour le FBI et le KGB de vouloir attenter à sa vie. Sa plainte en justice reste sans suite.
Puis il part s'installer à Vancouver qu'il a découvert lors d'une conférence de science-fiction le 12 février 1972 et où il a directement envisagé d'émigrer. Il tente de refaire sa vie là-bas, tombe plusieurs fois amoureux de filles bien plus jeunes que lui, qui le repoussent à chaque fois, prenant souvent peur devant cet homme gauche qui réclame leur affection. Il tente alors de se suicider en prenant une forte dose de tranquillisants.
Il survit et se fait interner à X-Kalay, centre de désintoxication pour héroïnomanes. Il y découvre l'enfer des drogués durs dont le cerveau a subi des lésions irrémédiables. Il arrête la drogue, tout en continuant à consommer des médicaments divers et variés.
Après trois semaines à X-Kalay, Dick émigre à Fullerton. Il est hébergé par deux étudiantes fans de ses œuvres et rencontre l'écrivain amateur Tim Powers.
En juillet, il fait la connaissance de Tessa Busby, jeune fille réservée, qui a alors dix-huit ans. Le couple emménage et ils fondent ensemble un foyer. Il recommence alors à écrire.
L'Europe, en particulier la France, commence à s'intéresser à lui. Substance mort se voit publié durant cette période, ainsi que la version finale de Coulez mes larmes, dit le policier, qui est nommé en 1974 pour le prix Nebula et pour le prix Hugo. On lui propose d'adapter Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? en film.
Dick avait fait de son corps, comme l'écrit Emmanuel Carrère dans sa biographie, un shaker à cocktails chimiques.
À cette époque, on parlait beaucoup des flashbacks d'acide, où les anciens drogués des années soixante avaient soudain des hallucinations hors du commun, et pouvaient être pris de pulsions meurtrières inattendues, phénomène qui faisait peur et fascinait les Américains moyens. Peut-être cela explique-t-il la raison qui poussa Philip à verser dans le mystique, lui qui avait toujours voulu prouver que notre monde était faux, qu'il existait une réalité supérieure, et que lui seul semblait s'en apercevoir. Ainsi des commentateurs reprochent
souvent à Dick de pratiquer une philosophie mystique. Peut-être le terme de métaphysique serait-il mieux choisi. Toute son œuvre théologique le prouve La Trilogie divine, et Dick fixe souvent ses fictions sur une documentation conséquente.
Il s'abonna à des revues sectaires, lut les publications de l'Église de scientologie, déclara avoir eu plusieurs révélations divines, et, invité en 1977 à une conférence de SF à Metz en France, prononça devant une foule ébahie un discours très étrange où il expliqua qu'il aurait été contacté par des extraterrestres en mars 1974 et qu'il entretenait depuis cette date une correspondance avec eux.
L'Exégèse, ouvrage énorme plus de 8 000 pages, date de cette époque. Il s'agit d'un essai où toutes ses révélations sont soigneusement notées, et où s'affrontent Philip K. Dick et Horselover Fat imprégné de gnose valentinienne, unique et même personnage, Philippe signifie en grec l'ami des chevaux qui s'écrit en anglais horse lover ; Dick signifie gros en allemand, fat en anglais.
Dans plusieurs de ses romans de cette dernière période, l'ancien président Richard Nixon, sous son nom dans SIVA ou une version fictive, apparaît comme une figure maléfique de ce que Dick qualifie d' Empire, L'Empire n'a jamais pris fin est une phrase récurrente dans SIVA, synonyme de démiurge aveugle, Samaël.

Revenu s'installer en Californie à partir de 1974, de nouveau marié et père de famille, Dick vit longtemps des revenus de ses ventes en France, où il sera l'un des auteurs de science-fiction parmi les plus traduits et commentés ; puis il recommence à écrire – avec moins de bonheur qu'auparavant si l'on excepte Substance mort en 1977, brillante synthèse, à peine romancée, de sa rencontre avec la drogue. Après le départ de sa dernière épouse, hanté par des délires mystiques et menacé d'une défaillance cardiaque, Dick produit des textes habités par l'idée de la mort et l'espérance de la survie, comme Siva en 1980 et sa suite L'Invasion divine en 1981.

Sa mort sera en quelque sorte une répétition prosaïque d'Ubik : tombé dans le coma après une hémorragie cérébrale, Il a un accident vasculaire cérébral le 18 février 1982, et meurt d'une défaillance cardiaque, il s'éteint au bout d'une période de dix jours, le 2 mars 1982, peu de temps avant la sortie de Blade Runner en 1982, l'adaptation à l'écran que Ridley Scott avait tirée d'un de ses romans, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? en 1968, et qui devait lui assurer une plus grande reconnaissance dans son pays.

Il est enterré à Fort Morgan, Colorado, aux côtés de sa sœur Jane, sans avoir jamais su à quel point son œuvre allait devenir mythique.

En 1983, un an après sa mort, un prix littéraire est créé en son hommage et baptisé le Prix Memorial Philip K. Dick

L' Å’uvre

Dick se définit comme un philosophe de fiction.
Dick a écrit à propos de ses romans:
Dans mon écriture je m’interroge sur l'univers, je me demande à voix haute s'il est réel, et je me demande si nous le sommes tous.
Suis-je mort ? Suis-je vivant ?
Chez Dick, le monde est faux, tout y est simulacre : la nourriture, synthétique ; les objets de plastique, friables ; les animaux, des mécaniques ; les amis se révèlent être des androïdes sans émotion et soi-même l'on se réveille, après une opération, avec un corps rempli d'électronique, pour apprendre qu'on est un robot (La Fourmi électronique, 1969). L'univers entier n'est que faux-semblant. Dans Le Maître du Haut-Château (1962), les nazis, qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale, se sont installés aux États-Unis, qu'ils partagent avec leurs alliés japonais. Les Américains asservis n'ont alors d'autre espoir que de croire en un livre, une Bible interdite qui proclame qu'il ne faut pas croire le témoignage des sens, car il existe une réalité ultime où les Allemands ont perdu la guerre... Au fond du désespoir, il ne reste plus qu'à nier le réel. À la place du vide creusé par le rejet des sensations s'installe un environnement illusoire fait des fantasmes, des craintes et des rêves des personnages. Mais, à fuir dans un quasi-délire le réel insupportable, les héros dickiens vont être confrontés à leur désir de mort, et cet univers de substitution, en proie à l'excès de fantasmes se révélera presque toujours plus insupportable encore que le vrai. Un autre roman, peut-être le chef-d'œuvre de Philip K. Dick, est exemplaire de cette dérive : il s'agit du Dieu venu du Centaure (1964), dont les héros cherchent à échapper, par l'entremise des hallucinogènes, à un monde effroyable : dans un futur proche, la Terre est surpeuplée, menacée de destruction par un soleil qui se réchauffe. Des colons sont envoyés sur Mars, où ils tentent de survivre malgré l'hostilité silencieuse d'un climat insoutenable. Regroupés par petites unités frileuses dans les « clapiers », ils renoncent à cultiver le sol difficile pour passer leurs journées sous l'emprise de diverses drogues qui aggravent encore leur isolement.

Les questions sur la mort traversent l'œuvre de Dick : elles suivent d'abord le fil rouge qui mène à la sœur jumelle morte. Dans Docteur Bloodmoney (1965), une petite fille contient, à l'intérieur de son ventre, son frère jumeau qui n'est jamais né. Avec celui qui n'est ni mort ni vivant, elle a d'incessantes conversations. Il lui raconte le bruit que font les cadavres sous la terre ; elle lui décrit les contours d'un monde qu'il ne percevra jamais. Au fil des ans, Dick transpose dans l'écriture les questions que lui pose son corps malade. Dans Ubik, il imagine qu'il est possible de maintenir une activité électrique crépusculaire dans le cerveau des morts, grâce à la cryogénie. Celui qui se réveille en semi-vie ne se doute d'abord de rien. Tout au plus remarque-t-il autour de lui des sortes de messages étranges ; puis, peu à peu, il voit disparaître les repères de son existence ; les objets les plus quotidiens s'écroulent en poussière, puis reviennent quelques instants, lumières clignotantes d'une vie qui se retire. Suis-je mort ? Suis-je vivant ? Est-ce que j'existe pour les autres ? Pour ceux dont je suis issu ? Telles sont les questions qui se font écho dans l'œuvre de Dick et remettent en cause l'écriture elle-même.

Le doute, en effet, va se replier sur lui-même pour faire vaciller les cadres de l'écriture. Certains textes deviennent alors d'immenses métaphores de la difficulté de créer pour un auteur : un livre comme Le Guérisseur de cathédrales (1969), écrit dans une période de grande dépression, présente un héros incapable de faire œuvre. Sans travail, faute de commande, il ne peut espérer que des tâches de seconde main : il répare les poteries cassées. Lorsqu'il essaie de produire des porcelaines nouvelles, le résultat est repoussant à ses propres yeux. Toute sa vie, il sera en quête d'un public qui reconnaisse son talent, mais le perdra aussitôt atteint, de peur de s'aliéner à lui. Ce thème de l'écrivain raté, plus apte à imiter qu'à créer, se retrouvera souvent, ainsi dans Au bout du labyrinthe (1970) avec le Tench, créature extraterrestre capable de reproduire tout objet qui lui est présenté pour en faire une copie fragile, qui bientôt retombe en poussière. Parfois, au contraire, l'écrivain idéalise son métier, à l'image de celui de sa mère : l'écrivain-héros du Maître du Haut-Château tient entre ses mains les fils de la réalité ; celui d'Un auteur éminent (1953) réécrit la Bible ; les Kalendes du Guérisseur de cathédrales (1969) sont les producteurs d'une œuvre qui décrit, jour après jour, le futur. L'auteur n'est plus alors à l'origine d'une création personnelle. Il se fait le porte-parole d'une vérité ultime à laquelle Philip K. Dick semblait croire les dernières saisons de sa vie, au prix de sa créativité. C'est pourquoi les quelques récits mystico-romanesques qu'il a laissés seront oubliés, alors que les grands textes des années 1960 resteront le parfait miroir des angoisses d'un auteur aux prises avec l'écriture.

Nombre des histoires de Philip K. Dick ont pour thèmes la modification et la manipulation de la réalité. Ces thèmes sont particulièrement présents dans les nouvelles Jeu de guerre, Souvenir à vendre, ainsi que dans les romans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, La Vérité avant-dernière, Le Dieu venu du Centaure, Le Maître du Haut Château ou Ubik.
Nombreux sont ceux qui pensent que ces caractéristiques proviennent directement de la paranoïa qui marquait sa santé mentale fragile, notamment en raison de sa consommation de drogues, surtout des amphétamines et de médicaments. Mais la critique sociale et le cynisme des puissants qui "imposent une réalité fictive" sont aussi très présents chez lui.
Il est très connu pour avoir créé dans ses romans une atmosphère sombre, inspirant ainsi les cyberpunks bien qu'il ait vécu trop tôt pour les connaître. Mais cette atmosphère glauque tient en fait à l'intrigue héritée du gnosticisme qui hante la plupart des romans de Dick : le faux, qui régit ce monde, et que nous percevons comme le vrai, doit être démasqué. Aussi Dick est, avec Daniel F. Galouye, l'un des inventeurs du thème romanesque du simulacre en science-fiction, avec ses romans Le Temps désarticulé 1959 et Simulacres 1964.
Le style d'écriture dickien n'a rien de flamboyant. Thomas Disch a écrit un des meilleurs textes sur Dick dans l'introduction d'un des recueils de nouvelles qui lui ont été consacrés: "Dick's prose seldom soars and often is lame as any Quasimodo" "la prose de Dick s'élève rarement, et est souvent aussi boiteuse que Quasimodo". De même, la profondeur de l'analyse psychologique n'est pas sa force première opus cité: "The characters in even most of his memorable tales have all the depth of a 50s sitcom" Même les personnages de ses œuvres les plus mémorables ont juste la profondeur de ceux des sitcoms des années 1950. Dick est, comme le fait remarquer Disch, avant tout un auteur d'idées, et c'est probablement pour cela que ses nouvelles et romans ont été autant adaptés au cinéma, ou ont inspiré d'autres auteurs de science-fiction, comme Ursula Le Guin pour The Lathe of Heaven, Disch lui-même pour 334, et qu'il est régulièrement cité comme un des inspirateurs du mouvement cyberpunk.
Il ne faut guère chercher de logique dans l'œuvre de Dick en terme d'opinions morales ou politiques, particulièrement à la fin de sa vie.
Bien que lié surtout dans sa jeunesse à des féministes ou des gauchistes, il écrira en 1973 une nouvelle The Pre-persons qui lui vaudra une lettre particulièrement courroucée de Joanna Russ, ce qui ne l'empêchera pas de maintenir sa position violemment anti-avortement.
Durant les dernières années de sa vie, il consacre la plupart de son temps à écrire l'Exégèse, texte monumental sur son œuvre dont une seule partie est publiée aux États-Unis. Elle est issue des interrogations de Dick sur une expérience mystique qu'il a vécue en mars 1974, laquelle est aussi à l'origine de SIVA, œuvre emblématique de la fin de sa vie. On y trouve des fragments de l'Exégèse, à l'intérieur d'une histoire qui est une véritable mise en abîme de sa propre vie. À sa mort on découvre chez lui plus de 8 000 pages du dialogue qu'il entretient avec lui-même depuis cette expérience. Un exemple parmi d'autres : en écoutant la chanson des Beatles Strawberry Fields Forever, il diagnostique que son fils est atteint d'une hernie inguinale, ce qui sera confirmé par des examens ultérieurs.
En plus des 45 romans publiés, Dick a écrit près de 121 nouvelles.
Les nouvelles sont parues regroupées en français chez l'éditeur Denoël en quatre tomes de 1994 à 1998 (1 - 1947-52; 2 - 1952-53; 3 - 1953-63; 4 - 1963-81), et furent regroupées ensuite en deux gros volumes en 2000, réédités en 2004, dans la collection Lunes d'encre : 1947-1952 (tome 1), et 1953-1981 (tome 2).

Adaptations

L'œuvre de Philip K. Dick a eu une grande influence sur le cinéma, notamment depuis l'adaptation de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? par Ridley Scott Blade Runner, 1982.
Hormis Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, deux autres de ses romans ont été adaptés : Confessions d'un barjo et Substance mort, tandis que Ubik est toujours en projet. Les autres films sont issus de nouvelles.

Adaptations cinématographiques

Après la mort de Philip K. Dick, plusieurs scénarios ont été inspirés plus ou moins fidèlement de ses œuvres :
1982 : Blade Runner de Ridley Scott, d'après le roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Do Androids Dream of Electric Sheep?, 1968.
1990 : Total Recall de Paul Verhoeven, d'après la nouvelle Souvenirs à vendre We Can Remember it for You Wholesale, 1966.
1992 : Confessions d'un barjo de Jérôme Boivin, d'après le roman éponyme Confessions of a Crap Artist, 1975.
1995 : Planète hurlante Screamers de Christian Duguay, d'après la nouvelle Nouveau Modèle Second Variety, 1953.
2009 : Planète hurlante II Screamers: The Hunting.
2002 : Impostor de Gary Fleder, d'après la nouvelle éponyme Impostor, 1953.
2002 : Minority Report de Steven Spielberg, d'après la nouvelle éponyme The Minority Report, 1956.
2003 : Paycheck de John Woo, d'après la nouvelle éponyme Paycheck, 1953.
2006 : A Scanner Darkly de Richard Linklater, d'après le roman éponyme A Scanner Darkly, 1977.
2007 : Next de Lee Tamahori, d'après la nouvelle L'Homme doré The Golden Man, 1954.
2011 : L'Agence The Adjustment Bureau de George Nolfi en, d'après la nouvelle Rajustement, Adjustment Team, 1954.
2012 : Total Recall - Mémoires Programmées Total Recall de Len Wiseman, une deuxième adaptation de la nouvelle Souvenirs à vendre, après la première du même nom.

Projets cinématographiques en cours et/ou avortés

Aux débuts des années 1970 après avoir lu Le Dieu venu du Centaure, John Lennon eut l'envie d'adapter le film au cinéma, sans suite.
Michel Gondry a en projet de réaliser Ubik dans la décennie 2010.
Ridley Scott a prévu d'adapter Le Maître du Haut Château, the Man in the High Castle sous forme d'une mini-série.

Inspirations

La trame de fond du film The Truman Show de Peter Weir 1998, avec Jim Carrey, est largement inspirée du roman de Dick Le Temps désarticulé, Time Out of Joint, 1959.
Parmi les admirateurs de Dick, on trouve le cinéaste canadien David Cronenberg.
Sa rencontre avec l’auteur a lieu en 1984 : Dino De Laurentiis, qui avait produit son film Dead Zone, lui fait parvenir un scénario écrit par Dan O'Bannon et Ronald Shusett basé sur la nouvelle de Dick Souvenirs à vendre. Mécontent du résultat, il décide de le réécrire et travaille dessus pendant une année il écrit en tout douze versions différentes de l’histoire, mais se heurte constamment au mécontentement de Shusett, aussi producteur du film.
Il décide finalement de quitter le projet, sa vision de l’histoire étant trop éloignée de celle que Shusett envisage. Il reste toutefois fortement intéressé par l’œuvre de Dick qu’il découvrira durant les années suivantes.
En 1999, Cronenberg sort son film eXistenZ, qu’il considère comme étant son film dickien, celui contenant le plus de thèmes proches de l’œuvre de Dick. Il a d’ailleurs inclus une sorte d’hommage dans le film par le biais d’un sac en papier où est inscrit Perky’s Pat, en référence à la nouvelle The days of Perky Pat, 1963, qui est, en partie l'inspiration du roman Le Dieu venu du Centaure, The Three Stigmata of Palmer Eldritch, 1965.
Ray Faraday Nelson ami et collaborateur de Dick, a écrit la nouvelle Les Derniers Jours de Philip K. Dick, en lecture directement sur son site en anglais: en The Last Days of Philip K. Dick.
Requiem pour Philip K. Dick de Michael Bishop titre origina : Philip K. Dick is dead, alas, 1987 est un roman-hommage-pastiche des romans de science-fiction de Philip K. Dick. En particulier il reprend la structure du Maître du Haut Château c'est une uchronie dans l'univers de Coulez mes larmes, dit le policier.
"Le Temps incertain" de Michel Jeury 1973, œuvre phare du roman de SF français, commence par une citation de Philip K. Dick.
Dans la série d'animation Code Lyoko, le nom du pensionnat, Kadic, est inspiré du nom Philip K.

Autres adaptations

En 1976, est diffusée sur France Culture une adaptation du Maître du Haut Château par Catherine Bourdet, réalisée par Henri Soubeyran, avec René Clermont et Pierre Trabaud.
En 1987, au Centre Georges Pompidou est créé par l'IRCAM l'opéra de Tod Machover (en), VALIS, adapté du roman du même nom SIVA dans la traduction française.
En 1993, au festival d'Avignon, Louis Castel monte un spectacle d'après Comment construire un univers qui ne s'effondre pas deux jours plus tard.

Bandes dessinées

Do Androids Dream of Electric Sheep ? inspiré de Blade Runner texte intégral du roman original : tomes 1 à 6 dessinateur Tony Parker (aidé de Blond), collection Atmosphères, EP Éditions 2011 à 2013;
Dust to Dust préquelle, Chris Roberson scénario et Robert Adler dessin: tomes 1 et 2, EP Éditions (2012 et 2013).

Musique

V.A.L.I.S. titre de l'album Four de Bloc Party est inspiré du livre SIVA.

Liens

http://youtu.be/DoZ3tJeLl6k Interview
http://youtu.be/0-zFRgiqPtk Philip K. Dick le visionnaire
http://youtu.be/qZtlYFYl3oI Philip Dick documentaire 1
http://youtu.be/0dyjicdqj60 Philip K Dick documentaire 2
http://youtu.be/VXNAtoEB7sU Philip K. Dick documentaire 3
http://youtu.be/shTGU3JaVtw Philip K Dick documentaire 4
http://youtu.be/kJm403kt9A4 Philip K. Dick documentaire 5
http://youtu.be/8E7-9bVd2co Philip K. dick Beyond the door

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Posté le : 01/03/2014 14:15

Edité par Loriane sur 02-03-2014 13:41:34
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Re: Philip K. Dick
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Belle analyse de l'œuvre de ce grand de la SF américaine.
Il était important de souligner à quel point il a été minoré aux USA comparé à des auteurs plus politiquement corrects comme Asimov ou Heinlein.
Le cinéma ne s'est pas trompé en reprenant quelques unes de ses nouvelles.

La période SIVA ainsi que Radio Libre Albemuth est symptomatique de son décalage avec sa profession.
Sa paranoïa (justifiée en partie) vis à vis du pouvoir américain et de Richard Nixon a même inspiré la BD anglaise Watchmen où l'Amérique est devenue ce que ce président voulait qu'elle soit: un empire ivre de puissance et manipulateur.

Merci Loriane.

Donald.

Posté le : 15/03/2014 19:24
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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