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Re: Les expressions
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« Traîner une casserole »


Avoir été compromis dans une affaire douteuse.
Traîner, dans sa réputation, les conséquences négatives d'un acte passé.


Certains méchants marmots sont capables d'attacher des récipients métalliques dont des casseroles à la queue d'un chien qui, gêné par ce qu'il traîne et affolé par le bruit qu'ils font, se met à courir de façon désordonnée et très peu discrète.

Ces 'casseroles' sont pour lui à la fois embarrassantes, gênantes et bruyantes. Tout à fait comme une sale affaire dans laquelle a trempé quelqu'un, que certains n'ont pas oublié et se chargent de rappeler au bon moment pour jeter le discrédit sur la personne lorsqu'elle devient gênante.

Cette expression est très utilisée en politique, milieu plein de personnes aimables, saines et honnêtes, dans lequel, si jamais vous avez eu le malheur de faire un écart un jour dans votre vie, plus grave, quand même, que d'attacher des casseroles à la queue d'un chien, un de vos adversaires se chargera de le rappeler le plus bruyamment possible à vos électeurs au plus mauvais moment pour vous.
Et vous voilà, d'un coup, traînant derrière vous une 'casserole' devenue d'un coup très embarrassante et dont le bruit risque fort de compromettre vos chances d'être élu.
La métaphore est donc très parlante.

Cette expression est attestée en 1902.

En lien indirect avec l'expression du jour, on trouve également :
En argot, une 'casserole' est aussi un mouchard. À relier au mouchardage qui fait que la casserole de quelqu'un est ressortie des oubliettes.
Et "passer à la casserole" c'est, entre autres, "être mis dans une mauvaise posture", un peu comme quand votre casserole est portée à la connaissance des autres.


Posté le : 15/03/2014 10:44
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Re: Les expressions
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« Compter pour du beurre »


Ne pas être pris en considération, être méprisé.
N'avoir aucune importance.


Bizarrement, le beurre est souvent associé à une image d'abondance ou de richesse : "faire son beurre" pour "faire beaucoup d'argent" ou encore "mettre du beurre dans les épinards".

Pourtant, il existait autrefois une locution adjective "de beurre" qui caractérisait quelque chose sans valeur et qui est probablement à l'origine de cette expression.
De même, Larousse au XIXe siècle précise que "vendre du beurre" c'était "être ignoré, délaissé dans une société". D'ailleurs, à cette époque, les jeunes filles qui "vendaient du beurre" dans les bals étaient celles qui n'y dansaient pas, faute de cavalier.

Donc s'il arrive parfois qu'on utilise le côté gras donc "riche" du beurre au moins en calories, c'est probablement sa mollesse ou sa fusibilité qui en justifie la vision péjorative.


Beurre

Le beurre fut longtemps considéré comme la graisse du pauvre : c’est un produit facile à produire localement, au contraire de l’huile, qui ne se récolte qu’une fois l’an et qu’il faut faire venir du Sud.

Les grecs le connaissaient déjà sous le nom de bouturon (de bous, la vache et turos, fromage ou préparation lactée), mot dont dérivent la plupart de termes qui servent à le désigner dans les langues occidentales, du butyrum latin au butter anglais, en passant par le burro italien, le Butter allemand et le beurre français*. Pourtant, durant toute la période Antique et au Moyen-Age, le beurre n’est guère apprécié par le monde greco-romain. Méprisé par Jules César comme produit tout juste bon à graisser ses sandales, il garde longtemps une image de produit essentillement médical, destiné à lutter contre les infections de la peau, les brûlures et les maladies occulaires, ou cosmétique, pour adoucir la peau ou faire briller les cheveux. Cette connotation négative se retrouve dans une expression comme «compter pour du beurre» (compter pour rien).

Ce sont les peuples barbares qui nous le transmettront comme produit à vocation culinaire. Mais nos langues ne garderont aucune trace de la racine des langues celtiques – breton amann, gallois ymenyn, gaélique de l’ile de Man eeym, irlandais im –, de celle des langues germaniques nordiques - danois smør, suédois smör , ou de celle des langues slaves - russe maslo, serbo-croate maslac.

A partir du XVe siècle, le beurre devient un produit de luxe, notamment dans les régions du Nord et de l’Ouest de l’Europe. De là, il acquiert une connotation positive, que l’on retrouve dans nombre d’expressions populaires : avoir du beurre, être riche, faire son beurre, faire fortune, mettre du beurre dans ses épinards améliorer sa situation. L’idée du beurre comme produit de luxe se retrouve aussi dans des expressions comme promettre plus de beurre que de pain, promettre plus qu'on ne peut donner ou vouloir le beurre et l’argent du beurre

D’autres expressions s’avérent plus neutres, et se fondent simplement sur la nature du beurre : entrer comme dans du beurre, entrer très facilement, avoir des mains de beurre molles, fondre comme beurre au soleil.

Quoiqu’il en soit, dans notre langue, le beurre... compte rarement pour du beurre!





Posté le : 16/03/2014 11:15
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Re: Les expressions
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« Boire le calice jusqu'à la lie »


Souffrir jusqu'au bout un mal ou une douleur.
Subir une humiliation complète.
Supporter une épreuve pénible jusqu'à son terme.


Ceux qui boivent du vin avec modération, bien sûr, savent qu'au fond des bouteilles, on peut trouver un dépôt spécifique des boissons fermentées, la lie.
Si une bouteille est bue jusqu'à la lie, c'est donc qu'elle a été complètement vidée.

Ceux et certains font aussi partie de la catégorie précédente qui aiment passer une partie de leur dimanche matin à l'église, savent que le calice est cette coupe, ce récipient dans lequel le curé verse le vin de messe qu'il se fait ensuite un devoir de consommer intégralement ; donc jusqu'à la lie, si jamais il en a versé un peu avec le précieux liquide.

L'image de la complétude est ainsi facile à comprendre. Mais pourquoi cette notion de souffrance ou d'humiliation ?

Dans la langue de l'Église, le mot 'calice' qui vient du latin 'calix' et désignait une coupe, un vase à boire désignait la Passion ou le sang du Christ.
Mais surtout, il représentait aussi la colère de Dieu, un châtiment déjà pénible à subir, comme chacun le sait, mais qui devenait réellement insupportable s'il fallait en plus le "vider jusqu'à la lie".

Au milieu du XVIIe siècle, par extension, le calice désignait une épreuve cruelle. Et de là est née l'expression à la fin du même siècle.

Dans le sens de "supplice subi pour le rachat de l'Humanité".

Posté le : 17/03/2014 22:02
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Re: Les expressions
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« Porter sur les fonts baptismaux »

Lancer, mettre en œuvre, faire connaître quelque chose qui existait déjà mais était inconnu du grand public


Si, poussé par une saine curiosité, vous feuilletez des dictionnaires français récents, vous ne trouverez rien à font, mot qui vient du latin fons pour fontaine ou source
Et, très bizarrement, vous trouverez l'entrée fonts qui, étant toujours associée à baptismaux, indique bien un syntagme au pluriel pour lequel vous aurez une définition au singulier du genre cuve qui sert à recevoir l'eau du baptême Voilà qui est fort singulier, non ?

C'est au IIe siècle que Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien, a écrit : On ne naît pas chrétien, on le devient.
Et, effectivement, ce n'est qu'après avoir été présenté aux fonts baptismaux, donc après avoir été baptisé, pour les confessions qui pratiquent le baptême par aspersion et non par immersion, qu'un individu devient officiellement chrétien, à un âge variable selon l'église, pour les catholiques, c'est généralement le jeune enfant qui est baptisé, mais dans d'autres confessions, le baptême doit être volontaire, décidé par la personne ; il intervient donc beaucoup plus tard.

Si la version avec son sens propre existe depuis le début du XIXe siècle, le parrain ou la marraine porte son filleul sur les fonts baptismaux pour le faire baptiser, c'est cette naissance chrétienne d'une personne pourtant déjà bel et bien née depuis un moment qui, au figuré, a donné notre expression avec le sens indiqué qui s'applique à la naissance publique de quelque chose qui a été préparé dans l'ombre ou qui existait déjà, mais n'était pas largement connu.

Posté le : 18/03/2014 12:44
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Re: Les expressions
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« Une armée mexicaine »


1. Une situation où les donneurs d’ordres sont plus nombreux que les exécutants
2. Une organisation complètement désorganisée


Nous sommes aux débuts du XXe siècle. L'armée révolutionnaire mexicaine, qui a pour but de défendre les aspirations sociales des paysans, est menée au sud par Émiliano Zapata et au nord par Pancho Villa. Les deux hommes sont des amis.
On dit cette armée composée de beaucoup trop d'officiers par rapport au nombre d'hommes à commander, principalement des paysans sans formation militaire, ce qui induit une certaine désorganisation, liée à l'incompétence des exécutants et aux ordres contradictoires arrivant des uns et des autres, donc une efficacité diminuée, pour ne pas dire un foutoir certain.

C'est tout simplement par comparaison avec cette situation qu'est née notre expression pour désigner d'abord une organisation où, comme dans l'armée mexicaine, il y a pléthore de dirigeants au regard du nombre d'exécutants et, par extension, puisqu'une telle situation provoque des dysfonctionnements, une organisation où règne un certain désordre.

Posté le : 19/03/2014 13:28
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Re: Les expressions
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« Avoir les côtes en long »


Être paresseux


Comment justifier qu'un paresseux puisse avoir les côtes en long, sachant qu'on ne parle pas ici du paresseux de l'ordre des xénarthres, comme l'aï, mais du paresseux ?

Selon Rey et Chantreau, les seuls à s'être penchés dessus, cette expression est attestée en 1863, mais son origine reste incertaine.
Pour l'expliquer, ils citent une locution utilisée en 1900 dans les Hautes-Pyrénées, "auéras costas al loune" qui voulait dire "avoir les côtes au long" utilisée pour désigner quelqu'un qui ne voulait pas se courber, se ployer pour travailler, la terre. Un vrai paresseux, donc, dont le corps restait debout étiré dans toute sa longueur.
Et l'image du flemmard allongé de tout son long, entamant sa douzième sieste de la journée, n'est certainement pas étrangère non plus à la naissance de cette expression.

Posté le : 20/03/2014 13:43
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Re: Les expressions
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« Mettre / garder sous le boisseau »


Cacher la vérité
Garder un secret


Savez-vous ce qu'est un boisseau ? Si l'étymologie du mot est controversée, il désignait bien autrefois une mesure de capacité d'environ un décalitre qui, par métonymie, a donné son nom au récipient cylindrique destiné à contenir des matières sèches pour les mesurer, puis au contenu lui-même.
On parlait d'ailleurs aussi bien de mesurer au boisseau que d'un boisseau de blé par exemple.

Maintenant, imaginez que vous ayez un boisseau à portée de main et que vous décidiez, en le retournant, de le poser au dessus d'une chose quelconque. Cet objet sera effectivement caché à la vue des gens de l'entourage.
La métaphore de notre expression est donc simple à comprendre : prenez une vérité que vous tenez à ne surtout pas divulguer, cachez-la sous un boisseau retourné, et c'est gagné, personne ne sera au courant !

C'est en fait d'une traduction des Évangiles que nous vient cette expression, puisque dans celle selon Matthieu, mais on trouve aussi le même boisseau chez Luc, on rencontre cette parabole : " Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une hauteur ne peut être cachée. Quand on allume une lampe ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison ... Ne les craignez donc pas ! rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour, ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les terrasses ".
Autrement dit, ne cachez surtout pas la parole de Dieu, divulguez-la et apportez la lumière, expliquez-la à tous ceux qui ne la comprennent pas.

Posté le : 21/03/2014 11:57
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Re: Les expressions
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Bonjour et merci Mme la Présidente, ce fut très instructif

Posté le : 21/03/2014 12:43
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Re: Les expressions
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On en apprend beaucoup avec les expressions que nous utilisons presque quotidiennement sans savoir d'où elle viennent.
Merci Maurizio.

Posté le : 22/03/2014 15:25
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Re: Les expressions
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« S'en payer une bonne tranche »

Beaucoup s'amuser
S'éclater


Vous tous qui êtes des "cochons de payeurs" ou des "vaches à lait ", si vous préférez un autre animal de la ferme, vous savez hélas parfaitement ce que payer veut dire. Quand le portefeuille n'est pas désespérément vide, cela se fait à crédit ou comptant, mais rarement content, sauf si vous vous payez quelque chose dont vous avez longuement rêvé ; dans ce cas, se payer signifie également s'offrir, et c'est bien dans ce sens qu'il faut le comprendre dans notre expression, car on y trouve là une notion de plaisir.

Mais pourquoi une tranche ? Car ici, vu la signification de l'expression, il n'est nullement question de pain, de cake ou de coppa.
Pour comprendre, il faut se rappeler qu'une tranche n'est pas que matérielle, elle peut aussi être temporelle. Ne parle-t-on pas d' une tranche de vie , par exemple, pour évoquer une période de la vie de quelqu'un, ou bien d' une tranche horaire ?
Notre tranche sous-entendu ici de temps désigne donc un laps de temps.
Et lorsque ce moment est bon le qualificatif souvent implicite, c'est qu'il est très plaisant. De là à considérer qu'il s'est écoulé en se marrant comme une baleine ou comme un bossu, ou bien en prenant un pied phénoménal, il n'y a qu'un pas qui a été vite franchi lorsque cette expression est apparue, vers la fin du XIXe siècle, semble-t-il.

Posté le : 22/03/2014 15:31
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A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
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