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Accueil >> newbb >> Défi d'écriture du 21 juin 2014 [Les Forums - Défis et concours]

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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
Plume d'Or
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Chère Delphine,

Merci d'avoir fait passer mon selfie à Arielle; je pensais que mon crâne rasé et ma ligne de mannequin anorexique allaient lui plaire, surtout que je portais mon plus bel uniforme, celui où mon matricule est cousu avec des lettres de la même taille ce qui est un luxe ici.

Elle m'a répondu et je sais dorénavant que je n'ai aucune chance avec elle; visiblement elle les préfère plus vieux et plus charnus, dans le genre à chanter des grivoiseries en rotant. Autant apprendre des chansons paillardes et me blanchir les tempes me semblait encore jouable, autant prendre trente kilos même en dehors d'ici est au-dessus de mes forces.

Je vais lui répondre gentiment et la rassurer sur mon sort; je sais d'après Igor que d'ici quelques années je serai libéré à la faveur d'un changement de lider maximo et je pourrai refaire ma vie dans une entreprise de terrassement ou une carrière de sel.

Je crois que l'organisme de voyage ne te demandera pas de rallonge car selon moi il s'est trompé dans le type de séjour et c'est entièrement à sa charge; c'est Igor qui me l'a dit un soir entre deux câlins et il m'a avoué que je n'étais pas un cas isolé. D'après ses dires, les autres n'ont pas survécu et lui-même a parié avec ses copains que je tiendrais jusqu'au bout; j'ai donc bon espoir de te revoir un jour et nous pourrons en rire devant une bonne bière.

La Russie ? Igor m'a dit que c'était surfait depuis l'arrivée au pouvoir des décadents qui ont oublié, je le cite, le B-a-ba de la doctrine communiste et ne pensent qu'à s'enrichir comme de vulgaires moujiks. Il m'a plutôt conseillé l'Afghanistan ou le Kurdistan mais je lui ai répliqué qu'une petite pause de dix ans quelque part dans un bled perdu en Belgique me ferait du bien, histoire de reprendre du poids et de laisser repousser mes cheveux.

Je progresse vraiment en sculpture sur granit; j'espère pouvoir t'envoyer un de ces jours une de mes œuvres intitulés "Arielle ou le glaçon salé" dont tu devrais sans problème reconnaitre l'inspiration.

Je t'embrasse de mes lèvres gercées par la canicule et la soif.

Tiburce.

Posté le : 22/06/2014 19:18
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
Plume d'Or
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Chère Arielle,

Je te souhaite bien du bonheur avec ton vieil amoureux; j'ai bien compris le message et je vais réfléchir à tes guillemets.
Je ne me souviens pas des galères dont tu parles mais si tu attendais de ma part des petits plans pépères alors évidemment nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Je ne vais pas te dire que j'ai changé car cela ne sert plus à rien cependant je peux te confirmer que je suis un bon vivant même carrément un très bon survivant.

Merci pour les oranges, je les ai échangées contre de la crème hydratante parce que ce bon Igor ne me ménage pas en ce moment.

Je pense à toi (surtout quand je casse des cailloux).

Tiburce

Posté le : 22/06/2014 19:25
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
Plume d'Or
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Cher Tiburce,

Je suis contente que les oranges t'ai servi. je pensais que tu en profiterais pour faire le plein de vitamine C, mais visiblement tes cours de biologie ne t'ont pas beaucoup marqué.

Delphine m'a dit que tu sortirais certainement un jour. Je voulais te faire un cadeau d'adieu, pour te montrer que j'ai quand même des sentiments pour toi. Tu te sentirais sûrement perdu en arrivant ici. La France est devenu un pays trop bling bling. J'en ai discuté avec ma copine Priscilla, ta coupe de cheveux et ton uniforme rayé ne sont pas du tout tendance. Clotilde m'a parlé d'un pays aux valeurs simples. Les vêtements et les coiffures sont imposées par le dirigeant, pour que les habitants n'aient pas à se poser trop de questions. La nourriture y est frugale et saine, tu n'auras pas de soucis pour garder la ligne. Les habitations sont fonctionnelles. Puisque tu seras étranger, tu seras toujours accompagné d'un Igor local. Je pense qu'il sera aussi sympathique que l'original. Il habitera avec toi et choisira même les programmes que tu regarderas à la télévision. Entre nous, il n'y a qu'une seule chaîne, pour ne pas embrouiller l'esprit des téléspectateurs.
J'a pensé qu'un aller simple suffirait, il ne te laisseront certainement plus repartir, ils sauront t’apprécier à ta juste valeur, un expert en cailloux comme toi !
J'espère que tu apprécieras ce présent, ne me remercie pas, je le fais de bon cœur.

Je t'embrasse,

Arielle

PJ : Aller Simple pour la Corée du Nord

Posté le : 23/06/2014 08:18
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
Plume d'Or
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Ma très modeste contribution. Une lettre. Courte. Très courte. Juste un message.

Mon cher Marcel,
Sois donc rassuré, je pars sereine pour ce voyage imprévu et incertain.
Ce n’est pas que je parte de bon cœur, ni que j’ai du plaisir à quitter momentanément la France, ma famille et mes amis, mais ce voyage me semble, sinon nécessaire du moins indispensable et inévitable.
Je t’écris rapidement ce mot car après mon départ il ne me sera peut-être pas possible de communiquer avec toi pour un certain temps. Sois donc rassuré je pars sereine pour ce voyage imprévu et incertain. J’essayerai néanmoins de t’envoyer mes coordonnées dès que j’arriverai. Je sais d’ores et déjà que j’y serai, à ce qu’on m’a dit, très bien. La nature y est belle et les résidences spacieuses. Ah ! Un dernier mot ! Si je n’ai pas encore l’adresse exacte, je sais néanmoins que ce patelin, toujours à ce que j’ai cru comprendre se situe à… Bof ! A quoi cela sert-il de te le préciser… L‘essentiel c’est qu’on peut y divorcer ans donner de raison, ni le consentement du conjoint.
A bientôt. Ta future ex-épouse.
Eliane.

Posté le : 24/06/2014 02:06
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
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Exem, texte court et incisif. Il faudra donner l'adresse pour certains. C'est l'opposé de la petite chapelle de Las Vegas !

Merci

Couscous

Posté le : 24/06/2014 06:12
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
Plume d'Or
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Vacances surprises


Je me réveille dans un lit aux draps rêches. La tapisserie à grosses fleurs de la chambre est vieille et jaunie. Que m’est-il arrivé ? Qu’est-ce que je fais là ?
Une femme d’une trentaine d’années entre. Elle me parle dans une langue complètement inconnue.

- Добрaгa ранку. Як справы ? (1)

J’ai très mal à la tête. Qui sont ces gens ?

La dame continue à me parler dans un sabir incompréhensible. Elle a l’air gentille, c’est déjà ça.

- Як Вас клічуць? (2)

Je me redresse, et j’essaie de m’assoir, j’ai une énorme bosse sur la tête, et mal un peu partout. J’ai faim, mais j’ai la gorge nouée. Je ne me rappelle pas ce que je fais là. La dame est ressortie. Il faut que je me concentre, mais je n’y arrive pas. Je regarde autour de moi, mais je suis incapable de raisonner. Le mobilier est vraiment vieillot. Ce n’est pas ma chambre. Il y a un miroir, j’essaie de m’en approcher en tentant d’ignorer les coups sourds qui emplissent mon pauvre crâne. Je suis vieille ! Je pensais être plus jeune que ça. J’ai une tête bizarre, un gros nez, une grosse bouche. Je porte une chemise de nuit en pilou. Elle est douce, mais pas vraiment sexy.

La dame revient avec un plateau. Dans une assiette, il y a des galettes de pommes de terre.

- Draniki

- Merci, ça a l’air bon.

Elle se montre du doigt et dit :

- Мяне Tanya.(3)

Je me montre à mon tour :

- Rose.

Elle me sourit et répond :

- RRRose

Sa voix résonne, c’est affreux, ça doit être la bosse. J’ai dû tomber. Pourquoi est-ce que je ne m’en rappelle pas ? A moins que je ne sois hébergée par des fous qui m’ont enlevée et me séquestrent, dans quel but ? Que veulent-ils ? Comme je ne comprends rien de ce qu’ils racontent, je vais avoir du mal à le découvrir.

Au bout de quelques jours, je n’ai toujours aucun souvenir. Je passe pas mal de temps à dormir. La dame m’a présenté son mari, il est très sympa aussi. Il s’appelle Danik. Je me fais dorloter, ce sont de vraies vacances. Pourquoi suis-je chez eux ?

Ils n’ont pas l’air de vouloir me chasser. Depuis combien de temps suis-je là ? Je ne saurais le dire. Je ne dois pas être de leur famille, je ne sais pas parler leur langue, et ils ne connaissaient pas mon nom. Ils ne me demandent rien. Je me fais servir comme une princesse, c’est très agréable.

Ils ont un joli jardin, avec de beaux légumes, et des arbres fruitiers. Un jour que j’étais en exploration, j’ai cueilli quelques fraises, et je m’apprêtais à en manger une, quand Tanya est sortie de la maison, comme une folle. Elle m’a presque faite tomber en voulant m’empêcher d’engloutir le fruit juteux et rouge. Elle criait, et m’expliquait quelque chose que je ne comprenais pas. Nous sommes rentrées dans la cuisine, et elle a insisté pour que je me lave soigneusement les mains. Elle a ouvert une bouteille d’eau minérale, et m’a tendu un verre d’eau. J’ai compris que l’eau, les fruits et les légumes étaient dangereux. Dans quel endroit étais-je ? Je n’avais pas la sensation que manger des produits du jardin puisse mettre ma vie en péril. Si je ne gardais aucun souvenir de mon passé, j’avais quand même la notion de ce qui était faisable, ou pas. Peut-être utilisaient-ils des pesticides, quelle idée d’acheter des produits aussi dangereux pour quelques insectes ou une ou deux mauvaises herbes !

Je porte des vêtements de Tanya, ce qui veut dire que je n’en possède pas, ou plus. Je m’en suis rendue compte parce que j’ai vu des photos d’elle sur le buffet de la salle à manger. Elle a la même jupe et le même pull que moi. Elle est souriante et tient un joli bébé dans ses bras. Il ressemble à son père, il est blond avec les cheveux très bouclé, un véritable angelot.

Quand je lui ai montré le portrait en lui disant que le bébé était très mignon, elle s’est mise à pleurer. Plus tard, j’ai découvert la chambre du petit. Ses jouets, son petit lit et ses vêtements étaient toujours là. Pourtant, j’ai vite compris qu’il était mort. Danik ne travaille pas, il semble malade lui aussi. Il est très maigre et très faible. Ces gens n’ont pas d’argent et pourtant ils m’accueillent, peut-être attendent-ils quelque chose de moi ? Mais quoi ? Je ne me sens pas vraiment en danger avec eux, même si une menace invisible rôde autour de nous. D’où vient-elle ? Comment s’en protéger ?

La vue est magnifique de ma chambre, il commence à faire beau et presque chaud quand le soleil est haut dans le ciel dégagé.

Tanya fait très bien la cuisine, elle lave tous ses légumes à l’eau minérale, et tout est très cuit. Il semble qu’il y ait un problème avec la nourriture. Ils prennent leur temps tous les deux, ils ne sont jamais pressés, et sont toujours de bonne humeur. Pourtant, leur vie n’a pas l’air facile. La jeune femme travaille souvent la nuit, elle ramène des médicaments et des seringues, elle doit être médecin. Elle soigne elle-même son mari. Elle ne gagne pas beaucoup d’argent, c’est curieux, j’avais dans l’idée qu’un médecin avait moins de difficultés à finir le mois.

Un jour, j’ai vu la fille de la voisine, elle devait avoir douze ou treize ans, c’est assez difficile à dire. Elle m’a regardé avec des yeux de chien battu, son crâne était complètement disproportionné par rapport à son corps, elle était monstrueuse. Sa mère m’a fait un signe de la main. Comment pouvait-elle avoir l’air si aimable et enjoué, alors qu’elle vivait un véritable drame ? Elle m’a même demandé comment j’allais, je commence à comprendre quelques mots, même si je ne parle pas encore vraiment.

Le temps a passé, l’hiver est revenu, mes souvenirs aussi. Tanya et Danik s’étaient occupés de toutes les formalités administratives qui ont été longues et fastidieuses, je pouvais rentrer chez moi. Je ne dirais pas « enfin » rentrer chez moi, je savais que j’allais retrouver tout le stress de ma vie d’avant. Mais j’allais retrouver les miens, et c’était formidable. Voilà ce qui s’est passé, quelques jours avant mon réveil dans cette chambre inconnue :

On est dimanche, je suis députée européenne et je dois me rendre au parlement de Strasbourg. Je me demande encore comment j’en suis arrivée là. Les partis politiques cherchent des candidatures féminines, et je me suis laissé convaincre à la sortie de l’école où vont mes enfants. J’en ai trois entre quatre et huit ans. Un travail à plein temps, une famille et une maison à gérer, je ne sais pas si j’ai fait le bon choix. Il est vrai que les hommes ne se posent jamais la question, ils laissent leur femme se débrouiller. Si je laisse Pierre se débrouiller, ça va être dur. Quand je lui ai dit que je partais cinq jours, il ne s’est pas posé la question de savoir qui conduirait les enfants à l’école, ni qui irait les chercher, il m’a répondu :

- Je travaille, tu crois que je m’amuse ?

Il est vrai que je passe mon temps à m’amuser … Après avoir organisé la garde des petits, m’être assurée que le réfrigérateur serait plein, et que la maison était propre, j’ai pu partir à peu près tranquille. Au moins je n’ai plus à travailler depuis que je suis élue.

Une session plénière a lieu de lundi à jeudi, et je ne veux pas être en retard. C’est la première fois que je vais siéger, je suis très excitée. Je représente le parti des Verts, c’était la première fois que je me présentais, ça a marché ! La campagne électorale m’a épuisée, je n’ai pas ménagé mes efforts, mais j’y suis arrivée. Je suis complètement éreintée, j’aurais besoin de vacances, mais ça n’est pas le moment.
A huit heures je suis déjà installée dans le train qui ne part que dans une demi-heure. Ma valise est calée dans le porte bagage au-dessus de ma tête, et mon sac à main sous mon siège. Nous arriverons dans la capitale européenne à 13h08, je suis prête !

Quand j’ouvre les yeux, il fait nuit. Que s’est-il passé ? Le train est arrêté, le bruit des freins qui grincent sur les rails m’a réveillée. Quelqu’un parle dans une langue étrange, la voix sort d’un haut-parleur. Je regarde par la fenêtre : « О́рша »

- Zut, je suis en Russie ma parole !

Vite il faut que je sorte de ce train. Je me lève d’un bond, lève les bras pour atteindre ma valise, rien. Elle a disparu. Je me penche pour fouiller sous mon siège, plus de sac main !

- Zut, zut, et zut !

Je suis vraiment trop bête. Vite, il faut que je sorte de ce train avant qu’il ne redémarre. Je me précipite vers la porte, j’ai juste le temps de descendre la dernière marche, que le sifflet du contrôleur retentit. Les portes se ferment, et le train part lentement.

Me voilà sur le quai, dans mon petit tailleur beige et mes escarpins. Il fait super froid.

- Quelle idiote ! Pourquoi est-ce que les gens ont voté pour une gourde comme moi ? Je ne suis même pas capable de descendre au bon arrêt !

Vite, il faut que je trouve de l’aide. Il doit bien y avoir un train qui repart dans l’autre sens. Dans le hall, une horloge dit qu’il est 19h12 ! Je regarde ma montre : 17h 12, ils ont deux heures de décalage avec la France, je ne dois pas être tout près de la frontière. Tous les panneaux sont en cyrillique, pas facile de se repérer. Les bureaux ont l’air fermés, j’ai la poisse décidément. Je vais sortir de la gare, je trouverai peut-être un policier. Les autres voyageurs semblent déjà tous partis. Je suis toute seule dans le hall de cette grande gare. Je ne suis pas très rassurée.

Dehors il fait nuit noire. Il y a de la neige sur les trottoirs. Bravo Rose, riche idée le tailleur beige ! Je suis déjà frigorifiée, mes pieds me font un mal de chien, ils doivent être tout bleus. A une dizaine de mètres, je vois une femme en uniforme, je presse le pas pour aller lui parler.

C’est à ce moment-là que j’ai dû glisser et me cogner la tête sur le trottoir. Tanya s’est précipitée vers moi, et m’a ramenée très gentiment chez elle, vous connaissez la suite.

Un an après cet incident, j’ai pris le train à la gare d’Orcha, et je me suis arrêtée à :

- Paris, terminus du train. Tous les passagers sont invités à descendre. Assurez-vous que vous n’avez rien oublié dans le train ».

J’ai passé un an en Biélorussie, avec des gens formidables qui payent encore les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Le taux des cancers a explosé, et les malformations infantiles sont courantes. Les fruits et légumes, les poissons d’eau douce, et l’eau du robinet sont contaminés. Ces gens s’empoisonnent à petit feu, mais ils gardent leur joie de vivre. Autour de moi, les Parisiens me bousculent et font des têtes d’enterrement. Mes proches ont pensé que j’avais fugué, comme une ado. Ils ont mis ça sur le compte du surmenage. La police m’a cherché pendant un temps, mais comme ils n’ont jamais retrouvé mes bagages, ils ont concentré leurs efforts sur des affaires plus importantes. Mes enfants ont eu beaucoup de mal à me reconnaître, mon mari a rencontré une femme plus jeune et plus jolie, les enfants l’appellent parfois « Maman ». Au fil du temps, leurs souvenirs reviendront et ils seront à nouveau contents de me voir un weekend sur deux, et la moitié des vacances. Peut-être obtiendrai-je la garde alternée ? Pour l’instant, je ne veux pas les brusquer, ils me manquent, mais ils sont heureux et en bonne santé.

Ces vacances surprise m’ont enseigné qu’il ne faut pas se laisser submerger par le malheur. Danik continue à lutter contre son cancer, et je garde le contact. Je parle biélorusse couramment, et j’apprends le russe. J’ai écrit un livre sur ma mésaventure, et je suis en charge du dossier « radioactivité », pour mon parti. Je ne suis pas arrivée au terminus, c’est un nouveau départ.

(1) Bonjour, comment-allez-vous ?
(2) Comment vous appelez-vous ?
(3) Je m’appelle Tanya

Posté le : 24/06/2014 11:24
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
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Arielleff, ton texte est formidable. Je n'aurais jamais cru qu'on puisse écrire une histoire si humaine et si vraie dans un défi. Bravo. Je ne sais quoi dire manquant de réponses à toutes les questions que je me pose. En plus c'est très bien écrit. Bravo aussi pour ça.

Posté le : 24/06/2014 17:27
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
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Joli coup EXEM !
J'ai beaucoup aimé la fin qui sent bien la petite vengeance.

Posté le : 24/06/2014 22:16
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
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Bravo Arielle,
Tu m'as bluffé; on reconnait ton style et ton engagement dans cette histoire (un peu abracadabrantesque) qui nous rappelle l'essence même de la vie, ce qui fait qu'on ne devrait pas passer son temps à se plaindre.
Merci,
Donald

Posté le : 24/06/2014 22:23
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Re: Défi d'écriture du 21 juin 2014
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Merci Donaldo et EXEM, mes personnages sont souvent perdus et désorientés, un peu comme moi, j'apprends le Biélorusse, on ne sais jamais ...

Posté le : 25/06/2014 09:59
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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