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Re: Les expressions
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« D'ores et déjà »

Dès maintenant


Si l'adverbe déjà n'a aucun secret pour personne quant à son sens moderne, on peut quand même s'attarder un peu sur son étymologie.
Le mot est issu d'une locution adverbiale du XIIIe siècle, dès ja, où dès est la préposition que vous trouvez dans dès maintenant ou dès potron-minet, par exemple, et de ce même ja que vous retrouvez dans jamais, entre autres, et qui nous vient du latin jam qui, pour le présent, signifiait dès maintenant, et il y a un instant pour le passé très proche.

Mais la chose intrigante dans notre locution adverbiale est ce ores. En fait, vous le connaissez déjà, sous sa forme courte, en tant que conjonction de coordination or, cet or qui, dans une célèbre phrase mnémotechnique, va avec nicar et dont on se demande où il est.
Sous cette forme, il n'existe plus que dans notre locution qui date du début du XVIIe siècle, mais qui existait auparavant au XIVe sous la forme d'ores a ja .

Ores ou or, au XIIe siècle, voulait d'abord dire maintenant. Mais il a aussi rapidement des sens variés comme alors donc, assurément ou en réalité. Dans notre locution, il renforce le dès maintenant de déjà.
Alain Rey suppose qu'elle est issue des milieux juridiques.




Posté le : 16/04/2014 11:18
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Re: Les expressions
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« Monter sur ses grands chevaux »


S'emporter, se mettre en colère.
Prendre de haut.


Ceux qui n'auraient à proximité que des chevaux de Przewalski auraient beaucoup de mal à monter sur leurs grands chevaux, vu la taille de l'animal et son indomptabilité.

Autrefois, alors que le cheval était le moyen de locomotion principal, on en utilisait plusieurs sortes et, parmi celles-ci :
le palefroi servait pour les parades, pour les voyages et comme monture pour les dames ; le sommier la bête de somme portait les armes et les bagages ;
le destrier était le cheval de combat, animal de race et de grande taille il était ainsi nommé parce l'écuyer l'amenait de la main droite au chevalier.
Lorsque les chevaliers combattaient, ils montaient sur des destriers et plus le "cheval de bataille" était grand, plus ils pouvaient observer et dominer l'adversaire.
Ainsi, à l'origine, monter sur ses grands chevaux, c'était, pour une troupe de chevaliers, partir à la bataille en chevauchant de grandes montures.

De la fougue et l'ardeur nécessaires pour partir ainsi en guerre, il nous est resté, au figuré et depuis la fin du XVIe siècle, cette expression où la fougue est devenue celle de celui qui s'emporte.

Posté le : 17/04/2014 13:59
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Re: Les expressions
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« Etre bouché à l'émeri »


Être idiot, obtus, borné.
Être incapable de comprendre.


Tout le monde connaît ou devrait connaître la toile émeri, qu'il ne faut pas confondre avec le papier de verre .
L'émeri est un matériau très dur qui sert d'abrasif depuis de nombreux siècles, le genre de produit avec lequel il est plutôt déconseillé de nettoyer son écran.

L'émeri n'est en aucun cas un produit de bouchage, comme le plâtre ou le liège, par exemple.
Alors pourquoi dit-on bouché à l'émeri ?

Autrefois, pour qu'un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l'émeri l'extérieur du bouchon et l'intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.

Une fois qu'on sait cela, on est un peu plus à même de comprendre la métaphore de notre expression.

Quand, en argot, on dit de quelqu'un qu'il est 'bouché', c'est non seulement pour dire que la nature ne l'a pas trop gâté sur le plan intellectuel, mais aussi pour signifier qu'il est complètement hermétique, au sens où aucune once d'intelligence ne peut y entrer, où il est quasiment impossible de lui faire comprendre quelque chose.

Hermétique ? Etanche ? Vous venez de comprendre ! Le bouché à l'émeri est comparable à ce récipient étanche duquel rien ne peut sortir mais dans lequel rien ne peut rentrer non plus.

Le terme argotique 'bouché' tout seul date du XVIIIe siècle, mais on disait déjà "un esprit bouché" au XVIIe. La variante avec l'émeri est apparue au début du XXe.

Posté le : 18/04/2014 11:17
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Re: Les expressions
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« Bourré comme un coing »


Complètement soûl.


Avant de tenter une explication de cette expression, il est important de préciser que le 'coing' est bien le fruit du cognassier avec lequel on fait de délicieuses confitures, compotes ou pâtes bien sucrées, à proscrire absolument quand on surveille sa ligne de près.

D'ailleurs, quand on veut limiter les calories consommées, on s'abstient également de boire trop d'alcool, contrairement à ce qu'ont fait ceux qui sont bourrés comme des coings, cong !

Revenons à nos fruits : 'bourré', on sait ce que cela veut dire, mais pourquoi comme un coing ?

Heureusement, il existe encore dans l'univers quelques parcelles de mystère et, comme pour la boule de gomme, celle-ci en fait partie.

Quand on est 'bourré', en argot, on est également 'rond' "comme une queue de pelle", éventuellement. Or, il se trouve que le 'coing' est un fruit relativement rond, moins que la pomme ou l'orange, certes, mais bien plus que la banane !
Selon Alain Rey, cette 'rondeur' aurait été une des raisons du choix de ce fruit.

D'après Gaston Esnault en 1935, le 'coing' aurait aussi été choisi par jeu de mots entre le fruit et le 'coin', la cale qu'on enfonce pour coincer ou maintenir quelque chose. .
Bien sûr, on peut imaginer que le coin est 'bourré' dans l'espace où on l'a enfoncé. Et, on peut penser que le marin qui est 'bourré' traîne en fond de cale ; et qui dit 'cale', dit 'coin', et donc 'coing'.
Mais , pas sûr !

Posté le : 19/04/2014 14:57
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Re: Les expressions
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« Donner des noms d'oiseau »


Injurier, insulter.


Pauvres bestioles à plumes ! N'est-ce pas leur faire injure que d'utiliser leur nom comme des insultes ?
Eh bien pourtant, l'homme ne s'est pas privé de le faire. En voici quelques exemples :
Ne traite-t-on pas de 'bécasse' une femme peu intelligente car il en existe, et elles ne sont pas obligatoirement blondes
Est-ce qu'un homme ignorant et sot il en existe aussi, et ils ne sont pas forcément blonds n'a pas droit au doux surnom de 'buse' ?
Et puis un 'butor' , c'est un homme grossier, un goujat, un rustre un de ceux qui ne savent pas se tenir avec les blondes;
On a encore l'autruche qui désigne l'hypocrite ou celui qui ne veut rien voir ;
Et puis la vieille 'chouette' qui est une femme méchante et dont la couleur des cheveux importe peu;
Sans oublier la 'grue' qui désigne une prostituée ;
Enfin, on terminera par la poule qui, lorsqu'elle est mouillée, désigne un poltron, un trouillard.
Avec cette liste non exhaustive, on comprend aisément pourquoi on considère que, donner des noms d'oiseaux à quelqu'un, c'est l'abreuver d'insultes, et cela depuis la fin du XIXe siècle.

Posté le : 20/04/2014 17:45
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Re: Les expressions
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« A l'article de la mort »


A l'agonie, près de mourir.


En général, on ne trouve dans le journal un article sur un mort que postérieurement à son décès.
Or, l'article de la mort se situe en général juste avant le décès. Comment cela se peut-il ? Comment se fait-ce ?

Eh bien parce que cet article-là ne désigne ni celui d'un journal, ni celui qui précède un mot.
Cette expression qui date du XVIe siècle vient du latin "in articulo mortis" où 'articulo' vient de 'articulus' qui, dans cette locution, désigne une division du temps, donc un 'moment'. "in articulo mortis" peut ainsi se traduire par "au moment de la mort".

Pour ceux qui aiment le latin, il est intéressant de savoir que "in extremis" voulait dire littéralement "dans les derniers moments" ce qui peut aussi se dire "à l'article de la mort".
Son utilisation a depuis été détournée pour devenir quelque chose comme "au tout dernier moment" mais avec le sens "de justesse". Ainsi, on peut dire "il a pris le train in extremis" ; sauf que s'il a pris le train en pleine face, sur la voie, on retrouve plutôt le sens d'origine...

Posté le : 21/04/2014 16:22
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Re: Les expressions
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« Tirer le diable par la queue »


Vivre avec des ressources insuffisantes.
Avoir des difficultés à subvenir à ses besoins.


Si c'est Dieu qui gouverne, le Diable est dans l'opposition. Et il le montre bien, glissant des peaux de bananes autant que faire se peut dans les tentatives infructueuses du Créateur pour ramener l'Homme dans le droit chemin.
Ce personnage existe depuis la nuit des temps dans l'imaginaire des humains, sous une forme ou une autre.
Et les histoires où un homme fait appel au Diable pour l'aider à le sortir d'un très mauvais pas sont nombreuses.

C'est pourquoi, suite au mystère qui entoure l'origine de cette expression, de nombreux lexicographes ont tenté de l'expliquer par l'image de l'homme qui, étant dans un grand besoin, passe un coup de fil au Diable pour le faire venir. Mais une fois ce dernier présent et les raisons de l'appel au secours expliquées, celui-ci décide de repartir sans accorder d'aide. Le pauvre homme, qui est pourtant prêt à vendre son âme tellement il est dans le besoin, cherche alors désespérement à le retenir par ce qui lui tombe sous la main, c'est-à-dire la queue.

Mais Duneton, grâce aux travaux récents de Pierre Enckell, écrivain, journaliste et lexicographe contemporain, signale qu'il y a longtemps, cette expression avait un autre sens.
Aux XVIe et XVIIe siècles, les textes où elle apparaît montrent qu'elle signifiait "travailler humblement pour gagner raisonnablement sa vie".
Mais en aucun cas, il n'y a de notion de misère, de gêne, de difficulté à gagner sa vie.

Par contre, dès 1690, Furetière donne notre signification actuelle à l'expression.

Ces découvertes récentes ne font qu'ajouter un mystère au précédent :
On ne sait toujours pas ce qui a fait basculer le sens de l'expression, donc le lien qu'il peut y avoir entre la misère et le diable qu'on tire par la queue,
Mais on ne sait pas plus pourquoi, auparavant, un travail humble était comparé à un 'tirage' de queue du diable.


Posté le : 22/04/2014 13:32
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Re: Les expressions
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« Battre le fer quand il est chaud »


Agir au moment opportun.
Exploiter une situation sans attendre.


Tout ceux qui, dans leur vie, ont été forgeron ou maréchal-ferrant, savent parfaitement que le métal porté au rouge donc très très chaud est autrement plus malléable que le même à température ambiante. D'ailleurs, il devient même liquide lorsque la température monte encore.
Ceci explique qu'un maréchal-ferrant, par exemple, ne forme un fer à cheval en le 'battant' au marteau qu'immédiatement après l'avoir sorti de sa forge. Plus le métal refroidit et il refroidit très vite et plus il est difficile à modeler.

Cette expression existe sous diverses formes depuis le XIVe siècle.
C'est une métaphore facile à comprendre : il ne faut pas laisser l'occasion d'agir sous peine de ne plus pouvoir le faire efficacement, tout comme il ne faut pas laisser le métal refroidir et le travailler pendant qu'il est encore chaud et malléable.

Elle est habituellement utilisée sous forme de conseil, car elle est très souvent précédée de "Il faut..."

Posté le : 23/04/2014 11:32
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Re: Les expressions
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« La petite mort »


L'orgasme.


L'origine de cette expression remonte au XVIe siècle, à l'époque d'Ambroise Paré , cet homme qui a appris sur le tas l'anatomie humaine et la chirurgie, que ce soit sur des cadavres à l'Hôtel-Dieu ou bien sur des hommes encore vivants, au cours de batailles.

A cette époque, "la petite mort" désignait la syncope ou l'étourdissement, mais aussi et surtout les frissons nerveux.
En ce qui concerne l'évanouissement court, on peut effectivement l'assimiler à une 'petite' mort, contrairement à la 'grande', la vraie, la définitive.

Les heureux Hommes qui ont déjà vécu ça, savent que l'orgasme provoque, de manière plus ou moins fugace, des symptômes proches de ce que désignait autrefois la locution, le 'grand' frisson.
C'est pourquoi le langage érotique se l'est appropriée puis nous l'a transmise.

Posté le : 24/04/2014 13:35
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Re: Les expressions
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« Voir Naples et mourir »


S'utilise pour marquer l'accomplissement d'un désir souhaité si ardemment, qu'après, la vie perd tout son sens.


Cette expression est aussi utilisée par les Napolitains pour dire que leur ville est d’une telle beauté, qu’une fois qu’on l’a vue, le reste n’a plus aucune importance et on peut mourir en paix "Vedi Napoli e poi muori!" qui se traduit par " Vois Naples et puis meurs ! ".

Mais heureusement que toutes les personnes qui visitent Naples n’y restent pas six pieds sous terre ! Le cimetière y serait depuis très longtemps arrivé à saturation.

On trouve de nombreuses explications plus ou moins crédibles sur l’origine de cette expression, en général venant de la déformation d’un nom de lieu situé plus ou moins à proximité de Naples comme Morire ou Mori, mais la plupart sans aucun fondement.
Il est en fait assez probable qu’elle a été inventée par Goethe, au XVIIIe siècle, dans Voyage en Italie, qui, je ne vous étonnerai pas, est le récit d’un voyage qu’il a effectué dans ce pays de 1786 à 1787, récit où il cite l’expression dans sa forme actuelle, probablement après l’avoir entendue à Naples dans sa version italienne.

À propos de Naples, et même si c’est hors sujet, on se rappellera que le mal de Naples était une des appellations de la syphilis, due à l’idée fausse que la maladie était apparue dans cette ville en 1494.
Et au XVIIe siècle, on a vu apparaître l’expression aller à Naples sans passer par les monts qui signifiait attraper une maladie vénérienne .

Posté le : 25/04/2014 11:15
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Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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