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Re: Les expressions
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« Il est fin comme Gribouille qui se jette dans l'eau par crainte de la pluie »


Il est sot, stupide.


Je ne pense pas qu'il soit utile d'expliquer la bêtise du comportement de Gribouille. Mais pourquoi Gribouille ?

Cela remonte au moins à 1548 où, dans le "Sermon des fous", Gribouille désignait déjà un personnage naïf et sot ("Plus sotte que n'est Gribouille...").
Au XIXe siècle, dans la littérature enfantine, on trouvait "c'est un vrai Gribouille" ou bien "quel Gribouille !" adressé au même type de personne.

Ce nom est issu de "gribouiller" qui exprime le désordre et la confusion dans l'activité


Posté le : 02/09/2013 12:02
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Re: Les expressions
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« Dorer la pilule »


Présenter sous une apparence trompeuse, trop favorable.
Faire accepter une chose désagréable au moyen de paroles aimables, flatteuses


Qu'est-ce qu'une pilule ?
C'est un assemblage de substances diverses présenté sous la forme d'une petite boule et supposé avoir un effet positif sur nombre de maux. Autrefois, elles étaient directement fabriquées par les apothicaires.

Mais ces pilules avaient deux gros défauts :
Elles avaient souvent un goût infâme ;
Elles avaient tendance à coller entre elles
Pour contrer ces désagréments, les pharmaciens de l'époque avaient pour habitude d'utiliser une pratique décrite au XVIIe siècle : ils enrobaient ces choses d'une couche de sucre[1] ou, pour certains, d'une fine pellicule d'argent, voire d'or.
Il va de soi que, avec ce dernier type de revêtement, le prix du médicament montait alors en flèche. Mais dans tous les cas, la pilule était alors autrement moins dure à avaler.

C'est ainsi que dorer la pilule est devenu une manière de présenter sous un jour favorable une chose peu agréable.

D'où l'expression "pilule ensucrée" pour désigner une personne enjôleuse, cherchant à tromper.

Sous sa forme pronominale, "se faire dorer la pilule" apparue au début du XXe siècle voulait dire "se faire des illusions", mais, depuis les années 80, peut-être par mélange avec "se dorer les miches" ou simplement avec "se dorer", cette expression est devenue synonyme de "se faire bronzer", avec un sous-entendu de farniente, de détente complète, donc "se la couler douce".

Posté le : 03/09/2013 13:10
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Re: Les expressions
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« Faut pas pousser mémé (mémère, grand-mère...) dans les orties ! »


Il ne faut pas exagérer, abuser, dépasser les limites.
Il ne faut pas avoir un comportement asocial avec quelqu'un.


L'origine de l'expression de base 'faut pas pousser' pour 'il ne faut pas exagérer' semble tout aussi inconnue que sa période d'apparition.
L'ajout de la mémé est là pour en renforcer le sens. Son côté cocasse en rend l'utilisation plus fréquente que 'faut pas pousser le bouchon trop loin' qui a exactement la même signification.

C'est vrai, quoi ! Imaginez un 'sauvageon' qui surgit hors de la nuit et court vers l'aventure au galop sur sa fougueuse mobylette au pot d'échappement trafiqué, le long d'une route de rase campagne.
Soudain, il croise une personne du troisième âge (de sexe féminin) qui vient de faire ses courses à la supérette du village et s'en retourne à la ferme en se déplaçant lentement, le dos voûté, une main sur sa canne, l'autre tenant difficilement son sac plein de victuailles.
Il s'arrête brusquement près d'elle et, dans un acte odieux de gérontopropulsion, lui file une mandale et l'envoie s'écrouler dans le carré d'orties malheureusement présentes à proximité, avant de lui chouraver son cabas et de s'enfuir à pleins gaz en lui filant un dernier coup de latte au passage.

Si vous êtes un tant soit peu civilisé, en lisant cette ignoble histoire vous vous êtes forcément dit :
Quelle horreur ! Mais que fait donc la police ?
Le responsable de cette insupportable violence a pour le moins un comportement asocial. Il dépasse même un tantinet les limites de la bienséance.
L'auteur de ces lignes disjoncte un peu.
Eh bien je suis d'accord avec vous, y compris sur le dernier point. C'est pourquoi dans la prochaine version, je vous promets qu'il lui laissera son sac...

En tous cas, maintenant, vous devriez avoir compris pourquoi pousser mémé dans les orties, faut vraiment pas le faire !

Posté le : 04/09/2013 11:58
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Re: Les expressions
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« A l'oeil »

Sans payer, gratuitement.


Au cours de la première moitié du XIXe siècle, cette locution voulait principalement dire "à crédit". Mais pour quelle raison ?
Eh bien selon Esnault, cela viendrait simplement du fait qu'un commerçant n'acceptait de faire crédit à quelqu'un qu'il ne connaissait pas vraiment que sur sa bonne mine, son apparence, donc sur un jugement à la vue ou bien à l'œil.

On comprend bien alors que le sens de 'crédit' ait pu évoluer vers celui de 'gratuité', à force d'avoir des débiteurs ne payant pas leurs dettes.

Mais Duneton indique qu'à cette époque, le sens de 'gratuité' a longtemps coexisté avec celui de 'crédit'. Il cite la phrase de Delvau en 1867 : "Baiser à l'œil : ne rien payer pour jouir d'une femme galante, comme font les greluchons".
Il suppose que, là aussi, cela vient de l'apparence, comme dans le cas du commerçant qui propose la gratuité (d'une petite chose, en général) à une belle jeune femme, comportement déjà attesté au XVIIe, mais qui existait très certainement bien avant.

Mais, pour la notion de crédit, il va plus loin , sans avoir de textes pour valider l'hypothèse en évoquant une pratique citée par Furetière, indiquant que les commerçants, pour comptabiliser la dette de leurs clients, utilisaient des baguettes de bois dans lesquelles ils faisaient au couteau des entailles en fonction du montant dû.
Les pauvres, prenaient du pain "à la coche" en attendant de pouvoir payer.
Or, de telles marques en 'v' faites au couteau sur la baguette ressemblent à des yeux. De là, pourrait venir "avoir quelque chose à l'œil" donc à crédit.

Et puis avec l'alphabétisation de la population, donc également des commerçants, la baguette en bois a progressivement disparu, souvent remplacée par une ardoise, ce qui explique la naissance de l'expression "avoir une ardoise chez quelqu'un".

De l'ancienne signification de 'à crédit' sont nées deux locutions inusitées aujourd'hui : "faire (ouvrir) un œil à quelqu'un" pour "lui ouvrir un crédit" et "fermer, crever l'œil à quelqu'un" pour "lui refuser un crédit".

Enfin, on ne peut passer sous silence l'autre signification argotique bien connue de l'œil, à savoir l'anus, et la possibilité que la notion de gratuité soit venue d'une expression vulgaire du genre : "ma dette, je me la mets à l'œil".

Mais jamais aux vieux, gros et moches. La vie est vraiment trop injuste, non ?

Posté le : 05/09/2013 11:23
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Re: Les expressions
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Article amusant où l’on trouve un condensé de ce qu’a écrit sur le propos ce cher Claude Duneton, y compris l' expression” pour vos beaux yeux “qui découle du sens ’ à l’oeil”

Posté le : 05/09/2013 14:04
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Re: Les expressions
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Claude Duneton est parti trop tôt, son goût pour les mots et leur vie propre nous est précieuse et m'a souvent régalée.
C'était un excellent chroniqueur, et en plus presqu'un pays à moi, un autre amoureux de la langue occitane et de ses trésors.
Merci

Posté le : 05/09/2013 15:53
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Re: Les expressions
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« Rouler des yeux de merlan frit »


Avoir des regards énamourés et ridicules.
Avoir les yeux levés au ciel, de manière affectée, ridicule, ne laissant paraître que le blanc de l'œil.
Fixer avec étonnement, stupéfaction.


À vous qui savez parfaitement qu’en argot en appelle un coiffeur un merlan, apprenez que ce n'est pas du spécialiste de la capillosectomie dont il sera question ici, car il est rare d'en croiser un à la fois frit et amoureux.

Qui a fait déjà griller un poisson à la poêle a pu constater que cette pauvre bête, bien que n'étant plus trop capable d'être extatique, a en général la bouche ouverte et, surtout, les yeux sortis des orbites et ressemblant à des billes blanches.

Si cette expression date du XIXe siècle (l’ "œil de merlan frit" est cité par Loredan Larchey en 1865), c’est avec le cinéma muet qu’elle a pris tout son sens, alors que les mimiques des acteurs étaient exagérées et que, lorsque quelqu'un ouvrait des billes rondes, les yeux chavirés d'une ridicule extase supposée symboliser une transe amoureuse, cette personne était comparée à un merlan frit.

Mais pourquoi un merlan au lieu d'une truite ou une baudroie, me direz-vous ?
C'est une bonne question à laquelle Claude Duneton, dans son "La puce à l’oreille", s’il ne répond pas, apporte tout de même un complément intéressant en citant une oeuvre de Caylus, "Recueil de ces Messieurs", qui en 1745 écrivait déjà : "C'est de là qu'on a dit des amants qui regardent tendrement leur belle : qu'ils font des yeux de carpe frite".
Autres temps, autres poissons !

Le dernier sens proposé est une extension de l’usage initial due au fait que, souvent, celui qui est très étonné, reste là, immobile, avec des yeux grands ouverts, qu’on dit parfois exorbités, et pouvant également rappeler ce pauvre poisson frit.


Posté le : 06/09/2013 12:37
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Re: Les expressions
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« En tout bien tout honneur »


Avec des intentions honorables.


Expression qu'on trouve entre autres dans l'Avare, de Molière.
Elle s'appliquait dans les relations amoureuses pour signifier "sans relations sexuelles illicites" ou bien "en vue du mariage".

Elle est maintenant utilisée en dehors du cercle amoureux, y compris dans les affaires, pour signaler ou faire croire à l'absence de mauvaises intentions.

Posté le : 07/09/2013 12:54
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Re: Les expressions
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« Les boeuf-carottes »


La police des polices ou l'IGS : Inspection Générale des Services


Il existe deux origines à cette expression argotique datant de la deuxième moitié du XXe siècle.

La première, donnée par André Larue (dans 'Les flics' en 1969) viendrait du fait qu'une fois qu'un policier est passé à la moulinette de la police des polices et a été mis à pied, voire 'démissionné', il ne lui reste plus que la possibilité d'avoir du boeuf aux carottes à son menu, plat supposé peu cher donc au coût adapté à son nouveau budget.

La seconde est proposée en 1984 dans le film "Les Ripoux" de Claude Zidi, selon lequel l'IGS laisse longuement mitonner ou mijoter le présumé coupable[1], comme on le ferait d'un bon boeuf aux carottes.

[Sans s'adresser à lui, en l'ignorant, pour qu'il puisse bien gamberger et soit mûr pour passer à table au moment de son interrogatoire, mais certainement pas pour y manger du boeuf aux carottes.

La gendarmerie dispose aussi de ses boeuf-carottes, le BEC ou Bureau des Enquêtes et Contrôles.
En clair, chez eux, il ne fait pas bon tomber sur un BEC.

Posté le : 08/09/2013 13:30
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Re: Les expressions
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« Ni chair ni poisson »


Indéfinissable, indéterminé pour quelque chose.
Indécis ou difficile à cerner pour quelqu'un.


Il y eut un temps très lointain où le jeûne du carême était scrupuleusement respecté : un seul repas de pain, de légumes, de fruits secs et d'eau par jour.
Puis, quelques pontes de l'Eglise autorisèrent un certain relâchement, un peu par la force des choses, les fidèles l'étant de moins en moins qui vit l'introduction du poisson, des oeufs, des laitages et même du vin pendant cette période peu propice aux agapes.

Mais au Moyen-Âge, nombreux furent ceux qui s'opposèrent à ces tolérances, arguant que les oeufs et le beurre, par exemple, étant des graisses animales, ne pouvaient être consommés pendant le carême.
Ces théoriciens rigoristes oubliaient qu'à cette période de l'année, avant Pâques, les paysans n'avaient encore pas de légumes dans leur jardin et pas forcément beaucoup de pain et que, par conséquent, ils étaient condamnés à la disette s'ils devaient vraiment respecter le jeûne.

Dans les grandes joutes aussi bien écrites que verbales entre les opposants et favorables au relâchement, le poisson fut un immense sujet de discussion, les uns disant que le poisson était de la chair, c'est un animal, non ?, les autres disant qu'il n'en était rien, à une époque où les études animales n'étaient pas très poussées, ils croyaient que ces bestioles ne se nourrissaient que d'eau.
La situation s'aggrava encore quand il fut question des oiseaux aquatiques comme la poule d'eau. Ce sont des oiseaux donc constitués de chair. Oui, mais ils vont sur l'eau, donc il peuvent être assimilés à des poissons. Pourquoi pas, mais le poisson est-il de la chair ?

De ces nombreux échanges peu amènes, le peuple, qui, pendant ce temps, avait la dalle, ne retint que le côté pittoresque de ces polémiques, C'est quoi ce truc ? Chair ou poisson ? et inventa notre expression pour désigner des choses dont la nature n'est pas bien définie, des gens dont l'opinion fluctue, ceux qui ont une conduite louche, indéfinissable et, plus généralement, toutes choses indéterminées.

De nos jours, on l'emploie aussi régulièrement pour désigner des hommes politiques dont l'opinion varie en fonction de la direction du vent ou du résultat des derniers sondages, toute ressemblance avec une situation réelle mais très improbable serait purement fortuite, bien sûr.

Posté le : 09/09/2013 11:33
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A bord de ce cahier volant
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Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
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A bord de ce cahier volant
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A bord de ce cahier volant
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