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Mustafa kemal Atatürk Turk-père la suite
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Fin provisoire du multipartisme

Au printemps 1932, Mustafa Kemal déclare :
« Que le peuple ne s'occupe pas de politique pour le moment.
Qu'il se consacre à l'agriculture, au commerce et à l'industrie. Il faut que je gouverne ce pays pendant dix ou quinze ans encore. Après cela, nous verrons s'il est capable de se diriger lui-même… »
Pour les élections de 1932, il décide de revenir au système électoral précédent, seul le Parti républicain du peuple a le droit de présenter des candidats.
Mais il tente de rajeunir le parti, et d'y faire adhérer des hommes et des femmes d'origines modestes, des paysans en particulier.
Pour avoir une petite opposition au sein du parlement, il désigne douze députés indépendants qui ont pour mission de critiquer l'action gouvernementale.
Kemal se rend compte que les réformes mises en œuvre par son gouvernement ne sont pas populaires.
Le régime décide donc de se projeter dans un autre cadre, passant du cadre réformiste à un cadre révolutionnaire. Pour ce faire, plusieurs délégations sont envoyées en Italie fasciste et en URSS, afin d'étudier les ressorts de ces deux révolutions.
Sous cette double influence, le régime kémaliste s'oriente vers une politique de mobilisation des masses à parti unique, en créant des Maisons du peuple qui ont pour mission de diffuser la propagande du parti.
La jeunesse turque est transformée en fer de lance de la révolution kémaliste à travers des associations de jeunesse officielles. Cependant le régime kémaliste ne se transformera jamais vraiment en régime fasciste, et encore moins en régime communiste.
Le modèle reste celui d'une modernisation autoritaire du pays, sans référence idéologique unique.
Sur le plan international, la Turquie se rapproche de l'Iran du chah Reza Pahlavi et de l'Afghanistan qui voyaient avec admiration les réformes menées par Atatürk. Reza Pahlavi va tenter de mener une révolution comparable à la révolution kémaliste dans son pays.
Par ailleurs, Atatürk, contre l'Union Soviétique, s'appuie sur la politique semi-libérale menée par Celal Bayar et son conseiller Hirsch. Contre le nazisme, il se réconcilie avec la Grèce de Venizélos - qui proposera Atatürk à l'élection du prix Nobel de la paix à la fin des années 1930 - et de la France. Il se rapproche également de la Yougoslavie et de la Roumanie.

Quand un grand journaliste autrichien, Emil Ludwig lui rapporte en 1935 que Mussolini a beaucoup de sympathie pour lui, Atatürk se met en colère et traite le chef du gouvernement italien de « hyène » à cause de la guerre d'Éthiopie.
« Vous osez me comparer à cette hyène ! Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites ! Jamais je n'accepterai que l'on me compare à cet homme qui écrase l'Éthiopie sous les bombes. »
Mustafa Kemal prononce à l'époque plusieurs discours qui resteront célèbres : celui relatant la Guerre d’indépendance et la fondation de la République (nutuk) les 15 et 20 novembre 1927 ainsi que son discours de la 10e année le 29 octobre 1933.
Face aux émeutes dans certaines villes de la Thrace comme Edirne, Tekirdag, Kırklareli et Çanakkale visant la communauté juive, Mustafa Kemal intervient énergiquement et ordonne que l'ordre soit rétabli rapidement.
Voyant dans ces émeutes anti-juifs l'influence directe des agents secrets allemands, il fait savoir que l'antisémitisme ne sera jamais toléré en Turquie.
D'ailleurs, il ouvre la porte en 1933 à 150 universitaires allemands d'origine juive, qui avaient perdu leurs postes en Allemagne, en leur proposant de s'installer et de travailler en Turquie. Ces universitaires ont largement contribué à la réforme universitaire de 1933 qui a permis la création de l'université d'Istanbul.
Conformément à la loi sur les noms de famille, le parlement donne le 24 novembre 1934 à Mustafa Kemal le patronyme de Kâmal qui signifit forteresse Atatürk, qui signifie non pas « père des Turcs » mais plutôt « Turc ancêtre », « Turc père » ;
il abandonne alors le prénom Mustafa pour se nommer Kemal Atatürk.
Le peuple turc suivra le mouvement en prenant lui aussi des noms de familles. Dans la foulée, le gouvernement renomme les principales villes turques, Angora devient Ankara, Smyrne devient Izmir, etc.


Problèmes de santé

Atatürk ne s'est jamais beaucoup soucié de sa santé.
Il ne prend pas au sérieux les recommandations de ses médecins lui conseillant de prendre du repos.
Ainsi après la bataille des Dardanelles il est contraint de passer une partie de l’année 1918 dans un hôpital de Vienne pour suivre une cure à la suite de problèmes rénaux. En 1927 il est victime de plusieurs spasmes coronariens.
Plus tard ses problèmes rénaux le rattrapent, et il décide pourtant de continuer à travailler pendant sa cure, ce que les médecins lui ont déconseillé de faire.
Il entreprend des voyages dans des pays lointains alors même que ses proches lui demandent de rester pour ne pas détériorer sa santé. À la suite d'un voyage important à Adana son état de santé se détériore.

Le 6 septembre 1938 il rédige son testament où il affirme :

« Je ne laisse, en tant qu'héritage spirituel, aucun verset, aucun dogme, aucune règle pétrifiée et figée. Mon héritage spirituel, c'est la science et la raison Tout dans ce monde évolue rapidement. La conception du bonheur et du malheur se modifie, au fil du temps, chez les peuples et les individus. Affirmer, dans ce contexte, que l'on a su inventer des recettes éternellement valables équivaudrait à renier l'incessante évolution des idées et de la science. Nul n'ignore ce que j'ai essayé de faire, ce que je me suis efforcé de réussir pour le bien de la nation turque. Ceux qui, après moi, voudront avancer dans mon sillage, sans jamais s'éloigner de la raison et de la science, deviendront mes héritiers spirituels. »


Il meurt d’une cirrhose le 10 novembre 1938 à 9h05, dans le palais de Dolmabahçe à İstanbul. Ses derniers mots sont Au revoir avant de plonger dans un profond coma. Il est enterré au musée ethnographique d’Ankara le 21 novembre 1938.
Les chefs d'État du monde entier viennent présenter leurs hommages au cours de ses funérailles.
Depuis le 10 novembre 1953, son corps repose à l'Anıtkabir, à Ankara.


D'importantes réformes vers la sécularisation : les Réformes kémalistes de la république turque

Pour commencer, Mustafa Kemal fait voter à l'Assemblée nationale l'abolition de la monarchie et fait expulser le dernier sultan ottoman Mehmet VI le 1er novembre 1922. Le titre de calife est donné par l'Assemblée nationale à Abdülmecit, l'aîné de la maison ottomane.
Mais la plus importante réforme de Mustafa Kemal est l'instauration de la république turque le 29 octobre 1923, donnant à la nation turque le droit d'exercer la souveraineté populaire à travers une démocratie représentative.
Pour que la nouvelle république éclose, Mustafa Kemal abolit le califat, qui est détenu par les sultans ottomans depuis l'incorporation de l'Égypte à l'Empire ottoman en 1517, le 3 mars 1924. Cette même date, les membres de la maison ottomane sont déchus de la nationalité turque et expulsés du pays.
Mustafa Kemal considère le port du fez, que le sultan Mahmud II avait érigé en code vestimentaire de l'Empire ottoman en 1826, comme un symbole féodal et finit par l'interdire aux Turcs qui sont incités à porter des chapeaux.
Il demande aux Turcs d'adopter aussi le code vestimentaire européen. Mustafa Kemal n'interdit pas le port du hijab, craignant une guerre civile, mais son port est interdit aux fonctionnaires, et il est fortement déconseillé dans la vie publique.
Il interdit également les musiques et les danses orientales. Et à partir de 1934, la radio n'émet plus que de la musique occidentale. Il favorise le développement d'une culture occidentale et investit à l'opéra, le ballet et la musique classique.
Après l'abolition du califat, il fait venir en Turquie un collège de juristes occidentaux.
Il adopte sur leurs conseils le code commercial allemand, le code pénal italien, et le code civil suisse, avec certaines modifications ou adaptations.
La polygamie est interdite, les hommes et les femmes deviennent égaux en droits, et les citoyens turcs deviennent devant la loi aussi libres qu'un citoyen helvétique.
En 1926, le calendrier musulman est remplacé par le calendrier grégorien.


En 1928, le gouvernement décrète que l'alphabet arabe sera remplacé par l'alphabet latin avec les lettres spéciales "ğ Ğ ı ş Ş", cette réforme sera connue sous le nom de Révolution des signes.
Le changement d'alphabet devait prendre plusieurs années selon les conseils des linguistes et universitaires, mais Mustafa Kemal décide que le changement se fera en trois mois ou ne se fera jamais.
Tous les Turcs âgés de 6 ans à 40 ans doivent ainsi retourner à l'école pour apprendre le nouvel alphabet.
Il a enseigné l'alphabet latin pour la première fois à Sinop.
Ce changement colossal est le symbole de la volonté de sortir de la sphère culturelle arabo-musulmane remplacée alors par la culture occidentale.
L'école primaire devient obligatoire, et de nouvelles écoles sont ouvertes dans tout le pays.
L'école devient mixte, républicaine et laïque selon le modèle français de Jules Ferry.
La scolarisation des filles est fixée comme une priorité nationale.
En 1934, il promulgue une loi obligeant les Turcs à se doter d'un nom de famille.
La Grande assemblée nationale de Turquie lui donne à cette occasion le nom d'Atatürk ou père de la nation.
Cherchant à limiter l'influence de l'islam sur les établissements politiques et culturels turcs, il décide de supprimer le califat le 3 mars 1924, responsable à ses yeux du ralentissement du développement de la Turquie.
Il adopte le système de la laïcité française ; la religion n'est pas contestée, mais elle se limite à la sphère strictement privée.


La question kurde

À la suite de la laïcisation et à l'occidentalisation du pays imposée par Mustafa Kemal, la problématique des minorités religieuses et culturelles est posée, en particulier celle de la communauté kurde.
Le souhait du gouvernement kémaliste est d'avoir une Turquie homogène ethniquement et religieusement.
Mustafa Kemal voit l'addition de différentes nationalités en Turquie comme une faiblesse, dont pourraient se servir les Européens et en particulier les Britanniques pour diviser et détruire la Turquie.
Les Kurdes sont musulmans, sans être sémites.
Ce ne sont donc pas des populations arabes, c'est pourquoi la Turquie affirme que ce sont « des populations authentiquement turques ».
La volonté est donc de les assimiler au groupe majoritaire.
Néanmoins,les Kurdes ont des revendications nationalistes et séparatistes, et leur langue appartient en fait au groupe des langues indo-européennes,famille iranienne
.
Le problème se complexifie encore par les revendications turques sur les vilayets de Mossoul et de Kirkouk, deux régions d'Irak riches en pétrole et où vivent une majorité de Kurdes et Turkmènes.
Ces derniers se trouvent dans un état d'insurrection permanente dès 1921. Dans le cadre de l'assimilation kurde, le gouvernement de Kemal vote en 1924 une loi qui interdit l'usage du kurde dans les publications écrites et dans les écoles.
Une grande révolte kurde menée par le Cheikh Saïd éclate alors.
Les tribus kurdes attaquent Elazığ, Maras et Bitlis et soutiennent ouvertement l'ancien régime du Sultan (lequel avait signé le traité de Sèvres qui garantissait l'autonomie kurde) contre la République.
La révolte est soutenue par des sociétés secrètes islamiques et de grands journaux.
De leur côté, pour empêcher le rattachement de Mossoul et de Kirkouk à la Turquie, le Royaume-Uni encourage les rebelles kurdes à la révolte et leur fournit armes et subsides.
Mustafa Kemal décide d'envoyer neuf divisions en Anatolie, en donnant l'ordre à ses soldats de réprimer les insurgés. Il crée des tribunaux dits d'indépendance et des cours martiales emprisonnent tous les Kurdes reconnus coupables d'« atteinte à la sûreté intérieure de l'État ». Quarante-six meneurs sont pendus sur la grande place de Diyarbakir.
Le but du gouvernement d'Ankara est de faire d'eux des exemples et de dissuader les Kurdes d'encore recourir à la révolte.
Il décide par la même occasion de supprimer les turbés et les dervicheries, les sectes religieuses, les couvents et les confraternités qu'il accuse de soutien envers les nationalistes kurdes.
La révolte est matée mais la Turquie finit par reconnaître l'autorité de l'Irak sur Mossoul en juin 192637.
En 1930 la révolte éclate à nouveau et l'armée turque mobilise près de 70 000 hommes et 100 avions pour mater la rébellion.
En 1932, la loi martiale est décrétée sur le territoire kurde, la déportation et la dispersion d'une partie de sa population en Anatolie orientale est organisée. Le 14 juin 1934 une loi connue en tant que « Loi no 2510 » promulgue entre autres des déplacements de populations en vue de l'assimilation de la population kurde.
La population kurde s'y oppose et d'autres révoltes éclateront, notamment en 1937-1938 à Dersim avec le leader Seyid Riza, et d'autres qui s'étendront jusqu'au Kurdistan irakien.
Lors d'un discours tenu le 1er novembre 1936, Mustafa Kemal reconnaît que le problème kurde est un des plus graves problèmes intérieurs de la Turquie.


Mustapha Kemal dans sa vie privée.

Mustafa Kemal connaît le français, l'anglais et l'allemand et est passionné par la Révolution française et les idées des Lumières. C'est en partie sur ces principes que s'est construite la République turque.
Au cours de sa jeunesse, Kemal a un mode de vie très libre.
durant ses permissions, il lui arrive de se rendre dans les quartiers européens réputés pour leurs salles de spectacles, leurs bars et leurs maisons closes.
À la fin de ses études militaires, il passe sa vie au front, il partage alors sa vie entre des maîtresses turques ou étrangères.
Il rencontre une jeune Bulgare, Dimitrina, avec qui il envisage de se marier. Son père étant le ministre d'un pays potentiellement ennemi, il préfère stopper la relation.
Pendant la guerre de libération, il fréquente Fikriye, une lointaine cousine qui se suicide quelques années plus tard en apprenant le mariage de Kemal avec Latifé.
Le 29 janvier 1923, il épouse Latifé Uşakki qui l'accompagne dans ses tournées dans le pays. Ce mariage dure jusqu'au 5 août 1925.
Il épouse alors un idéal, il voit en sa femme Latifé le modèle de la femme turque.
Il adopte sept filles, toutes adultes, l'historienne Afet İnan, la première femme pilote de guerre au monde Sabiha Gökçen, Fikriye, Ülkü Adatepe, Nebile, Rukiye, et Zehra. Pour l'historien français Alexandre Jevakhoff, ce choix s'inscrivait dans une sorte de marketing politique, ses filles qui occupaient des postes prestigieux devaient donner au monde une vision moderne et émancipée de la femme turque, et devaient par ailleurs encourager les femmes turques à suivre cette voie.
Il adopte également un jeune garçon, Mustafa et il prend sous sa protection deux garçons, Abdurrahim et İhsan.


L'Héritage de Mustapha Kemal aujourd'hui.

Plus que Mustafa Kemal lui-même, c'est son successeur İsmet İnönü, qui a fortement encouragé un culte de la personnalité post mortem, un culte qui a survécu jusqu'à ce jour : le portrait d'Atatürk est partout, dans tous les bureaux de l'administration publique, les classes, sur tous les billets de banques et dans les maisons de beaucoup de familles turques qui le considèrent comme un héros national.
La Loi no 5816, adoptée le 25 juillet 1951, stipule que "Quiconque insulte publiquement ou maudit la mémoire d'Atatürk est incarcéré avec une lourde sentence entre un et trois ans". Sentence aggravée si la diffamation a lieu par voie de presse.
Beaucoup de lieux portent son nom comme l'aéroport international d'Istanbul ou le Stade Olympique Atatürk dans cette même ville.
Une ou plusieurs statues d'Atatürk se trouvent dans la plupart des villes de Turquie.
La première statue érigée à son nom date de 1926 et se trouve à Sarayburnu dans la ville d'Istanbul.
Chaque cour d'école en Turquie possède un buste d'Ataturk.
Tous les ans au moment exact de son décès, c'est-à-dire le 10 novembre à 9 h 05, les sirènes retentissent à travers tout le pays, deux minutes de silence sont observées, la diffusion audiovisuelle est interrompue pendant ces deux minutes.
Les drapeaux sont mis en berne pour cette journée.
Auparavant, la manifestation du deuil était plus marquée, les journaux avaient des titres noirs, les cinémas, les restaurants restaient fermés ce jour-là.
Ces pratiques ont été abandonnées en 1989, pour mettre l'accent sur la commémoration plutôt que le deuil.
L'immense majorité des partis politiques se réclament de l'héritage kémaliste, cependant les poussées extrémistes sont rapidement tentées de contester le mythe fondateur : en ce sens celui-ci constitue un rempart historique qui s'est avéré efficace contre les dérives extrémistes.
« Objet d'un culte de la personnalité certainement unique dans une démocratie, Atatürk a mis en place un système moderne pour les années 1930, mais qui s'est complètement figé par la suite en mémoire du « chef éternel ».
Parallèlement, l'État kémaliste a mené un pays musulman de 70 millions d'habitants vers la démocratie et la stabilité, ce qui est rare dans cette région du monde ; il a également lutté avec succès pour la laïcité et contre le développement trop important des mouvements islamistes. »
Pour Alexandre Adler, Atatürk n'avait qu'un seul but :
« L'élévation du pays vers la démocratie et la prospérité européennes, où la culture française et la précision allemande allaient jouer le même rôle que naguère la profondeur métaphysique et la splendeur imagière de l'Iran. »
Le parcours de Kemal a ceci de singulier qu'il s'appuie largement sur l’armée comme instrument au service d'objectifs supérieurs : laïcité, démocratie, stabilité politique, place de la femme dans la société…
Son exemple va profondément influencer la culture de l'armée turque qui interviendra à plusieurs reprises lors des périodes d'instabilités politiques pour finalement restituer le pouvoir aux institutions une fois la crise passée, alors qu'en d'autres circonstances des dictateurs se seraient installés.
Dans le monde, Atatürk a influencé de nombreux chef d'État et des leaders nationalistes.

Au Maroc, la révolution indépendantiste d'Abdelkrim (première guerre de décolonisation du xxe siècle) s'étaient déroulée dans la même période que la révolution kémaliste. Abdelkrim suivait donc avec intérêt les évolutions en Turquie et s'est inspiré de certaines idées kémalistes pour diriger l'éphémère République du Rif (1920-1926).
Plus tard les nationalistes de gauche tels Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka et le parti de l'indépendance et de la démocratie de Mohamed Hassan El Ouazzani prendront le kémalisme comme exemple pour établir un projet de société pour le Maroc.
Le président tunisien Bourguiba ne cachait pas son admiration pour le kémalisme et les réformes qu'il a mises en place en Tunisie sont comparables aux réformes kémalistes.

Le chah d'Iran, Reza Pahlavi, et le chef d'État afghan, Mohammed Zaher Chah, se sont directement inspirés du kémalisme pour mener des réformes dans leur pays.
Mustafa Kemal a aussi eu de l'influence sur des chefs nationalistes, comme sur le nationaliste algérien Messali Hadj qui disait :
« Les premières prouesses militaires de Mustapha Kemal Pacha eurent sur le monde islamique une grande résonance, un profond réconfort et un immense encouragement43. »
Le combattant du FLN Ferhat Abbas s'est également inspiré de l'œuvre de Mustafa Kemal pour rédiger le manifeste du 12 février 1943.
Il avait d'ailleurs pris pour pseudonyme le nom de Kemal Abencérage.

Il a servi de modèle également à Husni al-Zaim en Syrie.
L'indépendantiste indien Jawaharlal Nehru admirait également Mustafa Kemal :
« Kemal Atatürk était mon héros dans ma jeunesse.
À l'époque, nous nous occupions de notre propre mouvement d'indépendance.
Je n'oublierai jamais le moment de joie et la manière de laquelle nous avons célébré en prison la grande victoire qu'il avait remportée.
Il est l'un des grands constructeurs de l'époque moderne en Orient.
Je continue d'être un de ses grands admirateurs. »
Mustafa Kemal a de manière générale encouragé les peuples du tiers-monde à prendre leur indépendance et à se prendre en main.


Quelques unes de ses citations

L'homme politique qui a besoin des secours de la religion pour gouverner n'est qu'un lâche ! Or, jamais un lâche ne devrait être investi des fonctions de chef de l'État.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 13

Depuis plus de cinq cents ans, les règles et les théories d'un vieux cheikh arabe, et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie, tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements, ce qu'il apprend à l'école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu'à ses pensées les plus intimes. L'Islam, cette théologie absurde d'un Bédouin immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 323

Vous venez me parler des avantages que nous a valu notre conversion à l'Islam, et moi je vous dis : regardez ce qu'elle nous a couté !
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 326

Il faut savoir choisir, entre la révélation passée et la liberté future.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 326

La République turque ne veut pas demeurer le pays des cheiks et des derviches, des confraternités et des couvents. Comme ordre, il n'y en a qu'un seul de vrai et de raisonnable — celui de la civilisation.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 326

Le Califat n'est qu'un reliquat de l'Histoire. Rien ne justifie son existence.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 328

N'est-ce pas pour le Calife, pour l'Islam, pour les prêtres et pour toute cette vermine que le paysan turc a été condamné à saigner et à mourir pendant des siècles sous toutes les latitudes et sous tous les climats ? Il est temps que la Turquie songe à elle-même, qu'elle ignore tous ces Hindous et Arabes qui l'ont menée à sa perte. Il est grand temps, je le répète, qu'elle secoue définitivement le joug de l'Islam ! Voilà des siècles que le califat se gorge de notre sang.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 332

Je ne suis pas assez fou pour mettre dans le même sac les étrangers qui nous pillent, et ceux qui nous enrichissent.
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p. 370

Mais pourquoi nos femmes s'affublent-elles encore d'un voile pour se masquer le visage, et se détournent-elles à la vue d'un homme ? Cela est-il digne d'un peuple civilisé ? Camarades, nos femmes ne sont-elles pas des êtres humains, doués de raison comme nous ? Qu'elles montrent leur face sans crainte, et que leurs yeux n'aient pas peur de regarder le monde ! Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de son peuple !
Mustapha Kémal ou la mort d'un empire, Jacques Benoist-Méchin, éd. Albin Michel, 1954, p.


Liens :


http://youtu.be/1VeKKwnX4Sk F. Mitterand
http://youtu.be/tmE-EcO2SDc


http://youtu.be/DoEZBkmb7Gs Ste Sophie
http://youtu.be/lQs-r0H7Wg4

http://youtu.be/yuHZ0bm9PAY Ataturk I
http://youtu.be/-v4LqvINc5I 2
http://youtu.be/h9f3hA9_wH0 3
http://youtu.be/lj6EcErI3es 4
http://youtu.be/yvkWD9gnOfs 5
http://youtu.be/tMUclHjzIBg 6




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Posté le : 19/05/2013 16:10
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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