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Emile Littré
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Le 2 Juin 1881 décède Emile Littré
,

créateur du dictionnaire de la langue française référence fameuse du savoir.

Émile Littré
Philosophe et lexicographe français (Paris 1801-Paris 1881).
Issu d'un milieu petit-bourgeois, Littré se distingue très tôt par sa passion pour l'étude. Comme l'écrit Alain Rey, dès l'enfance, la vie de Littré est déjà définie : une lutte contre la peur par l'activité innocente du cerveau.
L'angoisse semble en effet, si l'on en croit les quelques révélations laissées par Littré, avoir été la motivation principale de sa colossale entreprise intellectuelle.
C'est vers la médecine qu'il s'orienta d'abord mais, au terme de brillantes études, il renonça à passer son doctorat.
La mort de son père, qui le laissa chargé de famille, interdit à cet homme scrupuleux d'engager les dépenses nécessaires à l'ouverture d'un cabinet.
Au cours de sa vie, il sera toutefois membre fondateur de deux revues médicales et il traduira les œuvres complètes d'Hippocrate (1839-1861).
Tout acquis à l'idéal républicain, il participa aux journées de 1830.
En 1831, il entra à la rédaction du National, auquel il devait collaborer pendant plus de vingt ans.
Le linguiste

Membre de l'Académie des inscriptions (1838), il fut nommé en 1844 à la commission chargée de continuer l'Histoire littéraire de la France.
C'est alors qu'il commença ses recherches sur l'origine et l'évolution de la langue française. Sa rencontre, la même année, avec Auguste Comte fut également déterminante.
Il devint un fervent adepte du positivisme, dont il sera en France le véritable initiateur (Conservation, révolution et positivisme, 1852 ; Auguste Comte et la Philosophie positive, 1863). En 1867, il fonda avec Wyrouboff la Revue de philosophie positive, dans laquelle il écrivit un article retentissant sur les Origines organiques de la morale (1870). En particulier, il appliquera le positivisme à la linguistique.
Sa rectitude intellectuelle l'empêcha cependant d'adhérer au mysticisme de Comte.
Après la révolution de 1848, il devint membre du Conseil municipal de Paris.
C'est en 1863 qu'il commença la rédaction de son œuvre capitale : le Dictionnaire de la langue française (1863-1873) – ce qui provoquera la démission de l'Académie de Mgr Dupanloup (1802-1878) –, aboutissement d'un projet évoqué avec Louis Hachette dès 1841. Fasciné par les mots, monnaie de l'esprit, il va dès lors s'acharner, pendant près de dix ans, à décrire l'histoire de leur sens et de leur circulation.
Membre de l'Académie française en 1871, il est élu la même année député de la Seine et, en 1875, sénateur inamovible. Menant une existence ascétique – comme en témoigne sa conférence de mars 1880, Comment j'ai fait mon dictionnaire de langue française –, il travailla sans répit, jusqu'à sa mort, à ses travaux de linguiste et de philosophe.
Les Å“uvres principales

Traduction des œuvres d'Hippocrate (1839-1861). Traduction de la Vie de Jésus de Strauss (1839-1840). De la philosophie positive (1845). Conservation, révolution et positivisme (1852). Auguste Comte et la philosophie positive (1863). La science du point de vue philosophique (1873). Dictionnaire de médecine et de chirurgie (1862, en collaboration avec Ch. Robin). Histoire de la langue française (1862). Dictionnaire de la langue française (1863-1873 ; supplément en 1878), ouvrage connu depuis sous le nom de son auteur : le Littré.


Biographie détaillée.


Émile Maximilien Paul Littré, né à Paris le 1er février 1801 et mort à Paris le 2 juin 1881, est un lexicographe, philosophe et homme politique français, surtout connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé Le Littré.


Enfance

Son père, Michel-François, originaire d'Avranches, fils d'orfèvre, avait reçu une certaine éducation, mais, s'ennuyant de la maison paternelle, se rendit à Paris.
Là, apprenant que son père était dans la gêne, il s'engagea dans l'artillerie de marine, et envoya à Avranches le prix de son engagement.
Il fut canonnier pendant plusieurs années et parvint au grade de sergent-major. Lorsqu'il revint à terre, il était imbu des idées révolutionnaires de l'époque.
Mais il
il fallait vivre, et après quelque emploi en province, il parvint à devenir chef de bureau à la direction générale des Contributions indirectes à Paris. Il épousa Sophie Johannot (fille de Jean-Baptiste Johannot), libre-penseuse comme lui, et ils eurent deux fils, Émile et Barthélemy, qui naquirent à Paris.
Possédant le goût de l'étude, il avait assemblé une très bonne bibliothèque, et, mettant en œuvre ses idées philosophiques, il se consacra à l'éducation de ses deux fils.
Pour cela, il apprit le grec et, plus tard, le sanscrit. Le jeune Émile, qui portait le plus le cachet paternel, fut envoyé au lycée Louis-le-Grand, où il eut pour amis Louis Hachette et Eugène Burnouf.
Quand, en 1819, Émile termina ses études secondaires, il hésita un peu sur la profession qu'il devrait choisir, temps qu'il mit à profit pour se perfectionner en anglais, en allemand, en italien, en latin et en grec, d'une façon telle qu'il savait non seulement écrire dans ces langues, mais aussi y composer des vers. Quelques années plus tard, en 1823 Eugène Burnouf lui donna des leçons de sanskrit, en même temps qu'à Barthélemy-Saint-Hilaire, renforçant ainsi les bases de sa science philologique.


Études médicales et premiers engagements politiques

Entre-temps il se décida pour la médecine et, en 1822, s'y inscrivit comme étudiant. Pendant huit ans, il se consacra presque sans partage à ces études, passa tous les degrés de l'externat et de l'internat, et eut pour condisciples et collègues Louis-Marie Michon, Antoine Constant Danyau et Natalis Guillot.
Il n'avait plus que sa thèse à préparer pour obtenir le diplôme qui lui aurait permis d'exercer quand, en 1827, son père mourut, laissant sa mère absolument sans ressources.
Il renonça immédiatement à passer le doctorat et, tout en conservant un vif intérêt pour la médecine, donna des cours de latin et de grec pour subvenir aux besoins de sa famille.
Pendant la Révolution de juillet 1830, fervent républicain, il fit le coup de feu du côté des insurgés, qui chassèrent Charles X de Rambouillet.
Il avait endossé pour l'occasion un uniforme de garde national, geste séditieux, puisque cette milice avait été dissoute en 1827, et il s'était coiffé d'un chapeau rond. Son ami Farcy fut abattu à ses côtés, et son corps fut ramené à son propre domicile.

Journalisme et travaux littéraires

En 1831 il fut recommandé à Armand Carrel, rédacteur en chef du National, qui lui donna la tâche de lire les journaux anglais et allemands pour y trouver les extraits intéressants. En 1835 Carrel découvrit par hasard les grandes capacités de son lecteur, qui, à partir de ce moment, devint un collaborateur régulier.
Il reprit ses études médicales, assistant assidûment aux conférences de Rayer à La Charité, convenant avec le libraire Baillière, spécialisé dans les ouvrages de médecine et de sciences naturelles, la traduction et l'édition d'Hippocrate.
Il se concentra dès lors principalement sur cet ouvrage, tout en commençant en 1836 ses contributions à la Revue des deux mondes avec des articles sur toutes sortes de sujets, dont certains révélaient le médecin et le philosophe naturaliste :
Les Grandes Épidémies (15 janvier 1836) ;
Recherches sur les ossements fossiles de Cuvier ;
Nouvelles recherches des géomètres sur la chaleur de la terre.

Bien qu'il fût lui-même agnostique, il se maria en 1835 ou 1837 avec une jeune fille simple, pieuse et pratiquante, dont il eut une fille, Sophie, qui fut élevée chrétiennement selon la foi de sa mère.
En 1839 parut le premier volume de son édition des travaux d'Hippocrate. La valeur de ce travail fut immédiatement reconnue par l'élection de son auteur, le 22 février de cette même année, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
À cette époque — il avait alors près de 40 ans — il découvrit par hasard les travaux d'Auguste Comte, qui le séduisirent par leur caractère scientifique et méthodique, et dont la lecture constitua, comme il l'a dit lui-même, le point cardinal de sa vie.
À partir de ce moment se manifesta l'influence du positivisme sur sa propre vie et, ce qui est plus important, sa propre influence sur le positivisme, car il a donné au positivisme autant qu'il a reçu de lui.
Il devint bientôt l'ami de Comte et vulgarisa ses idées dans de nombreux travaux sur la philosophie positiviste, donnant un premier résumé lucide et habile de ces idées sous le titre Analyse raisonnée des cours de Philosophie positive.
En même temps il continuait son édition d'Hippocrate, qui ne fut pas terminée avant 1862, et publiait de la même façon une édition de l’Histoire naturelle de Pline pour la Collection des auteurs latins dirigée par Nisard.
Après le décès de Fauriel en 1844, il prit la place de celui-ci à l'Académie des inscriptions et belles-lettres dans le comité qui se consacrait à l’Histoire littéraire de la France.
Sa connaissance de l'ancien français et de la littérature s'y révéla inestimable, et il fut un des principaux auteurs des tomes XXI, XXII et XXIII.
Il accueillit avec joie la Révolution de 1848, et accepta les fonctions non rétribuées de conseiller municipal de Paris.
Mais il ne tarda pas à donner sa démission, en voyant la marche des événements.

Il refusa le ruban de la Légion d'honneur qui lui était offert, et prit part à la répression contre l'insurrection de juin, tout en se remettant au travail avec une ardeur nouvelle.
Les articles qu'il publia pendant cette période au National, ont été recueillis et publiés en 1852 sous le titre de Conservation, révolution et positivisme, montrant sa complète adhésion à toutes les doctrines de Comte.
Pourtant, pendant les dernières années de la vie de ce dernier, il allait comprendre qu'il ne pourrait pas entièrement accepter tous les dogmes ni toutes les idées mystiques de celui qui était son maître et son ami ; il cacha cependant ses divergences d'opinion et Comte ne remarqua pas que son élève était allé plus loin que lui, comme lui-même avait été plus loin que Saint-Simon, son maître.
Pendant toute la durée de l'Empire, il se tint à l'écart de la politique, se consacrant uniquement aux labeurs littéraires et scientifiques qui ont fait de lui un des éminents savants de ce temps.
Il reprit le cours de ses recherches sur la médecine, et le Dictionnaire de médecine et de chirurgie, qui n'avait dû être au début qu'un remaniement du travail de Nysten, devint peu à peu, entre les mains de Littré et de son collaborateur Robin, un ouvrage essentiellement original et personnel.

Son Dictionnaire

Première page du Littré, dans son édition de 1889.

Mais son travail capital et son principal titre, c'est incontestablement le Dictionnaire de la langue française, dont il avait conçu de bonne heure le projet.
Il l'avait en effet fait accepter dès 1841 au chef de la maison Hachette, son condisciple et ami, Louis Hachette, mais ce projet ne reçut un commencement d'exécution que six ans plus tard.
La rédaction dura de 1847 à 1865, et l'impression, commencée le 27 septembre 1859, ne fut terminée qu'en novembre 1872, après une interruption d'environ neuf mois en 1870-1871.
On peut se rendre compte du travail qu'exigea ce Dictionnaire quand on sait que la copie comptait 415 636 feuillets, et qu'elle était rangée par paquets de mille feuilles dans huit caisses de bois blanc, déposées dans la cave de la maison de campagne de Littré au Mesnil-le-Roi.
Au mois d'août 1870, en prévision d'opérations militaires aux environs de Paris, Littré fit transporter ces caisses à Paris, dans les sous-sols de la maison Hachette, pour les mettre hors de portée des obus.
C'était le plus grand travail lexicographique entrepris jusque là sur la langue française, et on ne sait ce qu'on doit admirer le plus chez l'auteur de cette œuvre : la sûreté de sa méthode, la sagacité de ses jugements, la profondeur de son érudition, la patience de ses recherches ou son infatigable activité, tout cela au milieu des plus vives angoisses patriotiques.
Pendant ce temps, la mort de Comte en 1858 avait libéré Littré de toute crainte d'attrister les dernières années de son maître, et il publia ses propres idées dans Paroles de philosophie positive en 1859 et, plus longuement, dans son ouvrage Auguste Comte et la philosophie positive en 1863.
Dans ce livre il étudie l'origine des idées de Comte chez Turgot, Kant et Saint-Simon, raconte ensuite de façon élogieuse la vie de Comte, parle de sa méthode philosophique, des grands services qu'il a rendus à la cause et des résultats de ses travaux, avant de montrer finalement les points sur lesquels il se sépare de lui. Il approuve pleinement la philosophie de Comte, ses grandes lois sur la société et sa méthode philosophique, qu'effectivement il a défendues chaleureusement contre Stuart Mill, mais déclare que, tandis qu'il croit à la philosophie positiviste, il ne croit pas dans une religion de l'humanité.
En 1863, il termina son Hippocrate et son Pline, tout en poursuivant sérieusement le travail sur son Dictionnaire de la langue française.
La même année il fut proposé pour l'Académie française, mais fut écarté, suite à l'opposition de Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans, qui l'avait dénoncé dans son Avertissement aux pères de famille comme le chef des matérialistes français.
À cette époque Littré lança également avec Wyrouboff la revue Philosophie Positive, qui devait faire connaître les thèses des positivistes modernes. Il y publia, en 1870, sous le titre : Des origines organiques de la Morale, un article qui fit sensation, et fournit de nombreux arguments aux théoriciens catholiques qui accusaient Littré d'athéisme. La même année, il soutenait la veuve de Comte dans son procès contre les exécuteurs testamentaires de son mari, et s'opposait à la publication des dernières œuvres d'Auguste Comte, qu'il considérait comme indignes de lui.

Vie politique

Sa vie s'écoulait ainsi, consacrée au travail littéraire, jusqu'à ce que la chute de l'Empire l'amenât à prendre part à la politique.
Mais, se sentant trop vieux pour supporter les privations du siège de Paris, il se retira avec sa famille en Bretagne.
Gambetta le nomma alors professeur d'histoire et de géographie à l'École polytechnique, et le fit venir à Bordeaux. Bientôt après, il rentra dans la vie politique, mais sans renoncer à ses autres travaux.
Il fut élu à l'Assemblée nationale par le département de la Seine le 8 février 1871, le 33e sur 43, par 87 868 voix sur 328 970 votants.
Il prit place à gauche, et vota constamment avec les républicains modérés, par exemple Contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, Pour la dissolution, Contre la chute de Thiers au 24 mai lors de la Semaine sanglante, Contre le septennat, la loi des maires et l'état de siège, Pour l'amendement Wallon et celui de Duprat, qui demandait que le futur Sénat soit nommé au suffrage universel, et Pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Lors du renouvellement des conseils généraux, il fut nommé le 15 octobre 1871 membre du conseil général pour le canton de Saint-Denis, et cette assemblée le choisit pour son vice-président.
Dans la séance du 30 décembre 1871, il fut élu, en remplacement de Villemain, membre de l'Académie française malgré l'opposition réitérée de Mgr Dupanloup, qui voulut, avec éclat, démissionner de son fauteuil plutôt que de le recevoir.
À l'Assemblée nationale, Littré, éloquent seulement la plume à la main, ne prit aucune part aux débats parlementaires, et ne parut jamais à la tribune.
Mais il n'en fut pas moins très assidu aux séances. Tous les arrangements de ma vie, a-t-il dit en parlant de l'année 1872, pour me procurer la plus grande somme de temps disponible étaient bouleversés. Membre de l'Assemblée nationale, j'assistais régulièrement aux séances.
N'ayant pu prendre résidence à Versailles, à cause de mes livres et de tout ce qu'à Paris j'avais sous la main, j'étais obligé de faire chaque jour le voyage. De la sorte, le milieu des journées m'était enlevé tout entier ; il ne me restait que les matinées, les nuits, les dimanches et les vacances de l'Assemblée.
Ces heures dérobées aux devoirs publics, on imaginera sans peine avec quel soin jaloux je les employai, et combien je me réjouis quand je vis qu'elles me suffisaient. »
Au mois d'avril 1873, Littré, qui avait fait adhésion à la République conservatrice, protesta dans une lettre adressée au Temps contre la candidature radicale de Barodet en remplacement de Sauvage décédé, candidature approuvée par de nombreux députés simplement pour protester contre la loi qui avait enlevé à Lyon ses franchises municipales, et à Barodet son mandat de maire.
Barodet fut néanmoins élu.
Son Dictionnaire de la langue française fut finalement achevé en fin 1872.
Une interprétation sûre y est donnée de l'usage de chaque mot, fondée sur les divers sens qu'il eut dans le passé et étayée d'exemples tirés des œuvres d'auteurs anciens ou modernes.
Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnèrent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France à la loge La Clémente amitié, et une grande publicité au discours que Littré prononça le jour de son initiation.
Il fut reçu en même temps que Jules Ferry et Grégoire Wyrouboff. Le 15 décembre 1875 Littré fut élu par l'Assemblée nationale sénateur inamovible, le 52e sur 75, par 343 voix sur 676 votants. Il siégea à la Chambre haute dans les rangs de la gauche modérée.
Il vota Contre la dissolution de la Chambre en 1877, se montra, lors de la Crise du 16 mai, l'adversaire du gouvernement qui en fut issu, puis le partisan du ministère Dufaure, et favorable à la plus large tolérance en matière religieuse. Il s'abstint volontairement lors du scrutin sur la nouvelle loi au sujet de l'enseignement supérieur.
Il continua à rédiger des articles, et les plus remarquables de ces productions au cours de ces années furent ses écrits politiques où il dévoilait et attaquait l'entente des Orléanistes et des Légitimistes et se prononçait en faveur de la république.
Il fit rééditer un grand nombre de ses anciens articles et de ses anciens ouvrages, entre autres Conservation, révolution et positivisme de 1852, qu'il réimprima mot pour mot, y joignant une renonciation formelle et catégorique à beaucoup de doctrines comtistes qu'il contenait et une petite brochure Pour la dernière fois, où il maintenait sa conviction inaltérable dans le matérialisme, et où il se livra à un de ses rares épanchements intimes.
Il y répond avec beaucoup de tact et de simplicité aux sollicitations religieuses qui l'ont touché, sans chercher à blesser les convictions qu'il ne partage pas, affirmant qu'il n'éprouve ni le désir de croire, ni l'angoisse de quelques incrédules.
"Je me suis interrogé en vain, je n'éprouve rien de ce qu'ils ont éprouvé. [...] je suis sans regret d'être en dehors de ces croyances, et ne puis découvrir en moi aucun désir d'y rentrer."

Conversion

Quand sa femme et fille, ferventes catholiques, se rendirent compte que le vieil homme n'avait plus longtemps à vivre, elles s'efforcèrent de le convertir. Il avait eu pendant longtemps des entretiens avec le père Millériot, célèbre controversiste, et il avait été très affligé de sa mort.
Cependant, grâce à l'abbé Henri Huvelin, père spirituel de Charles de Foucauld, Littré se convertit peu avant sa mort1 mais il ne reçut apparemment pas le baptême. Sa femme lui fit donner des funérailles catholiques.
Il fut enterré au cimetière du Montparnasse. Suivant sa volonté expresse, aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe.
Le lycée public d'Avranches s'appelle lycée polyvalent Émile-Littré pour rappeler les origines de la famille du grand homme.

Å’uvres

Traductions

Traduction et édition des Œuvres d'Hippocrate (1839-1861) ;
Traduction de la Vie de Jésus de David Strauss (1839-1840), où il expose dans la préface sa doctrine, substituant l'ordre surnaturel à un autre idéal, celui de l'Humanité ;
Traduction et édition de l'Histoire naturelle de Pline (1848-1850) ;
Traduction du Manuel de physiologie (Handbuch der Physiologie) de Müller (1851), où il ajouta une préface philosophique, assignant à la physiologie son vrai rôle dans l'ordre des sciences ;

Dictionnaires

Reprise du Dictionnaire de médecine, de chirurgie, etc. de Nysten (1855) ;
Histoire de la langue française (participation à la rédaction des tomes 21 à 23 (1862) ;
Dictionnaire de la langue française (Le Littré) (1863-1872) ; 2e édition revue et augmentée (1873-1877) ;
Comment j'ai fait mon dictionnaire de la langue française, 1880
Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l'usage (1880)2.
Écrits philosophiques [modifier]
Analyse raisonnée du cours de philosophie positiviste d'Auguste Comte (1845) ;
Application de la philosophie positive au gouvernement (1849) ;
Conservation, révolution et positivisme (1852) ;
Paroles de la philosophie positive (1859) ;
Auguste Comte et la philosophie positive (1863) ;
La Science au point de vue philosophique (1873) ;
Fragments de philosophie et de sociologie contemporaine (1876) ;
Pour la dernière fois.
Collaboration à des journaux
L'Expérience, journal médical qu'il créa en 1837 avec Dezeimeris ;
Le National ;
La Revue des deux mondes ;
Le Journal des débats ;
Revue germanique ;
Remise en ordre des Å’uvres politiques d'Armand Carrel (1854-1858).



Hommage dans le figaro :

Qui êtes-vous monsieur Littré ?
EN 1863, lorsque paraît le premier volume de son Dictionnaire de la langue française, Émile Littré a soixante-deux ans. Philosophe, linguiste, traducteur, publiciste, ancien interne des hôpitaux de Paris, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1839, ce forçat du travail de l’esprit est l’un des personnages les plus éduqués de son temps. Pour tous, il fait figure d’«homme du siècle », comme Émile Zola l’écrira avec passion en première page du Figaro au lendemain de sa mort, louant « ses grands travaux de logicien impeccable, la rectitude de sa méthode, l’unité et la clarté de son oeuvre, la modestie et la simplicité du travailleur que la passion de la vérité attache à la terre, le progrès réel déterminé par chacun de ses ouvrages ». L’admiration dont jouit Émile Littré est presque unanime, et pas seulement française. Son Dictionnaire, qui paraît simultanément à Paris, Londres et Leipzig, lui vaut la considération de toute l’Europe lettrée. Partout on s’accorde pour reconnaître et célébrer la science et la méthode, la rigueur et la vigueur de cet « incroyable Monsieur Littré », dont seule l’Académie française, excitée par Mgr Dupanloup, n’a pas voulu voir le génie.
Ami des esprits éclairés
C’est que l’auteur d’une traduction des oeuvres d’Hippocrate en dix volumes ne croit pas en Dieu et qu’il n’y a jamais cru. Né à Paris, le 1er février 1801, dans une famille modeste et farouchement républicaine, il a été inscrit sur les registres d’état civil de la mairie du Ve arrondissement sous les prénoms de Maximilien, Paul et Émile, en hommage à la fois à Rousseau et à Robespierre. Michel-François, son père, est né à Avranches, dans une Normandie pleine de vaches débonnaires et de pommiers en fleurs. Enrôlé comme sergent dans l’infanterie de marine, Michel-François Littré a sillonné des mers lointaines avant de devenir contrôleur des Droits-Réunis dans l’administration des finances à Paris. Grand lecteur de l’Encyclopédie, ami des esprits éclairés, il affiche fièrement ses fidélités de jacobin orthodoxe. Entre Thermidor et Brumaire, des convictions républicaines si extrêmes vous exposaient à tous les dangers. C’est ainsi que le père de son épouse a été assassiné par des enragés royalistes de la Compagnie de Jéhu. Penchés sur le berceau du petit Maximilien, Paul, Émile au milieu de l’hiver 1801, Michel-François et Sophie Littré s’accordent naturellement pour réserver à leur fils premier-né l’éducation complète d’un bon républicain en lui inculquant l’horreur de « la tyrannie des prêtres, des nobles et des rois ». Ainsi Émile Littré est-il né républicain sous Bonaparte. On sait peu de choses sur son enfance, sinon qu’elle s’est déroulée dans une petit appartement de l’actuelle rue Champollion, à l’ombre de l’antique Sorbonne. Son père possédait une riche bibliothèque qui lui donna accès à un monde de connaissance étendu jusqu’au sanskrit, la langue indo-européenne dans laquelle furent écrits les grands textes brahmaniques de l’Inde. Inscrit au collège royal Louis-le-Grand, où il a fait la connaissance de Louis Hachette, Émile Littré reçoit l’éducation complète d’un humaniste et d’un enfant des Lumières : latin, grec, français, histoire, sciences et mathématiques. Sa mémoire étonne ses professeurs. À seize ans, il est couronné par le premier prix de discours français lors du concours général. Passionné par les questions d’étymologie, Émile Littré lit aussi l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien.
Refus d’un cloisonnement des savoirs
À sa sortie de Louis-le-Grand, il songe à entrer à l’École polytechnique. Il étudie l’algèbre et la géométrie mais ne présentera jamais le concours. Secrétaire particulier du comte Pierre Daru
pendant quelques mois, Émile Littré est tenté par l’École des chartes, mais s’inscrit finalement à la faculté de médecine. En décembre 1824, il est reçu au concours d’externat, puis à l’internat quelques mois plus tard. Son apprentissage se fait dans les grands hôpitaux parisiens : La Charité, les Vénériens, les Enfants-Malades. Parallèlement, il donne des cours de latin et de grec pour subvenir à ses besoins et commence à écrire dans les journaux. C’est à cette époque qu’un éditeur lui propose de s’atteler à une traduction inédite des oeuvres d’Hippocrate. Lors de la révolution de 1830, le jeune Littré est du côté des insurgés. « Je n’hésitai pas à me jeter dans l’insurrection. Grave décision. C’est que j’y avais songé longtemps à l’avance et avais pris fermement mon parti. » À quoi rêve Littré ? À la fin de l’année 1830, alors que s’achèvent sept années d’internat, il renonce à présenter sa thèse.
Ce grand médecin ne sera jamais docteur. Littré a résolument opté pour l’écriture. Dans Le National, grand quotidien libéral et républicain fondé à cette époque, il va pouvoir faire montre de ses dons. Il a trente ans et des poussières, il apparaît déjà comme un des plus grands érudits de son époque. Refusant le cloisonnement des savoirs, Émile Littré s’intéresse à tout : la politique, la médecine, l’histoire ancienne. Il apprend l’arabe et se passionne pour le Moyen Âge. En 1840, sa rencontre avec Auguste Comte est décisive. Dans ses articles et dans ses livres, il devient le vulgarisateur de la pensée du maître. Leur ambition est de faire de l’histoire des progrès de l’esprit humain une science associée à la politique, la psychologie, la morale et l’esthétique dans une synthèse inédite : le positivisme. À la même époque, Louis Hachette suggère à Émile Littré d’écrire un Dictionnaire étymologique de la langue française. Littré a quarante ans. Il est l’ambassadeur du positivisme dans le grand monde. Dans le salon de la comtesse d’Argoult, il s’est lié avec Balzac, Hugo, Lamartine et Sainte-Beuve. Son activité intellectuelle est intense. À la Revue des Deux Mondes, il donne une traduction du premier chant de L’Iliade en vers français du XIIIe siècle, chez Nisard, il publie une traduction de L’Histoire naturelle de Pline. Mais au lendemain de la Révolution de 1848 et après l’accession au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte, l’évolution d’Auguste Comte l’embarrasse. Au-delà d’une philosophie, c’est une religion que veut imposer son maître. Pire encore, il soutient le césarisme du prince-président devenu empereur des Français en 1852. En janvier 1853, Littré claque la porte de la Société positiviste de la rue Monsieur-le-Prince. Pendant vingt ans, la rédaction du grand oeuvre promis à Louis Hachette va rester la grande affaire de sa vie. Depuis 1840, son travail a considérablement avancé. Ce n’est plus simplement à un dictionnaire étymologique mais à un vaste Dictionnaire de la langue française que songe Littré. Un travail auquel il veut se consacrer seul, refusant les coauteurs. Son éditeur ne parviendra jamais à lui imposer que des secrétaires pour les relectures.
Austère, intègre et timide
Début 1863, après la parution des premiers fascicules, le public lettré fait un triomphe à Littré.
Mais il faut presque dix ans au philosophe pour mener son travail à bout et voir les 4768 pages de son lexique réunies en quatre forts volumes à reliure noire. Entre-temps, le Second Empire s’est effondré. Couvert de gloire, Émile Littré est l’un des grands hommes de la IIIe République nouvellement proclamée. Quinze mille exemplaires de son dictionnaire se sont vendus en quelques mois. Élu député de la Seine, Littré siège à l’Assemblée nationale où il soutient la politique de Thiers. Le 20 décembre 1871, il est élu à l’Académie française ; le 8 juillet 1875, il est reçu avec Jules Ferry à la loge Clémente Amitié du Grand Orient de France. Austère, intègre et timide, ce « saint laïque » est encombré par tant de gloire. Homme de cabinet, il déteste prendre la parole en public et garde un très mauvais souvenir de l’unique cours d’histoire qu’il a donné à l’École polytechnique, le 1er février 1871, jour de son soixante-dixième anniversaire. Cet homme qui juge que le centre de gravité politique de la France est « légèrement à gauche du centre » a refusé de devenir ministre mais se réjouit de son élection sénatoriale, le 16 décembre 1875. Dans une lettre adressée à Gustave Flaubert, George Sand crie son enchantement : « Comment ? Littré sénateur ? C’est à n’y pas croire, quand on sait ce que c’est que la Chambre.» Défenseur acharné de l’objectivité scientifique, demeuré positiviste malgré sa rupture avec Auguste Comte, Émile Littré publie encore une traduction de L’Enfer de Dante en vieux français (1879) et un recueil d’essais consacrés à l’établissement de la IIIe République (1880). Il meurt à Paris, le 2 juin 1881 à l’aube.



Lien

http://youtu.be/KzsfCG6487I Comment j'aui fait mon dictionnaire par Littré INA


http://youtu.be/veSx-fTSs_Q Muriel Robin Le dictionnaire


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Posté le : 02/06/2013 13:05
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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