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Joséphine de Beauharnais
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Le 23 juin 1763 naît Joséphine de Beauharnais,

de son vrai nom, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, aux Trois-Îlets en Martinique et décédée le 29 mai 1814 au château de Malmaison à Rueil-Malmaison, fut la première épouse de l’empereur Napoléon Ier de 1796 à 1809 et impératrice des Français et reine d’Italie de 1804 à 1809.

Sa vie

Elle est issue d'une famille de riches colons installés à la Martinique. Marie Josèphe est la fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose Claire des Vergers de Sannois. La famille exploite une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de trois cents esclaves africains.
Marie-Josèphe-Rose est née le 23 juin 1763 aux Trois-Îlets, près de Fort-Royal qui deviendra plus tard Fort-de-France à la Martinique.
Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance aux Trois-Îlets. Suivant une tradition bien établie en France, elle reçoit le prénom de Marie de sa marraine Marie Françoise Boureau de la Chevalerie, sa grand mère paternelle, et le prénom Josèphe de son parrain Joseph des Vergers de Sannois son grand père maternel. Son troisième prénom, Rose, qui sera son prénom usuel jusqu'à son union avec Napoléon Bonaparte, est également un des prénoms de sa mère.
Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir.
Les Almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768. Sa fille, la reine Hortense continuera à maintenir cette fiction.
Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Désirée, la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie, la soeur de Josèphine.
Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir, emportée par la tuberculose.
Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose qui quitte son île natale pour l'épouser le 13 décembre 1779 à Noisy-le-Grand.
Le mariage de Rose et d'Alexandre ne sera pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune constituée de trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves.
Le couple se sépara dans des conditions difficiles en décembre 1785. Rose ira alors trouver refuge à l'abbaye de Penthemont où elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de très bonne famille, il y a là Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc. que leurs familles ont placées ici.
Quand elle en sortira, elle ira s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suivra les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny.
En 1788, elle retournera à la Martinique voir si elle peut améliorer sa situation qui reste très préoccupante.
Mais la Révolution qui éclate en 1789, et touche l'île à partir de 1790, l'incite à regagner la France fin 1790 et Paris où son mari occupe maintenant la situation très en vue mais dangereuse de président de l'Assemblée constituante.
Cependant, le couple donna naissance à deux enfants :
-Eugène-Rose (1781-1824), vice-roi d'Italie, il épousa en 1806 Augusta-Amélie de Bavière (1788-1851), et fut à l'origine des ducs de Leuchtenberg dont plusieurs descendants épousèrent des monarques européens.
-Hortense Eugénie Cécile (1783-1837), qui épousa en 1802 un frère de Napoléon Louis Bonaparte, plus tard roi de Hollande, et fut la mère de Napoléon III et du duc de Morny.

La Révolution

Son mari est élu député aux États généraux en 1789, et ensuite président de l'Assemblée constituante de la Révolution française, le 18 juin 1791, au moment de la fuite à Varennes, où il joue un rôle de premier plan.
En septembre, la Constituante se dissout et Alexandre doit regagner les rangs de l'armée du Rhin où il ne manifestera pas de grandes capacités.
Après la chute de Mayence en juillet 1793, chute qu'on lui attribue, il regagne son fief de la Ferté-Aurain avant d'être arrêté en mars 1794 sur l'ordre du Comité de sûreté générale et emprisonné à la prison des Carmes.
Il sera guillotiné le 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre (Thermidor).
C'est presque par miracle que sa femme évitera l'échafaud tant elle s'était, assez naïvement exposée pour sauver des royalistes, bien qu'elle ait mis son fils Eugène en apprentissage chez un menuisier pour faire peuple.
Emprisonnée elle aussi à la prison des Carmes le 21 avril, c'est à dire le 2 floréal, Joséphine en sortit le 6 août 1794, le 19 thermidor an II, peut-être grâce à l'intervention de Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay et pour l'heure épouse de Tallien.
À sa sortie de prison, sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode. Elle est alors tellement pauvre qu'on la dispense, comme les autres, lors des soirées, d'apporter son pain comme cela se faisait alors.
Malgré sa pauvreté, la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant probablement de ses charmes.
Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre grâce à Barras.
À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ».
Nouant une grande amitié avec Thérésa Tallien, elle passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras dont elle était éprise mais qui était déjà marié.
Elle est alors une femme entretenue. Mais Barras, se détachant d'elle, cherche à s'en débarrasser et lui présente un officier en disponibilité, Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le monde.
La veuve Beauharnais accepte ce mariage sans amour de sa part, mais convaincue des capacités de son époux à se tailler une place dans les sphères les plus hautes du pouvoir. Celui-ci, très épris, jaloux et possessif, transforme le deuxième prénom de sa promise, Josèphe, en Joséphine pour ne pas avoir à prononcer un prénom prononcé par les amants de sa femme.
Joséphine épouse civilement Napoléon Bonaparte le 8 mars 1796 à Paris.
Il a vingt-sept ans, elle en a officiellement six de plus. Les deux époux trichent tous les deux sur leur âge. Le surlendemain, Bonaparte, qui a été nommé par Barras général en chef de l'armée d'Italie, part prendre son commandement.
Joséphine, qui reste à Paris quelques mois, va traficoter en tirant de substantiels revenus sur des marchés de fournitures plutôt douteux avec l'armée, afin de subvenir à ses goûts luxueux.
L'entente avec sa belle-famille est des plus mauvaises ; la sœur préférée de Napoléon, Pauline, qui a le même âge qu'Hortense, l'appelle « la vieille ». Mais surtout Napoléon ne l'a pas encore présentée à sa mère, qui, pour le moment, habite Marseille.
Leur vie de couple sera orageuse sous le Directoire, à cause des infidélités chroniques de Joséphine, surtout avec le capitaine de hussards Hippolyte Charles.
Pendant plusieurs mois elle refuse de quitter Paris pour suivre Napoléon, qui a entrepris la première campagne d'Italie.
Par la suite, la situation s’inversera, Napoléon ne répugnant pas à prendre des maîtresses dans l'entourage de son épouse, et Joséphine, qui ne l'ignorait pas, devant subir la présence de ses rivales.


Épouse du Premier Consul puis impératrice

C'est dans la maison de Joséphine, rue Chantereine, qu'après la campagne d'Égypte, se prépara le coup d'État du 18 brumaire qui mena au Consulat.
Joséphine y aura une part prépondérante, au même titre que Lucien Bonaparte et Joachim Murat.
Napoléon sera nommé Premier Consul en décembre 1799, Cambacérès sera le second, chargé du juridique et Lebrun le troisième, les finances.
Mais c'est à la Malmaison, domaine qu'elle avait acheté pendant la campagne d'Égypte que Bonaparte va rapidement remettre la France dans le « droit chemin » : créant la Banque de France, rétablissant l'esclavage dans les colonies en 1802, instaurant l'ordre de la Légion d'honneur, avant d'être nommé consul à vie.
L'Empire s'annonce et, dès lors, Joséphine, qui ne peut avoir d'enfant, va tenter de régler le problème dynastique qui va se poser en mariant sa fille à son beau-frère Louis Bonaparte.
Effectivement, en 1802, Hortense aura un premier fils, mais Louis refusera avec obstination que son frère ainé l'adopte, conduisant ainsi à la répudiation de sa belle-mère quelques années plus tard.
En tant qu'épouse du Premier Consul puis impératrice, elle assume ses fonctions de « première dame » avec une aisance qui charme ses invités, appréciant peu le titre de « consulesse ».

Couronnement de Joséphine

Le 18 mai 1804, le Sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant Napoléon empereur héréditaire des Français.
Royaliste dans l'âme, Joséphine suppliera Napoléon de renoncer au trône « Je t'en prie, Napoléon, ne te fais pas roi ! », paroles peut-être aussi motivées par sa stérilité supposée.
Après avoir épousé religieusement et discrètement Joséphine le 30 octobre au palais des Tuileries, Joséphine avait habilement profité de la présence du pape Pie VII pour glisser qu'ils n'étaient pas mariés religieusement, celui qui va s’appeler désormais Napoléon Ier est - le 2 décembre 1804 - sacré empereur en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris.
C’est lui-même qui posa la couronne impériale sur la tête de son épouse Joséphine et qui la proclama impératrice.

Le divorce


Joséphine ayant déjà deux enfants, Napoléon croyait être stérile, jusqu’au jour où une dame du palais de sa femme lui donna un fils, le comte Léon, et sa jolie maîtresse polonaise, la comtesse Marie Walewska, un autre.
Son frère refusant de lui laisser adopter ses fils, malgré son attachement à Joséphine il se décida alors à répudier son épouse pour asseoir son pouvoir en fondant une dynastie.
Le divorce fut signé le 15 décembre et prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809, et le mariage religieux fut annulé début 1810, par l'Officialité de Paris. Napoléon permit néanmoins à Joséphine de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre faisant Joséphine duchesse de Navarre près d'Évreux.

L'impératrice Joséphine reçoit à la Malmaison la visite du Tsar Alexandre Ier, à qui elle recommande ses enfants, le prince Eugène, la reine Hortense et ses fils Napoléon-Louis et Louis-Napoléon.
Joséphine se retira au château de Navarre pendant deux ans puis au château de Malmaison qu'elle avait acheté en 1799 et où toutes les têtes couronnées d'Europe, vainqueurs, défilèrent au printemps 1814.
La veille de sa mort, elle faisait encore visiter son beau domaine à l'empereur de Russie, Alexandre Ier.
Elle meurt des suites d'un refroidissement attrapé sur l'étang de Saint-Cucufa.
Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette, elle possédait des centaines de robes, elle continua après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon.
En dix ans il lui donna plus de trente millions.
Malgré cela, elle fut en quasi faillite cinq ou six fois et Napoléon, chaque fois, contribua en rechignant à apurer ses comptes.


L'impératrice et la botanique


Passionnée de botanique, elle contribua à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment des plantes d'origine subtropicale dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison.
L'impératrice est à l'origine de la première impulsion quant à l'acclimatation de végétaux exotiques sur la Côte d'Azur.
Elle entreprend une correspondance suivie avec le préfet des Alpes-Maritimes, M.J. Dubouchage et envoie sur la riviera française de nombreuses plantes en provenance de La Malmaison.
Bénéficiant de l’aide de l’État, et étant nostalgique des végétaux exotiques de La Martinique, elle réunit dans les serres de son château de la Malmaison de nombreuses plantes étrangères remarquables.
Joséphine est ainsi à l’origine de l’introduction d’espèces nouvelles dans les Alpes-Maritimes, plantées dans le jardin botanique créé en septembre 1801 dans l’enceinte de l’École centrale du département, quartier Saint-Jean-Baptiste à Nice, sous l’égide de la Société d’agriculture des Alpes-Maritimes.
Ce jardin botanique comprend deux parties dont l’une, d’une surface de 30 perches est destinée « à cultiver et à acclimater des plantes exotiques » et l’autre, d’une surface de 25 perches, comprend une grande serre.
C’est pour avoir souhaité montrer au tsar Alexandre Ier son jardin, vêtue d’une simple robe d’été, qu’elle prit froid et contracta une pneumonie qui devait l’emporter,

Le 29 mai 1814. Elle est inhumée dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.


Postérité

Si les Bonaparte n'ont jamais été vraiment admis dans le cercle restreint des maisons souveraines, les Beauharnais, par les origines aristocratiques de l'ex-impératrice, mais aussi par leur charme, leur conduite et leur tenue sont, à l'instar d'autres souverains européens, les ancêtres des dynasties actuellement régnantes.
Parmi les petits-enfants de Joséphine, on compte nombre de souverains.
Par sa fille Hortense, elle est la grand-mère de l'empereur Napoléon III.
Par son fils Eugène, marié à la fille du roi de Bavière, ce qui eut été impensable sans l'empire napoléonien, elle est la grand-mère d'une impératrice du Brésil l'impératrice Amélie, d'une reine de Suède la reine Joséphine, d'un prince consort de Portugal le prince Auguste, d'un grand-duc de Russie le grand-duc Maximilien et l'ancêtre par voie féminine de beaucoup de têtes couronnées européennes actuelles familles royales de Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg, Danemark et Grèce.
Nous pouvons également nommer la grande-duchesse de Bade, née Stéphanie de Beauharnais, nièce de son premier mari et adoptée par Napoléon.
Mariée au grand-duc Charles II de Bade en 1806, elle est l'ancêtre des maisons royales de Roumanie et de de Belgique, de Yougoslavie, de Grèce, d'Italie et de la maison grand-ducale de Luxembourg.


la mort et les obsèques de l'impératice sous le règne de Louis XVIII

La terreur
Cette soudaine «maladie», puis la mort de leur mère, ne pouvait manquer de plonger Hortense et Eugène dans le plus grand désarroi.
Cela ne vous aura pas échappé : Hortense et Eugène n'assistèrent pas aux obsèques de leur chère mère.
Certains historiens ont invoqué l'étiquette des Cours ! De quelle Cour veut-on parler ? Il ne pouvait désormais y avoir d'autre Cour en France que celle du roi ! Non, ils furent tout simplement interdits d'obsèques. On leur a fait comprendre que leur présence incommoderait fortement le roi.
Il ne pouvait être question de donner à cette cérémonie un caractère officiel. On ne devait pas porter en terre l'Impératrice Joséphine, mais bien la Beauharnais, ex-épouse de l'Usurpateur. On ne pouvait encore moins y tolérer la présence d'une ex-reine et d'un prince, vice-roi d'Italie, supposé être toujours en exercice.
Le titre de duchesse de Saint-Leu accordé par le roi à Hortense le 20 mai précédent avait un prix !
En les empêchant d'assister aux funérailles de leur mère, on donnait aux souverains étrangers l'argument de leur désistement. Hortense invoquera plus tard dans ses mémoires, sa douleur et celle de son frère pour justifier leur absence et leur repli à Saint-Leu. Certes, ils furent affligés par cette perte cruelle, mais cela ne peut justifier cette retraite précipitée à Saint-Leu.
Car elle fut bien précipitée !
C'est quelques heures SEULEMENT après la mort de leur mère qu'ils quittèrent Malmaison comme nous le rapporte Mlle d'Avrillion qui ayant appris l'horrible nouvelle en ce dimanche 29 mai, quitta Paris pour se précipiter au château de Malmaison : «Au moment où j'entrais par une grille du parc, j'aperçus le prince Eugène, la reine Hortense et ses enfants qui sortaient par une autre, se rendant tous à Saint-Leu.»
Ils ne purent pas même veiller une seule nuit la dépouille de leur pauvre mère qui ne fut pourtant enterrée que quatre jours plus tard ! Qui organisa les obsèques de l'Impératrice ? Sous quelle tutelle avait-on placée Malmaison et son personnel ? Autant de questions auxquelles je n'ai pu trouver de réponses, comme si l'on avait jeté volontairement un voile ténébreux sur cet épisode tragique. Eugène et Hortense adoraient leur mère, et seule une raison impérieuse a pu dicter leur étrange conduite. En réalité, le roi faisait souffler le chaud et le froid.
Ils étaient terrorisés ! Quelques jours auparavant, Hortense, déjà bien contrariée par le mal qui allait emporter sa mère, fut informée par un journal, que son premier fils, Napoléon (1802-1807), décédé en Hollande, et qui reposait dans l'une des chapelles de la cathédrale Notre-Dame de Paris, venait d'être exhumé et ses cendres avaient été placées dans un cimetière communal ! Hortense et Joséphine en furent profondément meurtries. La bonté du nouveau roi n'avait décidément point de bornes.

Enterrement sans titre, ni couronne

L'Impératrice morte, le temps des honneurs était révolu pour les Beauharnais, coupables d'alliance avec l'Usurpateur. Les obsèques elles-mêmes furent de celles que l'on donne à un particulier. Il fut interdit d'apposer couronne et armoiries sur le linceul, ces symboles auraient par trop rappelé le souvenir d'une élévation qui n'avait plus désormais sa raison d'être. Et ces souverains étrangers, ceux qui se trouvaient encore quelques jours auparavant à flatter et à rassurer Joséphine, où étaient-ils ? Et ce bon Alexandre, pourquoi ne suivait-il pas le cortège funèbre de celle dont il se prétendait l'ami ? Il se contenta d'envoyer un détachement de sa Garde impériale et fit savoir «qu'affecté trop profondément de la mort de Sa Majesté, il voulait consacrer les trente-six heures qu'il avait encore à rester à Paris à l'excellent prince Eugène et à sa soeur.» Allons donc !
Le tsar mettra à profit ces trente-six heures pour, sans aucun scrupule, négocier à Eugène la magnifique collection de tableaux de Malmaison. Ces merveilles se trouvent encore aujourd'hui au musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg en Russie ! Sans doute était-ce là, le prix de ses interventions auprès de Louis XVIII. Et monsieur le duc de Polignac dont la vie fut épargnée grâce à Joséphine, n'aurait-il pas montré la plus éclatante preuve de sa reconnaissance en menant au tombeau sa bienfaitrice ? Non, Joséphine morte, leur mission (à leur corps défendant, sans doute) était terminée et ils se feront représenter. Voila tout !

De l'Impératrice Joséphine, il ne saurait plus désormais être question. Son titre donnait la nausée à la famille royale et à ses partisans. On l'a lu plus haut, le Journal des Débats, pour annoncer sa mort, contournera la difficulté en nommant l'Impératrice «La mère du prince Eugène» Pour annoncer sa mort, ce pauvre Eugène lui-même sera «empêché» de nommer sa mère par son titre dans les faire-parts de deuil. Il décidera donc de ne pas les faire imprimer. Un comble, pour un personnage d'un si haut rang ! Il les rédigera lui-même de sa main. Il «omettra» même, tout comme Hortense, aux dires des historiens, de faire parvenir la triste nouvelle à celui qui demeurait leur père adoptif : Napoléon. De mon côté, je préfère croire à l'interception du faire-part par la police, aidé en cela par le service des postes, tant la ficelle est grosse.

Manipulé par Talleyrand, le comte d'Empire Beugnot qui devait à l'Empereur Napoléon sa bonne fortune, se mit aussitôt au service du roi. Voici comment il annonça à son nouveau souverain, deux jours après le décès de l'Impératrice la mort de cette dernière dans son rapport de police quotidien. Ce texte, visiblement, a été écrit pour écarter tous soupçons à venir à l'endroit de la personne du roi, mais aussi à être versé aux archives.
Chaque mot a été savamment choisi.


Rapport de police du 31 mai 1814 par Monsieur le comte Beugnot :

«La mort de Mme de Beauharnais a excité généralement des regrets. Cette femme était née avec de la douceur et quelque chose d'élégant et d'aimable dans les manières et l'esprit. Elle n'était pas sans instruction et sans quelque goût des beaux-arts. Malheureuse à l'excès durant le règne de son mari, elle s'était réfugiée contre ses brutalités et ses dédains dans la culture de la botanique et avait été assez loin dans cette science aimable.
Depuis sa retraite, elle avait fait de Malmaison un séjour enchanteur et riche de trésors de plus d'un genre. Le public était instruit des combats qu'elle livrait pour arracher des victimes à Bonaparte, et lui avait su gré d'avoir embrassé ses genoux pour sauver le duc d'Enghien.
Seule au milieu de ces Corses fastueux, elle parlait la langue des Français et devinait leurs coeurs. La bonne compagnie lui donne des regrets. Le peuple, qui ne veut pas permettre aux personnages un peu fameux de mourir de leur mort naturelle, veut qu'elle ait été empoisonnée. La vérité est que, mal disposée mercredi dernier, lorsque l'empereur de Russie l'honora de sa visite, elle fit des efforts pour accompagner ce prince dans ses jardins et qu'elle a gagné un refroidissement dont elle a été si mal traitée qu'elle a succombé après quatre jours de maladie.
Son fils, le prince Eugène, n'a point fait imprimer de billets de part, mais il en a envoyé à la main de fort modestes et où il a éludé la difficulté de donner des titres à sa mère. Il s'est retiré avec sa soeur dans la terre de Saint-Leu qui appartient à cette dernière.»

Document étonnant n'est-ce pas ! Ce n'est plus un rapport de police, c'est presque une biographie de Joséphine de Beauharnais ! On y dépeint Joséphine comme ayant été la meilleure des femmes, surtout à l'égard de ceux de l'Ancien régime. On y présente Bonaparte comme un homme brutal, dédaigneux et assassin. On y insulte les Corses. On y méprise le peuple. On continue néanmoins de ménager Eugène en lui donnant du prince et enfin, on confirme au roi son obéissance dans l'affaire des faire-parts et son retrait à Saint-Leu pendant la durée des obsèques, avec sa soeur Hortense. Le roi peut être rassuré. Tout s'est déroulé comme prévu !

Dans ce texte odieux, Beugnot se croit autorisé à rapporter l'opinion du peuple qui, écrit-il, croit à un empoisonnement. Il s'agit là d'une manoeuvre et personne ne doit s'y tromper. Que pouvait-il savoir de l'opinion du peuple moins de quarante-huit heures après la mort de l'Impératrice ? Il n'y avait à cette époque, ni radio, ni télévision et aucun journal ne s'est avisé d'y faire la moindre allusion. Beugnot s'est empressé de répondre à une question qui n'était pas encore posée ! La méthode est classique.

Déjà, en 1670, pour annoncer à Monsieur Mons de Ponponne la mort de la duchesse d'Orléans, morte quelques heures après avoir avalé un verre de «chicorée», Hugues de LIONNE, marquis de Fresne, seigneur de Berny et ambassadeur de Louis XIV écrivit : «Sa Majesté est inconsolable, et avec beaucoup de raison; car on ne pouvait faire ici de plus grande perte, de quelque côté qu'on la regarde.
Cependant, comme dans les morts subites des grands princes, le public est pour l'ordinaire fort enclin à soupçonner qu'elles peuvent avoir été précipitées, j'ai fait dresser pour votre information une petite relation de la manière dont cette disgrâce est arrivée, et de ses véritables causes.»
Comme on le voit, les mêmes causes produisent souvent les mêmes «écrits» !*

Liens :

http://youtu.be/ymw5Pg3jwR4 Joséphine
http://youtu.be/W_dthkHw-eg Joséphine
http://youtu.be/BzTwhqxcqzs Joséphine Napoléon

http://youtu.be/I59F1MKWl7U histoire de la malmaison
http://www.ina.fr/video/AFE86000324/a ... r-de-josephine-video.html la malmaison
http://www.ina.fr/video/PA00001274082 ... tite-malmaison-video.html la malmaison
http://youtu.be/9DaBkY-KsVM la malmaison

http://youtu.be/3AuobbShXKI Napoléon 1
http://youtu.be/e8RdVM8vlyY Napoléon 2
http://youtu.be/hYRneaZTwxY Napoléon 3
http://youtu.be/C4w91HxmJ_Y Napoléon 4



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Posté le : 22/06/2013 23:47
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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