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Insurrection du 23 Juin 1848 à Paris (Suite)
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Le 24 juin, dans ma cachette, ne sachant ce qui m'arriverait, j'écrivis ce qui suit :
UN DERNIER MOT PEUT-ÊTRE.

Voici la guerre civile commencée et Paris en état de siège : personne ne peut dire quel sera son sort ; et je puis, moins que tout autre peut-être, prévoir quel sera le mien, moi contre qui l'on a répandu et l'on répand encore tant de calomnies[3], moi contre qui l'on a poussé tant de cris homicides.
Je me hâte donc de laisser deux mots pour la Vérité.
Je n'ai point de haine. Je suis un homme de philanthropie, d'amour et de fraternité.
J'aime l'Humanité ; je suis prêt à me dévouer pour elle ; mais je combats les mauvaises institutions qui la rendent malheureuse.
Je m'intéresse surtout aux prolétaires, parce qu'ils sont les plus nombreux, les plus opprimés, les plus misérables ; et je me dévoue pour eux malgré leur ignorance, leur injustice et leur ingratitude, parce que tous leurs vices sont moins leur faute que le crime de la Société ; et même, plus ils sont vicieux et malheureux, plus je me sens disposé à me dévouer pour eux, parce que ce sont les malades les plus en danger qui ont le plus besoin de médecin, et parce que la maladie se perpétuerait et s'aggraverait si personne ne se dévouait pour la guérir.
Mais je m'intéresse en même temps à toutes les classes sans exception, parce que toutes sont plus ou moins malheureuses, parce que leurs vices à toutes sont le résultat d'une mauvaise organisation sociale, parce que toutes sont victimes des mauvaises institutions.
M'élevant donc aussi haut que possible au-dessus de tous les partis dans l'Humanité, me dégageant de toutes les mauvaises passions humaines, c'est le bonheur de tous les hommes que je désire, surtout le bonheur des faibles, des enfans, des femmes et des vieillards. Je demande que le sort du pauvre soit amélioré, mais je ne demande pas que le sort du riche soit détérioré ; je veux que le Peuple ne soit plus spolié et opprimé, mais je ne veux pas qu'il devienne spoliateur et oppresseur ; je ne veux plus d'oppression ni de spoliation pour personne ; je repousse comme une iniquité ce mot ôte-toi de là que je m'y mette. Si les rôles étaient seulement changés, si les opprimés devenaient oppresseurs, tandis que les oppresseurs deviendraient opprimés, c'est aux nouveaux opprimés de demain que je m'intéresserais contre les nouveaux oppresseurs.
Encore une fois, c'est le bonheur de tous sans exception que je cherche, et personne n'est plus ennemi du désordre et de l'anarchie, plus ami de l'ordre, de l'organisation et de la justice.
La Fraternité a toujours été mon principe, ma boussole et mon guide.
Quarante années d'étude, d'observation et de méditation, et cinq années de travail dans la solitude de l'exil, m'ont confirmé dans ces sentimens.
L'histoire montrant l'Humanité malheureuse partout sur la terre et dans tous les temps, j'en ai recherché la cause, et j'ai acquis la conviction que cette cause était l'individualisme ou l'égoïsme, qui sert de principe et de base à toutes les sociétés civiles.
Par contre, je suis arrivé à cette autre conviction, que le remède au mal ne pouvait se trouver que dans le principe opposé servant de base à la nouvelle organisation sociale, c'est-à-dire dans le Communisme, ou l'association solidaire, ou l'intérêt public et commun, ou la Communauté.
Pour moi, la Communauté doit être basée sur la Fraternité (qui comprend nécessairement l'Égalité et la Liberté), sur l'Éducation, le Travail et la Famille.
Pour moi, la Communauté est l'association la plus parfaite, la plus favorable à la production et à l'abondance, à l'ordre et à la paix, à la concorde et à l'union, au bien-être et au bonheur de tous.
Pour moi, la Communauté est une assurance mutuelle contre tous les désastres, tous les fléaux, tous les malheurs.
Pour moi, la Communauté c'est la République, c'est la Démocratie, c'est le Christianisme dans sa pureté primitive.
Et tous mes écrits (plus de quarante publiés depuis dix ans) prouvent que je n'ai jamais demandé l'établissement du Communisme par la violence, par l'émeute et par la révolution ; qu'au contraire, j'ai toujours combattu la violence sous toutes ses formes ; que je n'ai fait appel qu'à la discussion, à la propagande légale et pacifique, à la persuasion, à la conviction, à l'Opinion publique, au consentement de chacun et à la volonté nationale ; que je me suis attaché surtout à former des hommes et des citoyens en m'efforçant d'instruire et de moraliser le Peuple par la pratique de la fraternité.
S'il y a eu des exagérations, des excès et des abus commis par quelques individus qui prenaient le titre de Communistes, ces excès ont été commis malgré moi ; je les ai toujours combattus ; je me suis même séparé de leurs auteurs en prenant un autre titre, celui de Communiste Icarien.
On a souvent reconnu et l'on reconnaîtra toujours davantage que j'ai rendu un grand service à la société en instruisant et en moralisant une grande partie du Peuple.
Mais quoique la partie du Peuple instruite et moralisée fût plus grande qu'à aucune autre époque, la masse était encore à mes yeux trop ignorante, trop crédule, trop vicieuse et trop facile à égarer (l'expérience ne vient malheureusement que de le trop démontrer) pour que je fusse impatient de voir une Révolution.
Je n'étais pas impatient par une autre raison, c'est que la tête du Parti Républicain me paraissait composée d'hommes trop égoïstes, trop viveurs, trop ambitieux et trop incapables (et l'expérience ne l'a que trop démontré encore) pour faire prospérer une Révolution populaire.
Je préférais que la Révolution n'arrivât que quand la nation serait mieux préparée.
Cependant, comme la misère pouvait faire éclater inopinément cette Révolution, j'avais toujours accepté d'avance, pour ce cas, un Régime transitoire qui durerait plus ou moins longtemps, qui serait tout simplement la République démocratique et sociale, conduisant successivement et progressivement au régime complet de la Fraternité, de l'Egalité et de la Communauté.
Et pour mieux préparer l'expérience sans rien troubler en France, j'avais résolu d'aller fonder une grande Communauté, la Communauté d'Icarie, dans le Texas, en Amérique.
Une masse de généreux Icariens, pacifiques et dévoués comme moi à l'Humanité, avaient adopté ma proposition avec enthousiasme.
Une première avant-garde de 69 était déjà partie et une deuxième se disposait à la rejoindre, lorsqu'éclata comme une bombe la Révolution du 24 Février.
Fidèle à mes principes, complètement désintéressé, sans ambition, je ne demandai rien, ni pour moi, ni pour le Communisme ; je reconnus le Gouvernement provisoire et la République exhortant tous les Icariens à les reconnaître également et à les aider.
Si je l'avais bien voulu, j'aurais pu être membre du Gouvernement provisoire ou occuper quelque autre poste important.
Si j'avais été membre du Gouvernement provisoire, j'ai la conviction que j'aurais tout sauvé.
J'aurais d'abord rassuré complètement sur le Communisme en l'expliquant, en le faisant connaître et apprécier, en l'ajournant pour ne parler que de Démocratie et de République, comme s'il n'avait jamais été question d'autre chose.
J'aurais demandé la réalisation de la République démocratique et sociale, en organisant l'ordre et la paix, en conciliant tous les intérêts, en marchant prudemment et progressivement.
J'aurais tout fait pour rétablir la confiance et le crédit, le commerce l'industrie, l'union et la concorde.
Je suis convaincu que la chose était possible, facile même, avec de la résolution et de la fermeté, jointes à la modération et à la justice.
Je suis convaincu encore que la Bourgeoisie se serait résignée.
Mais le Gouvernement provisoire ne m'a pas appelé ; et les préventions que le National et la Réforme avaient répandues contre le Communisme m'ont paralysé.
D'ailleurs, malgré mes défiances et mes craintes, j'espérais que le Gouvernement sauverait la Révolution et la République.
Comment croire en effet qu'il pourrait montrer tant d'incapacité et faire tant de fautes !
C'est lui, le Gouvernement, c'est le National, c'est la Réforme, ce sont surtout Ledru-Rollin et Lamartine, qui ont tout perdu.
À eux toute la responsabilité des catastrophes ! Que de malédictions leur réserve la Postérité !
Que de fautes commises par les chefs secondaires du Parti Démocrate !...
Enfin, voici la guerre civile avec toutes ses fureurs et toutes ses horreurs .... !
C'est la guerre sociale !
C'est la guerre de la misère, de la faim et du désespoir !
C'est la guerre entre le Peuple et la bourgeoisie,
Et les ouvriers, les travailleurs, les producteurs, ceux qui ont fait la révolution, les républicains les plus dévoués, qui ont montré tant de générosité, à qui l'on a prodigué tant d'éloges, vont être écrasés par la puissance gouvernementale.
Et ce sont des soldats qui vont massacrer des ouvriers leurs frères ! C'est la Garde mobile qui va massacrer ses camarades des barricades !... C'est la Garde républicaine qui va massacrer des républicains !
Quelle confusion ! Quel chaos !
Et quel avenir pour la France ! que de haines, que de divisions, que de misères nouvelles, quel abîme de calamités pour tout le monde !
C'est précisément cet abîme que je voulais éviter à jamais par la réalisation des doctrines de fraternité, d'ordre et de paix.
Et cependant, moi qui suis étranger aux journées de juin, comme à celles de mai et d'avril, je serai peut-être victime ; car une Proclamation du Président de l'Assemblée nationale excite la colère des Gardes nationaux contre les Communistes en dénonçant le Communisme comme étant la cause de l'insurrection, tandis qu'un journal me signale comme étant à la tête des insurgés.
Mais si je succombe sous la violence, je serai victime de l'erreur et de la calomnie.
Je serai martyr pour mes idées régénératrices et pour mon dévouement à l'Humanité.
Et je pardonne d'avance à mes meurtriers ; car ils ne sauront certainement pas qu'ils frapperont un des meilleurs amis des vainqueurs comme des vaincus.
CABET.

OBSERVATION.

Tout ce qui précède devait être publié pendant l'état de siége mais l'état de siége est une chose si horrible que nous avons préféré laisser passer le monstre.
Aujourd'hui qu'il est passé, nous publions notre travail en le complétant, pour dire toute la vérité.
Loin de nous cependant l'intention d'irriter et de blesser ! Nous ne voulons que tirer des leçons utiles.
Nous dirons donc tout ce que nous croyons vrai et instructif ; nous le dirons sur les partis et sur les hommes comme sur les choses ; mais, si nous parlons avec franchise, cette franchise sera vraiment philosophique, sans haine et sans partialité comme sans crainte ; car, qu'on ne l'oublie jamais, serviteur dévoué de l'Humanité, nous ne nous intéressons pas plus au Peuple en général qu'à la Bourgeoisie, pas moins à la Bourgeoisie qu'au Peuple.
Du reste, la chose nous est facile, et nous sommes dans une position exceptionnelle pour être impartial et calme ; puisque nous partons pour Icarie, nous pouvons juger l'insurrection du 23 juin et même la Révolution du 24 février comme s'il s'agissait d'une insurrection et d'une révolution anciennes de quelques milliers d'années à Rome ou en Chine.


Misère.

La Réaction crie partout que c'est la République qui produit la Misère et que la Monarchie ramènerait bientôt les capitaux et l'abondance : mais c'est un mensonge, une calomnie !
La Misère a pour cause le développement de l'industrie dans le monde entier depuis trente à quarante ans, et par suite la diminution toujours croissante du travail et du salaire.
Elle a pour cause aussi la mauvaise organisation Sociale.
Elle est générale en Europe.
Elle a été une des principales causes de la Révolution de février.
Au lieu d'être l'effet de la République, elle en a été la cause.
La République en aurait été le remède si elle avait été bien conduite, si elle avait été une vraie République, une République démocratique et sociale.
Si la misère n'a pas disparu, c'est la faute du Gouvernement provisoire et de la Réaction.
La victoire de la Réaction l'a beaucoup augmentée par les fusillades, par la canonnade, par le bombardement, par la tuerie, par les arrestations, par la dissolution des Ateliers nationaux, par l'état de siège, etc.
Que de veuves et d'orphelins ! Que d'ouvriers et de petits boutiquiers ruinés ! Que de locataires dans l'impossibilité de payer leurs loyers, et que de propriétaires dans l'impossibilité de payer leurs impôts ! Que d'ouvriers quittent leurs quartiers pour fuir les dénonciations ! Que de riches fuient Paris et ses dangers ! Que de Provinciaux en retirent leurs enfans ! Que de boutiques, de magasins, d'ateliers, fermés ou qui vont se fermer tous les jours !
Nous le prédisons depuis plusieurs années, et notre prédiction ne se réalise que trop, il n'y aura bientôt pas une maison de commerce ou d'industrie qui ne succombe sous la misère générale.
Il n'y aura bientôt peut-être pas un jeune homme de science ou d'art, pas un ouvrier de l'intelligence ou des bras, qui ne soit réduit à s'écrier : « Mourir en combattant, puisqu'on ne peut plus vivre en travaillant ! »
Mais le remède :

Le Remède ?

Le grand mal, le mal principal, il ne faut pas se le dissimuler, c'est la Misère.
C'est donc la Misère qu'il faut faire disparaître.
Mais comment faire disparaître la Misère ?
Ce n'est ni l'Henriquinquisme, ni le Bonapartisme, ni la Régence, ni une République bourgeoise ou châtrée, ni surtout l'invasion étrangère, qui pourra ramener l'oubli du passé, la concorde, l'union, la fraternité, la confiance, le crédit, le travail, l'abondance et la satisfaction générale ; et la chose est trop manifeste pour qu'il faille la démontrer.
Il faut s'arrêter dans la funeste voie de la Réaction, même revenir sur ses pas, accepter franchement la Révolution et la République démocratique et sociale, et commencer par une AMNISTIE générale et sans exception.
Il faut dissoudre l'Assemblée, après avoir établi pour un temps suffisant un Directeur ou une Dictature qui puisse obtenir la confiance universelle, et qui s'occuperait principalement à réconcilier les Partis, à ranimer le travail et à assurer toutes les existences.
Il faut réorganiser impartialement la Garde nationale, appeler une nouvelle Assemblée constituante qui puisse représenter véritablement la Nation…
Il faut… Mais c'est un rêve nous crie-t-on !… C'est impossible !… La Réaction n'y consentira jamais !… Dans ses habitudes de vanité, d'orgueil, de suprématie, de commandement et de privilège, elle ne peut supporter ni Égalité, ni Fraternité !… Elle veut marcher en avant, consommer la contre-révolution, brider, bâillonner, garrotter le Peuple bien plus qu'auparavant et perpétuer pour lui l'état de siège, préférant le despotisme et les Cosaques ou les Bédouins à la Démocratie !…
Eh bien alors, nous avons l'âme navrée, déchirée, désespérée… Nous n'apercevons dans l'avenir que divisions, haîne, désirs de vengeance, ruines, guerres, invasions peut-être, insurrections et révolutions… Quel hiver pour le pauvre prolétaire… ! Avant deux mois peut-être la banqueroute sera générale ; car personne ne recevant, personne ne pourra payer ; l'industrie va se désorganiser, se rouiller et se perdre ; le commerce extérieur va se déplacer et s'anéantir…
Oui, nous marchons à une dissolution de la Société, à un cataclysme social…
Et nous le répétons, nous en sommes navré, dans l'intérêt de la Bourgeoisie comme dans l'intérêt du Peuple, parce que, quoique nous intéressant davantage au Peuple, qui se trouve actuellement plus malheureux, nous nous intéressons bien vivement aussi aux autres classes, dans lesquelles nous avons pris l'habitude de ne voir que des Français, des hommes et des frères, dont tous les égaremens, toutes les passions, tous les vices, tous les excès, sont, comme ceux du Peuple, le résultat de l'Organisation sociale.
Nous sommes tous presque également victimes de la confusion, des malentendus, d'une sorte de vertige !
Et la Bourgeoisie est peut-être plus menacée que le Peuple ; car le Peuple est plus nombreux et plus fort ; on a beau massacrer des Ouvriers, on ne tue pas le Peuple ; et les Travailleurs sont bien autrement habitués et endurcis aux privations et aux souffrances que la Bourgeoisie et l'Aristocratie……
Quelque peu d'espérance que nous puissions avoir de faire écouter nos vœux, nous ne cesserons donc pas de répéter au nom du salut de tous : Amnistie, Amnistie, Réconciliation et Fraternité !
Paris, le 25 octobre 1848.
CABET.

Liens :
http://youtu.be/EFay8KW8GFI chansons Journées de Juin 1848
http://youtu.be/Ca7pvRFP7Os révolution en Février
http://youtu.be/DDYfFu7k0Mw La France début Juin 1848

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Posté le : 23/06/2013 09:04
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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