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De Montpellier
Niveau : 63; EXP : 93 HP : 629 / 1573 MP : 3166 / 56993
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Le 4 aout 1810 naît Georges Maurice de Guérin, à Andillac au château du Cayla.
Poète et écrivain français, issu de vieille famille languedocienne, il passa près de Gaillac, au château du Cayla, une enfance retirée dans une famille désargentée, triste mais aimante, dont il restera toujours un peu prisonnier. On sait très peu de choses sur la courte vie de Maurice de Guérin. Un lien particulièrement fort l'unit à sa sœur Eugénie, substitut de la mère très tôt disparue. L'enfant timide, inquiet, imaginatif, épanouit sa sensibilité dans le culte païen de la nature, mais, parallèlement, se voit encouragé dans son penchant vers la vie religieuse. La timidité, la passivité, l'irrésolution de son caractère subissent l'heureuse influence de la forte personnalité de sa sœur Eugénie, dont la tendresse et l'autorité remplacent celles d'une mère disparue très tôt et lui seront précieuses sa vie durant. Des études brillantes et très remarquées au petit séminaire de Toulouse, puis à Paris au collège Stanislas où il rencontre Barbey D'Aurevilly correspond à une poussée d'indépendance qui lui ouvre les portes de la petite congrégation de Lamennais en Bretagne, à la Chênaie. Avant qu'il ne rompe définitivement avec les autorités ecclésiastiques, Guérin y passera un court séjour consacré à l'étude et à la méditation spirituelle. Il se laisse séduire un moment par le rêve américain ou par la douceur d'aimer. Et déchiré, doutant de sa foi, il se retire neuf mois de l'hiver 1832 à septembre 1833 à la Chesnaie, parmi les disciples de Lamennais : là , il renonce à la vie religieuse, mais s'enrichit dans cette nouvelle alliance avec la nature. La parenthèse bretonne, prolongée par un séjour de trois mois, aura du moins renouvelé sous d'autres cieux et précisé une expérience de fusion avec la nature dont le caractère mystique se révèle de plus en plus difficile à concilier avec l'orthodoxie des dogmes chrétiens.
Il est contemporain de Lamartine, de Victor Hugo, et de Jules Barbey d'Aurevilly, dont il fut l'ami, Maurice de Guérin est l'auteur du Centaure, de la Bacchante et de nombreux poèmes qui se situent dans l'histoire littéraire à la charnière du romantisme religieux de Chateaubriand et de la "modernité poétique" de Baudelaire et Mallarmé. Son journal, Le Cahier Vert traduit notamment ses interrogations sur sa destinée d'homme et d'écrivain. Le Centaure révèle de lui sa jeunesse inquiète et ardente, sans refuge contre une errance perpétuelle de l'esprit, sans abri contre "le souffle de la nuit".
De retour à Paris, il vit péniblement de cours et de journalisme, perd son amie Marie de La Morvonnais en 1835, mais découvre dans la solitude un espace intérieur qui lui paraît s'harmoniser avec la vie universelle et qu'il exprimera dans ses poèmes en prose. Cependant, c'est aussi l'époque des retrouvailles avec Barbey, de la vie mondaine et brillante. Rompant avec ses habitudes et ses goûts ordinaires, Maurice de Guérin mène à Paris cinq années de vie brillante mondaine. La tuberculose dont il était atteint interrompit, dans la foi retrouvée, cette courte vie faite de fièvres, d'incertitudes, de combats intimes, quelques mois seulement après son mariage avec une jeune Indienne de Batavia, Caroline de Gervain. Mais atteint de ce mal incurable, il revient au Cayla peu de temps après son mariage avec la jeune Caroline de Gervain, retrouvant, aux approches de la mort, la ferveur passée de ses sentiments religieux.
C'est là qu'il décède le 19 juillet 1839.
Hommages posthumes
L'hommage posthume qui lui fut rendu par des auteurs tels que George Sand et Sainte-Beuve atteste la qualité d'une œuvre méconnue, mais qui n'en fut pas moins célébrée pour son romantisme exalté. Un de ses poèmes est cité par François Mauriac en exergue de son roman Le Mystère Frontenac. L'abbé Arthur Mugnier confie à son journal son admiration pour ce poète.
Ses origines :
La famille Guerin en Albigeois est originaire d'Auvergne. Noble Pierre de Guerin, seigneur de Senthies et de Rhinodes, s'établit en Albigeois vers 1540. Il fit son testament en faveur de Jean, son fils, le 29 mars 1578 et mourut dans son château de Laval la même année. Il avait épousé le 4 mars 1553 Isabeau de Lisle, fille de Raimond de Lisle, seigneur de la Valette, dont il eut entre autres : Jean de Guerin, seigneur de Senties, capitaine d'une compagnie de gens à pied qu'il commanda avec succès contre les ennemis du roi, défendit aussi le bourg de Loubers suivant une attestation des jurats de cette ville du 10 avril 1590. Il commanda à Andillac qui étaient ordonnées dès le 25 août 1588, fit son testament le 31 octobre 1603 et mourut dans son château du Cayla. Il avait épousé par contrat le 17 avril 1583 Jeanne de la Peyre, fille d'Antoine de la Peyre, gouverneur du Puy Cely, dont il eut : Georges de Guerin, seigneur de Senties et de Cayla. Il fit son testament le 11 novembre 1642, après avoir été marié par son père le 25 août 1613 à Fleurette de Verdun. Il eut au moins trois enfants : Guillaume de Guerin, seigneur de Cayla et de Senties, maintenu dans la noblesse, avec ses frères, par M. de Bezons, intendant du Languedoc, le 26 novembre 1668. Jean de Guerin George de Guerin Maurice de Guérin est descendant de cette famille.
Å’uvres
Son œuvre est entièrement posthume. Son Journal " le cahier vert" couvre les années 1832 à 1835 . Guérin raconte dans ces pages une longue crise religieuse qui aboutit au progressif triomphe du scepticisme ; il évoque ses pénibles alternances de pessimisme et d'optimisme et il valorise sa propre souffrance ; le texte peut aussi se lire comme une série d'essais qui préparent l'œuvre poétique future avec des rêveries sur les nuages ou l'évocation de la violence des éléments. Il écrivit aussi une Méditation sur la mort de Marie, une Correspondance assidue et passionnée avec sa sœur Eugénie, des Poésies et surtout deux poèmes en prose, le Centaure et la Bacchante, qui témoignent le mieux de sa tentative : atteindre, à travers des images denses et un style convulsif, "quelque expression unique que rien ne saurait suppléer ou modifier ". Son œuvre publiée après sa mort se compose d'un Journal, , d'une Correspondance, témoignages de son itinéraire intérieur et des moments privilégiés où il s'abandonne à son sentiment de la nature, et de poèmes, où il donne à l'alexandrin une allure originale de prose qui lui semble plus apte à traduire l'exactitude de ses impressions et à en donner l'équivalent poétique. La plus célèbre de ses pièces reste un poème en prose, Le Centaure, admirable chant de fusion panthéiste avec les forces primitives de la Terre.
Le Centaure en1840 La Bacchante, poème en prose en1861 Glaucus en 1840 Reliquiae, publié par Guillaume-Stanislas Trébutien, avec une étude biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve 2 volumes, 1861 Journal, lettres et poèmes publiés avec l'assentiment de sa famille par G.-S. Trébutien et précédés d'une notice biographique et littéraire par M. Sainte-Beuve. 1862 Le Crucifix. 1866 Lettres à J. Barbey-d'Aurévilly précédées d'une notice par Jules Barbey d'Aurevilly. 1908 Maurice de Guérin, Collection des plus belles pages, Mercure de France avec un portrait et une notice de Remy de Gourmont en 1909 Œuvres choisies de Maurice et Eugénie de Guérin, avec une introduction biographique et critique, des notes bibliographiques, par Ernest Gaubert. 1910 Le Cahier vert, journal intimesqwgt, édition revue sur les manuscrits de G.-S. Trébutien et publiée avec des notes et des éclaircissements par Adolphe Van Bever. 1929 Lettres d'adolescence, introduction de Gilbert Chinard. 1929 Méditation sur la mort de Marie en 1945 Œuvres complètes, texte établi et présenté par Bernard d'Harcourt en 1947
Posté le : 03/08/2013 17:54
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