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Percy Bysshe Shelley
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Le 4 août 1792 naît près de Horsham, Percy Bysshe Shelley, poète et romancier britannique

Shelley est le plus romantique des poètes anglais de la première moitié du XIXe siècle
; il exerça longtemps une puissante fascination sur les lyriques de son pays, de Tennyson à Swinburne et à Yeats.
Fils de baronet, élevé à Eton, exclu d'Oxford pour avoir publié un pamphlet contre la religion, renié par son père, il part pour Londres où il subsiste avec l'argent que lui donnent en secret ses sœurs
Révolutionnaire dans sa jeunesse, accusé d'athéisme et d'immoralité, il fut en vérité l'une des plus pures figures du romantisme.
Sa célébrité est aussi associée à celle de ses contemporains John Keats et Lord Byron qui comme lui moururent en pleine jeunesse, ainsi qu’à la femme qu’il épousa en secondes noces, la romancière Mary Shelley, auteur de Frankenstein, dont il préfaça l’édition de 1818.
En 1858, un membre de l'aristocratie anglaise nommé Edward John Trelawny publia un compte rendu de sa vie en Italie avec Lord Byron et Percy Shelley sous le titre Recollections of Shelley and Byron : une ode au génie des deux hommes mais plus particulièrement de Shelley que, sous son caractère fantasque, Trelawny ne pouvait s'empêcher d'aimer et d'admirer alors que le ton du livre est beaucoup plus sévère pour Lord Byron alors en pleine gloire. En 1876, Trelawny, âgé de 84 ans, republia ses Recollections sous le titre Records of Shelley, Byron and the author
Ses longs poèmes manquent de substance humaine et de conflit tragique. À d'autres moments, il a trop peu redouté le didactisme, ce qui alourdit ses envolées. Mais dans certains courts poèmes et dans ses odes, d'une facture artiste et savante, il a atteint à une beauté formelle inégalée. La pensée qui sous-tend son lyrisme fait de lui l'un des rares poètes du siècle chez qui la philosophie ne nuit pas à la vivacité de l'émotion ni à la richesse suggestive du langage.
Il s'exila en Italie où il mourut avant l'âge de trente ans. Il y a sans doute du déchet dans son œuvre, parfois trop molle et sentimentale.

La Nature, l'Amour et la Mort
Le père du poète appartenait à la petite noblesse de province et possédait quelque fortune et des terres. Percy naquit à Field Place, dans le comté de Sussex.
Il avait plusieurs sœurs qu'il charmait, tout enfant, par les histoires fantasques qu'il inventait avec facilité.
Fils de Sir Timothy Shelley, second baronnet de Castle Goring, et d’Elizabeth Pilfold son épouse, il est élevé dans le Sussex auprès de son précepteur le Révérend Thomas Edwards d’Horsham.
Il fait ses premières études à la pension de Sion House, de Brentford, un établissement à la discipline sévère dont il a très tôt à souffrir, puis il est inscrit au collège d'Eton.
À cause de sa santé fragile, de sa beauté efféminée, il est le souffre-douleur de ses camarades.
Pour se consoler, il se réfugie dans les études, apprenant à lire Lucrèce dans le texte latin et se passionnant pour la chimie et l'occultisme. Cela lui vaut le surnom de « Shelley le fou » ou celui, encore plus venimeux pour l'époque, de Shelley l’athée .

Il compose déjà des romans : Zastrozzi (1808), un roman gothique qui se ressent fort de l’influence d'Ann Radcliffe; Saint Irvyne or the Rosicrucian (1810) et des poésies : Wandering Jew, en collaboration avec Thomas Medwin, Original Poetry by Victor and Cazire (1810), en collaboration avec sa cousine Harriet Grove, à laquelle il vouera toute sa vie un amour platonique.
À Oxford, il se lie d'amitié avec Thomas Jefferson Hogg, épicurien, mondain et esprit caustique. Ensemble, ils composent, font imprimer et distribuent une brochure de sept pages intitulée "De la Nécessité de l'athéisme" en Février 1811.
Ce pamphlet fait aussitôt scandale et les deux amis sont convoqués par le rectorat de l'Université.
Son refus de paraître devant "ces messieurs" provoque son renvoi d'Oxford, et celui de Hogg, le 25 mars 1811.
Le père de Shelley obtient sa réadmission à la condition qu'il se rétracte.
Mais l'impétueux adolescent refuse, ce qui entraîne la rupture avec sa famille.
On pense qu'à cette époque le jeune homme fut membre d'une société secrète à l'Université d'Oxford qu'il continua de fréquenter en cachette, malgré son expulsion, pour des réunions clandestines.

Une vie agitée
Malheureux à l'école aristocratique d'Eton, où étaient en faveur les brutalités infligées par les anciens aux nouveaux élèves, il se révélait déjà non conformiste et révolté.
Dès l'âge de dix-sept ans, il écrivait des romans, des poèmes et s'enflammait pour la libre pensée antichrétienne des philosophes du siècle des Lumières.
Cœur généreux et inflammable, toujours prêt à secourir les dames qu'il croyait en détresse et persécutées, Shelley épousa à dix-neuf ans une amie de ses sœurs, Harriet Westbrook, et eut d'elle une fille en 1813.
Il entreprit des voyages en Irlande pour inciter le peuple à la rébellion et aux idées révolutionnaires, avec peu de succès. En 1812, il rencontra le philosophe William Godwin, dont il avait lu à Oxford l'ouvrage Enquête sur la justice politique... An Enquiry Concerning Political Justice....
L'homme, en Godwin, était moins généreux que ses idées, proches de celles des philosophes », et déçut vite son jeune admirateur.
Il tomba amoureux de sa fille, Mary, et s'enfuit avec elle sur le continent en 1814.
Elle mit au monde un fils, William. Pendant un temps, il crut possible d'organiser une vie en commun avec Mary et sa femme légitime, Harriet, avec laquelle il ne ressentait plus aucune affinité intellectuelle.
Celle-ci se suicida dans le lac de Hyde Park en décembre 1816, et Shelley épousa peu après Mary Godwin.
Il avait publié en 1813 un poème, La Reine Mab, Queen Mab, hâtif et juvénile, mais renfermant déjà de grandes beautés.
En 1816 paraissait son premier chef-d'œuvre, Alastor or the Spirit of Solitude, poème écrit en vers blancs, tout imprégné d'un ardent amour de la nature qui rappelle Wordsworth, et du pessimisme qui résulte d'une aspiration idéaliste vers un amour impossible.
Une seconde œuvre, beaucoup plus longue, The Revolt of Islam, suivit en 1818, par endroits très belle, ailleurs pleine d'horreurs gratuites, et fort monotone.
Shelley avait également composé en 1816 deux courts chefs-d'œuvre, "Le Mont-Blanc" et "Hymne à la beauté spirituelle ".
Le premier est un poème philosophique, évoquant une extase panthéiste ressentie par le poète en communion avec la nature et avec la puissance mystérieuse qui l'habite et l'anime.
L'influence de Rousseau s'y fait sentir, ainsi que dans l' "hymne", qui célèbre les visitations et les révélations de l'esprit de beauté, grâce suprême dans une existence guettée par le désespoir.
Dans ces années troublées 1814-1816, les autres poèmes, plus courts, sont hantés par la pensée de la mort.

Les grandes Å“uvres de l'exil
Le décès de son grand-père, en 1815, avait mis le poète rebelle en possession d'une certaine fortune qui lui permettait de voyager et de secourir ses nombreux amis en détresse.
Mais ses souffrances morales étaient grandes. La garde des enfants nés de sa première femme lui fut enlevée par la justice.
L'Angleterre le traitait en hors-la-loi, comme elle avait fait pour Byron, avec lequel Shelley s'était lié d'amitié à Genève en 1816.
En mars de cette même année, il quitta l'Angleterre pour n'y plus revenir et se fixa en diverses villes d'Italie, le plus durablement à Pise.
Cette vie errante, la mort du second bébé de Mary creusèrent un fossé entre celle-ci, également écrivain de talent, auteur du fameux roman de terreur Frankenstein et son mari.
Julian and Maddalo, poème-conversation entre Shelley et Byron sur le thème de la folie causée par un chagrin d'amour, traduit, dans un cadre vénitien, le désespoir du poète qui fut peut-être alors proche de la folie.
Sentiment qui se manifeste pareillement dans les célèbres "Strophes écrites dans le désespoir près de Naples en 1818".
À Rome cependant, en 1819, Shelley est consolé par la splendeur des ruines antiques ; il aimait surtout les vestiges des bains de Caracalla, où il passa de longues heures à écrire son grand drame lyrique, Prométhée déchaîné, Prometheus Unbound.
Son pessimisme personnel, dû à la difficulté d'être et à l'impatience du présent, ne l'amena presque jamais à désespérer de l'avenir.
Les courts poèmes – surtout lorsque cet idéaliste platonicien se sentait captif de complications sentimentales – crient le mal dans l'homme, dans le monde et surtout dans la société.
Mais tous les longs poèmes expriment l'espoir d'une régénération future.
Une fois les tyrannies vaincues et le triomphe de la liberté assuré, l'homme pourrait s'éprouver enfin libre sur un sol libre, débarrassé des superstitions religieuses, prendre en main son destin comme le rêvait le Faust goethéen.

Parmi ces œuvres de plus longue haleine, on trouve une tragédie, The Cenci 1819, un drame lyrique injouable, Hellas 1821, sauvé par la fougue de ses chœurs, et quatre poèmes d'environ six cents vers chacun.
La Magicienne de l'Atlas The Witch of Atlas, 1820 est une fantaisie délicate, parfois dépourvue d'intérêt humain, comme Mary Shelley lui en fit le reproche, mais non exempte d'ironie.
Dans Epipsychidion 1821, hymne d'adoration platonique dédié à une Italienne aperçue à Pise et que Shelley croyait retenue contre son gré dans un couvent, l'amour idéal, celui d'un Dante pour sa Béatrice, est traduit en symboles obscurs. La fin reprend le rêve arcadien des poètes romantiques, celui du voyage avec l'amante idéale vers une île méditerranéenne où la civilisation et le mal n'ont jamais pénétré. Adonais, sublime élégie en l'honneur de Keats qui venait de mourir à Rome (1821), est aussi un portrait de Shelley lui-même et un chant de triomphe – celui de la poésie contre la mort.
Le credo poétique de Shelley, au même moment, imprégnait de ferveur son petit livre en prose Défense de la poésie (Defense of Poetry). Enfin, sous l'inspiration de Rousseau, qu'il avait pris pour guide comme Dante avait choisi Virgile, Shelley écrivait le poème en terza rima Le Triomphe de la vie, qui de toutes ses œuvres est la plus proche et la plus digne de Dante.
Ce poème aurait peut-être été son chef-d'œuvre si la mort ne l'avait interrompu au vers 544 sur cet appel angoissé :
" Mais alors, qu'est-ce que la vie ? "

Dans les pièces brèves des années 1819-1822 sont contenus les poèmes de Shelley que les anthologies ont rendus populaires :
" L'Ode au vent d'ouest ", "Le Nuage ", "À une alouette", la touchante "Plante sensitive", les admirables hymnes d'"Apollon" et de "Pan" dignes des Grecs, et divers autres inspirés en 1821 par Jane Williams, la compagne d'un ami des Shelley à Pise, vers laquelle l'attirait, une fois de plus, une passion romanesque.

Mort romanesque
Le mari de Jane, Edward Williams, et un autre Anglais, un ancien marin, Trelawny, partageaient le goût de Shelley pour la voile.
Le poète avait fait construire un petit bateau, l'Ariel, où il aimait à voguer pendant des heures, rêvant, écrivant.
Pendant l'été 1822, Shelley et son ami Williams construisent un petit voilier, l'Ariel, pour traverser le golfe de Livourne. Ils s'embarquent le 8 juillet accompagnés d'un jeune mousse, Charles Vivian.
Shelley et Williams naviguèrent de Lerici à Livourne pour aller à la rencontre de Leigh Hunt qui arrivait d'Angleterre.
Le 8 Juillet, le temps est lourd, la mer agitée. Après deux heures de navigation au large de la Spezia , l'Ariel est submergé par la tempête. Au bout de dix jours, les trois corps seront rejetés sur la grève.
Dans la veste de Shelley, on retrouvera un petit volume d'Eschyle et un recueil de John Keats.
Les corps furent rejetés par la mer, ils seront incinérés sur un bûcher à la manière antique sur la plage de Viareggio en présence de Byron et de Leigh Hunt, l'ami de Keats.
Les cendres de Shelley furent ensuite enterrées dans le cimetière protestant de Rome, avec une inscription tirée de La Tempête de Shakespeare concernant Ariel, et les mots latins : « Cor cordium ».

Peu d'Anglais alors surent qu'ils avaient perdu un de leurs plus grands poètes. Une édition de ses œuvres mit dix-sept ans avant de voir le jour.
Cependant, une jeune génération d'étudiants épris de poésie, Beddoes, puis Tennyson et Browning ; plus tard Swinburne, Francis Thompson, James Thomson, s'enflammèrent d'admiration pour ce génie méconnu.
À la fin du siècle, Shelley était en Angleterre le plus aimé des poètes romantiques.
Des Allemands, des Italiens, quelques symbolistes français louèrent son œuvre.
Yeats le plaça au-dessus de tous ses prédécesseurs, comme l'avait fait un autre Irlandais, Georges Moore.
Cette gloire peut-être excessive fut suivie d'un reflux avec la venue, après la Première Guerre mondiale, d'une génération attirée par la sobriété, parfois la sécheresse prosaïque, l'intellectualité railleuse, l'esprit critique des poètes anglais du XVIIe et du XVIIIe siècle : Donne, Marvell, Dryden, Pope. T. S. Eliot se montra particulièrement dur pour le lyrisme éperdu de Shelley, pour sa politique utopiste et son défi jeté à la tradition chrétienne.
Il revint ensuite à un sentiment plus juste et loua Shelley de son affinité avec Dante.
Ces fluctuations, qui entraînent une lecture plus avertie des auteurs du passé, valent mieux pour un poète, surtout pour un romantique, Lamartine, Hugo, Schiller ont pareillement mêlé bien des scories à leur métal précieux, qu'une acceptation conventionnelle et morte.

La pensée de Shelley
Il n'est nullement nécessaire qu'un grand poète soit aussi un penseur. Mais il est des poètes qui ont été angoissés par des problèmes philosophiques éternels et par le besoin d'alléger les injustices sociales et les maux causés par l'oppression. Dante est au premier rang de ceux-là, et ce que les Modernes jugent mort dans sa théologie ou sa cosmologie, étroit et haineux dans sa politique n'enlève rien à leur admiration pour sa sensibilité et son art.
Au cœur de l'œuvre shelleyenne s'exprime une pensée religieuse et politique ardente, généreuse, naïve aussi et parfois même simpliste.
On a dit que Shelley était un pur poète, et il est en effet souvent désincarné, habitant des nuées : Matthew Arnold, dans une phrase cruelle, l'a comparé à un ange sans efficacité le mot "ineffectual ", typiquement anglo-saxon et victorien, est presque intraduisible, battant en vain des ailes dans le vide.
Mais ce n'est en rien la pureté de Coleridge ou de Keats, l'alchimie lyrique de Nerval ou de Valéry, qui bannit la prose et le moralisme de l'art pour l'art.
Shelley a eu beau déclarer dans la préface de son Prométhée qu'il abhorrait la poésie didactique, une bonne partie de son œuvre est didactique, dans le sens généreux du mot, comme l'est presque tout roman, comme l'est aussi une bonne part de l'œuvre de Hugo, de Swinburne, de Claudel.
Il combat, il affirme et veut répandre ce à quoi il croit avec intensité, comme l'a désiré d'ailleurs le T. S. Eliot des Quatre Quatuors Four Quartets, ou même Valéry.
L'ambition d'un poète et d'un mystique est de communiquer une expérience profonde, de faire ressentir aux lecteurs l'état poétique qu'elle a suscité chez l'auteur, grâce à des images, des symboles et des rythmes.

Shelley éprouvait le besoin de s'expliquer le mal dans le monde.
Si Dieu doit être conçu, ainsi que l'affirment diverses religions, comme responsable de ce mal cosmique qu'il a infligé aux êtres ou permis, mieux vaut nier Dieu.
L'explication de ce mal par le mythe du péché originel paraît enfantine à ce poète qui avait vu souffrir et mourir plusieurs de ses petits enfants innocents et n'en pouvait voir la justification par la transgression d'Adam, pas plus d'ailleurs qu'il ne pouvait consentir aux souffrances des animaux, il était végétarien et a dit dans Alastor n'avoir jamais fait de mal à serpent, oiseau ou insecte.
Dès ses débuts, observant la misère des ouvriers, l'oppression des pauvres, des Irlandais, des paysans anglais par les riches, par les gouvernants, par l'oligarchie des électeurs des bourgs pourris, Shelley se tourna vers Godwin, et au-delà de lui vers la pensée matérialiste de Diderot, de d'Holbach, de Laplace.
Il y avait en fait une source de poésie plus authentique et plus généreuse dans cette pensée que dans le christianisme conventionnel et affadi des années 1780-1820.
Le divin était placé non au commencement, mais à la fin du monde.

Condorcet, avec sa loi du progrès, impressionna Shelley, comme il avait, par le rôle considérable qu'il accordait à la femme libérée, influencé la mère de sa femme, Mary Wollstonecraft.
À la fin du Prométhée déchaîné, rejetant la conclusion du drame perdu de la trilogie eschyléenne, Shelley envisageait le triomphe de ce Prométhée-Christ, stoïque parmi les tortures, consolé par des femmes.
Le quatrième acte de ce drame lyrique associe le firmament entier : lune, étoiles, terre, à l'allégresse qui chante la libération des perpétrateurs du mal.
Dans son drame Les Cenci, ceux-ci, replacés dans l'histoire et sur un plan terrestre, n'osent pas présenter le triomphe de la pure et douloureuse Béatrice sur le criminel incestueux qu'est son père ; la pièce reste en conséquence une tragédie. Les autres longs poèmes de Shelley, "Ode à la liberté ", Hellas, glorifient le retour d'un âge d'or, celui qu'avait semblé prédire Virgile dans la quatrième églogue, lorsque seraient tombées les chaînes des damnés de la terre.
Cet élan vers le progrès, qui vibre tout autant dans bien des poèmes de Hugo, est une source de poésie aussi riche que les ricanements de poètes pessimistes ou que la monotonie de leurs appels à la mort, fussent-ils Leopardi ou Alfred de Vigny.

La foi en l'avenir, l'art
Cette veine prophétique d'un poète qui veut légiférer pour un monde meilleur qu'il aura aidé à naître entraîne d'ailleurs rarement Shelley vers l'éloquence ou la prédication sociale faciles.
Elle se traduit plutôt par le refus des bornes inutilement imposées à l'homme par l'ignorance, l'erreur ou la faiblesse : on pense en le lisant aux cris de Rimbaud : "Changer la vie" ou "Je me révolte contre la mort ".
Son poème "À l'alouette" a été critiqué comme trop prodigue en comparaisons et en litanies.
Mais Shelley y dit son désir de s'identifier à l'oiseau qui s'envole en flèche loin de la terre pour chanter son allégresse : s'il pouvait, lui, atteindre à une joie aussi entière, le monde écouterait son chant avec le même ravissement.

Son ode la plus célèbre, "Au vent d'ouest ", si elle retombe un moment dans la mélancolie, se gonfle à nouveau de foi dans la dernière strophe.
Puisse le vent faire du poète sa lyre, devenir lui, l'envahir en effaçant toute différence entre le moi et le non-moi.
De ce foyer non éteint que sera alors le poète, le vent soufflera de toutes parts ses paroles, comme des cendres et des étincelles, et il sera " la trompette d'une prophétie".

Cette confiance dans l'avenir de l'humanité et dans la lutte de l'artiste et de l'homme contre la destinée n'aveugle pas Shelley.
Il n'est pas resté un adolescent refusant l'expérience du concret et niant la souffrance. Les cris d'angoisse, de retombée de l'empyrée de ses rêves abondent dans ses courts poèmes et sont déchirants.
" Nos plus doux chants sont ceux qui disent les pensées les plus tristes ", disait un vers de l'"Ode à l'alouette".
La conclusion de "La Plante sensitive" dénonce le règne de la mort ici-bas, même si la beauté et l'amour échappent à la loi du changement. Le huitain "A Dirge " "Chant funèbre" capte un immense sanglot de la terre et des vents, qui se lamente sur le mal dans le monde.
L'avant-dernière année de sa vie, alors qu'il était le plus proche d'une vue platonicienne de l'univers et entrevoyait les idées derrière les apparences imparfaites, Shelley confessait, dans les notes à Hellas, l'incapacité de tout penseur à trancher le nœud gordien de l'origine du mal.
Une grave sagesse et quelque résignation donnent leur poids aux poèmes de 1819-1822. En même temps, le poète ne veut pas renoncer à explorer l'invisible ou, du moins, à rendre visible l'invisible.
Le pressentiment de la fin et la pensée de la mort le hantent.
Adonais, l'un des plus nobles poèmes jamais consacrés à la mort, ne réussit pas à trouver de consolation dans la pensée que "l'un subsiste tandis que le multiple change et passe ".
"La vie, tel un dôme de verre aux mille couleurs, souille le blanc éclat de l'éternité », écrit Shelley, et il ajoute "puis la mort la foule aux pieds et la brise ".
Il est rare que ce poète d'utopie et de rêve se soit égaré dans les nuées, tel l'Ixion dont il se rit.
Il avait, comme le montrent ses lettres et des poèmes familiers "Lettre à Mrs. Maria Gisborne" , un sens vif du concret et même de l'humour.


Plus que tout autre poète anglais, Keats excepté, il possédait une imagination capable de faire resurgir l'enfance et de créer des mythes, comme tous les poètes, surtout les Grecs.
Shelley lisait en effet Homère, Eschyle et Platon dans le texte avec aisance et les sentait fortement et justement. Il a traduit Calderón et Goethe, et pénétrait sans effort dans les secrets de Dante.
Cette imagination, trop riche, s'égarait parfois dans le vague et l'indécis.
La rapidité de vision du poète s'accompagnait d'une rapidité d'exécution qui, comme chez Lamartine, laissait passer bien des négligences.
La structure des poèmes est parfois lâche.
Le danger de la sentimentalité le guette. Mais il est loin d'être un poète simplement décoratif ou qui substitue l'éloquence à la poésie. Pourtant, l'artiste est rarement défaillant. Il atteint fréquemment à une netteté de vision et à une simplicité de forme que plus d'un critique anglais déclare "classiques".
"Nul parmi les Modernes, écrivit Edmund Gosse lors de la célébration du centenaire de Shelley en 1892, n'est allé plus loin que lui dans l'exacte attention apportée à la forme poétique , notamment dans ses chœurs ; et Wordsworth, qui ne goûtait guère le libéralisme politique de son cadet, déclarait en 1827 : Shelley est l'un des meilleurs artistes parmi nous tous, pour ce qui est de la facture du style."

Le destin du poète est d'être bafoué, mais la résurrection artistique, qui donne accès à l'immortalité, est une revanche sur la vie qui comme un dôme de vitraux multicolores tache la pure radiance de l'éternité .
Croire à la fécondité de l'abandon aux forces est un acte de foi.
Apôtre de la non-violence militante et de la rupture avec l'hypnose sociale, Shelley meurt au cours d'une tempête longtemps courtisée, au large de Lerici.
Son corps sera, sur le sable, livré au feu en présence de Byron.


Å’uvres

1808 : Zastrozzi
1810 : Saint Irvyne or the Rosicrucian
1810 : Wandering Jew, en collaboration avec Thomas Medwin, poésie
1810 : Original Poetry by Victor and Cazire
1811 : De la Nécessité de l'athéisme, pamphlet
1812 : Declaration of Rights, écrit
1812 : The Devil’s Walk, écrit
1813 : Queen Mab, poème
1814 : Refutation of Deism, écrit
1816 : Alastor, or The Spirit of Solitude, poème
1816 : Vers écrits dans la vallée de Chamonix parfois intitulé Mont-Blanc
1817 : History of a Six Weeks’ Tour
1818 : Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, préface
1818 : The Revolt of Islam, poème
1819 : Les Cenci, poème
1820 : Prometheus Unbound, poème
1820 : Ode au vent d'ouest, poème
1821 : Epipsychidion, poème
Ozymandias, poème
To a Skylark, poème
The Masque of Anarchy, poème



Poèmes traduits


Percy Bysshe Shelley (1792-1822), est un écrivain et poète romantique anglais.


Ce poème a été écrit en 1819, près de Florence, en Italie, un jour de tempête :


Ode au vent d'Ouest (début du poème)


Sauvage Vent d'Ouest, haleine de l'Automne,
Toi, de la présence invisible duquel les feuilles mortes
S'enfuient comme des spectres chassés par un enchanteur,

Jaunes, noires, blêmes et d'un rouge de fièvre,
Multitude frappée de pestilence : 0 toi,
Qui emportes à leur sombre couche d'hiver

Les semences ailées qui gisent refroidies,
Chacune pareille à un cadavre dans sa tombe, jusqu'à ce que
Ta sœur d'azur, déesse du Printemps fasse retentir

Sa trompe sur la terre qui rêve, et emplisse
(Chassant aux prés de l'air les bourgeons, son troupeau),
De teintes et de senteur vivantes la plaine et les monts :

Sauvage Esprit, dont l'élan emplit l'espace;
Destructeur et sauveur, oh, écoute moi !


Toi, dont le courant dans les hauteurs du ciel bouleversé
Entraîne les nuages dispersés comme les feuilles mourantes de la terre,
Détachés des rameaux emmêlés des Cieux et de l'Océan,

Apportant sur leurs ailes la pluie et les éclairs;
On voit s'épandre à la surface bleue de ta houle aérienne,
Telle, emportée par le vent, la chevelure dorée

De quelque Ménade déchaînée, du bord obscur
De l'horizon jusqu'à la hauteur du zénith,
Les boucles échevelées de l'orage approche.
Toi, chant funèbre

De l'an qui meurt, pour qui cette nuit qui tombe
Sera le dôme d'un immense sépulcre,
Au-dessus duquel la cohorte de toutes tes puissances assemblées

Étendra une voûte de nuées, dont l'épaisse atmosphère
Fera jaillir la noire pluie, le feu, la grêle: oh, écoute-moi !



Toi qui as éveillé de ses rêves d'été
La bleue Méditerranée en sa couche,
Bercée par les remous de ses ondes de cristal

Près d'une île de ponce, au golfe de Baïes,
Voyant dans son sommeil palais et tours antiques
Trembler au sein du jour plus lumineux des vagues,

Tout tapissés de mousses glauques et de fleurs
Si suaves, que nous défaillons y songeant ;
Toi, devant qui les flots unis du puissant Atlantique

Se creusent en abîmes, alors qu'aux profondeurs
Les fleurs de mer et les rameaux limoneux qui portent
Le feuillage sans sève de l'océan, reconnaissent

Ta voix soudain, et blêmissent de frayeur,
Et tremblent et se dépouillent: oh, écoute-moi !

Shelley (1819)


Ode to the Westwind(début du poème)



O wild West Wind, thou breath of Autumn’s being,
Thou, from whose unseen presence the leaves dead
Are driven, like ghosts from an enchanter fleeing,

Yellow, and black, and pale, and hectic red,
Pestilence-stricken multitudes: O thou,
Who chariotest to their dark wintry bed

The winged seeds, where they lie cold and low,
Each like a corpse within its grave, until
Thine azure sister of the Spring shall blow

Her clarion o’er the dreaming earth, and fill
(Driving sweet buds like flocks to feed in air),
With living hues and odours plain and hill :

Wild Spirit, which art moving everywhere ;
Destroyer and preserver; hear, oh, hear!


Thou on whose stream, mid the steep sky’s commotion,
Loose clouds like earth’s decaying leaves are shed,
Shook from the tangled boughs of Heaven and Ocean,

Angels of rain and lightning: there are spread
On the blue surface of thine aëry surge,
Like the bright hair uplifted from the head

Of some fierce Maenad, even from the dim verge
Of the horizon to the zenith’s height,
The locks of the approaching storm. Thou dirge

Of the dying year, to which this closing night
Will be the dome of a vast sepulchre,
Vaulted with all thy congregated might

Of vapours, from whose solid atmosphere
Black rain, and fire, and hail will burst: oh, hear !


Thou who didst waken from his summer dreams
The blue Mediterranean, where he lay,
Lulled by the coil of his crystàlline streams,

Beside a pumice isle in Baiae’s bay,
And saw in sleep old palaces and towers
Quivering within the wave’s intenser day,

All overgrown with azure moss and flowers
So sweet, the sense faints picturing them! Thou
For whose path the Atlantic’s level powers

Cleave themselves into chasms, while far below
The sea-blooms and the oozy woods which wear
The sapless foliage of the ocean, know

Thy voice, and suddenly grow gray with fear,
And tremble and despoil themselves: oh, hear !


Percy Bysshe Shelley, 1919 ("The complete poetical works of Percy Bysshe Shelley", Cambridge: Riverside Press, 1901)


Le nuage

J'apporte de fraîches averses pour les fleurs assoiffées,
Venues des mers et des fleuves;
Je répands une ombre légère sur les feuilles qui reposent
Dans leurs rêves de midi.
De mes ailes, je secoue la rosée qui éveille
Tous les charmants bourgeons,
Bercés et assoupis sur le sein de leur mère,
Quant elle danse devant le soleil.
Je brandis le fléau de la grêle,
Fouettant et blanchissant les vertes plaines plus bas,
Puis, à nouveau, je la dissous en pluie,
Et je ris quand je passe, apportant le tonnerre.

Je tamise la neige sur les monts au dessous,
Et leurs pins géants gémissent de terreur ;
Et toute la nuit, c'est là mon blanc oreiller,
Tandis que je dors, dans les bras de la tempête.
Souverain, sur les tours de mes demeures aériennes
Se tient l'éclair, mon pilote ;
Dans un antre inférieur est enchaîné le tonnerre;
Il se débat et rugit par accès ;
Au-dessus de la terre et de l'océan, d'un mouvement doux
Ce pilote me guide,
Attiré par l'amour des génies qui hantent
Les profondeurs de la mer empourprée;
Par dessus les ruisseaux, les rochers, les collines,
Par dessus lacs et plaines,
Partout où il rêve que, sous monts ou rivières,
L'esprit qu'il aime demeure;
Et moi tout ce temps, je me baigne dans le sourire bleu du firmament,
Tandis qu'il se fond en pluie.

Le soleil levant écarlate, aux yeux de météore,
Aux plumes de flammes largements ouvertes,
Bondit sur mes vapeurs flottantes,
A l'heure où s'amortit l'éclat de l'étoile du matin;
Comme à la pointe d'un roc escarpé
Qu'un tremblement de terre ébranle et fait osciller,
Un aigle perché se repose un moment
Dans la lumière de ses ailes d'or.
Et quand le soleil couchant exhale, de la mer qu'il illumine
Ses feux où s'endort l'amour,
Et que le linceul rutilant du soir
Tombe des hauteurs du ciel,
Les ailes repliées, je repose sur mon nid aérien,
Aussi tranquille qu'une tourterelle qui couve.

Cette sphère vierge, rayonnante de flammes blanches,
Que les mortels appellent Lune
Glisse et luit sur ma toison
Éparpillée par les brises de minuit ;
Et toutes les fois que ses invisibles pas
Entendus par les anges seulement,
Rompent la trame de ma mince tente,
Les étoiles regardent derrière elle à la dérobée ;
Et je ris de les voir se mouvoir en cercle et fuir,
Comme un essaim d'abeilles dorées,
Quand j'élargis l'ouverture de ma tente, dressée par le vent ;
Jusqu'à ce que les calmes rivières, les lacs et les mers,
Comme des rubans de ciel tombés de là-haut à travers moi,
Tous, miroitent sous la lune et sous les astres.

J'entoure le trône du Soleil d'une ceinture brûlante,
Et celui de la Lune d'une cordelière de perles ;
Les volcans sont obscurs, les étoiles chancellent et tournoient
Quand les tourbillons déploient ma bannière.
D'un cap à l'autre, semblable à un pont,
Par dessus une mer torrentueuse,
Insensible aux rayons du soleil, je suspends ma voûte,
Dont les montagnes sont les colonnes.
L'arche triomphale à travers laquelle je m'avance
Avec la tempête, l'ouragan, le feu et la neige,
Quand les Puissances de l'air sont enchaînées à mon trône,
Est l'arc-en-ciel aux millions de couleurs;
Cette sphère de feu là-haut tissa ses changeantes teintes,
Tandis que la Terre humide riait au-dessous.

Je suis l'enfant de la Terre et de l'eau,
Et le nourrisson du Ciel ;
Je passe à travers les mailles de l'océan et du rivage ;
Je change, mais ne puis mourir.
Car, après la pluie, quand sans la moindre tache,
Le pavillon du ciel est dégagé,
Et que le vent, avec les rayons du soleil, de leurs reflets convexes,
Bâtissent le dôme bleu de l'air,
Je ris en silence de mon propre cénotaphe ;
Et, des cavernes de la pluie,
Comme un enfant du sein maternel, comme un fantôme de la tombe,
Je me lève, et le détruis à nouveau.

Percy Bysshe Shelley (traduction du titre du recueil : "Pour une alouette", 1820)



The Cloud

I bring fresh showers for the thirsting flowers,
From the seas and the streams ;
I bear light shade for the leaves when laid
In their noonday dreams.
From my wings are shaken the dews that waken
The sweet buds every one,
When rocked to rest on their mother’s breast,
As she dances about the sun.
I wield the flail of the lashing hail,
And whiten the green plains under,
And then again I dissolve it in rain,
And laugh as I pass in thunder.

I sift the snow on the mountains below,
And their great pines groan aghast;
And all the night ’tis my pillow white,
While I sleep in the arms of the blast.
Sublime on the towers of my skiey bowers,
Lightning my pilot sits,
In a cavern under is fretted the thunder,
It struggles and howls at fits;
Over earth and ocean, with gentle motion,
This pilot is guiding me,
Lured by the love of the genii that move
In the depths of the purple sea;
Over the rills, and the crags, and the hills,
Over the lakes and the plains,
Wherever he dream, under mountain or stream
The Spirit he loves remains;
And I all the while bask in heaven’s blue smile,
Whilst he is dissolving in rains.

The sanguine sunrise, with his meteor eyes,
And his burning plumes outspread,
Leaps on the back of my sailing rack,
When the morning star shines dead,
As on the jag of a mountain crag,
Which an earthquake rocks and swings,
An eagle alit one moment may sit
In the light of its golden wings.
And when sunset may breathe from the lit sea beneath,
Its ardours of rest and of love,
And the crimson pall of eve may fall
From the depth of heaven above,
With wings folded I rest, on mine airy nest,
As still as a brooding dove.

That orbèd maiden with white fire laden,
Whom mortals call the moon,
Glides glimmering o’er my fleece-like floor,
By the midnight breezes strewn;
And wherever the beat of her unseen feet,
Which only the angels hear,
May have broken the woof of my tent’s thin roof,
The stars peep behind her and peer ;
And I laugh to see them whirl and flee,
Like a swarm of golden bees,
When I widen the rent in my wind-built tent,
Till the calm rivers, lakes, and seas,
Like strips of the sky fallen through me on high,
Are each paved with the moon and these.

I bind the sun’s throne with a burning zone,
And the moon’s with a girdle of pearl ;
The volcanoes are dim, and the stars reel and swim,
When the whirlwinds my banner unfurl.
From cape to cape, with a bridge-like shape,
Over a torrent sea,
Sunbeam-proof, I hang like a roof,
The mountains its columns be.
The triumphal arch through which I march
With hurricane, fire, and snow,
When the powers of the air are chained to my chair,
Is the million-coloured bow ;
The sphere-fire above its soft colours wove,
While the moist earth was laughing below.

I am the daughter of earth and water,
And the nursling of the sky ;
I pass through the pores of the ocean and shores ;
I change, but I cannot die.
For after the rain when with never a stain,
The pavilion of heaven is bare,
And the winds and sunbeams with their convex gleams,
Build up the blue dome of air,
I silently laugh at my own cenotaph,
And out of the caverns of rain,
Like a child from the womb, like a ghost from the tomb,
I arise and unbuild it again.

Percy Bysshe Shelley ("To a Skylark",1820)
Paysages d'Europe

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http://youtu.be/-eIOD0-fEko Ozymandias chanté
http://youtu.be/rkzAml0Een8 Ozymandias
http://youtu.be/HNlNC5qg9Cs





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Posté le : 03/08/2013 18:17
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Re: Percy Bysshe Shelley
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Bonjour !

J'aime la poésie anglaise que j'essaye de lire et de traduire de temps en temps.
J'ai été vraiment intéressée par cet article de ce personnage que je ne connaissais que de nom et que je découvre véritablement.
Son poème : the cloud mérite plusieurs lectures tant il y a de choses à lire et à entendre.

Pourrais-tu me dire où tu as trouvé la traduction ?
Merci

Posté le : 05/08/2013 14:35
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Re: Percy Bysshe Shelley
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Coucou Madame Emma !!! hi hi hi
Ce poète est un monument, c'est un personnage est passionnant.
Il est bon excellentissime, tu as raison "cloud" est un enchantement, c'est absolument superbe est on ne s'en lasse pas.
C'est le genre d'ambiance qui me touche beaucoup.
J'ai trouvé la traduction sur un bouquin de poésie anglaise traduite prêté par une copine.
Merci

Posté le : 05/08/2013 16:15
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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