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De Montpellier
Niveau : 63; EXP : 93 HP : 629 / 1573 MP : 3166 / 56880
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Le 22 Septembre 1694 naît Philip Dormer Stanhope
4e comte de Chesterfield, est un homme politique et un écrivain anglais. Il est connu sous l'appellation de Lord Chesterfield.
Lord Chesterfield fut un homme considérable sous les règnes de George Ier qui règna de 1714 à 1727 et de George II de 1727à 1760. À peine majeur, peu après la mort de la reine Anne, le voici membre du Parlement, whig déterminé. Il devient l'ami des grands du monde littéraire, Pope, Swift, Addison, Arbuthnot, et avec eux contribue à donner du prestige à l'essai politique et littéraire qui est une des gloires modestes de l'Angleterre de son époque.
À la mort de son père en 1726, il lui succède dans le titre, et siège à la Chambre des lords.
Membre du parti des Whigs, Lord Stanhope, comme il est appelé avant la disparition du Comte de Chesterfield, étudie à l'Université de Cambridge et réalise ce qu'on appelle à l'époque un Grand Tour, voyage de découverte sur le continent. La mort de la reine Anne et l'avènement de George Ier le font rentrer au pays et lui ouvrent sa carrière politique, assisté par son influent parent, James Stanhope. Il fut d'abord membre de la Chambre des communes, entra dans celle des Lords et se fit remarquer dans toutes les deux par son éloquence. Il fut ambassadeur en Hollande en 1728, vice-roi en Irlande et secrétaire d'État en 1748. Il fut lié avec les hommes les plus distingués de l'Angleterre et de la France, particulièrement avec Voltaire et Montesquieu, et fut élu associé libre de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres en 1755.
Il eut la carrière exemplaire d'un aristocrate anglais du siècle des Lumières, ami des arts et des lettres, qui se tenait loin des excès et faisait confiance à la raison et au cœur. Il n'aurait guère émergé de la scène politique s'il n'eût légué à la postérité le recueil de lettres écrites à son fils naturel, Philip Stanhope (junior), né de sa rencontre à La Haye avec Mlle du Bouchet. Lord Chesterfield voua à l'éducation de ce fils une attention toute particulière. Philip Stanhope (junior) était un garçon timide et gauche, dont ce père attentif voulait faire un diplomate, et les lettres qu'il lui écrivait avaient pour objet de façonner son esprit et son caractère en vue de sa réussite dans le monde. Elles sont pleines de conseils, de recommandations, propres à lui éviter des faux pas, des erreurs fatales à l'avancement mondain dont le père rêvait pour son fils. Le recueil complété par des lettres à son filleul, qui portait le même nom se lit comme un manuel de sagesse mondaine : "of worldly wisdom". Il témoigne d'une connaissance avertie des vices et des ambitions des hommes, et s'efforce, sinon de préciser des règles, du moins de proposer une certaine ligne de conduite dans les rapports humains. Il s'en dégage une philosophie non exempte d'un certain cynisme poli, car la noblesse de caractère de lord Chesterfield n'est pas entamée par la conviction qu'il est difficile de réussir en ce monde sans faire des concessions aux aspects déplaisants d'une société où trouvent place la sottise et la corruption. Mais il est essentiel d'éviter les vices vulgaires, et de garder de "bonnes manières". Manners make the man — les bonnes manières font l'homme —, comme dit la devise de New College, à Oxford. Les Lord Chesterfield's Letters to His Son, and Others furent publiées, en 1774, par la veuve de son fils. Une deuxième édition parut en 1790, avec les lettres à son filleul. Elles n'ont pas cessé depuis lors d'être rééditées et lues pour leur charme un peu désuet, agréable reflet d'une forme de civilisation disparue.
L'avancement ne lui fut pas difficile. Cultivé, courtois, de bonnes mœurs, excellent orateur, ses discours à la Chambre des lords sont très remarqués, après avoir été ambassadeur à La Haye de 1728 à 1732, il devint ministre dans le cabinet Pelham en 1745 — ministère de conciliation, où les whigs laissèrent quelques places aux tories — et il occupa un temps le poste difficile de lord-lieutenant d'Irlande, où il pratiqua une politique d'apaisement. Une fâcheuse aventure sentimentale, son amitié avec Mrs. Howard, la future comtesse de Suffolk, maîtresse du prince de Galles, lui valut plus tard l'hostilité de la reine Caroline, et lord Chesterfield ne put jamais atteindre les sommets de la vie politique. Cependant il fut encore secrétaire d'État dans le ministère Newcastle de 1746 à 1748, et fit, en 1751, adopter le calendrier grégorien, que son pays avait jusqu'alors ignoré, la décision entra en vigueur l'année suivante. Il mit en quelque sorte l'Angleterre à l'heure de l'Europe. Et puis, comme Candide, en parfait gentleman, il se retira pour cultiver son jardin.
Il meurt le 24 Mars 1773 à Londres. Aimable jusqu'à sa dernière heure, on raconte que ses derniers mots furent : "Donnez une chaise à Dayrolles", un ami venu lui rendre visite à son lit de mort.
Il nous reste de lui des discours, des textes divers et ses Lettres à son fils, enfant naturel, né d'une Française, qui mourra à 36 ans en 1768, contenant maints conseils sur sa conduite à tenir dans le monde, et sur ses études pendant un voyage qu'il faisait sur le continent; elles furent traduites en français, avec quelques suppressions, à Amsterdam, 1777, puis à Paris en 1842, par Amédée Renée. Les Œuvres diverses de Chesterfield ont été publiées à Londres en 1774, en 4 volumes in-4, et 1853 en 5 volumes in-8. Chesterfield refusa dans un premier temps d'aider Samuel Johnson pendant l'élaboration de son Dictionary, puis se ravisa au moment où Johnson n'avait plus besoin de lui; Johnson lui écrivit alors une courte lettre en février 1755 qui fit le tour de Londres et passe pour être la déclaration d'indépendance de la littérature. L'épisode est rapporté en détail par James Boswell dans sa Life of Johnson.
Citation
Les cours sont sans contredit le séjour naturel de la politesse et du savoir-vivre ; si cela n'était, elles seraient le théâtre du meurtre et de la désolation. Ceux qui maintenant se sourient et s'embrassent s'insulteraient et se poignarderaient si la bienséance et les formes ne s'interposaient entre eux. (Lettre à son fils, Philip Stanhope); Soyez persuadé qu'il n'y a point d'hommes, quels que soient leurs conditions et leurs mérites, qui ne puissent, en certains temps et en certaines choses, vous être de quelque utilité ; ce qui n'arrivera jamais si une fois vous les avez blessés. On oublie souvent les injures ; mais le mépris ne se pardonne pas. Notre orgueil en conserve un souvenir ineffaçable.
Liens (en Anglais
http://youtu.be/NR3E4JE2c40 lettre de Samuel Johnson à lord Chesterfield
Posté le : 21/09/2013 21:45
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