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Accueil >> newbb >> François Boucher [Les Forums - Photographe/Peintre]

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François Boucher
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Le 29 Septembre 1793 naît au royaume de France, François Boucher

Peintre du mouvement artistique rococo, il fut l'éléve de François Lemoyne, influencé par Carle Van loo il reçut le prix de l'académie royale en 1723, il fut agrée peintre d'histoire en 1731 et eut pour éléves Jean-Baptiste Deshays de Colleville et Antoine Babron, il influença Merdicine.

Phare de la peinture du XVIIIe siècle, artisan talentueux, incarnation de l'art rocaille, il est le peintre des Grâces, ces qualificatifs et d'autres qui évoquent la mièvrerie et la répétition, ont été appliqués à Boucher, à plus ou moins juste titre, sans réussir à définir l'artiste.
L'exposition qui lui avait été consacrée en 1986-1987, au Metropolitan Museum à New York et au Grand Palais à Paris, n'était pas non plus parvenue à établir la véritable stature de Boucher, ne fût-ce que parce qu'elle présupposait que le peintre devait être réhabilité, mais aussi parce qu'elle avait volontairement passé sous silence le fécond et prodigieux dessinateur ; de surcroît, les notices analytiques très fouillées du catalogue des peintures ne parvenaient pas à donner une image vraie d'un peintre qui avait incarné sous le règne de Louis XV tous les domaines de l'art.
Il est vrai qu'en dépit des artistes qui l'ont admiré et qui s'en sont inspiré, en dépit également des œuvres nombreuses accrochées aux cimaises des plus grands musées, justice ne lui a pas toujours été rendue, et il est encore de bon ton de faire une moue dédaigneuse quand le nom de Boucher est évoqué.
Pourtant Boucher est l'un des tout premiers artistes du XVIIIe siècle.



Entre Watteau et Fragonard

Situer Boucher entre Watteau et Fragonard aide à comprendre l'évolution du style, de la manière, des thèmes, et de leur transmission concernant un artiste qui, né et mort à Paris, n'a guère quitté cette ville.
Il est fils unique du peintre de l'Académie de Saint-Luc; Nicolas Boucher.
François Boucher reçoit ses premières leçons de son père.
Nous ne savons pas grand-chose des débuts comme peintre de cet élève de François Lemoine – si son Jugement de Suzanne, de 1720-1721, est récemment réapparu et entré en 1997 à la Galerie nationale du Canada, à Ottawa, en revanche Evilmerodach délivre des chaînes Joachim, avec lequel il remporte le premier prix de peinture à l'Académie en 1723, a disparu.
Sa formation de dessinateur, d'illustrateur et de graveur est mieux connue.
Boucher dessine des thèses pour le graveur Jean François Cars qui l'emploie, donne des dessins pour l'Histoire de France du père Gabriel Daniel, dont la publication est annoncée en 1727, et surtout grave, sans doute à partir de 1722, des dessins de Watteau pour les Figures de différents caractères dont Jean de Jullienne publiera les deux volumes en 1726 et 1728.
Sur les 351 planches, 119 sont vraisemblablement dues à Boucher, notamment les deux frontispices, tous les paysages, toutes les figures de Persans et de Savoyards, et bien entendu des comédiens et danseurs, des têtes et des bustes, des étoffes qu'il rend à merveille...
Il grave également quelques peintures de Watteau pour le Recueil Jullienne, en particulier 12 des 31 chinoiseries du château de La Muette. Ce travail, au départ alimentaire, est essentiel pour sa formation et son goût ; il montre son talent d'aquafortiste et est à l'origine de son inspiration et de certains de ses modèles : figures à l'espagnole, femmes vêtues de robes aux plis soyeux, personnages et ustensiles chinois, dont il se fera une spécialité, établissant la Chine comme province du rococo selon la formule des Goncourt, à travers ses dessins, ses peintures, ses cartons de tapisseries.
Il collectionne également des objets d'Extrême-Orient, suivant en cela – ou plutôt précédant – le goût du temps ; il fréquente La Pagode, la boutique de Gersaint qui fut l'ami et le collectionneur de Watteau, pour laquelle Boucher dessine une carte commerciale.
Vers 1740, il grave lui-même d'après ses dessins 12 Figures chinoises du Cabinet de Fr. Boucher Peintre du Roy.


En 1728, Boucher était arrivé à Rome – où il passera trois ans –, en compagnie des peintres Carle, Louis Michel et François Van Loo ; curieusement, il n'est pas pensionnaire de l'Académie de France.
Il rentre à Paris sans doute au début de 1731 ; cette même année, il est agréé à l'Académie en tant que peintre d'histoire.
Il y sera définitivement reçu en 1734 avec Renaud et Armide, musée du Louvre, Paris ; c'est en 1734 également que sont publiées les Œuvres de Molière avec 33 illustrations d'après des dessins de Boucher, et que Bernard Lépicié grave l'Amour moissonneur et l'Amour oiseleur d'après des peintures exécutées pour Derbais.
Cet avocat, premier client connu du peintre à partir de 1732, possédait au moins huit grands tableaux peints par Boucher à son retour d'Italie, qui résument pour l'essentiel l'inspiration et la thématique de l'artiste pour les années à venir.
Avec Vénus demande à Vulcain des armes pour Énée, première élaboration d'un thème sur lequel il reviendra tout au long de sa carrière, Louvre, Paris et son pendant Aurore et Céphale, musée des Beaux-Arts, Nancy, il crée une mythologie mettant en scène des nudités gracieuses.
Ces œuvres confèrent à leur auteur une rapide notoriété, qui se traduit sur le double plan de sa carrière académique et de sa clientèle : dès 1735, il est élu adjoint à professeur, professeur l'année suivante, il sera en 1752 adjoint à recteur, recteur en 1761, enfin en 1765 il devient directeur de l'Académie, en même temps qu'il est nommé premier peintre du roi.
Parallèlement, il reçoit dès 1735 sa première commande officielle, pour la chambre de la reine à Versailles, suivie, en 1736 et 1739, de la Chasse au tigre, ou au léopard et de la Chasse au crocodile pour la galerie des petits appartements du roi, et de Jeux d'enfants en 1738.
En 1756, on lui commandera encore des dessus de porte pour l'appartement du dauphin à Versailles. Pour les petits appartements du château de Fontainebleau, il exécute également quatre dessus de porte de divers sujets champêtres, et il peindra en 1753 le plafond du cabinet du Conseil.
Pour Mme de Pompadour, qui l'apprécie et le soutient, il peint de nombreux tableaux, sans compter les peintures d'emplacement qu'elle lui commande, à insérer dans les boiseries, pour le château de Bellevue Adoration des bergers – ou La Lumière du monde – de 1750, musée des Beaux-Arts, Lyon ou pour le château de Choisy, acheté par Louis XV en 1739, il décore l'appartement des bains ainsi que des cartons de tapisserie, Le Lever et Le Coucher du soleil, Wallace Collection, Londres.

Au cours des années 1740, il exécute de nombreux dessus de porte pour l'hôtel de Soubise à Paris, travaille pour la duchesse de Mazarin, pour le marquis de Beringhen, pour Crozat de Thugny, neveu du grand collectionneur Pierre Crozat.
Il envoie également des dessus de porte pour décorer le château de Christianborg au Danemark et surtout, grâce au comte Tessin, ambassadeur suédois à Paris entre 1739 et 1742, avec qui il se lie d'amitié et à qui il vend des peintures et des dessins, il obtient des commandes de Louise Ulrique de Suède, pour qui il peint notamment la Naissance de Vénus et la Marchande de modes, Nationalmuseum, Stockholm.
Plus tard, il exécute des pastels et des peintures pour la margravine de Bade.
Ces nombreux travaux n'empêchent pas Boucher de donner des modèles de tapisseries pour la manufacture de Beauvais où son ami Jean-Baptiste Oudry l'appelle dès 1734-1735, Fêtes italiennes, Histoire de Psyché, Tenture chinoise, Amours des dieux, La Noble Pastorale, Fragments d'opéra, et pour celle des Gobelins dont il est nommé inspecteur en 1755.
Pour cette dernière, où seront tissées les Tentures de Boucher, Mme de Pompadour lui commande des cartons : Le Lever du soleil, Le Coucher du soleil, et Le Génie des arts, musée des Beaux-Arts, Angers.
Il témoigne dans ces œuvres d'un remarquable brio, d'un talent unique pour assembler ses élégantes figures de bergers, de paysans ou de Chinois, ses nus mythologiques à la fois puissants et gracieux, ses éléments de paysages de fantaisie, de sorte qu'il invente et porte à sa perfection un chapitre capital des arts décoratifs au XVIIIe siècle.



Il ne faudrait pas pour autant passer sous silence ses activités liées à l'Opéra-Comique du théâtre de la Foire, que dirige son ami Charles Simon Favart, et à l'Opéra, auxquels il fournit des dessins de costumes et de décors dès 1737-1738. Pour l'Opéra-Comique ce seront Le Ballet des dindons en 1743, les Vendanges de Tempé de également de Favart en 1744. Pour l'Opéra le décor d'Issé de Houdart de La Motte en 1741, ceux des principaux opéras de Quinault et Lully : Persée en 1746, Atys en 1747, dont il fait le décor du premier acte, Renaud et Armide en 1762, mais aussi ceux de Castor et Pollux, de Gentil Bernard et Rameau en 1764, de Thésée en 1765. On rattache à ces créations des tableaux comme Apollon visitant Issé (musée des Beaux-Arts, Tours) ou encore Pensent-ils aux raisins ? (Nationalmuseum, Stockholm). Mais Boucher peint également le décor intérieur du théâtre de Monnet à la foire Saint-Laurent en 1752, ou les décors du ballet des Fêtes chinoises de Jean Georges Noverre en 1754. Pendant toutes ces années, Boucher ne cesse de dessiner, de peindre, d'exposer de nombreuses œuvres aux Salons. En 1765, bien que malade, il expose onze peintures au Salon. Et bien que sa santé, et peut-être sa vision, laissent à désirer, il donne des modèles pour la gravure ou la tapisserie, et peint de grandes toiles : deux Caravanes pour Bergeret en 1768 (Museum of Fine Arts, Boston), et l'année suivante six toiles mythologiques de très grand format (quatre à Fort Worth, au Kimbell Art Museum, deux à Malibu, au J. Paul Getty Museum). Il meurt le 30 mai 1770 dans son logement du Louvre où il demeurait depuis 1752.

Le Peintre des Grâces

Boucher crée ainsi un nouveau langage pictural, qui a donné sa tonalité au XVIIIe siècle français, voire européen, tout en assurant la transition entre la peinture de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence et celle des années 1760-1770.
Les artistes de cette décennie ont tous été influencés par lui, qu'ils aient été ses élèves, comme Jean-Baptiste Deshays, Jean Honoré Fragonard, Jacques Philippe Joseph de Saint-Quentin, Louis Jacques Durameau, ou non comme Hugues Taraval ou Antoine François Callet.
Comment imaginer Les Progrès de l'amour dans le cœur des jeunes filles, les quatre peintures exécutées par Fragonard en 1772 pour Mme du Barry, Frick Collection, New York sans les bergers de La Noble Pastorale ?
Comment expliquer les sujets peints et dessinés par Jean-Baptiste Huet au début de sa carrière sans Boucher, dont il a transposé, voire pastiché les modèles ?
Comment comprendre, même, les œuvres de jeunesse de David, ses morceaux de concours pour les Prix, sans rappeler qu'il fut l'élève de Boucher, dont il devait remarquer plus tard avec admiration que, n'est pas Boucher qui veut.
Et pourtant c'est ce nouveau vocabulaire de mythologie galante, de bergeries précieuses, qui a transformé la peinture de son temps et qui a été diffusé dans toute l'Europe au moyen de tapisseries, de porcelaines, de peintures, et qu'on a reproché à Boucher dès la fin de sa vie, à l'époque néo-classique, au cours de la première moitié du XIXe siècle et encore aujourd'hui : nudités répétitives, amours joufflus, bergers de théâtre, paysages artificiels, manque d'expression.
On critique également le mélange des genres chez ce peintre d'histoire qui donne dans la joliesse et oublie le beau, dans la galanterie et la frivolité à la place du sérieux et de la morale.
C'est oublier le créateur d'un genre nouveau, la pastorale : ses bergers, certes, sont chaussés et vêtus en courtisans, mais c'est cela, justement, qu'on lui commande pour l'hôtel de Soubise, et les Charmes de la vie champêtre, Louvre, Paris, bien qu'exécuté pour un simple dessus de porte, est gravé deux fois par deux artistes différents.
Il en va de même des allégories, Libéralité, Charité, Piété, Prudence peintes en grisaille pour la chambre de la reine à Versailles, musée du Château, dont les jeunes femmes entourées de putti pourraient aussi bien représenter Vénus et Cupidon, l'Aurore ou la Nuit.
Ses rares peintures religieuses manquent de sacré, ses Vierges ont le même visage que les jeunes femmes qu'il surprend dans un boudoir ou dans une chambre à coucher.
Il n'est guère portraitiste, et l'on ne sait trop si ses Odalisques représentent Mme Boucher ou Mlle O'Murphy ; pourtant son grand Portrait de Madame de Pompadour, Alte Pinakothek, Munich n'est pas seulement un admirable hommage rendu à sa protectrice, mais un des chefs-d'œuvre de l'art du portrait au XVIIIe siècle.
D'une certaine façon, tout est interchangeable dans son œuvre, du décor d'opéra à la pastorale, du paysage peint comme toile de fond ou comme tableau de chevalet, d'Armide et de Vénus à Sylvie ou à la jeune femme qui reçoit la marchande de mode. C'est ce mélange même qui, en dépit de son artificialité, forge le style, la manière et l'invention de Boucher.

Un dessinateur exceptionnel

Boucher, enfin, est un dessinateur admirable. Lui-même estimait, à la fin de sa vie, avoir exécuté quelque dix mille dessins ; ce chiffre est peut-être exagéré, mais l'on sait aujourd'hui que dès ses débuts, il multipliait les vignettes à la plume et au lavis : sujets religieux ou historiques pour l'Histoire de France du père Gabriel Daniel, paysages d'Italie, frontispices pour les Figures de différents caractères, copies d'après Sebastiano Ricci ou d'après Abraham Bloemart, dont il gravera lui-même un certain nombre de dessins, et sans doute d'après Watteau.
Tout au long de sa carrière, pourtant bien remplie, Boucher donne des dessins d'illustrations à graver : pour les Satyres et autres œuvres de Nicolas Régnier en 1733, pour les Œuvres de Molière en 1734, pour le Spectacle de la nature de l'abbé Pluche en 1735, pour les Tombeaux des princes, des grands capitaines et autres hommes illustres de Owen McSwiny en 1736-1737, pour la Faunillane du comte Tessin en 1741, pour les Mœurs et usages des Turcs de Jean Antoine Guer en 1746, sans compter les planches isolées, les nombreux frontispices, ou des suites comme les Cris de Paris en 1737.

Mais on ne saurait réduire le dessinateur à l'illustrateur. Boucher prépare en effet ses peintures ou ses cartons de tapisserie par de nombreux dessins de détails : on en connaît six, et il dut y en avoir davantage, pour La Lumière du monde, plusieurs pour les tritons et naïades du Lever et du Coucher du soleil, mais aussi des dessins très finis de personnages du Déjeuner ou de la Femme attachant sa jarretière, ou des bergers de La Noble Pastorale.
Pour la première fois les études d'un artiste sont si poussées, leur technique si aboutie avec un admirable usage des crayons qui jouent souvent sur des fonds de papiers colorés, que certains des dessins préparatoires de Boucher deviennent des œuvres autonomes, voire des dessins de présentation.
Ils sont montés, mis sous verre, encadrés, accrochés au mur, ce qui était jusqu'alors inconcevable pour des dessins.
Avec eux naît la collection de dessins, non plus d'études partielles, d'ébauches, mais de feuilles abouties qu'on ne laisse plus dans des portefeuilles ou dans des boîtes, qu'on vend séparément et non plus en lots, et qui soutiennent la comparaison avec des peintures dont le prix est bien supérieur.
Leur succès correspond – à moins qu'il ne les détermine – aux découvertes qui permettent la mise au point de techniques de gravure en manière de crayon, puis en couleurs : Jean Charles François, Demarteau, Jean François Janinet, Louis Marin Bonnet rivalisent à qui imitera le mieux les dessins conservés chez les grands collectionneurs : Blondel d'Azaincourt, Blondel de Gagny, Bergeret, Randon de Boisset, Jullienne, le graveur Gabriel Huquier, et bien d'autres, avec des résultats tels que ces estampes sont, elles aussi, encadrées et accrochées, participant, à leur tour, de la diffusion du genre Boucher.

Les arts décoratifs au service d'un genre

Mais cette diffusion passe aussi par d'autres voies, et Boucher est sans doute, au XVIIIe siècle, le premier artiste, sinon le seul, à avoir connu de son vivant, et depuis ses débuts, une aussi prodigieuse diffusion de ses modèles et de ses inventions par la gravure de reproduction.
Dès 1733, Gérard Jean Baptiste Scotin grave la Naissance et la Mort d'Adonis, l'année suivante Bernard Lépicié présente à l'Académie deux des Jeux d'amours de la collection Derbais ; puis presque chaque année, la publication d'estampes d'après les peintures de Boucher est annoncée, tableaux mythologiques ou scènes de genre, les dernières en date concernant des Pastorales gravées par Jacques Firmin Beauvarlet en 1769.
Encore ne parle-t-on ni des illustrations, ni des dessins, qui représentent une part importante des quelque 1500 gravures d'après Boucher exécutées par environ 150 graveurs, parmi les meilleurs du temps, comme François Antoine Aveline, Laurent Cars, Charles Nicolas Cochin, Nicolas de Larmessin, Jacques Philippe Le Bas, mais aussi par des amateurs comme Mme de Pompadour.
L'exemple de Gabriel Huquier, qui grave et publie quatre-vingt-dix inventions de Boucher, est particulièrement éclairant, dans la mesure où cet artiste est le grand diffuseur du goût rocaille. On ne sera donc pas surpris de le voir entourer d'une arabesque des Pastorales de Boucher, graver et publier des Livres de fontaines, ou de cartouches, des Scènes de la vie chinoise, ou encore des Livres de sujets et pastorales, qui contiennent aussi des chinoiseries, et des couples de bergers destinés à servir de modèles aux décorateurs et aux artisans.
Il grave également avec son neveu six Chinoiseries, d'après les modèles donnés par Boucher à la manufacture de Beauvais en vue d'une suite chinoise. On touche là un autre moyen de diffusion des inventions de Boucher.
En effet, on lui commande en 1736 les premiers cartons des Fêtes italiennes, dont la suite sera tissée une trentaine de fois.
Elle sera suivie, à partir de 1741, des cinq pièces de la suite de Psyché, produite en une douzaine d'exemplaires.
Suivent des chinoiseries : six pièces, sur les dix esquisses peintes par Boucher, musée des Beaux-Arts, Besançon, tissées à partir de 1743 ; ce sont celles que Huquier a gravées, et qui trahissent l'engouement de Boucher et de son public pour une Chine certes plus théâtrale et pittoresque qu'anthropologique.
Boucher multiplie également les dessins préparatoires, les esquisses et les peintures pour Les Amours des dieux et La Noble Pastorale, dont le succès fit connaître à l'Europe entière – car les tapisseries servaient souvent de cadeaux diplomatiques – les personnages inventés par l'artiste.
Quant aux Tentures de Boucher, commandées à plusieurs reprises par des lords anglais, elles se trouvent encore dans des châteaux outre-Manche.
Sans oublier les Enfants Boucher, petits panneaux exécutés aux Gobelins pour garnir des coussins et des dossiers de sièges ; l'on sait qu'en 1760, Mme de Pompadour échange avec la manufacture les tapisseries du Lever et du Coucher du soleil contre une série de dessus-de-chaise représentant des Enfants jardiniers.

Ces sujets d'enfants nous introduisent à un autre mode de popularisation des créations de Boucher : il s'agit des modèles qu'il a donnés à la manufacture de Vincennes-Sèvres, le premier dessin, pour Le Petit Jardinier, remonte à 1749, qui ont influencé toute la production en ronde bosse et en décors peints entre 1752 et 1766 environ, et de là toute la production européenne, fortement marquée par la suprématie de Sèvres.
Des groupes émaillés blancs reproduisent des gravures, comme Le Berger galant ou le Chinois à la corbeille.
Puis ce sont d'autres enfants, qui moissonnent, mangent, cueillent, blanchissent, pour lesquels Boucher fournit des dessins, ou des gravures, et qui font l'objet de terres cuites avant d'être moulés.
De 1757 à 1766 Étienne Falconet, nommé chef de sculpture, produit un grand nombre de ce qu'on a appelé les enfants Falconet, tirés de dessins de Boucher.
Il produit également des biscuits qui reprennent les sujets de bergeries inspirées par l'opéra comique : les Mangeurs de raisins, le Baiser donné, le Baiser rendu.
Les mêmes modèles, enfants ou scènes de genre, sont utilisés pour les décors peints, d'abord par la manufacture royale de Vincennes en camaïeu, puis par Sèvres en polychromie. Rare est l'utilisation de paysages ou de chinoiseries, mais elle existe, et démontre une fois encore l'emprise de Boucher et de ses inventions sur les arts de son temps.

Le peintre des Grâces est un grand dessinateur, un beau coloriste.
Son univers est artificiel, certes, mais il correspond au goût du temps qu'il a d'ailleurs contribué à créer.
Peintre d'histoire il n'en joue pas moins un rôle déterminant dans les arts décoratifs ; peintre raffiné, il a brossé des décors éphémères.
Boucher incarne à la perfection l'artiste rocaille, et son art aux multiples facettes est bien le miroir de son temps.


Å’uvres

Antoine et Cléopâtre (587 × 675), 1761, F. Boucher, collection privée - Paris
Le jugement de Suzanne (1720-1721), Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada ;
Rebecca recevant les présents d'Abraham (1725), Musée des beaux-arts de Strasbourg ;
Aurore et Céphale (1733), Musée des Beaux-Arts de Nancy ;
Tête de Jeune femme en coiffe de dentelle (1737), pierre noire et pastel ;
Le Déjeuner (1739), Musée du Louvre, Paris ;
La Forêt (1740), Musée du Louvre, Paris ;
Léda et le cygne (1741) ;
La toilette intime (1741), 52,5 × 66,5 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid ;
Diane sortant du bain (1742), Musée du Louvre, Paris ;
Le repos des nymphes au retour de la chasse, dit aussi Le retour de Diane chasseresse (1745), huile sur toile, musée Cognacq-Jay, Paris ;
L'Odalisque (1746), Musée du Louvre, Paris ;
La marchande de mode (1746), huile sur toile, 64 × 34 cm, Nationalmuseum, Stockholm ;
Le Triomphe de Vénus, Nationalmuseum, Stockholm ;
Un Été pastoral (1749), Wallace Collection, Londres ;
Un automne pastoral (1749), Wallace Collection, Londres ;
La Lumière du monde (1750), huile sur toile, 175 × 130 cm, provient de la chapelle privée de Madame de Pompadour au château de Bellevue, Musée des beaux-arts de Lyon ;
Interrupted sleep (1750), huile sur toile, au Metropolitan museum of art ;
La Toilette de Vénus (1751), Metropolitan Museum of Art, New York ;
Le Moulin, (1751) ;
L'Odalisque blonde (it), également appelé Mademoiselle O'Murphy en référence à son modèle ou Jeune Fille couchée, 1751, huile sur toile, 59 × 73 cm, Alte Pinakothek,
L'Odalisque blonde, également appelé Mademoiselle O'Murphy en référence à son modèle ou Jeune Fille couchée, 1752, huile sur toile, 59,5 × 73,5 cm, Wallraf-Richartz Museum,
L'Odalisque brune, années 1740, huile sur toile, 53,5 × 64,5 cm, musée du Louvre11
Le lever du Soleil (1753)
La Naissance de Vénus ou Vénus (1754), Wallace Collection.
Madame de Pompadour (1756), National Gallery of Scotland, une version similaire au Alte Pinakothek de Munich ;
Les Forges de Vulcain (1757), Musée du Louvre, Paris ;
L'Assomption de la Vierge (vers 1758-1760) Musée des beaux-arts de Montréal
Rodogune (1761) [[Peint à la demande de Madame de Pompadour pour illustrer l'oeuvre de P. Corneille au château de Crécy en Eure-et-Loir. Collection Goncourt dispersée en 1897, réapparue sous le titre Antoine et Cléopâtre à la vente aux enchères Ivoire Chartres en 2009]];
Les Génies des arts (1761) Musée des beaux-arts d'Angers,
L'Offrande à la villageoise (1761) ; Grande-Bretagne; collection privée.
L'Aimable pastorale (1761) ; Grande-Bretagne; collection privée.
La Jardinière endormie (1762), Toile de 229 × 89 cm; Grande-Bretagne; collection privée.
Le Départ du courrier (1765; huile sur toile, 32.2 × 26,5 cm ;Metropolitan Museum of Art, New York
L'Arrivée du courrier (1765), œuvre disparue connue grâce à une gravure.
Le Divan ;
L'Enlèvement d'Europe ;
L'Été ;
Le Pont ;
Le Nid ;
Vénus consolant l'Amour ;
Charmes de la vie champêtre, Musée du Louvre, Paris ;
Annette et Lubin, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome ;
Repas de chasse, esquisse, huile sur toile, 61 × 40 cm, Musée du Louvre, Paris.
Il a donné de nombreux cartons et modèles pour les manufactures royales de tapisserie et de porcelaine.

Liens

http://youtu.be/fp7Dop66nTE
http://youtu.be/8UHNWwW30cM



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Posté le : 28/09/2013 22:24
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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