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De Montpellier
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Le 6 Octobre 2000, à Balma, meurt José Cabanis
Romancier, essayiste et magistrat français. Il fut élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1965 et membre de l'Académie française en 1990.
Né le 24 Mars 1922 à Toulouse, José Cabanis fait ses études dans cette ville. De 1943 à 1945, il est requis au titre du S.T.O. en Allemagne. En 1952, il publie son premier roman, L'Âge ingrat, que prolongeront L'Auberge fameuse en 1953 et Juliette Bonviolle en 1954. Du prix Renaudot qui lui est décerné à l'unanimité au premier tour, en 1966, pour La Bataille de Toulouse à l'Académie française, où il est élu en 1990, la reconnaissance ne lui a pas été mesurée. Mais ses racines provinciales, catholiques, et sa formation de juriste, il fit la majeure partie de sa carrière à Toulouse comme expert auprès des tribunaux l'ont toujours tenu éloigné du cœur de la vie littéraire. D'où la distance et l'acuité d'une observation de moraliste qui se déploie aussi bien dans le tableau des mœurs de la vie de province – dans le Sud-Ouest où se situe l'action du cycle autobiographique de L'Âge ingrat – que dans de remarquables essais historiques, "Le Sacre de Napoléon", 1970 ; Charles X, roi ultra, 1972. La part prise par l'essai, Jouhandeau, 1959 ; Mauriac, le roman et Dieu, 1991 ; Pour Sainte-Beuve, 1995, l'étude et l'histoire, Saint-Simon l'admirable, 1974) ira d'ailleurs croissant chez lui. Au début de son œuvre romanesque, José Cabanis n'innove guère, malgré son talent d'écrivain classique, par rapport à la filiation d'un genre illustré notamment par Les Thibault de Roger Martin-du-Gard, ou Les Pasquier de Georges Duhamel. Mais au fil de son évolution, l'affabulation poétique et l'entrecroisement de la confidence et de l'histoire lui permettent de donner toute la mesure de son talent comme dans La Bataille de Toulouse. Sur un thème voisin d'Albertine disparue, la trahison et les mensonges de l'amour, le narrateur tisse un subtil contrepoint entre la souffrance que lui inflige Gabrielle, insaisissable, infidèle, sensuelle sans réticence, et son travail d'écrivain, en l'occurrence le récit de la bataille de Toulouse qui opposa Soult et Wellington en 1812. Tout au long de son œuvre, l'accent très personnel de José Cabanis se reconnaît à la musicalité d'une prose, où la recherche du bonheur n'est pas séparable de la mélancolie, parce que les souvenirs de l'enfance et de l'adolescence ont à jamais rendu illusoires les plaisirs de l'amour. En même temps, l'exercice de l'écriture tend un voile entre la conscience et l'appréhension du présent le plus comblé. On ne s'étonnera pas que, après avoir tenté de se dévoiler dans la publication de plusieurs volumes de son journal intime L'Escaladieu, 1987 en analysant son évolution vers la foi, Cabanis se soit penché avec perspicacité dans Dieu et la N.R.F. 1994, puis dans Le Diable et la N.R.F. 1996 sur la complexité psychologique des principaux animateurs de la N.R.F. des temps héroïques : Gide, Martin-du-Gard, Schlumberger, Ghéon, et sur leur rapports au sacré.
Après avoir écrit une dizaine de romans et quelques essais, il entre à l’Académie française, le 21 juin 1990, pour y occuper le 20e fauteuil. Son épouse, née Andrée Depeyre, est décédée le 3 mars 2012 à Toulouse à l'âge de 86 ans.
Å’uvres
La Pitié (Schopenhauer, Nietzsche, Max Scheler, Dostoïevski) (Gallimard, 1948) L’Organisation de l’État d’après La République de Platon et La Politique d’Aristote (Gallimard, 1948) L’Âge ingrat (Gallimard, 1952) L’Auberge fameuse (Gallimard, 1953) Juliette Bonviolle (Gallimard, 1954) Le Fils (Gallimard, 1956) Les Mariages de raison (Gallimard, 1957) Jouhandeau (Gallimard, 1959) Le Bonheur du jour, (Gallimard, 1960), Prix des Critiques Les Cartes du temps, (Gallimard, 1964), Prix des libraires Plaisir et lectures. I. (Gallimard, 1964) Les Jeux de la nuit (Gallimard, 1964) Proust et l’écrivain (Hachette, 1965) La Bataille de Toulouse (Prix Renaudot) (Gallimard, 1966) Plaisir et lectures. II. (Gallimard, 1968) Une vie, Rimbaud (Hachette, 1968) Des Jardins en Espagne (Gallimard) Le Sacre de Napoléon (Gallimard) Préface du Tome I des œuvres de Julien Green (Bibliothèque de la Pléiade, 1972) Charles X, roi ultra (Prix des Ambassadeurs) (Gallimard, 1974) Saint-Simon l’admirable (Grand Prix de la Critique) (Gallimard, 1974) Saint-Simon ambassadeur (Gallimard, 1974) Les Profondes Années (Grand Prix de Littérature de l’Académie française) (Gallimard, 1976) Michelet, le prêtre et la femme (Gallimard, 1978) Petit entracte à la guerre (Gallimard, 1980) Lacordaire et quelques autres (Gallimard, 1982) Préface aux Conférences de Lacordaire à Toulouse (Éd. d'Aujourd'hui) Le Musée espagnol de Louis-Philippe. Goya (Gallimard, 1986) Préface aux Affaires de Rome, de Lamennais (La Manufacture, 1986) L’Escaladieu (Gallimard, 1987) Pages de journal (Éd. Sables, 1987) Pour Sainte-Beuve (Gallimard) Chateaubriand, qui êtes-vous ? (La Manufacture, 1988) Préface de La Correspondance Lacordaire-Montalembert (Le Cerf, 1989) L’Âge ingrat, réédition de l’ensemble du cycle (Gallimard, 1989) Préface du Tome VI des Œuvres de Julien Green (Bibliothèque de la Pléiade, 1990) Le Crime de Torcy, suivi de Fausses nouvelles (Gallimard, 1990) En marge d’un Mauriac (Éd. Sables, 1991) Mauriac, le roman et Dieu (Gallimard, 1991) Préface à un choix de pages du Temps immobile, de Claude Mauriac (Grasset, 1993) Préface à Dits et inédits, de Bussy-Rabutin (Éd. de l’Armançon, 1993) Dieu et la NRF, 1909-1949 (Gallimard, 1994) Le Diable à la NRF, 1911-1951 (Gallimard, 1996) Autour de Dieu et le Diable à la NRF (Éd. Sables, 1996) Magnificat (Éd. Sables, 1997) Jardins d’écrivains (en collaboration avec Georges Herscher) (Actes-Sud, 1998) Julien Green et ses contemporains, le cas Mauriac (en collaboration à Littératures contemporaines, Julien Green) (Klincksieck, 1998) Le Sacre de Napoléon (nouvelle édition) (Le Grand livre du mois, 1998) Entretien (en collaboration à Chateaubriand aujourd’hui) (Éd. Cristel, 1998) Lettres de la Forêt-Noire, 1943-1998 (Gallimard, 2000) Hommages[modifier | modifier le code]
Il existe une médiathèque José-Cabanis à Toulouse.
Liens
http://youtu.be/-l1_AT4MR8k Léautaud par José Cabanis http://youtu.be/9YKqSvlwD3k Le Renaudot pour José Cabanis http://youtu.be/2aIurHEOYjg succès pour la médiathèque José Cabanis à Toulouse http://youtu.be/JmGTYsMmrP8 lettre de la forêt noire de José Cabanis
Posté le : 06/10/2013 10:23
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