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Arrestation des templiers 2 suite
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Les templiers suite
Les Templiers et l'argent


Le financement

Les Templiers devaient exercer une activité économique, commerciale et financière pour payer les frais inhérents au fonctionnement de l'ordre et les dépenses de leurs activités militaires en Orient.
Cependant, il ne faut pas confondre cette activité économique et financière avec celle plus sophistiquée des banquiers italiens à la même époque. L'usure, c'est-à-dire une tractation comportant le paiement d'un intérêt, était interdite par l'Église aux chrétiens et de surcroît aux religieux.
Comme le dit l'Ancien Testament :
"Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour l'argent, ni pour vivres, ni pour aucune chose qui se prête à intérêt."
Les Templiers prêtaient de l'argent à toutes sortes de personnes ou institutions : pèlerins, croisés, marchands, congrégations monastiques, clergé, rois et princes… Le montant du remboursement était parfois supérieur à la somme initiale lorsqu'il pouvait être camouflé par un acte de changement de monnaie.
C'était une façon courante de contourner l'interdit.
Lors de la croisade de Louis VII, le roi de France en arrivant à Antioche demanda une aide financière aux Templiers. Le maître de l'ordre, Évrard des Barrès, fit le nécessaire. Le roi de France écrivait à son intendant en parlant des Templiers,
"nous ne pouvons pas nous imaginer comment nous aurions pu subsister dans ces pays d'Orient sans leur aide et leur assistance.… Nous vous notifions qu'ils nous prêtèrent et empruntèrent en leur nom une somme considérable. Cette somme leur doit être rendue …."
La somme en question représentait deux mille marcs d'argent.

La lettre de change

L’activité financière de l'ordre prévoyait que les particuliers pussent déposer leurs biens lors d'un départ en pèlerinage vers Jérusalem, Saint-Jacques-de-Compostelle ou Rome. Les Templiers inventèrent ainsi le bon de dépôt.
Lorsqu'un pèlerin confiait aux Templiers la somme nécessaire à son pèlerinage, le frère trésorier lui remettait une lettre sur laquelle était inscrite la somme déposée. Cette lettre manuscrite et authentifiée prit le nom de lettre de change.
Le pèlerin pouvait ainsi voyager sans argent sur lui et se trouvait plus en sécurité. Arrivé à destination, il récupérait auprès d'autres Templiers l'intégralité de son argent en monnaie locale. Les Templiers ont mis au point et institutionnalisé le service du change des monnaies pour les pèlerins.

Le trésor de l'ordre

Il s'agissait d'un coffre fermé à clé dans lequel étaient gardés de l'argent, des bijoux, mais aussi des archives. Ce coffre-fort était appelé huche. Le maître de l'ordre à Jérusalem en effectuait la comptabilité avant que celle-ci ne fût transférée à la fin du XIIIe siècle au trésorier de l'ordre.
Trois articles des retraits de la règle nous renseignent sur le fonctionnement financier de l'ordre.
Le maître pouvait autoriser le prêt d'argent sans intérêt avec ou sans l'accord de ses conseillers selon l'importance de la somme. Les revenus provenant des commanderies d'Occident étaient remis au trésor du siège de l'ordre à Jérusalem.
Tous les dons en argent de plus de cent besants étaient concentrés dans le trésor de l'ordre. Les commanderies de Paris ou de Londres servaient de centres de dépôts pour la France et l'Angleterre.
Chaque commanderie pouvait fonctionner grâce à une trésorerie conservée dans un coffre. Au moment de l'arrestation des Templiers en 1307, il a été retrouvé un seul coffre important, celui du visiteur de France, Hugues de Pairaud.
L'argent qu'il contenait a été confisqué par le roi et a immédiatement rejoint les caisses royales.
La suppression de l'ordre par Philippe IV le Bel ayant pour objectif de récupérer le trésor des templiers est une hypothèse cependant contestée, le trésor du Temple étant bien inférieur au trésor royal. Le roi a en fait pallié ses difficultés financières en essayant d'établir des impôts réguliers, en taxant lourdement les Juifs et les banquiers lombards, parfois en confisquant leurs biens et en pratiquant les dévaluations monétaires.

La garde du trésor royal

Elle a débuté en 1146 lorsque Louis VII, en partance pour la deuxième croisade, avait décidé de laisser le trésor royal sous la garde du Temple de Paris. Par la suite, cela se développa, si bien que nombre de souverains firent confiance aux trésoriers de l'ordre.
Cette pratique, qui ne mêlait en rien les activités financières du Temple et celles de la Couronne, prit fin durant le règne de Philippe IV Le Bel.
Une autre grande personnalité, Henri II d'Angleterre, avait laissé la garde du trésor au Temple.
Par ailleurs, de nombreux Templiers de la maison d'Angleterre étaient également des conseillers royaux.

Le patrimoine des Templiers

Forteresses templières en Orient

Pour pallier la faiblesse de leurs effectifs, les croisés entreprirent la construction de forteresses dans les États latins d'Orient. Les Templiers ont participé à cet élan en faisant édifier pour leur besoin de nouveaux châteaux forts.
Ils entreprirent également de reconstruire ceux qui avaient été détruits par Saladin vers 1187 et acceptèrent d'occuper ceux que les seigneurs d'Orient, ou d'Espagne leur donnaient faute de pouvoir les entretenir.
Certains d'entre eux permettaient de sécuriser les routes fréquentées par les pèlerins chrétiens autour de Jérusalem. Servant d'établissement à la fois militaire, économique et politique de l'ordre, la place forte représentait pour les populations musulmanes un centre de domination chrétienne.
Les Templiers occupèrent un nombre plus important de places fortes dans la péninsule ibérique afin de participer à la Reconquista.
Au XIIe siècle, après la chute de la ville de Jérusalem devant les forces de Saladin en 1187, les Templiers parvinrent à résister quelques mois dans certaines de leurs places fortes mais, peu à peu, en perdirent la plus grande partie.
Il fallut attendre l'issue de la troisième croisade, menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, pour que les Templiers reconstituassent leur dispositif militaire en Terre sainte.
Au XIIIe siècle, dans le royaume de Jérusalem, les Templiers possédaient quatre forteresses : le château Pèlerin construit en 1217-1218, la forteresse de Safed reconstruite en 1240-1243, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon en 1260.
Dans le comté de Tripoli, ils disposaient du château de Tortose reconstruit en 1212, d'Arima et du Chastel Blanc.
Au nord, dans la principauté d'Antioche, les places fortes templières étaient Baghras Gaston récupérée en 1216, ainsi que Roche de Roissel et Roche-Guillaume qu'ils détenaient toujours, Saladin ayant renoncé à les conquérir en 1188.

Les forteresses ibériques

Article détaillé : Liste des forteresses templières ibériques.
Dès 1128, l'ordre reçoit une première donation au Portugal, des mains de la comtesse régnante du Portugal, Thérèse de León, veuve d'Henri de Bourgogne : le château de Soure et ses dépendances. En 1130, l'ordre a reçu 19 propriétés foncières.
Vers 1160, Gualdim Pais achève le château de Tomar, qui devient le siège du Temple au Portugal.
En 1143, Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, demanda aux Templiers de défendre l'Église d'Occident en Espagne, de combattre les Maures et d'exalter la foi chrétienne. Les Templiers acceptèrent non sans réticence, mais se limitèrent à défendre et pacifier les frontières chrétiennes et à coloniser l'Espagne et le Portugal. Une nouvelle population chrétienne venait en effet de s'installer autour des châteaux donnés aux Templiers, la région étant pacifiée.
La Reconquista fut une guerre royale. De ce fait, les ordres de chevalerie y étaient moins autonomes qu'en Orient. Ils devaient fournir à l'armée royale un nombre variable de combattants, proportionnel à l'ampleur de l'opération militaire en cours.
Ainsi, les Templiers espagnols ont participé à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, à la prise de Valencia en 1238, de Tarifa en 1292, à la conquête de l'Andalousie et du royaume de Grenade.
Au Portugal, les Templiers ont pris part à la prise de Santarém 1146 et à celle d'Alcácer do Sal 1217.
L'action de l'ordre du Temple dans la péninsule ibérique fut donc secondaire, car l'ordre tenait à privilégier ses activités en Terre sainte. Cependant, il possédait bien plus de places fortes dans la péninsule ibérique qu'en Orient. En effet, on dénombre au moins soixante-douze sites rien que pour l'Espagne et au moins six pour le Portugal, on compte seulement une vingtaine de places fortes en Orient.
C'est également dans cette zone que l'on trouve les édifices qui ont le mieux résisté au temps, ou qui ont bénéficié de restaurations, comme les châteaux d'Almourol, Miravet, Tomar et Peñíscola.

Les forteresses dans l'Europe de l'Est

Templiers dans le monde germanique.

À la différence de l'Orient et de la péninsule ibérique où les Templiers faisaient face aux musulmans, l'Europe de l’Est, où les ordres religieux-militaires étaient également implantés, les a confrontés au paganisme.
En effet, les territoires de la Pologne, de la Bohême, de la Moravie, de la Hongrie, mais aussi de la Lituanie et de la Livonie formaient un couloir de paganisme, constitué de terres sauvages en grande partie non encore défrichées, pris en tenailles entre l'Occident catholique et la Russie orthodoxe.
Borusses Prussiens, Lituaniens, Lives ou Coumans, encore païens, y résistaient à l'avancée - lente mais inexorable - du christianisme depuis plusieurs siècles.
La christianisation catholique, qui nous intéresse ici, se faisait à l'initiative de la papauté mais avec le soutien des princes germaniques convertis, qui y voyaient l'occasion d'agrandir leurs possessions terrestres en même temps que de renforcer les chances de salut pour leur âme et avec l'appui des évêques, notamment celui de Riga, qui tenaient en quelque sorte des places fortes en territoire païen.
Après la disparition en 1238 de l'ordre de Dobrin, officiellement reconnu par le pape Grégoire IX sous le nom "Chevaliers du Christ de Prusse", qui avait procédé aux premières conversions, les Templiers se virent invités formellement à prendre pied en Europe orientale.
À cet effet, furent octroyés à l'ordre trois villages le long de la rivière Bug ainsi que la forteresse de Łuków, qu'ils se virent confier en 1257, en même temps que la mission de défendre la présence chrétienne dans cette région.
Tout au long du xiiie siècle, la présence des Templiers en Europe orientale est allée en augmentant et on compta jusqu’à quatorze établissements et deux forteresses templières.
Cependant, les Templiers tout comme les Hospitaliers, qui furent également présents en Europe orientale cédèrent rapidement la place à l’ordre Teutonique dans la lutte contre le paganisme dominant ces régions reculées. Les deux ordres hésitaient à ouvrir un troisième front venant s'ajouter à ceux de la Terre sainte et de la péninsule ibérique, alors que l'idée première de cette installation aux frontières du christianisme était surtout de diversifier les sources de revenus afin de financer la poursuite des activités principales de l'ordre en Terre sainte.
Autre région d'Europe orientale, mais plus méridionale, la Hongrie dut faire face tout comme la Pologne aux invasions dévastatrices des Mongols aux alentours de 1240. Présents là aussi, les Templiers envoyaient des informations aux rois occidentaux sans pour autant arriver à les alerter suffisamment pour qu'une réaction volontaire et efficace fût déclenchée.

Les commanderies

Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l'ordre en Occident.
Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l'ordre en Orient et d'assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'ordre. Elle s'est constituée à partir de donations foncières et immobilières.
Le terme préceptorie, est à tort employé : …Il est donc absurde de parler de “préceptorie” alors que le mot français correct est “commanderie” ; et il est de plus ridicule de distinguer deux structures différentes, préceptorie et commanderie….

Dans les premières années de sa création, les dons fonciers ont permis à l'ordre de s'établir partout en Europe.
Puis, il y a eu trois grandes vagues de donations de 1130 à 1140, de 1180 à 1190 et de 1210 à 1220.
Tout d'abord, on peut noter que tous les hommes qui entraient dans l'ordre pouvaient faire le don d'une partie de leurs biens au Temple. Ensuite, les dons pouvaient provenir de toutes les catégories sociales, du roi au laïc.
Par exemple, le roi Henri II d'Angleterre céda au Temple la maison forte de Sainte-Vaubourg et son droit de passage sur la Seine au Val-de-la-Haye, en Normandie. Un autre exemple que l'on peut citer est le don fait en 1255 par le chanoine Étienne Collomb de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre d'un cens perçu dans le bourg de Saint-Amâtre.
Même si les dons étaient en majorité composés de biens fonciers ou de revenus portant sur des terres, les dons de rentes ou revenus commerciaux n'étaient pas négligeables. Par exemple, Louis VII céda en 1143-1144 une rente de vingt-sept livres établies sur les étals des changeurs à Paris.
Les dons pouvaient être de trois natures différentes :
Donation pro anima : il pouvait s'agir d'une donation importante, qui était souvent à l'origine de la création d'une commanderie ou alors d'un don foncier mineur ne portant que sur quelques parcelles.
La motivation du donateur était d'invoquer le salut de son âme ou la rémission de ses pêchés.
Donation in extremis : ce type de donation était réalisé en majeure partie par des pèlerins agissant par précaution.
Ils effectuaient ce don avant de partir en Terre sainte. Peu nombreuses, ces donations ont été vite remplacées par le legs testamentaire.
Donation rémunérée : le donateur agissait dans le but de percevoir un contre-don.
Il ne s'agissait pas exactement d'une vente mais plutôt d'un don rémunéré, assurant le donateur d'un avoir lui permettant de recevoir de quoi vivre.
Le bénéficiaire, à cette occasion l'ordre du Temple était également gagnant dans ce type de don, le contre-don étant d'une valeur inférieure. Le but de ce type de donation était de faciliter le processus de don, sachant que la cession de tout ou partie d'un bien foncier pouvait sérieusement entamer le revenu du donateur ou celui de ses héritiers. Il n'était pas rare d'ailleurs que certains conflits entre l'ordre et des héritiers survinssent en de pareils cas, le litige se réglant parfois par le biais de la justice.
Après la réception de ces dons, il restait à l'ordre du Temple d'organiser et de rassembler le tout en un ensemble cohérent. Pour ce faire, les Templiers ont procédé à nombre d'échanges ou de ventes afin de structurer leurs commanderies et de rassembler les terres pour optimiser le revenu qui pouvait en être tiré.
On peut prendre le processus de remembrement comme parallèle, tout au moins à propos du regroupement des terres autour ou dépendant d'une commanderie.
Par essence, on peut citer tous les pays de l'Occident chrétien du Moyen Âge comme terres d'établissement de l'ordre du Temple. Ainsi, il y eut des commanderies templières dans les pays actuels suivants : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas. De même, il existait des commanderies en Orient.
Selon Georges Bordonove, on peut estimer le nombre de commanderies templières en France à 700.
La qualité de ces vestiges est très diverse aujourd'hui. Très peu ont pu garder intégralement leurs bâtiments. Certaines commanderies ont été totalement détruites et n'existent plus qu'à l'état archéologique, ce qui est le cas par exemple de la commanderie de Payns dans le fief du fondateur de l'ordre.
En France, trois commanderies ouvertes au public présentent un ensemble completa : pour le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre se trouve la commanderie d'Arville et au sud la commanderie de La Couvertoirade.
Seuls les documents d'archives et en particulier les cartulaires de l'ordre du Temple permettent d'attester de l'origine templière d'un bâtiment.

La chute


Une destruction programmée par le roi de France;

L'idée de détruire l'ordre du Temple était déjà présente dans l'esprit du roi Philippe IV le Bel, mais ce dernier manquait de preuves et d'aveux afin d'entamer une procédure.
Ce fut chose faite grâce à un atout majeur déniché par Guillaume de Nogaret en la personne d'un ancien Templier renégat : Esquieu de Floyran.
Selon la thèse officielle, Esquieu de Floyran, bourgeois de Béziers ou prieur de Montfaucon était emprisonné pour meurtre et partageait sa cellule avec un Templier condamné à mort qui se confessa à lui, lui avouant le reniement du Christ, les pratiques obscènes des rites d'entrée dans l'ordre et la sodomie.
Esquieu de Floyran n’ayant pas réussi à vendre ses rumeurs à Jacques II d'Aragon, y parvint en 1305 auprès du roi de France, Guillaume de Nogaret payant par la suite Esquieu de Floyran afin de diffuser au sein de la population les idées de reniement du Christ et crachat sur la croix, relations charnelles entre frères, baisers obscènes exercés par les chevaliers du Temples. Philippe le Bel écrivit au Pape pour lui faire part du contenu de ces aveux.
En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demanda une enquête pontificale au pape.
Ce dernier la lui accorda le 24 août 1307.

La mise à mort de l'ordre du Temple

Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France, soit plusieurs milliers au total, sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel, le petit-fils de Saint Louis.
Cet acte de violence arbitraire met fin à un ordre original de moines-soldats, vieux de près de deux siècles, qui s'est illustré en Terre sainte et s'est acquis puissance et richesse, s'attirant ainsi la jalousie des féodaux et la convoitise des souverains.
Un ordre monastique prestigieux
Le prestige des moines-chevaliers au manteau blanc frappé d'une croix rouge est immense pendant les deux siècles que durent les croisades... malgré la trahison du grand maître Gérard de Ridefort à la bataille de Hattîn, en 1187.
La huitième et dernière croisade s'achève par la mort tragique du roi Saint Louis devant Tunis en 1270.
Dès lors, les dernières possessions franques de Terre sainte tombent définitivement entre les mains des musulmans.
Ceux-ci s'emparent de Saint-Jean-d'Acre le 28 mai 1291 malgré la résistance héroïque des Templiers autour du grand maître Guillaume de Beaujeu.
Les Templiers se replient en Europe
Au début du XIIIe siècle, l'ordre du Temple, chassé de Palestine, n'en dispose pas moins encore d'une force militaire impressionnante de quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté. Mais, de soldats, les Templiers se sont reconvertis en usuriers et ont complètement perdu de vue la reconquête des Lieux saints.

L'arrestation des templiers

Cependant, Philippe le Bel était pressé. Il n'attendit pas les résultats de l'enquête, prépara l'arrestation à l’abbaye Notre-Dame-La-Royale, près de Pontoise, le jour de la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix.
Il dépêcha des messagers le 14 septembre 1307 à tous ses sénéchaux et baillis, leur donnant des directives afin de procéder à la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers des Templiers ainsi qu'à leur arrestation massive en France au cours d'une même journée, le vendredi 13 octobre 1307.
Le but d'une action menée en quelques heures était de profiter du fait que les Templiers étaient disséminés sur tout le territoire et ainsi d'éviter que ces derniers, alarmés par l'arrestation de certains de leurs frères, ne se regroupassent et ne devinssent alors difficiles à ar
Au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d'armes pénétrèrent dans l'enceinte du Temple de Paris où résidait le maître de l'ordre Jacques de Molay. À la vue de l'ordonnance royale qui justifiait cette rafle, les Templiers se laissèrent emmener sans aucune résistance.
À Paris, on compta 138 prisonniers, en plus du maître de l'ordre.
Le vendredi 13 octobre 1307, à l'aube, tous les templiers de France furent arrêtés et jetés en prison. Le roi prit aussitôt possession de la tour du Temple où se trouvaient le trésor et les livres de comptes. Les cent quarante templiers de Paris subirent les pires tortures de la part des inquisiteurs dominicains, qui usèrent de tous les moyens en leur pouvoir, ruse, mensonge, chevalet, bûcher.
Cent trente-sept d'entre eux avouèrent des ignominies incroyables ; mais, par la suite, plusieurs se rétractèrent.
L'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, l'Écosse reconnurent l'innocence du Temple et de ses membres. De son côté, le pape Clément V, faible et lâche, circonvenu par Philippe le Bel, fit lire à l'ouverture de la deuxième session du concile de Vienne, le 3 avril 1312, la bulle Vox clamantis qui portait la suppression par provision de l'ordre en attendant le jugement définitif d'un prochain concile ; celui-ci ne devait jamais se réunir. Il fut décidé qu'en attendant la réunion d'une assemblée tous ceux qui porteraient le costume et continueraient à se faire appeler templiers seraient excommuniés. Le soir du 18 mars 1314, le maître Jacques de Molay et le commandeur de Normandie furent brûlés vifs dans l'île aux Juifs.
Une plaque rappelle le triste sort de cet homme qui ne sut pas réformer son ordre quand il en était temps.

Le dépeçage du temple.

Il faut dire que de considérables donations ont rendu l'ordre immensément riche et l'ont transformé en l'une des principales institutions financières occidentales... et la seule qui soit sûre. Il gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident, Philippe le Bel, Jean sans Terre, Henri III, Jaime Ier d'Aragon....
Ses commanderies qui abritent les moines-soldats, avec aussi une vocation caritative, couvrent l'ensemble de l'Europe médiévale d'une véritable toile d'araignée. On peut voir au sud d'Angoulême, à Cressac, une chapelle rescapée de l'une de ces commanderies et ornée de peintures murales qui évoquent les croisades.
L'opinion européenne commence à s'interroger sur la légitimité du Temple.
Le roi Philippe le Bel lui-même a souvenance que les Templiers ont refusé de contribuer à la rançon de Saint Louis lorsqu'il a été fait prisonnier au cours de la septième croisade.
Suivant une idée déjà ancienne, évoquée par Saint Louis et les papes Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII, Philippe le Bel souhaite la fusion de l'ordre du Temple avec celui, concurrent, des Hospitaliers afin de constituer une force suffisante pour préparer une nouvelle croisade à laquelle le roi de France et le pape Clément V sont très attachés.
L'affaire est mise à l'ordre du jour de plusieurs conciles et l'on élabore même un projet dans lequel Louis de Navarre aurait été grand maître du nouvel ordre. Son dramatique échec résulte de l'opposition obstinée du grand maître Jacques de Molay ainsi que de l'agressivité du ministre du roi, Guillaume de Nogaret.
Le drame
Tous les Templiers de France sont finalement arrêtés par les sénéchaux et les baillis du royaume au terme d'une opération de police conduite dans le secret absolu par Guillaume de Nogaret. Ils sont interrogés sous la torture par les commissaires royaux avant d'être remis aux inquisiteurs dominicains.
Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés après avoir avoué pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des baisers impudiques.
L'opinion publique et le roi lui-même y voient la confirmation de leurs terribles soupçons sur l'impiété des Templiers et leur connivence avec les forces du Mal.
Le roi obtient du pape Clément V la suppression de l'ordre, au concile de Vienne, en 1312. Elle est officialisée le 3 avril 1312 par la bulle Vox in excelso, bien qu'il soit tout à fait exceptionnel qu'un ordre religieux soit purement et simplement dissous.
Le 3 mai 1312, le pape affecte le trésor des Templiers à l'ordre concurrent des Hospitaliers, à l'exception de la part ibérique qui revient aux ordres militaires locaux. Le roi de France et ses conseillers plaident en faveur de cette solution, respectueuse de la volonté des nombreux bienfaiteurs du Temple.
En 1313, sur la base de documents comptables, l'ordre de l'Hôpital restitue 200.000 livres au trésor royal pour solde de tout compte.
Le successeur de Philippe, Louis X, réclamera toutefois un supplément, estimant que son père a été floué. L'affaire est close en 1317, quand le nouveau roi Philippe V reçoit 50.000 livres supplémentaires.

Le procès

Puisque tous les Templiers du royaume de France avaient été arrêtés, Philippe IV le Bel enjoignit aux souverains européens : Espagne et Angleterre de faire de même. Tous refusèrent car ils craignaient les foudres du pape.
Le roi de France n'en fut pas découragé et ouvrit donc le procès des Templiers.
Cependant, l'ordre du Temple était un ordre religieux et ne pouvait subir à ce titre la justice laïque. Philippe le Bel demanda donc à son confesseur, Guillaume de Paris, aussi Grand Inquisiteur de France, de procéder aux interrogatoires des cent trente-huit Templiers arrêtés à Paris.
Parmi ces chevaliers, trente-huit moururent sous la torture, mais le processus des aveux avait été enclenché, donnant lieu aux accusations d'hérésie et d'idolâtrie. Parmi les péchés confessés le plus souvent, l'Inquisition enregistra le reniement de la Sainte-Croix, le reniement du Christ, la sodomie et l'adoration d'une idole appelée le Baphomet.
Trois Templiers résistèrent à la torture et n'avouèrent aucun comportement obscène.
Afin d'essayer de protéger l'ordre du Temple, le pape Clément V fulmina la bulle Pastoralis praeminentiae qui ordonnait aux souverains européens d'arrêter les Templiers qui résidaient chez eux et de mettre leurs biens sous la gestion de l'Église.
Le roi pour en tirer une légitimité au nom du peuple et pour impressionner le pape, convoqua à Tours les États généraux de 1308 qui approuvèrent la condamnation de l'ordre alors que le Pape avait fait interrompre la procédure royale enclenchée par Philippe le Bel.
De plus, le Pape demandait à entendre lui-même les Templiers à Poitiers.
Mais, la plupart des dignitaires étant emprisonnés à Chinon, le roi Philippe le Bel prétexta que les prisonniers, soixante-douze en tout, triés par le roi lui-même étaient trop faibles pour faire le voyage.
Le pape délégua alors deux cardinaux pour aller entendre les témoins à Chinon. Le manuscrit ou parchemin de Chinon qui en traite indique que le pape Clément V a donné l'absolution aux dirigeants de l'ordre à cette occasiona.
La première commission pontificale se tint le 12 novembre 1309 à Paris. Elle avait pour but de juger l'ordre du Temple en tant que personne morale et non les personnes physiques. Pour ce faire, elle envoya dès le 8 août une circulaire à tous les évêchés afin de faire venir les Templiers arrêtés pour qu’ils comparaissent devant la commission. Un seul frère dénonça les aveux faits sous la torture : Ponsard de Gisy, précepteur de la commanderie de Payns. Le 6 février 1310, quinze Templiers sur seize clamèrent leur innocence.
Ils furent bientôt suivis par la plupart de leurs frères.
Le roi de France souhaita alors gagner du temps et fit nommer à l'archiépiscopat de Sens un archevêque qui lui était totalement dévoué, Philippe de Marigny, demi-frère d'Enguerrand de Marigny.
Celui-ci envoya cinquante-quatre Templiers au bûcher le 12 mai 1310, qui avaient reniés leurs aveux faits sous la torture en 1307 et étaient donc relaps. Tous les interrogatoires furent terminés le 26 mai 1311101.
Le fac-similé de l'interrogatoire des dignitaires templiers en août 1308 à Chinon, conservé aux archives vaticanes, a été publié et mis en vente en 2007.

Absous par le pape

L'original du parchemin de Chinon, document essentiel mais perdu dans les archives secrètes du Vatican depuis le XVIIe siècle, a été retrouvé en 2002 par l'historienne Barbara Frale et publié en 2007 avec l'ensemble des documents relatifs au procèsa.
Il indique que le pape Clément V a finalement absous secrètement les dirigeants de l'ordre. Leur condamnation et mise à mort sur le bûcher est donc bel et bien la responsabilité du roi Philippe le Bel et non celle du pape ni de l'Église contrairement a une fausse idée largement répandue.
Non, là aussi les dignitaires qui ont été brûlés l'ont été parce qu'ils sont revenus sur leurs aveux, non pour ceux-ci : les 4 ont avoué, les 4 ont été absous, mais seuls les deux qui ont reniés leurs aveux ont été exécutés.
Une légende reprise par Maurice Druon dans son célèbre roman-fleuve Les rois maudits veut qu'à l'instant de succomber dans les flammes, Jacques de Molay ait lancé une malédiction à l'adresse du roi et du pape, les invitant à le rejoindre dans la mort avant la fin de l'année. Or, c'est pourtant ainsi que les choses vont se passer.
Partout les Hospitaliers de Saint-Jean héritèrent des biens du Temple, sauf en Aragon et au Portugal, pays où furent créés de nouveaux ordres, successeurs légitimes du Temple : Montesa, en Aragon, par une bulle du pape Jean XXII datée du 10 juin 1317 ; l'ordre du Christ, au Portugal, par une autre bulle du même pape, datée du 15 mars 1319.
Les prétendues vies secrètes du Temple ne sont que légende, dont rien ne peut prouver l'existence.

Le concile de Vienne

Le concile de Vienne, qui se tint le 16 octobre 1311 au sein de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne, avait trois objectifs : statuer sur le sort de l'ordre, discuter de la réforme de l'Église et organiser une nouvelle croisade.
Cependant, lors du concile, quelques Templiers décidèrent de se présenter : ils étaient au nombre de sept et désiraient défendre l'ordre. Le roi, voulant en finir avec l'ordre du Temple, partit en direction de Vienne avec des gens d'arme afin de faire pression sur Clément V.
Il arriva sur place le 20 mars 1312.
Le 22 mars 1312, le Pape fulmina la bulle Vox in excelso qui ordonnait l'abolition définitive de l'ordre.
Pour ce qui est du sort des Templiers et de leurs biens, le pape fulmina deux autres bulles :
Ad providam le 2 mai 1312, concernait les biens du Temple qui furent légués en totalité à l'ordre de l'Hôpital, à l'exception de l'Espagne et du Portugal, où deux ordres naquirent des cendres de l'ordre du Temple, l'ordre de Montesa et l'ordre du Christ
Considerantes dudum le 6 mai 1312 quant à elle, déterminait le sort des hommes.
Ceux ayant avoué ou ayant été déclarés innocents se verraient attribuer une rente et pourraient vivre dans une maison de l'ordre alors que tous ceux ayant nié ou s'étant rétractés, subiraient un châtiment sévère, la peine de mort.
Toutefois, le sort des dignitaires de l'ordre du Temple restait entre les mains du pape.

Le sort des dignitaires

Une commission pontificale fut nommée le 22 décembre 1313.
Elle était constituée de trois cardinaux et d'avoués du roi de France et devait statuer sur le sort des quatre dignitaires de l'ordre.
Devant cette commission, ils réitérèrent leurs aveux. Le 11 ou 18 mars 1314, les quatre Templiers furent amenés sur le parvis de Notre-Dame de Paris afin que l'on leur lût la sentence.
C'est là que Jacques de Molay, maître de l'ordre du Temple, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, Hugues de Pairaud, visiteur de France et Geoffroy de Goneville, précepteur en Poitou-Aquitaine apprirent qu'ils étaient condamnés à la prison à vie.
Toutefois, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay clamèrent leur innocence. Ils avaient donc menti aux juges de l'Inquisition, furent déclarés relaps et remis au bras séculier, en l'occurrence, la justice royale.
Voici la description qu'en fit, dans sa chronique latine, Guillaume de Nangis, un chroniqueur de l'époque :
"Mais alors que les cardinaux pensaient avoir mis un terme à cette affaire, voilà que tout à coup et inopinément deux d'entre eux, le grand maître et le maître de Normandie, se défendirent opiniâtrement contre le cardinal qui avait prononcé le sermon et contre l'archevêque de Sens Philippe de Marigny, revenant sur leur confession et sur tout ce qu'ils avaient avoué".

Les templiers Ibériques

Dans la péninsule Ibérique, deux ordres succédèrent de plein droit aux Templiers, l' ordre de Notre-Dame de Montesa et l'ordre du Christ.
Au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe, certaines observances maçonniques prétendirent avoir une filiation avec les Templiers. Sortirent alors plusieurs chronologies de grands maîtres, qui se révélèrent sans fondement.
Au début du XIXe siècle apparut un mouvement se réclamant du Temple, d'inspiration plus folklorique que spirituelle, avec Raymond-Bernard Fabré-Palaprat.
Après plusieurs luttes intestines, les néo-templiers disparurent eux aussi. Vers 1936, quatre commissaires de police belges créèrent une nouvelle milice du Temple, complétant la généalogie des néo-templiers.
Quoi qu'il en soit, parmi les quarante-sept ordres du Temple actuellement connus et les quelque soixante ordres militaires prétendant à une certaine spiritualité templière, en dehors des grades maçonniques, on peut dire que seul l'ordre de Montesa peut se qualifier de véritable successeur du Temple ; il ne reste en effet de l'ordre du Christ que son nom attribué à la première décoration du Portugal ; quant à l'ordre de Malte, il n'a fait qu'hériter des biens temporels du Temple.

Le sort des frères

Dévolution des biens de l'ordre du Temple.
La dissolution de l'ordre lors du concile de Vienne et ensuite la mort de Jacques de Molay marquèrent la fin officielle de l'ordre du Temple.
Les biens templiers, en particulier les commanderies, furent reversés par la bulle papale Ad Providam en majeure partie à l'ordre de l'Hôpital. Pour autant, tous les chevaliers, frères et servants templiers n'ont pas été exécutés, bon nombre d'entre eux sont retournés à la vie civile ou ont été accueillis par d’autres ordres religieux.

Les Templiers en France

L'Ordre étant déclaré éteint en 1312, Le pape Clément V ordonne de faire comparaître tous les Templiers des provinces, et de les faire juger par des conciles provinciaux. S'ils sont absous, on pourra leur donner une pension prise sur les biens de l'Ordre.
En Catalogne par exemple, le mot de la fin est donné par l'archevêque de Tarragone, Guillem de Rocabertí, qui prononce, le 4 novembre 1312, l'innocence de tous les Templiers catalans.
La Commanderie du Mas Deu, devenue possession Hospitalière, verse des pensions aux chevaliers, mais également aux non-nobles et aux frères servants.
En décembre 1318, le Pape Jean XXII s'adresse aux évêques de France, pour les avertir que certains Frères de l'ex-Ordre du Temple avaient repris les vêtements laïques, et leur demande de supprimer les pensions aux Frères qui ne se soumettraient pas à cet avertissement.
Philippe le Bel voulant mettre la main sur certains des biens des Templiers, les Hospitaliers n'auront de cesse de faire respecter les décisions papales, et finiront par obtenir à peu près partout, là où était décidé la dévolution des biens des Templiers.

Les Templiers du royaume d'Aragon


Dans le royaume d’Aragon, les Templiers se répartirent dans différents Ordres, principalement dans l’ordre de Montesa, créé en 1317 par le roi d’Aragon Jacques II, à partir de la branche des Templiers reconnue innocente lors du procès de 1312 en France.
Les biens du Temple y furent transférés en 1319, mais également dans l'Ordre de Saint-Georges d'Alfama, créé dans la même période par fusion entre l’Ordre de Calatrava et les Templiers de France réfugiés en Espagne.
Quant aux biens des templiers, dans le royaume d'Aragon et le comté de Barcelone, ils iront à l’Hôpital lorsque les Templiers ne les avaient pas déjà vendus à des personnes de confiance, et dans le royaume de Valence, les biens templiers et ceux des hospitaliers seront fusionnés dans le nouvel Ordre de Montesaa.

Les Templiers du Portugal

Au Portugal, ils passèrent à l'ordre du Christ. Successeur légitime du Temple, la Milice du Christ est fondée en 1319 par le roi Denis Ier de Portugal et le pape Jean XXII. Les biens des Templiers ont été réservés à l'initiative du roi, pour la Couronne portugaise à partir de 1309, et transférés à l’Ordre du Christ en 1323.
Articles détaillés : Ordre du Christ du Portugal et Dévolution des biens de l'ordre du Temple dans le Royaume du Portugal.
On retrouve de nombreuses influences de l’ordre du Christ dès le début desGrandes découvertes portugaises, dont on verra la croix sur les voiles des navires de Vasco de Gama lors du passage du cap de Bonne-Espérance en 1498 (alors que les voiles des navires de Christophe Colomb lors de sa traversée de l'Atlantique en 1492, portent plus probablement la croix de l’Ordre de Calatrava

Les Templiers d'Angleterre

En Angleterre, le roi Edouard II a tout d'abord refusé d’arrêter les Templiers et de saisir leurs biens.
Il convoque son sénéchal de Guyenne et lui demande de rendre compte, suite à quoi, il rédige le 30 octobre, puis le 10 décembre 1307, des lettres au pape, ainsi qu'au roi du Portugal, de Castille, d'Aragon et de Naples.
Il y défend les chevaliers du Temple, et les encourage à faire de même.
Le 14 décembre, il reçoit confirmation du Pape d'arrêter les Templiers.
Il ordonne, le 8 janvier 1308, que l'on se saisisse de tous les membres de l'Ordre présents dans son pays, et qu'on les assigne à résidence, sans recourir à la torture.
Un tribunal est dressé en 1309, qui finit par absoudre en 1310 les Templiers repentis. Le transfert des biens des Templiers vers les Hospitaliers, ordonné par la Bulle papale de Clément V en 1312,n’a de plus pas été exécuté avant 1324.
C’est à cette date que l'Église du Temple, siège des Templiers à Londres, fut transférée aux Hospitaliers, avant de revenir à la Couronne d’Angleterre en 1540 lorsque le roi Henri VIII dissolut l’ordre des Hospitaliers, confisqua leurs biens, et nomma le prêtre de l'Église du Temple, the Master of the Temple.

Les Templiers d'Écosse

En Écosse, l'ordre de Clément V de confisquer tous les biens des Templiers, n'est pas totalement appliqué, en particulier depuis que Robert Ier d'Écosse a été excommunié, et n'obéit plus au Pape.
Mr William de Lamberton, bishop of St Andrew, accorde en 1311 sa protection aux Templiers en Écosse. En 1312, ils sont même absous en Angleterre et en Écosse par Édouard II d'Angleterre, et réconciliés dans l'Église.
Puis en 1314, les Templiers auraient aidé Robert de Bruce à remporter la bataille de Bannockburn contre les Anglais mais leur présence au sein de cette bataille est hypothétiquea. Par contre, de nombreuses traces templières ont été laissées en Écosse bien après 1307, dans le cimetière de Kilmartin par exemple, ou encore dans le village de Kilmory.

Dans le monde germanique

Procès de l'ordre du Temple dans la Province d'Allemagne.
En Europe centrale, les biens de l'ordre furent confisqués puis redistribués pour certains aux Hospitaliers, et pour d'autres à l'Ordre Teutonique.
Mais peu d'arrestations eurent lieu dans cette province, et aucun Templier ne fut exécuté. Les princes allemands, séculiers et ecclésiastiques, avaient pour grand nombre pris parti pour les templiers.
L'ordre, se sentant soutenu par la noblesse et les princes, semble s'être peu préoccupé de cet appareil judiciaire: le synode de la province ecclésiastique de Mayence renvoya absous tous ceux de sa circonscription.
Le synode de la province de Trêves fut réuni, et après une enquête, prononça également une sentence d'absolution. Enhardis par ces deux jugements, les Templiers essayèrent de se maintenir sur les bords du Rhin, dans le Luxembourg et le diocèse de Trêves, et probablement aussi dans le duché de Lorraine.
Restés sous la protection de leur famille et des seigneurs locaux, beaucoup de chevaliers se virent attribuer une rente à vie, et d'importantes indemnités durent même être versées par les Hospitaliers, en dédommagement des biens confisqués, à tel point qu'ils durent parfois revendre les biens qui venaient de leur être attribués.

Les légendes au sujet des Templiers

Le lendemain, Philippe le Bel convoqua son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamna les deux Templiers au bûcher. Ils furent conduits sur l'île aux Juifs afin d'y être brûlés vifs. Geoffroi, ou Godefroi de Paris fut un témoin oculaire de cette exécution.
Il écrivit dans sa Chronique métrique (1312-1316), les paroles du maître de l'ordre :
"… Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamné à tort : Dieu vengera notre mort. …"
Proclamant jusqu’à la fin son innocence et celle de l'ordre, Jacques de Molay s'en référa donc à la justice divine et c'est devant le tribunal divin qu'il assignait ceux qui sur Terre l'avaient jugé. La malédiction légendaire de Jacques de Molay
"Vous serez tous maudits jusqu'à la treizième génération " lancée par des ésotéristes et historiens par la suite inspira Les Rois maudits de Maurice Druon.
Les deux condamnés demandèrent à tourner leurs visages vers la cathédrale Notre-Dame pour prier.
C'est avec la plus grande dignité qu'ils moururent. Guillaume de Nangis ajouta :
"On les vit si résolus à subir le supplice du feu, avec une telle volonté, qu'ils soulevèrent l'admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort…."
La décision royale avait été si rapide que l'on s'aperçut après coup que la petite île où l'on avait dressé le bûcher ne se trouvait pas sous la juridiction royale, mais sous celle des moines de Saint-Germain-des-Prés.
Le roi dut donc confirmer par écrit que l'exécution ne portait nullement atteinte à leurs droits sur l'île.
Giovanni Villani, contemporain des Templiers, mais qui n'assista pas à la scène, ajouta dans sa Nova Cronica que
"le roi de France et ses fils éprouvèrent grande honte de ce péché, et que la nuit après que ledit Maître et son compagnon eurent été martyrisés, leurs cendres et leurs os furent recueillis comme des reliques sacrées par les frères et d'autres religieuses personnes, et emmenés en lieux consacrés."
Ce témoignage est toutefois sujet à suspicions, Villani étant un florentin et ayant rédigé son ouvrage entre une et deux décennies après les faits

L'historien et archevêque Guillaume de Tyr rédige à partir de 1167 Historia rerum in partibus transmarinis gestarum, ouvrage dans lequel il se révèle d'abord favorable aux Templiers puis de plus en plus critique à leur égard à mesure qu'ils prennent de la puissance, privilèges pontificaux comme l'exemption de la dîme et de l'excommunication, droit de réaliser des quêtes dans les églises, comptes à rendre exclusivement au pape.
Peu à peu, dit-il, les membres de l'Ordre deviennent arrogants et irrespectueux envers la hiérarchie ecclésiastique et séculière : Guillaume de Tyr est ainsi à l'origine des premières légendes sur les Templiers, tantôt apologétiques, légende des neuf chevaliersa restés seuls pendant neuf ans, tantôt critiques, les accusant notamment à plusieurs reprises de trahir les Chrétiens pour de l'argent.
La fin tragique des Templiers a contribué à générer des légendes à leur sujet. Parmi d'autres, leur quête supposée du Saint-Graal, l'existence d'un trésor caché (comme celui envisagé à Rennes-le-Château par exemple, leur découverte éventuelle de documents cachés sous le Temple d'Hérode, certaines hypothèses de leurs liens avec les francs-maçons.
De plus, certains groupements ou sociétés secrètes, tels que la Rose-Croixou certaines sectesa, telles que l'ordre du Temple solaire, et ses survivances, comme le Collège Templier, la Militia Templi ou l'Ordo Templi Orientis, se réclameront par la suite de l'ordre, affirmant leur filiation en s'appuyant sur la survivance secrète de l'ordre, sans parvenir pour autant à le prouver, ou en produisant même parfois de faux documents.

Documentaires audiovisuels :

La Caméra explore le temps - Les Templiers 131 de Steffio Lorenzi et Alain Decaux. Source INA.
Les Templiers. Émission de Radiofrance, octobre 2007 132.
Les Templiers. Émission La Marche de l'Histoire avec Alain Demurger, France Inter, le 29 août 2012.'Les Templiers / France Inter

Liens
http://youtu.be/1MvNSwcj0yQ Histoire
http://youtu.be/Z5Tg0k6WSPw La caméra explore le temps (1961)
Malebranche
http://youtu.be/sG7Nd4lTRBA Le trésor des templiers
http://youtu.be/E8gcjNrj9hU Le secret des templiers et de l'abbé Saunière
http://youtu.be/g0dkhdK31x4 Le procès des templiers 1
http://youtu.be/ZfscKnKoInw Le procès des templiers 2
http://youtu.be/40pRaf_E--U Le procès des templiers 3
http://youtu.be/fK7TYzsCDq8 Le procès des templiers 4
http://youtu.be/4ZCi83pyw50 Les templiers 2000 ans d'histoire 1
http://youtu.be/OoopjEZ08XY Les templiers 2000 ans d'histoire 2



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Posté le : 12/10/2013 12:54
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Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
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