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Arthur Rimbaud suite 2
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L'œuvre

Comparable en cela à celles d'un Pascal ou d'un Chénier, l'œuvre de Rimbaud pose le problème de sa publication.
Si "Une saison en enfer" fut réalisée selon ses vœux, il n'en va pas de même des autres textes que l'on regroupe sous des titres qui tentent soit de rendre compte de leur genre : Poésies, Vers nouveaux et chansons, soit de s'accorder avec un intitulé que l'auteur aurait lui-même suggéré : "Illuminations".
D'une façon générale, les Poésies désignent des textes qui vont des "Étrennes des orphelins", pièce de débutant, jusqu'au "Bateau ivre".
Il paraît légitime d'y constituer d'abord un ensemble correspondant au "recueil Demeny" ou "cahier de Douai", poèmes composés de janvier à octobre 1870, puis de considérer une zone plus floue, mais stylistiquement repérable, marquée entre autres par les lettres du voyant.
La publication des Vers nouveaux et chansons, appelés parfois "Derniers Vers", relève d'une histoire autrement plus complexe.
La plupart, datés par Rimbaud de mai, juin, juillet 1872, furent d'abord publiés en 1886 avec "les Illuminations", un peu comme s'il s'agissait d'un sous-genre en vers à l'intérieur de celles-là – le cas intermédiaire entre ces deux formes étant posé par "Marine" et "Mouvement" qu'une tradition déjà ancienne a désormais choisi de ranger au nombre des "Illuminations".
En 1912 encore, dans sa Préface pour les Œuvres à Mercure de France, Claudel considérait un "double état" de cette écriture, là où nous voyons maintenant des ensembles différents :
"C'est ce double état du marcheur que traduisent les Illuminations : d'une part les petits vers qui ressemblent à une ronde d'enfants et aux paroles d'un libretto, de l'autre des images désordonnées qui substituent à l'élaboration grammaticale ainsi qu'à la logique extérieure une espèce d'accouplement direct et métaphorique." Cependant, précisément dans cette même édition de 1912, ces Vers nouveaux et chansons pour la première fois allaient acquérir au cours du volume leur autonomie.

Les Illuminations

Le titre d'"Illuminations", quant à lui, si éblouissant soit-il, n'apparut jamais sous la plume de Rimbaud, aucun des manuscrits actuellement connus ne le comporte.
À plusieurs reprises, Verlaine, pour désigner des textes de Rimbaud, l'utilisera. D'abord dans des lettres envoyées à Charles de Sivry, où il les nomme "illuminécheunes" – ce qui laisse supposer une prononciation anglaise du mot. Dans la Préface qu'il donnera à leur première publication aux éditions de la revue La Vogue en 1886 ensuite, où il le répétera en y ajoutant un sous-titre, Coloured Plates – qu'il traduit par Gravures coloriées.
Ailleurs, il indiquera un sous-titre approchant : "Painted Plates".
Ces cinquante-quatre poèmes en prose étonnent par leur beauté, mais aussi leur disparate.
Quelques-uns sont groupés par séries : Vies, Enfances, Veillées, Villes, et laissent entrevoir un projet plus articulé, au point que l'on a pu parler d'une "poétique du fragment", André Guyaux.
D'autres sont de purs météorites, venus d'un monde en puissance chez l'écrivain et ne se révélant qu'à cette seule occasion.
En dépit d'une telle dispersion, Rimbaud projette là avec une intensité visionnaire, on peut penser à une sorte de lanterne magique mentale les éléments d'un univers intérieur qu'il tient à transmettre au lecteur ou, tout simplement, à l'autre.
Plus que des descriptions comme en faisait Aloysius Bertrand ou des situations symboliques comme Baudelaire en agençait dans son Spleen de Paris, il produit souvent une annonce, presque au sens évangélique du terme, propose un monde requalifié et fait accéder l'humanité à une dimension insoupçonnée avant lui.
Vigueur et rigueur, "luxe inouï" et parfois cruauté superbe.
Ainsi en est-il de À une Raison qui visiblement veut faire succéder à la nôtre, trop réduite, une conscience nouvelle.
La figure du génie apparaît par deux fois comme instance décisive, dans Conte d'abord où le Prince, lassé de tout, finit par rencontrer cet autre de lui qui est la force de son désir, sa santé essentielle; dans Génie ensuite, texte inscrit dans l'impossible et animé par l'optimisme de l'utopie.
Fréquemment aussi des vues magiques s'organisent, frappent par leur entraînement dynamique, leur célérité. Le moderne trouve ici une expression imprévisible, il n'est pas le mime de la science, il ne se construit pas à l'aide d'une nouveauté de strass, mais il formule une clarté majeure dans cette « prose de diamant » saluée par Verlaine et nous débarrasse des pesanteurs, atteste un cosmos inconnu, ventile et revitalise, éblouit.
À chaque texte, Rimbaud rejoue la poésie, sans profiter des acquis précédents, et nous avons toujours l'impression que le spectacle qu'il propose, à plat sur la page, rassemble une pluralité, comme l'aleph, point de parfaite ubiquité vu par Borges un certain jour.
Il s'agit bien d'une révélation, un peu à l'image de l'Aube d'été, longtemps poursuivie par, l'enfant Rimbaud lui-même, puis enfin dépouillée de ses immenses voiles et livrant son amour. Comme l'avait déjà constaté le premier rassembleur de ces textes, Félix Fénéon, une thématique à coup sûr s'en dégage, Jean-Pierre Richard, puis Jean-Pierre Giusto l'ont fort bien analysée, mais elle n'est rien si l'on néglige la cinétique de ces formes ou de ces substances.
L'écriture suscite ; elle développe des naissances, des événements, voire des avènements ; l'univers décomposé, recomposé s'ouvre à des virtualités magnifiques.

Une saison en enfer

Reste le seul texte publié par Rimbaud, Une saison en enfer. Il était inutile jusqu'à maintenant de soulever le problème de la datation des Illuminations comparée à ce livret. On ne saurait toutefois s'y dérober.
Rimbaud lui-même a tenu à inscrire à la dernière page de son "carnet de damné" : "avril-août 1873". La fin du livre semble prononcer un adieu. Signifie-t-elle pour autant que c'en était fini de la littérature ? Pour la beauté du geste, on l'a longtemps cru. Rimbaud, produisant cet ouvrage, coupait court avec son passé, il devenait "absolument moderne".
Les Illuminations lui seraient donc antérieures.
Il a bien fallu cependant nuancer une opinion aussi tranchée, depuis que Bouillane de Lacoste, en 1949, dans une thèse désormais célèbre, a montré que certains de ces poèmes en prose avaient été recopiés à Londres, du temps où Nouveau était au côté de Rimbaud. Rien ne prouve de façon assurée que les Illuminations furent rédigées quand Rimbaud écrivait Une saison en enfer, où il se borne à citer plusieurs de ses "Vers nouveaux" ; mais on ne doit pas davantage éliminer l'hypothèse d'un double adieu fait à la littérature, c'est ce que conjecture Maurice Blanchot ; une fois dans la Saison, une autre fois dans les Illuminations, où quelques poèmes comme Départ ou Solde résonnent manifestement comme un congé.
Avec Une saison en enfer, Rimbaud a sans doute écrit le livre du rebelle par excellence, mais également celui qui touche de plus près l'adolescence, quand se dessine sous le signe de l'incertitude la vie d'homme toujours improbable.
Verlaine parlera à son propos de "prodigieuse autobiographie psychologique", et certes il faut voir à quel point l'existence de Rimbaud y est questionnée ; mais l'auteur l'élève constamment à un exposant mythique.
Aucun des motifs personnels, excepté peut-être la narration de Délires II, ne se referme sur lui-même.
Tour à tour l'Histoire, la Famille, la Religion sont l'objet d'une traversée et de mises en crise. À travers ces pages de colère et de lucidité, l'Occident en son ensemble est accusé de façon si mordante qu'on ne retrouvera une telle âpreté que dans une œuvre contemporaine et elle aussi décisive, Ainsi parlait Zarathoustra, 1883 de Nietzsche.
Les griefs contre la religion chrétienne forment un motif dominant. Ils furent peut-être précédés par la rédaction de "paraphrases évangéliques" que l'on a retrouvées au verso de certains brouillons de la Saison. Le Christ que dans Les Premières Communions Rimbaud appelait l'"éternel voleur des énergies" ne l'en a pas moins retenu pour ses pouvoirs de thaumaturge et l'efficacité de sa parole.
Aussi la religion est-elle à l'origine de la Saison beaucoup plus que "le drame de Bruxelles", ce "dernier couac".
C'est aux environs de Pâques 1873 que Rimbaud envisagea d'abord de rédiger un "livre païen" ou "livre nègre", lequel sera bientôt infléchi en histoire satanique. L'Enfer permet ici ce que les Anciens nommaient une katabase, descente dans l'au-delà qui se confond aussi avec une anamnèse personnelle et mène plus loin encore : dans la mémoire collective de l'Occident.
C'est contre la loi du baptême que Rimbaud se cabre, en constatant que nous sommes tous ici-bas marqués par le péché originel.
Par multiples assauts se développe alors sa rébellion, avec des cris de réel damné, une syntaxe du gril et du sarcasme, une parole-écriture torturée qui se plaît à mettre à l'épreuve les plus sûres fondations de l'Europe "aux anciens parapets".
Au milieu de son livre, Rimbaud, par une manifeste mise en abyme, s'est représenté presque théâtralement selon deux chapitres qu'il a intitulés "Délires".
L'un retrace les démêlés d'une Vierge folle aux prises avec l'Époux infernal ; l'autre tente une singulière rétrospective de son parcours poétique de l'an passé. Délires I traduit au plus intense le débat qui put exister entre un individu de faiblesse et une personnalité dangereuse, mais investie des plus fabuleux pouvoirs ou, du moins, le prétendant.
Il serait mal venu de refuser d'y voir Verlaine d'une part, de l'autre Rimbaud, d'autant plus que l'Alchimie du verbe, pendant littéraire de ce premier délire " existentiel" et conjugal, citera des poèmes indubitablement écrits par Rimbaud.
"Je suis caché et je ne le suis pas", assure celui-ci, en affirmant ainsi nettement l'ambivalence de son propos qui relève, en ce cas, moins de l'équivoque que du plurivoque – la polyphonie faisant profondément partie de celui qui, une fois pour toutes, avait pu écrire :
"Je est un autre." Reste que l'autre n'est pas nécessairement le contraire.
Il correspond plutôt à la voix secrète, toujours prête à surgir démoniquement, comme une sorte de vérité oblique.
Délires II, sous-titré « Alchimie du verbe », demeure une manière de Bible pour ceux que tentent les pouvoirs de la poésie. Une lecture attentive prouve cependant que le procédé même de l'hallucination, au moment même où il est exposé, s'y trouve remis en cause.
Ses propres poésies que Rimbaud commente d'assez loin lui paraissent désormais caduques, comme la "romance" verlainienne. Remarquons, d'ailleurs, qu'au cours de cette intrigante anthologie personnelle nulle "illumination" n'est citée à comparaître au for intérieur du souvenir.
Vertigineusement placé sur le rebord du temps, Rimbaud, avant d'entrer dans l'ignoble vie française qui le réclame, citoyen et soldat, s'interroge, au cours des quatre dernières séquences, fort de sa puissante solitude." Posséder la vérité dans une âme et un corps" demeure à la page finale le dessein qu'il se donne.
Insatisfaits des réponses suggérées par Rimbaud, mais encouragés par les indices de son parcours interrompu, nous ne pouvons qu'admirer ce poète tout à la fois incomplet et absolu. La ferveur qui depuis 1886 sut accueillir ses œuvres, elles ne consistent pourtant qu'en jalons, en amorces et points du jour, est la preuve irréfutable de leur pouvoir.
Sans doute nous entraînent-elles à coopérer à ce qu'elles esquissent, à jouer, nous aussi, notre part de merveilleux. Claudel, Breton, Roger Gilbert-Lecomte, Jouve, Bonnefoy, d'autres encore, l'ont bien perçu, au contact de cet "horrible travailleur", qui nous a dotés de pures maximes d'existence.
Sa vie même, menée à son insu à la manière d'un poème supplémentaire, a brillé d'un éclat sacrificiel qui n'a pas peu contribué à ce que l'on y capte une leçon, celle d'une sainteté, comme l'a souhaité trop ardemment Isabelle sa sœur, ou d'une détermination ontologique, comme s'est appliqué à le montrer Alain Borer. Certes, devant Rimbaud, nul n'a le dernier mot.
Celui qui prétendait n'avoir " du goût “que” pour la terre et les pierres", au moment même où il laissait entrevoir l'indigence de la littérature à "changer la vie", lui a donné des gages extrêmes en vertu desquels nous sentons que, plus qu'un artifice, elle est moyen parfois de toucher l'impossible et de rencontrer une suffisante « minute d'éveil".

Le bateau ivre en Paris

Probablement composé avant le mois de novembre 1871, étant donné une caricature d'André Gill qui y fait allusion dans l’Album zutique dont les contributions rimbaldiennes datent d'octobre - novembre 1871 également.
Des poèmes tels que Voyelles, Oraison du soir, Les Chercheuses de poux, L'Étoile a pleuré rose..., Tête de faune ou Les Mains de Jeanne-Marie, semblent dater eux aussi de cette période parisienne. Le manuscrit connu du poème Les Mains de Jeanne-Marie est daté de février 1872 par Paul Verlaine.
Certains documents laissent à penser que nous avons perdu quelques poèmes en vers de Rimbaud pour l'année 1872, à commencer par la liste de nombres de vers par poème qui figure au dos d'un manuscrit de Fêtes de la faim. Nous aurions perdu également le texte de La Chasse spirituelle, texte que Verlaine prétend avoir oublié chez sa femme au moment de l'escapade en Belgique.
Toutefois, Jacques Bienvenu a clairement montré que Verlaine a voulu faire croire que le texte de La Chasse spirituelle se confondait avec le texte infamant des lettres échangées par Rimbaud et Verlaine en mars-avril 1872. Ces lettres furent retrouvées par la femme de Verlaine, Mathilde, qui s'en servit ultérieurement pour gagner son procès en demande de séparation en 1874. Une copie de ces lettres a dû être établie par un greffe, mais, si tel est bien le cas, ces précieuses archives nationales ont été détruites à une date indéterminée au cours du vingtième siècle ! Mathilde a-t-elle détruit des poèmes de Rimbaud ? Ces poèmes réapparaîtront-ils un jour ?
En 2004, une version inédite du poème Mémoire, sous le titre Famille maudite, a redonné espoir. Mais il n'est pas absolument certain que ce manuscrit provienne des héritiers de Verlaine et de son ex-épouse. Quant au texte de La Chasse spirituelle, s'il a existé, on peut se demander à quel point il serait proche des Déserts de l'amour, voire s'il ne s'agirait pas du même texte.

Sensation inventeur du vers libre

Sur le plan de la forme, Arthur Rimbaud a pratiqué une versification de plus en plus ambitieuse en fait d'enjambements à l'entre-vers et à la césure, avant de déglinguer littéralement la mécanique ancienne du vers, autour de 1872, dans les trois quatrains de Tête de faune puis dans un ensemble de compositions souvent réunies sous le titre apocryphe de Derniers vers.
Il a introduit le vers libre en France, avec deux poèmes des Illuminations : Marine et Mouvement.
Certains symbolistes, comme Gustave Kahn, s'attribueront "l'invention" du vers libre, mais ce dernier avait justement contribué à la première publication des Illuminations en 1886 et aucune version significative de poème en vers libre non rimbaldien n'a été attestée à une date antérieure.
Rimbaud a donné ses lettres de noblesse à un type de poème en prose distinct d'expériences plus prosaïques du type du Spleen de Paris de Baudelaire. Les ressources poétiques de la langue sont encore exploitées sous un jour différent dans le célèbre poème en prose, pseudo-autobiographique, Une saison en enfer. Avec un fort penchant à l'hermétisme qu’il partage avec d'autres de ses quasi contemporains, Gérard de Nerval, Stéphane Mallarmé, sinon Paul Verlaine parfois, Rimbaud a le génie des visions saisissantes qui semblent défier tout ordre de description du réel.
Deux compositions sont emblématiques à cet égard : "Le Bateau ivre" et "Voyelles".
Les propos radicaux des deux lettres dites "du voyant" et l'étrangeté des univers poétiques suggérés dans le sonnet Voyelles, les proses des Illuminations et l'ensemble dit des Derniers vers ont contribué à forger un mythique pouvoir démiurgique de la parole poétique.
Si le sens énigmatique des Illuminations est mieux cerné de nos jours, il demeure étrangement polysémique, pour les poèmes en vers de 1872 et le sonnet Voyelles.
Appréhendée intuitivement par l'intégralité des poètes successeurs, la poésie de Rimbaud a ouvert la voie à la poésie contemporaine du xxe siècle et nombreux sont les auteurs qui s'en réclamèrent tels Alfred Jarry, Antonin Artaud, Roger Vitrac, René Char, Jean Venturini et tous les surréalistes, sans oublier les poètes de la revue Le Grand Jeu comme René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte, ou encore Henri Michaux, ainsi que des artistes-interprètes, tels que Jim Morrison, Bob Dylan et Patti Smith

Liens

http://youtu.be/lbwJZaPiE7s Rimbaud par Henri Guillemin
http://youtu.be/bU-nGqq0kqY Rimbaud sa vie 1
http://youtu.be/_bCo9DQYntE Rimbaud 2
http://youtu.be/36qskz2VEzI Rimbaud 3
http://youtu.be/JHZbQ7AGh0E Rimbaud 4
http://youtu.be/q9vfI-hadFE La bâteau ivre dit par Gérard Philipe ou
http://youtu.be/nuJuJY_qCcM dit par Laurent Terzieff
http://youtu.be/YN_Agua6mwI Conférence sur Rimbaud poète de l'impatience
http://youtu.be/8kBXnq15Ijw Le dormeur du val
http://youtu.be/eTRvvd8V--4 Léo Ferré chante Rimbaud
http://youtu.be/gaOfWFIJSlw Une saison en enfer par Léo Ferré
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Posté le : 19/10/2013 18:13
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A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
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