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Olympe De Gouges
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Le 3 Novembre 1793 est guillotinée Olympes De Gouges femme de lettres française


, devenue femme politique et polémiste. Elle est considérée comme une des pionnières du féminisme.
Auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.
Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’humanisme en général, et le rôle important qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été considérablement estimé et pris en compte dans les milieux universitaires.
Pressentie pour entrer au Panthéon, elle fut la première des féministes et le paya de sa vie. Guillotinée en 1793 sous la Terreur, Olympe de Gouges avait commis le crime de rédiger une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Ses combats contre toutes les injustices annonçaient ceux de notre siècle.



POSTAMBULE DE LA DÉCLARATION DES DROITS DE LA FEMME ET DE LA

CITOYENNE 1791

"Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'Univers, reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme, de superstition, de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. O femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption, vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme. La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana ? Craignez-vous que nos législateurs français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre. [...] Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de vous en affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.»

Avec Théroigne de Méricourt et Claire Lacombe, Olympe de Gouges est l'une des héroïnes majeures du premier féminisme français qui se développa sous la Révolution sans parvenir à imposer l'égalité politique des sexes.
Un siècle et demi avant l'écriture du Deuxième Sexe par Simone de Beauvoir, une femme, Olympe de Gouges, avait voulu trancher l'hydre de la misogynie, ce frein entravant l'évolution des sociétés. Malheureusement, c'est sa tête à elle qui roula sur l'échafaud de la Terreur en 1793.
Victime de son sexe, victime de ses idées trop humanistes, trop révolutionnaires pour la Révolution elle-même, victime aussi de son origine de classe.
Son corps, lui, se retrouva à la fosse commune : son fils, Pierre Aubry, l'ayant reniée pour sauver sa propre tête du rasoir national.
Comme l'histoire est assez ingrate avec certains de ses grands hommes, la pionnière Olympe de Gouges a dû subir une injustice supplémentaire : celle qui osa écrire, en 1791, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, acte fondateur d'un féminisme qui ignorait encore son nom, fut reléguée aux oubliettes par... les féministes.
Quand elle ne fut pas considérée, au mieux, comme une courtisane par l'écrivain Restif de la Bretonne, qui la classa dans sa liste des prostituées de Paris, elle passa, au pis, pour une malade mentale, une folle selon l'historien Jules Michelet, une hystérique atteinte de paranoïa reformatoria folie réformatrice pour le Dr Guillois, docteur du service de santé des armées, auteur, en 1904, d'une étude consacrée aux femmes de la Révolution.
Jusqu'à ce que l'historien Olivier Blanc, en 1981, vienne l'extirper de cet injuste oubli avec une biographie fouillée et fort documentée, Marie-Olympe de Gouges, une humaniste à la fin du XVIIIe siècle.
Et qu'Anne Hidalgo, la première adjointe au maire de Paris et candidate à la succession de Bertrand Delanoë en 2014, propose de la faire entrer au Panthéon.
La patrie est toutefois aussi sexiste que lors de la conversion du monument d'église en caveau de la République, à l'occasion de la mort de Mirabeau, en 1791.
En 2013, sur 71 personnalités à reposer sous la coupole, seules deux femmes y sont enterrées : Sophie Berthelot et Marie Curie.
Et encore, pour de mauvaises raisons : afin d'accompagner leurs maris dans l'éden démocrate.
Comme si Sophie sans Marcellin ou Marie sans Pierre n'auraient jamais pu découvrir ni certains principes chimiques, ni la radioactivité... Las.
Mais, avec Olympe de Gouges, c'est une tout autre histoire.
Elle a eu, comme la philosophe et astronome Hypathie dans l'Alexandrie du IVe siècle, le tort d'être une personnalité hors normes, d'avoir une tête trop bien faite pour son temps, d'être en avance de quelques siècles.
Pourtant, rien ne prédestinait cette petite provinciale de Montauban à penser et à vivre autrement que les femmes de son milieu.

Très peu pour Marie Gouze, qui, mariée à l'officier de bouche Pierre Aubry, contre son gré, à 17 ans, aussitôt mère, puis veuve à l'âge de 18 ans, décide d'être sa propre création. Les premiers actes d'indépendance de cette Occitane autodidacte, qui maîtrise mal le français, comme 90 % de la population d'alors : se forger un nom, écrire et ne plus se marier, car, comme elle l'écrira plus tard :
Le mariage est le tombeau de la confiance et de l'amour.
Elle lui préférera un contrat social de l'homme et de la femme, préfigurant, avec plus de deux cents ans d'avance, le Pacs.
Désormais, Marie Gouze ne sera pas la veuve Aubry mais Olympe de Gouges. Et cette Olympe-là est décidée à prendre sa revanche sur la vie, à rayonner dans les lettres et dans les idées.
Aujourd'hui encore, l'aura de ses Ecrits politiques est plus importante en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon qu'en France. Tout juste si l'on compte quelques lycées et places portant son nom. Pourtant...
Son destin transgressif est autant révélateur des blocages de son époque que du statut des femmes de son temps : considérées comme abritant aussi peu d'âme que les animaux, les frondeuses, ces politiquement incorrectes pleines d'espoir en la Révolution, finirent décapitées, comme Mme Roland, ou à l'asile, comme Théroigne de Méricourt, après avoir été fessée en place publique par une horde de sans-culottes.
Car le paradoxe majeur de la Révolution française, fondée sur l'universalité du droit naturel, est qu'elle écarta des droits politiques et civiques la moitié de la société.
Pour autant, les combats d'Olympe de Gouges au XVIIIe siècle ne font qu'anticiper tous ceux qui ont agité le XXe et continué d'enflammer ce début de XXIe : lutte contre la tyrannie et pour la justice sociale, combat contre la peine de mort, égalité hommes-femmes... Les activistes des Femen, emprisonnées en Tunisie en raison de leur soutien à la féministe Amina Sboui, ne disent pas autre chose. A leur manière, elles revendiquent, deux cent vingt ans plus tard, le mot d'ordre d'Olympe :
"Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de vous en affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir."
Et Olympe, éclairée par l'esprit des Lumières, savait de quoi elle parlait.

Sa vie

Montauban
Née le 7 mai 1748 à Montauban, Marie Gouze a été déclarée fille de Pierre Gouze, bourgeois de Montauban qui était boucher – qui n’a pas signé au baptême car absent – et d’Anne-Olympe Mouisset, fille de drapier, mariés en 1737.
Cette dernière, née en 1712, était la filleule du marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan le père d'Anne avait été le précepteur de Jean-Jacques, avec qui elle aurait entretenu une relation amoureuse. Selon le député Jean-Baptiste Poncet-Delpech et d’autres, tout Montauban savait que Lefranc de Pompignan était le père adultérin de la future Marie-Olympe de Gouges. Car, il semle que Olympes était peut-être la fille naturelle du marquis Le Franc de Pompignan, piètre versificateur, auquel elle prétendait ressembler. La rumeur lui construisit un roman familial prestigieux en affirmant qu'elle était bâtarde de Louis XV. Elle rectifiait avec malice :" Je ne suis point fille de roi mais d'une tête couronnée de lauriers."
Elle hérita en tout cas du peu de talent littéraire de son père présumé.
Elle aurait dû avoir la vie toute tracée - par l'Eglise - des femmes de la petite bourgeoisie de l'Ancien Régime. A savoir, comme l'a résumé Elisabeth Badinter dans l'Amour en plus, demeurer "une créature essentiellement relative. La femme est ce que l'homme n'est pas pour former avec lui, et sous son commandement, le tout de l'humanité".

En 1765, à l’âge de seize ans, Marie Gouze fut mariée à un traiteur parisien de trente ans son aîné, Louis-Yves Aubry, officier de bouche de l’Intendant près de la généralité de Montauban, et probablement un important client de la boucherie familiale des Gouze.
Quelques mois plus tard, la jeune femme donna naissance à un fils, Pierre. Homme grossier et inculte, son mari mourut en 1766, emporté par une crue du Tarn.
Déçue par une expérience conjugale qui ne lui avait guère apporté de bonheur, elle ne se remaria pas.
Madame Aubry portait couramment les prénoms de Marie-Olympe signant plusieurs textes ainsi ou plus simplement d’ Olympe, ajoutant une particule à son patronyme officiel Gouze que l’on trouve parfois écrit Gouges, graphie adoptée par certains membres de sa famille dont sa sœur aînée Mme Reynard, née Jeanne Gouges, épouse d’un médecin.
Rien ne la rattachant à Montauban, sinon sa mère qu’elle aida financièrement par la suite, elle rejoignit sa sœur aînée à Paris.
Au début des années 1770, elle était à Paris avec son fils à qui elle fit donner une éducation soignée. Pendant ce séjour à la Cour, elle changera de nom : elle ne sera plus Marie Gouze, mais Olympe de Gouges.

Paris et le théâtre

Elle avait rencontré un haut fonctionnaire de la marine, Jacques Biétrix de Rozières, alors directeur d’une puissante compagnie de transports militaires en contrat avec l’État. Lorsqu’il lui proposa de l’épouser, elle refusa et leur liaison dura jusqu’à la Révolution.
Grâce au soutien financier de son compagnon, elle put mener un train de vie bourgeoise, figurant dès 1774 dans l’Almanach de Paris ou annuaire des personnes de condition.
Elle demeura rue des Fossoyeurs, aujourd’hui rue Servandoni, au no 18-22. Issue par sa mère de la bourgeoisie aisée de Montauban, Olympe de Gouges avait reçu une éducation qui lui permit de s'adapter aux usages de l'élite parisienne. Dans les salons qu’elle fréquentait, elle fit la rencontre de plusieurs hommes de lettres, et elle s'essaya également à l'écriture.
Sa filiation supposée avec Lefranc de Pompignan, dramaturge dont la pièce Didon avait été un grand succès, est également un mobile probable à son entrée dans la carrière littéraire. Elle revendiquait l’héritage de son talent dramatique.
Menant une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire, elle acquit une réputation de courtisane entretenue par les hommes dans un contexte où la femme libre était assimilée à une prostituée.
Support privilégié des idées nouvelles, le théâtre demeurait à cette époque sous le contrôle étroit du pouvoir. Olympe de Gouges monta sa propre troupe, avec décors et costumes. C'était un théâtre itinérant qui se produisait à Paris et sa région.
Le marquis de La Maisonfort raconte dans ses Mémoires comment, en 1787, il racheta le petit théâtre de Mme de Gouges, conservant d'ailleurs une partie de la troupe dont faisait partie le jeune Pierre Aubry, son fils.
Depuis son arrivée à Paris, elle rêve de théâtre. Introduite auprès des Comédiens du Français par la marquise de Montesson, épouse morganatique du duc d'Orléans, elle fonde une troupe.
Indépendamment de son théâtre politique qui fut joué à Paris et en province pendant la Révolution, la pièce qui rendit célèbre Olympe de Gouges est L’Esclavage des Noirs, publié sous ce titre en 1792 mais inscrite au répertoire de la Comédie-Française le 30 juin 1785 sous le titre de "Zamore et Mirza, ou L’heureux naufrage".
Cette pièce audacieuse dans le contexte de l'Ancien régime, avait été acceptée avec une certaine réticence par les comédiens du Théâtre français qui étaient dépendants financièrement des protections que leur accordaient les gentilshommes de la chambre du roi.
La pièce de Mme de Gouges, dont le but avoué était d’attirer l’attention publique sur le sort des Noirs esclaves des colonies, mêlait modération et subversion dans le contexte de la monarchie absolue.
En critiquant le Code noir alors en vigueur, en osant aborder de manière frontale les problèmes du colonialisme et du racisme, la polémiste s'attire les foudres de la maréchaussée - la bataille d'idées vire au pugilat - et du maire de Paris, qui a tôt fait d'interdire la représentation.
Le Code Noir édicté sous Louis XIV était alors en vigueur et de nombreuses familles présentes à la cour tiraient une grande partie de leurs revenus des denrées coloniales, qui représentaient la moitié du commerce extérieur français à la veille de la Révolution.
En septembre 1785, Olympe de Gouges qui s’était plainte de passe-droits et craignait de voir sa pièce reléguée aux oubliettes, se plaignit des comédiens. L’un d’eux, Florence, se sentit insulté et s’en plaignit à son entourage.
Le baron de Breteuil et le maréchal de Duras, gentilshommes de la Chambre et ministres, se saisirent de l'occasion pour s'accorder à envoyer Mme de Gouges à la Bastille et retirer la pièce anti-esclavagiste du répertoire du Français. Grâce à diverses protections, notamment le chevalier Michel de Cubières dont le marquis son frère était un favori de Louis XVI, la lettre de cachet fut révoquée.
Olympe évite donc, pour la première mais pas la dernière fois, l'embastillement.
Acte fondateur d'un militantisme humaniste et de l'urgence de l'instauration d'une égalité pour tous, Zamore et Mirza signe l'engagement qui sera celui de sa vie pour la reconnaissance des droits de tous les laissés-pour compte de la société, Noirs, femmes, enfants illégitimes, démunis, malades.... Olympe et son théâtre engagé dérangent.
Mais ce sont ses brochures politiques et, plus tard, ses affiches, imprimées à son compte et placardées dans tout Paris, qui signeront son arrêt de mort.
Avec la Révolution française, la Comédie-Française devint plus autonome grâce notamment à Talma et Mme Vestris, et la pièce sur l’esclavage, inscrite quatre ans plus tôt au répertoire, fut enfin représentée.
Malgré les changements politiques, le lobby colonial restait très actif, et Olympe de Gouges, soutenue par ses amis du Club des Amis des Noirs, continua à faire face aux harcèlements, aux pressions et même aux menaces.
En 1790, elle composa une autre pièce sur le même thème, intitulée le Marché des Noirs 1790.
Elle avait par ailleurs publié en 1788 des Réflexions sur les hommes nègres 1788, qui l'avaient mis en contact avec la Société des amis des Noirs dont elle ne put être membre en raison de ses cotisations élevées et de son règlement intérieur exclusif.
Au titre d’abolitionniste, elle est également citée par l’abbé Grégoire, dans la Liste des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs 1808.
L’espèce d’hommes nègres, écrivait-elle avant la Révolution, m’a toujours intéressée à son déplorable sort. Ceux que je pus interroger ne satisfirent jamais ma curiosité et mon raisonnement.
Ils traitaient ces gens-là de brutes, d’êtres que le Ciel avait maudits ; mais en avançant en âge, je vis clairement que c’était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n’y avait aucune part et que l’injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait.

La Révolution française

En 1788, le Journal général de France publia deux brochures politiques de Mme de Gouges, dont son projet d’impôt patriotique développé dans sa célèbre Lettre au Peuple. Dans sa seconde brochure, les Remarques patriotiques, par l’auteur de la Lettre au Peuple , elle développait un vaste programme de réformes sociales et sociétales. Ces écrits furent suivis de nouvelles brochures qu’elle adressait épisodiquement aux représentants des trois premières législatures de la Révolution, aux Clubs patriotiques et à diverses personnalités dont Mirabeau, La Fayette et Necker qu’elle admirait particulièrement.
Ses propositions étaient proches de celles des hôtes d'Anne-Catherine Helvétius, qui tenait un salon littéraire à Auteuil, et où l’on défendait le principe d’une monarchie constitutionnelle.

En 1790, elle s'installa elle-même à Auteuil, rue du Buis et y demeura jusqu'en 1793.
En relation avec le marquis de Condorcet et son épouse née Sophie de Grouchy, elle rejoignit les Girondins en 1792.
Elle fréquentait les Talma, le marquis de Villette et son épouse, également Louis-Sébastien Mercier et Michel de Cubières, secrétaire général de la Commune après le 10 août, qui vivait avec la comtesse de Beauharnais, auteur dramatique et femme d’esprit qui tenait un salon très intéressant rue de Tournon.
Avec eux, elle devint républicaine comme beaucoup de membres de la société d’Auteuil qui pratiquement tous s’opposèrent à la mort de Louis XVI.
Le 16 décembre 1792, Mme de Gouges se proposa d'assister Malesherbes dans la défense du roi devant la Convention, mais sa demande fut rejetée avec mépris.
Elle considérait que les femmes étaient capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et, dans pratiquement tous ses écrits, elle demandait qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société.
S’étant adressée à Marie-Antoinette pour protéger son sexe qu’elle dit malheureux, elle rédigea une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force du préjugé lui avait retirés.
Ainsi, elle écrivait :
"La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune."
La première, elle obtint que les femmes fussent admises dans une cérémonie à caractère national, "la fête de la loi du 3 juin 1792" puis à la commémoration de la prise de la Bastille le 14 juillet 1792.
Parmi les premiers, elle demanda l’instauration du divorce – le premier et seul droit conféré aux femmes par la Révolution – qui fut adopté à l’instigation des Girondins quelques mois plus tard.
Elle demanda également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil signé entre concubins et qui prenait en compte les enfants issus de liaisons nées d’une "inclination particulière".
C’était, à l’époque, véritablement révolutionnaire, de même lorsqu’elle militait pour la libre recherche de la paternité et la reconnaissance d’enfants nés hors mariage.
Elle fut aussi une des premières à théoriser, dans ses grandes lignes, le système de protection maternelle et infantile que nous connaissons aujourd’hui et, s’indignant de voir les femmes accoucher dans des hôpitaux ordinaires, elle demandait la création de maternités.
Sensible à la pauvreté endémique, elle recommandait enfin la création d’ateliers nationaux pour les chômeurs et de foyers pour mendiants.
Toutes ces mesures préconisées "à l’entrée du grand hiver" 1788-1789 étaient considérées par Olympe de Gouges comme essentielles, ainsi qu’elle le développe dans Une patriote persécutée, son dernier écrit avant sa mort.
Les femmes avaient joué un rôle décisif dans le processus révolutionnaire ; la République établie, c'est tout naturellement qu'elles devaient s'abstenir de politiquer pour rejoindre leur foyer afin de réconforter ses combattants.
Ainsi, le 30 octobre 1793, la Convention déchoit les Françaises de leur statut de citoyennes, accordé par la Législative. Deux ans auparavant, dans l'article I de sa Déclaration des droits de la femme, dédiée à la reine Marie-Antoinette, Olympe de Gouges osait écrire : La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits.
En vain. Il leur faudra désormais attendre 1945 pour obtenir enfin le droit de vote ainsi que celui de monter à la tribune, après avoir eu celui de monter à l'échafaud.
Mais, en 1788, Olympe croit encore qu'elle peut exercer sa citoyenneté au féminin. Dans le Journal général de la France, elle publie sa Lettre au peuple, un projet de caisse patriotique par une citoyenne, le premier de ses pamphlets politiques où, s'adressant au roi Louis XVI, elle propose l'instauration d'un impôt volontaire pour endiguer la pauvreté.
Une première : L'homme de la halle, ainsi que la femme de charge, éprouveraient une satisfaction sans égale de voir leur nom à côté de celui d'un prince de sang, conclut-elle, anticipant de cent-vingt six ans la création, en 1914, de l'impôt sur le revenu. Olympe va même plus loin.
Toujours dans le Journal général de la France, comprenant l'importance de la presse dans l'opinion publique, elle fait part, en décembre 1788, de ses Remarques patriotiques, un programme de réformes sociales qui imagine une assistance sociale, des centres de soins et d'accueil pour les veuves, les vieillards et les orphelins, des ateliers d'Etat pour les ouvriers sans travail et un impôt, sorte d'ISF avant l'heure, sur les signes extérieurs de richesse, nombre de domestiques, de propriétés, d'œuvres d'art...
S'ensuivront des dizaines de brochures et d'affiches où elle milite, entre autres, pour le droit au divorce, la recherche de paternité, la création de maternités, la féminisation des noms de métier, le système de protection maternelle et infantile...
Des élucubrations qui ne seront mises en place qu'au... XXe siècle, et qu'on attendait si peu de la part d'une femme de son milieu.
Même Mirabeau en convient : "Nous devons à une ignorante de bien grandes découvertes".

L'exécution

Olympe de Gouges à l’échafaud
En 1793, elle s’en était vivement prise à ceux qu’elle tenait pour responsables des atrocités des 2 et 3 septembre 1792 :
"le sang, même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions ".
Elle désignait particulièrement Marat, l’un des signataires de la circulaire du 3 septembre 1792 proposant d’étendre les massacres de prisonniers dans toute la France. Soupçonnant Robespierre d’aspirer à la dictature, elle l’interpella dans plusieurs écrits, ce qui lui valut une dénonciation de Bourdon de l'Oise au club des Jacobins.
Dans ses écrits du printemps 1793, elle dénonça la montée en puissance de la dictature montagnarde, partageant l’analyse de Vergniaud sur les dangers de dictature qui se profilait, avec la mise en place d’un Comité de salut public, le 6 avril 1793, qui s’arrogeait le pouvoir d’envoyer les députés en prison.
Après la mise en accusation du parti girondin tout entier à la Convention, le 2 juin 1793, elle adressa au président de la Convention une lettre où elle s’indignait de cette mesure attentatoire aux principes démocratiques du 9 juin 1793, mais ce courrier fut censuré en cours de lecture.
S’étant mise en contravention avec la loi de mars 1793 sur la répression des écrits remettant en cause le principe républicain – elle avait composé une affiche à caractère fédéraliste ou girondin sous le titre de "Les Trois urnes ou le Salut de la patrie", par un voyageur aérien –, elle fut arrêtée par les Montagnards et déférée le 6 août 1793 devant le tribunal révolutionnaire qui l’inculpa.
Malade des suites d’une blessure infectée à la prison de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, réclamant des soins, elle fut envoyée à l’infirmerie de la Petite-Force, rue Pavée dans le Marais, et partagea la cellule d’une condamnée à mort en sursis, Mme de Kolly, qui se prétendait enceinte.
En octobre suivant, elle mit ses bijoux en gage au Mont-de-Piété et obtint son transfert dans la maison de santé de Marie-Catherine Mahay, sorte de prison pour riches où le régime était plus libéral et où elle eut, semble-t-il, une liaison avec un des prisonniers.
Désirant se justifier des accusations pesant contre elle, elle réclama sa mise en jugement dans deux affiches qu’elle avait réussi à faire sortir clandestinement de prison et à faire imprimer.
Ces affiches –"Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire" et "Une patriote persécutée" , son dernier texte – furent largement diffusées et remarquées par les inspecteurs de police en civil qui les signalent dans leurs rapports.
Ou déclarait-elle à une troupe armée venue prendre sa tête pour 24 sous, après qu'elle se soit proposée, au nom de son combat pour l'abolition de la peine de mort, comme avocate du citoyen Louis Capet : "Mon ami, je mets la pièce de 30 sous et je vous demande la préférence."
Louis XVI perdit sa tête le 21 janvier 1793. Sauvée par son humour, elle garda la sienne.
Pour quelques mois seulement. Car, à la suite du collage dans Paris d'une affiche signée Polyme, l'anagramme d'Olympe, conspuant Robespierre, l'artisan de la Terreur, en des termes inadmissibles pour l'"ami du peuple" - :
"Tu te dis l'unique auteur de la Révolution, Robespierre ! Tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l'opprobre et l'exécration... Chacun de tes cheveux porte un crime... Que veux-tu ? Que prétends-tu ? De qui veux-tu te venger ? De quel sang as-tu soif encore ? De celui du peuple ?" -, Olympe de Gouges, "royaliste constitutionnelle récidive".
Elle fait imprimer, le 20 juillet 1793, une affiche bordée de rouge intitulée "Les trois urnes ou le salut de la patrie", où elle ne demande rien de moins que le droit au référendum des Français sur leur futur gouvernement.
A charge pour les citoyens de préférer la monarchie, le fédéralisme ou la République.
Accusée de remettre en cause le principe républicain, la Girondine est inculpée par le Tribunal révolutionnaire le 2 novembre. L'accusateur Fouquier-Tinville plaide "l'attentat à la souveraineté du peuple ".
La cause sera vite entendue. Marie-Olympe de Gouges, veuve Aubry, 45 ans, est condamnée à la peine de mort. La sentence sera exécutée vingt-quatre heures plus tard.
La semaine suivante son exécution, un commentaire paru dans le Moniteur universel, journal de propagande montagnarde, montre l'étendue de son crime : "Elle voulut être homme d'Etat. Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d'avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe."
Traduite au Tribunal au matin du 2 novembre, soit quarante-huit heures après l’exécution de ses amis Girondins, elle fut interrogée sommairement.
Privée d’avocat elle se défendit avec adresse et intelligence.
Condamnée à la peine de mort pour avoir tenté de rétablir un gouvernement autre que "un et indivisible" elle se déclara enceinte.
Les médecins consultés se montrèrent dans l’incapacité de se prononcer, mais Fouquier-Tinville décida qu’il n’y avait pas grossesse.
Le jugement était exécutoire, et la condamnée profita des quelques instants qui lui restaient pour écrire une ultime lettre à son fils, laquelle fut interceptée. D’après un inspecteur de police en civil, le citoyen Prévost, présent à l’exécution, et d’après le Journal de Perlet ainsi que d’autres témoignages, elle monta sur l’échafaud avec courage et dignité, contrairement à ce qu’en disent au XIXe siècle l’auteur des mémoires apocryphes de Sanson et quelques historiens dont Jules Michelet.
Elle s'écriera, avant que la lame ne tombe : "Enfants de la Patrie vous vengerez ma mort."
Elle avait alors 45 ans.
Son fils, l’adjudant général Aubry de Gouges, par crainte d’être inquiété, la renia publiquement dans une "profession de foi civique". Le procureur de la Commune de Paris, Pierre-Gaspard Chaumette, applaudissant à l’exécution de plusieurs femmes et fustigeant leur mémoire, évoque cette :
"virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes [...] Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c’est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes".
Son modernisme extravagant va de pair avec une folle lucidité et une dévastatrice ironie, que ne renient ni notre temps ni les mordantes Sophia Aram d'aujourd'hui.
Ainsi déclarait-elle, dans sa Lettre aux représentants de la nation, en 1789 :
"Les uns veulent que je sois aristocrate ; les aristocrates, que je sois démocrate. Je me trouve réduite, comme ce pauvre agonisant à qui un prêtre demandait, à son dernier soupir : "Etes-vous moliniste ou janséniste ?" "Hélas, répond le pauvre moribond, je suis ébéniste." Comme lui, je ne connais aucun parti. Le seul qui m'intéresse vivement est celui de ma patrie, celui de la France..."


Le 3 novembre 1793, vers 17 heures, Olympes De gouges monte à l'échafaud, place de la Révolution, l'actuelle place de la Concorde à Paris.

A quelques mois de la célébration du 65e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, osera-t-on enfin rendre justice à cette ennemie de toutes les exclusions, à son œuvre de salut public ? Allez, messieurs les Elus républicains, de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace...

Postérité

Olympe de Gouges a laissé un fils, Pierre Aubry de Gouges, qui, au début de la Révolution vivait en concubinage avec Marie-Hyacinthe Mabille qu’il épousa après la Terreur et dont il eut au moins deux filles et trois fils.
Au début du Consulat, il fut confirmé dans le grade de chef de brigade et chargé par Bonaparte d’un commandement en Guyane française. La famille débarqua à Cayenne en juin 1802, au moment où le gouverneur Victor Hugues rétablissait l’esclavage qu’Olympe de Gouges avait vainement combattu.
Pierre Aubry de Gouges expira quelques mois plus tard, le 17 pluviose an XI à Macouria, sans doute de la malaria. Son épouse se remaria avec le citoyen Audibert, originaire de Marseille, et quelques années plus tard, elle dut fuir la Guyane conquise en 1809 par les Portugais, dans un climat de violence. Elle embarqua pour la France sur un navire, l'Éridan, qui fut capturé et détourné par un corsaire anglais.
Pendant ces événements, Mme Aubry mourut à bord, et son corps fut jeté à la mer. Ses fils retournèrent plus tard en France. Une des petites-filles d’Olympe, Anne-Hyacinthe-Geneviève, épousa un capitaine anglais, William Wood, et sa sœur Charlotte épousa un riche Américain, Robert Selden Garnett, 1789-1840, membre du Congrès de 1820 à 1827, et propriétaire de plantations en Virginie.
Les descendants connus d’Olympe de Gouges, aux États-Unis, en Tasmanie et en Australie conservent des portraits de famille et le procès-verbal d’exécution de leur ancêtre.
Aucun article de fond, aucune recherche sérieuse n'a été ainsi consacrée à Olympe de Gouges par la revue de référence de la Société des études robespierristes (AHRF) dont le premier numéro consacré aux femmes est publié en 2006.
Cette absence prolongée de repères historiographiques solides a contribué au dédain dont Olympe de Gouges fut et est l’objet.
Cependant, la méconnaissance de la psychologie du personnage ont contribué à valider des interrogations sur sa santé mentale.
Il a par exemple été soutenu qu’elle ne savait pas véritablement lire ni écrire, alors qu’on dispose de quelques-unes de ses lettres écrites à la prison de l'Abbaye, mais certes avec des fautes de style ou d'orthographe.
Elle était abonnée à divers journaux et un portrait la représente un livre à la main.
L’hostilité à l’égard de femmes engagées comme le fut Olympe de Gouges a souvent été le fait d’autres femmes, ainsi qu’elle le déplorait déjà en son temps.
Elle déclare, dans une de ses pièces de théâtre :
"Les femmes n’ont jamais eu de plus grands ennemis qu’elles-mêmes. Rarement on voit les femmes applaudir à une belle action, à l’ouvrage d’une femme."
Dans le postambule de sa Déclaration des droits de la femme en septembre 1791, elle émet l'idée, toutefois contestable, que l’infériorité contrainte de la femme l’a amenée à user de ruse et de dissimulation : "Les femmes ont fait plus de mal que de bien".
La contrainte et la dissimulation ont été leur partage.
Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu.
Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes ; le cabinet n’avait point de secret pour leur indiscrétion ; ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat ; enfin tout ce qui caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé.
Elle exhortait donc les femmes de son temps à réagir :
"Femmes, ne serait-il pas grand temps qu’il se fît aussi parmi nous une révolution ? Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres, et ne feront-elles jamais corps avec la société, que pour médire de leur sexe et faire pitié à l’autre?"

Reconnaissance et célébrations

Marie-Olympe de Gouges sort de l’anecdote de la petite histoire après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Étudiée particulièrement aux États-Unis, au Japon et en Allemagne, son indépendance d’esprit et ses écrits en font une des figures de la fin du xviiie siècle.
En France, quelques érudits régionalistes, entre autres, se sont intéressés au personnage, se basant notamment sur la publication en 1912 du tome X du Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la Révolution française d'Alexandre Tuetey qui recense les actes du procès d'Olympe de Gouges, ses lettres, ce qui n'empêche pas des historiens comme Alain Decaux de continuer dans son Histoire des Françaises en 1972 à manifester une certaine hostilité à son égard.
C’est après la parution en 1981 de la biographie d’Olivier Blanc qui a exhumé les sources manuscrites, entre autres notariales, et lors de la préparation du bicentenaire de la Révolution de 1789, que les textes d’Olympe de Gouges ont été joués et édités.
De nombreux articles universitaires et notamment ceux de Gabrielle Verdier, États-Unis et de Gisela Thiele-Knobloch, Allemagne ont dégagé l’intérêt de l’œuvre dramatique d’Olympe de Gouges qui aborde des thèmes nouveaux comme l’esclavage, Zamore et Mirza, le divorce, Nécessité du divorce, la prise de voile forcée, le Couvent et autres sujets sensibles à son époque.
Depuis octobre 1989, à l’initiative de l’historienne Catherine Marand-Fouquet, plusieurs pétitions ont été adressées à la présidence de la République demandant la panthéonisation d’Olympe de Gouges.
Jacques Chirac, conseillé par Alain Decaux, n’a pas donné suite. En novembre 1993, elle engage une manifestation devant le Panthéon de Paris pour commémorer le bicentenaire de l’exécution d’Olympe de Gouges.
Cette manifestation s’inscrit aussi dans la revendication de la parité. En 1992 dans Triomphe et mort du droit naturel en Révolution, 1789-1795-1802, Florence Gauthier évoque le personnage en tant qu'auteur d'une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Cas unique, semble-t-il, dans un doctorat d'Histoire, soutenu en 1998 et publié en 2002 sur le mouvement antiesclavagiste français de cette période, Jean-Daniel Piquet a abordé le cas d'Olympe de Gouges dans son apport et ses limites : son caractère pionnier dans cet engagement, confirmé en septembre 1791 dans un préambule à sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, même si cela concernait uniquement la question des mulâtres, allait de pair avec une répugnance antijacobine à admettre en 1792 le droit au recours à la violence de la part des mulâtres et des esclaves de Saint-Domingue pour défendre leurs droits ; droit pourtant admis par un nombre ascendant de patriotes.
Il a signalé que son nom figure en 1808 dans une liste introductive à l'œuvre antiesclavagiste de l'abbé Grégoire De la littérature des Nègres. Cette liste constituait une dédicace à tous ceux qui avaient mené le combat pour la cause des Noirs et des sang-mêlés.
Par ailleurs, ajoute-t-il, en 1853, dans son roman Ingénue Alexandre Dumas, la décrit aussi sous cet aspect. Un chapitre entier Le Club Social traite de la dénonciation de l'esclavage et fournit un panorama étendu du mouvement abolitionniste à la veille de la Révolution française, 1788.
Olympe de Gouges, auteur de Zamor et Mirza, y a droit à un paragraphe.
Plusieurs municipalités françaises, dont Paris dans le 3e arrondissement, ont voulu rendre hommage à Olympe de Gouges en baptisant de son nom des établissements scolaires ou des voies publiques.
Des bâtiments publics portent également son nom :
une salle Olympe de Gouges lui est consacrée dans les locaux du ministère de l'Intérieur ;
une salle de conférence à l'Université du Havre ;
un amphithéâtre à l'Institut universitaire de technologie de Béziers.
une salle à la Médiathèque de La Montagne ;
une Médiathèque à Strasbourg ;
le bâtiment abritant les services de gynécologie et d'obstétrique, et tous ceux qui s'y rattachent au CHU de Tours ;
à Montauban un collège porte son nom ainsi que le théâtre de la ville depuis 2006 ;
une salle de spectacle construite à la place de la prison pour femmes de la Roquette dans le 11e arrondissement de Paris.
un théâtre à l'italienne de 600 places à Montpellier.
Une résidence universitaire à Nantes.
Le nouveau bâtiment de l'Université Paris-Diderot sis entre le bâtiment Lavoisier, également Universitaire, et le boulevard Masséna sur le site Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement de Paris, lui est dédié.
un collège à Plan de Cuques Bouches du Rhône.
un groupe scolaire à Toulouse.
un groupe scolaire à Labouheyre dans le département des Landes.
un centre socio-culturel dans la ville de Dole.
En 1989, Nam June Paik a créé une œuvre intitulée Olympe de Gouges in La fée électronique. Cette œuvre, commandée par la municipalité de Paris à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, est aujourd'hui exposée au Musée d'art moderne de la ville de Paris.
La rose Olympe de Gouges, obtenteur Vibert

Liens

http://youtu.be/_80s8hfHXU4 Sa vie par Catel Muller
http://youtu.be/bC_CVGxhUyU Documentaire (Allemand)
http://youtu.be/iQgtMmXwz38 Vidéo
http://youtu.be/P5ZWtnC4fVU sa vie (anglais)
http://youtu.be/GQ03vNkFoSU OLympe De Gouges en Espagnol
http://youtu.be/c41CCT1QMEc Le vote d'Olympes De Gouges contre la peine de mort et la condamnation du roi

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Posté le : 02/11/2013 22:41
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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