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José Hernandez
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Le 10 Novembre 1834 naît José Hernandez poète,

journaliste et homme politique argentin considéré comme le poète national du pays.

Après son retour en Argentine en 1874, il continue son combat par d'autres moyens, principalement les journaux et les positions politiques qu'il occupe. Mais c'est par la poésie qu'il recevra le plus grand écho à ses idées, et qu'il fera sa plus grande contribution à la cause des gaúchos. Son poème épique Martín Fierro est considéré comme l'une des œuvres majeures de la littérature argentine.

Sa vie

Né dans une famille poursuivie par le dictateur Rosas, dans la Chacra de Pueyrredón, d'une vieille famille créole qui a donné quelques noms prestigieux à la colonie et à l'indépendance. José Hernández, dont les ancêtres sont espagnols, irlandais, et français, du béarnais plus exactement, car sa mère était cousine de Juan Martín de Pueyrredón, naît dans une ferme près de San Martín, dans la province de Buenos Aires.
À l'image du pays, cette famille est divisée – fédérale du côté paternel, unitaire du côté maternel – comme le sera souvent Hernández lui-même. Séparé de ses parents par les événements, Hernández est élevé par une tante et passe son enfance dans la pampa où il se familiarise avec la vie des gauchos.
Son père est majordome dans différents ranchs, ce qui lui permet de grandir au contact des gaúchos, dont le style de vie, le langage et le code d'honneur forgeront son identité, et l'influenceront jusqu'à ses derniers jours.

Entre 1852 et 1872, il défend l'autonomie des provinces, contre les autorités centrales de Buenos Aires. Il participe à la dernière rébellion des gaúchos, qui se termine en 1871 par une cruelle défaite, entraînant l'exil d'Hernández.
En 1853, Il fut donc d'abord soldat avant d'obtenir un poste au Sénat.
il s'engage et participe à la bataille de Caseros qui marque la chute du dictateur Rosas.
Dès lors, il ne connaît plus de répit. Commerçant, fonctionnaire, soldat, journaliste, il collabore activement à presque tous les complots et soulèvements contre le pouvoir centralisateur de Buenos Aires.
Il dirigea le journal El Argentino, tribune des adversaires de B. Mitre ; l'arrivée de celui-ci au pouvoir le contraignit à se réfugier en Uruguay.
De retour en Argentine, il s'opposa au président Sarmiento et dut à nouveau s'exiler, cette fois au Brésil, avant de regagner définitivement sa patrie, où il devint député provincial, puis sénateur.
Directeur de journal, il attaque durement les gens en place, Mitre et Sarmiento.
Ses démêlés avec ce dernier ne se comptent plus. En 1863, Hernández écrit une Vida del Chacho qui, autant qu'un panégyrique du caudillo gaucho, est une critique acerbe de Sarmiento.
En 1872, à l'occasion d'une des nombreuses conspirations contre le pouvoir central, Sarmiento met à prix la tête d'Hernández.

Ce personnage à la vie mouvementée doit sa renommée littéraire à son Martín Fierro, épopée sur la vie des gauchos et véritable poème national, chef-d'œuvre du genre écrit en deux temps, El Gaucho Martín Fierro en 1872 et le Retour de Martín Fierro en 1879.

Après la parution de El Gaucho Martín Fierro, Hernández s'engage dans la voie de la réconciliation.
Il est toujours un opposant, mais son activité politique se normalise : il gravit les échelons de la hiérarchie maçonnique, il est élu député, puis sénateur.
La Vuelta de Martín Fierro en 1879 laisse apparaître déjà cet apaisement qui s'affirme dans sa dernière œuvre, Instrucción del estanciero en 1881, traité didactique sur l'implantation et l'exploitation d'un élevage.
Vers la fin de sa vie, Hernández vit le plus souvent dans la capitale et, à sa mort, à Belgrano, près de Buenos Aires, dans un soupir de sagesse ou de résignation, ses derniers mots seront : Buenos Aires... Buenos Aires...

Comme tous les écrivains de l'époque, la vie de José Hernández et son œuvre sont inséparables de l'histoire argentine du XIXe siècle.
Les écrits des auteurs argentins ne sont que les manifestations littéraires d'un combat politique quotidien auquel l'écrivain consacre souvent toutes ses énergies.

Vaincu par la disparition progressive du gaucho dont il s'était fait le passionné défenseur, Hernández assista à la montée croissante de son héros fictif : Martín Fierro. Ce personnage typiquement argentin n'est pas sans ressemblance avec le don Quichotte de Cervantès.

Écrite en deux parties de tonalité différente, son œuvre témoigne d'une réalité nationale en pleine mutation. Elle obtient immédiatement une audience populaire extraordinaire, et chacun des héros dépasse rapidement en notoriété son créateur pour atteindre une dimension universelle et mythique.

Civilisation ou barbarie ?

À la suite de la lutte d'indépendance, l'Argentine se trouve brusquement confrontée à elle-même. Elle s'engage dans une longue guerre civile, où interviennent des particularismes régionaux, des ambitions personnelles et des intérêts économiques peu avouables, avant d'atteindre un semblant d'unité nationale.
Deux conceptions politiques s'affrontent : les unitaires, citadins cultivés et élégants, veulent que le pays se forme autour de Buenos Aires et sous sa direction ; les fédéraux, rudes paysans attachés à leurs chefs et aux traditions locales, préfèrent préserver l'originalité et l'autonomie des provinces intérieures.
Un demi-siècle durant, toutes les forces vives du pays vont être polarisées par une lutte féroce entre ces deux conceptions.

Dans de telles circonstances, la littérature sera avant tout une arme de combat.
Domingo Sarmiento, en écrivant son Facundo en 1845, se fait le porte-parole de la civilisation métropolitaine et européenne contre la barbarie des gauchos provinciaux. Hernández écrit El Gaucho Martín Fierro en 1872 contre le centralisme abusif et autoritaire de Buenos Aires, et pour défendre la vie libre et authentique du gaucho persécuté.
L'un ne voit dans le gaucho qu'une matière brute qu'il faut polir – et policer – à tout prix ; l'autre y voit le fondement même de la nation menacée par de délétères modèles étrangers.
L'écrivain vit l'histoire : il se fait tour à tour journaliste, militaire, homme politique.
Du côté des vainqueurs, Sarmiento sera général, ministre, président de la République. Du côté des vaincus, Hernández sera lieutenant, député, sénateur.
L'apaisement viendra avec le temps et Hernández pourra voir Buenos Aires coloniser peu à peu la province et chasser le gaucho de ses campagnes ; il verra aussi son Martín Fierro devenir un héros national et légendaire, et son poème le plus beau fleuron d'un genre littéraire récent : la littérature gauchesque.

Une passion argentine

"Vive la fédération !" "Mort aux unitaires sauvages, traîtres, immondes et répugnants ! "
C'est à ces cris que des caudillos comme Quiroga, Rosas, El Chacho Peñaloza rallient leurs troupes de gauchos et les exhortent à pourchasser et à égorger les bourgeois libéraux et xénophiles.
Tandis que de leur exil chilien ou uruguayen Sarmiento, Alberdi et Mitre vitupèrent la barbarie sanguinaire de ces bandes d'anarchistes ruraux, les échos de cet affrontement impitoyable marquent profondément le jeune José Hernández.

Le Martín Fierro

Le poème Martín Fierro est le récit, fait par le protagoniste, des aventures d'un gaucho. On y voit Martín Fierro dans le calme de sa vie campagnarde et familiale. Embrigadé de force dans les troupes régulières chargées de pacifier la pampa saccagée par les incursions indiennes, Martín Fierro doit quitter son foyer. À son retour, quelques années plus tard, son rancho a été détruit et sa famille dispersée.
Il vit alors en solitaire, se bat en duel au couteau, tue et, pour échapper à la police, va chercher refuge parmi les Indiens insoumis.
Ici se termine la première partie du poème.
Dans la seconde, Le Retour de Martín Fierro en 1879, le gaucho délivre une captive blanche, s'évade du territoire indien et revient vers la civilisation où il retrouve ses enfants, déjà grands, à qui il prodigue les conseils que lui inspire son amère expérience.
Alors que la première partie du poème est d'une forte intensité dramatique, dans la deuxième l'action se ralentit à l'extrême, et le personnage principal s'estompe pour faire place aux récits des personnages secondaires.
La vivacité de l'action disparaît au profit de longues digressions morales.
Le premier volet était un réquisitoire contre l'injuste sort fait au gaucho ; le second est presque une acceptation indifférente de l'ordre nouveau qui met fin à l'âge d'or de la vie gauchesque.
Plus qu'à l'intrigue, somme toute assez banale, l'originalité du poème tient à l'habileté d'une versification sans artifices ostentatoires, à l'emploi pertinent du langage populaire gaucho et à l'exactitude de la psychologie de ce type dans lequel tant d'Argentins se sont reconnus. Ces traits ont été déterminants pour faire du Martín Fierro une œuvre éminemment populaire.
Le public de l'époque ne s'y est pas trompé : en six ans, la première édition atteignit un tirage de 48 000 exemplaires, chiffre considérable en Amérique latine, même de nos jours

Il succombe à une attaque cardiaque le 21 octobre 1886, dans la ville de Belgrano.

À la mort de José Hernández, une notice nécrologique annonce : "Le sénateur Martín Fierro est mort." L'auteur est éclipsé par le héros qu'il a créé. Hernández lui-même en avait conscience :
"Je suis un père à qui le fils a donné son nom."
Pourtant, en écrivant son poème, Hernández ne se doutait pas qu'il touchait à ce point la réalité intime de l'Argentine.
Les générations successives de critiques l'ont analysé pour y trouver, suivant le cas et l'époque, une ballade folklorique, une geste historique, une sorte de bible nationale ou un manifeste contestataire.
Certains esprits studieux se sont extasiés sur l'exactitude des éléments zoologiques, folkloriques et linguistiques du poème. Lugones voit dans le Martín Fierro une épopée nationale, tandis que Borges soutient paradoxalement qu'il s'agit d'un roman.
Martínez Estrada se livre à la psychanalyse d'Hernández et, à travers lui, de l'homme argentin. La jeune critique met plutôt l'accent sur le contenu social de l'œuvre, et l'actualise en faisant de Martín Fierro un homme révolté contre une société aliénante.
Malgré ces divergences d'appréciation, hautement significatives quant à la portée de l'œuvre, tous sont d'accord pour lui attribuer, non sans une certaine nostalgie, une argentinité exemplaire.

Il fut également membre de l'Académie Nationale du Journalisme.

Entre les deux parties, il existe toutefois de grandes différences thématiques :
La première 2 316 octosyllabes répartis en 13 strophes: présente un gaucho traditionnel, qui chante en s'accompagnant de sa guitare son affrontement avec des pouvoirs publics limitant sa liberté ;
la seconde partie : 4 894 octosyllabes répartis en 33 strophes, au contraire, montre son assimilation à une société qui a radicalement changé durant les sept ans qui la séparent de la première.
L'Argentine s'est en effet mise en marche vers la modernisation, et le gaucho doit s'adapter – ou disparaître.
En revanche, la société doit lui permettre de s'intégrer à elle, car il est porteur d'une grande part de l'essence de l'Argentine.
Le gaucho, héros de quantité d'œuvres antérieures, est ici transcendé par un auteur qui en connaît parfaitement la vie et la psychologie : Hernández a réussi un portrait nuancé et précis du représentant d'un groupe social à son déclin, et qui jusque-là avait plutôt été caricaturé que peint.
La renommée de son Martín Fierro a malgré tout occulté l'intérêt de sa Vie de Chacho en 1863 ou de son Instruction du fermier en 1881


Liens

http://youtu.be/s9CC1bsGDAAMartin Fiero canciones
http://youtu.be/BGpofoplZR4 Martin Fiéro le film (espagnol)
http://youtu.be/f-YkjJhlEC0 La vueva de el Martin fiéro
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Posté le : 09/11/2013 23:48
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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