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Isidore Ducasse comte de Lautréamont
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L’œuvre étonnante d’Isidore Lucien Ducasse dit Comte de Lautréamont


Un article de Emma

Isidore Lucien Ducasse, né à Montevideo (Uruguay), le 4 avril 1846, et mort dans le 9e arrondissement de Paris, le 24 novembre 1870 à l’âge de 24 ans, est un poète et écrivain français. Auteur des Chants de Maldoror, de deux fascicules (Poésies I et Poésies II), son œuvre est auréolée d’un voile de mystère, d'autant plus que l'on a longtemps su très peu de choses sur le personnage, mort très jeune, sans avoir connu le succès de son vivant. La révolte et le refus de l'ordre établi qui transparait notamment dans les Chants de Maldoror, ainsi que la courte vie des deux auteurs, mettent en parallèle l'œuvre de Rimbaud et de Lautréamont, qui vécurent à la même période sans se connaître. Cependant, dans la culture populaire, Lautréamont ne connut jamais l’impact d’un Rimbaud, Verlaine ou Baudelaire. Sa vie et son œuvre ont donc donné lieu à de nombreuses conjectures, en particulier chez les surréalistes.


Une courte, très courte biographie


Son père, François Ducasse (1809-1887), est commis-chancelier au consulat général de France à Montevideo, mais aussi un homme d'une grande culture. Isidore Ducasse naît à Montevideo. Sa mère, Jacquette Célestine Davezac, décède le 9 décembre 1847 dans des circonstances mystérieuses (elle se serait suicidée). Isidore Ducasse passe son enfance en Uruguay.
En octobre 1859, il entre comme interne au lycée impérial de Tarbes, en sixième alors qu'il a treize ans et demi, ce qui n'est pas exceptionnel vu que de nombreux élèves venus des colonies ont des retards scolaires. Isidore Ducasse semble pourtant être un bon élève, qui apprend vite.
Après un voyage en Uruguay en 1867, il arrive à Paris et s’installe à l’hôtel L’Union des Nations. Il entame des études supérieures dont la nature reste inconnue (concours d’entrée à l’École polytechnique, a-t-on souvent écrit). Il publie à compte d’auteur et anonymement le premier des Chants de Maldoror.
Les six chants complets seront imprimés en Belgique fin août 1869, signés « Comte de Lautréamont » par Albert Lacroix mais sans référence d'éditeur. L'ouvrage ne fut pas diffusé mais Ducasse et Lacroix restèrent en contact.
En 1870, Ducasse reprend son nom d'état civil pour publier deux fascicules intitulés Poésies, et dont une publicité paraîtra dans la Revue populaire de Paris.
Le 24 novembre 1870, alors que le Second Empire s’effondre, il meurt à son nouveau domicile situé au 7 rue Faubourg-Montmartre. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». Selon ses biographes, il serait mort phtisique.

On sait en fin de compte, peu de choses de la vie de l’auteur. Quelques écrits ont véhiculé l’image d’un écrivain nocturne, assidu et insomniaque.
Genonceaux, troisième éditeur des Chants de Maldoror, entreprend des recherches pour savoir qui en était l'auteur. Pour cela, il se base presque uniquement sur le témoignage de Lacroix, premier éditeur des Chants. Il en tire la conclusion suivante :
« Ducasse était venu à Paris dans le but d'y suivre les cours de l'école Polytechnique ou des mines. En 1867 il occupait une chambre dans un hôtel situé au 23 rue Notre-Dame-des-Victoires. Il y était descendu dès son arrivée d'Amérique. C'était un grand jeune homme brun, imberbe, nerveux, rangé et travailleur. Il n'écrivait que la nuit, assis sur son piano. Il déclamait, il forgeait ses phrases, plaquant ses prosopopées avec des accords. Cette méthode de composition faisait le désespoir des locataires de l'hôtel qui, souvent réveillés en sursaut, ne pouvaient se douter qu'un étonnant musicien du verbe, un rare symphoniste de la phrase cherchait, en frappant son clavier, les rythmes de son orchestration littéraire. »
« Lautréamont mangeait à peine, ne travaillait que la nuit après avoir joué du piano, et buvait tellement de café qu'il scandalisait l'hôtelier. » dira André Malraux
« Il n'écrivait que la nuit, assis devant son piano. Sa chambre, très sombre, était meublée d'un lit, de deux malles pleines de livres et du piano droit. Il buvait une très grande quantité de café. Il déclamait ses phrases en plaquant de longs accords. Cette méthode de composition faisait le désespoir des locataires de l'hôtel souvent réveillés en sursaut. » d’après Philippe Soupault.

Redécouverte et mythe surréaliste

André Breton évoque Ducasse plusieurs fois dans ses Manifestes du surréalisme : « Les types innombrables d’images surréalistes appelleraient une classification que, pour aujourd’hui, je ne me propose pas de tenter. » Il dit aussi dans un entretien : « Pour nous, il n'y eut d'emblée pas de génie qui tînt devant celui de Lautréamont » et encore, du même André Breton: « Les Chants de Maldoror brillent d’un éclat incomparable : ils sont l’expression d’une révélation totale qui semble excéder les possibilités humaines. C’est au comte de Lautréamont qu’incombe peut-être la plus grande part de l’état des choses poétiques actuel: entendez la révolution surréaliste. ».
André Gide écrit en 1925 : « J'estime que le plus beau titre de gloire du groupe qu'ont formé Breton, Aragon et Soupault, est d'avoir reconnu et proclamé l'importance littéraire et ultra-littéraire de l'admirable Lautréamont »
Après 1945, Maurice Blanchot se sert de ce qu'il appelle « L'expérience de Lautréamont », et de celle du Marquis de Sade, pour tenter d'élucider « les rapports qu'entretiennent le mouvement d'écrire et le travail d'une plus grande raison » dans son essai Lautréamont et Sade
Il est aisé de saisir, en effet, l’étrange parenté entre Les Chants de Maldoror et le projet surréaliste visant à trouver le réel au-delà de la raison et de la pensée consciente, dans le monde des rêves et de l’inconscient.

Les Chants de Maldoror, un texte riche et contrasté

Les Chants de Maldoror, texte très riche, d’un abord difficile, et aux interprétations multiples, semble incarner une révolte adolescente où le monde de l’imaginaire paraît plus fort que la vie dite "réelle". Ils consistent en une épopée en prose, très décalée des publications de l'époque, dont le personnage principal est Maldoror (l'origine de ce nom reste mystérieuse mais provient sans doute d'une contraction en le Mal et l'"horror" qui signifie horreur en anglais), créature terrifiante, squelettique et armé d'un stylet, et ennemi du Créateur.
Le lecteur se sent pris d'une sensation d’étourdissement, de confusion, à la lecture de Lautréamont. Il partage sa vision d'un monde en perpétuel mouvement, faisant l'expérience de la férocité, de la sauvagerie et de la perte de repères.

A mon très humble avis, les Chants de Maldoror est également une expérience impertinente et humoristique. L’auteur tutoie son lecture, le rudoie en l’envahissant de vision dantesque dans l’abime d’un vocabulaire échevelé fait de multiples références en tiroirs. Il s’agit de capter le deuxième, le troisième degré. Lautréamont nous envoie ainsi des clins d’œil innombrables en demandant à l’assistance : « me suivras-tu ? »

A l’instar d’autres grands génies de son temps, Lautréamont ne devait pas prendre son génie très au sérieux.


Liens :

http://youtu.be/42hlz096HmI les chants de Maldoror par Philippe Léotard
http://youtu.be/V9yp5_EsTmI Catherine deneuve lit Lautréamont
http://youtu.be/eElU4_1lbM0 Lautréamont


Le texte des chants de Maldoror sur Wikipedia :

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Chants_de_Maldoror


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Posté le : 23/11/2013 21:09
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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