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John Lennon 1
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Le 8 décembre 1980, à New-York, meurt assassiné, John Lennon.


John Winston Ono Lennon né John Winston Lennon le 9 octobre 1940 à Liverpool, est un musicien, auteur-compositeur, guitariste, chanteur, dessinateur et écrivain britannique.
Il est le fondateur des Beatles, groupe musical anglais au succès planétaire depuis sa formation au début des années 1960. Au sein des Beatles, il forme avec Paul McCartney l'un des tandems d'auteurs-compositeurs les plus influents et prolifiques de l'histoire du rock, donnant naissance à plus de deux cents chansons.

Instrumentiste il joue de la guitare, de l'harmonica, du piano, des claviers.
Ii aborde plusieurs genre, le rock, le pop, rock'n'roll, la musique expérimentale
Adolescent, influencé par ses idoles américaines du rock 'n' roll, il est emporté par la vague de musique skiffle qui sévit à Liverpool et fonde en 1956 le groupe des Quarrymen, qui évoluent pour devenir, avec Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr, les Beatles. De Please Please Me en 1963, à Let It Be en 1970, les Beatles deviennent un des plus grands phénomènes de l'histoire de l'industrie discographique, introduisant de nombreuses innovations musicales et mélangeant les genres et les influences. Lennon occupe une place centrale dans cette réussite populaire, critique et commerciale, composant une bonne partie des succès du groupe. Les dissensions entre les musiciens, en particulier entre Lennon et McCartney, mettent fin à l'aventure en 1970.
Lorsque les Beatles se séparent, John Lennon se consacre à sa carrière solo, épaulé et inspiré par sa femme Yoko Ono, artiste japonaise d'avant-garde. Ono et Lennon forment alors un des couples les plus médiatisés du monde, aussi bien pour leur art que pour leur engagement politique. Ils créent le Plastic Ono Band, groupe à géométrie variable où ils sont accompagnés d'amis sur scène et en studio. En 1971, John Lennon compose l'une de ses chansons les plus emblématiques, Imagine ; l'album du même nom est également son plus grand succès commercial en solo.
Lennon se retire de toute activité publique en 1975 pour s'occuper de son fils nouveau-né Sean, puis reprend sa carrière en 1980, quelques semaines avant d'être assassiné par Mark David Chapman, devant sa résidence du Dakota Building à New York.
Outre sa musique, Lennon est également célèbre pour ses nombreuses prises de positions, notamment pacifistes, à partir de la fin des années 1960. Ses activités et son engagement, notamment contre la guerre du Viêt Nam, lui valent des ennuis réguliers avec le gouvernement des États-Unis, qui tente de l'expulser. Personnalité complexe, il fait preuve d'un humour acerbe, teinté d'absurde et de non-sens, et se démarque également par son caractère parfois violent et conflictuel, en contradiction avec son image de représentant de l'idéal pacifiste. Il montre des talents dans les domaines de la peinture et de l'écriture, joue dans plusieurs films, et réalise des courts-métrages expérimentaux.
Plus de trente ans après sa mort, il est l'un des artistes les plus populaires du xxe siècle et incarne le mouvement pacifiste peace and love des années 1960 et 1970. Un rassemblement à sa mémoire continue d'avoir lieu à New York chaque 8 décembre, date de sa mort, et plusieurs mémoriaux sont érigés en son honneur à travers le monde.

Enfance et adolescence (1940 à 1957) Naissance et situation familiale

John Winston Lennon naît le 9 octobre 1940 à la maternité-hôpital d'Oxford Street, à Liverpool, pendant un raid de l'aviation allemande, en pleine période du Blitz. Il est le fils d'Alfred « Fred » Lennon et de Julia Stanley. Pour se rendre à l'hôpital où il vient de naître, sa tante Mary « Mimi » Elizabeth est obligée de traverser la ville, de nuit, en se guidant à la lumière des explosionsb 1,1. John tient son premier prénom de son grand-père John « Jack » Lennon, et son deuxième prénom, Winston, lui a été donné en hommage au Premier ministre britannique Winston Churchill. Jack Lennon, né en 1855 à Dublin et mort en 1921, était chanteur de métier. Il a longtemps vécu aux États-Unis avant de revenir à Liverpool, où Fred Lennon est né. Orphelin, celui-ci reçoit une bonne éducation et quitte l'école à quinze ans. Il travaille un an comme garçon de bureau puis s'engage dans la marine marchande. Il se met aussi à fréquenter Julia Stanley, malgré le désaccord de la famille de la jeune fille, et ils finissent par se marier en 1938. Deux ans plus tard, elle est enceinte du futur John, alors que Fred est en mer.
Fred Lennon est marin et est fréquemment éloigné de la maison familiale, tout en versant régulièrement de l'argent à sa famille. Ils habitent une maison sur Newcastle Road, dans un faubourg appelé Penny Lane. Fred s'absente une bonne partie de l'année 1943, en arrêtant de subvenir aux besoins de sa femme et de son fils, puis revient l'année suivante. Il propose alors de s'occuper de sa famille, mais Julia, enceinte d'un autre homme, refuse. Sa sœur « Mimi » Smith ayant porté plainte auprès des services sociaux, Julia doit lui confier la garde de Johnd. Mimi Smith déclare par la suite : « J'ai su au moment où j'ai vu John à l'hôpital que j'étais celle qui serait sa mère, et pas Julia. Est-ce que cela est horrible à dire ? Pas vraiment, car Julia a considéré ça comme quelque chose de totalement naturel. Elle disait souvent que j'étais sa vraie mère, qu'elle n'avait fait que lui donner le jour ». Mimi rapporte également que tous les trois avaient discuté et s'étaient mis d'accord pour qu'elle adopte officiellement le petit John, mais cette décision ne s'est jamais concrétisée. Quand naît le second enfant de Julia, une fille d'abord prénommée Victoria, elle la confie à l'Armée du salut en vue de la faire adopter. Par la suite, John Lennon essaie, sans succès, de retrouver la trace de cette demi-sœur, devenue Ingrid avec le nouveau prénom que lui ont donné ses parents adoptifs et Pedersen par son mariage, et qui publie ses mémoires après la mort de John. Prénommée Julia comme sa mère, la deuxième demi-sœur de Lennon fait de même, d'abord en 1988, puis en 2007.
En juillet 1946, Fred vient chercher John chez sa belle-sœur et emménage avec son fils à Blackpool, avec l'intention secrète d'émigrer avec lui en Nouvelle-Zélanded 1. Ses finances sont au beau fixe, notamment grâce au marché noir d'après-guerre. Pressentant quelque chose, Julia les rejoint sans tarder. Fred lui propose alors de les accompagner en Nouvelle-Zélande, mais elle refuse après une discussion houleuse. John, âgé de cinq ans, doit choisir entre ses deux parents. Il choisit son père mais, alors que sa mère repart en pleurant, John se retourne et court vers elle, en pleurant lui aussi. De retour à Liverpool, il est confié définitivement à sa tante et perd tout contact avec son père pendant vingt ans, jusqu'au plein essor de la Beatlemania. Lennon a vécu toute son enfance et son adolescence, entouré de femmes : sa mère et les quatre sœurs de celle-ci. Mais, de neuf à seize ans, il a aussi la chance de vivre parmi une ribambelle de cousins et cousines, parmi lesquels Stanley Parkes et Leila, avec qui il effectue de nombreuses sorties joyeuses, séances de cinéma et même des voyages, les trois ensemble ou seulement avec Stanley, plus âgé que lui de sept ans.

Jeunesse chez « Mimi » Smith

« Mendips », la maison d'enfance de John Lennon.
John part habiter à Woolton, un autre quartier de Liverpool, chez sa tante et son oncle Mimi et George Smith, au 251 Menlove Avenue, dans une maison surnommée « Mendips ». Il y passe le reste de son enfance et son adolescence. Des quatre Beatles, il est le mieux placé dans l'échelle sociale, vivant dans une maison en banlieue avec un jardin. Lennon est éduqué dans la tradition anglicane ; il va au catéchisme et fait même sa communion, de son plein gré, à quinze ans. Il fréquente tout d'abord l'école primaire de Dovedale, où il apprend à lire et à écrire en cinq mois, aidé par son oncle Georgea 6. John se révèle être un enfant très curieux et doué pour la littérature. Il invente des chansons à partir des comptines qu'on lui apprend à l'école. Il se crée alors un univers proche de son roman préféré, Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, dont il dessine tous les personnages. Pendant toute sa scolarité, Lennon est meneur et turbulent et se bagarre sans cesse, aussi bien avec les autres enfants de son école que ceux de son quartier. Il explique par exemple : « J'adorais Le Vent dans les saules. Quand j'avais lu un livre, il fallait que ça devienne vrai. C'est pour ça que je voulais être meneur à l'école. Pour que les autres jouent les jeux qui me plaisaient, comme dans ce que je venais de lire ». S'il oublie assez vite son père, Lennon pense souvent à sa mère, qu'il voit de temps à autre.
De 1952 à 1957, il fréquente le lycée de Quarry Bank, établissement de banlieue proche de chez lui et de bonne réputation. Dès le premier jour, il est impressionné par le nombre d'élèves et par la difficulté que cela présage pour qu'il parvienne encore à s'imposer. L'agressivité et les bagarres de Lennon sont donc toujours de mise au lycée : « Je voulais être admiré. Je voulais être le patron. Ça me plaisait davantage que de faire le petit bourgeois ». Mais John est aussi un élève plein d'humour, créant notamment des bandes dessinées comiques; il est également l'auteur de poèmes grivois et de dessins obscènes, qui lui valent des ennuis réguliers. Ses résultats sont mauvais, empirant chaque année, comme l'explique un professeur dans son bulletin de troisième : « Sans espoir. Plutôt le clown de la classe. Un bulletin épouvantable. Fait perdre leur temps aux autres élèves ». L'année suivante, il est redirigé vers les classes plus faibles, la « filière. John en éprouve de la honte, mais ne se met pas à travailler pour autant, n'ayant pas la moindre envie de « se mesurer aux débiles ». Il entraîne d'ailleurs son ami Pete Shotton avec lui, sur la mauvaise pente. En conséquence, il échoue de peu au General Certificate of Education (l'équivalent du BEPC), ce qui compromet fortement son avenir. Toutefois, il reçoit l'aide de M. Pobjoy, un nouveau professeur qui s'est attaché à lui. Pobjoy lui permet d'entrer aux Beaux-Arts, le sachant doué pour le dessin ; la tante Mimi approuve l'idée. Lennon a pourtant raté l'épreuve de dessin au brevet : « Il fallait faire quelque chose sur le thème du voyage. Je leur ai dessiné un bossu, plein de verrues. Faut croire que ça ne leur a pas plu ».
En juin 1955, l'oncle George meurt d'une hémorragie, alors que Lennon a presque quinze ans ; il s'entendait bien avec lui et, même s'il n'en montre rien, sa tante affirme que sa mort l'a beaucoup choqué. Lennon vit donc seul avec Mimib 5. Sa mère lui rend des visites presque quotidiennes et lui-même va souvent la voir, en grandissant ; elle l'héberge régulièrement lorsqu'il se dispute avec sa tante. Julia constitue alors une alliée dans la quête d'indépendance et de rébellion de son fils, raillant les parents et les professeurs qui le briment au lycée. Il voit ainsi sa mère davantage comme une jeune tante ou comme une grande sœur. Sur le plan de la personnalité, John lui ressemble beaucoup. Julia joue aussi un rôle important dans son éducation musicale, en lui offrant sa première guitare, une Gallotone Champion acoustique bon marché. Elle lui apprend notamment le banjo et la première chanson qu'il sait jouer est, selon les sources, Ain't That a Shame de Fats Domino, ou That'll Be The Day de Buddy Holly.
Les premiers disques de rock 'n' roll américains parviennent rapidement aux oreilles des jeunes de Liverpool, et de son propre aveu, John Lennon « passe à côté de la période Bill Haley ». Mais un jour, courant 1956, il entend Heartbreak Hotel d'Elvis Presley, et là, explique-t-il, « ça a été la fin du monde ». Il déclare ainsi, à propos du King : « Rien ne m'a vraiment touché jusqu'au jour où j'ai entendu Elvis. S'il n'y avait pas eu Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles. Je suis un fan d'Elvis parce que c'est lui qui m'a permis de quitter Liverpool. Dès que je l'ai entendu et que je l'ai aimé, ça a été toute ma vie. Il n'a plus rien existé d'autre. Je ne pensais plus qu'au rock 'n' roll. À part le sexe, la bouffe et l'argent — mais c'est la même chose, en fait. »

Début de carrière (1957 à 1962) Les Quarrymen

Alors que John Lennon, désormais fou de rock 'n' roll, est au lycée de Quarry Bank, la vague du skiffle déferle sur Liverpool. Lui vient alors l'idée de former un groupe avec son ami Eric Griffith, ce qui les pousse à prendre des leçons de guitare, rapidement abandonnées par Lennon. À 16 ans, pendant l'été 1956, il fonde, avec Griffith, Pete Shotton, Nigel Walley et Ivan Vaughan, le groupe des Quarrymen, qui se produit dans de petites fêtes paroissiales. C'est durant l'une d'elles, le 6 juillet 1957, qu'Ivan Vaughan présente Paul McCartney à John. Le jeune Paul, âgé de quinze ans et gaucher, l'impressionne en lui jouant les accords de la chanson Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran. Lennon résume ainsi cette rencontre cruciale : « C'est à partir du jour où j'ai rencontré Paul que les choses se sont mises à avancer ». Le père de Paul commence par penser que Lennon est une mauvaise fréquentation pour son fils, mais il finit rapidement par accepter que les Quarrymen répètent chez lui, et le duo commence à travailler ensemble. Dès 1957, ils écrivent leurs premières chansons, comme Hello, Little Girl, qui devient par la suite une des chansons phares du groupe The Fourmost, ou encore One After 909 que l'on retrouve bien des années plus tard sur l'album Let It Be. « Nous avions l'habitude de sécher les cours et de retourner chez moi à Forthlin Road, pour composer. Il y a beaucoup de chansons de cette époque que nous n'avons jamais utilisées, parce que ce sont des chansons très simples , se souvient Paul McCartney. La tante Mimi se montre très sceptique au sujet d'une éventuelle carrière musicale de son neveu, lui répétant souvent que « la guitare, c'est très bien, mais tu ne pourras jamais vivre de ça ». Quelques années plus tard, alors que les Beatles sont au sommet de la gloire, John offre ainsi à Mimi un plateau d'argent sur lequel est gravée cette phrase.
Lennon fréquente le Liverpool College of Art à partir de l'automne 1957, section arts et lettres, ce qui ne lui plaît pas ; rétrospectivement, il pense qu'il aurait dû étudier l'illustration ou la peinture. Il arbore à cette époque un style de Teddy Boy, porte des vestes en cuir, et se fait connaître de tous comme un rebelle peu recommandable. Aux Beaux-Arts, il se lie d'amitié avec Stuart Sutcliffe et y rencontre également sa future épouse Cynthia Powell. Distrait, John oublie très souvent d'apporter son matériel de dessin et n'hésite pas à lui emprunter crayons et pinceaux. Un jour où il est venu en cours avec sa guitare, il lui chante la ballade américaine Ain't She Sweet. Powell, quant à elle, se teint les cheveux en blond après avoir entendu Lennon complimenter une fille aux cheveux blonds. Cependant, il se montre insolent et inattentif durant les cours, au point d'être refusé par certains enseignant. Ayant échoué à un examen, il quitte l'établissement avant la fin de son année.
Outre leur passion de la musique, John et Paul partagent bientôt un point commun, qui tisse un lien très fort entre eux : la perte de leur mère. Près de deux ans après la mort de Mary McCartney, Julia est renversée par une voiture, le 15 juillet 1958, à deux pas de « Mendips ». John vit la mort de sa mère comme un grand traumatisme, le plongeant dans l'amertume : « Je l'avais perdue deux fois. La première quand on m'avait envoyé chez ma tante. Et la seconde à 17 ans, quand elle est vraiment, physiquement morte. Ça m'a rendu très, très amer ». Il ne se remet jamais de cette disparition, lui consacrant plusieurs chansons par la suite.
Au sein des Quarrymen, John Lennon jouit d'une autorité certaine sur les autres, en raison de son âge comme de ses excès. Sur sa position dans le groupe, Paul McCartney déclare : « On admirait tous John. C'était le plus âgé et c'était plutôt lui le chef. C'était l'esprit le plus vif, le plus intelligent et tout ce genre de choses ». Le look de Lennon est à l'époque très influencé par Elvis Presley et Marlon Brando. En février 1958, McCartney le convainc d'inclure son ami George Harrison dans le groupe. Lennon, peu tenté au départ car persuadé que Harrison est trop jeune, change d'avis après l'avoir auditionné dans un bus.

Création des Beatles

Les Beatles ont été découverts par Brian Epstein alors qu'ils jouaient au Cavern Club de Liverpool.
Par la suite, Lennon nomme son groupe les Silver Beetles, pour faire allusion au film L'Équipée sauvage, puis, en 1960, les Beatles, le deuxième « e » se changeant en « a » sur une idée de Lennon et Sutcliffe, en référence à la Beat Generation. Le groupe est très influencé par le répertoire rock 'n' roll de l'époque et son jeu est très agressif. Après s'être fait une petite réputation à Liverpool, le groupe est engagé en août 1960 par Bruno Koschmider, propriétaire de clubs à Hambourg, en Allemagne. Les Beatles font dès lors leurs armes dans les boîtes du quartier chaud de Sankt Pauli. John est plein de facéties pendant ses concerts : « Je m'appelle John, je joue de la guitare. Parfois, je joue les andouilles aussi »ou encore « Bande de boches, nous avons gagné la guerre ! », sachant que le public allemand ne le comprendra pas et que les marins anglais présents vont éclater de rire.
La tante Mimi est terrifiée par ce voyage et supplie son neveu, sans succès, de reprendre ses études. Pour cette escapade allemande, Lennon impose Stuart Sutcliffe à la basse. Bien que peintre très doué, Stuart se révèle un piètre musicien. Peu après les débuts de l'engagement, il quitte le groupe pour vivre son histoire d'amour avec Astrid Kirchherr, auteur des premiers clichés officiels des Beatles. C'est alors McCartney qui prend la basse, Lennon et Harrison refusant de quitter leurs guitares. Le groupe connaît d'autres déboires lorsque McCartney et le batteur de l'époque, Pete Best, sont renvoyés d'Allemagne après avoir mis le feu à un préservatif, à l'arrière du cinéma où ils sont logés, tandis que George est lui aussi renvoyé, n'étant pas en âge de travailler. Lennon, quant à lui, perd son permis de travail peu après et doit également repartir en Angleterre.
Ils reviennent en Allemagne en avril 1961 et y enregistrent My Bonnie avec Tony Sheridan. En novembre, Brian Epstein propose aux Beatles de devenir leur manager, ce qu'ils acceptent. Ce dernier joue un rôle déterminant pour le groupe, poussant les membres à changer leurs tenues de cuir pour des complets-vestons, leur donnant une image plus sage. John Lennon vit un deuxième drame lorsque Sutcliffe meurt d'une tumeur du cerveau, le 10 avril 1962, quelques jours avant le retour du groupe à Hambourg. Lennon tient alors un grand rôle auprès de Kirchherr : celle-ci déclarera par la suite qu'il l'a sauvée en lui remontant le moral, lui disant : « soit tu vis, soit tu meurs, tu ne peux pas rester au milieu ».
La vie personnelle de John Lennon prend un nouveau tour mi-1962, lorsque Cynthia lui apprend qu'elle est enceinte de luid 10. Ils se marient le 23 août, mais l'union reste secrète. En effet, il serait mauvais pour l'image du groupe que ses membres ne soient pas célibataires. C'est ainsi que même Ringo Starr, tout juste engagé par le groupe, n'est pas mis au courant et apprend que Lennon est marié lors d'une entrevue chez le comptable, au cours de laquelle John déclare avoir une épouse à charge. Le mariage ne s'ébruite qu'à la naissance de leur premier enfant, Julian Lennon, le 8 avril 1963. Julian grandit cependant sans avoir de véritable lien avec son père et déclarera, par la suite, dans une interview : « Je n'ai jamais vraiment voulu savoir la réalité sur comment papa se comportait avec moi. On a dit des trucs très négatifs à mon sujet, comme quand il a dit que je devais provenir d'une bouteille de whisky un samedi soir. Des trucs comme ça. On pense : où est l'amour dans tout ça ? Avec Paul on traînait souvent, plus que papa et moi. On était très amis et il semble y avoir bien plus de photos de Paul et moi jouant ensemble à cet âge qu'il n'y a d'images de mon père et moi ». Au moment de la naissance de Julian, John est en vacances avec Brian Epstein, le manager des Beatles. Il déclare : « Cynthia allait accoucher, mais je n'allais pas rater des vacances pour un bébé. Je me suis dit que j'étais un drôle d'enfoiré et je suis parti .

Beatlemania (1963 à 1966) Montée en popularité

Après plusieurs refus des maisons de disques londoniennes, les Beatles sont engagés par George Martin chez Parlophone, une filiale d'EMI. Le premier single du groupe, Love Me Do, paraît le 5 octobre 1962. La chanson atteint la 17e place des ventes au Royaume-Uni. Le premier album du groupe, Please Please Me, est en grande partie enregistré le 11 février 1963 en une seule séance de douze heures d'affilée, alors que Lennon souffre d'un rhume. Huit des quatorze chansons de l'album sont écrites par John et Paul McCartney. Celles-ci sont d'abord signées « McCartney/Lennon » avant que la formule ne soit définitivement changée pour « Lennon/McCartney ». Le succès du groupe prend alors de l'ampleur : une meute de fans suit les quatre garçons, des foules se pressent autour d'eux, parfois en crise d'hystérie, ce qui prend les Beatles au dépourvu. Le phénomène est baptisé « Beatlemania » par la presse britannique. Le 4 novembre 1963, ils ont l'honneur de se produire devant la famille royale. Si le groupe s'impose vite en Europe, il en va différemment aux États-Unis où le phénomène met plus longtemps à démarrer. Il faut attendre le passage du groupe au Ed Sullivan Show le 9 février 1964, qui fracasse le record d'audience pour une émission télévisée, pour que le groupe gagne une grande renommée dans le pays. Par la suite, les Beatles enchaînent les tournées internationales, les albums et les films en connaissant un succès planétaire.
Cette célébrité ne va pas sans rumeurs. Ainsi, l'année 1963 voit éclater une affaire concernant Lennon et Brian Epstein. Tous deux ont en effet passé des vacances ensemble en Espagne, ce qui conduit à de nombreuses spéculations, Epstein étant gay. La chose prend une certaine ampleur lorsque, au cours du 21e anniversaire de McCartney, Lennon s'en prend physiquement à quelqu'un qui lui a demandé : « Comment s'est passée ta lune de miel, John ? » Il s'agissait d'une blague, que Lennon a cependant prise comme une insulte. Un film de fiction retrace les vacances passées par Lennon et Epstein en Espagne : The Hours and Times. Cette période prospère voit Lennon se lancer dans l'écriture de deux ouvrages : En flagrant délire et Un glaçon dans le vent, recueils d'histoires et de dessins surréalistes et humoristiques. Les quatre membres du groupe sont faits membres de l'Ordre de l'Empire britannique le 12 juin 1965. Ils rencontrent également le poète folk Bob Dylan, qui reconnaît en John un talent d'écrivain. De cette reconnaissance naît un respect et un échange entre les deux icônes de la musique, rapport qui sera fluctuant selon les années, allant de la sympathie au déni. C'est également Dylan qui fait découvrir la marijuana aux Beatles lors de la première tournée du groupe aux États-Unis à l'été 1964.
Lennon vit mal cette folie qui les entoure et se réfugie dans les sarcasmes et la boulimie — il parlera plus tard de sa période « Elvis gros » dans une interview. De cette période où il se répugne lui-même, naît la chanson Help!, qu'il juge, rétrospectivement seulement, comme un véritable appel au secours lancé au monde. Il se montre également nostalgique de la période « cuir et rock 'n' roll », quand les Beatles n'étaient que d'obscurs jeunes musiciens s'escrimant dans les petits clubs. « Ce que nous avons fait de meilleur n'a jamais été enregistré. Nous étions des performers, nous jouions du straight rock dans les salles de danse, à Liverpool et à Hambourg, et ce que nous produisions était fantastique. Il n'y avait personne pour nous égaler en Grande-Bretagne ».

Plus populaires que Jésus Polémique autour des propos de John Lennon sur Jésus-Christ.

Paul McCartney, George Harrison et John Lennon à la télévision néerlandaise en 1964.
Après avoir écrit Un glaçon dans le vent, John Lennon donne en mars 1966 une interview à une amie journaliste, Maureen Cleave, cinq mois avant la troisième tournée américaine d'été — les deux premières ont eu lieu en 1964 et en 1965. Il déclare : « Le christianisme disparaîtra. Il rétrécira, s'évaporera. Je n'ai pas à discuter là-dessus. J'ai raison, il sera prouvé que j'ai raison. Nous sommes plus populaires que Jésus désormais. Je ne sais pas ce qui disparaîtra en premier, le rock 'n' roll ou le christianisme ». Aussitôt tronqués et déformés, ces propos provoquent une vague d'animosité, partie du sud des États-Unis, contre le groupe, et Lennon en particulier. Ainsi en Alabama, des disques des Beatles sont brûlés. Epstein présente en conférence de presse une déclaration approuvée par Lennon, ce qui ne calme pas la situation pour autant : vingt-deux stations de radio américaines boycottent le groupe, la vente de ses disques est interdite en Afrique du Sud et les prestations publiques américaines des Beatles restent tendues. La situation ne se calme qu'après une mise au point publique de Lennon, qui ne reconnaît cependant rien de plus qu'une formulation maladroite de sa part, fin août. En 2008, dans un article célébrant les quarante ans de l'« album blanc », L'Osservatore Romano, journal officiel du Vatican, revient avec indulgence sur cet écart en le qualifiant de « phrase qui avait provoqué une profonde indignation, mais qui sonne aujourd'hui comme une boutade venant d'un jeune de la classe laborieuse anglaise dépassé par un succès inattendu ».
C'est également à cette époque que se tiennent les derniers concerts des Beatles, qui ne savent plus comment concilier leurs innovations musicales subtiles avec les cris permanents de leur public : eux-mêmes n'entendent plus assez sur scène leur propre musique. Ils décident à l'unanimité d'arrêter définitivement les frais, à l'issue de leur tournée américaine de l'été 1966, le 29 août au Candlestick Park de San Francisco. Par la suite, ils refusent de jouer, même pour un million de dollarsf 16. Lennon vit cependant assez mal cet arrêt, déclarant : « Plus de tournées… La vie sans les Beatles, c'est comme un vide dans l'avenir ». Il envisage même de quitter le groupe.
Les Beatles travaillent désormais en studio. À partir de Revolver, Lennon voit McCartney prendre une place dominante dans le groupe. Cependant, même lorsque l'auteur est unique, comme dans le cas du Yesterday de Paul, les chansons continuent d'être signées « Lennon/McCartney », sur décision d'Epstein qui ne veut pas dégrader la cohésion du groupe. Désœuvré par la fin des tournées, Lennon joue dans le film parodique de Richard Lester, How I Won the War. S'il n'est ni un grand succès commercial ni critique à sa sortie, le 18 octobre 1967, le film lui permet d'exprimer ses positions pacifistes vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam. Lors du tournage, Lennon compose un de ses titres-phares, Strawberry Fields Forever. Pendant cette période, Lennon change nettement physiquement, devenu beaucoup plus maigre et acceptant désormais de porter publiquement des lunettes, rondes et désormais légendaires, à cause de sa myopie.

Apogée et éclatement des Beatles (1967 à 1970)

Sgt. Pepper's et séjour en Inde


1967 voit l'apogée des Beatles avec la sortie de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, qui triomphe au sommet des hit-parades, des deux côtés de l'Atlantique. La période est également prolifique pour le tandem Lennon/McCartney, les deux hommes passant de nombreuses heures à travailler leurs chansons et à expérimenter de nouvelles sonoritésf 20. Lennon va plus loin et plonge dans le psychédélisme, à grands renforts de drogue et de sonorités complexes. Le rôle de la drogue prend par ailleurs plus d'ampleur dans les chansons du groupe, de l'aveu de McCartney, et provoque parfois des polémiques, comme le fait que Lucy in the Sky with Diamonds soit une supposée allusion aux LSD due à ses initialesh 4. Le 25 juin 1967, les Beatles interprètent, en direct du studio n° 1 d'Abbey Road et en Mondovision, une chanson de John Lennon spécialement composée pour l'émission Our World, diffusée devant plus de 400 millions de téléspectateurs à travers la planète : All You Need Is Love, qui devient n° 1 un peu partout dans le monde. Le triomphe est total.
Peu après survient un événement dramatique : Brian Epstein meurt le 27 août 1967, pendant que le groupe assiste à une conférence du Maharishi Mahesh Yogi. Les Beatles ont alors besoin d'un nouveau leader, et c'est Paul McCartney qui prend le rôle. Il se charge de la direction du film Magical Mystery Tour, qui se révèle cependant un échec commercial et critique. Lennon vit mal ce revers : « J'ai alors compris qu'on avait des problèmes. Je n'avais aucune certitude sur notre capacité à faire autre chose que de la musique, et j'avais peur ». Il cherche de plus en plus une paix intérieure, et se rapproche d'une artiste japonaise d'avant-garde, Yoko Ono (membre du mouvement Fluxus), rencontrée lors d'une exposition à l'Indica Gallery de Londres en 1966. Entre février et avril 1968, lors d'un séjour à Rishikesh dans l'âshram du Maharishi, qui doit leur enseigner la Méditation transcendantale, John vit, comme Paul, une intense période créatrice et compose un grand nombre de nouvelles chansons, qu'il utilisera sur l'« album blanc », sur les deux derniers disques du groupe et même dans ses premiers albums solos.
Lennon divorce finalement à son retour. Il tente de poursuivre son épouse, déclarant être victime et non coupable d'adultère14. Cependant, la donne change lorsqu'il est découvert que Yoko est enceinte de John. Les procédures de divorce se compliquent et tournent finalement à la défaveur de Lennon14. Ce divorce pousse Paul McCartney à composer Hey Jude, chanson destinée à réconforter Julian Lennon, cinq ans, dont il est très proche.
À partir du mois de mai 1968, la présence de Yoko Ono lors des sessions d'enregistrement, aux côtés de John et littéralement au milieu du groupe, provoque malaise, rancœur et animosité. Jusque là, aucune épouse n'avait été tolérée pendant les enregistrements, mais Lennon fait comprendre aux autres que c'est à prendre ou à laissere. L'artiste ayant trouvé sa muse, la plupart de ses nouvelles compositions sont très fortement influencées par Ono, ou font directement référence à elle : I'm So Tired, Happiness Is a Warm Gun, Yer Blues, Julia, Revolution, et de nombreuses autres. Yoko chante même sur le titre The Continuing Story of Bungalow Bille. Tout cela aboutit à l'« album blanc », double album de trente titres qui consacre l'éclatement des Beatles, chacun ne se servant des autres que comme musiciens de studio. Une scission de plus en plus flagrante s'opère entre Lennon et McCartney. Excédé par le comportement des musiciens, et en particulier celui de John, l'ingénieur du son Geoff Emerick claque la porte en plein milieu des sessions d'enregistrement, tandis que Ringo Starr s'échappe en Sardaigne. L'album n'en remporte pas moins un retentissant succès.

Séparation du groupe

Dès son retour du séjour en Inde, John commence à se désintéresser des Beatles, désirant continuer à évoluer en dehors du cadre restrictif des Fab Four. Entre novembre 1968 et fin 1969, pour bien marquer sa première aventure en dehors des Beatles, il publie trois albums de musique expérimentale attribués à « John Lennon et Yoko Ono » : Unfinished Music No.1: Two Virgins, davantage connu pour sa pochette que pour son contenu musical, Unfinished Music No.2: Life with the Lions et le Wedding Album. La participation du couple au Rock and Roll Circus des Rolling Stones, en décembre 1968, est un autre pas hors du cadre des Beatles. Lennon forme pour l'occasion un supergroupe baptisé The Dirty Mac, en référence au groupe Fleetwood Mac. En plus de lui-même au chant et à la guitare rythmique, il compte Eric Clapton à la guitare solo, Mitch Mitchell (du Jimi Hendrix Experience) à la batterie et Keith Richards (des Rolling Stones) à la basse. Le groupe interprète Yer Blues, composé par John et paru, un mois plus tôt, sur l'« album blanc » des Beatles, suivi d'un bœuf avec Yoko au chant et Ivry Gitlis au violon16.
Sur le tournage du documentaire Get Back (par la suite renommé Let It Be), l'ambiance est maussade ; George Harrison va jusqu'à quitter le groupe pendant douze jours en janvier 1969. Yoko continue à assister à toutes les sessions d'enregistrement des Beatles, assise aux côtés de John. Au même moment, ce dernier s'engage plus ouvertement sur le plan politique, notamment par rapport à la guerre, sous l'influence de Ono. John et Yoko se marient le 20 mars 1969 à Gibraltar et organisent par la suite les fameux bed-in pour la paix. Cette période inspire la chanson The Ballad of John and Yoko, enregistrée le 14 avril 1969 par Lennon et McCartney seuls, ce dernier assurant de nombreux instruments. Cette même année, Lennon adopte comme deuxième nom Ono. En juillet, il lance Give Peace a Chance, son premier single solo, bien qu'attribué au Plastic Ono Band. Il ne s'agit alors que d'un groupe théorique, inspiré d'une idée de Yoko Ono visant à manipuler des mannequins sur scène, d'où le nom. Cependant, la chanson est encore créditée Lennon/McCartney, Lennon se sentant à la fois coupable de lancer, le premier, un vrai disque solo, mais pas encore prêt à « couper le cordon avec Paul ».
Fin septembre 1969, Lennon met fin aux Beatles en annonçant son départ aux autres membres du groupe, dans la foulée de l'enregistrement de l'album Abbey Road. En octobre, il publie son second single solo, Cold Turkey, avec Eric Clapton à la guitare. La chanson avait été pressentie pour figurer sur Abbey Road, mais a finalement été jugée trop personnelle pour être publiée autrement qu'en solo. Lennon accélère encore cette séparation en engageant Allen Klein comme nouveau manager du groupe, alors que McCartney préférait son beau-père, Lee Eastman. Ayant également convaincu George Harrison et Ringo Starr, Klein entre en fonction. Cependant, la séparation effective des Beatles reste secrète durant plusieurs mois, pour des raisons commerciales : Klein demande à Phil Spector de retoucher l'album Let It Be, provoquant la colère de McCartney, qui trouve ses chansons dénaturées. C'est finalement ce dernier qui rend publique la rupture, le 10 avril 1970, dans un communiqué de presse inséré dans le pressage promotionnel de son premier album solo, un geste très mal pris par Lennon, qui le voit comme une tentative de promotion du premier opus de son partenaire. Dans une interview au magazine Rolling Stone, il déclare : « J'ai été stupide de ne pas faire ce que Paul a fait, ce qui a servi à vendre un disque », et ajoutant « J'ai formé le groupe, je l'ai dissous ». En décembre, une émission de télévision britannique le déclare « homme de la décennie », avec John F. Kennedy et Hô Chi Minh
.
Carrière en solo (1970 à 1980)Premières années

Après la séparation des Beatles, John Lennon se consacre à sa carrière, à sa femme et à la politique. En février 1970, il publie son troisième 45 tours en solo, Instant Karma!, qui marque le début de sa collaboration avec le producteur renommé Phil Spector. Pour la promotion, Lennon effectue un retour à l'émission anglaise Top of the Pops, pour la première fois depuis 1966 ; la chanson atteint le top 5 des classements britanniques. À cette époque, Lennon suit une thérapie par le cri primal dont les résultats sont mitigés. Au mois de septembre, il entame l'enregistrement de son premier véritable album solo, John Lennon/Plastic Ono Band. Pendant quatre semaines, il s'entoure d'amis proches : Ringo Starr, son ex-compère des Beatles, à la batterie ; Klaus Voormann, un ami de l'époque de Hambourg, tient la basse ; enfin, le piano est assuré par Billy Preston et, parfois, par Phil Spector lui-même.
En 1971, Lennon se rend pour la première fois dans la famille de Yoko Ono, au Japon. Il est également concerné par deux batailles juridiques : la dissolution des Beatles par les tribunaux, et l'obtention de la garde de Kyoko, la fille de Yoko. En juillet, il enregistre son second album, Imagine, qui lui donne véritablement une crédibilité en tant qu'artiste solo. L'album contient d'ailleurs la chanson éponyme, un hymne pacifiste et utopique souvent considéré comme sa plus grande chanson. Le disque comporte aussi des pamphlets politiques, comme Gimme Some Truth, adressé à Richard Nixon, ou encore How Do You Sleep?, qui attaque McCartney. Une autre chanson du disque se révèle populaire, Oh Yoko!, mais Lennon renonce à la sortir en single, craignant que « ce ne soit pas représentatif de l'image que j'avais de moi, du rock 'n' roller dur et mordant, au verbe acide ». Le 31 août 1971, il part s'installer à New York et sort Happy Xmas (War Is Over) en décembre, avec les enfants du chœur baptiste de Harlem : si le single reste discret aux États-Unis, il a du succès au Royaume-Uni, quand il y est publié un an plus tard. Par ailleurs, à travers ses nombreux engagements, John Lennon devient l'incarnation de l'activisme politique de sa génération et utilise sa notoriété en faveur de la paix ou de bonnes causes.
En 1972, au milieu de ses ennuis avec l'administration américaine qui ne veut plus de lui sur son sol, Lennon enregistre Some Time in New York City, mais les critiques aussi bien que les ventes se révèlent mauvaises. Le 30 août, il donne au Madison Square Garden deux concerts de charité, qui restent les dernières prestations complètes de sa vie, hors apparitions ponctuelles. Au début de l'année suivante, Lennon perd quelque peu le fil de sa production, déclarant ainsi au sujet de son disque à venir : « Ça devient un travail, et ça tue la musique. C'est comme quand on sort de l'école et qu'on n'a pas envie de lire un livre ». En avril 1973, il quitte Greenwich Village pour emménager au Dakota Building, dans un quartier nettement plus huppé.

Le " week-end perdu "

Lennon s'est retiré à Los Angeles avec May Pang durant son « week-end perdu ».
À l'été 1973, les relations de John avec Yoko Ono se dégradent, au point qu'elle le met à la porte, et Lennon s'installe à Los Angeles avec May Pang, sa jeune assistante et nouvelle compagne. Il décrit cette période comme son « week-end perdu » (lost week-end), bien qu'elle dure en réalité plus d'un an. Lui qui doit régulièrement affirmer que Yoko n'a pas causé la fin des Beatles, plaisante à propos de cette période où il était loin d'elle : « On s'est séparés pendant dix-huit mois, Yoko et moi. Et, à ma connaissance, les Beatles ne se sont pas reformés pour autant ! Donc, Yoko n'était pas la cause de leur séparation ». Toutefois, c'est bien un John Lennon en perdition qui s'installe en Californie, avouant lui-même « être devenu complètement fou », tentant vainement « de noyer dans l'alcool » tout ce qu'il ressentait. Sous l'influence de May Pang, il tente cependant de renouer des liens avec son fils Julian et le rencontre avec Cynthia lors d'un séjour à Disneyland. Il lui offre par la suite une guitare et d'autres instruments et lui apprend à en jouer.
Lennon renoue également brièvement avec Paul McCartney, et se lie d'amitié avec plusieurs célébrités du monde musical, comme Elton John et David Bowie. D'une part, il invite le premier à chanter sur sa chanson Whatever Gets You Thru the Night. Dans la période d'errance que traverse Lennon, ce titre, publié en single en octobre 1974, connaît un grand succès et relance sa carrière : sur le marché américain, c'est son unique n° 1 en solo et de son vivant. De plus, ayant parié avec Elton John qu'il l'accompagnerait en concert si le disque se classait en tête, Lennon s'exécute le 28 novembre 1974, au Madison Square Garden, où il joue également Lucy in the Sky with Diamonds et I Saw Her Standing There. Cette dernière apparition sur scène est publiée avec les autres chansons du concert sur l'album d'Elton John Here and There. D'autre part, John Lennon coécrit la chanson Fame avec David Bowie, son premier grand succès aux États-Unis. Lennon accompagne par ailleurs Bowie dans sa reprise de Across the Universe, tandis que ce dernier reprend les premiers mots de A Day in the Life (« I read the news today oh boy ») dans la chanson-titre de Young Americans.
Durant cette période, Lennon enregistre tout de même deux albums, avec le producteur Phil Spector : Walls and Bridges et Rock 'n' Roll, ce dernier constitué de reprises de classiques du rock 'n' roll, comme Be-Bop-A-Lula ou Peggy Sue. Cet album est pourtant enregistré à contre-cœur, car il s'agit d'une obligation contractuelle vis-à-vis de Morris Levy. En effet, Lennon a été accusé de plagiat, en 1969, pour avoir emprunté, sur son titre Come Together, les quatre mots « here come old flat-top » de la chanson You Can't Catch Me de Chuck Berry, dont les droits revenaient à Morris Levy. Il doit donc s'engager à enregistrer trois chansons du catalogue de Levy. Finalement, il déclare au sujet de Rock 'n' Roll : « Ce fut une humiliation, et je regrette de m'être trouvé dans cette position, mais je l'ai fait ». Parallèlement, il produit, écrit et chante sur l'album Pussy Cats avec son ami Harry Nilsson, un disque vite devenu « culte » auprès des initiés, et il part en tournée pour des concerts en compagnie du groupe informel jouant sur le disque (Ringo Starr, Keith Moon et autres joyeux fêtards)19. À cette époque, le rapprochement avec Julian se poursuit, celui-ci jouant de la batterie sur un titre de Walls and Bridges.

Retraite temporaire et Assassinat de John Lennon.

Au début de 1975, Yoko Ono accepte que Lennon revienne habiter avec elle, sous réserve qu'il respecte certaines conditions20. Il accepte ainsi de se soumettre à un régime macrobiotique sain, sans viande ni alcool, mais aussi de laisser sa femme gérer entièrement ses affaires ; elle investit alors dans l'immobilier et l'élevagei 19. Yoko finit par se retrouver enceinte mais, la quarantaine entamée et avec le souvenir de ses précédentes fausses couches, elle voudrait avorter. Lennon refuse catégoriquement et parvient à la convaincre de garder l'enfant, en s'engageant à s'en occuper. Ainsi, le 9 octobre, jour du trente-cinquième anniversaire de John, naît son second fils, Sean. Lennon se retire alors de la vie publique et musicale pour se consacrer à l'éducation de son fils ; sa toute dernière prestation publique a lieu le 13 juin 1975, lors d'un show télévisé en hommage à Lew Grade, un producteur et magnat de l'audiovisuel britannique.
Pendant cette période, Lennon dessine et écrit beaucoup, et s'occupe aussi de tâches domestiques. Son activité musicale est ralentie mais loin d'être arrêtée, comme en témoignent les Lost Lennon Tapes, ou encore les chansons Real Love et Free as a Bird, qu'il compose vers 1977 et 1978. Mais ce silence public laisse perplexe, aussi bien ses fans, toujours dans l'expectative, que les médias — le 14 janvier 1978, le New Musical Express titre « Où donc es-tu, John Lennon ? » — ou encore ses collègues de la scène rock. Sur cette période, Lennon s'explique dans une chanson, Watching the Wheels, lors de son retour public en 1980. Il effectue, cette année-là, un voyage aux Bermudes, où il écrit la plupart des chansons d'un nouvel album. Il retrouve une maison de disques avec David Geffen et débute l'enregistrement le 4 août. Sorti en novembre aux États-Unis, l'album Double Fantasy, avec des titres chantés en alternance par Yoko et lui, marque le retour de Lennon et obtient, dans un premier temps, des résultats corrects ; ceux-ci explosent finalement après l'assassinat du musicien.
Le 8 décembre 1980, à 22 h 52, après une soirée de travail en studio et alors qu'il rejoint son appartement du Dakota Building, à côté de Central Park, Lennon reçoit quatre balles de revolver tirées par un déséquilibré, Mark David Chapman, sous les yeux de son épouse. Emmené à l'hôpital Roosevelt en urgence, il est déclaré mort à 23 h 7, quinze minutes après les coups de feu. Le lendemain, Yoko annonce : « Il n'y aura pas de cérémonie pour John. John aimait et priait pour l'humanité. S'il vous plaît, faites de même pour lui. Merci. Yoko et Sean ». Son corps est incinéré et ses cendres remises à Yokos.
L'assassin, Mark Chapman, plaide coupable et écope d'une peine de prison à perpétuité, avec quinze ans incompressibles. Sa libération conditionnelle est refusée à sept reprises. Le comité chargé de juger sa dernière demande de sortie déclare : « Cet acte prémédité, insensé, égoïste et aux conséquences tragiques, mène à la conclusion que sa libération demeure incompatible avec la sécurité de la communauté ». Les raisons de ce meurtre demeurent floues. Certains y voient le sentiment de trahison qu'aurait éprouvé Chapman, accusant l'idole de ne pas avoir tenu les promesses de paix et d'égalité des richesses qu'il communiquait dans ses chansons. D'autres y voient une « réponse » à sa phrase médiatique affirmant que la popularité des Beatles dépassait en Angleterre celle de Jésus. Et d'aucuns ne voient pour cause qu'une bavure commise par un élément incontrôlé ayant été manipulé par des services secret.
Lennon avait évoqué sa mort violente en chansons, de façon troublante, comme avec le « shoot me » répété avant chaque couplet de Come Together, ainsi que dans une interview. Le jour même de son assassinat, il avait déclaré : « Je considère que mon travail ne sera pas terminé tant que je ne serai pas mort et enterré, et j'espère que ce sera dans très, très longtemps ». En l'espace de quelques mois, son dernier album, Double Fantasy, s'écoule à sept millions d'exemplaires à travers le monde.
Personnalité et engagements

Personnalité Humour et irrévérence

John Lennon se démarque par un sens de l'humour développé, qui fait partie intégrante de son image et de sa personnalité. Cet humour émaille notamment les chansons des Beatles qu'il a écrites ou ses contributions. Ainsi dans Getting Better, alors que Paul McCartney chante que tout va de mieux en mieux tout le temps, Lennon rajoute que « ça ne peut pas être pire », de toutes façons. Sur le refrain de sa chanson Girl, il chante avec les autres Beatles tit-tit-tit-tit, soit « nichon-nichon-nichon » en argot, mais personne ne le remarque. Lennon peut également se montrer plus acerbe : lorsqu'il apprend que des professeurs étudient ses chansons en cours, il décide d'en écrire une dénuée de tout sens, I Am the Walrus (qui signifie littéralement : « Je suis le morse », en référence à Alice au pays des merveilles), afin de voir « ce que ces connards pourront trouver là-dedans ». Il écrit Glass Onion dans le même esprit, « révélant » qu'en réalité, le « morse » était Paul.
Lors des conférences de presse, Lennon, comme les autres Beatles, n'hésite pas à sortir quelques piques humoristiques, parfois teintées d'absurde et de non-sens. Ainsi, lorsqu'on lui demande en 1964 d'où vient le nom « Beatles », il répond : « J'ai eu une vision lorsque j'avais douze ans. J'ai vu un homme sur une tarte flamboyante qui m'a dit : « Vous êtes les Beatles avec un A ! ». Cet humour en interview devient une habitude des Beatles et perdure pendant toute la Beatlemania. En 1966, lors d'une conférence de presse à l'occasion d'un concert à Candlestick Park, on leur demande ce qui leur a inspiré Eleanor Rigby, ce à quoi Lennon répond, un brin sarcastique et provoquant les rires de la salle : « Deux homos. Deux tapettes ». Par la suite, il tempère et relativise cet humour en interview : « On nous posait des questions-blagues et on faisait des réponses-blagues mais, en réalité, on n'était pas drôles du tout. Ce n'était que de l'humour de potaches, celui qui fait rire à l'école »c 10. Dans le cadre confiné des studios d'enregistrement d'Abbey Road, Lennon ne manque jamais de provoquer de grands éclats de rire, notamment en transformant les traditionnels décomptes (One, two, three, four) en d'autres formulations dont il a le secret. On l'entend ainsi, sur le disque Anthology 2, lancer la première prise de A Day in the Life par un « sugarplum fairy, sugarplum fairy ».
Cet humour peut également se faire irrévérencieux. En novembre 1963, lorsque les Beatles ont l'honneur de jouer devant la famille royale, Lennon lâche une pique humoristique avant d'entonner Twist and Shout, au grand dam du manager du groupe, Brian Epstein, qui craignait un tel débordement : « Pour notre prochain titre, les gens installés dans les places les moins chères veulent-ils bien frapper dans leurs mains ? Et tous les autres, agitez vos bijoux ! » Lennon utilise l'humour dans ce genre de situations intimidantes, pour faire face à la pression. Lorsque les Beatles reviennent donner une série de concerts à Liverpool, ils sont peu sûrs d'eux, craignant le jugement que pourraient leur porter tous les gens qu'ils connaissent sur place. Lors d'une apparition au balcon, face à la foule, Lennon se fend alors d'un salut nazi, que personne ne semble remarquer. Il aime aussi amuser ses partenaires sur scène, en imitant les handicapés psychomoteurs, une plaisanterie récurrente en 1964, lorsqu'il demande au public de taper dans ses mains et frapper du pied. John s'amuse également à modifier les paroles de I Want to Hold Your Hand, sachant que l'assistance déchaînée ne distinguera rien : il chante « I want to hold your gland », en référence aux protubérances mammaires féminines. En août 1965, lorsque les Beatles deviennent le premier groupe de rock à donner un concert dans un stade, le Shea Stadium de New York, devant une assistance record, Lennon met ses camarades à l'aise à grand renfort de mimiques et gesticulations, martyrisant notamment un orgue Farfisa, avec ses coudes, au moment de l'interprétation de I'm Down en jetant des clins d'œil amusés à George Harrison. McCartney témoigne : « C'était un des trucs bien, avec John : quand un concert s'avérait un peu délicat, et celui-là l'était sans le moindre doute, ses vieux réflexes de comique resurgissaient toujours »

Croyances et spiritualité

Lennon a un temps suivi les enseignements de Maharishi Mahesh Yogi.
John Lennon connaît une période où il s'oppose au christianisme, en réaction à son éducation chrétienne. Dans la chanson Girl, il glisse des allusions à cette religion, sur la souffrance nécessaire pour atteindre le paradis. Il remet aussi en cause cette notion dans les deux livres qu'il écrit, où il s'en prend entre autres à l'Église : « J'y suis allé fort contre l'Église mais, bien que ça ait été criant, ça n'a jamais été relevé ». Lennon s'ouvre à d'autres spiritualités dès le milieu des années 1960, lorsqu'il lit l'ouvrage The Psychedelic Experience de Timothy Leary, Richard Alpert et Ralph Metzner, inspiré du Livre des morts issu du bouddhisme tibétains. Cet ouvrage, profondément lié à l'usage de LSD, inspire à Lennon l'une de ses premières chansons aux tonalités psychédéliques, Tomorrow Never Knows, qui clôt l'album Revolver en 1966. Cependant, Lennon déclare en 1972 qu'il n'a jamais lu le Livre des morts tibétain, et s'est contenté de cette adaptation.
Comme les trois autres membres du groupe, John Lennon a également rencontré Maharishi Mahesh Yogi en août 1967 et a participé à un week-end de formation personnelle à la Méditation transcendantale. En 1968, le groupe se retire en Inde dans l'âshram du Maharishi ; ils y méditent et composent une grande partie des chansons de l'« album blanc ». Cependant, Lennon s'est finalement fâché avec le maître spirituel, dont il pensait avoir percé les faiblesses ; il l'exprime dans sa chanson Sexy Sadie, parue sur cet album. Cette dispute n'a cependant pas empêché Lennon de continuer à pratiquer la méditation. Dans le même esprit, il s'intéresse aussi aux mantras et au yoga.
John Lennon se passionne pour certains domaines d'inspiration mystique ou occulte, tels les tarots ou la numérologie. Il attribue en particulier une valeur importante au chiffre 9, qu'il considère comme étant intimement lié à sa vie. Né un 9 octobre tout comme son fils, et ayant vécu au numéro 9 de Newcastle Road à Liverpool, il l'utilise dans plusieurs titres de ses chansons : One After 909, Revolution 9 (sur lequel il assène en boucle « number nine, number nine… »), ou encore #9 Dream en solo. Après sa mort, les aficionados de la numérologie trouvent encore d'autres signes : il a été assassiné sur la 72e avenue (7+2) et, s'il est mort un 8 décembre à New York, le décalage horaire impliquait que c'était déjà le 9 à Liverpool. Hasard ou non, Apple a choisi la date du 9 septembre 2009 (09/09/09) pour publier les versions remastérisées de tous les albums des Beatles.
En 1970, pour se débarrasser du poids de la mort de sa mère et de ses problèmes d'héroïne, Lennon entame une thérapie primale avec le docteur Arthur Janov, après avoir lu un de ses livres. En mal de publicité, Janov envoyait en effet son ouvrage aux célébrités du moment, comme Peter Fonda ou les Rolling Stones. Surtout attiré par la perspective de ce « cri libérateur », John, accompagné de Yoko, suit un traitement de choc, où il doit replonger dans son enfance et recevoir des massages vigoureux, pour faire cesser ses « halètements névrotiques ». Après trois semaines, le docteur Janov lui offre la perspective d'une entrée aux États-Unis pour raisons médicales, ce qui enchante le musicien. Le couple se rend ainsi en Californie et le traitement suit son cours qui, d'après Lennon, renforce ses liens affectifs avec Yoko. Cela dure jusqu'à une dispute entre Lennon et Janov, qui voulait le filmer pendant une séance collective de cris. L'accusant de chercher le scoop, Lennon entre progressivement en froid avec lui et les critiques de Ono, de plus en plus régulières, le convainquent de mettre un terme à la thérapie. Il quitte ainsi Janov au moment où son visa américain expire ; incomplète, la thérapie aura duré quelques mois seulement. Les vestiges en sont pourtant audibles sur son premier album, paru fin 1970, John Lennon/Plastic Ono Bande : par exemple, sur la chanson Mother, il se lamente à propos de ses parents et martèle, en hurlant à la fin du morceau : « Mama, don't go, Daddy, come home! » (« Maman, ne t'en vas pas, papa, reviens à la maison ! »). De ce traitement exigeant, Lennon sort dans un plus mauvais état qu'à son arrivéef 32.
Lennon et Ono sont également à l'origine du concept de bagism. Leur idée est de critiquer les préjugés fondés sur les apparences, et de ne considérer que le message de l'interlocuteur, en lui parlant comme s'il était dans un sacs 33. Lennon définit le bagism comme une « forme de communication totale ». Il mentionne par ailleurs cette pratique dans plusieurs chansons, notamment Give Peace a Chance et The Ballad of John and Yoko.

Consommation de drogues

Le premier contact de Lennon avec la drogue remonte à la période où les Beatles jouaient à Hambourg : aussi bien Astrid Kirchherr que certains clients des clubs avaient pour habitude de leur donner des amphétamines, qui leur permettaient de tenir le coup pendant les huit heures qu'ils devaient assurer presque chaque nuit. Lors de la première et triomphale tournée des Beatles à travers les États-Unis, à l'été 1964, Bob Dylan les initie à la marijuana. Celui-ci croit qu'ils sont des habitués, ayant compris le vers « I can't hide » (« je ne peux pas le cacher ») de la chanson I Want to Hold Your Hand comme « I get high » (« je plane »).
Dans une interview à Playboy, Lennon a expliqué que, durant le tournage de Help!, les Beatles « fumaient de la marijuana au petit-déjeuner ». Sa première épouse a également déclaré, dans une interview en 1995, que leur mariage avait commencé à battre de l'aile à cause de la notoriété du groupe et de l'usage de plus en plus important de drogues, auquel se livrait Lennon. Lennon a également consommé du LSD, comme le reste du groupe. Il a également connu, avec Yoko Ono, une addiction à l'héroïne pendant plusieurs années. En août 1969, il tente un sevrage total (évoqué à cette époque dans sa chanson Cold Turkey) afin de concevoir un enfant viable, sans succès ; le sevrage échoue et Yoko fait une fausse couche. Dans une interview donnée au magazine Rolling Stone en 1971, il explique qu'il en prenait avec elle lorsqu'ils souffraient, « à cause de ce que les Beatles et les autres leur faisaient ». Il y déclare également que c'est à cause du nombre de bad trips qu'il a vécus sous LSD, qu'il a décidé d'arrêter ce genre de drogues. Le couple Lennon a affirmé ne plus avoir consommé de drogues depuis la naissance de Sean en 1975, même si Yoko a avoué une brève rechute à la fin de la décennie.
Les substances psychotropes ont une influence notable sur la créativité des Beatles et sur celle de Lennon en particulier. Ainsi, à partir de 1965 et Day Tripper notamment, il écrit de plus en plus de chansons faisant directement référence à la consommation de stupéfiants (Tomorrow Never Knows, She Said She Said, A Day in the Life, etc.). Par la suite, chacun cherche des allusions aux drogues dans les chansons du groupe : le titre Lucy in the Sky with Diamonds est fréquemment associé au LSD, en référence à ses initiales, alors que la Lucy en question était une camarade de classe du fils de Lennon. En revanche, Paul McCartney a expliqué qu'il était « assez évident » que la drogue avait inspiré le texte de la chanson. Les stupéfiants — en particulier le LSD — modifient aussi la façon de fonctionner du groupe : jusque là considéré comme le leader des Beatles, Lennon se retire progressivement pour laisser Paul McCartney prendre les rênes. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est ainsi à attribuer principalement à McCartney, Lennon ayant expliqué, par la suite, qu'il était trop occupé à « détruire son ego », un des effets présumés du LSD. C'est ensuite l'héroïne qui contribue à l'éloignement de Lennon vis-à-vis du groupe, le plongeant progressivement, d'après McCartney, dans la paranoïa.
Comme beaucoup de célébrités des années 1960, Lennon n'échappe pas aux ennuis judiciaires en raison de sa consommation de drogues. En octobre 1968, alors qu'il habite Londres avec Yoko, la brigade des stupéfiants perquisitionne à son domicile et trouve une faible quantité de résine de cannabis. Lennon était persuadé de ne rien détenir, ayant été averti trois semaines auparavant de la possibilité de perquisition. Il décide de plaider coupable et s'en tire avec une caution de 400 livres à payer, pour lui et pour Ono. Le policier qui a mené la perquisition, le sergent Norman Pilcher, est connu à l'époque pour traquer les célébrités pop, ayant déjà réussi à confondre Donovan, Marianne Faithfull et les Rolling Stones pour les mêmes raisons. Cet épisode met un terme à l'« immunité » qui entourait les Beatles jusque là, George Harrison étant pris aussi par la suite. Ce dernier parle même d'un « complot de l'establishment » ; plus tard, Norman Pilcher est jugé coupable de parjure, dans d'autres circonstances. Quoi qu'il en soit, cette affaire sera retenue contre John Lennon, lorsque celui-ci voudra s'établir définitivement aux États-Unis dans les années 1970.

Vie sociale Un caractère complexe

Si Lennon se montre parfois très attentionné — cette attention pouvant aller jusqu'à l'obsession dans le cas de Yoko Ono —, il lui arrive également d'avoir des réactions violentes à l'encontre de ses proches. Lors de sa rencontre avec Cynthia Powell, lorsque celle-ci décline une invitation de Lennon au prétexte qu'elle sort avec un autre garçon, il lui réplique : « Merde, je t'ai pas demandé de m'épouser, non ? » De même, il va jusqu'à la frapper lorsqu'il la surprend en train de danser avec son ami Stuart Sutcliff. La forte tendance à la jalousie du chanteur contraste avec sa propre tendance à l'adultère, dont il se rend coupable à plusieurs reprises, durant la carrière des Beatles. Il évoque cet aspect de sa personnalité en chanson, notamment dans l'album Rubber Soul, avec Norwegian Wood (This Bird Has Flown) et Run for Your Life.
Cet aspect de la personnalité de l'artiste ne transparaît pas uniquement dans sa vie sentimentale, car il lui arrive de s'emporter avec ses amis et collègues de travail. Il exprime ainsi, en 1980, une déception à propos de certaines de ses compositions de la période Beatles, rejetant la faute sur Paul McCartney qui, selon lui, tentait inconsciemment de détruire ses grandes chansons, en particulier Across the Universe et Strawberry Fields Forever. Lennon va jusqu'à refuser de participer à l'enregistrement de Maxwell's Silver Hammer, qu'il qualifie de « chanson pour grands-mères ». Dans une interview à Rolling Stone, parue après la dissolution du groupe, il laisse aller ses rancœurs contre Paul McCartney et Brian Epstein, accusant ce dernier d'avoir sciemment volé le groupe d'une grande partie de ses revenus.
Finalement, John Lennon raconte lui-même son histoire et son cheminement vers le pacifisme dans le pont de Getting Better, sa contribution à la chanson de Paul McCartney (en plus du fameux « can't get no worse » du refrain). Il s'en explique dans l'interview de 1980 pour Playboy : « Tout ce « I used to be cruel to my woman, I beat her and kept her apart from the things that she loved », c'était moi. J'étais cruel avec ma femme et, physiquement, envers toute femme. J'étais un cogneur. Je ne pouvais pas m'exprimer et je cognais. Je me battais avec les hommes et je frappais les femmes. C'est pour cela que je suis constamment branché sur la paix ». Dans cette chanson de 1967, quatrième plage de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, il ajoute d'ailleurs « Man, I was mean but I'm changing my scene and I'm doing the best that I can » (« Mec, j'étais méchant, mais je change de décor et je fais du mieux que je peux »).


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Posté le : 07/12/2013 21:29
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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