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Michel-Richard De la Lande 1
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Le 15 Décembre 1657 naît Michel-Richard Delalande,

à Paris dans le royaume de France
,

surnommé le Lully latin, il est organiste à la chapelle royale du château de Versailles et compositeur de musique baroque et de motets de 1683 à 1726, il a pour maître François Chaperon et pour élèves andré-cardinal Destouches, Fraçois Colin de Blamont. Marié à Renée Anne Rebel puis Marie-Louise de Cury il reçoit la distinction de l'ordre de saint-Michel, il est sous-maître de la chapelle royale de 1685 à 1718, puis surintendant de la musique de 1689 à 1726 et enfin maître de musique de chambre de 1695 à 1726.
Organiste, violoniste et compositeur, Delalande, l'une des plus hautes figures musicales du siècle de Louis XIV, est resté célèbre surtout pour ses grands motets. Delalande fait d'abord partie de la maîtrise de Saint-Germain-l'Auxerrois et acquiert une grande renommée dans le jeu du clavecin et de l'orgue. Il tient les claviers des Grands-Jésuites, du Petit-Saint-Antoine, de Saint-Jean-en-Grève et, par intérim, de Saint-Gervais. Chargé de l'éducation de la fille de M. de Noailles, puis des filles légitimées de Louis XIV, Mlles de Nantes et de Blois, il est, en 1683, avec N. Goupillet, P. Collasse et G. Minoret, l'un des quatre sous-maîtres de la chapelle du roi, le maître étant toujours un évêque ou un archevêque à titre honorifique ; il devient maître-compositeur et surintendant à la musique de la Chambre. Après Lully, il exerce une sorte de dictature esthétique. Musicien préféré de Louis XIV, le Régent et Louis XV qui l'anoblit le portent aussi en haute estime. De son œuvre profane dont on a relevé 583 thèmes : ballets, musique instrumentale, divertissements de cour, retenons les Symphonies pour les soupers du roy en 1703, sous la forme de sonates à trois ; les quatre Symphonies de Noël, Les Éléments — en collaboration avec Destouches en 1726. De son œuvre religieuse, mis à part une messe des défunts en plain-chant musical, quelques petits motets à voix seule et trois Leçons de Ténèbres, on connaît quatre-vingts grands motets dont neuf n'ont pas été retrouvés.

Michel-Richard de Lalande né à Paris, 15 décembre 1657 - meurt à Versailles le 18 juin 1726 est un musicien français qui s’est illustré au service du roi Louis XIV pour lequel il a composé son œuvre, essentiellement religieuse, constituée de motets inspirés surtout de textes latins tirés des Psaumes.
Il a composé aussi des divertissements, pastorales, ballets, même après la mort du Roi Soleil.
À la suite de Lully, Du Mont, Charpentier, et avec Couperin, Campra, Grigny, Desmarest, Rameau, Leclair, entre autres, il incarne le baroque français.
Ses motets annoncent les cantates de Bach et ses chœurs ceux des oratorios de Haendel.
Il est le maître du grand motet français et sa renommée perdurera après sa mort jusqu’aux approches de la Révolution grâce, notamment, à des exécutions au Concert Spirituel des Tuileries, hors d’un contexte liturgique.
En 1722, le roi Louis XV le nomma chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

Naissance, enfance et jeunesse

Michel-Richard Delalande, dit de Lalande, naît à Paris le 15 décembre 1657, en tant que le dernier et quinzième enfant de Michel Delalande et de Claude Dumoustierc . Ses parents sont marchands tailleurs de Paris ainsi que dans la paroisse de Saint-Germain-l’Auxerrois où il est placé comme enfant de chœur dans cette église royale, entre 1667 et 1672, notamment en compagnie de jeune Marin Marais. Il y reçoit une formation complète, musicale clavecin et orgue , mais aussi littéraire, en même temps qu’il chante dans le chœur. Son maître de chapelle sera François Chaperon qui détecte en lui des dons pour la musique2. En raison d'une voix excellente, le maître le nomme l'un des solos.
À sa sortie de Saint-Germain-l’Auxerrois avec une gratification exceptionnelle, soit 150 livres encore grâce à sa voix, il a quinze ans, mais orphelin, il est recueilli par une de ses sœurs, rue Bailleul où il poursuit sa formation en autodidacte. Son beau-frère, qui n'est pas encore identifié même de nos jours, organise des concerts des ouvrages du jeune de Lalande.
Il tente en vain de se faire admettre comme violoniste à l’Académie royale de musique dirigée par Lully. Puis il entame une carrière d’organiste principalement à Saint-Gervais, où il assure l’intérim avant que le trop jeune François Couperin ne puisse succéder à son père. Il est également organiste des églises des Grandes-Jesuites de Saint-Louis et du Couvent du Petit Saint-Antoine. Il est choisi par le R. P. Fleuriau afin de jouer la musique pour plusieurs tragédies représentées aux Jésuites.
Puis, il est présenté au roi, en tant que candidat d'organiste du Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye en juin 1678, lors du concours à la suite de la mort de Joseph de La Barre. Toutefois, Michel-Richard est si jeune que le roi juge de le remettre à un autre temps. Parallèlement il devient professeur de clavecin chez le duc Anne-Jules de Noailles, futur maréchal. Le jeune homme y connaît une excellente réputation grâce à laquelle il est chargé de l'enseigner à deux filles de Louis XIV et Madame de Montespan, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Le roi lui donnera un logement à Clagny.
Il est certain qu'en 1680, une œuvre de Lalande comme compositeur invité, citée en avril par le Mercure galant p. 324, est jouée à la Sainte-Chapelle. Il s'agit de la musique pour les jours de ténèbres, avec celles de François Chaperon, ancien professeur et maître de musique de la Saint-Chapelle, et de Lalouette, ami de Chaperon.
Louis XIV effectue en mai 1682 une intervention pour lui : Lalande remplace Pierre Méliton, organiste récemment blessé de l'église Saint-Jean-en-Grève. Si le chapitre préfère le sieur Buterne, c'est Michel-Richard qui obtient le poste. Cette année-là, il commence la collaboration avec un compositeur italien, venu en France 1678, Paolo Lorenzani. Leur œuvre, une Sérénade en forme d'opéra, a le vent en poupe.
« La Musique Françoise avoit été faite par Mr de la Lande, qui montre à joüer du Clavessin à Mademoiselle de Nantes ; Mr Genest, dont la réputation est établie à bon titre, avoit fait les Vers François. Mr Laurenzani estoit Autheur de la Musique Italienne. »
Puis en février 1683, il connaît maintenant un grand succès à Paris. C'est un opéra pastoral L'Amour Berger S.132 réputé et joué plusieurs fois pendant le Carnaval. Sa réussite est immense car de nombreux jeunes nobles, y compris Louis-Provence de Grignan, petit-fils ayant 12 ans de Madame de Sévigné, ont le plaisir d'y danser, chez le duc Jacques-Henri de Durfort, maréchal de Francec .

Au service du roi

Il est nommé en 1683 sous-maître à la Chapelle Royale du château de Versailles, comme un des quartiers avec Pascal Collasse, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet, lors d’un concours, mais aussi grâce à l’appui du roi. Il est chargé en tant que quartier d'octobre, vraisemblablement en raison de deux des quatre principales fêtes de la Chapelle, la Toussaint et Noël. Finalement il succède à ces trois collèges, à partir du 1er juillet 1715. En fait, ces derniers ne sont pas capables de satisfaire à leur devoir. Lalande fera toute sa carrière au service du roi. Il finira par cumuler les principaux postes de l’administration de la musique, dont celui de Surintendant de la Musique de la Chambre. Lors de cette promotion en janvier 1689, il n'a que 31 ans. L’essentiel de son œuvre est constitué de grands motets composés pour la messe du roi.
En lui octroyant une pension de 1 200 livres, Louis XIV le marie en 1684 à Renée Anne Rebel 1663-1722, sœur aînée de Jean-Féry Rebel, Demoiselle de la Musique ayant une admirable voix. Elle donne naissance à deux filles, Marie-Anne, née en 1686, et Jeanne, en 1687. Ces dernières, élevées soigneusement par le compositeur, chantent à la Chapelle royale où elle se font remarquer par le roi qui leur octroie, en avril 1706, à chacune 1 000 livres de pension. C'est la raison pour laquelle Lalande écrit la musique sacrée destinée à voix de femme, à savoir son épouse et ses filles, en dépit de la tradition française de l'époque. En fait, selon un catalogue de Philidor l'aîné conservé dans la bibliothèque Ceccano à Avignon, certaines Leçons de Ténèbres ainsi que le Miserere à voix seule (S.87) sont écrits « pour les Dames de l'Assomption et Chantez par Mesdemoiselles De la Lande à l'admiration de tout Paris ».
La disparition de Louis XIV en 1715 provoque un bouleversement, car la cour de la régence se déplace brutalement à Paris. En février 1718, son élève André-Cardinal Destouches prend l'une des charges de Surintendant. Lalande conserve cependant l'honneur royal. Pour le jeune roi, il recommence à écrire de la musique de ballet. Alors que les Symphonies des Folies de Cardenio S.152, 1720 ne lui plaisent pas, la pièce Les Élemements, 1721, en collaboration avec Destouches, reste dans le répertoire de l'Académie royale de Musique, jusqu'à la fin du xviiie siècle. À la suite du décès de sa première épouse en 1722, le roi le nomme chevalier de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 1469. Enfin, il a l'honneur d'être nommé à la direction de la musique à Reims, le 25 octobre 1722, lors du sacre de Louis XV.
Lalande garde encore les quatre quartiers, jusqu'à ce que la cour revienne à Versailles en janvier 1723. Selon Lionel Sawkins, il est possible que pendant cette période la messe basse quotidienne n'y soit pas assurée. Pourtant, dès mai 1722 le compositeur est dans une profonde affliction, à cause du décès de sa première femme. De sorte qu'afin de restituer les quartiers, il propose spontanément au roi de céder trois des quatre dont il dispose. Curieusement, en novembre 1722 déjà, le Mercure galant annonce que Lalande renoncera à ses trois quartiers pour Charles-Hubert Gervais, Nicolas Bernier et André Campra, musiciens protégé par le régent Philippe d'Orléans. Cette mention suggère l'intervention de ce dernier. Enfin, aussitôt installé, en 1723, Louis XV nomme ces trois compositeurs le 20 janvier. Le souverain, touché de la volonté de Lalande, le gratifie d'une pension de 3 000 livres. Personne ne réussit cependant à donner satisfaction dans leurs tâches avant que Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville n'arrive à Versailles en 1740.

Sous-maîtres de la Chapelle royale de 1609 à 1725

« À Paris même, la Sainte-Chapelle et Notre-Dame jouent un rôle de premier plan. Mais à partir de la majorité de Louis XIV, la chapelle royale tend à devenir le centre privilégié de la musique sacrée. Le roi assiste tous les jours à l'office ... »
— Jean-François Paillard, La musique française classique,
Alors en 1683, Lalande y commença sa « carrière versaillaise », selon les termes d'André Tessier (1928). En fait, en cette année 1683, pour Louis XIV, il s'agissait de lancer une véritable rénovation : la cour avait officiellement été installée à Versailles en mai 1682, bien que les offices religieux dussent être provisoirement célébrées dans l'actuel salon d'Hercule. C'est la raison pour laquelle, uniquement en 1683, le roi renouvela tous les sous-maîtres, en éliminant Pierre Robert et Henry Du Mont, musiciens vieillis.
La tâche du sous-maître était la suivante : il fallait que non seulement le musicien célèbre quotidiennement l'office mais également écrive ses propres œuvres selon son quartier.
Tout comme dès 1663 et dès 1683, quatre musiciens se répartissaient les tâches depuis 1723, en conservant ce système traditionnel de « quartier ». Néanmoins, après le décès de Louis XIV ainsi que celui de Lalande, la Chapelle royale ne put pas empêcher son déclin, sous la régence indifférente, puis, à la suite d'une réussite considérable du Concert Spirituel en 1725.
« En effet, malgré le talent certain de Campra et de Bernier, aucun des successeurs de De Lalande ne s'est consacré entièrement à la tâche qu'il s'était imposée à lui-même, soutenu par la faveur inconditionnelle de son roi. »
Liste des sous-maîtres aux XVIIe et XVIIIe siècles

Son mariage

La célébration du mariage de Michel-Richard de Lalande et de Renée Anne Rebel est tenue, le 9 juillet 1684, à la paroisse Saint-Julien de Versailles.
« Ce jour-là se fit chez Madame de Thianges sœur de Madame de Montespan le mariage de la Lande, maître de la musique du roi, et de la petite Rebel »
— Journal du marquis de Dangeau daté du 8 juillet 1684.
Son épouse, Mademoiselle Renée Anne Rebel, était une jeune chanteuse qui commença sa carrière à l'âge de 10 ans. Leur contrat de mariage présente les signatures de prestigieux personnages. On notera tout de même l'absence des membres de la famille Rebel chez Madame de Thianges. Ainsi se présentait la liste des signataires, présent au mariage du compositeur :
Signature : Louis XIV, le Dauphin Louis de France, la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière, le duc Philippe d'Orléans et son épouse Élisabeth Charlotte de Bavière, la princesse de Conti, Madame de Montespan et ses enfants Louis Auguste de Bourbon, Louse Françoise de Bourbon et Françoise Marie de Bourbon, anciennes élèves de Lalande, le duc Anne-Jules de Noailles et son épouse Marie-Françoise de Bournonville ainsi que leur fille aînée Marie Christine de Noailles, première élève du compositeur, André Danican Philidor, écuyer Pierre Tasset représentant Madame de Thianges.
Aux noces étaient présents certains membres de la famille du musicien : Françoise Cantet, désormais belle-mère, Marguerite Delalande, sœur, et François Delalande, frère et organiste de l'église Saint-Gervais. Le témoin de Michel-Richard était un de ses amis, Antoine Maurel, valet de chambre de la Dauphine, auteur du livret des Fontaines des Versailles.

Disparition de sa famille

Le Grand Dauphin Louis de France, dit Monseigneur, disparaît en 1711, juste avant la mort des filles du compositeur.
La fin de sa vie est marquée par des deuils : ses deux filles sont ainsi emportées par l'épidémie de petite vérole en 1711 Sa première épouse Renée Anne Rebel meurt, elle, en 1722. Le roi Louis XIV lui aurait dit en 1711 :
« Vous avez perdu deux filles qui avaient bien du mérite ; Moy, j'ay perdu Monseigneur. La Lande, il faut se soumettre. »
Le 18 avril 1712, à la mémoire du dauphin de France et de son ancienne épouse Marie Anne Victoire de Bavière, un office est célébré dans l'abbaye royale de Saint-Denis. Le compositeur dirige 129 musiciens de la Chapelle royale, à la demande du roi. Il est probable que le motet Dies irae (S.31), déjà composé auparavant, à la suite du décès de la dauphine Marie Anne Victoire en 1690, est profondément remanié à cette occasion, pour rendre hommage non seulement à la famille royale mais également aux propres filles de Lalande. D'ailleurs, le compositeur n'écrit plus que deux grands motets dont Exaltabo te, Deus meus rex. dans lequel deux dessus chantent duo. Il s'agit sans aucun doute d'un l'hommage rendu à ses filles, Marie-Anne et Jeanne.
Il se remarie toutefois en 1723 avec Marie-Louise de Cury (1692-1775), fille du chirurgien de Madame la comtesse de Conty, qui lui donne une fille, Marie-Michelle (1724-1781). Marie-Louise tentera d’assurer, après la mort de son époux la survie de ses œuvres et de sa mémoire par une édition de 40 de ses motets précédée d’une notice biographique rédigée par le poète Alexandre Tannevot et par Colin de Blamont, élève du compositeur. Sa dernière épouse est aussi musicienne, jouant pour sa part de la viole de gambe.

Décès et postérité

Dès la mort de Louis XIV, il est surtout occupé à améliorer ses œuvres, notamment celles de jeunesse, sans donner aucune permission à la publication de ses motets. En 1726, Lalande est attaqué d'une fluxion de poitrine. En dépit des espérances de guérison, il décède le 18 juin 1726. Il est enterré à l'église Notre-Dame de Versailles.
À la suite du décès du compositeur, Sebastien de Brossard, théoricien de musique de l'époque, propose au bibliothécaire du roi Jean-Paul Bignon l'acquisition du cabinet du défunt, sans perdre ses œuvres. Bignon lui répond que le budget de la Bibliothèque n'est pas suffisant.
Toutefois, le 25 juillet 1726, juste un mois plus tard, Louis XV octroie à sa veuve, par lettres patentes, les privilèges assurant 20 ans de droits, grâce auxquels la publication des œuvres de feu Lalande sera achevée dès 1728.
La jeune reine Marie Leczinska, amateur de musique, reste fidèle aux œuvres de feu Lalande. En septembre 1728, elle fait exécter 8 motets du compositeur devant son père. Le roi Stanislas est tellement content que la cour de Versailles peut répartir cet émerveillement avec lui.
L’œuvre de Lalande continuera d'être extrêmement populaire, et le Concert Spirituel comptera, pendant 45 ans, 421 exécutions dont la dernière sera le motet Dominus regnavit S.65 joué le 14 juin 1770 pour la Fête-Dieu. Un seul musicien sera plus plébiscité que Lalande, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville avec 510 exécutions jusqu'en 1772. Cependant, concernant Lalande, Lionel Sawkins compte 591 représentations au minimum avec 41 grands motets, en raison d'au moins 134 exécutions ne précisant pas les titres. De plus, en nous expliquant sa réputation, les documents d'époque nous renseignent que non seulement la publication du petit motet Miserere S.8 en 1730, chanté par Marie-Anne et Jeanne de Lalande auparavant, connaît un immense succès, mais la partition sera encore vendue en 1784, 60 ans après la mort du compositeur.
Enfin, plusieurs compositeurs dont Jean Philippe Rameau continueront à écrire les motets, selon les psaumes choisis par Lalande. Ainsi, Dominus regnavit (S.65), motet réputé auprès du Concert Spirituel, sera à nouveau mis en musique par Mondonville, directeur de cette association.
Mortels, c'est de ce beau delire :

Que sont nez parmi nous des accords si touchants.
À deux divinitez LA LANDE doit ses Chants ;
APOLLON le forma, c'est LOVIS qui l'inspire.
(Les vers suivants le portrait gravé par Thomassin)e

Les principales dates de la vie de Michel-Richard de Lalande

Reconnaissance au XXe siècle

À la suite de la Révolution française, la musique de Michel-Richard de Lalande fut rapidement oubliée.
En 1957, l'année du troisième centenaire de la naissance de Michel-Richard de Lalande, Norbert Dufourcq publia un livre consacré à ce compositeur. Dufourcq et ses quatre élèves avaient travaillé, en bénéficiant des études du musicologue André Tessier, exécutées avant la guerre.
C'est cependant Jean-François Paillard qui présenta au plus grand nombre de lecteurs ce musicien si immensément apprécié par Louis XIV ainsi que ses chefs-d'œuvre méconnus. Dans son livre La Musique française classique évitant le mot baroque, ce musicologue ainsi que mathématicien analyse la caractéristique particulière de ce compositeur et l'amélioration des œuvres, parfaitement adaptés à l'absolutisme dans le domaine politique. Il trouva également la qualité et l'évolution de cette époque, notamment auprès de la musique de De Lalande en raison de la cour de Versailles si florissante.
À cette époque-là, Gaston Roussel, chanoine, étudiait lui aussi Michel-Richard de Lalande, en passant sa vie à Versailles tout comme le compositeur, notamment dès 1961 en tant que chapelain de la Chapelle royale du château de Versailles à laquelle il acheva quelques enregistrements des œuvres de Lalande. André Malraux le nomma ce chapelain officiel. Pendant la deuxième guerre mondiale, le prêtre avait découvert un certain nombre de partitions retirées du château dans la bibliothèque municipale de Versailles. Auprès de lui, l'association Michel-Richard de Lalande, chœur de la cathédrale, comptait jusqu'à 150 membres. Pourtant, ses études ainsi que sa contribution furent malheureusement oubliés.

Le premier disque bien connu de Lalande, enregistré par Michel Corboz, parut en 1970 chez Erato. Il s'agit de deux motets, De profondis (S.23) et Regina cœli (S.53).
En France, les Parisiens eurent le plaisir, le 7 août 1974, d'écouter Miserere mei Deus ainsi que Dies irae de Jean-Baptiste Lully, lors d'un concert public à l'église des Invalides. Jacques Grimbert dirigea l'orchestre de chambre de l'ORTF avec les solistes de l'ensemble ARS EUROPA ainsi que l'ensemble vocal du Chœur national.
Toutefois il fallut attendre encore quinze ans environ, afin que soient bien connus les chefs-d'œuvre du compositeur si profondément illustrés par le classicisme. En effet, plusieurs chefs d’orchestre enregistrèrent pareillement, en septembre 1990, des grands motets de Lalande. Paillard, quant à lui, avait réussi non seulement à restituer les célèbres Simphonies pour les Soupers du Roy mais aussi à sortir un disque consacré à ces pièces en 1985, avec sa propre baguette.
Enfin, le centre de musique baroque de Versailles organisa les Journées Michel-Richard de Lalande en 1990 ainsi qu'en octobre 2001, tandis que la bibliothèque municipale de Versailles acquit 20 tomes de collection copiée par Gaspard-Alexis Cauvin, une précieuse collection.
La musique de Lalande est également appréciée en Angleterre, grâce aux études de Lionel Sawkins. Après 35 ans de travail, il publia, en 2005, un catalogue de Lalande citant 3.180 exemples musicaux. En bénéficiant du colloque tenu en 2001, il sortit récemment Lalande et ses contemporains : Actes du Colloque Lalande - Versailles 200125 ainsi que ses nouvelles partitions concernant trois motets.
Programmes des Journées Michel-Richard de Lalande au château de Versailles en octobre 2001, y compris les commentaires de Lionel Sawkins
Caractéristique des œuvres de Lalande, dit le Lully latin

Compositeur du Psaume

Le duc Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, devint en 1700 le premier roi d'Espagne de la dynastie des Bourbon.
Michel-Richard de Lalande, l'on l'appelait Lully latin. Il est vrai que Louis XIV avait besoin d'un successeur à Jean-Baptiste Lully. C'est pourquoi le compositeur eut le privilège d'être célébré par toute la famille royale en 1684, lors de ses noces.
« ...après la mort de Mazarin, il décida d'assumer à lui seul la responsabilité du pouvoir. ...le jeune Roi a bientôt compris que la musique pouvait contribuer à renforcer son prestige, tant en France qu'à l'étranger. »
— Denise Launay, La musique religieuse en France
Au XVIIe siècle, à la suite de la publication des 150 psaumes de David de Philippe Desportes en 1603, le chant des psaumes de Desportes, notamment pour voix seule mais parfois versions polyphoniques, était un phénomène en France. Ainsi, en 1643, la partition de Guillaume Lusson, conseiller de Louis XIII, eut le vent en poupe. En 1648, Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, aussi commença à sortir ses Paraphrase des Pseaumes de David en vers françois avec privilèges du roi.
Intéressé par ces Paraphrases, le prédécesseur de Lalande Henry Du Mont se lança en 1657 la composition de ces psaumes en français. En 1663, il publia 29 psaumes pour quatre voix mixtes avec basse continue. Mais, vraisemblablement critiqué à cause de son style Psautier huguenot, il y ajouta 3 Paraphrases de textes poétiques de l'Ancien Testament et 5 Psaumes « en forme de Motet ». La révocation de l'édit de Nantes était déjà prévue.
À la Chapelle royale, fondée par François Ier en tant que La Musique du roi, l'on célébrait chaque jour la messe basse en présence du roi. C'était Pierre Perrin, dit l'abbé Perrin, qui prépara les poèmes religieux en latin pour cet objectif. Il sortit en 1665 Cantica pro capella Regis dans lequel la définition de Motet est présentée :
« Une pièce variée de plusieurs chants ou musiques liées, mais différentes ... Toutefois la variété de la pièce sera encor (sic) plus grande & la composition plus facile pour le Musicien, quand il y aura une variété affectée dans les Stances & dans les Versets, & qu'ils seront composez pour un changement continuel ... C'est par cette raison qu'ayant à composer des paroles de Motets pour la Messe de la Chapelle du Roy, j'ay suivi cette méthode. »
Aussi cette synthèse des matériaux musicaux, à savoir des solos, des dialogues, des chœurs, des interludes d'orchestre, était-il parfaitement autorisé à la Chapelle royalea 15. Par exemple, quoique Lully n'y eût aucune obligation, 12 grands et 13 petits motets furent écrits par luia 16. Enfin, 6 grands motets parmi eux furent publiés en 1684 « par exprès commandement de Sa Majesté ».

Le compositeur était parfaitement capable de satisfaire Louis XIV. Grâce à sa productivité et aux qualité et diversité des œuvres.
Quand Lalande arriva à Versailles, c'était la veille de l'édit de Fontainebleau. Sans délai, le 14 janvier 1686, un arrêt du Parlement de Paris portera suppression des psaumes en français d'Antoine Godeau, sur ordre exprès de Louis XIV, qui lui avait octroyé auparavant ses privilèges. Aussi fallait-il que le musicien du roi soit absolument le virtuose ainsi qu'expert du latin. Toutefois, jeune Lalande était assez capable de maîtriser son art sans aucune difficulté, car il pouvait comprendre complètement les textes grâce à une éducation de très bonne qualité à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Avec sa excellente connaissance religieuse, il remplacera même deux sous-maîtres ecclésiastiques, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet. Alors, son choix, c'était la composition créative des grands motets, pour les psaumes en latin.

« Messieurs, voici le roi d'Espagne. »
Ainsi, Louis XIV avait raison, un motet de Michel-Richard de Lalande transforma en 1700 une cérémonie royale en immensément impressionnant drame religieux. En novembre, le duc Philippe d'Anjou fut devenu brutalement le roi d'Espagne, selon le testament de feu Charles II d'Espagne. Quand bien même il se serait agi de la victoire de la diplomatie française, des inquiétudes étaient assez fortes : le petit-fils de Louis XIV n'avait que 17 ans et ne connaissait ni le pays ni la langue.
Lors du départ du prince, la gaieté aurait dû cacher cette angoisse. Pourtant avant qu'il ne quitte la France, le compositeur choisit pour la célébration son motet Beati omnes (S.51), écrit en 1698. Non seulement le texte du psaume 127 adaptait à cet événement mais aussi il l'avait mis en musique avec ses très beaux morceaux. Notamment, ce verset chanté par un basse-taille était un message important de Lalande:
« Filii tui sicut novellæ olivarum, in circuitu mensæ tuæd 1 (Vos enfants sont comme de jeunes plants d'olivier autour de votre table) »
L'événement avait été prévu par le psalmiste, et maintenant est parachevé et célébré par Dieu. Lalande présenta donc à la cour ce psaume en manière des théologiens. Les psaumes, chants les plus anciennement connus en Europe, étaient très souvent étudiés de sorte que leurs sens soient retrouvés dans le contexte théologique.
Par ailleurs, le peuple conservait longtemps cette mémoire du jour où s'en allèrent vers Madrid le roi Philippe V d'Espagne et le maréchal de France Anne-Jules de Noailles :
« ... Louis le Grand ... marcha à sa Chapelle accompagné de Monseigneur le Dauphin son fils, du Roi d'Espagne, ... La Lande fit chanter aussi-tôt son beau Motet Beati omnes qui timent Dominum, Psaume 127. Le Roi, qui avoit devant lui les paroles de ce Psaume en latin & en françois, se sentit attendri & touché vivement par les paroles & l'excellente Musique de ce Motet, sur-tout quand on chanta ce Verset, Filii tui sicut novellæ olivarum in circuitu mensæ tuæ & tout le reste de ce Psaume, qui convenoit si bien à ce grand Prince au milieu d'une Famille aussi nombreuse & aussi auguste ; il ne put même retenir des larmes de tendresse & de joye. Toute la Cour prit part aux sentimens de son Prince, & fut charmée que la Lande eût fait choix d'un Motet aussi convenable à ce grand jour. »
— Évrard Titon du Tillet, Le Parnasse françois (1732)
Œuvres consacrées aux cérémonies royales

Structure mathématique

La structure du motet S.31 ressemble à celle du jardin symétrique de Versailles, conçu par André Le Nôtre.
En cherchant les œuvres oubliées dans les bibliothèques, Jean-François Paillard, musicologue et mathématicien, s'aperçut que les motets de Lalande sont caractérisés de leurs structures formelles ou mathématiques. Il pense qu'il s'agit de la classicisme et de la centralisation monarchique qui favorisaient cette caractéristique.

Motet Dies Iræ (S.31)

Plus précisément, Lionel Sawkins trouva un bon exemple concernant ce sujet, en restituant les partitions du motet Dies iræ (S.31). S'il ne reste qu'une version révisée en 1739 dans la collection particulière de M. Robert Lutz de Strasbourg, cette partition distinguée conserve la liste des chanteurs qui avaient participé à l'exécution, obsèques de la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière tenus le 1er mai 1690.
Il est vrai que Lalande construisit une structure formelle et formidable, afin d'orner ces 18 strophes du XIIe siècle, en utilisant une grande variété de matériaux musicaux :
Dans Dies iræ au début et Pie Jesu à la fin, le chœur de dessus conserve parfaitement le plain-chant :
I : chœur dessus
1ère strophe : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla, ...
XII : chœur
Pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen.
Les deux strophes au milieu forment l'axe :
VI : trio (haute-contre, taille et basse-taille, puis deux dessus et basse-taille, ainsi que chœur)
9ème : Recordare Jesu pie, ...
VII : duo dessus
10ème : Quærens me, sedisti lassus, ...
Ensuite, le compositeur structura 4 groupes de 4 strophes. Lors des funérailles, il faut que les messages soient clairement entendus. Donc, Lalande attacha à l'axe, en respectant la tradition de l'homophonie, deux groupes de solos remarquables, chantés par une haute-contre puis un basse-taille, soit la moitié de strophes restantes :
V : haute-contre
5ème : Liber scriptus proferetur, ...
6ème : Judex ergo cum sedebit, ...
7ème : Quid sum miser tunc dicturus? ...
8ème : Rex tremendæ majestatis, ...
VIII : basse-taille
11ème : Juste judex ultionis, ...
12ème : Ingemisco, tanquam30 reus, ...
13ème : Qui Mariam absolvisti, ...
14ème : Preces meæ non sunt dignæ, ...
Le Motet Dies iræ (S.31) fut écrit pour les obsèques de la Dauphine Marie Anne Christine Victoire de Bavière décédée le 20 avril 1690.
Enfin, Lalande paracheva sa tâche avec deux autres groupes. Maintenant, la distribution et la variété de ces morceaux, selon les textes, expriment son talent :
I : chœur dessus
1ère : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla, ...
II : chœur
2ème : Quantus tremor est futurus, ...
III : basse-taille
3ème : Tuba mirum spargens sonum, ...
IV : chœur
4ème : Mors stupebit et natura, ...
ainsi que
IX : trio deux dessus et haute-contre
15ème : Inter oves locum præsta, ...
16ème : Confutatis maledictis, ...
X : dessus
17ème : Oro supplex et acclinis, ...
XI : trio (haute-contre, taille, basse-taille)
18ème : Lacrimosa dies illa, ...

Motet Miserere mei (S.27)

Le motet S.31 n'est pas de cas particulier. Catherine Massip aussi découvrit deux types de symétries dans le motet Miserere mei (S.27)c 30. Notamment, cette structure symétrique distingue deux sujets de ce célèbre psaume 50f 10, la figure du pêcheur (première partie) et l'idée de rédemption (deuxième).
I : dessus et chœur, Miserere mei, Deus, ...
II : dessus, Amplius lava me...
III : basse-taille et chœur, Tibi soli peccavi, et malum...
IV : trio (deux dessus et basse), Ecce enim in iniquitatibus...
V : deux chœurs, Ecce enim veritatem...
VI : dessus, Asperges me hyssopo, ...
VII : chœur, Averte faciem tuam...
VIII : quatuor (deux dessus, haute-contre et basse) Cor mundum crea in me Deus...
IX : haute-contre, Ne projicias me a facie...
X : chœur, Docebo iniquos vias tuas...
XI : basse-taille, Libera me de sanguinibus...
XII : haute-contre, Domine, labia mea aperies...
XIII : chœur, Quoniam si voluisses...
XIV : basse-taille, Sacrificium Deo spiritus...
XV : chœur, Benigne fac, Domine, in bona...
Le compositeur donna donc au VIIIe verset un rôle le plus important, en tant qu'axe. Il s'agit d'un quatuor, quatuor très concentré. Puis, nous y trouvons une symétrie par opposition entre les solistes et les chœurs (VII et IX, VI et X ainsi que V et XI). Il est évident qu'il y existe une autre symétrie par analogie (I et XV, II et XIV, III et XIII) formant deux groupes « chœur - solo - chœur ». En outre, avec un autre groupe de ce type « V - VI - VII », la première partie (I - VII) elle-même possède sa symétrie par analogie alors que la deuxième partie (IX - XV) est caractérisée de sa symétrie par opposition.
« En véritable architecte, il édifie de grandes constructions dont une écoute distraite ne permettra de percevoir que les éléments essentiels, grandeur, majesté, refus des concessions à la virtuosité gratuite. »
— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin

Révision sans cesse

Parmi 70 grands motets restants de nos jours, il existe au moins deux versions différentes pour 29 œuvres. Parfois, trois versions ou plus. En outre, les modifications de certains mouvements se trouvent dans d'autres motets31. En effet, le compositeur révisait sans cesse ses partitions, jusqu'à sa mort.
Certes, à cette époque-là, la recomposition des œuvres était habituelle, parfois en raison de la disponibilité des musiciens. Néanmoins, Lalande, quant à lui, n'hésitait pas à améliorer la qualité de ses pièces. Par exemple, dans la partition des Fontaines de Versailles (S.133) copiée par Philidor l'aîné, nous distinguons qu'OUVERTURE « est changée. Parce qu'elle n'est pas bonne », vraisemblablement à la main de Philidor. En fait, Lalande dut composer 10 œuvres environ en 1683, pour sa promotion à la cour de Louis XIV, alors qu'il écrivait en général deux ou trois grandes pièces par an.
En 1690, Philidor l'aîné et ses collègues recueillirent tous les 27 motets de Lalande, en 10 volumes dont le tome V contient déjà deux versions d' Audite cæli (S.7).
C'était surtout après le trépas de Louis XIV en 1715 que Lalande se consacrait à la révision de ses œuvres, en vue d'une édition. D'une part, il bénéficiait d'une admirable collection de cantates et de motets de compositeurs italiens, en héritage de l'abbé Nicolas Mathieu, curé de Saint-André-des-Arts et décédé en 1706. D'autre part, ses charges étaient désormais et partiellement entre les mains de ses élèves, c'est-à-dire André Cardinal Destouches, François Colin de Blamont et Jean-François de La Porte, ainsi que de son beau-frère Jean-Féry Rebela. Aussi ses motets, notamment, furent-ils enrichis sous l'influence de la musique religieuse italienne. Toutefois, la mort du compositeur finit brutalement ce précieux travail, en 1726.
André Danican Philidor, dit l'aîné, était garde de la Bibliothèque de Sa Majesté. Avec une amitié authentique, il aidait ce jeune musicien, surtout financièrement.

Sa valeur dans l'histoire de la musique

Certes, Michel-Richard de Lalande ne trouva pas de nouveau style de musique, comme Claudio Monteverdi, Richard Wagner ou en France Jean-Philippe Rameau, qui bouleversèrent l'histoire de la musique. Mais, il est certain qu'il écrivait les meilleures œuvres de l'époque, en profitant de son talent, et afin de favoriser tous les styles connus pour une grande diversité. Il était assez capable de maîtriser son art.
Tout d'abord, rappelons qu'à la Chapelle du roi, le maître était toujours un ecclésiastique de haut rang. De sorte que, selon la tradition, la Chapelle-Musique y célébrait ses grandes messes chantées en plain-chant, le dimanche et lors des grandes fêtes religieuses. Il n'est donc pas étonnant que soit venu « un ordre de le chanter en plain chant » au lieu de Te Deum de Lalande, le jour où Louis XV fut sacré, au dernier moment. Alors, le compositeur, connaissant le chant grégorien depuis son enfance, parfois en bénéficiait.
Il est certain que la composition de Lalande se commença avec l'homophonie, descendant du plain-chant ainsi que le style essentiel de son prédécesseur Henry Du Mont. Néanmoins, une immense évolution de ses œuvres est caractérisée de la transition de l'homophonie à la polyphonie, en réalisant une intégration des musiques française et italienne. En résumé, le compositeur réussit finalement à maîtriser toutes les deux modes, de sorte que son écriture chorale indique un rapprochement avec celles de Georg Friedrich Haendel et de Jean Sebastien Bach. Sa fugue dans les motets, quoqu'il ait composé peu d'œuvres d'orgue, possède la même caractéristique de celle de Jehan Titelouze ou de Bach.
« L'écriture des chœurs des grands motets de Delalande prend une ampleur encore inégalée. La puissance dynamique de ses chœurs homophones résonne dans la mémoire. »
— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.111
Ensuite, dans ses motets, nous trouvons une immense richesse des récits, « tour à tour gracieux, nobles ou dramatiques », qui « gardent toujours une allure très mélodique ». Notamment, Anthony James se concentra sur leur analyse : parmi 135 récits autonomes dans les 40 motets de l'édition royale, l'on ne compte que 10 récits accompagnés de la basse continue. Lalande préférait le violon pour 29 récits ainsi que 13 récits avec le hautbois. De même, il composa ceux de la flûte 12 fois, y compris flûte allemande. De plus, le compositeur y cachait toutes les combinaisons formelles, connues dans le domaine de la musique profane. Ainsi, il est traditionnel que s'y trouvent les binaires (AABB ou ABB). Mais Lalande écrivait parfois les rondeaux (ABACA au XVIIe siècle) et même les chaconnes, pour ces récits.
Enfin, il faut souligner qu'à cette époque-là, en France, il y avait peu de compositeurs qui étaient capable d'écrire les œuvres pour double chœur. Il est normal que Jean-Baptiste Lully né en Italie pût composer les grands motets à double chœur pour Louis XIV. Marc-Antoine Charpentier était l'un des élèves de Giacomo Carissimi. Sans quitter le royaume de France, Michel-Richard de Lalande écrivit deux types de double chœur, celui de grand et petit chœur ainsi que le double chœur en parties réelles. En effet, le double chœur versaillais, grand et petit, était une solution de Lalande pour la chapelle provisoire jusqu'en 1710, celle de petite taille. À dire vrai, dès commencé par Adrien Willaert, le double chœur se développa à la basilique Saint-Marc de Venise qui possédait deux ailes pour deux chœurs complètement séparés. De même, une fois inaugurée, la Chapelle royale actuelle permettait d'amplifier l'effet du double chœur en parties réelles. Désormais, le compositeur n'écrivait que ce dernier.
Alors que Marc-Antoine Charpentier pouvait, pour sa variété, expérimenter toutes les possibilités entre les styles ancien et modern, Michel-Richard de Lalande pratiquait et cultivait son art au maximum, en utilisant tous les matériaux musicaux connus à son époque pour sa diversité et sa richesse. Mais avec son devoir, une volonté réfréchie ordonnait méthodiquement chaque détail. Il savait optimiser ses tâches, car il était toujours le serviteur du roi.

Å’uvre

Elle est rassemblée principalement dans quatre ensembles :
un manuscrit complet de Philidor l'aîné réalisé en 1689 et 1690 à la demande de Louis XIV, actuellement conservé dans la bibliothèque municipale de Versailles (Voir Liens externes) :
« SIRE,
L'ordre que votre Majesté a eu la bonté de donner à Fossard et à moy de recueillir tout ce qui se fait de plus beau en musique, tant pour la Chapelle que pour la Chambre, m'a fait entreprendre ce recueil qui contient tous les motets de M. Delalande. Je les ay mis dans le plus bel ordre qu'il m'a été possible et n'ay rien négligé pour des ouvrages qui ont esté honoré de votre glorieuse approbation.
Philidor l'ainé. »
une collection commandée par le comte de Toulouse Louis Alexandre de Bourbon en 1703, et préparée entre 1703 et 1706, par Philidor l'aîné ainsi que son fils et une équipe de copistes. Elle est composée de 300 volumes de partitions et de parties séparées dont un volume des Symphonies de M. De La Lande ainsi que 11 motets. Le comte est le dernier enfant de Louis XIV, donc frère cadet des anciennes élèves de Lalande, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Tous les volumes portent une élégante reliure en veau fauve ou marbré frappée aux armes du commanditaire. La collection se caractérise fortement de la préférence du style italien. Cet ensemble aurait été commandé afin d'enrichir la vie privée de la famille royale et il y a peu d'indices liturgiques :
« Le soir, chez Madame de Maintenon, le roi fit chanter un motet nouveau de Lalande à la manière italienne et que S.M. a entendu plusieurs fois à la chapelle. Monseigneur et Madame la princesse de Conty vinrent chez Madame de Maintenon entendre cette musique qui est fort à la mode, Journal du marquis de Dangeau daté le jeudi 8 décembre 1701 à Versailles. »
une édition entre 1728 et 1734 , gravée par L. Hue, vendue à Paris, chez Boivin et le reste. En fait, par lettres patentes, le roi Louis XV octroya, le 25 juillet 1726, à la veuve Marie-Louise de Cury les privilège à imprimer et à vendre exclusivement les partitions d'œuvres de son époux, pendant 20 ans. (Voir Sources imprimées afin d'accéder à ces partitions utilisables même de nos jours. Toutefois, cette édition gravée manque des parties instrumentales intérieures, c'est-à-dire parties d'alto. Il est cependant évident que cette version était destinée au clavecin au lieu d'orchestre, de sorte que plus grand nombre d'amateurs puissent accéder à ces partitions. Comme sont présque identiques les choix de motets de cette édition et ceux de la collection de Cauvin, à savoir sauf Lauda Jerusalem (S.19), sa restitution n'est néanmoins pas difficile.).
Dédicace de Marie-Louise de Cury (tome I, p.1):
« SIRE,
Les Motets que je presente à VOTRE MAJESTÉ, ont été composez par les ordres, et pour ainsi dire, sous les yeux de son Auguste Bisayeul. Ils ont eu le bonheur de luy plaire, et l'avantage d'être chantez les premiers devant VOTRE MAJESTÉ à son avenement à la Couronne. Ils vont, SIRE, sous votre Protection répandre dans l'Europe des témoignages éclatans de, votre Pieté et de celle du grand Roy qui leur a donné naissance. J'ose, SIRE, vous la demander en leur faveur, cette Protection, Et Supplier VOTRE MAJESTÉ, de vouloir bien agréer le très profond respect avec lequel je suis
SIRE,
DE VOTRE MAJESTÉ,
La très humble et très obéïssante
servante et sujette,
La Veuve De la Lande »
un manuscrit de Gaspard-Alexis Cauvin, copiste ou collectionneur, qui a réalisé en 1741 une copie de 40 motets d’après une source datée de 1713. Il aurait été le manuscrit préparé pour une nouvelle édition. D'une part, les privilèges du roi pour la veuve expiront en juillet 1746, à moins d'être renouvelés. D'autre part, 39 motets sur 40 dans ce manuscrit, rétablissant les parties d'alto, et ceux de l'édition royale sont identiques. Actuellement, il se trouve également dans la bibliothèque municipale de Versailles. (Voir aussi Liens externes pour ces partitions générales conservant les parties instrumentales intérieures),
C’est une œuvre expressive et accomplie, ainsi jugée par son disciple Colin de Blamont :
« Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable, le majestueux & le saint enthousiasme du Prophète … Icy, savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures, et à délasser l'esprit par les agréments de la variété, non seulement dans le merveilleux contraste de ses morceaux, mais dans le morceau même qu'il traitoit ; ce qu'il est aisé de voir par les disparates ingénieuses dont il ornoit ses ouvrages, et par les traits de chants gracieux, aimables, qui servoient, pour ainsi dire, d'épisodes à ses Chœurs les plus travaillés. »

Aussi retrouvées :
dans le Catalogue thématique des sources du Grand Motet français de la bibliothèque du Concert de Lyon, fondé en 1713.

Musiques religieuses

Michel-Richard de Lalande était principalement un compositeur des grands motets. Il en écrivit 77, afin de célébrer les messes et offices quotidiens à la chapelle royale du château de Versailles ainsi que les fêtes royales. En particulier, les psaumes 46 et 109, Omnes gentes et Dixit Dominus, furent mis en musique deux fois, lorsqu'il était jeune, puis après sa maturité.
Si presque la moitié des psaumes fut choisie par Lalande, il existe des tendances. Bien entendu, il composa surtout des psaumes attribués au roi David ainsi que ceux des sujets royaux. D'ailleurs, il n'est pas par hasard qu'il ait commencé à écrire pour les premier et dernier chants de Vêpres du dimanche (S.1 et S.2). En fait, le jeune compositeur aimait sélectionner, notamment dans les années 1680, des psaumes destinés aux Vêpresc 45. Parmi les 30 premiers motets (S.1-S.30), ceux des Vêpres comptent neuf. Il semble que le compositeur connût effectivement le rang primordial et la solennité des Vêpres dans la hiérarchie des offices45.
En dépit du quartier d'octobre dans ses premières années, il écrivait quelques motets pour ses compagnons incapablesc 46. En 1684, il composa Veni Creator Spiritus (S.14) et remania Super flumina babylonis (S.13) en 1687, pour la Pentecôte. S'il ne composait que trois grands motets environ par an, sa fertilité était supérieure à celle d'autres musiciens. Ainsi, en attendant la promotion du roi, Paolo Lorenzani publia ses 25 œuvres en 1693. Mais le livre ne comptait que cinq grands motets. Trois ans auparavant, André Danican Philidor avait déjà copié ceux de Lalande, 27 motets. C'était donc ce dernier qui obtint le quartier vacant de janvier en 1694. En outre, à la suite du décès de la dauphine Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière en 1690, Louis XIV avait chargé d'écrire un motet pour ses obsèques à Lalande (S.31), et non à Lorenzani, musicien préféré par la dauphine.
S.1 Dixit Dominus (1680, première version) : psaume 109, psaume du Christ-Roy, royauté et sacerdoce du Messie (premier chant de Vêpres du dimanche)
(S.2 perdu) Magnificat (1681) : cantique de la Bienheureuse Vierge Marie (dernier chant de Vêpres du dimanche)
S.3 Deitatis majestatem (1682) : texte anonyme tirant de différents psaumes et hymnes dont Te Deum
S.4 Afferte Dominod 2 (1683) : psaume 28, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.5 Beati quorum (choisi par Louis XIV lui-même lors du concours en 1683)17 : psaume 31, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.6 Ad te levavi oculos (1683, 1689) : psaume 122 (Sexte de la semaine)
S.7 Audite cæli (1683) : dernier cantique de Moïse (Laudes du samedi)
S.8 Ecce nunc benedicite (1683, 1689) : psaume 133 (Complies)
S.9 Jubilate Deo (1683) : psaume 9947 (Laudes du dimanche)
S.10 Laudate Dominum omnes gentes (1683, 1689) : psaume 116 (Vêpres du lundi)
S.11 Omnes gentes plaudite manibus (1683, 1689) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)
S.12 Quam dilecta (avant 1683, remanié 1689z 1, 1704)48,49 : psaume 83 (Matines du jeudi)
S.13 Super flumina babylonis (1683, 1687z 2) : psaume 136 (Vêpres du mercredi) ainsi que pour la Pentecôte
S.14 Veni Creator Spiritus (1684, remanié 1689) : hymne pour la Pentecôte
S.15 Miserere mei Deus, quoniam in te confidet (1685) : psaume 56, celui de David étant ménacé par Saül (Laudes du mardi)
S.16 Deus miseratur nostri et benedicat nobis (1687) : psaume 66, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.17 Domine, Dominus nostre (1686) : psaume 8, celui du roi David (Prime du mardi)
S.18 Laudate pueri Dominum (1686) : psaume 112 (Vêpres du dimanche)
S.19 Lauda Jerusalem Dominum (1689) : psaume 147 (ou 146 : 2ème partie), celui du roi David (Vêpres du samedi)
S.20 Deus, Deus meus ad te luce vigilo (1685) : psaume 62, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.21 Christe Redemptor omnium (avant 1689) : hymne pour les Vêpres de Noël
S.22 Cantemus Domino gloriam (1687) : pastiche des psaumesc 48
S.23 De profundis (1689, remanié 1720) : psaume 129 (Vêpres du mardi)
S.24 Exaudi Deus deprecationem (1689) : psaume 60, celui du roi David (Matines du mercredi)
S.25 In convertendo Dominus (1684) : psaume 125 (None de la semaine)
S.26 Nisi quia Dominus (1688, remanié 1703z 2) : psaume 123 (Sexte de la semaine)
S.27 Miserere mei Deus secundum (1687) : psaume 50, celui du roi David (Laudes du dimanche)
S.28 Domine, non est exaltatum cor meum (avant 1689, remanié en 1691) : psaume 130, celui du roi David (Vêpres du mardi)
S.29 Domine in virtute tua (1689) : psaume 20, celui du roi David (Matines du dimanche)
(S.30 perdu) Deus stetit in synagoga (1690) : psaume 81 (Matines du jeudi)
S.31 Dies irae (1690) : séquence pour les obsèques
S.32 Te deum (1684z 2) : hymne, notamment pour les fêtes royales
S.33 Deus in adjutorium meum intende (1691) : psaume 69, celui du roi David (Matines du mercredi)
(S.34 perdu) Cantemus virginem (1691) : hymne anonyme de sainte Cécile, patronne des musiciens
S.35 Deus in nomine tuo (1690) : psaume 53, celui du roi David (Matines du mardi)
(S.36 perdu) Exaudiate te, Dominus (1688) : psaume 19, celui du roi David (Prime du samedi)
S.37 Domine quid multiplicati sunt (1691) : psaume 3, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.38 Judica me Deus (1693) : psaume 42 (Laudes du mardi)
S.39 Beatus vir qui timet (1692) : psaume 111 (Vêpres du dimanche)
S.40 Usquequo Domine (1692) : psaume 12, celui du roi David (Prime du jeudi)
S.41 Cum invocarem (1694) : psaume 4, celui du roi David (Complies)
S.42 Nisi Dominus (1694) : psaume 126 (None de la semaine)
S.43 Dominus regit me (1695) : psaume 22, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.44 Benedictus Dominus Deus meus (1695) : psaume 143, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
S.45 Quemadmodum (1696) : psaume 41 (Matines du lundi)
S.46 Laudate Dominum (1697) : psaume 150 (Laudes du dimanche)
(S.47 perdu) Lætatus sum (1693) : psaume 121, celui du roi David (Tierce de la semaine)
S.48 Confitebor tibi Domine (1697) : psaume 137, celui du roi David (Vêpres du mercredi)
S.49 Credidi propter quod locutus sum (1697) : psaume 115 (Vêpres du lundi)
S.50 Eructavit cor meum verbum bonum (1697) : psaume 44, chant royal, Jésus-Christ et son Église (Matines du lundi)
S.51 Beati omnes qui timent Dominum (1698) : psaume 127 (None de la semaine)
S.52 O Filii et Filiae (1698) : hymne pour Vêpres de Pâques
S.53 Regina Cœli (1698) : hymne dédiée à Notre Dame
S.54 Deus noster refugium et virtus (1699) : psaume 45 (Matines du mardi)
S.55 Cantate Domino (1699) : psaume 95 (Matines du vendredi)
S.56 Confitebor tibi Domine (1699z 1, remanié vers 1720) : psaume 110 (Vêpres du dimanche)
S.57 Laudate Dominum quoniam bonusd 4 (1700z 1) : psaume 146 (Vêpres du samedi)
S.58 Venite exsultemus (1700z 1) : psaume 94, attribué au roi David par la Vulgated 5 (Matines du dimanche)
S.59 Confitebimur tibi Deus (1701z 1) : psaume 74 (Matines du jeudi)
(S.60 perdu) Ad Dominum cum tribularer (1701) : psaume 119 (Tierce de la semaine)
S.61 Magnus Dominus (1701) : psaume 47 (Matines du mardi)
S.62 Benedictus Dominus Deus Israel (1702) : Cantique de Zacharie (Laudes du dimanche)
S.63 Notus in Judæa Deus (1702) : psaume 75 (Matines du vendredi)
S.64 Ad te Domine clamabo Deus meus (1702) : psaume 27, celui du roi David (Matines du dimanche)
S.65 Dominus regnavit (1704z 2) : psaume 96, celui du roi David (Matines du vendredi)
S.66 Exaltabo te Domine (1704z 2) : psaume 29, celui du roi David (Matines du dumanche)
S.67 Pange lingua (1689) : hymne pour le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin, notamment pour le Jeudi saint
S.68 Confitemini Domino et invocate (1705z 2) : psaume 104, époque du roi David (Matines du samedi)
(S.69 perdu) Verbum supernum (1705) : hymne pour la Nativité ainsi que le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin
S.70 Quare fremuerunt gentes (1706) : psaume 2 (Prime du lundi)
S.71 Exurgat Deus (1706) : psaume 67, cantique du roi David (Matine du mercredi)
S.72 Cantate Domino (1707) : psaume 97, celui du roi David (Matines du vendredi)
S.73 Dixit Dominus (1708, deuxième version) : psaume 109, celui du Christ-Roi, royauté et sacerdoce du Messie (Vêpres du dimanche)
S.74 Sacris solemnis (1709) : hymne pour le Saint Sacrement
S.75 Exultate justi in Domino (1710) : psaume 32, celui du roi David (Matines du lundi)
S.76 Exaltabo te, Deus meus rex (1712) : psaume 144, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
S.77 Omnes gentes plaudite manibus (1721, deuxième version) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)
À cette époque-là, la messe basse de la semaine était quotidiennement célébrée à la Chapelle royale de Versailles pour le roi, avec un grand motet (15 minutes environs) ainsi qu'un petit motet pour l'Élévation et un Domine, salvum fac regem, motet très court50, au contraire de la grande messe du dimanche51. Donc Lalande en écrivit neuf :
S.107-115 Domine, salvum fac regem
Parmi ses petits motets, celui-ci est plus connu :
S.87 Miserere mei Deus secundum à voix seule et chœur grégorien (1687, remanié vers 1699, puis vers 1720) : psaume 50
ainsi que :
S.118, S.121 et S.124 Leçons de Ténèbres (vraisemblablement 1711)52 : 3e Leçon des mercredi, jeudi et vendredi
Par ailleurs, Lalande n'écrivit que 5 petites pièces religieuses en français (S.125-129). Surtout en 1694, il composa Cantique n°IIa 23 de Jean Racine. Assez étonnamment, il acheva une synthèse de sa double expérience afin d'amplifier ses effets : celle du grand motet et celle du théâtre. En fait, « l'immense contribution que ce compositeur a fournie à la musique religieuse est entièrement écrite sur paroles latines. Les problèmes difficiles que pose la prosodie française, il les a déjà résolus dans les Ballets et Divertissements... (Denise Launay, La musique religieuse en France, p.457) ».
S.127 Cantique II sur le bonheur des justes 1694

Motets les plus appréciés de Lalande au XVIIIe siècle

Parmi 36 motets identifiés par Lionel Sawkins, entre 1725 et 1770 auprès du Concert Spirituel, au total 591 représentations. Il existe 5 autres motets incomptables.
titre de motet représentation
1er Cantate Domino (S.72) 65
2e Dominus regnavit (S.65) 47
3e Miserere mei, Deus (S.27) 32
4e Exaltabo te, Deus (S.76) 31
5e Te Deum laudamus te (S.32) 30
Et les dernières exécutions:
1741 : De profundis (S.23)
1744 : Sacris solemnis (S.74)
1748 : Dixit Dominus (S.73)
1751 : Lauda Jerusalem (S.19), Quemadmodum desiderat (S.45)
1756 : Miserere mei, Deus (S.27)
1770 : Dominus regnavit (S.65), Exaltabo te, Domine (S.66)
Les programmes du Concert Spirituel étaient essentiellement constitués des œuvres de Lalande, jusqu'à ce que Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville devienne son directeurf 12. Ainsi, celui de l'inauguration, tenue le 17 ou 18 mars 1725, comptait quatre œuvres, soit les motets Confitebor (S.56) et Cantate Domino (S.72), une Suite d'airs de violon ainsi qu'un Caprice (S.161). Une seule pièce d'autre compositeur s'y trouve : Concerto de la nuit de Noël d'Arcangelo Corelli.

Musique profane

Le jeune roi Louis XV le nomma chavalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1722.
S.133 Les Fontaines de Versailles, mini opéra en six scènes, livret par Antoine Maurel, joué au château de Versailles le 5 avril 1683.
« Ce fut une vitrine admirable pour les talents et la technique raffinée du compositeur, alors âge de 25 ans, qui devait passer à la Cour de Versailles les quarante-trois années qu'il lui restait à vivre (commentaire du programme par Lionel Sawkins, les 14 et 15 octobre 2001 lors des Journées Michel-Richard de Lalande). »
S.134 Concert d'Esculape : donné au Roy chès Madame de Montespan, pièce d'Antoine Maurel53, exécutée à Versailles chez Madame de Montespan le [...]55 mai 168356 [11]
S.136 Ballet de la jeunesse présenté devant Sa Majesté à Versailles sur Le petit Theastre Le 28e janvier l'an 1686 [12].
S.143 L’Amour fléchi par la constance (1697), représenté devant le roi en exil Jacques II d'Angleterre et la reine Marie de Modènec 50
S.144 Intermèdes de Musique et de Danse de Mirtil et Mélicerte, pastoralle héroïque. Nouvellement au Théâtre57 [13].
S.150 Le Ballet de la Paix (1713)
S.152 Symphonies des Folies de Cardenio (1720)58
S.153 Les Élémens, ballet dansé par le Roy, dans son palais des Thuilleries, Le 22 octobre 1721, pour le jeune Louis XV, en collaboration avec son élève André Cardinal Destouches.
« Trompettes, éclatez, frappez, percez les airs,
Eclatez, annoncez un maître à l'Univers. »
S.155 - S.172 Symphonies pour les Soupers du Roy parmi lesquelles Le Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandait souvent (S.161), représenté au premier Concert Spirituel. Concernant les œuvres de Lalande, le terme symphonie ne signifie qu'ensemble instrumental.
S.173 Noels en trio avec un Carillon pour les flûtes, violons et hautbois. 1er livre. par Feu Monsieur Delalande. Gravez par Mlle Michelon....ca 1740.

Sources imprimées Catalogue des œuvres

Le catalogue de référence est :
Lionel Sawkins : A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford University Press, Oxford 2005, 750p. (ISBN 0-19-816368-6, actuellement 978-0-19-816368-2). Les références dans ce catalogue sont préfixées par la lettre S, y compris les œuvres perdues.
référence type d'œuvre
S.1 - S.77 grands motets
S.78 - S.86 élévations et petits motets (perdus)
S.87 - S.90 petits motets
S.91 - S.106 petits motets d'après grands motets
S.107 - S.115 motets Domine, salvum fac regem
S.116 - S.124 Leçons de ténèbres
S.125 - S.130 d'autres petites pièces sacrées
S.131 - S.154 pièces profanes
S.155 - S.172 symphonies
S.173 - S.175 d'autres pièces
Certains aspects peuvent être complétés ou documentés avec :
Norbert Dufourcq. Notes et références pour servir à une histoire de Michel-Richard Delalande (1657-1726). Paris : Éditions A. et J. Picard et Cie, 1957, 356p. (La vie musicale en France sous les rois Bourbons). Élaboré d'après des études d'André Tessier, il s'agit du catalogue thématique d'œuvres (préfixées par D) ainsi que des notes et références, publié par N. Dufourcq, et ses élèves Marcelle Benoît, Marie Bert, Sylvie Spycket et Odile Vivier61.
Marcelle Benoît. Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Paris : Fayard, 1992. 820 p. (ISBN 978-2-21302824-8)62
Denis Herlin. Catalogue du fonds musical de la Bibliothèque de Versailles. Paris : Société française de musicologie, 1995.

Partitions anciennes

LES FONTAINES DE/ VERSAILLES : SUR LE RETOUR DU/ ROY ,/ CONCERT./ Donné à Sa Majesté dans les grands appartements/ de son Château de Versailles, le cinqu.e avril. 1683./ FAIT PAR M. MOREL, ET MIS EN MUSIQUE PAR M. DE LA LANDE./ MAISTRE DE MUSIQUE DE LA CHAPELLE DU ROY./ Coppié par M. Philidor, & écrit par Fr. COLLOSSON Le 3 juin 1683. [15]
MOTETS/ DE FEU M./ DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel/ Sur-Jntendant de la Musique du/ ROY, Maître de Musique et Compositeur Ordinaire de la Chapelle/ et de la Champre de sa Majesté, Le Sgr Boivin, gravé par L. Hue, Paris 1729. En fait, malgré l'indication, la publication fut effectuée entre 1728 et 1734.
Partitions de cette belle version royale (1729-1734) auprès de la Bibliothèque nationale (40 motets)
LES III LEÇONS/ DE TENEBRES/ ET MISERERE/ A VOIX SEULE/ DE FEU Mr DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel Sur Intendant de la/ Musique du ROY Maître de Musique et Compositeur/ Ordinaire de la Chapelle et de la Chambre de Sa MAJESTÉ/ Gravé par L Hue, le Seigneur Boivin, Paris 1730, AVEC PRIVILÈGE DU ROY.1730.
Partitions des IIIe Leçons de ténèbres et du petit motet à voix seule Miserere (S.87) auprès de la Bibliothèque nationale


Lire la suite -> http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=4154#forumpost4154


Posté le : 15/12/2013 11:57
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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