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Dyérése et synérése
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diérèse, synérèse


• La diérèse est une figure phonique qui consiste à délier deux sons voyelles successifs. Dans ces vers d'Apollinaire (« Le Pont Mirabeau »), on doit prononcer vi-o-lente :
« Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente »



• La synérèse est la figure inverse, puisqu'elle consiste à relier deux sons voyelles consécutifs.
« Meurtriers de votre sang, appréhendez ce juge »
D'aubigné, Les Tragiques
On doit prononcer meur-triers, en deux syllabes seulement.




Diérèse et synérèse les diphtongues.

Diérèse: (du grec diairesis = division).
Dans la prononciation d'une diphtongue, dissociation de celle-ci en ses éléments constitutifs". A opposer à la synérèse (du grec sunairesis = rapprochement) qui est la fusion en une seule syllabe des différentes voyelles composant une diphtongue.
La syllabe est le son produit par une seule émission de voix.
Ce son peut-être représenté soit par une voyelle seule, soit par plusieurs voyelles, soit par un groupe de voyelles et de consonnes.
Mais il n'en va pas de même pour tous les groupes de voyelles.
Tantôt les voyelles se détachent dans la prononciation, souvent pour respecter le mètre, et ainsi on est parfois amené à dissocier les deux sons qui, dans la prose, sont prononcés groupés, et ceux-ci forment une diérèse (mystéri-euse), tantôt elles se prononcent en une seule émission de voix et forment une diphtongue ou synérèse.
La synérèse groupe donc les deux sons (ouvriers) et dans ce dernier cas on ne compte qu'une syllabe.
Il est parfois difficile de différencier la synérèse et la diérèse.
On a cherché une règle: le son est double, a-t-on dit, lorsque le groupe de voyelles, dans l'étymologie du mot, représente plusieurs voyelles latines, et simple dans le cas contraire.
Mais, mieux vaut reconnaître que l'autorité des poètes peut seule faire loi en pareille matière.
Car lorsqu'il y a un doute sur le nombre de syllabes qu'il faut assigner à un mot contenant un groupe de voyelles, il est vrai que l'on peut suivre les préceptes empirique de la versification classique, mais on remarque très vite que les quantités ainsi prescrites sont souvent arbitraires et que de grands poètes se sont souvent contredits à leur sujet.
Ces contradictions que l'on peut remarquer au cours des siècles s'expliquent par les fluctuations de la prononciation.
Au cours des siècles des synérèses ont été transformées en diérèses et inversement des diérèses vieillies se sont fondues et se sont muées en synérèses.



Diérèse son histoire dans la linguistique.

Jusqu'au XVIe siècle, le suffixe -ier était monosyllabique même en pareil cas ; Ronsard dans son Ode contre les bûcherons de la forêt de Gastine s'écrie encore :
Sacrilège meurtrier, si l'on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur…
et La Fontaine n'hésite pas à écrire un siècle plus tard :
Mais beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons et beaux
L'Académie, d'ailleurs, dans ses Sentiments sur le Cid fait ce reproche à Corneille :
Ce mot de meurtrier qu'il répète souvent le faisant de trois syllabes n'est que de deux
et c'est peut-être la raison pour laquelle, dans Andromaque, Racine n'emploie pas une seule fois le mot[réf. nécessaire] que le sujet appellerait, semble-t-il, de lui-même : il fallait ne choquer ni les pédants ni les oreilles. On ne le rencontre qu'à la fin de son œuvre, où une des filles du chœur ose dire, dans Athalie :
Les glaives meurtriers, les lances homicides,
et on peut lire aussi dans la même pièce :
Les Tyriens, jetant armes et boucliers.
Dès 1666 Ménage, dans ses Observations sur les poésies de Malherbe avait d’ailleurs écrit :
« Du temps de Malherbe vou dri ez, li vri ez étaient dissyllabes ; mais aujourd'hui cet i précédé d'une muette et d'une liquide, et suivi de la voyelle e, est constamment de deux syllabes. Notre poésie a cette obligation avec plusieurs autres à M. Corneille qui, dans sa tragi-comédie du Cid, a osé le premier faire meur tri er de trois syllabes.

Je sais bien qu'il en a été repris par Messieurs de l'Académie, dans leurs sentimens sur cette tragi-comédie ; mais le temps a fait voir que ç'a été injustement et qu'on devait le louer de cette nouveauté. Tous les nouveaux poëtes généralement en usent de la sorte. »
Encore un siècle et c'est maintenant Voltaire qui, en commentant Corneille, censure la condamnation de l'Académie :
« Meurtrier, sanglier, etc. sont de trois syllabes : ce serait faire une contraction très vicieuse et prononcer sangler, meurtrer que de réduire ces trois syllabes très distinctes à deux. »
Sur cette diérèse on consultera Louis Quicherat qui donne de nombreux exemples de diérèse et de synérèse pour IÉ, IER, IÈRE et IEZ dans son Traité de versification française, (Hachette, 1838) pp. 302-306.
La diérèse dans la métrique classique française[modifier | modifier le code]

En métrique, la diérèse, qui dépendait dans la poésie classique de critères (en principe) étymologiques (elle était donc obligatoire pour certains mots et impossible dans d'autres) permet de gagner une syllabe dans le vers. La diérèse étymologique était considérée comme obligatoire lorsque l'étymon comporte une consonne entre les deux voyelles accolées. Exemple : la diérèse li-er était obligatoire car l'étymon ligare comporte un « g » entre l'« i » et l'« e ». Toutefois, un mot comme « sanglier », bien qu'issu du latin singularis, était considéré comme ne formant que deux syllabes (cf. supra.)
Aujourd'hui, l'application ou non de la diérèse ressortit plus à la licence poétique qu'à l'étymologie.
L'inverse d'une diérèse est la synérèse ou synizèse (bien que ces deux termes ne renvoient pas exactement à la même notion).


Posté le : 06/01/2014 15:09
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Re: Dyérése et synérése
Guest_
Je vois qu'en fait de règle, il n'y en a point!
Pour ma part, précédé de deux consonnes, "ier" et "yer" se voient en diérèse : prier, oublier, appuyer, etc..., alors que papier ou boulier sont en synérèse.

Posté le : 25/11/2014 21:13
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Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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