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Les maison de Bourbon et maison de Conti
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Histoire des Bourbons

La plus célèbre des maisons souveraines ne fut pendant longtemps que l'une des multiples branches du tronc capétien ; la mort sans héritier mâle des trois derniers Valois devait pourtant donner la couronne aux Bourbons à la fin du XVIe siècle. Leurs règnes allaient coïncider, au XVIIe siècle et au début du XVIIIe, avec l'apogée de la monarchie absolue et la prépondérance française en Europe. Ils s'identifient également avec le triomphe d'une civilisation française que les hommes de l'époque ne pouvaient concevoir indépendamment de la personne du souverain. Le XVIIIe siècle, s'il connaît l'affaiblissement de la monarchie absolue, est aussi le temps où la famille de Bourbon occupe les trônes de France, d'Espagne, de Parme et des Deux-Siciles, étendant la puissance de cette maison des Philippines à l'Italie et de l'Inde au Canada.

La maison de Bourbon avant 1589

Appartenant, pour parler comme les historiens anciens, aux rois de France de la troisième race, la dernière des familles royales françaises est issue de Robert de Clermont, sixième fils de Saint Louis et de Marguerite de Provence. Il vécut de 1256 à 1317 et épousa Béatrice, fille unique d'Agnès de Bourbon et de Jean de Bourgogne, seigneur de Charolais. Par ce mariage, il acquit la seigneurie de Bourbon que Charles le Bel érigea en duché pour Louis Ier de Bourbon en 1327.
Louis II de Bourbon 1337-1410 fut fidèle au roi de France pendant la captivité de Jean le Bon en Angleterre. Son mariage avec Anne d'Auvergne en 1371 accrut les possessions de la famille du comté de Clermont-en-Auvergne, du Forez et de la seigneurie de Mercœur. Son fils Jean Ier 1381-1434, chef du parti armagnac, fut l'un des prisonniers de marque que firent les Anglais à Azincourt. Marie de Berry lui avait apporté en dot le duché d'Auvergne et le comté de Montpensier. Jean II 1426-1488, moins dévoué au souverain, participa à la Ligue du bien public et à la Guerre folle. Il mourut sans héritier mâle, mais une branche de Bourbon-la-Marche était sortie du tronc principal. Elle venait de Jacques Ier, troisième fils de Louis Ier duc de Bourbon, qui avait échangé en 1327 le comté de la Marche contre celui de Clermont-en-Beauvaisis. Jacques Ier eut plusieurs enfants, dont Jean Ier de Bourbon, comte de la Marche et de Vendôme mort en 1393, qui laissa Louis de Bourbon mort en 1446, époux de Jeanne de Laval. Ces derniers eurent pour fils Jean II de Bourbon-Vendôme 1429-1477 qui épousa Isabelle de Beauveau.
Au milieu du XVe siècle, la maison de Bourbon était donc divisée en trois branches : la branche ducale qui tenait les duchés de Bourbon et d'Auvergne, les comtés de Clermont-en-Beauvaisis, Forez, Beaujolais, la seigneurie de Château-Chinon et, hors le royaume, les Dombes. La branche de Montpensier avait, outre la terre dont elle portait le nom, le dauphiné d'Auvergne et le comté de Sancerre. La branche de Vendôme possédait le comté de Vendôme et la principauté de La Roche-sur-Yon.
De Jean II naquit François de Bourbon, comte de Vendôme, de Marle, de Saint-Paul, de Soissons, vicomte de Meaux (1470-1495), époux de Marie de Luxembourg et père de Charles de Bourbon 1489-1537. Celui-ci, comte puis duc de Vendôme, épousa en mai 1513 Françoise d'Alençon, veuve de François Ier d'Orléans, duc de Longueville.
Ils eurent treize enfants, parmi lesquels le quatrième, Antoine (1518-1562), épousa en 1548 Jeanne d'Albret, reine de Navarre, Charles 1523-1590, frère d'Antoine et cardinal-archevêque de Rouen, fut proclamé roi par la Ligue, sous le nom de Charles X, pour faire pièce à son parent Henri de Navarre.

La trahison du connétable

Charles de Bourbon, comte de Vendôme, avait été élevé à la pairie en février 1515 et, pour son attachement à la Couronne, François Ier l'avait nommé lieutenant général à Paris. La maison de Bourbon allait souffrir quelques années plus tard de la trahison de son chef, le connétable de Bourbon (1490-1527). Après la mort de celui-ci devant Rome, le duc de Vendôme devint le plus proche parent de la famille royale, le premier prince du sang. Mais il n'hérita pas des grands domaines du connétable qui avait réuni les terres de la branche ducale et de la branche de Bourbon-Montpensier : duchés de Bourbonnais, d'Auvergne, comtés de Clermont-en-Beauvaisis, de Montpensier, de Forez, de Beaujolais, de la Marche, de Gien, dauphiné d'Auvergne, vicomtés de Carlat, Châtellereault, Murat, seigneurie de Mercœur, principauté de Dombes, etc. Confisqués en 1523 au moment où le connétable fit défection, ces biens allaient être partagés à sa mort entre le roi, sa mère Louise de Savoie, la duchesse de Lorraine et la famille des princes de La Roche-sur-Yon.
En revanche, les domaines de la branche de Bourbon-Vendôme allaient s'accroître considérablement par le mariage d'Antoine de Bourbon avec Jeanne d'Albret le 2 octobre 1548.

L'ascension de la maison de Navarre

En 1484, la maison d'Albret avait acquis le royaume de Navarre par le mariage de Jean d'Albret avec Catherine de Foix, héritière de cette couronne. À dire vrai, ce royaume était réduit à la Basse-Navarre, située au nord des Pyrénées. La vicomté d'Albret avait été érigée en duché en 1550. Antoine apportait en mariage le duché de Vendôme, le comté de Marle et la châtellenie de La Fère (entre l'Aisne et l'Oise). Quant à Jeanne, elle possédait le royaume de Navarre, les comtés de Foix et de Bigorre, les vicomtés de Béarn, Marsan, Jussan et Nabasan. Elle était héritière des duchés d'Albret et de Beaumont, des comtés d'Armagnac, de Rodez, de Châteauneuf-en-Thimerais et de Champrond.
Henri II avait favorisé ce mariage pour éviter de voir ces terres tomber aux mains de François de Lorraine de la maison de Guise ou de Philippe II d'Espagne, tous deux prétendants à la main de Jeanne d'Albret.
Fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, Henri de Navarre, avant de monter sur le trône de France, allait encore accroître ces possessions du duché d'Alençon que Henri III, son beau-frère, lui donna en 1584, après la mort de François d'Alençon, frère du roi de France.
Ainsi, les domaines de la maison de Bourbon-Navarre à l'avènement d'Henri IV comprenaient entre Pyrénées et Garonne les héritages d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret : sur le Tarn et le Lot, le comté de Rodez ; au centre, le comté de Périgord et la vicomté de Limoges ; sur le Loir, la Sarthe et l'Eure, les duchés de Vendôme, d'Alençon et de Beaumont ; entre Noyon et Laon, les comtés de Marle, La Fère et Soissons.
Ce ne fut d'ailleurs qu'en juillet 1607 que le roi accorda la réunion à la Couronne des possessions de la famille de Bourbon, à la sollicitation du Parlement toujours fidèle à l'idée que le roi de France ne devait rien posséder en propre. C'était aussi la disparition des derniers grands États féodaux.

L'avènement d'Henri IV et le problème de la légitimité

Le 1er août 1589, le couteau du dominicain Jacques Clément met fin à la dynastie des Valois. La dévolution de la couronne est prévue par les lois fondamentales du royaume qui forment la constitution coutumière de l'État. Guy Coquille dans son Institution au droit des Français 1607 les définit ainsi : Cette monarchie donc, establie par les anciens roys français saxons, a esté gouvernée par certaines lois qui, pour la plupart, n'ont esté écrites, pour ce que les anciens Français, grands guerriers et bons politiques, s'adonnaient plus à faire et à bien faire, que à dire ny à escrire. Aucunes certaines des dictes lois se trouvent escrites ès constitutions anciennes de nos roys. Les autres se trouvent aussy escrites ès livres coutumiers des provinces...

Le problème de la légitimité

Les Français du XVIIe siècle ne conçoivent pas l'État comme une réalité abstraite, mais comme un tout organique, comme un corps vivant : un corps mystique. Le même Guy Coquille écrit que le roy est le chef et le peuple des trois ordres sont les membres et tous ensemble font le corps politique et mystique, dont la liaison et union est individue et inséparable et ne peut une partie souffrir mal que le reste ne s'en sente et souffre douleur...
Cette idée du corps mystique de la société et de l'État s'accompagne d'un principe général présidant à l'ordre du cosmos. L'univers est construit selon le principe d'inégalité et de hiérarchie. Nature a voulu en chacune espèce une prééminence : aux astres, le Soleil ; entre les éléments, le feu ; entre les métaux, l'or ; entre les animaux à quatre pieds, le lyon ; entre les oiseaux, l'aigle Poisson de la Bodinière, Traité de la majesté royale en France, 1597. Cette hiérarchie culmine à Dieu dans l'ordre surnaturel et à la personne royale dans la société terrestre. Monarchie absolue ne signifie d'ailleurs pas despotisme. Bien au contraire. La France possède une « monarchie royale où le souverain n'a pas la propriété des biens ni des personnes de ses sujets, à l'inverse des pays d'Orient soumis à la tyrannie des monarchies seigneuriales où l'on ne connaît pas de sujets, mais des esclaves. En France, la puissance du souverain est limitée de trois manières : par les lois de Dieu, par celles de la justice naturelle et par les lois fondamentales de l'État. Il faut y joindre les libertés, c'est-à-dire les privilèges des corps et communautés.
Le roi ne peut modifier ces lois fondamentales. Elles consistent d'abord dans le mode de dévolution de la couronne, qui doit se faire de mâle en mâle par ordre de primogéniture, les parents par les femmes étant exclus de la succession. Depuis la fin du XIVe siècle, la loi salique est invoquée pour légitimer cette forme de transmission. En fait, chez les Germains, cette loi ne valait que pour les biens ordinaires et non pour la couronne, mais elle avait permis, à l'époque de la guerre de Cent Ans, d'expliquer le rejet des candidatures anglaises au trône de France. Des adages avaient consacré cette coutume : Le royaume ne tombe point en quenouille, ores que les femmes soient capables de tous autres fiefs Loisel ou encore Les lys ne filent point interprétation de Matth., VI, 28.
Comme on disait encore, la monarchie française était une souveraineté parfaite, à laquelle les états généraux n'ont aucune part ; successive, non élective, non héréditaire purement, ni communiquée aux femmes, mais déférée au plus proche mâle, par la loi fondamentale de l'État .
Le roi, par ailleurs, ne peut disposer librement de sa couronne. Il n'a pas la propriété de la monarchie. Il n'en a que l'administration sa vie durant. Et ce roi, enfin, doit être catholique. C'est en quelque sorte une conséquence de la notion de corps mystique de la communauté française : le roi est le chef, la tête ; il est un exemple, un modèle ; il règle et assure le bon ordre de tout l'organisme et l'on ne peut concevoir un roi hérétique pour tenir cette fonction capitale. Avec un roi non catholique ou excommunié, c'est tout le corps social qui risque d'être corrompu.

Pour remplir les exigences de la loi salique, Henri III en mourant laissait le trône à Henri de Bourbon, roi de Navarre, son cousin au vingt-deuxième degré.

La conversion d'Henri de Navarre

Certains pensaient qu'il aurait mieux valu recourir à l'élection d'un souverain par les états généraux, tant le prétendant était éloigné du dernier roi ; d'autres soutenaient que les Guises avaient plus de droits que les Bourbons puisqu'ils descendaient de Charlemagne et non d'un usurpateur comme Hugues Capet. La bénédiction du pape, pour les champions des princes lorrains, avait été donnée à Charlemagne et à ses descendants, et à eux seuls.
Le respect du principe de catholicité posait un autre problème. Henri de Navarre était chef du parti huguenot et qu'il s'engageât à respecter la religion romaine n'était point suffisant pour lui attacher la masse des catholiques. Bien des anciens fidèles d'Henri III, et à plus forte raison tous les ligueurs, repoussaient avec horreur l'idée d'un roi hérétique. On pouvait d'ailleurs douter de la sincérité des engagements du Béarnais, puisque après la Saint-Barthélemy (1572) il avait par crainte abjuré la Réforme pour revenir ensuite à l'hérésie une fois hors de danger. Les papes Sixte-Quint et Grégoire XIV, le légat Cajétan et la Sorbonne bénissaient la Sainte-Ligue dressée contre Henri de Navarre, que l'on excommuniait avec ses alliés.
Tout cela, joint aux difficultés rencontrées à prendre Paris, conduisit le roi à abjurer une nouvelle fois à Saint-Denis, le 25 juillet 1593. Cette abjuration, le sacre de Chartres en février 1594, l'absolution de Clément VIII en septembre 1595, avec le soutien des Jésuites et les signes non équivoques de la pratique du catholicisme par Henri IV permettaient la réduction et la soumission des citadelles et des provinces encore ligueuses. Le 9 mai 1590, était mort prisonnier à Fontenay-le-Comte l'oncle d'Henri de Navarre, le cardinal Charles de Bourbon, proclamé roi par les ligueurs sous le nom de Charles X. La disparition du roi-prêtre et le ralliement de ses partisans à Henri IV, nouveau converti, créaient les conditions de la pacification dans le respect de l'hérédité masculine et de la monarchie catholique.

Ces lois traditionnelles qui réglaient la dévolution de la couronne avaient été solennellement rappelées par le Parlement de Paris en juin 1593 (arrêt du président Lemaistre). Elles restèrent les fondements de la monarchie d'Ancien Régime, de la monarchie absolue, jusqu'à sa disparition en France.

Les Bourbons de France aux XVIIe et XVIIIe siècles

L'histoire intérieure du royaume est marquée pendant ces deux siècles par le développement de la monarchie absolue, dont le règne de Louis XIV constitue l'apogée, et par les crises qui modifient au XVIIIe siècle le fonctionnement de ce système de gouvernement.
Les juristes du XVIIe siècle ont défini cette monarchie absolue ou monarchie royale. Le roi possède la puissance parfaite et entière, sans limitation de temps, de personne ou de chose. Comme la couronne ne peut être si son cercle n'est entier, ainsi la souveraineté n'est point si quelque chose y défaut Loyseau. Ce mode de souveraineté, bien qu'étranger au despotisme, n'exige pas moins l'obéissance de tous les sujets, sans que les droits du roi puissent être diminués par l'intervention du pape gallicanisme, des parlements ou des grands. Le souverain en France affirme tenir son pouvoir directement de Dieu, en refusant les médiations de toute espèce. L'historien officiel André Duchesne considère, en 1609, les rois de France comme des terrestres divinitez et Godeau, dans son Cathéchisme royal 1659, propose à Louis XIV de se souvenir à tout instant qu'il est un vice-Dieu sur la terre. Si la souveraineté n'est pas plus divisible que le point en géométrie Le Bret, 1632, il reste à en convaincre tous les Français. Et les opposants subsistent nombreux dans les deux premiers tiers du XVIIe siècle.
La monarchie absolue est en effet une réponse à la grande crise du siècle. La France est presque constamment en guerre extérieure et intérieure, en proie aux révoltes populaires comme aux invasions espagnoles et impériales. Le roi demande un effort fiscal toujours plus lourd, qui suscite les soulèvements des contribuables. Pour conduire et rétablir l'ordre, les deux cardinaux ministres Richelieu et Mazarin, qui se font les défenseurs de la monarchie absolue, ont recours à des moyens de gouvernement qui apparaissent à beaucoup comme des nouveautés insupportables. Le roi gouverne de plus en plus par un Conseil réduit à des commissaires recrutés parmi ses fidèles ou ceux des premiers ministres : conseillers d'État, maîtres des requêtes, intendants et commis. Les princes du sang sont progressivement éloignés du Conseil.

Le cardinal Mazarin

Le cardinal Jules Mazarin 1602-1661, nommé Premier ministre par la régente Anne d'Autriche en 1643.
Crédits: Hulton Getty Consulter
Or il était admis que le roi devait gouverner par grand Conseil avec l'avis des membres de la famille royale. Maintenant, il n'y a plus en présence que le roi et ses sujets, sans l'intermédiaire et l'arbitrage des princes du sang. On comprend alors les raisons qui, après la mort d'Henri IV ou pendant la Fronde, font se coaliser momentanément les grands, les princes et les parlementaires dépossédés d'une partie de leurs attributions traditionnelles par le Conseil du roi, les officiers qui ont l'impression que les commissaires les supplantent et les rentiers que la politique financière de Mazarin appauvrit.
Tout cela explique les prises de position de la famille royale au XVIIe siècle. Les princes sont nombreux à se dresser contre la politique du roi et de ses ministres. Ils rééditent l'hostilité à la Couronne des apanagistes du Moyen Âge. Il est vrai qu'ils n'utilisent plus le système féodal pour recruter des vassaux contre le roi, mais le XVIIe siècle connaît un autre type de lien d'homme à homme : les clientèles et les fidélités. De haut en bas de la pyramide sociale, des hommes se donnent à d'autres plus puissants, dont ils sont les « dévoués » ou les « domestiques ». Les « maîtres » procurent des avantages à leurs dévoués, des places, des gouvernements, des pensions. Ils les marient et les dotent, protègent leur lignage, tandis que les dévoués conseillent leurs protecteurs, les aident militairement, constituent leur garde d'honneur. Les domestiques peuvent d'ailleurs changer de dépendance si le maître les néglige, mais il est de nombreux cas de fidélités durables. Puységur refuse, par exemple, de suivre le comte de Soissons, un Bourbon révolté contre le roi en 1641, parce qu'il connaît l'affection que lui porte le roi et veut s'en montrer digne. C'est qu'en effet le souverain et ses ministres, non seulement ne détruisent point les clientèles, mais ils en possèdent eux-mêmes ; ils en utilisent contre celles des grands, des princes et des membres de la grande robe.

Une famille nombreuse

Au XVIIe siècle, la famille royale se compose surtout des reines Marie de Médicis 1573-1642 et Anne d'Autriche 1601-1666, la première malhabile pendant la minorité de Louix XIII à défendre les droits du roi, la seconde, comme la première, au cœur de tous les complots du vivant de Louis XIII et de Richelieu, mais contribuant avec Mazarin, pendant la Fronde et au-delà, à l'affermissement de la monarchie absolue. Marie-Thérèse, l'épouse de Louis XIV 1638-1683, ne fut jamais au premier plan. La famille royale comprenait encore Gaston d'Orléans 1608-1660, frère de Louis XIII, et les princes du sang. Henri II de Condé 1588-1646 était petit-fils de Louis Ier de Condé 1530-1569, lui-même fils de Charles de Bourbon, grand-père d'Henri IV ; Henri II de Condé eut pour fils Louis II 1621-1686, le Grand Condé, connu d'abord sous le nom de duc d'Enghien. Louis II fut père d'Henri Jules de Condé 1643-1709, l'époux de la princesse Palatine. Louis III 1668-1710, fils d'Henri Jules, fut gouverneur de Bourgogne et de Bresse et homme de guerre. Son fils, Louis Henri, Monsieur le Duc 1692-1740, dirigea le Conseil de régence après la mort de Louis XIV et fut Premier ministre de 1723 à 1726.
Armand de Bourbon, prince de Conti 1629-1668, frère puîné du Grand Condé 1629-1668, commença une carrière ecclésiastique, puis participa à la Fronde. Réconcilié avec Mazarin, il épousa une nièce du cardinal. Son fils, Louis Armand 1661-1685, épousa Mlle de Blois, fille de Louis XIV et de Mlle de La Vallière. Il fit la campagne de Hongrie contre les Turcs en 1683. François Louis 1664-1709, son frère, combattit à Fleurus, Steinkerque et Neerwinden. Élu roi de Pologne, il ne parvint jamais à conquérir son trône.
Chez les Soissons, Charles de Bourbon, comte de Soissons 1566-1612, fils de Louis Ier de Condé, était fort médiocre. Il passa de la Ligue au parti d'Henri de Navarre, puis à celui d'Henri III, avant de se rallier à Henri IV. Sur la fin de sa vie, il gouverna la Normandie. Son fils, Louis 1604-1641, fut grand maître de France et gouverneur du Dauphiné. Hostile à Richelieu, il participa au complot de Chalais 1626, puis fit campagne à La Rochelle. En 1641, il mourut au bois de la Marfée lors d'une prise d'armes organisée aux frontières de la Champagne avec l'appui des Espagnols.
Les Longueville formaient une branche de la maison royale issue de Jean d'Orléans, comte de Dunois, fils naturel de Louis Ier. Henri II de Longueville 1595-1663 fut gouverneur de Picardie, puis de Normandie 1619. Lui aussi conspira contre Richelieu en 1626. Pardonné, il combattit en Italie et en Allemagne, avant de négocier pour la France à Münster traité de Westphalie, 1648. Son épouse, sœur de Condé et de Conti, le poussa dans la Fronde, ce qui lui valut d'être emprisonné avec les princes en 1650.
Les Vendôme étaient représentés par César de Bourbon, duc de Vendôme 1594-1665, fils de Gabrielle d'Estrées et de Henri IV. Il fut légitimé en 1595 et nommé gouverneur de Bretagne en 1598. Il épousa la fille du duc de Mercœur et cette alliance consacra le retour des princes lorrains dans le service du roi. En 1610, César de Vendôme prenait rang après les princes du sang. Il participa, comme les autres, aux troubles de la Régence 1614-1616, à la conspiration de Chalais et à la cabale des Importants 1643. Mais, fidèle à Mazarin pendant la Fronde, il maria son fils Louis, duc de Mercœur 1612-1669, à Laure Mancini, nièce du cardinal. Un autre fils, François, duc de Beaufort 1616-1669, fut de presque tous les soulèvements et complots du règne de Louis XIII.

Une famille désunie

Ces révoltes des princes du sang et de la famille royale sont d'autant plus graves qu'elles s'accompagnent d'accords conclus avec l'ennemi espagnol sous forme de véritables traités, comme celui de Gaston d'Orléans en 1632, ou celui du Grand Condé en 1652-1653. La Cour traite également avec eux comme avec des puissances : en 1614, le prince de Condé, les ducs de Nevers, de Mayenne, de Bouillon et de Longueville se sont enfuis en Champagne et exigent la convocation des états généraux. On voit les mandataires de la régente signer avec eux le traité de Sainte-Menehould, le 15 mai 1614. Un autre traité met fin en 1619 à la guerre de la mère et du fils Louis XIII et Marie de Médicis.

Si les opérations ou les complots tournent mal, les princes s'enfuient à l'étranger : Gaston d'Orléans gagne la Lorraine après l'échec de son mariage avec Marie de Mantoue et court à Bruxelles après la défaite de ses amis à Castelnaudary 1631-1632. Condé passe dans les rangs espagnols en 1652 et dirige l'armée d'invasion étrangère. Il ne regagne la France qu'à la paix des Pyrénées en 1659. Vendôme, après la conspiration de Chalais, s'enfuit en Angleterre 1626 et le comte de Soissons en Italie. Beaufort également se réfugie outre-Manche après l'échec du complot de Cinq-Mars, et ne rentre en France qu'à la mort de Richelieu. Le comte de Soissons, les ducs de Guise et de Bouillon utilisent Sedan comme base de leurs intrigues en 1640-1641. Tous veulent revenir à un état ancien du gouvernement, où ils pourraient librement diriger les provinces dont ils sont souvent les gouverneurs quasi héréditaires. Il s'agit pour eux de remettre toutes choses en leurs places anciennes.
Marie de Médicis et Gaston d'Orléans sont les deux pivots de ces multiples complots. « Monsieur » est un faible, un lâche, toujours prompt à abandonner les amis qu'il a compromis. On a vainement tenté de le réhabiliter. Il participe à presque toutes les révoltes. En 1626, il est du complot de Chalais ; en 1631-1632, il intrigue en Lorraine, négocie avec l'Espagne, entraîne le duc de Montmorency à soulever le Languedoc et s'enfuit aux Pays-Bas après 1632. Il y rejoint sa mère. En 1634, il se soumet, mais deux ans plus tard, on le trouve dans un complot du comte de Soissons contre Richelieu ; en 1642, il pousse Cinq-Mars en avant, puis l'abandonne, et obtient le pardon du roi. La Fronde lui permet de s'agiter à nouveau et de quitter un parti pour l'autre. Après la restauration de l'ordre royal, cet éternel comploteur terminera sa vie dans l'exil de Blois.
Il reste à souligner le rôle des femmes dans ces crises de croissance de la monarchie absolue, Marie de Médicis ou la duchesse de Longueville, sœur aînée du Grand Condé et du prince de Conti, qui participe même au traité conclu en mars 1649 entre la Cour et la Fronde. Elle tente de soulever la Normandie dont son époux est gouverneur, pousse Turenne à rejoindre les rangs espagnols, avant de finir dans le jansénisme et la vie conventuelle.
Les familles princières ne versent pas tout entières dans le même parti. Si César de Vendôme et son fils, François, duc de Beaufort, participent ensemble à la cabale des Importants, le père reste fidèle à Mazarin pendant la Fronde, ce qui lui vaut le gouvernement de Bourgogne en 1650, alors que Beaufort se jette dans la révolte et soulève le petit peuple parisien le roi des Halles. Henri II de Condé complote sous la régence de Marie de Médicis, mais se fait courtisan de Richelieu, tandis que son fils, le Grand Condé, qu'il a marié à une nièce du cardinal, devient l'un des plus farouches adversaires de Mazarin et des armées royales. Cependant, après la Fronde et surtout après la prise du pouvoir par Louis XIV 1661, les soulèvements des princes sont terminés. Conti, qui a épousé une nièce de Mazarin, commande pour le roi en Catalogne et en Italie. Son frère, le Grand Condé, rentré en grâce et candidat malheureux au trône de Pologne, conquiert pour Louis XIV la Franche-Comté 1668 et dirige les armées en Hollande 1672-1674. Il termine sa vie au château de Chantilly. Longueville vit dans son gouvernement de Normandie jusqu'à sa mort en 1663. La génération des princes frondeurs, insurgés contre le chef de la maison royale, s'éteint avec eux. Le nouveau duc d'Orléans 1640-1701, Philippe, frère de Louis XIV, ne peut gêner beaucoup le roi qui l'éloigne de ses conseils, comme il en écarte la reine mère Anne d'Autriche. Les légitimés, fils du roi et de Mme de Montespan, le duc du Maine 1670-1736 et le comte de Toulouse 1678-1737, seront de très fidèles sujets. Ils verront pleuvoir sur eux les grandes charges. Le premier sera colonel général des Suisses, gouverneur du Languedoc, général des Galères, grand maître de l'Artillerie ; le second, amiral de France 1683, gouverneur de Guyenne, puis de Bretagne 1695.

Famille royale et princes du sang

À la mort de Louis XIV, en 1715, le trône échoit à un enfant de cinq ans. Louis XV 1710-1774 est arrière-petit-fils du dernier roi, petit-fils du Grand Dauphin 1661-1711 et fils du duc de Bourgogne 1682-1712. Le régent est Philippe d'Orléans 1674-1723. Pour la troisième fois, comme après la mort d'Henri IV et celle de Louis XIII, le Parlement de Paris est appelé à casser le testament d'un souverain pour attribuer la régence sans aucune limitation de pouvoir au plus proche parent du nouveau roi. La grande robe reprend ainsi la puissance dont Louis XIV l'avait momentanément privée, et le XVIIIe siècle sera plein de l'opposition des parlements à la volonté royale. Ce dernier siècle de l'Ancien Régime voit aussi renaître le désaccord des princes du sang avec la politique du souverain.

C'est d'abord, dès la Régence, le complot de Cellamare ourdi par Philippe V d'Espagne et dans lequel trempe le duc du Maine frustré par le régent du rôle que lui donnait le testament du défunt roi dans l'éducation de Louis XV et ramené du rang de prince du sang à celui de pair de France. C'est surtout, à la fin du règne, l'entente des princes et des parlements contre la politique de réforme financière et judiciaire de Maupeou. Un seul soutiendra les désirs du roi et de ses ministres : Louis François Joseph de Conti 1734-1814, alors que son père Louis François 1717-1776, après avoir servi la politique secrète de Louis XV, prend violemment parti pour les cours souveraines.

Au XVIIIe siècle, on prend l'habitude de diviser la maison de France en famille royale les enfants, frères, sœurs, oncles et tantes du souverain régnant et princes du sang familles d'Orléans, de Condé, de Conti et légitimés de France. Ces derniers l'emportent en dignité sur les princes étrangers établis en France Lorraine, Bouillon, Rohan. La cour est souvent le lieu de querelles de préséances, moins futiles qu'il pourrait le paraître, car la société d'Ancien Régime est encore à cette époque et dans ces milieux une société de dignité. Le rang attribue non seulement la considération, mais les charges et les revenus. Les princes étrangers cherchent à égaler les légitimés et la famille de Lorraine veut se voir reconnaître un statut particulier comme descendant de la race carolingienne et parente de l'Empereur. À un degré inférieur, certains ducs et pairs refusent aux Rohan un rang privilégié.

L'avènement des Orléans

Plusieurs branches de la famille de Bourbon s'éteignent au XVIIIe siècle : les Vendôme, notamment avec Philippe, prieur de Vendôme 1655-1727, qui achève au Temple une vie scandaleuse. Les Longueville et les Soissons ne sont plus représentés. Reste la famille d'Orléans, avec Louis 1703-1752 qui vit retiré à l'abbaye Sainte-Geneviève, Louis Philippe, son fils, lieutenant général et gouverneur du Dauphiné 1725-1785, et Louis Philippe Joseph, le futur Philippe Égalité 1747-1793. Ce dernier est l'un des plus actifs dirigeants de l'opposition libérale pendant le règne de Louis XVI et au début de la Révolution. Les Condé disparaissent au début du XIXe siècle avec Louis Joseph de Condé 1736-1818, qui commande l'armée des émigrés pendant la Révolution, et son fils sans talents Louis Henri Joseph 1756-1830, dont la mort laissera le duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe, héritier d'une grande fortune, puisque le duc d'Enghien, fils du dernier des Condé, est mort fusillé dans les fossés de Vincennes en 1804 et qu'avec lui la famille se trouve éteinte dans sa descendance masculine.

Ce n'est point le lieu d'exposer ici dans le détail la fin de la branche aînée. Rappelons que la société d'ordres, battue en brèche dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, disparut officiellement au début de la Révolution. La capitulation de Louis XVI en juin 1789 devant les demandes du Tiers, la reconnaissance d'une Assemblée nationale, la suppression des privilèges dans la nuit du 4 août 1789, la mise en place de la Constitution de 1791 sanctionnèrent la disparition d'une société fondée sur la dignité et la personnalité d'ordres distincts et hiérarchisés. La suspension du roi le 10 août 1792, sa mort le 21 janvier 1793, celle de la reine au mois d'octobre de la même année, la disparition du dauphin au Temple scellaient la fin de la monarchie d'Ancien Régime. La dynastie des Bourbons devait se terminer en France après une Restauration qui ne dura que de 1814 à 1830 règnes de Louis XVIII, 1814-1824, et de Charles X, 1824-1830, et par la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe de 1830 à 1848, qui fit monter sur le trône la branche cadette d'Orléans. Assez curieusement, c'était par les règnes de trois frères que s'achevait la branche aînée, comme jadis au temps des Valois et des Capétiens directs, tandis que, dans une société et sous des institutions totalement différentes de celles du XVIIe siècle, se poursuivait en plein XIXe siècle la rivalité des diverses familles de la maison de France.

Les Bourbons hors de France

Philippe V et les Bourbons d'Espagne
La succession de Charles II d'Espagne en 1700 permit à Philippe d'Anjou 1683-1746, petit-fils de Louis XIV, de monter sur le trône de Madrid. Charles II, sans descendant direct, laissait un héritage difficile. Tous deux étant fils et époux d'infantes espagnoles, Louis XIV comme l'empereur Léopold Ier de Habsbourg pouvaient y prétendre. Par les traités de l'automne de 1698 et de mars 1700, le roi de France consentit à ce que le royaume d'Espagne revint au prince électeur de Bavière ou à l'archiduc Charles de Habsbourg, à condition que le Dauphin reçût Naples, la Sicile, le Milanais et le Guipuzcoa, monnaies d'échange pour agrandir la France de la Lorraine, de la Savoie et de Nice.
La cour d'Espagne allait faire échouer ce projet. Les Espagnols refusèrent de morceler leur empire, et le testament de Charles II appela à la couronne Philippe, duc d'Anjou, second fils du Grand Dauphin, frère cadet du duc de Bourgogne. Le roi mourut le 1er novembre 1700, et l'acceptation du testament par Louis XIV provoqua la grande alliance de 1701 contre la France et l'Espagne. Après une guerre difficile, les traités d'Utrecht avril 1713 et de Rastatt mars 1714 amputèrent l'État espagnol de ses possessions italiennes et des Pays-Bas attribués à l'empereur Charles VI et à Victor-Amédée de Savoie, mais l'Espagne conserva son roi Bourbon.
Les maisons de Parme et des Deux-Siciles
Philippe V eut de ses deux mariages, avec Marie-Louise de Savoie et Élisabeth Farnèse, Louis, à qui il abandonna le trône en 1724 pour le reprendre la même année, Ferdinand VI, qui régna de 1745 à 1759, Charles, d'abord roi des Deux-Siciles de 1744 à 1759, puis d'Espagne de 1759 à 1788, et Philippe, duc de Parme et de Plaisance de 1748 à 1765.
Au XVIIIe siècle, la maison de Bourbon gagna en effet de nouvelles couronnes. Le traité de Vienne (1731) assura à Charles le duché de Parme, qu'il devait échanger en 1738 paix de Vienne contre le royaume de Naples et de Sicile. À la paix d'Aix-la-Chapelle (1748), après la guerre de Succession d'Autriche, le second fils de Philippe V, don Philippe, reçut les duchés de Parme et de Plaisance cédés par Marie-Thérèse d'Autriche. L'union des cours de la maison de Bourbon allait se concrétiser par le « Pacte de famille » entre Versailles, Parme, Naples et Madrid en 1761, œuvre de Choiseul pour aider à terminer la guerre de Sept Ans.
À Naples devaient se succéder Ferdinand Ier 1759-1825, troisième fils de Charles III d'Espagne, François Ier 1825-1830, Ferdinand II 1830-1859 et François II 1859-1860. En 1860, l'unification de l'Italie au profit du Piémont ruina les monarchies bourboniennes de la péninsule. Il en fut à Naples comme à Parme, où Robert qui régnait depuis 1854 fut renversé. Il était fils de Charles III 1849-1854. lui-même fils de Charles-Louis roi d'Étrurie en 1803, duc de Lucques en 1815, de Parme en 1847. Le père de Charles-Louis, Louis de Bourbon 1773-1830, avait été un moment roi d'Étrurie par la grâce de Napoléon. Louis était fils de Ferdinand 1765-1802, petit-fils de don Philippe 1748-1765, le bénéficiaire de la paix d'Aix-la-Chapelle.
À Madrid, le destin des Bourbons fut très inégal. Au règne éclairé de Charles III 1759-1788, succéda celui de Charles IV qui dut abdiquer en 1808 en faveur de Joseph Bonaparte. Après la guerre d'indépendance, la couronne revint à son fils Ferdinand VII 1814-1833 qui restaura l'absolutisme, mais ne put empêcher l'effondrement de l'empire colonial espagnol. Isabelle II, sa fille, régna de 1833 à 1868. L'Espagne fut alors troublée par les révoltes carlistes de 1833 à 1840 avec de nouvelles flambées en 1847 et en 1870-1875 : le frère cadet de Ferdinand VII, don Carlos, essaya de prendre la couronne à sa nièce, en excipant de la loi salique. Le carlisme, cousin du légitimisme français, recrutait ses partisans dans le nord-est de l'Espagne, Navarre et Pays basque.
Une révolution chassa Isabelle II en 1868 et le trône fut offert à Amédée de Savoie. Mais une situation anarchique, suivie d'une dictature militaire, permit la restauration des Bourbons en la personne d'Alphonse XII 1875. Son successeur, Alphonse XIII 1886-1931, s'inclina devant la proclamation de la République 14 avril 1931) et les Bourbons perdirent leur trône jusqu'en 1975, date de l'accession du petit-fils d'Alphonse XIII, Juan Carlos Ier.

Maison de Conti ou maison de Conty

Branche cadette de la maison de Condé, elle-même issue de la maison de Bourbon.
Formée en 1558, la maison de Conti disparut en 1614, se reforma en 1629 et s'éteignit en 1814.
les Conti

Branche cadette de la maison de Bourbon. Conti est un village de Picardie entre Amiens et Montdidier. La maison fut formée en 1551 en faveur de Louis Ier de Bourbon et s'éteignit en 1614 avec la mort de François son troisième fils. Elle fut relevée vers 1630 en faveur d'Armand de Bourbon, frère du Grand Condé, et dura jusqu'en 1814. Armand sembla d'abord se destiner à l'état ecclésiastique puis s'engagea dans la même voie que son frère dont il était très jaloux. Il vécut dans l'ombre de sa sœur la duchesse de Longueville qui l'entraîna dans l'aventure de la Fronde, contre le Grand Condé alors partisan de la Cour. Élu général de l'armée parlementaire, il intrigua un moment pour obtenir de la régente le chapeau de cardinal, puis se jeta à nouveau dans l'aventure politique. Après un stage à Vincennes où il accompagna son frère en prison, il se rapprocha du cardinal pour obtenir la place du Grand Condé qui se compromettait alors avec l'Espagne. Gouverneur de Guyenne, commandant de l'armée de Catalogne, il prit Rosas en 1654, Puycerdá et la Cerdagne en 1655. Attaché à Mazarin par un puissant lien de fidélité, il épousa sa nièce. Il vécut dans son gouvernement de Languedoc et se tourna vers le mysticisme, allant même jusqu'à écrire des traités de morale. Il protégea Molière à ses débuts, le présenta à Monsieur qui le fit connaître au roi.

Son fils, Louis Armand de Bourbon, prince de Conti (1661-1685), eut une jeunesse désordonnée. Il servit brillamment en 1683 dans la campagne des Flandres, puis partit combattre les Turcs. Il mourut de la petite vérole.

Le frère de ce dernier, François-Louis (1664-1709), d'abord prince de La Roche-sur-Yon, puis de Conti en 1685, fut le personnage le plus remarquable de la famille au XVIIe siècle : esprit solide, courageux, ayant reçu une éducation délicate et soignée de sa mère et du Grand Condé qui lui fit épouser sa petite-fille. Exilé par Louis XIV pour avoir écrit un peu vertement sur sa personne, il n'obtint rien du roi qui se méfiait de ce personnage trop populaire, pour son goût, à l'armée, à la Cour et dans le peuple. Il essaya, en vain, par deux fois de prendre la principauté de Neuchâtel, contre l'avis de Louis XIV, à Marie de Nemours, sœur consanguine du duc de Longueville. Pour l'écarter, Louis XIV essaya d'en faire un roi de Pologne, mais tous les talents de négociateur de Polignac et le crédit du financier Samuel Bernard ne suffirent pas pour convaincre la noblesse polonaise. Il fut élu, mais le trône était déjà occupé par l'électeur de Saxe, et il revint donc à Versailles. En 1709, le roi lui confia l'armée du Nord où Villars venait de s'illustrer, mais il mourut de la goutte.

Son fils, Louis Armand, prince de Conti (1696-1727), eut la faveur de Louis XIV, qui le combla de pensions, et sut se concilier l'affection du Régent. Il servit à l'armée du Rhin sous les ordres de Villars. Saint-Simon a laissé de lui de saisissants portraits. Politiquement fidèle, farouche adversaire des parlements, il combattit le système de Law dont il contribua à la chute en spéculant et en faisant retirer d'un coup ses billets, ce qui produisit la panique puis la faillite de l'Écossais. Apprécié à la Cour pour ses talents poétiques, c'était avant tout un intellectuel. En 1713, il avait épousé la sœur du duc de Bourbon qui, lui-même, s'était allié à la sœur du prince de Conti.

Son fils, Louis François de Bourbon, prince de Conti, fut le plus célèbre de la famille après son grand-père. Ses services à l'armée furent éclatants : à vingt-quatre ans, sa bravoure lui valut le commandement en chef de l'armée d'Italie. Il fit la conquête du comté de Nice en quelques jours, prit Fort-Dauphin sans artillerie et l'emporta à force d'audace et de courage. L'année suivante, il tint tête aux impériaux en Allemagne puis en Flandre. Malheureusement la gloire de Maurice de Saxe l'éclipsa quelque peu. Il abandonna l'armée et, brillant intellectuel, fréquenta les salons et reçut le Tout-Paris à l'hôtel du Temple, avec la comtesse de Boufflers. Il ambitionnait la couronne de Pologne, travailla au renversement de la politique étrangère de d'Argenson, devint le ministre secret de Louis XV. Le cardinal de Bernis et Mme de Pompadour soutinrent contre lui la dauphine. Conti, disgracié, s'enferma en 1756 dans l'opposition, fustigeant l'incapacité des généraux pendant la guerre de Sept Ans, appuyant les parlements contre Maupeou, soutenant les philosophes, accueillant notamment Rousseau. Il se piquait de libéralisme mais non pas au point d'aider Turgot qu'il poursuivit de sa hargne.

Son fils, Louis François-Joseph (1734-1814), apparut comme un brillant chef de guerre à Hastembeck et à Crefeld. Soutien de Maupeou, adversaire du doublement du tiers, voulant conserver la monarchie traditionnelle, il émigra puis revint prêter serment à la Constitution de 1790. La Convention l'acquitta, lui accorda une pension à la suite de la confiscation de ses biens. Le Directoire le bannit du territoire français. Il mourut à Barcelone en refusant de suivre la politique des Bourbons.

Famille princière considérable, où les intellectuels et les militaires dominent, elle fut constamment tenue à l'écart des postes politiques et militaires importants à cause de sa puissance même. Sa fortune, l'une des plus considérables de France, était constituée de biens fonciers, de rentes actives obtenues par héritage ou acquisition ; elle était aussi caractérisée par la faiblesse des investissements financiers et industriels de type moderne, la dépendance vis-à-vis de la monarchie et le conservatisme de la gestio

Posté le : 07/02/2014 17:40
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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