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Jean et Joachim Du Bellay
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Le 16 février 1560 à Rome, meurt Jean du Bellay, écclésiastique

et diplomate français, oncle de Joachm Du Bellay,
il naît en 1498 à Souday.

Cardinal de l'église catholique nommé le 21 Mai 1535 par le papae Paul III, êvêque d'Ostie du 29 mai 1555 au 16 février 1560, il assurera aussi les Fonctions religieuses Abbé de Pontigny, Abbé de Fontaine-Daniel, Doyen du Collège des cardinaux, et occupera la fonction laïque, d'ambassadeur auprès du Roi d'Angleterre René du Bellay, lui, sera Archevêque de Bordeaux
Prélat et diplomate français, Glatigny, Loir-et-Cher, 1492 ou 1498-Rome 1560, frère de Guillaume Du Bellay et de Martin Du Bellay, et cousin du poète Joachim Du Bellay.
Évêque de Paris en 1532, cardinal en 1535, archevêque de Bordeaux en 1544, il œuvra avec son frère Guillaume pour la conciliation entre catholiques et protestants.

Chargé de missions diplomatiques en Angleterre et à Rome, il ne put empêcher l'excommunication d'Henri VIII en 1534. Lieutenant général en Champagne et en Picardie en 1536, il mit Paris en état de défense contre les Impériaux lors du siège de Péronne.
Il protégea Rabelais et fut l'ami de Guillaume Budé et de Philibert Delorme.


Sa vie,

Il est le troisième enfant de Louis du Bellay et de Marguerite de La Tour-Landry, frère de Guillaume du Bellay, l’aîné de cinq enfants et de Martin du Bellay.
Il jouit de la faveur de François Ier qui l’éleva aux plus hautes dignités, et lui confia ses plus grandes affaires. Il fut d’abord évêque de Bayonne en 1526, puis évêque de Paris en 1532. Il fut aussi abbé commendataire de Pontigny à partir de 1545 et de Fontaine-Daniel à partir de 1552, et ce jusqu'à sa mort.
Il avait été, en 1527, ambassadeur auprès d'Henri VIII, et il y retourna en 1533. Ce prince alors menaçait d’un schisme ; il promit cependant à du Bellay de ne pas rompre avec la cour de Rome, pourvu qu’elle lui donnât le temps de se défendre par procureur. Du Bellay se rendit sur-le-champ à Rome pour demander un délai au pape Clément VII ; il l’obtint, et envoya au roi d'Angleterre un courrier pour avoir la procuration qu’il avait promise ; mais le courrier n’ayant pu être de retour auprès du pape le jour qu’on lui avait fixé, les agents de l’empereur Charles Quint firent tant de bruit, qu’on fulmina l’excommunication contre Henri VIII, et l’interdit sur ses États, malgré les protestations de l’évêque de Paris. Le courrier arriva en effet deux jours après ; mais la bulle avait été lancée ; ce qui décida le schisme de l’Angleterre.
Du Bellay continua d’être chargé des affaires de France auprès de Paul III, successeur de Clément, et qui le fit cardinal, le 21 mai 1535. L’année suivante, il assista à un consistoire, où l’empereur Charles-Quint s’emporta tellement contre François Ier, que du Bellay crut devoir se rendre immédiatement auprès de ce monarque pour l’en prévenir.
Charles-Quint ayant bientôt après débarqué en Provence avec une armée nombreuse, François Ier marcha à sa rencontre, laissant à Paris le cardinal du Bellay, avec le titre de lieutenant général, et le commandement de la Picardie et de la Champagne. Les impériaux ayant, au mois d’août, assiégé Péronne, dont le maréchal de Fleuranges était commandant, pour calmer la fermentation des habitants de Paris, du Bellay leur persuada d’abord de défendre leur ville par l’élévation d’un rempart, puis d’envoyer des secours aux assiégés.
Ses services lui méritèrent de nouveaux bienfaits de François Ier, qui le nomma, en 1541, évêque de Limoges; en 1544 archevêque de Bordeaux ; en 1546, évêque du Mans. Il se servit de sa faveur pour l’avancement des lettres, et se joignit au savant Guillaume Budé pour décider le roi à fonder le Collège de France ; mais après la mort du père des lettres, en 1547, le cardinal du Bellay fut privé de son rang et de son crédit, par les intrigues du cardinal de Lorraine.
Il se retira à Rome, où, par le privilège de son âge, il fut fait évêque d'Ostie, et tint rang de doyen du Collège des cardinaux, pendant l’absence de ceux de Tournon et de Bourbon, ses anciens. Il s’était démis de l’évêché de Paris en faveur d’Eustache du Bellay, son cousin, et de l’archevêché de Bordeaux.
Il fit construire un superbe palais à Rome, où il était si estimé, qu’on parla de le faire pape, après la mort de Marcel II. À la mort de ce pape, il recueillit huit voix du conclave lors de l’élection du nouveau pape Jules III. Il mourut dans cette ville, le 16 février 1560. Il fut inhumé dans l’église de la Trinité du Mont, au couvent des Minimes, auquel il léguait 30 000 écus d’or et la moitié de sa riche vaisselle.
Le cardinal du Bellay protégea et cultiva les lettres : c’est sur sa proposition que fut fondé le Collège de France. Brantôme a dit :
que le cardinal du Bellay fut un des plus savants, éloquents, sages et avisés de son temps ; qu’il était pour tout, et un des plus grands personnages en tout et de lettres et d’armes qui fût.
C’est au cardinal du Bellay que François Rabelais fut attaché, suivant les uns, comme domestique nom qu’on donnait alors à tous ceux qui faisaient partie de la maison d’un grand, suivant d’autres en qualité de médecin.

Rabelais accueillit également le neveu de celui-ci, Joachim du Bellay, en 1553, dans son palais romain comme intendant.

Publications

Nous avons de du Bellay :
trois livres de poésies latines, imprimées à la suite de trois livres d’odes de Salmon Macrin, Paris, Robert Estienne, 1546, in-8°.
Francisci (primi) Francorum régis Epistola apologetica, imprimée avec d’autres pièces, en 1542, in-8° ; traduit en français, 1545, in-8°.
Joannis cardinalis Bellaii, Francisci Olivarii et Africani Mallcii, Francisci I legatorum, Orationes duce, nec non pro eodem rege Defensio adversus Jacobi Omphalii maledicta, imprimés en latin et en français, Paris, Robert Estienne, 1544, in-4°. La traduction française de la Défense du roi, imprimée à part la même année, est de Pierre Bunel.
Un grand nombre de lettres, dont l’édition est en cours par Rémy Scheurer et Petris Loris pour la Société de l’Histoire de France. Deux volumes avaient été publiés en 1969 et 1973, et cinq autres commencent à paraître en 2008. Une base de données avec les références de toutes les lettres est accessible depuis 2007 sur le site de l’université de Neuchâtel.
une Apologie de François Ier, publiée en 1546.


Joachim Du Bellay


Joachim Du Bellay est un poète français né vers 1522 au château de la Turmelière, Liré, Anjou, Royaume de France, et mort à 37 ans le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes pour lequel du Bellay rédigea un manifeste, la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.Ses Œuvres principales sont : Défense et illustration de la langue française en 1549 ; L'Olive en 1549-1550 ; Les Regrets en 1558 ; Les Antiquités de Rome en 1559.
Du Bellay, qui appartient à la branche aînée d'une grande famille, naît au château de la Turmelière, paroisse de Liré, non loin d'Angers. "Combien que j'aie passé l'âge de mon enfance et la meilleure part de mon adolescence assez inutilement…", il faut l'en croire sur parole, car nous ne savons rien de son enfance, sinon qu'à dix ans, orphelin de père et de mère, élevé par son frère René, évêque du Mans, il est toujours au château familial".
De ses premiers contacts avec la poésie de son temps, les Grands Rhétoriqueurs et leurs successeurs, nous ignorons tout. Du Bellay commence à vivre, biographiquement parlant, lorsqu'il entame des études de droit à Poitiers, sans doute par nécessité : grande famille ne signifie pas forcément aisance, et ses cousins les plus célèbres, Guillaume Du Bellay , seigneur de Langey et le cardinal Jean Du Bellay, évêque de Paris, sont tous deux diplomates professionnels, ne pouvant vivre de leurs rente
Voilà donc Du Bellay à Poitiers dans un milieu soudain lettré, autour de Marc-Antoine Muret et Macrin. La langue d'enseignement est le latin, mais il semble bien, par ses références ultérieures, que Du Bellay se plonge plus volontiers dans Virgile, Lucain, Horace, Quintilien ou Martial que dans Cicéron. Dès 1543, il rencontre Jacques Peletier du Mans et Ronsard. Ensemble, ils partent pour Paris en 1547, René Du Bellay vient de mourir, affranchissant son frère de sa tutelle suivre les cours de Dorat au collège Coqueret.
Dorat est le maître commun à tous ces jeunes gens qui vont former le noyau dur de la Pléiade. Il les initie à l'humanisme et aux humanités, au latin et surtout au grec, inconnu de la plupart, leur fait lire les textes dans les originaux, et les encourage en même temps à traduire, à imiter, et à s'affranchir des modèles. Toute la vie poétique de Du Bellay tient dans ces trois points : souvent il a traduit, longtemps il a imité, s'est imprégné, dégageant finalement une voix personnelle.

Le gentil-homme angevin.

En 1522 Joachim du Bellay naît à Liré, en Anjou, dans l'actuel département du Maine-et-Loire. Fils de Jean du Bellay, seigneur de Gonnord, et de Renée Chabot originaire de Liré, il appartient à la branche aînée des du Bellay. Ses parents meurent en 1532 quand il a 10 ans. De santé fragile, il est élevé par son frère aîné qui le néglige. Vers 1546, il part faire ses études de droit à l'université de Poitiers où il rencontre Salmon Macrin. En 1547 il fait la connaissance de Jacques Peletier du Mans et de Pierre de Ronsard. Il rejoint ce-dernier au collège de Coqueret à Paris.
Dans cet établissement, sous l'influence du professeur de grec Jean Dorat, les deux hommes décident de former un groupe de poètes appelé d'abord la Brigade. Leur objectif est de créer des chefs-d'œuvre en français d'aussi bonne facture que ceux des Latins et des Grecs. Ce but s'accorde à la perfection avec celui de François 1er qui souhaite donner des lettres de noblesse au français. Jacques Peletier du Mans approuve leur projet et les accompagne dans leur entreprise. Du Bellay signe en 1549 un manifeste collectif, la Défense et illustration de la langue française. La Brigade se transforme en Pléiade avec l'arrivée de quatre nouveaux membres : Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean-Antoine de Baïf. Joachim du Bellay publie dès l'année suivante, en 1550, son premier recueil de sonnets, L'Olive, imitant le style de l'italien Pétrarque.
Bien pourvu du côté des relations de famille, Joachim ne l'est guère sur le plan personnel. Chétif, orphelin très jeune, surveillé de loin par un frère plus âgé et indifférent, il traînera toujours avec lui un poids de frustrations trop lourd pour son hypersensibilité d'écorché vif et se montrera aussi capable de tendresse que de causticité et d'insolences de timide. Ajoutons à cela son statut de cadet sans patrimoine dans la branche la moins fortunée du clan Du Bellay. Auprès de ses brillants cousins, il fait figure de parent pauvre, il en souffre, et pourtant il ne cesse de s'accrocher à eux. Depuis son départ pour l'Italie jusqu'à sa mort, il sera au service de Jean du Bellay. Il débutera dans la carrière des lettres en lui dédiant en 1549 son premier livre, la Deffence et illustration de la langue françoyse, au moment où le cardinal, entre deux missions à Rome, tient une petite cour culturelle très bien fréquentée dans le superbe palais abbatial de Saint-Maur, œuvre de Philibert de L'Orme.
Signé par Joachim, ce texte très marqué par un style personnel n'en était pas moins le manifeste collectif d'un groupe d'anciens étudiants de l'helléniste Daurat au collège Coqueret, décidés à faire du français leur langue d'expression, dix ans après l'édit de Villers-Cotterêts qui avait substitué le français au latin comme langue administrative et juridique. Ils n'avaient certes pas fait les premiers pas, et Marot n'était mort que depuis cinq ans. Mais ces jeunes gens veulent voler plus haut. Ils caressent l'ambition d'une langue poétique élevée, à l'image de celle des Anciens, loin des badinages marotiques et du folklore. Pour cela, il leur faut se nourrir des Anciens et de Pétrarque, non pour les singer mais pour les dépasser
Joachim du Bellay n'a jamais eu à subir, comme Ronsard et Villon, un purgatoire de trois siècles avant d'être réhabilité en grande pompe. Il n'a jamais tout à fait cessé d'avoir des lecteurs, même à l'époque où tout ce qui était antérieur à Malherbe paraissait a priori suspect aux gens de goût. Mais on peut se demander s'il a été servi ou desservi par ce privilège insolite. Car l'absence de contestation a eu un résultat prévisible : l'image de Du Bellay n'a pas varié au cours des siècles. Faute de remise en question, elle s'est cristallisée autour d'une sorte de canon établi dès la fin du XVIe siècle, et qui implique une hiérarchie de valeurs pour le moins contestable. Les Regrets ont été mis en pleine lumière, et à l'intérieur des Regrets tout ce qui relève du descriptif, du pittoresque. Les Antiquites de Rome ont été reléguées au second plan, réduites au rôle de corridor ou de voie d'accès à un édifice plus noble – et là encore la critique du XIXe et de la première moitié du XXe siècle a opéré une sélection au profit des sonnets descriptifs ou rhétoriques et au détriment de ceux qui ont une beauté moins voyante. Quant à l'admirable séquence du Songe, avec son arrière-plan d'Apocalypse, elle a été mise entre parenthèses. Dans sa thèse classique de 545 pages, Henri Chamard lui consacre exactement seize lignes, et trois pages aux Sonnets de l'honnête amour jugés incompréhensibles. En sorte que Du Bellay, amputé de tout ce qui évoque le néo-platonisme, la poésie métaphysique, la Bible, l'hermétisme, réduit à un format scolaire, est devenu un auteur sans problèmes, un prototype de la clarté française, admiré pour ses qualités d'élégance et la simplicité linéaire de ses contours, dans un siècle de poésie obscure.

Du Bellay et ses contemporains

Situer Du Bellay parmi les contemporains pose aussi des problèmes, car on ne saurait le limiter au statut de brillant second. Et, pourtant, ce n'est pas sans raison que l'ordre des armées distingue habituellement le chef et le porte-drapeau. Au milieu de la Brigade que Ronsard a mise sur orbite, il n'y a qu'un seul chef, Ronsard lui-même, qui s'impose par sa puissance créatrice, l'abondance de ses dons, sa confiance en lui, son habileté de carriériste. Mais il y a aussi consensus, chez les contemporains, sur l'attribution du rôle de porte-drapeau au rédacteur du manifeste que fut la Deffence et illustration de la langue françoyse. Parmi tous ces jeunes gens en pleine effervescence mais pas encore confirmés, Joachim était le seul à avoir une solide formation juridique ; il était aussi le meilleur manipulateur d'idées et le polémiste le plus efficace. Surtout, il était le seul à porter un grand nom, au moment où ses cousins, illustres, les frères Du Bellay, jouissaient de la plus grande faveur. Aucun d'eux n'était indifférent : le cardinal Jean, diplomate de première importance et lieutenant général préposé à la défense du Nord en 1536 ; René, évêque du Mans, mécène lui aussi, bien que sur un moindre train, protecteur de Peletier du Mans et, par là même, intermédiaire entre Joachim, Peletier et Ronsard ; Martin, le plus jeune, continuateur des Mémoires commencées par son illustre aîné, Guillaume seigneur de Langey, qui a été peut-être le plus grand homme d'État français du XVIe siècle, le plus efficace et le plus intègre.

L'Olive

Suprême habileté : la publication simultanée de la Deffence et du recueil de sonnets de L'Olive permettait d'offrir au public la doctrine avec la mise en œuvre, et quelques mois plus tard les Odes de Ronsard portaient au comble cette démonstration du mouvement par la marche. On ne pourra plus, désormais, refuser à la langue française l'aptitude à se prêter aux grands sujets et au grand style. Avec L'Olive, Joachim du Bellay dote la littérature française de son premier recueil de sonnets, un recueil dont l'inspiration n'est pas seulement amoureuse mais aussi métaphysique, et parfois mystique. À tout moment, le jeu des métaphores et des analogies met en branle les mythes d'Hésiode, plus particulièrement celui de la création du monde par l'Amour, le premier-né des dieux, fécondant le Chaos. L'accouplement d'Éros et du Chaos est invoqué successivement pour figurer la genèse de l'Univers, le modelage de la personnalité adulte que l'amour fait sortir de l'enfance, la naissance de l'ordre et de la paix après la guerre, ou la création de l'artiste. À ce mouvement descendant de l'esprit vers la matière correspondent, en sens inverse, les tropismes de l'âme incarnée, nostalgique de son lieu d'origine, toujours à la recherche d'une issue hors de soi, et d'une quête de l'Idée platonicienne dont la beauté des créatures terrestres n'est que l'ombre portée :
Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée
Tu y pourras reconnaître l'Idée
De la beauté qu'en ce monde j'adore
Olive, 113.

Ici, comme dans tout le recueil, Du Bellay suit le sillage de Marsile Ficin, le néo-platonicien italien dont les traités et les traductions de Platon – fortement interprétées – faisaient autorité. Les amants, écrivait le Florentin, ignorent ce qu'ils désirent ou ce qu'ils cherchent, car ils ne savent pas ce qu'est Dieu, dont la saveur cachée a répandu dans ses œuvres un parfum très doux. Nous sentons l'odeur mais nous ignorons absolument la saveur. Les XIII Sonnets de l'honnête amour, publiés en 1553, pousseront le néo-platonisme jusqu'à l'incandescence, mais même dans le dernier tiers de L'Olive on peut voir le discours amoureux insensiblement glisser vers le mysticisme. Le sonnet 108 aurait pu être écrit par un carme :
Viens éveiller ce mien esprit dormant
D'un nouveau feu brûle moi jusqu'à l'âme.
Quant aux sonnets 109 et 111, ils tirent leur inspiration pour moitié d'une source italienne et pour l'autre moitié d'un psaume.
Le parfum d'Italie qui flottait sur le livre s'évapore à mesure qu'on approche de la fin, quand Platon et saint Jean se font davantage sentir que Pétrarque. Mais même les sonnets qu'on pourrait croire italianisants jusqu'au pastiche, à en croire les notes des éditions critiques, ont une touche personnelle qui ne tient pas à l'enchaînement des énoncés mais à la création de nouveaux champs de forces qui gouvernent la répartition des images et des phonèmes, orientant le désir et les craintes vers des circuits inattendus. Ainsi la trame du sonnet sur "l'âme de l'Univers" dans Olive, est-elle bien empruntée à Zancaruolo – mais à l'exception de l'essentiel, de l'admirable image du "temple aux yeux ouverts "courbé sur la planète, et de celle de l'âme cosmique "sondant le creux des abîmes couverts". Ce sont précisément de telles images qui donnent au sonnet sa phosphorescence poétique.

Du Bellay à Rome

En 1553 du Bellay quitte la France pour accompagner le cardinal Jean du Bellay, un cousin de son père, à la cour pontificale de Rome. Il doit pourvoir aux dépenses de la maison du cardinal malgré son peu de moyens financiers. Il attend avec impatience de découvrir Rome et la culture antique mais il est déçu. En charge de l'intendance de son parent, du Bellay s'ennuie. Loin de jouir d'une liberté qu'il désirait, les intrigues de la cour du pape l'accaparent. Il compose alors Les Regrets, œuvre dans laquelle il critique la vie romaine et exprime son envie de rejoindre son Anjou natal. Suivent Les Antiquités de Rome.

Le séjour en Italie va bouleverser la vie de Joachim en lui offrant des responsabilités, des facilités de vie, des contacts internationaux, ainsi qu'une autre vue de l'histoire, du monde et du destin. Il ne faut surtout pas se fier aux propos de ce perpétuel anxieux qu'est l'auteur des Regrets, toujours prêt à se croire frustré, rabaissé. Il a réussi à faire croire à ses biographes qu'il n'avait été à Rome qu'un malheureux secrétaire accablé de travaux, avant de revenir aussi pauvre qu'il était parti, alors que ses bénéfices ecclésiastiques, reçus grâce au cardinal Du Bellay lui permettront de vivre très honorablement à Paris les dernières années de sa courte vie. Et à Rome même, dans la maison du cardinal, il y a bien des secrétaires, mais sous ses ordres. Quant à Joachim, il est une manière de chef de cabinet du personnage le plus important de Rome après le pape, puisque Jean du Bellay est doyen du Sacré Collège, et que les actes notariés intitulent le poète "procureur et vicaire général tant en spirituel qu'en temporel" du doyen du Sacré Collège. Il a la haute main sur une maison de cent huit personnes et trente-sept chevaux, sur la gestion des finances du cardinal, sur les rentrées de ses revenus français, sur la préparation des dossiers de consistoires. Il s'est plaint de tout ce travail, mais le régime ne lui a pas mal réussi puisqu'il n'a jamais autant ni mieux écrit que pendant ces quatre années d'exil.
Bien que Du Bellay soit toujours resté pour ses contemporains le poète de L'Olive, les Regrets doivent à leur facilité de lecture et à leur style décontracté d'avoir conservé une popularité plus longue et plus étendue. Ils ont donné à Joachim l'exutoire qui manquait à ses dons de polémiste décapant, que la Deffence et la préface goguenarde de L'Olive n'avaient pas épuisés. Il pourra disposer désormais d'un champ d'opérations plus vaste et de cibles plus pittoresques. L'antipapisme gallican attend toujours une occasion de faire surface, et ce milieu de siècle fut une pépinière d'occasions, avec une cour romaine plus corrompue encore que celle des Borgia, et ses trois papes inoubliables : l'infâme Jules III auprès duquel Henri III eût fait figure de saint ; un authentique saint et réformiste, Marcel II, élu par surprise et empoisonné au bout de quelques semaines par les partisans du statu quo ; Paul IV, enfin, irréprochable mais intégriste, paranoïaque, chambré par d'abominables neveux, et qui laissera derrière lui un État pontifical à feu et à sang. Huit sonnets particulièrement corrosifs dans "Regrets, 105 à 112" furent auto-censurés et imprimés sur un encart que les privilégiés pouvaient glisser dans leur exemplaire de librairie.

Mais il y a bien d'autres choses dans les Regrets que la ville pontificale. Par le jeu des dédicaces se construit un ensemble succulent de dialogues avec les amis de Paris, Daurat, Ronsard, Morel, Baïf, Peletier, Jodelle ; le livre se présente aussi comme un journal intime de poète, avec quelques-uns des plus beaux sonnets de nostalgie de la littérature française Regrets, 6, 17, 41 et les tonalités baudelairiennes de l'étonnant sonnet à la princesse Marguerite Regrets, 166 :
Dans l'enfer de mon corps mon esprit attaché
Et cet enfer, Madame, a été mon absence...

N'oublions pas, sur le chemin du retour, le véritable journal de voyage qui nous conduit de Rome à Urbino, de Venise aux Grisons, de Genève à Lyon et Paris, et cette annexe que représentent les "Sonnets au quidam", témoignages d'une répulsion encore plus forte pour la théocratie genevoise que celle que lui avait inspirée la ville des papes.
D'un bout à l'autre de ce livre court un mythe sous-jacent et qui périodiquement fait surface : le mythe d'Ulysse et du voyage en mer, avec ses écueils, ses sirènes, ses espoirs déçus et, malgré les tornades, l'espoir tenace d'arriver un jour au port. Rappelons que depuis plus d'un millénaire le voyage marin avait été utilisé par les auteurs spirituels et les prédicateurs comme l'image par excellence du destin individuel. C'est dans cet esprit que Daurat, au collège Coqueret, interprétait l'Odyssée comme une parabole de la quête du salut.
À côté du mythe du destin individuel, celui du destin collectif des peuples et des civilisations fait son apparition dans les Regrets, mais pour prendre son développement le plus ample dans "Les Antiquitez de Rome" et dans l'extraordinaire Songe. Pour le jeune provincial frotté de parisianisme qu'était le Joachim de 1553, Rome fut la révélation d'une dimension internationale qu'on ne pouvait trouver que là, la révélation d'une ville qui, au cours de l'histoire, avait fait éclater les contraintes de l'espace et du temps, qui avait étendu son pouvoir jusqu'aux extrémités du monde connu, et qui conservait après des millénaires une sorte de survie hagarde.
Du Bellay ne se contente pas de se promener parmi les ruines en versant des larmes, comme l'avaient fait avant lui des poètes néo-latins dont, parfois, il s'inspire. Il nous oriente constamment vers une méditation sur le destin qui plonge ses racines jusque dans le Moyen Âge et la Bible. Sa méditation revêt un double aspect, politique et religieux. Elle est politique dans la mesure où Joachim ne cesse de battre en brèche la croyance italienne dans la survie de l'Empire romain en Italie, survie en hibernation qui pourrait bien précéder un réveil. Paul IV l'espérait, comme avant lui Pétrarque, l'un et l'autre impliquant dans le jeu une Providence qu'on n'imaginait pas neutre.
Du Bellay croit encore moins à la survie de Rome grâce au Saint Empire romain germanique, et il ne manque pas une occasion de railler la « corneille germaine » qui s'acharne à singer l'aigle romain "Antiquitez", 17. Ni l'Italie, ni l'Allemagne de Charles Quint, et pas même la France, comme l'avaient cru Lemaire de Belges et Guillaume Des Autels, ne prendront la relève. L'imperium est mort avec l'Empire romain, et grâce à Dieu les ruines romaines sont là pour marquer le point final du cycle des quatre empires évoqué par le prophète Daniel.
... Ainsi parmi le monde
Erra la Monarchie, et croissant tout ainsi
Qu'un flot, qu'un vent, qu'un feu, sa course vagabonde
Par un arrêt fatal s'est venu perdre ici

Antiquitez, 16.

Du Bellay redit après Marguerite de Navarre et saint Augustin que le cycle des empires païens est clos. La chrétienté ne peut qu'être étrangère à la motion d'imperium, et maudire, après la Bible, la domination d'une ville fondée sur le meurtre rituel de Remus, Antiquitez, 24 dont le sang est retombé sur ses arrière-neveux, avec les guerres civiles, les conquêtes ruineuses en hommes, et pour finir le hallali et la mise à mort de la louve du Songe assaillie par les piqueurs, Songe, 6. Le mythe de Caïn meurtrier d'Abel et celui de Babylone se réincarnent ainsi dans l'histoire de Rome, cependant qu'une thèse théologique se fait dramatisation poétique au rythme obstinément répété, dans Le Songe, de la croissance et de la chute des monuments de l'orgueil et de la force, qui s'effondrent pour devenir de "poudreuses ruines".
Avec l'épisode des géants foudroyés des Antiquitez de Rome et l'Apocalypse visible en transparence dans Le Songe, Du Bellay a retenu d'Hésiode et de la Bible les deux moments où les forces du bien et du mal se trouvent presque à égalité, l'histoire du monde, dans l'intervalle, étant une sorte d'entre-deux-chaos. Cette méditation sur le destin n'est pas livrée à claire-voie : elle passe par le prisme d'un objet poétique derrière lequel Joachim se retranche et qui est sa Rome de visionnaire. Ce que saint Augustin avait interprété, Du Bellay le rend ainsi présent à nos yeux et à nos oreilles. Sous sa plume, les mythes deviennent théologie et l'histoire se fait parabole.

Derniers temps

On est stupéfait de la fécondité de Joachim pendant les dix-huit mois qui séparent son retour à Paris de sa mort. Il trouve le temps d'achever la séquence finale des Regrets, de faire paraître ce recueil, les Antiquitez de Rome, ainsi que les Poemata et les Divers Jeux rustiques, divertissement de l'exil romain. Il réunit aussi les sonnets des Amours où l'on trouve des compositions très récentes qui révèlent un Joachim à la fin de sa vie anéanti par la maladie à moins de trente-sept ans, isolé du monde par la surdité, et qui se compare à un cadavre, une statue, un glaçon, un roc, à :
... une froide image
Errant au fond des éternelles nuits.

Son hypocondrie naturelle s'aigrit. Ses relations, déjà difficiles, avec son cousin ennemi qu'il est chargé de contrôler, l'évêque de Paris Eustache du Bellay, deviennent exécrables. La surdité totale qui s'abat sur lui le condamne à ne plus communiquer que par écrit, le privant ainsi de ce qui avait été sa consolation à son retour de Rome, l'intimité de son grand ami Jean de Morel, et autour de lui celle de sa famille, de son cénacle de lettrés. Reclu dans la maison du cloître Notre-Dame, Du Bellay écrit son « Deuxième Hymne chrétien », paraphrase de l'Oratio deprecatoria de Pic de la Mirandole ; les Xenia, badinages étymologiques sur les noms de famille de ses amis. Et, surtout, il s'avance dans l'arène politique. Au moment où la mort de Henri II remet tout en cause, il va paraphraser en alexandrins les manifestes politiques latins de Michel de L'Hospital sous les titres de "Discours sur le Sacré" et de " Ample Discours au roy". À l'heure où les candidats au pouvoir cherchent à se placer, Joachim a opté pour le candidat du parti gallican modéré, qui est d'ailleurs le parti du clan Du Bellay unanime.
C'est l'année même de la mort de Du Bellay que parut la première édition des Œuvres complètes de Ronsard. Celles de Du Bellay durent attendre encore huit ans, mais elles reçurent un tel accueil qu'il fallut les réimprimer en 1573 et 1574. De tous les recueils, c'est celui des Antiquitez de Rome qui a le mieux passé les frontières. Il a été amoureusement traduit vers par vers par Edmund Spenser, poète admiré de Shakespeare, et par la suite par les Italiens et les Allemands. Tous ont contribué à faire de ce livre un classique européen.
Il fallait avoir sous les yeux les Œuvres complètes pour trouver les clés non seulement de l'ensemble mais des parties, pour percevoir l'omniprésence de pulsions contraires à la recherche d'un impossible accord parfait. C'est l'ambiguïté du désir qui polarise les thèmes de L'Olive ; c'est l'amour-haine de la Rome éternelle qui nourrit les recueils romains ; c'est un mélange de fascination et d'effroi devant le cauchemar de l'histoire qui inspire le Songe ; c'est la dialectique de l'être et du paraître qui sous-tend l'ironie dévastatrice des Regrets et de la Réponse au quidam, face aux publicains luxurieux de Rome et aux pharisiens de Genève. L'écriture est là pour médiatiser les angoisses et les obsessions du poète et, comme il le dit lui-même, les enchanter :
... en pleurant je les chante,
Si bien qu'en les chantant souvent je les enchante.
L'enchantement n'a jamais cessé.

En août 1557 Joachim tombe malade et le cardinal Jean du Bellay le renvoie en France. Le poète loge au cloître Notre-Dame chez son ami Claude de Bize.
En janvier 1558 il fait publier par Fédéric Morel l'Ancien son recueil Les Regrets ainsi que Les Antiquités de Rome.

Du Bellay meurt d'une apoplexie le 1er janvier 1560, à l'âge de 37 ans. Il est inhumé à Paris en la chapelle de Saint-Crépin.
Plaque commémorative posée à l'endroit où se trouvait la maison dans laquelle est mort le poète

Å’uvres principales

Défense et illustration de la langue française

Défense et illustration de la langue française, "La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse dans l'orthographe originale est un manifeste littéraire", écrit en 1549 par le poète français Joachim du Bellay, qui expose les idées des poètes de la Pléiade.
Le texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît dix ans après l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui imposa le français comme langue du droit et de l'administration dans le royaume de France. Du Bellay montre sa reconnaissance envers François Ier, " notre feu bon Roi et père" , pour son rôle dans le fleurissement des arts et la culture. Le roi a en effet créé le Collège des lecteurs royaux. Il a en outre pérennisé une bibliothèque du roi alimentée par le dépôt légal et des achats. Du Bellay souhaite transformer la langue française, barbare et vulgaire, en une langue élégante et digne. Avec ses camarades de la Pléiade il envisage donc de l'enrichir afin d'en faire une langue de référence et d’enseignement.

L'Olive

L'Olive est un recueil de poèmes publié par Joachim du Bellay entre 1549 et 1550. Dans cet ouvrage il célèbre une maîtresse imaginaire en s'inspirant de Pétrarque.
Le livre comporte d'abord 50 sonnets écrits en 1549. Mais il en comptera 1154 lors de sa publication en 1550 chez Corrozet et L'Angelier.

Les Regrets

Les Regrets est un recueil de poèmes écrit pendant le voyage de du Bellay à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558 par l'imprimeur Fédéric Morel, l'Ancien sis rue Jean-de-Beauvais à Paris.
Cet ouvrage comprend 191 sonnets, tous en alexandrins. Le choix de ce mètre, plutôt que du décasyllabe, constitue une nouveauté. Contrairement au modèle pétrarquiste, le thème principal n'est pas l'amour d'une femme mais celui du pays natal.
Le lecteur distingue trois tonalités principales, l'élégie sonnets 6 à 49, la satire sonnets 50 à 156 et l'éloge sonnets 156 à 191. Le mythe d'Ulysse en quête du retour dans sa patrie inspire aussi le poète. Revenu en France, du Bellay y retrouve les travers observés à Rome.
Ce recueil contient le sonnet le plus célèbre de son œuvre :
Heureux qui, comme Vlyſſe, a fait un beau uoyage,
Ou comme ceſtuy là qui conquit la toiſon,
Et puis eſt retourné, plein d’uſage et raiſon,
Viure entre ſes parents le reſte de son aage !

Quand reuoiray-ie, helas, de mon petit uillage
Fumer la cheminee, et en quelle ſaiſon,
Reuoiray-ie le clos de ma pauure maiſon,
Qui m’eſt une province, et beaucoup d’auantage ?

Plus me plaiſt le ſeiour qu’ont baſty mes ayeux,
Que des palais Romains le front audacieux:
Plus que le marbre dur me plaiſt l’ardoiſe fine,

Plus mon Loyre Gaulois, que le Tybre Latin,
Plus mon petit Lyré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur Angeuine.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,

Plus mon Loire Gaulois, que le Tibre Latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur Angevine.

Note : l'orthographe et la graphie employées à gauche sont celles de l'auteur au xvie siècle, celles de droite sont les actuelles.

Les Antiquités de Rome

Les Antiquités de Rome est un recueil de 32 sonnets édité en 1558, alternant sonnets en décasyllabes et en alexandrins. Ce recueil est une méditation sur la grandeur de Rome et sur sa chute. Il se nourrit du mythe de la Gigantomachie.

Postérité et culture populaire

En 1578, une partie de ses odes est mise en musique par le compositeur Antoine de Bertrand.
En 1894 la ville d'Ancenis fait ériger une statue réalisée par le sculpteur Adolphe Léonfanti. Elle représente le poète en costume du XVIe siècle, tenant à la main un exemplaire de son recueil Les Regrets. Dans les années 1960 elle est installée sur la rive gauche de la Loire, face à Liré. En 1934 son nom est donné au Collège des jeunes filles d'Angers qui devient le Collège Joachim du Bellay puis l'actuel Lycée Joachim-du-Bellay.
La ville de Liré inaugure en 1947 une statue représentant le poète assis, méditant, œuvre du sculpteur Alfred Benon. Les Archives Nationales commémorent en 1949 le quatre centième anniversaire de son ouvrage Défense et illustration de la langue française. En 1958 un timbre postal de 12 f. surtaxé f., vert est émis dans la série Célébrités. Il porte le n° YT 11666. En 1960, à l'occasion du quatre centième anniversaire de sa mort, une commémoration avec conférence et récitations de ses textes alieu devant les ruines du château de la Turmelière. Une école de la ville du Lude, dans la Sarthe, porte également son nom.
En 2007 le chanteur Ridan reprend un extrait des Regrets de Joachim du Bellay. L'artiste le travaille à sa façon dans sa chanson Ulysse.
En 2009, la compositrice Michèle Reverdy a mis en musique le sonnet XII des Regrets qui constitue la première pièce du cycle De l'ironie contre l'absurdité du monde8.

Musée Joachim du Bellay

En 1957 l'Association des Amis du Petit Lyré acquiert à Liré une demeure de 1521 ayant appartenu à la famille du Bellay et y fonde un musée inauguré le 8 juin 1958. Le musée devient propriété communale vers 1990. Depuis 1998 il présente cinq salles dédiées à la vie et à l’œuvre de l'écrivain de la Pléiade ainsi qu'à la poésie et à la Renaissance. Le musée organise également des manifestations sur les thèmes de l'écriture, de la poésie et de la langue française.

Å’uvres

Il a créé de nombreuses œuvres et voici les plus connues :
Défense et illustration de la langue française (1549)
L'Olive 1549
Vers lyriques 1549
Recueil de poesie, presente à tres illustre princesse Madame Marguerite, seur unique du Roy …1549
Le Quatriesme livre de l'Eneide, traduict en vers françoys 1552
La Complainte de Didon à Enée, prince d'Ovide 1552
Å’uvres de l'invention de l'Auteur 1552
Divers Jeux Rustiques 1558
Les Regrets 1558
Les Antiquités de Rome 1558
Poésies latines, 1558
Le Poète courtisan 1559

Liste de ses oeuvres

de Joachim Du Bellay
A l'ambitieux et avare ennemi des bonnes lettres
A Madame Marguerite, d'écrire en sa langue
A monsieur d'Avanson
A son livre
A Vénus
Après avoir longtemps erré sur le rivage
Astres cruels, et vous dieux inhumains
Au fleuve de Loire
Au Roi
Autant comme l'on peut en un autre langage
Ayant tant de malheurs gémi profondément
Baif, qui, comme moi, prouves l'adversité
Brusquet à son retour vous racontera, Sire
C'est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c'est ore
C'était alors que le présent des dieux
C'était ores, c'était qu'à moi je devais vivre
Ce n'est l'ambition, ni le soin d'acquérir
Ce n'est le fleuve tusque au superbe rivage
Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis
Celle que Pyrrhe et le Mars de Libye
Celle qui de son chef les étoiles passait
Cent fois plus qu'à louer on se plaît à médire
Cependant qu'au palais de procès tu devises
Cependant que la Cour mes ouvrages lisait
Cependant que Magny ...
Cependant que tu dis ta Cassandre divine
Cependant que tu suis le lièvre par la plaine
Ces grands monceaux pierreux, ces vieux murs que tu vois
Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront
Chant du désespéré
Combien que ton Magny ait la plume si bonne
Comme jadis l'ame de l'univers
Comme l'on voit de loin sur la mer courroucée
Comme le champ semé en verdure foisonne
Comme le marinier, que le cruel orage
Comme on passe en été le torrent sans danger
Comme un qui veut curer quelque cloaque immonde
Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur
Cousin, parle toujours des vices en commun
D'un vanneur de blé aux vents
Dans l'enfer de son corps mon esprit attaché
De ce qu'on ne voit plus qu'une vague campagne
De ce royal palais que bâtiront mes doigts
De quelque autre sujet que j'écrive, Jodelle
De voir mignon du roi un courtisan honnête
De votre Dianet (de votre nom j'appelle
Dedans le ventre obscur, où jadis fut enclos
Déjà la nuit en son parc amassait
Depuis que j'ai laissé mon naturel séjour
Dessous ce grand François, dont le bel astre luit
Dessus un mont une flamme allumée
Digne fils de Henri, notre Hercule gaulois
Divins esprits, dont la poudreuse cendre
Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles
En mille crespillons les cheveux se friser
Encore que l'on eût heureusement compris
Espérez-vous que la postérité
Esprit royal, qui prends de lumière éternelle
Et je pensais aussi ce que pensait Ulysse
Et puis je vis l'arbre dodonien
Finalement sur le point que Morphée
Flatter un créditeur, pour son terme allonger
France, mère des arts, des armes et des lois
Fuyons, Dilliers, fuyons cette cruelle terre
Gordes, à m'est avis que je suis éveillé
Gordes, j'ai en horreur un vieillard vicieux
Gordes, que Du Bellay aime plus que ses yeux
Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux, de qui la mort de sa gloire est suivie
Ici de mille fards la traïson se déguise
Il fait bon voir, Paschal, un conclave serré
J'aime la liberté, et languis en service
Je fus jadis Hercule, or Pasquin je me nomme
Je hais du Florentin l'usurière avarice
Je hais plus que la mort un jeune casanier
Je me ferai savant en la philosophie
Je n'ai jamais pensé que cette voûte ronde
Je n'escris point d'amour, n'estant point amoureux
Je ne commis jamais fraude ni maléfice
Je ne découvre ici les mystères sacrés
Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
Je ne te conterai de Bologne et Venise
Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs
Je ne veux point fouiller au sein de la nature
Je vis haut élevé sur colonnes d'ivoire
Je vis l'oiseau qui le soleil contemple
Je vis sourdre d'un roc une vive fontaine
Je vis un fier torrent, dont les flots écumeux
L'olive
La Complaînte du désespéré
La grecque poésie orgueilleuse se vante
La jeunesse, Du Val, jadis me fit écrire
La nef qui longuement a voyagé, Dillier
La terre y est fertile, amples les édifices
Las où est maintenant ce mespris de Fortune
Le Babylonien ses hauts murs vantera
Le Breton est savant et sait fort bien écrire
Le grand flambeau gouverneur de l'année
Les Boys fueilluz, et les herbeuses Ryves
Loyre fameux, qui ta petite Source
Magny, je ne puis voir un prodigue d'honneur
Maintenant je pardonne à la douce fureur
Malheureux l'an, le mois, le jour, l'heure et le point
Maraud, qui n'es maraud que de nom seulement
Marcher d'un grave pas, et d'un grave sourcil
Mars, vergogneux d'avoir donné tant d'heur
Maudit soit mille fois le Borgne de Libye
Morel, quand quelquefois je perds le temps à lire
Muse, qui autrefois chantas la verte Olive
N'étant de mes ennuis la fortune assouvie
N'étant, comme je suis, encore exercité
Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux
Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
Ne t'ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme
Ni la fureur de la flamme enragée
Non autrement qu'on voit la pluvieuse nue
Non pour ce qu'un grand roi ait été votre père
Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
Ny par les bois les Driades courantes
Ô beaux cheveux d'argent mignonnement retors
Ô combien est heureux qui n'est contraint de feindre
Ô marâtre nature (et marâtre es-tu bien
Ô qu'heureux est celui qui peut passer son âge
Ô que celui était cautement sage
Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur
Ô trois et quatre fois malheureuse la terre
On donne les degrés au savant écolier
Ores, plus que jamais, me plaît d'aimer la Muse
Où que je tourne l'oeil, soit vers le Capitole
Pâles esprits, et vous ombres poudreuses
Panjas, veux-tu savoir quels sont mes passe-temps
Par armes et vaisseaux Rome dompta le monde
Plus qu'aux bords Aetëans le brave fils d'Eson
Plus riche assez que ne se montrait celle
Prélat, à qui les cieux ce bonheur ont donné
Puis m'apparut une pointe aiguisée
Qu'heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu'heureux
Quand ce brave séjour, honneur du nom Latin
Quand cette belle fleur premièrement je vis
Quand je te dis adieu, pour m'en venir ici
Quand je vois ces messieurs, desquels l'autorité
Quand je voudrai sonner de mon grand Avanson
Quand le Soleil lave sa tête blonde
Que dirons-nous, Melin, de cette cour romaine
Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l'entends
Que n'ai-je encor la harpe thracienne
Quel est celui qui veut faire croire de soi
Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché
Qui est ami du coeur est ami de la bourse
Qui niera, Gillebert, s'il ne veut résister
Qui voudra voir tout ce qu'ont pu nature
Qui voudrait figurer la romaine grandeur
Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour
Ronsard, j'ai vu l'orgueil des colosses antiques
Sacrés coteaux, et vous saintes ruines
Scève, je me trouvai comme le fils dAnchise
Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil
Si après quarante ans de fidèle service
Si celui qui s'apprête à faire un long voyage
Si fruits, raisins et blés, et autres telles choses
Si je monte au Palais, je n'y trouve qu'orgueil
Si l'aveugle fureur, qui cause les batailles
Si la perte des tiens, si les pleurs de ta mère
Si la vertu, qui est de nature immortelle
Si les larmes servaient de remède au malheur
Si mes écrits, Ronsard, sont semés de ton los
Si nostre vie est moins qu'une journée...
Si onques de pitié ton âme fut atteinte
Si par peine et sueur et par fidélité
Si pour avoir passé sans crime sa jeunesse
Si tu m'en crois, Baïf, tu changeras Parnasse
Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici
Si tu veux sûrement en cour te maintenir
Sire, celui qui est a formé toute essence
Sur la croupe d'un mont je vis une fabrique
Sur la rive d'un fleuve une nymphe éplorée
Sur un chapelet de roses du Bembe
Tant que l'oiseau de Jupiter vola
Telle que dans son char la Bérécynthienne
Tels que l'on vit jadis les enfants de la Terre
Toi qui de Rome émerveillé contemples
Tout ce qu'Egypte en pointe façonna
Tout effrayé de ce monstre nocturne
Tout le parfait dont le ciel nous honore
Tu dis que Du Bellay tient réputation
Tu ne crains la fureur de ma plume animée
Tu ne me vois jamais, Pierre, que tu ne die
Tu sois la bienvenue, ô bienheureuse trêve !
Tu t'abuses, Belleau, si pour être savant
Un plus savant que moi, Paschal, ira songer
Une louve je vis sous l'antre d'un rocher
Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c'est Rome
Villanelle
Vivons, Gordes, vivons, vivons, et pour le bruit
Voyant l'ambition, l'envie, et l'avarice
Vu le soin ménager dont travaillé je suis

Liens
http://youtu.be/efCGXbSdq-k Heureux qui comme Ulysse dit par Gérard Philipe
http://youtu.be/9vT8Qoi_PD8 La vie de Joachim Du Bellay
http://youtu.be/Ry4qI59vB4s Sonnet L'infidèle
http://youtu.be/9kdZSVYlmBs La belle Sonnet
http://youtu.be/G1RCxfaKlFA Les regrets
http://youtu.be/9GPP87ib0CY Nuit froide et sombre (chant)
http://youtu.be/89gNkOjZ8Dg La nuit froide et sombre par une chorale



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Posté le : 15/02/2014 19:32
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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