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La bible de Gutenberg
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Le 23 février 1455, le premier livre imprimé est la bible.

Johannes Gutenberg parvient à imprimer en série le premier livre en Europe avec des caractères mobiles de métal : la bible de Gutenberg.
Après plusieurs années de recherche et de travaux, Gutenberg parvient à mettre au point un système lui permettant d'imprimer en série. La bible de Gutenberg se compose alors de pages comportant chacune 42 lignes. Il reste aujourd'hui moins de 40 exemplaires de cette bible.
Un exemplaire de la Bible de Gutenberg conservé à la New York Public Library aux États-Unis
La bible de Gutenberg ou bible à quarante-deux lignes est le premier livre imprimé en Europe à l'aide de caractères mobiles
La Vulgate fut imprimée dès 1456 par Gutenberg ; d'autres éditions suivirent, Érasme, 1528. Le concile de Trente demanda une édition officielle. L'édition publiée sur l'ordre de Sixte Quint en 1590, et regardée comme définitive, fut révisée sur l'ordre de Clément VIII et publiée en 1592 ; c'est la Vulgate sixto-clémentine de nos Bibles latines.

Description

Réalisée à Mayence entre 1452 et 1455 sous la responsabilité de Johannes Gutenberg et de ses associés, Johann Fust et Pierre Schoeffer, la bible de Gutenberg se compose de deux volumes au format in-folio, ce qui signifie que chaque feuille achetée au papetier n'était pliée qu'une fois, ce qui permet d'imprimer des pages de grandes dimensions de 324 et 319 feuillets.
Elle reproduit le texte de la Vulgate, c'est-à-dire la bible latine traduite par saint Jérôme : l'Ancien Testament occupe le premier volume et une partie du second, qui contient aussi l'ensemble du Nouveau Testament.
Une partie des exemplaires a été imprimée sur parchemin, vélin, une autre sur du papier importé d'Italie.
Vendue par souscription, cette bible latine a été achetée à sa parution par des institutions religieuses, essentiellement des monastères. Sur un tirage d'environ 180 exemplaires, 48 ont été conservés jusqu'à aujourd'hui, et des feuillets isolés se trouvent dans quelques bibliothèques, comme celle du musée Correr de Venise ou de la bibliothèque municipale de Colmar.
La majorité des exemplaires se trouve en Allemagne. En France, la Bibliothèque nationale de France en possède trois exemplaires, dont un sur vélin, et la bibliothèque Mazarine un exemplaire sur papier. En Suisse, la fondation Martin Bodmer expose en permanence son exemplaire près de Genève.

Fabrication

Pour tester sa presse à imprimer et ses caractères mobiles en alliage de métal, Gutenberg commença, aux alentours de 1450, par composer des textes qu'il reproduisait sur des feuilles de papier simple, puis entreprit d'imprimer de petits livres, comme la grammaire latine de Donat.
La base du travail est alors effectuée à la main. Pour composer chaque ligne du texte, il fallait sélectionner un à un les caractères, en relief et inversés correspondant aux lettres des mots, et les placer dans un cadre spécial, la forme, situé sur le plateau de la presse.
Une fois toutes les lignes composées, la forme était enduite d'encre à l'aide de pelotes en crin de cheval. On y plaçait alors une feuille de papier préalablement humidifiée, qu'une planche de bois, la platine, venait comprimer sous l'action d'une vis en bois.
Le nombre de presses utilisées dans l'atelier de Gutenberg reste inconnu, mais la quantité de pages imprimées laisse penser qu'il en a utilisé plus d'une. Les presses étant actionnées par deux ouvriers, il est possible que l'entreprise ait nécessité jusqu'à douze ouvriers, sans compter les personnes employées à la disposition des caractères, à l'encrage, à la préparation des feuilles de papier, au pliage, etc.
La réalisation des 180 exemplaires de la Bible s'étala sur trois ans, une période à l'issue de laquelle un moine copiste aurait achevé la reproduction d'une seule Bible.

Composition

Une page de la Bible de Gutenberg, composée à partir de la Vulgate de Saint Jérôme
Les premières pages de la bible de Gutenberg comportent deux colonnes de 40 lignes par page, parfois 41. Pour économiser du papier, Gutenberg décida d'imprimer 42 lignes par page, puis de diminuer la taille des caractères.
Autre évolution : Gutenberg essaya un moment d'imprimer les titres en rouge, puis abandonna, sans doute parce que l'opération était trop fastidieuse : elle aurait demandé de passer deux fois chaque feuille sous la presse. Elle fut par la suite largement mise en œuvre par ses successeurs, dès le XVe siècle.
Pour composer sa Bible, Gutenberg a copié l'écriture dite gothique de forme textura, utilisée à l'époque pour les textes liturgiques, en particulier les missels.
Il adopte une taille de caractère similaire à celle des manuscrits de grande taille, utilisés en particulier pour la lecture à haute voix.
La Bible de Gutenberg ressemble à un codex, et comme dans les manuscrits les plus réussis toutes les fins de ligne sont soigneusement alignées sur la marge de droite. Aujourd'hui, les imprimeurs et les typographes parlent de lignes « justifiées » pour désigner cette présentation. Pour obtenir cette présentation justifiée, Gutenberg n'utilise pas des espaces de taille variable entre les mots, mais répartit des signes de ponctuation plus ou moins larges, emploie des ligatures, deux lettres accolées et fondues ensemble et remplace certains mots par leur abréviation.
L'emplacement destiné aux lettrines et aux enluminures était réservé. Un enlumineur pouvait être chargé par leur propriétaire de les dessiner une fois le livre en sa possession. Ce travail était laissé à l'appréciation des acquéreurs, qui pouvaient aussi faire appel à des rubricateurs pour faire ressortir par des couleurs les Nomina sacra et les marques de paragraphes et de verset.
Quelques années plus tard, Gutenberg imprima une bible sur 36 lignes.

Localisations connues des bibles de Gutenberg

La 'bible à 42 lignes' de 1455 environ est un des livres les plus chers au monde. Le prix d'un exemplaire complet atteint les 10 millions de dollars.
On en trouve 12 eN Allemagne :
-Musée Gutenberg à Mayence 2 exemplaires
-Landesbibliothek à Fulda
-Universitätsbibliothek à Leipzig
-Niedersächsische Staats- und Universitätsbibliothek à Göttingen
-Staatsbibliothek à Berlin
-Bayerische Staatsbibliothek à Munich
-Stadt- und Universitätsbibliothek à Francfort-sur-le-Main
-Hofbibliothek à Aschaffenburg
-Württembergische Landesbibliothek à Stuttgart
-Stadtbibliothek à Trèves
-Landesbibliothek à Kassel

Une en Autriche
Österreichische Nationalbibliothek à Vienne

Deux en Belgique
-Bibliothèque universitaire à Mons
-Musée Plantin-Moretus à Anvers
Reliure

Deux au Brésil
-Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro

Une au Danemark
-Kongelige Bibliotek

deux en Espagne
-Biblioteca Universitaria y Provincial à Séville
-Biblioteca Pública Provincial à Burgos

Neuf aux états-unis
-Bibliothèque du Congrès à Washington (une des trois copies en "parfait vélin")
New York Public Library à New York
-Pierpont Morgan Library à New York (une copie vélin, deux copies papier)
-Widener Library à l’université Harvard à Cambridge dans le Massachusetts
-Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits l'université Yale à New Haven dans le Connecticut
-The Scheide Library à l’université de Princeton à Princeton dans le New Jersey
-Indiana University Library à Indiana University Bloomington à Bloomington dans l'Indiana (incomplète)
-Harry Ransom Humanities Research Center à l'université du Texas à Austin
-Henry E. Huntington Library à San Marino en Californie
Bill Gates cofondateur de Microsoft en possède un exemplaire acheté en 1994 à une vente aux enchères.

Cinq en France
-Bibliothèque nationale de France à Paris,
-une des trois copies en vélin parfait
-Bibliothèque Mazarine à Paris
-Bibliothèque municipale de Saint-Omer
-Bibliothèque municipale de Colmar : un défet de reliure provenant d'une bible a été trouvé en 2009.

Deux au Italie/Vatican
-Bibliothèque apostolique vaticane, une copie vélin, une copie papier

Une au Japon
-Keio University Library à Tokyo

Une en Pologne
Biblioteka Seminarium Duchownego à Pelpin

Une au Portugal
-Biblioteca Nacional à Lisbonne

Huit au Royaume-Uni
-British Library à Londres, une des trois copies en "parfait vélin", et une copie papier et le Fragment Bagford
-Lambeth Palace Library à Londres décorée en Angleterre
-Bodleian Library à Oxford
-Bibliothèque de l'Université de Cambridge
-Eton College Library à Eton
-John Rylands Library à Manchester
-National Library of Scotland à Édimbourg

Deux en Russie
-Bibliothèque d'État de Russie à Moscou
-Lomonosow University Library à Moscou

Une en Suisse
-Fondation Martin Bodmer à Cologny Genève

La bible

La bible est l'ensemble des textes sacrés pour les religions juive et chrétienne, censée être la a Parole de Dieu : un ou des textes sacrés.
Œuvre fondatrice de la culture judéo-chrétienne également appelée l'Écriture sainte ou les Écritures, la Bible rassemble l’ensemble des livres reconnus par les religions dites "du livre" le judaïsme, christianisme comme étant la "Parole de Dieu". La Bible n'est donc pas un livre unique, comme c’est le cas du Coran, mais un recueil de livres écrits par des auteurs différents à des époques différentes.
Les juifs comptent 39 livres dans la Bible hébraïque, appelée Ancien Testament par les chrétiens. Ils parlent souvent de la Torah qui signifie "Loi" pour désigner les Écritures dans leur ensemble. Mais ils se servent aussi de la première lettre des trois grandes divisions – la Torah, la Loi, les Nebiim, les Prophètes, et les Ketoubim, les écrits – pour former le mot Tanakh.
Les chrétiens, divisent la Bible en Ancien Testament, période de l'Alliance de Dieu avec le peuple hébreu et le Nouveau Testament, Alliance établie par Jésus-Christ, "Le Christ"
Pour l'Ancien Testament, les protestants reconnaissent les mêmes écrits que les juifs mais, ne procédant pas à la même découpe, dénombrent 39 livres.
Pour leur part, les catholiques, qui ont admis dans leur canon les livres ajoutés par la version grecque des Septante, en reconnaissent 45.
Quant au Nouveau Testament, ses 27 livres sont généralement admis par les diverses confessions chrétiennes.

Composition, en bref, de la bible :

Sauf mention spéciale catholique, protestant, les livres cités sont acceptés dans les trois canons : juif, catholique, protestant pour l'Ancien Testament, dans les canons catholique et protestant pour le Nouveau Testament.

Ancien Testament :
Pentateuque ou Torah comprend : Genèse ; Exode ; Lévitique ; Nombres ; Deutéronome.
Les livres historiques premiers prophètes : Josué ; Juges ; I et II Samuel ; I et II Rois ; I et II Chroniques ; Esdras ; Néhémie ; I et II Maccabées catholique

Livres prophétiques derniers prophètes : Isaïe ; Jérémie ; Lamentations pour catholique,et protestant ; Baruch pour les catholiques ; Ezéchiel ; Daniel, catholiques, protestant ; Osée ; Joël ; Amos ; Abdias ; Jonas ; Michée ; Nahum ; Habacuc ; Sophonie ; Aggée ; Zacharie ; Malachie

Livres poétiques et sapientiaux ou hagiographes :
Psaumes ; Proverbes ; Job ; Cantique des cantiques ; Ecclésiaste ; Sagesse (catholique) ; Ecclésiastique (catholique) ; Tobie (catholique) ; Judith (catholique) ; Esther ; Ruth

Nouveau Testament : Les Évangiles : Matthieu ; Marc ; Luc ; Jean, Actes des Apôtres

Épîtres de saint Paul aux Romains ; I et II aux Corinthiens ; aux Galates ; aux Éphésiens ; aux Philippiens ; aux Colossiens ; I et II aux Thessaloniciens ; I et II à Timothée ; à Tite ; à Philémon ; aux Hébreux
Épîtres catholiques de saint Jacques ; I et II de saint Pierre ; I, II et III de saint Jean ; de saint Jude
Livre prophétique, Apocalypse de saint Jean

La majeure partie des livres de l'Ancien Testament a été écrite en hébreu, tandis que le grec est la langue du Nouveau Testament.
L’Ancien Testament ou Bible hébraïque

La Torah

L'Ancien Testament, ou Ancienne Alliance, comprend tous les écrits se rapportant à l'Alliance de Dieu (Yahvé) avec les Hébreux. L’Ancien Testament, correspondant à la Bible hébraïque des juifs, est constitué de trois grandes parties : le Pentateuque ou Torah, les Prophètes ou Nebiim et les Écrits ou Ketoubim.
Le Pentateuque

Le Pentateuque, livre en cinq volumes des chrétiens, ou la Torah Loi des juifs, correspond aux cinq premiers livres de l’Ancien Testament : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome. Ils couvrent l'histoire religieuse depuis la création du monde jusqu'à l'entrée des Hébreux en Terre promise. Leur unité de sens tient à un auteur, Moïse, selon la tradition juive et à une histoire, celle d'une Terre promise.
Pour les croyants, le récit de la révélation du vrai Dieu à Moïse sur le mont du Sinaï, Exode, XX constitue l'originalité de la Torah. De cette expérience va sortir tout le Pentateuque : l'Exode, livre clé du passage de la servitude vers le service de Dieu, et les livres qui le complètent, comme le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Les commencements et le parcours des patriarches font l'objet de la Genèse, qui a été écrite sous l'éclairage de l'expérience historique de l'Exode. En un mot, l'expérience du Sinaï permet de remonter en amont à la naissance des patriarches et au commencement du monde, et de suivre en aval toute l'histoire postérieure d'Israël fécondée par cette expérience.

Les Prophètes

La Bible hébraïque divise les prophètes en trois catégories : les prophètes antérieurs : Josué, Juges, I et II Samuel, I et II Rois, les prophètes postérieurs : Isaïe, Jérémie et Ézéchiel et les petits prophètes, l'épithète renvoyant au faible calibrage de leurs écrits.
Les chrétiens n'adoptent, eux, que les deux dernières catégories.
Les prophètes ont bénéficié d'un statut institutionnel en Israël. Mais déjà en Mésopotamie existaient des voyants qui vivaient près des temples et annonçaient l'avenir en pratiquant la divination par l'huile ou l'examen des entrailles d'animaux. En Phénicie, près d'Israël, des prophètes puisaient leur inspiration dans la musique, la danse, et parfois recouraient même à des mutilations physiques.
En Israël, ce type de prophétisme donne lieu très vite à l'émergence des figures charismatiques, chargées de veiller au message du Sinaï dans sa pureté. Appelés par Dieu, ces prophètes en deviennent les porte-parole.
"Dieu dit", telle est la formule qui revient souvent dans leur bouche. Ce sont des témoins de leur temps, hommes de Dieu, habités par l'Esprit, qui apparaissent en général en période de crise. Leur parole, souvent mal reçue mais conservée par les écrits de leurs disciples, a résisté au temps et est devenue "parole de Dieu" grâce aux communautés juives et chrétiennes, qui n'ont cessé de les lire et de s'en inspirer.
Les autres écrits ou littérature de la sagesse

Regroupés sous l'appellation de "littérature de sagesse", les livres de Job, du Cantique des cantiques, de l'Ecclésiaste, ou Qohelet, des Proverbes, de l'Ecclésiastique ou Siracide et de la Sagesse, les deux derniers absents de la Bible hébraïque portent sur l'art de conduire sa vie vers le bonheur, sans perdre de vue le destin limité de l'homme et les normes tirées des expériences des anciens et des siennes propres.
Les livres bibliques dits "de sagesse", à l'exception de quelques passages, sont tous postérieurs à l’Exil. Les réflexions et recommandations qui y sont rassemblées se nourrissent à la fois des traditions sapientielles de l'Israël ancien et d'autres littératures non bibliques, notamment égyptienne et babylonienne.

Les Psaumes

Les Psaumes correspondent à un ensemble de 150 poèmes, divisé en cinq parties, qui évoque la foi d'Israël et son rapport à Dieu. Le recueil des psaumes – du mot grec psalmoi: pincer une corde de lyre ou d'arc , traduction du terme hébreu tehillim : louange – a une longue histoire qui se termine au cours du IIIe s. avant J.-C., au moment où il a été traduit en grec dans la Septante. Il est difficile de dater les psaumes non seulement à cause de l'absence d'indications chronologiques, mais aussi parce que leur rédaction s'est parfois étendue sur une longue période et qu'ils ont connu des adaptations successives. Certains remontent au roi David, mais le rattachement de la plupart des psaumes à cette époque reculée, qui relève d'une pratique courante dans l'Antiquité, la pseudépigraphie, serait abusif. En réalité, beaucoup d'entre eux ont été écrits pendant et après l'Exil. Les psaumes sont la trace de la prière d'Israël. Parmi les genres littéraires les plus importants, notons les hymnes, les lamentations ou supplications collectives, les psaumes royaux, les lamentations individuelles ou les actions de grâce individuelle.

Le Nouveau Testament

Sujets contenus dans la bible
Le Nouveau Testament est le recueil des écrits concernant l'Alliance établie par Jésus-Christ. Livre chrétien, le Nouveau Testament est formé de 27 écrits : les quatre Évangiles, les Actes des Apôtres, treize Lettres de Paul, la Lettre aux Hébreux, sept lettres appelées Épîtres catholiques, et l'Apocalypse.

Les Évangiles, La Fuite en Égypte

Les Évangiles sont tous centrés sur le personnage de Jésus et sur son enseignement, mais chacun avec son empreinte. Sur leur origine, qui demeure obscure, les hypothèses sont multiples. Les trois Évangiles de Matthieu, Marc et Luc – appelés Évangiles synoptiques parce que leur ressemblance permet de les lire sous un même regard – se distinguent cependant de l'Évangile de Jean.
L'Évangile de Marc, avec 661 versets, est le plus court de tous. Il ne contient que 30 versets qui lui soient personnels. Celui de Matthieu a presque 1 100 versets
dont 300 lui sont propres. Celui de Luc est formé de 1 150 versets, dont 600 sont absents de tous les autres Évangiles. Les trois suivent une trame identique : la préparation de la mission de Jésus ; le ministère en Galilée ; la montée vers Jérusalem ; la passion ; la résurrection.
Jean eut à sa disposition des documents propres. En dehors de la Passion/Résurrection, où il suit la même trame que les autres évangélistes, il fait œuvre très personnelle à partir de récits connus pour la plupart de lui seul. Clément d'Alexandrie désigne son Évangile comme spirituel par opposition aux trois autres, déclarés matériels. Cependant, la prétention historique n'y est pas complètement absente. La critique actuelle admet de plus en plus que Jean est bien informé, qu'il connaît la géographie de la Palestine, et qu'il dispose, pour ce qui concerne les séjours de Jésus en Judée, de renseignements de première main. Mais le Jésus qu'il met en scène est un Jésus glorieux, maître des événements et des personnages, conduisant son destin avec la liberté souveraine d'un seigneur. Entre le Jésus aux accents très humains de Marc et le Christ glorieux de Jean, on mesure l'écart entre deux christologies. On peut voir là l'effet de la relecture créatrice de l'évangéliste voulant offrir à sa communauté une référence fondatrice.
Créations uniques dans leur genre, les Évangiles ne sont pas des documents d'histoire à proprement parler. Nés de la foi des disciples en la résurrection de leur maître, ils contiennent d'authentiques souvenirs de Jésus, mais sélectionnés et décrits pour répondre aux besoins des communautés chrétiennes, en particulier dans le domaine de l'enseignement et de la liturgie. De plus, en écrivain authentique, chaque évangéliste a fait œuvre de création personnelle.

Les Actes des Apôtres

Attribué à l’évangéliste Luc, le livre des Actes des Apôtres prolonge l'histoire de Jésus par celle de l'Église naissante. Il retrace ainsi les origines des communautés chrétiennes de Palestine et d'Asie Mineure, l'activité missionnaire de Pierre et de Paul, les débuts de l'Église chrétienne et l'annonce de l'Évangile aux païens jusqu'à l'arrivée de Paul à Rome.

Les Épîtres

Sur les 27 livres du Nouveau Testament, 21 sont constitués de lettres, épître vient du grec épistolè, lettre importante. Treize lettres ont été rédigées par Paul. La lettre aux Hébreux, dont l'attribution à Paul reste incertaine, est plutôt considérée comme une homélie. Les sept suivantes sont appelées catholiques parce qu'elles n'ont pas de destinataires particuliers, mais s'adressent aux chrétiens en général, le grec katholikos signifiant universel : ce sont les lettres de Pierre, Jacques, Jean et Jude. L'ordre de présentation dans la Bible se fait en fonction de la longueur : la plus longue, la lettre aux Romains, ouvre les épîtres ; la lettre à Philémon, plus courte, clôt l'ensemble des lettres de Paul ; vient ensuite la lettre aux Hébreux, suivie des lettres catholiques.
On connaît surtout les treize lettres de Paul, qui constituent un véritable traité théologique, même si tout son enseignement n'est pas entièrement exposé. Paul, passé du judaïsme au christianisme à la suite d'une expérience spirituelle survenue sur la route de Jérusalem à Damas, a joué un rôle décisif dans l'expansion de la religion nouvelle. De 52 à 67, c'est-à-dire durant les quinze ans qui séparent sa première lettre et son martyre à Rome, Paul multiplie ses écrits, dont seulement une partie a été conservée. En dehors de la Lettre à Philémon, aucune ne ressemble aux lettres privées que l'Antiquité romaine a léguées à la postérité par milliers. Il est possible que les trois dernières lettres, dites pastorales, les deux Lettres à Timothée et celle à Tite, soient des pseudépigraphes. Les lettres de Paul sont plutôt des prédications qui s'adressent à des cercles assez larges et abordent des sujets de doctrine et de morale chrétiennes. Pour la plupart, elles sont écrites à des Églises particulières, Églises de Rome, de Galatie, de Corinthe, etc. Mais cette correspondance privée est très vite devenue une référence pour l'Église tout entière.

Le Livre de l’Apocalypse

L'Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament. Il a sans doute été écrit par saint Jean l'Évangéliste – vers 95, lors de son exil sur l'île de Patmos pendant la sanglante persécution ordonnée par Domitien – pour ranimer la foi des chrétiens d'Asie, terrifiés par les massacres dont ils faisaient l'objet. Ce livre d'interprétation ésotérique a eu une influence considérable sur l'art du Moyen Âge ; l'Apocalypse a souvent été figurée sur les tympans des églises.
Les Apocryphes

Les Apocryphes, écrits dès le ier s., imitent les Écritures saintes. Ils sont nés de la piété populaire désireuse d'en savoir plus sur la vie et l'entourage du Christ cycle de l'enfance du Christ mais aussi sur les apôtres. Ils ont été composés dans un but d'édification. Leur authenticité ayant été mise en doute, l'Église les a rejetés. Le canon catholique inclut certains livres, appelés deutérocanoniques, livre de la Sagesse ou livres des Maccabées que rejette le canon protestant.

Les manuscrits de la Bible

Alors qu'on a recensé au total environ 15 000 variantes dans les manuscrits de l'Ancien Testament, il en existe plus de 50 000 pour le Nouveau. Deux raisons expliquent cette différence : la fidélité des scribes hébreux dans leur transmission du texte, et le nombre limité des manuscrits pour la Bible hébraïque. Pour la Bible hébraïque, il existe des témoins antérieurs au Ier s. avant J.-C., et pour le Nouveau Testament, des copies du iie s. après J.-C.
Les découvertes, au XXe s., des manuscrits de la mer Morte ont permis de mettre au jour des textes bibliques antérieurs à l'ère chrétienne. Le document le plus impressionnant est un rouleau complet d'Isaïe, daté du ier s. avant J.-C.
Outre les quelque 8 000 copies de la Vulgate – la traduction latine la plus connue depuis le haut Moyen Âge –, le texte du Nouveau Testament nous est parvenu à travers des papyrus, 85 environ, des parchemins anciens appelés majuscules, 268 et près de 2 800 parchemins plus récents dits minuscules, ces noms viennent de l'usage de lettres majuscules ou minuscules, ainsi que 2 193 lectionnaires, destinés à être lus à la messe. La plupart de ces manuscrits ne contiennent que des fragments ; c'est le cas de tous les papyrus. Quelques-uns datent du iie s. après J.-C., le plus ancien étant daté de 120. Parmi les manuscrits, plus de 50 contiennent la totalité du Nouveau Testament. Quatre parchemins majuscules des ive et ve s. contenaient à l'origine toute la Bible grecque. Le plus célèbre est le Vaticanus, à partir duquel la plupart des traductions ont été établies.

Les traductions de la Bible

La Bible complète, Ancien et Nouveau Testament a été traduite en 310 langues ; le seul Nouveau Testament en 695 langues ; la Bible, sous forme de morceaux choisis, en 902 langues.
Cette pratique de traduire les Écritures saintes est ancienne, puisque dès le iiie s. avant J.-C. les Juifs d'Alexandrie ont pour la première fois osé quitter la langue sacrée pour d'autres univers linguistiques en traduisant la Bible en grec. Au cours du iie s. après J.-C., trois autres traductions grecques de la Bible hébraïque ont été réalisées par des Juifs. Il existe également une traduction de la Bible hébraïque en syriaque. Les chrétiens ont eu tendance à utiliser la version grecque dite des Septante, au point d’en oublier les originaux hébreux. Saint Jérôme, à partir de l'an 389, s’est laissé saisir par la vérité hébraïque et a entrepris une traduction latine du texte hébreu. L'ensemble de son travail, appelé Vulgate, s'est imposé comme la référence obligée pour tous les chrétiens d'Occident jusqu'au XVIe s., et pour les catholiques jusqu'au XXe s.
Aux XVIe et XVIIe s., les traductions sont surtout le fait des protestants ; entre 1520 et 1525, Luther traduit la Bible en allemand, et en 1611 paraît en anglais la Bible autorisée du roi Jacques. Des pays scandinaves jusqu'à la Hongrie, ces traductions de la Bible ont souvent été la première manifestation d'une littérature nationale. Enfin, il est à noter la première traduction œcuménique de la Bible en français, publiée à partir de 1972 : pour la première fois en France, catholiques et protestants se sont mis d'accord sur une traduction commune, conduite par des équipes mixtes

Les traductions

Dès l'Antiquité préchrétienne, la Bible a été traduite – il faudrait dire, plus adéquatement, produite – dans une multitude de langues. Dans ce processus, on doit, en fait, distinguer deux moments : d'une part, celui des versions anciennes, qui se prolonge jusqu'au Moyen Âge avec la traduction en slavon de Cyrille et de Méthode IXe s et la Bible arabe du juif Saadia env. 885-942, en passant par les Bibles grecque et latine, araméenne et syriaque, éthiopienne et copte, arménienne enfin ; d'autre part, celui des versions modernes , qui jalonnent l'histoire de l'imprimerie. Ces dernières atteignent un nombre impressionnant : en 1977, on a recensé mille six cent trente et une langues de diffusion surtout dans le monde protestant de la Bible, alors qu'on en comptait seulement soixante et onze au début du XIXe siècle.

Diffusion et traductions

En fait, le mouvement des traductions de la Bible est le reflet de l'extension géographique, culturelle, sociale et économique, pour ne pas dire politique, du christianisme, avec ses phases de crise et ses périodes de relance. C'est ainsi que la Réforme fut et demeure un facteur majeur de diffusion de la Bible ; à ses débuts, elle a donné la fameuse Bible de Luther : cette première traduction allemande, réalisée sur des textes originaux, eut une grande influence sur l'évolution de la langue germanique et fut adaptée notamment en danois, en suédois, en hollandais. Elle rompait avec l'utilisation du texte latin de Jérôme comme base des premières traductions de la Bible dans les langues de l'Europe occidentale encore au XVIe siècle, la Bible française de Lefèvre d'Étaples s'appuyait sur ce texte de la Vulgate. D'une certaine manière, le renouveau biblique catholique du XXe siècle semble avoir une signification identique avec la publication de la Bible de Jérusalem en 1955, qui est traduite ou adaptée dans la majorité des langues européennes.
La diffusion, sous la forme de traductions, de la partie juive de la Bible fut bien plus limitée. Contraints de conserver leur identité nationale alors qu'ils se trouvaient minoritaires, les juifs ont continué à utiliser, pour les besoins de la synagogue, l'hébreu ou l'araméen des targums. Par ailleurs, leurs efforts pour répandre la Bible au sein de leurs communautés locales souffrirent, parfois durement, des mesures des autorités chrétiennes, qui allèrent jusqu'à faire disparaître les documents eux-mêmes. Néanmoins, ils assurèrent des traductions, notamment en judéo-persan XIIIe-XVe s, en judéo-espagnol ou ladino XIIIe-XVIIIe s., en yiddish XIIIe-XVe s..

L'une des caractéristiques constantes des traductions de la Bible, c'est d'être parfois et même souvent fragmentaires. Cela tient à des raisons diverses : d'abord, aux besoins, obligatoirement sélectifs, du culte ainsi, récemment, une Bible catholique dite liturgique, avec une traduction et un découpage particuliers, a été élaborée conformément aux dispositions officielles du IIe concile du Vatican ; ensuite, au souci d'éduquer les couches populaires auxquelles on ne livre qu'un choix de prières ou de récits, adaptés dans la langue ou le dialecte du lieu ; enfin, à l'étalement dans le temps de l'énorme chantier que constitue une traduction complète de la Bible. Une telle entreprise, en effet, entraîne la parution séparée – parfois à titre de test ou d'annonce, ou bien pour de simples raisons financières – de certains livres bibliques, surtout du Nouveau Testament chez les chrétiens ou au moins chez les catholiques, en attendant l'achèvement de l'ensemble ce fut le cas de la Bible Osty. Il est même arrivé, dans un passé lointain ou tout récemment, qu'on arrête la tâche en cours d'exécution. Cette méthode de publication fragmentaire nous ramène d'ailleurs, en quelque sorte, aux sources de la Bible, qui est née, en fait, d'une organisation de type anthologique.
L'histoire de la traduction de la Bible est aussi celle d'un conflit : entre, d'une part, la volonté de restituer au mieux les données sémantiques du texte original ce qui a atteint son paroxysme avec la traduction d'Aquila ou encore avec la Bible de Chouraqui et, d'autre part, le souci de communiquer à un très grand nombre de lecteurs, au besoin par des allégements ou, au contraire, des ajouts intégrés, l'essentiel présumé du message biblique, c'est ce qu'ont fait les targums dans l'Antiquité juive, mais aussi ce qui a commandé le succès de la traduction contemporaine de Pierre de Beaumont, délibérément conçue comme devant être une vulgate moderne.

Les grandes versions anciennes de la Bible

Le souci de faire connaître la Bible à un groupe religieux donné en la traduisant dans sa langue, avec une attention particulière à ses besoins propres, a donné lieu à un certain nombre de traductions anciennes qui ont, en fait, revêtu une valeur fondatrice ou normative. Parmi elles, on peut retenir notamment, outre la traduction latine de saint Jérôme devenue la Vulgate, les versions judaïques des Septante, traduction qui fut ensuite adoptée par le christianisme des targums et d'Aquila.

La version des Septante

Dès le IIIe siècle avant J.-C., les Juifs d'Alexandrie, organisés en un politeuma, entreprirent la traduction en grec, leur langue vernaculaire, de la Loi, écrite en hébreu. Des raisons qui tenaient tant à leur besoin cultuel lecture synagogale et prédication qu'à leur souci de propagande et d'apologétique les y poussèrent. La fameuse légende des soixante-dix soixante-douze traducteurs, rapportée d'abord par la Lettre d' Aristée avant de connaître une large fortune dans la littérature patristique, valut le nom de Septante à cette traduction.
Le rôle de ce texte grec de la Bible fut déterminant dans le processus d'hellénisation du monothéisme juif, véritable refonte de la culture jusque-là figée dans les modes de pensée et d'expression hébraïques, ouverture qui fit de la Septante la Bible méditerranéenne juive, puis chrétienne. Jusqu'à saint Jérôme, qui, le premier, s'employa à la détrôner, la quasi-totalité de l'Église la considéra comme son Ancien Testament. Elle avait été la Bible des auteurs du Nouveau Testament. À l'exception de la traduction syriaque, Peschitto et de la Vulgate, et encore avec des nuances, toutes les versions dites anciennes de la Bible furent réalisées à partir de la Septante, que des auteurs juifs, tel Philon, ou chrétiens, tel saint Irénée, considéraient comme inspirée. Aussi n'est-il pas surprenant que les Juifs de la Synagogue, exclusivement pharisiens après la destruction du second Temple, 70, aient qualifié le jour de la Septante de néfaste, selon une légende talmudique, les ténèbres auraient recouvert la terre en signe de châtiment et l'aient exécré à l'égal de la commémoration du veau d'or.
On traduisit d'abord les cinq premiers livres de la Loi, le Pentateuque ; puis, progressivement, les Prophètes et les Écrits. Cette tâche se poursuivit tandis que les chrétiens, qui adoptèrent d'emblée la Septante comme leur Bible, commençaient à s'organiser en Église. Sur l'origine de cette traduction, deux thèses s'affrontent. La plus classique, adoptée par les deux grandes éditions modernes de Cambridge et de Göttingen, affirme l'existence d'une Septante originaire, Ur-Text, Ur-Septuaginta, Septuaginta-Vorlage qui aurait connu le destin classique des traditions textuelles : variantes et recensions. La plus séduisante, quoique minoritaire, est la thèse du targum grec. Les Juifs d'Alexandrie auraient traduit la Loi puis les Prophètes à l'instar des targums palestiniens, traductions araméennes, d'abord orales et plus ou moins spontanées, puis écrites, fragmentaires dans un premier temps, parce que déterminées par le découpage textuel du service synagogal, et ensuite regroupant des sections entières de la Bible. En réalité, ces deux thèses ne s'excluent pas systématiquement l'une l'autre.

La Septante, pour une grande part, ne correspond pas à la conception moderne de la traduction. Véritable production biblique, elle manifeste bien des écarts par rapport au texte hébraïque réputé original. Ces plus sont de deux ordres. Plus quantitatifs : livres deutérocanoniques, Sagesse ajoutés à des livres canoniques, Daniel, Proverbes. Et plus qualitatifs : sens nouveau imputé à certains mots ; dans le Psaume XVI, par exemple, le terme fosse est rendu par corruption, ce qui permit à la lecture chrétienne du chapitre XIII des Actes des Apôtres d'y voir une prophétie de la résurrection de Jésus, ou bien, en Isaïe, VII, 14, jeune femme est traduit vierge, source du dogme évangélique de la naissance virginale de Jésus. Pour le christianisme donc, la Septante déploie les qualités conjuguées, culturelles et linguistiques, de matrice et de postérité intrabibliques.

La traduction grecque d'Aquila

Lorsque la séparation entre le judaïsme et le christianisme fut chose irréversible, les rabbins décidèrent de mettre en œuvre une traduction grecque des Écritures qui, par sa littéralité, se différenciât totalement de la vulgate grecque qu'était la version des Septante, celle-ci étant à la fois un monument de culture hellénistique et le bien propre de ces dissidents nouveaux qui s'appelaient chrétiens. Parmi les tentatives faites dans ce sens, il faut retenir surtout, au milieu du IIe siècle, la traduction d'Aquila. Elle fut utilisée par les rabbins, probablement à cause de sa fidélité littérale au texte hébraïque, mais surtout en raison de son antichristianisme : elle marquait, en effet, la rupture entre le système juif et le système chrétien. Le Talmud et les Pères la citent comme une version exemplaire pour son exactitude. D'origine grecque, du Pont, Aquila avait été baptisé, puis exclu du christianisme. Il se tourna vers le judaïsme et la tradition a fait de lui un prosélyte. Sans doute fut-il un brillant disciple du grand maître juif Aquiba, dont il semble avoir mis en œuvre, dans sa traduction, les principes d'interprétation, selon lesquels, par exemple, chacun des éléments matériellement constitutifs d'un mot hébreu, y compris l'étymologie, possède une ou plusieurs significations. Mais il est probable que Aquila n'a fait que continuer et achever une entreprise de recension grecque des textes sacrés qui avait commencé sous l'impulsion des rabbins dès la fin du Ier siècle et dont, semble-t-il, Josèphe lui-même est le témoin dans ses Antiquités juives.

Les targums

On appelle targums les traductions araméennes que les Juifs, palestiniens et babyloniens, ont faites, des siècles durant, des textes bibliques. Ainsi, un targum du Pentateuque existait probablement, peut-être même avec plusieurs variantes, dès la fin de l'ère préchrétienne. Derniers venus, les targums des Hagiographes sont très tardifs.
Le mot targum n'est pas hébraïque, ni même sémitique. D'origine hittite, il signifie annoncer, expliquer, traduire. Le traducteur officiel de la synagogue était appelé torgeman ou meturgeman.
Orales et improvisées, fragmentaires et occasionnelles vu leur finalité cultuelle, lecture synagogale, les traductions araméennes de la Bible furent très vite fixées par écrit, puis rassemblées en des blocs unitaires correspondant aux grandes unités bibliques; Pentateuque, Prophètes, etc.. Elles n'étaient pas des versions littérales. La souplesse de leur exécution permettait l'introduction aisée d'éléments d'interprétation que la piété populaire ou même des écrits parabibliques gardaient disponibles. Aussi certains passages sont-ils de vraies paraphrases. Bien plus, dans certains targums plus tardifs, on ne trouve plus rien qui, de près ou de loin, ressemble à une traduction. Dans le targum du Cantique des cantiques, par exemple, le texte biblique est lu d'un bout à l'autre comme une allégorie des relations entre Dieu et son peuple. En fait, dans la pratique targumique, le judaïsme continuait à investir les règles d'herméneutique, les réflexes de relecture et d'actualisation déjà en œuvre dans ses productions littéraires monolingues.
Plusieurs facteurs étant en cause, l'étude des targums est aujourd'hui très vivante. Les découvertes de Qumrān n'y sont pas étrangères : à côté d'un lot de fragments targumiques épars, on a trouvé un Targum de Job, ainsi qu'un ouvrage paratargumique ou prétargumique, l'Apocryphe de la Genèse, qui permet de mieux poser la question difficile des limites génériques du targum. Intervint également la découverte, en 1949, à la Bibliothèque vaticane, d'une recension complète du targum palestinien du Pentateuque, identifié en 1956, le Codex Neophiti I. Il faut mentionner aussi l'intérêt que certains spécialistes du Nouveau Testament ont apporté à cette interprétation juive de l'Écriture qui se trouve contemporaine des écrits qu'ils étudient. Enfin, les travaux philologico-historiques sur la langue de Jésus ont bénéficié de ces recherches, qu'en retour ils n'ont cessé de stimuler.

La littérature targumique existante peut se classer comme suit :

Les targums du Pentateuque : le Targum d'Onqelos ou Targum de Babylone, qui, targum officiel du Pentateuque, eut une place de choix dans le sillage du Talmud de Babylone ; son origine fut toujours discutée ; selon les avis les plus autorisés, il serait, plutôt qu'une production babylonienne, et malgré ses connivences avec des traditions mésopotamiennes, la révision en araméen littéraire d'un vieux targum palestinien. Le Pseudo-Jonathan ou Yerushalmi I , qui est authentiquement palestinien et dont le nom le plus ancien est Targum de Palestine ; très paraphrastique et composite, il contient toute une tradition ancienne de haggada et témoigne, partant, d'une exégèse contemporaine du Nouveau Testament ; sa rédaction finale est néanmoins tardive : il y est fait mention de Constantinople et de la famille de Mahomet. Un Targum fragmentaire ou Yerushalmi II : quelque huit cent cinquante versets ou débris, allant de chapitres entiers à quelques membres de phrase ou mots isolés ; de larges paraphrases s'y manifestent ; des passages très tardifs s'y mêlent à des éléments très anciens. Des Fragments de la Genizah du Caire : édités en 1930, ils représentent des traditions plus anciennes que celles du précédent. Le Codex Neophiti I, dont l'essentiel peut être daté du IIe siècle et qui est plus tardif dans son état présent, retouches rabbiniques et influences d'Onqelos.

Le targum des Prophètes : le Targum de Jonathan ben Uzziel – targum officiel des Prophètes et collection anonyme imputée à un disciple de Hillel, Ier s. ; il fut rédigé en Babylonie, entre le IIIe et le Ve siècle, à partir de matériaux d'origine palestinienne.

Les targums des Hagiographes : d'origine palestinienne pour la plupart, ils sont tardifs ; aucun n'est antérieur à la période talmudique, les seuls targums officiellement reconnus étaient les targums du Pentateuque et des Prophètes ; on peut les diviser en quatre groupes, Psaumes et Job ; Proverbes ; les Cinq Rouleaux ; les Livres des Chroniques.

La Vulgate

C'est après avoir entrepris de réviser la traduction latine du Nouveau Testament puis de traduire l'ensemble de l'Ancien Testament à partir du texte grec des Hexaples d'Origène que saint Jérôme, en 391 environ, reprit ce second projet mais en travaillant alors sur le texte original, hébreu ou araméen. Cette version juxta hebraica veritatem, en dépit des contemporains qui restèrent fidèles aux vieilles traductions latines, allait finir, au VIIIe siècle, par s'imposer universellement.
Ce n'est qu'à la fin du Moyen Âge que le terme de vulgate, vulgata editio, édition communément employée a été restreint à la traduction latine de la Bible due à saint Jérôme. Celui-ci l'employait lui-même pour désigner la traduction grecque dite des Septante ou les anciennes traductions latines.
Le concile de Trente a déclaré 8 avr. 1546 que la vieille édition de la Vulgate vetus et vulgata editio, approuvée dans l'Église par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les explications, et que personne ne doit avoir l'audace ou la présomption de la rejeter, sous aucun prétexte. Le contexte de ce décret montre que, parmi les éditions latines des Livres saints qui étaient en circulation, c'est la Vulgate que l'Église reconnaît comme faisant autorité.
Pie XII encyclique Divino afflante Spiritu, 30 sept. 1943 a précisé que cette authenticité n'est pas à entendre au sens critique valeur scientifique de la traduction, mais au sens juridique, en ce sens que la Vulgate est absolument exempte de toute erreur en ce qui concerne la foi ou les mœurs. Le même Pie XII et après lui le IIe concile du Vatican constitution sur la Révélation invitent à recourir aux textes originaux.
La Vulgate fut imprimée dès 1456 par Gutenberg ; d'autres éditions suivirent, Érasme, 1528. Le concile de Trente demanda une édition officielle. L'édition publiée sur l'ordre de Sixte Quint en 1590, et regardée comme définitive, fut révisée sur l'ordre de Clément VIII et publiée en 1592 ; c'est la Vulgate sixto-clémentine de nos Bibles latines.

En 1907, Pie X chargea une commission de bénédictins, de l'abbaye de Saint-Jérôme à Rome d'entreprendre une édition critique de la traduction de saint Jérôme.
Liens

http://youtu.be/2OsIvR30zOQ l'imprimerie de Guttenberg
http://youtu.be/auH_FNTNLp0 (Anglais)

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Posté le : 21/02/2014 23:52

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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