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Berthe Morisot
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Le 2 mars 1895 à Paris, à 54 ans meurt Berthe Morisot

née le 14 janvier 1841 à Bourges artiste-peintre française, membre fondateur et doyenne du mouvement d'avant-garde que fut l'Impressionnisme. Œuvres les plus réputées : "Vue du petit port de Lorient", "Le Berceau", "Eugène Manet à l'île de Wight", "Le Port de Nice", "Roses trémières", "Le Psyché", "Le Flageolet", "Julie et son lévrier"," L'Hortensia ", "Autoportrait avec julie"

Une femme peintre

Un peu à l'écart du groupe impressionniste, comme le remarque Paul Valéry dans un texte publié à l'occasion de la rétrospective de 1941 au musée de l'Orangerie, se tient une dame : Berthe Morisot. Dans cet écart, fait de modestie et de contraintes liées à son identité de femme, tiennent toute l'ambiguïté et les défis de ce statut nouveau : être femme et peintre. Longtemps connue comme le modèle préféré d'Édouard Manet, son beau-frère, et longtemps demeurée à l'ombre de ses confrères impressionnistes, Berthe Morisot fut pourtant considérée par eux comme leur égale. C'est la place que le musée Marmottan Monet à Paris a voulu mettre en évidence du 8 mars au 1er juillet 2012, plus de cinquante ans après la dernière rétrospective parisienne qui lui fut consacrée et dix ans après celle de Lille. Possesseur de la plus importante collection d'œuvres de l'artiste, le musée Marmottan Monet était sans doute le plus apte à retracer ce parcours, en quelque cent cinquante œuvres (peintures, aquarelles et dessins, venues également de musées internationaux et de collections privées.
Les œuvres de Berthe Morisot sont rapidement considérées d'une force égale à celles du groupe qui expose pour la première fois en 1874 dans l'atelier de Nadar, et qui entre dans l'histoire au titre de la première exposition impressionniste. La jeune femme y expose neuf toiles, qui sont remarquées par la critique. Elle participe dès lors à chacune des expositions impressionnistes, sauf en 1879, peu après la naissance de sa fille Julie. Son entrée dans la famille Manet, en 1874, par son mariage avec Eugène, le frère d'Édouard, lui procure la tendresse attentionnée et compréhensive de celui qui œuvra toute sa vie à sa reconnaissance en tant qu'artiste
À travers une œuvre d'une grande liberté de facture, elle donne une vision lumineuse et heureuse de sa vie de femme et de mère, "Jour d'été" en 1879 ; "Eugène Manet et sa fille" dans le Jardin de Bougival en 1884, qui ne laisse pas soupçonner les souffrances procurées par son exigence d'artiste. Des paysages aux portraits intimes, elle se distingue par une sûreté de composition et une qualité de dessin qui plaît particulièrement à Degas et à Renoir, sans rien sacrifier d'une spontanéité apparente. La touche, abrégée, rapide, dessine dans la couleur, et restitue le sentiment de l'instant capturé à la volée. Cette légèreté de la facture l'a souvent fait comparer à Fragonard, son arrière grand-oncle. Pourtant, son œuvre reste singulière. Les liens d'amitié particuliers qui la lient à Renoir renforcent son goût pour le dessin, et soutiennent l'ambition des grandes compositions décoratives qui apparaissent dès le début des années 1890, "Le Cerisier" en 1891. Non contente de réunir sa vie à son œuvre, c'est en peintre ambitieuse qu'elle réfléchit, déclinant parfois en grand des compositions qu'elle expérimente sous différents formats, différentes techniques "série des Bergères" en 1891. Elle parvient ainsi à restituer ce qui la torture depuis toujours, à l'instar de Monet : "fixer quelque chose de ce qui passe. En 1941, lors de la rétrospective de l'Orangerie, Paul Valéry la salue en ces termes :
"On perçoit à présent des qualités qu'elle fut seule à posséder parmi les impressionnistes, et qui sont, du reste, des plus rares en peinture."
Elle représente l'élément féminin du groupe impressionniste, respectée par ses camarades et admirée. À sa table, se réunissent son beau-frère Édouard Manet qui est le plus mondain, Edgar Degas, le plus ombrageux, Pierre-Auguste Renoir, le plus sociable, et Claude Monet le plus indépendant du groupe. Stéphane Mallarmé l'introduit auprès de ses amis écrivains.
Les étapes de la carrière de Berthe Morisot ne sont pas très marquées car elle a détruit toutes ses œuvres de jeunesse. C'est à peine si l'on discerne une influence d'Édouard Manet ou de Pierre-Auguste Renoir vers la fin de sa vie. Après sa mort, la galerie Durand-Ruel a organisé une rétrospective de ses peintures aquarelles, pastels dessins et sculptures : il y avait plus de quatre cents pièces.
En 1983, Elizabeth Kennan, rectrice du Mount Holyoke College et C. Douglas Lewis, conservateur du département de sculptures de la National Gallery of Art admirent la peinture de Berthe Morisot et ils décident, pour célébrer le cinquantième anniversaire de la création du Mount Holyoke College, d'organiser une grande rétrospective des œuvres de l'artiste à la National Gallery of Art, car les quatre principaux mécènes du college ont été parmi les premiers à collectionner les œuvres de Berthe Morisot. Ils ont été les pionniers d'une reconnaissance qu'on ne lui accordait pas, sans doute par sexisme, selon Sophie Monneret, car les femmes-peintres ont une place restreinte dans les musées, mais depuis quelques années, on constate une forme de réhabilitation de Berthe Morisot. La Fondation Gianadda de Martigny a accueilli en 2002 une grande exposition de ses œuvres. Le musée Marmottan lui a consacré une grande rétrospective de mars à août 2012. C'était la première rétrospective qu'on lui accordait à Paris depuis près de cinquante ans.
Berthe Morisot était une rebelle. Tournant le dos très jeune à l'enseignement académique du peintre lyonnais Chocarne, elle a fondé avec Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro, Edgar Degas le groupe d'avant-garde les Artistes Anonymes Associés, qui allait devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs regroupant des impressionnistes. Sa volonté de rupture avec les traditions, la transcendance de ses modèles, et son talent ont fait d'elle la grande dame de la peinture selon Anne Higonnet .
D'abord marquée par l'enseignement de Corot, puis par la fréquentation d'Édouard Manet, dont elle épouse le frère, Eugène, elle se lie aux impressionnistes et peint, dans une manière délicate et lumineuse, des scènes intimistes d'intérieur ou de plein air, le Berceau, 1872, la Chasse aux papillons, 1874, musée d'Orsay.
Vers 1890, sous l'influence de Renoir, elle tend vers un dessin plus ferme, des tons plus vifs, sans perdre son originalité
Élève de Guichard, ami de Corot, dont elle copia la Vue de Tivoli, en 1863, donnée au Louvre plus tard par la famille Rouart, elle peignit, sur le conseil de ce dernier, des paysages près de Pontoise, en 1863, et rencontra Daubigny et Daumier. Mais son nom est surtout lié à celui de Manet, qu'elle connut v. 1867. Celui-ci l'a peinte dans le Balcon, 1868, Paris, musée d'Orsay et a même retouché une de ses toiles, la Sœur de l'artiste, Edma, et leur mère, 1869, Washington, N. G.. Berthe Morisot se convertit à la peinture de plein air, à l'exemple des amis de Manet, Bazille, Renoir, Monet — Vue du petit port de Lorient, 1869, New York, coll. Mellon Bruce, la Chasse aux papillons, 1874, Paris, musée d'Orsay, l'Entrée du port, 1874, musée de Bagnols-sur-Cèze —, mais continua à peindre des portraits et des intérieurs : le Berceau, 1873, Paris, musée d'Orsay, Dans la salle à manger, 1886, Washington, N. G.
Bien que régulièrement admise au Salon, elle participa à la plupart des expositions impressionnistes, malgré la réprobation de Manet, dont elle épousa le frère Eugène, en 1874. Grâce aux impressionnistes, elle éclaircit sa palette, mais elle ne dut qu'à elle-même la fraîcheur lumineuse de ses tons, sa facture libre et vigoureuse et cette poésie " virginale " qui charma et séduisit Renoir.
Parmi ses œuvres les plus réussies de l'artiste, on peut citer Cousant dans le jardin, 1881, musée de Pau, Dans l'herbe à Maurecourt, 1884, Toledo, Ohio, Museum of Art, de nombreuses scènes d'intimité familiale, où l'artiste exprime sa tendresse pour la vie enfantine, et des aquarelles fraîches et elliptiques, coll. Rouart.

Sa vie

Berthe Morisot naît à Bourges où son père, Edmé Tiburce Morisot, est préfet du département du Cher. La mère de Berthe est l'arrière-petite-nièce du peintre Jean Honoré Fragonard. La famille s'installe définitivement à Paris en 1852.
Berthe avait deux sœurs. L'une, Yves, 1838-1893, devint plus tard Madame Théodore Gobillard, peinte par Edgar Degas sous le titre Madame Théodore Gobillard, Metropolitan Museum of Art, huile sur toile. Yves est bien le prénom de la jeune fille. Sa deuxième sœur, Edma, 1839-1921, pratiquait la peinture avec Berthe dont elle a fait le portrait en 1865 collection privée. Les deux sœurs exposèrent ensemble pour la première fois au Salon en 1864, mais Edma abandonna ses pinceaux aussitôt après son mariage avec un officier de marine de Cherbourg. Les sœurs Morisot avaient aussi un frère, Tiburce, dont on ne connaît rien d'autre que la date de naissance en 1848 et qu'on confond avec son père également prénommé Tiburce.
C'est le père qui rapporte les propos enflammés que Joseph Guichard tenait à son épouse sur le talent de ses filles "Avec des natures comme celle de vos filles, ce ne sont pas des petits talents d'agrément que mon enseignement leur procurera ; elles deviendront des peintres. Vous rendez-vous bien compte de ce que cela veut dire ? Dans le milieu de la grande bourgeoisie qui est le vôtre, ce sera une révolution, je dirais presque une catastrophe. Êtes-vous bien sûre de ne pas me maudire un jour ?".
C'est en effet la mère des sœurs Morisot qui leur avait offert des leçons de peinture pour faire une surprise à son mari qui, lui-même, avait étudié l'architecture et était amateur d'art. Le père venait d'être nommé à la Cour des Comptes, mais selon les souvenirs rapportés par Tiburce, le jeune frère de neuf ans, l'enseignement de Geoffroy-Alphonse Chocarne, dans le style néo-classique, ne plaisait pas du tout aux jeunes filles. Et comme l'École des beaux-arts n'était pas ouverte aux femmes, Madame Morisot trouva un autre professeur, Joseph Guichard, dont Edma et Berthe apprécièrent beaucoup l'enseignement.
Cependant, après avoir rencontré les copistes au Louvre, notamment Fantin-Latour qui s'enthousiasmait pour Horace Lecoq de Boisbaudran et ses méthodes originales, Edma et Berthe demandèrent à Guichard des leçons de peinture en plein air. Guichard les confia au paysagiste Achille Oudinot, qui les confia à son tour à son ami Jean-Baptiste Camille Corot.
La famille Morisot loua une maison à Ville-d'Avray, pendant l'été, pour que les jeune filles puissent peindre auprès de Corot, qui devint bientôt un familier de leur domicile parisien rue Franklin. Comme il était opposé à toute forme d'enseignement traditionnel, on ne sait pas si Corot donna souvent des leçons aux jeunes filles, et dans quel lieu. On remarque néanmoins que Berthe tient de lui sa palette claire et son goût pour les traces apparentes de pinceaux, ou pour les petites études de paysage

Premières expositions

En 1863, il y eut un phénomène qui devait marquer l'histoire de l'art : le Salon de peinture et de sculpture accepta les toiles de Corot. Mais il refusa un si grand nombre d'artistes parmi les cinq mille qui présentaient des œuvres, et cela créa un tel scandale, que l'empereur ouvrit un autre Salon : le Salon des refusés.
Cette agitation n'empêchait pas les sœurs Morisot de préparer leur premier envoi au Salon de 1864. Les Morisot louèrent une ferme dans un village de l'Oise nommé "Le Chou ", près d'Auvers-sur-Oise où Edma et Berthe furent présentées à Charles-François Daubigny, Honoré Daumier, Émile Zola.
Pour son premier envoi, Berthe fut admise au Salon avec Souvenir des bords de l'Oise et Un vieux chemin à Auvers, Edma avec une scène de rivière à la manière de Corot. Deux critiques d'art remarquèrent les tableaux des sœurs et notèrent l'influence de Corot, mais on leur accorda peu d'attention.
L'année suivante, l'envoi de Berthe au Salon de 1865 fut remarqué par Paul Mantz, critique d'art à la Gazette des beaux-arts, qui y voyait :
"beaucoup de franchise et de sentiment dans la couleur et la lumière", appréciation qui contraste avec celle qu'il va porter en 1881 sur la peinture lorsqu'elle montrera plus d'audace dans son style". Il est vrai que jusqu'en 1867, Berthe présentait encore des œuvres qui ne dérangeaient pas comme La Brémondière, scène de rivière aujourd'hui disparue. Il reste un de ses premiers chefs-d'œuvre Chaumière en Normandie une huile sur toile, en collection particulière où son talent éclate dans la manière de strier la toile de troncs d'arbres pour faire apparaître en arrière-plan des vues d'une chaumière.
Au Louvre, les deux sœurs ont rencontré Édouard Manet avec les copistes. Les parents Morisot donnaient des soirées où ils rencontraient les Manet. Madame Manet-mère donnait également des soirées où elle recevait les Morisot, et tout ce monde se retrouvait encore aux soirées de Monsieur de Gas père d'Edgar Degas où étaient présents Charles Baudelaire, Emmanuel Chabrier, Charles Cros, James Tissot, Pierre Puvis de Chavannes.
Cette bourgeoisie d'avant-garde était alors très mondaine. On apprit par Madame Loubens, surtout connue pour le portrait que Degas a fait d'elle que Degas avait été amoureux d'Edma, et que Manet avait exprimé son admiration pour le travail de cette même jeune fille. Le salon des Morisot était fréquenté par un nombre croissant de célibataires, parmi lesquels se trouvait Jules Ferry auquel Tiburce Morisot dénonça les dangers du baron Haussmann et ses projets urbains grandioses. Les deux sœurs avaient confié des toiles au marchand Alfred Cadart, dont elles attendaient beaucoup et qui se révéla décevant mais Madame Morisot s'inquiétait moins, désormais, pour la carrière de ses filles que pour le choix de leurs époux : Yves venait d'épouser en 1866 Théodore Gobillard, un fonctionnaire mutilé d'un bras pendant la campagne du Mexique. Edma épousa deux ans plus tard Adolphe Pontillon, officier de marine, ami de Manet, avec lequel elle partit pour la Bretagne.
Après avoir passé un dernier été avec ses deux sœurs en Bretagne, chez Edma, Berthe commença une carrière indépendante.
Elle peignit une vue de la rivière de Pont-Aven à Rozbras, exposée l'année suivante au Salon de 1868, avec les toiles d'Edma, qui exposait encore. La plupart des critiques -sauf Émile Zola, ardent défenseur de Manet- négligèrent les œuvres de Berthe et Edma Morisot, cette année-là.
À cette époque, le mépris pour les femmes-peintres atteignait des sommets, et Manet écrivait à Fantin-Latour :
"Je suis de votre avis, les demoiselles Morisot sont charmantes, c'est fâcheux qu'elles ne soient pas des hommes. Cependant, elles pourraient, comme femmes, servir la cause de la peinture en épousant chacune un académicien et en mettant la discorde dans le camp de ces gâteux ".
Mais Berthe poursuivit sa carrière.
En 1869, elle ramena d'une visite à sa sœur une "Vue du petit port de Lorient", huile sur toile, National Gallery of Art

L'encombrant ami Manet

De Lorient, en 1869, Berthe rapporta une toile représentant Edma, intitulée Jeune femme à sa fenêtre "Madame Pontillon", huile sur toile.
Berthe adoptait là un style qui rappelait une scène de genre d'Alfred Stevens, tout en faisant preuve d'une bien plus grande liberté. Manet venait alors de commencer une toile semblable de plus grand format, et il éprouvait les plus grandes difficultés à traiter le visage de son modèle Eva Gonzalès, qui s'était également mise en tête de devenir son élève : Manet s'y reprit trente fois. Frustré, il s'acharnait sur le petit portrait d'Edma souhaitant que Berthe le retravaillât.
Mais il en faisait les plus grands éloges. Le tableau fut d'ailleurs admis au salon de 1870 en même temps qu'un autre tableau de Berthe, de plus grand format, représentant Madame Morisot-mère et Edma, intitulé Madame Morisot et sa fille, Madame Pontillon, également intitulé La Lecture, huile sur toile, 1869-1870, National Gallery of Art. Manet était intervenu à outrance sur ce tableau, ce qui déplut à Madame Morisot-mère qui écrivait le 20 mars 1870 :
"Pour mon compte, je trouvais atroce les améliorations que Manet avait fait subir à ma tête. Le voyant dans cet état, Berthe me disait qu'elle préférait le voir au fond de la rivière plutôt que d'apprendre qu'il était reçu."
Berthe n'appréciait pas les interventions du peintre sur cette toile qu'elle retoucha discrètement avant de l'envoyer au salon. Il semble que les critiques aient été au courant des interventions excessives de Manet, raison pour laquelle ils gardèrent un silence discret, ce qui irrita Manet. Berthe ne lui tint pas rigueur de cet épisode et leur amitié resta intacte. Manet avait une tendance à s'approprier Berthe, qu'il avait déjà fait poser pour son tableau "Le Balcon" et qu'il choisit souvent comme modèle, notamment juste après ses fiançailles avec Eugène Manet et juste après leur mariage en 1874
Le 19 juillet 1870, éclatait la Guerre entre la France et la Prusse. Les frères Manet, Degas, Félix Bracquemond et d'autres artistes, étaient engagés dans la Garde Nationale. Berthe accepta de partir pour Saint-Germain-en-Laye avec sa mère, mais après avoir rejoint Edma à Cherbourg où elle peignit, elle refusa de quitter la France et revint à Paris quelques mois plus tard alors que les combats s'intensifiaient autour de Paris et que la santé de la jeune fille était mise à rude épreuve. Berthe cessa de peindre pendant un temps. De Cherbourg, elle avait rapporté Le Port de Cherbourg, 1871, huile sur toile, collection particulière, Femme et enfant assis dans un pré, 1871 , aquarelle sur papier, Au Bord de la forêt, 1871 aquarelle sur papier.

Évolution de la femme-peintre, Influence et échanges Morisot-Manet
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Il y eut ensuite un chassé-croisé d'influences mutuelles, d'emprunts parfois imperceptibles, de Manet à Morisot et inversement. Entre 1871 et 1872, Berthe réalisa un tableau représentant sa sœur, Yves Gobillard, avec sa fille, Bichette, sous le titre Femme et enfant au balcon, huile sur toile 60 × 50 cm, collection particulière. Yves est de profil et l'enfant, de dos, tourné vers Paris, reprend une idée que Berthe avait déjà traitée dans une des aquarelles de Cherbourg : Femme et enfant assis dans un pré 1871, où l'enfant a également le dos tourné.
L'année suivante Manet reprit la silhouette de l'enfant vue de dos, qui regarde au loin, à travers une grille dans son Chemin de fer, huile sur toile, National Gallery of Art, mais la balustrade verte de Berthe Morisot rappelle celle du Balcon de Manet.
Berthe aimait tant son tableau qu'elle en fit une copie à l'aquarelle 20,5 × 16,4 cm, Art Institute of Chicago. Le personnage de dos apparaît souvent dans les toiles de Berthe. Par ce procédé, elle donnait aux portraits de famille un aspect moins affecté, qui inaugurait un nouveau genre déjà expérimenté avec la toile Intérieur, 1871. La femme de profil au premier plan voit l'enfant écarter le rideau de la fenêtre, mais la lumière du jour est si forte que toutes les formes sont dissoutes, ce qui lui vaudra d'être refusé au Salon de 1872.
La même année, Berthe réalisa Vue de Paris des hauteurs du Trocadéro, Santa Barbara Museum of Art, Californie. Mais elle n'était pas contente de son travail car elle écrivit à Edma que " ... comme arrangement, cela ressemble à du Manet. Je m'en rends compte et je suis agacée", faisant allusion au tableau que Manet peignit pendant l'exposition universelle de 1867 : Vue de l'exposition universelle de 1867, huile sur toile, Nasjonalgalleriet, Oslo
L'atelier de Berthe à Passy avait été endommagé par la guerre. Elle cessa de peindre un temps et préféra poser pour Manet qui, déprimé par la guerre, n'arrivait plus à travailler44. De cette période date Berthe Morisot au chapeau noir, 1872, collection particulière.
Au début de l'année 1872, par l'intermédiaire d'Alfred Stevens, le marchand Paul Durand-Ruel vint dans l'atelier de Manet et lui acheta vingt deux toiles. Au début juillet, Berthe demanda à Manet de montrer un de ses paysages de bord de mer à Durand-Ruel qui acheta : L'Entrée du port de Cherbourg, huile sur toile, 35 × 41 cm, Musée Léon-Alègre, Bagnols-sur-Cèze45, et trois aquarelles de Berthe dont La Jeune fille sur un banc, Edma Pontillon, 1972, National Gallery of Art, puis en 1873, Vue de Paris des hauteurs du Trocadéro qu'il revendit à un prix respectable à Ernest Hoschedé négociant et collectionneur.
Peu à peu, Berthe allait s'écarter des couleurs sombres de Manet pour adopter des couleurs de plus en plus claires.

Maîtrise de l'art

La maîtrise de Berthe commençait à subjuguer ses camarades qui la reconnaissaient comme une artiste à part entière, en particulier Edgar Degas. Elle commençait à se détacher des couleurs un peu sombres pour adopter des tons de plus en plus clairs, qu'elle tenait de Corot. Parfois ses couleurs étaient éclatantes comme sur la toile Intérieur que le jury du salon de 1872 refusa, ce qui indigna Puvis de Chavannes. Manet qui suivait toujours de très près le travail de Berthe se laissa peu à peu influencer par les teintes claires de La Petite fille aux jacinthes, pastel, 1872, de Jeune fille assise sur un banc, Edma Pontillon, 1872, et du Berceau, 1872, huile sur toile, musée d'Orsay envoyé au salon de 1872.
Le Berceau marque une étape dans l'évolution de Berthe : "La façon dont Berthe peint cette enfant avec des blancs détrempés, des gris frottés et des petits points roses parsemés sur le bord du tissu suppose un pinceau extraordinairement libre qui contraste avec les traits nettement dessinés de la mère."
C'est de cette époque que date le plein épanouissement de Berthe qui allait souvent s'installer dans la propriété de sa sœur à Maurecourt dans l'Oise pour travailler. Son style évolue notablement :
"…son extraordinaire sensibilité artistique est exprimée avec une extrême délicatesse de touches, et une brosse rapide, art que l'on peut rapprocher de celui de la fugue, et qui semble faire naître de la lumière même les personnages inscrits dans le paysage. La Chasse aux papillons, 1874, huile sur toile, musée d'Orsay, Cache-cache, 1873, huile sur toile, collection privée, montrent la maîtrise parfaite de l'expression plastique où les influences de Corot et de Manet sont à la fois assimilées et transcendées.
De cette époque naîtront des œuvres comme : Madame Boursier et sa fille 1873, huile sur toile, Brooklyn Museum, Sur la pelouse, 1874, pastel, musée du Petit Palais, Paris, Sur la plage, 1873, huile sur toile, Virginia Museum of Fine Arts, Richmond en Virginie.
À l'été 1874, Berthe passa ses vacances à Fécamp avec Edma, ses enfants, et des amis de la famille qui posèrent pour elle. En vacances non loin de là, Eugène Manet, âgé de quarante et un ans, venait parfois peindre aux côtés de Berthe et surtout la courtisait.
Le 22 décembre suivant, Berthe l'épousait. Cette année-là, Édouard fit de Berthe deux magnifiques portraits, Portrait de Berthe Morisot à l'éventail, huile sur toile, Musée de Lille, où Berthe apparaît en deuil après la mort de son père en janvier. On distingue néanmoins sa bague de fiançailles sur la main gauche et l'éventail est replié. L'autre portrait est intitulé Berthe Morisot à l'éventail, Musée d'Orsay présente Berthe le visage caché derrière son éventail.

Engagement impressionniste

Le Salon de 1873 avait été houleux. Les artistes qui s'étaient vus refuser leurs travaux se plaignaient des choix conservateurs du jury. Berthe n'eut qu'un seul tableau accepté Blanche, œuvre très conventionnelle qui représentait sans doute Blanche Pontillon bébé.
Mais déjà, un groupe d'artistes composé de Monet, Pissarro, Sisley, Degas, avaient signé une charte le 27 décembre 1873, projetant d'organiser une coopérative : La Société des artistes français, qui allait prendre le nom de Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs à laquelle Berthe adhéra après la mort de son père. Elle abandonnait le Salon officiel pour les expositions impressionnistes dont elle allait être l'un des éléments marquants. Ceci en dépit des conseils de Puvis de Chavannes, et du refus de Manet, qui venait de recevoir une médaille au salon de 1873 et qui ne voulait pas se joindre au groupe, "...prouvant ainsi que pour être admis, il faut faire au goût officiel d'énormes concessions. Les discussions étaient vives.
La première exposition eut lieu dans les Salons Nadar, 35 boulevard des Capucines, là où se trouvaient les anciens ateliers de Nadar. Vingt neuf artistes y participaient, Berthe étant la seule femme. Une semaine avant l'ouverture de l'exposition, Puvis de Chavannes lui envoya une lettre pour la mettre en garde contre le fiasco de cette entreprise. Mais rien n'arrêta la jeune femme.
Elle affirmait ainsi son indépendance vis à vis de Manet qui s'était détourné de cette exposition contestataire. Parmi les huiles qu'elle envoya chez Nadar, il y avait : Le Berceau musée d'Orsay, Le Port de Cherbourg, la Lecture, Cache-cache, parmi les pastels : Portrait de mademoiselle Madeleine Thomas, Le Village de Maurecourt, Sur la Falaise, pastel, département des arts graphiques, musée du Louvre. D'après le catalogue de l'exposition, Berthe exposa quatorze huiles, trois pastels et trois aquarelles.
Trois mille cinq cents visiteurs se bousculèrent, la critique vint en nombre. La plus remarquée fut celle parue le 25 avril dans Le Charivari signée Louis Leroy, qui, reprenant dans son article le titre d'un des tableaux de Monet Impression, soleil levant, donna son nom au mouvement impressionniste :
"... Mais l'impression, devant le boulevard des Capucines ... En voilà de l'impression ou je ne m'y connais pas ... Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, c'est qu'il y a de l'impression là-dedans."
Eugène soutenait déjà Berthe à l'été 1874, au moment où la presse ridiculisait la jeune fille, l'accusant de se donner en spectacle. Mais Berthe poursuivait avec ardeur dans la voie qu'elle avait choisie. Elle s'affirmait, abandonnant un tableau dont le fond n'était pas terminé : Portrait de madame Hubbard huile sur toile, Ordrupgaard museum de Copenhague, et le conservant pour le vendre, alors qu'autrefois, elle aurait détruit une œuvre inachevée.
Elle participa à une vente aux enchères à Drouot où douze de ses œuvres furent vendues.
Ce fut un scandale. Renoir racontait qu'un détracteur avait qualifié Berthe de prostituée et que Pissarro lui avait envoyé son poing dans la figure, ce qui avait déclenché une bagarre. La police fut appelée en renfort.
Manet encourageait les journalistes à apporter leur soutien à cette vente, alors que le journal Le Figaro dénonçait les tendances révolutionnaires et dangereuses de la première exposition impressionniste dans une violente diatribe signée Albert Wolff. Le journaliste traitait les artistes d'aliénés :
"Il y a aussi une femme dans le groupe comme dans toutes les bandes fameuses ; elle s'appelle Berthe Morisot et est curieuse à observer. Chez elle, la grâce féminine se maintient au milieu des débordements d'un esprit en délire. "
Eugène avait l'intention de le provoquer en duel, mais Berthe et ses camarades le détournèrent de ce projet
Des œuvres de cette époque s'appliquent à décrire, dans des formats plus petits, le monde ouvrier que Zola célébrait, et que Monet, Pissarro et Degas choisirent aussi pour sujet à partir de 1875. Berthe elle-même participa de cette tendance avec un de ses tableaux les plus réussis : Percher de blanchisseuses, 1875, huile sur toile,, National Gallery of Art, Washington. Cette année-là, Eugène fut contraint d'être le modèle de Berthe, il détestait poser pour le tableau : Eugène Manet à l'île de Wight, huile sur toile, collection particulière .
Berthe, désormais plus sûre d'elle, chercha à vendre ses toiles. Édouard et Eugène l'encouragèrent à les envoyer à la galerie Dudley de Londres qui n'en exposa aucune. En revanche, Hoschedé acheta chez Durand-Ruel Femme à sa toilette, scène d'intérieur inondée de lumière et traitée à grands traits, huile sur toile, collection particulière68. Certains critiques d'art, Arthur Baignières surtout, commentaient l'évolution de son style en regrettant qu'elle poussât aussi loin la recherche impressionniste :
"Elle pousse le système impressionniste à l'extrême et nous le regrettons d'autant plus qu'elle possède des qualités rares comme coloriste. Plusieurs de ses toiles représentent des vues de l'île de Wight et on ne peut pas les reconnaître (…) Mademoiselle Morisot est une impressionniste si convaincue qu'elle peut peindre jusqu'au mouvement de chaque chose inanimée."

Figure de proue impressionniste

Les expositions de ceux que Wolff qualifiait d'aliénés se poursuivirent jusqu'en 1886, avec beaucoup de difficultés, mais beaucoup d'enthousiasme. Il y en eut huit, la troisième étant financée par Gustave Caillebotte. Berthe participa à toutes sauf à la quatrième en 1879, car elle avait à faire avec sa fille Julie qui était née le 14 novembre 1878. Les femmes-peintres étaient brillamment représentées cette année-là par Marie Bracquemond et Mary Cassatt.
En 1876, à la deuxième exposition du groupe, à la galerie Durand-Ruel, rue Le Peletier, Berthe exposa Jeune fille au bal, Musée d'Orsay. Ainsi que Le Psyché huile sur toile, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid, ancienne collection Thyssen-Bornemisza de Lugano
Elle était en train de devenir une des figures de proue du groupe impressionniste, en même temps que l'américaine Mary Cassatt, qui était venue vivre à Paris en 1874. Mais la critique conventionnelle s'offusquait de sa peinture féminine, sauf Mallarmé qui lui apportait un soutien enthousiaste.
Toutefois, les tableaux de Berthe intéressaient moins les critiques d'art que ceux de Renoir, de Caillebotte, ou de Monet. Ils parlaient surtout de « ... ses exquises harmonies blanches et argentées. » que l'on trouve dans Rêveuse, pastel sur toile, Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas city, Missouri, où dans : La Toilette, Jeune femme de dos à sa toilette, 1875, Art Institute of Chicago.
Les œuvres présentées en 1877 lui valurent les compliments relatifs de Paul Mantz :
" Il n'y a, dans tout le groupe révolutionnaire, qu'une impressionniste, c'est Madame Berthe Morisot", et ceux de Théodore Duret qui classait la jeune femme dans " Le groupe primordial des impressionnistes".
En 1880, lors de la Ve exposition Berthe présenta : Jours d'été, huile sur toile, National Gallery, Londres, Hiver, 1880, huile sur toile, Dallas Museum of Art.
Pendant cette période, les toiles de Berthe engageaient un dialogue avec Manet. Jeune fille de dos à la toilette de Morisot qui répondait à Devant la glace de Manet, Jour d'été, le lac du Bois de Boulogne de Morisot qui répondait à En bateau de Manet.
Les critiques trouvaient les toiles de l'un et de l'autre inachevées.
Dès 1881, Berthe Morisot et Mary Cassatt apparaissaient comme les chefs de file de la nouvelle tendance impressionniste aux yeux des critiques : pour la première fois dans toute l'histoire de l'art, des femmes étaient considérées comme les maîtres incontestés d'un mouvement d'avant-garde.
Berthe faisait preuve d'encore plus d'audace que les années précédentes, ce qui provoqua l'indignation de deux critiques qui l'avaient appréciée jusque là : Paul Mantz et Charles Ephrussi : Madame Morisot a fini par exagérer sa manière au point d'estomper des formes déjà imprécises. Elle ne fait que des débuts de débuts ; le résultat est curieux, mais de plus en plus métaphysique. Il faut évidemment des talents de coloristes pour tirer du néant cette délicatesse. Charles Ephrussi est scandalisé par les pastels : Un pas de plus et distinguer ou comprendre quoi que ce soit deviendra impossible.
À partir de 1880, Berthe et sa famille passa tous ses étés dans une maison de campagne de Bougival, et, à partir de 1881, ils résidèrent plusieurs hivers à Nice. Ces deux lieux inspirèrent à Berthe un grand nombre de toiles qu'elle présenta aux dernières expositions révolutionnaires.
De Nice, elle ramena Le Port de Nice huile sur toile en deux versions et deux formats, collection particulière, et une troisième format Dallas Museum of Art; Plage à Nice 1881-1882, aquarelle sur papier, Nationalmuseum Stockholm.
Bougival fut une source d'inspiration encore plus importante. Son tableau le plus ambitieux Le Jardin, 1882-1883 huile sur toile, Sara Lee Corporation fut sans doute exposé à Londres par Durand-Ruel83. Berthe réalisa encore Le Quai de Bougival 1883 Nasjonalgalleriet Oslo, Eugène Manet et sa fille dans le jardin.
De la peinture de Berthe Morisot, Gustave Geffroy disait :
"Les formes sont toujours vagues dans les tableaux de Mme Berthe Morisot, mais une vie étrange les anime. L’artiste a trouvé le moyen de fixer les chatoiements, les lueurs produites sur les choses et l’air qui les enveloppe… le rose, le vert pâle, la lumière vaguement dorée, chantent avec une harmonie inexprimable. Nul ne représente l’impressionnisme avec un talent plus raffiné, avec plus d’autorité que Mme Morisot."

Dernières années

Vers 1886-1887 Berthe se mit à explorer de nouvelles techniques : sculpture, pointe sèche, qui constituaient un défi pour la coloriste virtuose qu'elle était.
Elle réalisa en 1886 un buste en plâtre blanc de sa fille Julie, que Monet et Renoir l'encouragèrent à exposer chez Georges Petit, galeriste chez qui ils avaient exposé eux-mêmes. Petit était un homme d'affaire avant tout : il demandait aux artistes de lui laisser une partie de leurs œuvres en compensation de ses frais.
Berthe accepta ses exigences, mais Petit ne réussit pas à vendre une seule de ses sept œuvres parmi lesquelles se trouvait le buste de Julie, et un portrait de sa nièce, Paule Gobillard, tout dans les tons de blanc. Berthe lui laissa Le Lever.
En février 1887, Berthe fut invitée à exposer à Bruxelles avec un groupe d'artistes d'avant-garde : le Groupe des XX où Georges Seurat et Pissarro exposaient aussi. L'envoi de Berthe comprenait Le Corsage rouge, 1885, huile sur toile, Ordrupgaard museum de Copenhague; Le Lever 1886, huile sur toile, collection particulière, le Port de Nice, 1881-1882, huile sur toile, collection particulière, Dans la salle à manger,1875 ou 1885-1886 selon les biographies, huile sur toile, National Gallery of Art, Intérieur à Jersey, 1886, huile sur toile, Musée d'Ixelles.
Vers 1886-87, Berthe commença à traiter des nus au pastel, au fusain, à l'aquarelle, tous exécutés dans des tons très doux : Jeune femme aux épaules nues, 1886, pastel sur papier, collection privée; Femme s'essuyant, pastel sur papier, collection privée. Par la suite, elle s'attacha à représenter sa fille, Julie, sous tous les aspects : en joueuse de flûte avec Jeanne Gobillard, dans Le Flageolet, 1891, huile sur toile, collection privée, Julie avec son lévrier, 1893. Elle avait le projet d'en faire une série.
Berthe peignit aussi beaucoup de jeunes filles La Mandoline, 1889, huile sur toile, ou Sous l'oranger, 1889, huile sur toile.
Le couple Manet était à ce moment-là dans le sud de la France. De retour à Paris, Berthe loua une maison à Mézy au Nord Ouest de Paris. Elle s'était aperçue que la santé d'Eugène n'était pas bonne et elle peignit très peu pendant un temps.
"Elle trouvait qu'elle et son mari avaient vieilli prématurément et elle éprouvait de la nostalgie au spectacle de sa fille et de ses nièces qui apprenaient à dessiner, peindre, jouer de la musique. Berthe sentait venir la fin de sa vie.
Dans une lettre à Edma, elle exprime dans son testament le désir que Mallarmé soit le tuteur de Julie."
Berthe fit malgré tout aménager une grange en atelier et elle prit les enfants de Mézy comme modèles, mais Renoir la pressait de terminer une toile décorative dans l'esprit du "Printemps" de Botticelli, commencée à Nice en 1888.
Berthe fit de nombreuses études préparatoires pour cette toile Le Cerisier", 1891-1892, huile sur toile, collection privée. Elle faisait désormais un grand nombre d'études préparatoires pour tous ses tableaux : elle fit trois versions de Bergère couchée, et, tout en continuant à travailler sur le Cerisier, elle reprit sa série de Julie Manet : Julie Rêveuse, 1894, huile sur toile, et Julie au violon 1894, collection privée.

Fin de vie

Mais la santé d'Eugène, âgé de 59 ans, déclinait de plus en plus. Il mourut le 13 avril 1892.
Berthe avait décliné l'invitation du Groupe des Vingt pour l'exposition de Bruxelles du début 1892, mais Eugène l'avait poussée à organiser une grande exposition individuelle à la galerie Boussod et Valladon. Cette galerie, fondée par Adolphe Goupil n'était pas favorable aux impressionnistes. Elle fit de la résistance assez longtemps, même lorsqu'elle fut reprise par Bousod, le mari de la petite fille de Goupil, et Valadon, son beau-frère. Elle ne commença à s'ouvrir aux impressionnistes que sous l'influence éphémère de Théo van Gogh.
L'exposition rencontra un accueil très favorable. Degas lui dit que sa peinture vaporeuse cachait un dessin de plus en plus sûr, ce qui était le compliment suprême. Gustave Geffroy de La Vie artistique lui consacra des pages très élogieuses. L'année suivante, Berthe rendit visite à Monet, à Giverny, pour admirer ses cathédarales et pour conjurer sa tristesse : sa sœur, Yves Gobillard, venait de mourir en 1893, et Chabrier, en 1894 Berthe se consacra à la représentation de sa fille Julie, de ses nièces, Paule et Jeanne Gobillard : Le Patinage au bois de boulogne, 1894. Caillebotte ayant légué sa collection au Musée du Luxembourg pour y faire entrer l'impressionnisme, on s'aperçut qu'il ne possédait pas une seule toile de Berthe Morisot. Sur instance de Mallarmé, l'État français acquit pour le musée du Luxembourg Jeune femme en toilette de bal, mi-février 1895.
Elle avait, selon les biographies, une congestion pulmonaire, ou une grippe, contractée en soignant sa fille du même mal.

Elle mourut le 2 mars 1895 à Paris, et légua la plupart de ses œuvres à ses amis artistes : Degas, Monet, Renoir. Malgré sa riche production

artistique, le certificat de décès mentionnait : "sans profession".

Elle est enterrée dans le caveau des Manet au cimetière de Passy où il est simplement gravé :

"Berthe Morisot, veuve d'Eugène Manet".

La mort de l'artiste n'entraîna cependant pas la dispersion du groupe impressionniste ; ses compagnons de lutte aimaient et protégeaient sa fille, dont Mallarmé était le tuteur et que Renoir emmenait peindre avec lui. Degas la maria en 1900 au fils d'Henri Rouart.
Pour le premier anniversaire de sa mort, du 5 au 21 ou 23 mars 1896, Durand-Ruel, aidé de Degas, Rouart et de sa fille Julie organisèrent une rétrospective de ses œuvres d'environ trois cents à quatre cents toiles.
Paul Valéry, qui épousa sa nièce, Jeanne Gobillard, écrivit un essai sur Berthe en 1926 et le dédicaça à Édouard Vuillard.
Il dira plus tard :
"La singularité de Berthe Morisot fut de vivre sa peinture et de peindre sa vie, comme si ce lui fût une fonction naturelle et nécessaire, liée à son régime vital, que cet échange d'observation contre action, de volonté créatrice contre lumière."

Chaumière en Normandie et l'affaire Wildenstein

C'est au cours d'une perquisition, au siège de l'Institut Wildenstein, diligentée en marge d'une des multiples affaires de détournement dont les Wildenstein père et fils sont accusés que les inspecteurs de la brigade financière découvrent, les 11 et 12 janvier 2011 la toile de Berthe Morisot intitulée Chaumière en Normandie, de 1865, huile sur toile.
Lors de l'inventaire de la succession, les académiciens Daulte et Wildenstein avaient décroché les tableaux ornant les murs de l'appartement d'Anne-Marie Rouart et les avaient étalés sur le sol pour qu'ils ne soient pas considérés comme meubles meublants, et ne soient pas rendus à l'héritier légitime, Yves Rouart.
À la suite de cette manœuvre de spoliation, orchestrée par les exécuteurs testamentaires de la succession d'Anne-Marie Rouart, cette toile avait été détournée au détriment de son neveu, Yves Rouart.
"Chaumière en Normandie", avait été déclaré collection privée sur le catalogue - qui faisait autorité absolue - de Daniel Wildenstein. Parmi les pièces majeures provenant de la succession d'Anne-Marie Rouart, il y a une très belle collection d'œuvres de Berthe Morisot. Les autres œuvres comprenaient des Gauguin, Degas, et des Manet.
Selon le testament de Madame Rouart, la plus grande partie de cette énorme collection allait à l'académie des Beaux-art, et une autre à Yves Rouart, petit fils de Julie Manet. Ce dernier n'avait jusque là jamais pu obtenir que quelques œuvres mineures répertoriées par les exécuteurs testamentaires ; ces derniers, Jean-François Daulte, Daniel Wildenstein et son fils Guy Wildenstein, étant censés protéger la collection dans les coffres de l'Institut Wildenstein.
C'est seulement en 2011, que la Chaumière en Normandie est enfin réapparue et qu'Yves Rouart a pu lancer une procédure pour l'obtenir. Cette toile avait été inscrite au catalogue Wildenstein sous l'intitulé vague collection privée sans mention du nom de sa propriétaire d'origine, ni du lieu d'où elle a été décrochée, ni de celui de son héritier en droit.
Yves Rouart qui avait dans un premier temps assigné l'académie des beaux arts et signé en 2000 un protocole d'accord révisable avec les exécuteurs testamentaires, a contesté ce protocole.
"S'il s'avère que la très belle collection de Morisot doit être retiré du musée Mamottan ce serait une grande perte pour le public et pour l'État français".
La collection d'Anne-Marie Rouart comprenait en outre le célèbre portrait de Berthe Morisot par Manet. Il devait être vendu pour payer la succession par les exécuteurs testamentaires. L'État français s'est opposé à la vente de cette œuvre à l'étranger et l'a rachetée pour plusieurs millions d'euros. C'est aujourd'hui une des pièces maîtresse du Musée d'Orsay".
En 2013, le musée Marmottan-Monet héberge encore environ 80 tableaux de Berthe Morisot.

Å’uvres

Cette sélection est issue de celle de l'ouvrage Berthe Morisot de Charles F. Stuckeynote 7, William P. Scott, et Suzanne G. Lindsaynote 8, elle-même issue du catalogue raisonné établi par Marie-Louise Bataille, Denis Rouaart, et Georges Wildenstein en 1961. Il y a des variations entre les dates d'exécution des œuvres, les dates de leur exposition, ou les dates d'achat des œuvre de Berthe Morisot, et des confusions entre les titres notamment les Ports.

Des débuts à l'engagement impressionniste 1864-1874
Étude, 1864, huile sur toile 60,3 × 73 cm, collection privée.

Chaumière en Normandie, 1865, huile sur toile 46 × 55 cm, collection privée.
La Seine en aval du pont d'Iéna, 1866, huile sur toile 51 × 73 cm, collection particulière.
La Rivière de Pont Aven à Roz-Bras, 1867, huile sur toile 55 × 73 cm, collection particulière Chicago
Bateaux à l'aurore, 1869, pastel sur papier 19,7 × 26,7 cm, collection privée.
Jeune fille à sa fenêtre, 1869, huile sur toile 36,8 × 45,4 cm, collection privée
Madame Morisot et sa fille Madame Pontillon (La Lecture), 1869-1870, huile sur toile 101 × 81,8 cm, National Gallery of Art, Washington.
Le Port de Cherbourg, 1871, crayon et aquarelle sur papier 15,6 × 20,3 cm, collection privée Paul Mellon, Upperville, Virginie.
Le Port de Cherbourg, 1871, huile sur toile 41,9 × 55,9 cm, collection privée Paul Mellon, Upperville, Virginie.
Vue de paris de hauteurs du Trocadéro, 1871, huile sur toile 46,1 × 81,5 cm, Santa Barbara Museum of Art, Californie.
Femme et enfant au balcon, 1871, huile sur toile 20,5 × 16,4 cm, Art Institute of Chicago.
Femme et enfant au balcon, 1871, aquarelle 20,5 × 16,4 cm, Art Institute of Chicago.
Intérieur, 1871, huile sur toile 60 × 73 cm, collection particulière
Portrait de Madame Pontillon, 1871, pastel sur papier 85,5 × 65,8 cm, Musée du Louvre, cabinet des dessins
leg de Madame Edma Pontillon attribué au Louvre en 1921, actuellement dans les collection du Musée d'Orsay
L'Entrée du port, 1871note 9, aquarelle sur papier 24,9 × 15,1 cm, Musée Léon-Alègre, Bagnols-sur-Cèze cabinet des dessins.
Madame Pontillon et sa fille Jeanne sur un canapé, 1871, aquarelle sur papier 25,1 × 25,9 cm, National Gallery of Art,
Jeune fille sur un banc Edma Pontillon, 1872, huile sur toile 33 × 41 cm,
Cache-cache, 1872, huile sur toile 33 × 41 cm123, Collection privée
Le Berceau, 1872, huile sur toile, 56 × 46 cm Musée d'Orsay, Paris
La Lecture Edma lisant, encore intitulé L'Ombrelle verte, 1873, huile sur toile 45,1 × 72,4 cm, Cleveland Museum of Art, Ohio.
Sur la plage des Petites-Dalles, 1873, huile sur toile 24,1 × 50,2 cm, Virginia museum of Fine Arts, Richmond, Virginie.
Madame Boursier et sa fllle, 1873, huile sur toile 74 × 52 cm, Virginia Museum of Fine Arts.
Le Village de Maurecourt, 1873, pastel sur papier 47 × 71,8 cm, collection privée.
Coin de Paris vu de Passy, 1873, pastel sur papier 27 × 34,9 cm, collection privée.
Sur la terrasse, 1874, huile sur toile 45 × 54 cm, Musée du Petit Palais, Paris.
Portrait de Madame Hubbard, 1874, huile sur toile 50,5 × 81 cm, Ordrupgaard museum de Copenhague.
Femme et enfant au bord de la mer , 1874, aquarelle sur papier16 × 21,3 cm, Collection particulière.

Maîtrise et innovation 1875-1883

Percher de blanchisseuses , 1875, huile sur toile 33 × 40,8 cm, National Gallery of Art,
Jeune fille au miroir, 1875, huile sur toile, 54 × 45 cm, collection privée.
Scène de port dans l'île de Wight, 1875, huile sur toile, 48 × 36 cm collection privée.
Scène de port dans l'île de Wight, 1875, huile sur toile, 43 × 64 cm, Newark Museum, Newark, New Jersey.
Eugène Manet à l'île de Wight, 1875, huile sur toile, 38 × 46 cm collection privée.
Avant d'un yacht, 1875, aquarelle sur papier, 20,6 × 26,7 cm, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown, Massachusetts.
Femme à sa toilette, 1875, huile sur toile, 46 × 38 cm collection privée.
Portrait de femme Avant le théâtre, 1875, huile sur toile 57 × 31 cm, Galerie Schröder & Leisewitz, Brême.
Jeune femme au bal encore intitulé Jeune femme en toilette de bal, 1876, huile sur toile, 86 × 53 cm Musée d'Orsay.
Au Bal ou Jeune fille au bal, 1875, huile sur toile 62 × 52 cm, Musée Marmottan-Monet, Paris
Le Corsage noir , 1876, huile sur toile, 73 × 59,8 cm National Gallery of Ireland, Dublin.
Le Psyché, 1876, huile sur toile 65 × 54 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.
Rêveuse, 1877, pastel sur toile 50,2 × 61 cm, Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City.
L'Été, encore intitulé Jeune femme près d'une fenêtre 1878, huile sur toile, 76 × 61 cm, Musée Fabre, Montpellier.
Jeune feme assise, 1878-1879, huile sur toile 80 × 100 cm, Collection privée New York.
Jeune fille de dos à sa toilette, encore intitulé Femme à sa toilette 1879, huile sur toile, 60,3 × 80,4 cm Art Institute of Chicago.
Le Lac du Bois de Boulogne Jour d'été, 1879, 45,7 × 75,3 cm, National Gallery, Londres.
Dans le jardin Dames cueillant des fleurs, 1879, huile sur toile, 61 × 73,5 cm, Nationalmuseum Stockholm.
Hiver, 1880, huile sur toile 73,5 × 58,5 cm, Dallas Museum of Art.
‪Deux filles assises près d'une table, 1880‬, crayon et aquarelle sur papier 19 6 × 26,6 cm collection particulière Allemagne
Plage à Nice 1881-1882, aquarelle sur papier 42 × 55 cm, Nationalmuseum Stockholm.
Le Port de Nice, 1881-1882, huile sur toile, 53 × 43 cm collection privée.
Le Port de Nice, 1881-1882, huile sur toile, 41 × 55 cm collection privée.
Le Port de Nice 1881 ?troisième version format 38 × 46 cm conservée au Dallas Museum of Art
Le Thé, 1882, huile sur toile 57,5 × 71,5 cm, Fondation Madelon Vaduz, Liechtenstein.
Le Port de Nice, 1881-1882, huile sur toile, 53 × 43 cm collection privée.
La Fable, 1883, huile sur toile, 65 × 81 cm collection privée.
Le Jardin Femmes dans le jardin 1882-1883 huile sur toile, 99,1 × 127 cm, Sara Lee Corporation, Chicago.
Eugène Manet et sa fille au jardin 1883, huile sur toile, 60 × 73, collection privée.
Dans le jardin à Maurecourt, 1883, huile sur toile, 54 × 65 cm, Toledo Museum of Art.
Le Quai de Bougival, 1883, huile sur toile 55,5 × 46 cm, Nasjonalgalleriet, Oslo.
Julie et son bateau Enfant jouant, 1883, aquarelle sur papier 25 × 16 cm, collection privée.
La Meule de foin 1883, huile sur toile 55,3 × 45,7 cm, collection particulière, New York

Plein épanouissement 1884-1894

Dans la véranda, 1884, huile sur toile 81 × 10 cm, collection privée.
Julie avec sa poupée, 1884, huile sur toile 82 × 10 cm, collection privée.
Petite fille avec sa poupée Julie Manet, 1884, pastel sur papier 60 × 46 cm, collection privée.
Sur le lac, 1884, huile sur toile 65 × 54 cm, collection privée.
Autoportrait, 1885, pastel sur papier 47,5 × 37,5 cm, Art Institute of Chicago.
Autoportrait avec Julie, 1885, huile sur toile, 72 × 91 cm, collection privée.
Jeune femme assise au Bois de Boulogne, 1885, aquarelle sur papier 19 × 28 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
La Leçon de couture, 1885, Minneapolis Institute of Arts
La Forêt de Compiègne, 1885, huile sur toile 54,2 × 64,8 cm, Art Institute of Chicago.
Le Bain Jeune file se coiffant, 1885-1886, huile sur toile 81,1 × 72,3 cm, Art Institute of Chicago.
Dans la salle à manger, 1885-1886, huile sur toile 61,3 × 50 cm, National Gallery of Art.
Le Lever, 1886, huile sur toile 65 × 54 cm, collection Durand-Ruel.
Intérieur à Jersey Intérieur de cottage, 1886, huile sur toile 50 × 60 cm, Musée d'Ixelles.
Femme s'essuyant, 1886-1887, pastel sur papier 42 × 41 cm, Non localisé .
Julie avec un chat, 1887, pointe sèche 14,5 × 11,3 cm, National Gallery of Art, Washington.
Nu de dos, 1887, fusain sur papier 57 × 43 cm, collection privée.
Éventail en médaillon, 1887, aquarelle sur soie en forme d'éventail, collection particulière.
Portrait de Paule Gobillard, 1887, crayon de couleur sur papier 27,9 × 22,9 cm, Reader's Digest Association, New York.
Le Lac du Bois de Boulogne, 1887, aquarelle sur papier 29,5 × 22,2 cm, National Museum of Women in the Arts, Washington.
Fillette lisant La lecture, 1888, huile sur toile 74,3 × 92,7 cm, Museum of Fine Arts St. Petersburg, St. Petersburg Floride.
La Cueillette des oranges, 1889, pastel 61 × 46 cm, Musée d'art et d'histoire de Provence, Grasse.
Sous l'oranger Julie, 1889, huile sur toile 54 × 65 cm, collection privée.
L'Île du Bois de Boulogne, 1889, huile sur toile 68,4 × 54,6 cm, National Gallery of Art, Washington.
Le Flageolet Julie Manet et Jeanne Gobillard, 1891, huile sur toile 56 × 87 cm, collection privée.
Le Cerisier 1891, 1891, huile sur toile 138 × 88,9 cm, collection privéeWashington.
Étude pour Le Cerisier, 1891, pastel sur papier 45,7 × 48,9 cm, The Reader's Digest Association.
Julie Manet avec son lévrier, 1893, huile sur toile 73× 80 cm, Musée Marmottan-Monet, Paris.
Les Enfants de Gabriel Thomas, 1894, huile sur toile 100 × 80 cm, Musée d'Orsay, Paris.
La Coiffure, 1894, huile sur toile 100 × 80 cm, Musée national des beaux-arts d'Argentine, Buenos Aires
Jeune fille aux cheveux noirs, 1894, crayon et aquarelle 23,1 × 16,8 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie.

À ceux-là s'ajoutent le Portrait de Berthe Morisot par Adèle d'Affry, 1875, conservé au Musée d'art et d'histoire de Fribourg en Suisse. Adèle d'Affry a réalisé plusieurs autres portraits de Berthe Morisot non localisés.

Expositions récentes

2013, Musée Marmottan Monet, Paris, du 8 mars au 1er juillet 2013
2002, Fondation Gianadda, Martigny et Palais des beaux-arts de Lille, du 10 mars au 19 juin 2002
1987, rétrospective au Mount Holyoke College Art Museum et National Gallery of Art Washington du 6 septembre au 29 novembre.

Liens

http://youtu.be/IQw-YgUOej8 Diaporama musical
http://youtu.be/gg4PfSYngls extrait du film Berthe Morizot téléfilm de Caroline Champetier diffusé le 16/2/2013 sur France 3.
http://youtu.be/Z_4rIDp5U1M Diaporama musical
http://youtu.be/jmEMmt0-_8g Diaporama Musical

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Posté le : 01/03/2014 13:56
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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