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Sur la route.
Plume d'Or
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Nouveau sujet pour la semaine qui vient. Comme John Kerouac, partons "sur la route". J'espère que ce thème vous inspirera !

Posté le : 07/03/2014 11:31
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Re: Sur la route.
Modérateur
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Sur la route

Ouf ! C’est vendredi ! Cela rime avec fin de semaine et week-end de repos. Ce dernier est amplement mérité. Je viens de passer une semaine de folie. Agent immobilier, ce n’est pas un métier de tout repos, vous savez ! Il faut démarcher, estimer, vanter, visiter mais aussi charmer, négocier … mentir. Un immeuble n’est jamais vétuste mais il possède « un certain cachet », s’il n’est équipé d’aucun confort moderne, il sera « rustique ». On m’a un jour demandé de vendre une maison qui était réputée hantée. Je suis parvenue à convaincre une vieille célibataire excentrique en arguant qu’elle ne se sentirait jamais seule. Je suis rarement à cours d’argument.

Il est vingt-deux heures et je viens de conclure l’affaire du siècle. Des vendeurs aux abois, désespérés de ne pas vendre leur vieille bicoque depuis de nombreux mois, ont fini par la brader, en soupirant bruyamment et la larme à l’œil. J’étais leur dernier espoir, les autres agents ayant jeté l’éponge. Il m’a fallu ensuite trouver un candidat acheteur assez naïf. J’ai fait passer la bâtisse pour un trésor inestimable, digne du patrimoine mondial, à un poil de la reconnaissance par l’UNESCO. L’acquéreur n’y a vu que du feu. En faisant croire qu’il n’était pas le seul sur le coup, je vais même empocher un beau dessous de table. Comment pensez-vous que j’ai pu m’acheter la belle décapotable rouge dans laquelle je roule actuellement sur cette route sinueuse ?

Au loin, je crois apercevoir une silhouette féminine. Je ralentis et vois une jeune fille faire de l’autostop. Elle doit avoir seize ou dix-sept ans, tout au plus. C’est dangereux, elle pourrait se faire agresser par n’importe quel fou qui passe par ici. Allez, c’est une bonne journée qui s’achève et je n’ai pas rempli mon quota de B. A. Je m’arrête sur le bas-côté boueux de la route et l’auto-stoppeuse s’approche de la porte passager que je lui ouvre.

« Bonsoir, où allez-vous ?
- Au village un peu plus loin.
- Montez.
- Merci. »

La jeune fille s’assied délicatement et sans bruit. C’est comme si elle avait un nuage sous les fesses. Elle porte un pull de couleur claire, capuche sur la tête. Je n’ai pu découvrir de son visage qu’un regard couleur noisette et des cheveux sombres qui dépassent. Ses mains sont enfoncées profondément dans la poche kangourou de son sweat. Le silence est pesant dans l’habitacle. J’allume la radio, tentant de capter une station potable. Mis à part Bouse FM, La ferme on air et des craquements, il n’y a rien. Je réduis donc le poste au silence. Je tente alors de communiquer avec ma passagère, très silencieuse.

« Je m’appelle Lucie et vous ?
- Blanche.
- Vous habitez la région ?
- Oui. »

Pas très loquace, la petite ! On arrive à un pont qui surplombe la voie ferrée. Je m’y engage et, arrivée au milieu, mon auto-stoppeuse sort de son mutisme et se met à hurler : « Attention ! ». Un véhicule arrive à toute allure face à moi. Juste le temps de me déporter à l’extrême droite du pont et il passe en trombe à quelques centimètres de mon rétroviseur gauche. Je crie : « Espèce de chauffard ! Tu as eu ton permis dans un paquet de Bonux ? » à l’adresse du chauffeur de cette bagnole dont je ne vois plus que les deux phares rouges s’éloigner rapidement. Je me retourne vers ma passagère : « On l’a échappée belle ! Merci de m’avoir …. »

Et là, je me fige car le siège à mes côtés est vide. Un coup d’œil au verrou de la porte : il est toujours fermé de l’intérieur. Je m’extrais de la voiture, cherchant du regard la jeune auto-stoppeuse sur le pont mais rien … aucune âme qui vive … du moins jusque là où mes yeux fatigués peuvent distinguer quelque chose dans la pénombre ambiante. Sans conviction, je crie « Blanche ! » à plusieurs reprises. Mais ma voix ne reçoit en réponse que l’écho sur l’arc métallique du pont.

Assez perplexe, je me rassieds derrière le volant en réfléchissant aux hypothèses plausibles. Peut-être a-t-elle eu tellement peur qu’elle s’est jetée hors du véhicule … mais comment a-t-elle refermé derrière elle ? Ou alors ai-je somnolé et rêvé tout en continuant à conduire et c’est cette voiture folle qui m’a sortie de ma torpeur. Ou encore suis-je tout simplement dans mon lit, sous ma couette, et que tout ceci est tout simplement sorti de mon imagination ? Brusquement, je m’assène une gifle. Me mirant dans le rétroviseur intérieur, je vois ma joue se colorer de rose. Mais je suis toujours sur ce pont ferroviaire. Il faut vraiment que je regagne mes pénates.

Trente minutes plus tard, je m’allonge dans mon lit avec un sourire béat aux lèvres. Très vite, mon cerveau s’embrume, ma vision devient floue et je glisse lentement et avec délectation dans un sommeil que je souhaite réparateur.


Après une affreuse nuit de cauchemars plus angoissants les uns que les autres, me laissant une impression de mal-être et des sueurs froides qui trempent mon pyjama orné de nounours tétant leur pouce, je finis par me hisser péniblement hors du lit. La douche chaude m’apporte un peu de réconfort et surtout un regain de vitalité. Un bon café fort et je suis presque réveillée. Je sors de mon porte-documents le compromis de vente de la maison de Monsieur et Madame Chamel et je découvre également un journal. Je ne me souviens pas avoir acheté le canard hier. Mais comme je ne sais plus ce que je fais parfois …

À la recherche d’un passe-temps peu énergivore, je décide de lire cette feuille de chou qui arbore en première page la photo d’un pont qui surplombe les rails avec un gros titre : « Drame familial ». L’image à la une nous envoie vers un article en page sept. On y parle de la fille de Monsieur et Madame C., prénommée Blanche. Là, mon cœur tressaille légèrement, laissant un vide de quelques secondes dans ma tête. Suite à une rupture amoureuse douloureuse, elle s’est rendue sur un pont et a sauté au-dessus du parapet à l’arrivée d’un train, atterrissant sur les voies de chemin de fer avant de se faire déchiqueter par le monstre de métal, provoquant un traumatisme psychologique chez le conducteur de la locomotive, des dégâts au train (sûrement pas aussi impressionnants que ceux sur le corps de l’adolescente) et perturbant le trafic ferroviaire pendant plusieurs heures. Déjà que la SNCB n’est pas la championne de la ponctualité ! Elle avait enfin une bonne raison cette fois.

Mais tout ceci a un coût, qui a été dûment réclamé auprès des pauvres parents éplorés et désormais endettés, qui ont dû mettre leur immeuble en vente pour couvrir les frais. L’article est illustré par une photo de leur habitation … mais c’est celle que je viens de vendre hier !

Je recherche une date sur le papier bon marché qui me laisse les doigts gris d’encre : 13 janvier 2013. Nous sommes le 8 mars 2014. Il ne date pas d’hier ! Comment aurais-je pu me le procurer ? Il y a une part de mystère qui me titille et me laisse dans un flou artistique générant une certaine angoisse, celle de l’inconnu, de l’insaisissable.

Je reprends pied dans la réalité et j’appelle le couple Chamel pour leur annoncer que j’ai un compromis tout chaud pour eux. C’est Madame qui décroche et annonce d’une voix cassée et faiblarde :

« Allo, oui.
- Bonjour, c’est Lucie. Ça y est ! On a un contrat signé pour le prix que vous avez consenti. »

À l’autre bout du fil, j’entends des sanglots étouffés et des bruissements de téléphone qui change de main, ce qui est confirmé car la voix de Mr Chamel résonne dans le combiné :
« Allo. Bonjour … euh … on ne trouvera pas d’acheteur pour un meilleur prix, je suppose. »

Je lui réponds avec aplomb car il ne peut pas voir que mes joues s’empourprent.

« Non, je suis désolée. C’est le maximum que vous obtiendrez. Votre maison est vétuste et mal située.
- Nous savons.
- Je passe tout à l’heure vous faire signer les papiers. »

Il est quatre heures lorsque j’actionne la petite cloche de cuivre suspendue à droite de la porte. La maîtresse de maison vient m’ouvrir et m’invite à pénétrer dans la salle à manger. Lors de mes premières visites, je n’avais jamais prêté attention aux photos de famille qui trônent sur l’énorme buffet. Mon regard s’arrête sur celle d’une jeune fille au regard noisette et cheveux bruns et brillants. Mon cœur s’emballe. J’interroge mon hôte :

« C’est votre fille ?
- Oui, ma petite Blanche. »

Et elle fond en larmes.

« J’ai lu un article sur ce qui s’est passé. Vous vendez pour payer les frais ? «

Elle renifle bruyamment et frotte sans ménagement ses yeux rougis avec un mouchoir blanc qu’elle tache de rimmel.
« Oui. Le problème est que le produit de la vente est insuffisant pour solder notre prêt hypothécaire, les frais d’avocat car nous avons tenté de nous défendre mais en vain, les frais d’autopsie …

Là, je me demande bien la raison d’une autopsie dans ce cas. La jeune fille aurait-elle pu mourir d’autre chose que d’avoir été déchiquetée par un train ? Peut-être ont-ils dû reconstituer la morte, comme on le ferait avec un puzzle. Mais un vingt ou trente pièces, même un enfant de dix ans peut le faire …

… les frais de l’enterrement …

Evidemment, s’ils facturent un cercueil par morceau !

… et surtout tout ce que la SNCB nous réclame !

Ce couple leur permettra peut-être d’éviter la faillite.
Mon mari a fait le calcul, regardez vous-même ! »

Elle me tend une feuille de papier quadrillé avec plein de chiffres écrits en minuscule. Là, le comptable de service fait son entrée en pull jacquard à col en V. Il me salue d’un signe de tête et attend mon verdict sur son calcul.

« Il vous manque en effet quelques milliers d’euros pour tout payer.
- Enfin, nous vous sommes reconnaissants d’avoir enfin su trouver un acheteur. Vous êtes plus efficace que tous vos confrères. Un grand merci ! »

Un malaise m’envahit et la photo de Blanche semble me fixer avec un air mauvais.

Quelques mois plus tard, lorsque Monsieur et Madame Chamel iront chez leur notaire toucher le chèque de la vente de leur maison, il leur sera remis une enveloppe avec pour seule inscription « De la part d’une amie de Blanche ». À l’intérieur, ils trouveront la somme qui manque pour payer toutes leurs dettes.

Posté le : 08/03/2014 09:20
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Re: Sur la route.
Plume d'Or
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Rien ne va jamais, quels que soient les efforts que je fournisse, il y a toujours quelqu’un pour critiquer ce que je fais.

- Tu dors encore ?

- Il n’y a rien à manger ? (Le réfrigérateur a été rempli à ras bord par mes soins).

- Tu ne vas pas sortir dans cette tenue ?

- Votre travail n’est toujours pas fini ?

- Tu es toujours malade !

Bref, même si je parcours des kilomètres à pied, si je change de menu à tous les repas, si j’essaie de porter des talons hauts qui me tuent les orteils. Si je travaille douze heures par jour et que je me gave d’anti douleur, il y a toujours quelque chose qui cloche.

J’EN AI MARRE !!!!

En surfant sur internet, je trouve un camping-car Volkswagen, parfait pour une personne – c’est ce qui est écrit sur l’annonce. Il est entièrement aménagé. J’appelle et je l’achète. Je prépare mes valises dans la foulée et je quitte la maison en laissant un mot sur la table avec mon portable.

« Je pars en vacances. »

Mon nouveau « chez moi » est orange et beige. L’arrière se relève et peut faire auvent ou abri contre la pluie. Il y a une couchette-divan, un petit évier et des placards partout. Le moteur et les pneus sont neufs, et tout a été entièrement révisé. J’achète un nouveau portable avec un nouveau numéro, et je pars.

Dès les premiers kilomètres, un vent de liberté souffle dans mes cheveux. Le poids qui pesait sur mes épaules s’allège. J’arrive à atteindre 100 kilomètres/heure avec mon bolide. J’ai emporté un livre de cartes routières. Je décide de suivre le tracé de la côte en descendant vers le sud. Mon autoradio fonctionne, il a même une prise usb, j’écoute Pharrell Williams à fond :
https://www.youtube.com/watch?v=y6Sxv-sUYtM
« Clap your hands
If you feel like a room without a roof”

Je ne me sens plus comme une pièce sans toit, j’ai mon petit VW qui file sur l’asphalte avec sa bonne bouille des années 70.

« Clap your hands
If you feel like happiness is the truth.”

Le bonheur il n’y a que ça de vrai, il a raison Pharrell, rien de tel que de se sentir heureux.

« Clap your hands
If you feel what happiness is to you. »

Pour moi, en ce moment, le bonheur, c’est d’être seule et de chanter en battant la mesure sur le volant de mon minibus.

« Clap your hands
If you feel that’s what you wanna do. »

Oui ! C’est tout à fait ce que je veux faire.

Je suis partie à 13 heures et en deux heures je n’ai parcouru que 100 kilomètres. Personne ne me dit que je me traîne, personne ne me dit qu’on va arriver tard. Je roule à mon rythme et je m’arrête quand je veux.

Après cinq heures de route et un arrêt au bord d’un champ de colza d’un jaune éclatant, je décide de garer mon mini van sur un parking face à la mer. J’ai des stores aux fenêtres, personne ne peut soupçonner que je couche dedans.

Je me réchauffe une boîte de raviolis, je porte un jogging en polaire et une doudoune. Nous sommes au printemps mais personne ne va me dire :

- Il fait 15°C et tu t’habilles comme en plein hiver !! Tu n’es pas très glamour.
Un tremblement agite mes mains. Combien de réflexions désagréables ai-je dû entendre depuis que je suis née ? Des centaines, des milliers. J’ai toujours eu l’impression de créer des problèmes aux autres, mon inconfort dérangeait.

- Comment as-tu fait pour te tordre le pied, le trottoir est droit !

- Tu es encore tombée, fait attention bon sang, tu me stresses !

- On ne va pas vivre les fenêtres fermées sous prétexte que tu as toujours froid, on étouffe, j’ai besoin d’air !

- Tu ne peux pas mettre des chemises de nuit sexy ? les polaires c’est pas terrible.

- Tu as mal à l’épaule parce que tu as fait le lit ? Tu t’écoutes trop !

J’en étais arrivée à me dire que les autres devaient avoir raison, je suis une emmerdeuse, je dois faire plus d’efforts. Jusqu’au jour où :

- Madame, je pense que vous souffrez du syndrome d’Elhers-Danlos.

« Dans l’os ?» Elle se fiche de moi cette doctoresse spécialiste de la douleur, que je suis allée voir un jour sur les conseils d’une copine.

- Vos articulations sont trop flexibles, vous êtes hyperlaxe. Vous êtes très frileuse, vous avez des problèmes à la cornée et vous avez fait un AVC. Vous êtes atteinte de ce syndrome qui touche une partie infime de la population, c’est une maladie orpheline.
http://www.afsed.com/syndromes.html
Vous n’êtes atteinte que du stade 1, le seul traitement est le sport.

Cette nouvelle qui aurait dû m’abattre, me soulage. Je regarde le tableau clinique de cette maladie et ma vie défile devant moi. Tous ces reproches que j’ai entendus sur ma fragilité.
Je ne suis pas fragile en fait. Je suis forte, j’arrive à vivre normalement malgré tous les obstacles que ce syndrome met sur ma route !

Je pars me promener sur la plage, je ne veux plus voir personne. Je dois trouver mon propre rythme et ne plus essayer de me calquer sur celui des autres, il faut que j’arrête de m’épuiser.
Un chien me suit depuis dix minutes, il est perdu et semble m’avoir choisie comme nouvelle maîtresse.

- Bonjour, comment est-ce que tu t’appelles ?
Le petit bâtard me regarde, j’ai l’impression qu’il sourit.
Je rentre dormir treize heures d’affilée dans mon hôtel roulant. Au matin, le petit chien est toujours là. Je décide de l’emmener avec moi. Je ne sais pas si je rentrerai un jour. Je chante en battant la mesure sur mon volant, la route est toute droite devant moi.

« Clap your hands
If you feel that’s what you wanna do »

Happy (c’est le nom de mon nouveau chien), est assis sur le siège passager, nous roulons vers le sud.


Posté le : 09/03/2014 09:59
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Re: Sur la route.
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Un "road text" qui nous emmène dans ton univers ! On aimerait tous un jour pouvoir s'échapper, partir loin de nos soucis et contraintes et croiser le petit Happy pour le caresser derrière les oreilles !

Merci

Couscous

Posté le : 09/03/2014 10:13
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Re: Sur la route.
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La Dame blanche l'a protégée, mais elle fait peur quand même...

Posté le : 11/03/2014 09:40
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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