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Tibère
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Le 16 mars 37 ap. J.-C, à Misène meurt Tibère en latin :

Tiberius Caesar Divi Augusti Filius Augustus,


il est inhumé dans le mausolée d'Auguste né à Rome le 16 novembre 42 av. J.-C. deuxième empereur romain de 14 à 37. son père est Tiberius Claudius Nero, sa mère Livia Drusilla, son première épouse est Vipsania AgrippinaIl appartient à la dynastie Julio-Claudienne, sa seconde épouse est julia L'aîné, il a un fils drusus II de vipsania, une fille et il adopte Germanicus.
C'est un descendant de la gens Claudia et il porte à la naissance le nom de Tiberius Claudius Nero. Durant sa jeunesse, Tibère se distingue par son talent militaire en conduisant avec succès de nombreuses campagnes militaires le long de la frontière septentrionale de l'Empire et en Illyrie, souvent aux côtés de son frère Drusus I, qui meurt en Germanie. Après une période d'exil volontaire dans l'île de Rhodes, il retourne à Rome en 4 ap. J.-C. où il est adopté par Auguste et devient le dernier des successeurs potentiels de l'empereur, se nommant dorénavant Tiberius Iulius Caesar. Il mène alors d'autres expéditions en Illyrie et en Germanie afin de remédier aux conséquences de la bataille de Teutobourg.
À la mort de son père adoptif, le 19 août 14, il obtient le nom de Tiberius Iulius Caesar Augustus et il peut lui succéder officiellement dans la fonction de princeps senatus car il est depuis 12 associé au gouvernement de l'Empire romain, détenant aussi l'imperium proconsulaire et la puissance tribunitienne, les deux pouvoirs majeurs des empereurs du Principat. Il met en place d'importantes réformes dans les domaines économiques et politiques, met un terme à la politique d'expansion militaire, se limitant à sécuriser les frontières grâce à l'action de son neveu Germanicus. Après la mort de ce dernier et de celle de son fils Drusus II, Tibère favorise la montée du préfet du prétoire Séjan. Il s'éloigne de Rome et se retire sur l'île de Capri. Lorsque le préfet essaie de prendre possession du pouvoir, Tibère le fait destituer et assassiner. L'empereur ne retourne plus dans la capitale où il est haï jusqu'à sa mort en 37. Caligula, fils de Germanicus et d'Agrippine l'Aînée, lui succède.
Tibère a été durement critiqué par les historiens antiques tels que Tacite et Suétone, mais sa personnalité a été réévaluée par les historiens modernes comme étant celle d'un politicien habile et prudent.

Avant l'accession à l’Empire, Origines de la famille et jeunesse 42 - 26 av. J.-C.

Sa naissance et son enfance mouvementée

Tibère naît à Rome,a 1,1 le 16 novembre 42 av. J.-C de l'homonyme Tiberius Claudius Nero, césarien et préteur la même année, et de Livie, de près de trente ans plus jeune que son mari. Aussi bien par la branche paternelle que maternelle, il appartient à la gens Claudia, une vieille famille patricienne arrivée à Rome lors des premières années de la période républicaine et qui se distingue au cours des siècles par l'obtention de nombreux honneurs et de hautes magistratures. Depuis l'origine, la gens Claudia se divise en de nombreuses branches familiales, parmi lesquelles celle qui prend le cognomen Nero, qui, en langue sabine, signifie "fort et valeureux" à laquelle appartient Tibère. Il peut donc se dire membre d'une lignée qui a donné naissance à des personnages d'un rang très élevé, comme Appius Claudius Sabinus ou Appius Claudius Caecus, qui comptent parmi les défenseurs de la suprématie des patriciens lors de la Guerre des ordres

Son père est parmi les plus fervents partisans de Jules César, et après sa mort, il se range aux côtés de Marc Antoine, lieutenant de César en Gaule et pendant la guerre civile, et entre en conflit avec Octave, héritier désigné de Jules César. Après la constitution du second triumvirat entre Octave, Antoine et Lépide, et suite aux proscriptions, les désaccords entre les partisans d'Octave et ceux de Marc Antoine aboutissent à un conflit ouvert et le père de Tibère continue à soutenir l'ancien lieutenant de César. Avec la guerre de Pérouse suscitée par le consul Lucius Antonius Pietas et Fulvie, épouse de Marc Antoine, le père de Tibère rejoint les partisans de Marc Antoine, fomentant des troubles qui se dessinent dans de nombreuses régions de l'Italie. Après la victoire d'Octave qui réussit à vaincre Fulvie à Pérouse et à rétablir son contrôle sur l'ensemble de la péninsule italienne, le père de Tibère est obligé de fuir avec sa femme et son fils. La famille se réfugie à Naples puis en Sicile, qui est contrôlée par Sextus Pompée. De là, la famille rejoint l'Achaïe où se rassemblent les troupes de Marc Antoine qui ont quitté l'Italie. Le petit Tibère, obligé de prendre part à l'évasion et à subir les incertitudes du voyage, vit une enfance douloureuse et mouvementée jusqu'à l'accord de Brindisi qui rétablit une paix précaire et permet aux partisans de Marc Antoine en fuite de revenir à Rome, son père Tiberius Claudius Nero semblant au départ y avoir arrêté toute action politique.

Mariage de sa mère Livie avec Octave

En 39 av. J.-C., Octave décide de divorcer de sa femme Scribonia de qui il a une fille, Julia, pour épouser la mère du petit Tibère, Livie, dont il est sincèrement amoureux. Le mariage présente aussi un intérêt politique : Octave espère se rapprocher du camp de Marc Antoine alors que le père de Tibère a l'intention, en accordant sa femme à Octave, d'éloigner le rival Sextus Pompée, qui est l'oncle de Scriboni. Le triumvirat demande pour le mariage l'autorisation du collège des pontifes étant donné que Livie a déjà un enfant et qu'elle en attend un second. Les prêtres accordent le mariage, en demandant, comme unique clause, que soit confirmée la paternité de l'enfant à naître. Le 17 janvier 38 av. J.-C., Octave se marie avec Livie, qui après trois mois donne naissance à un fils qui reçoit le nom de Nero Claudius Drusus. La question de la paternité, en effet, est restée incertaine : certains affirment que Drusus est né d'une relation adultère entre Livie et Octave, tandis que d'autres ont salué le fait que le bébé soit conçu en seulement quatre vingt dix jours soit le temps écoulé entre le mariage et la naissance. Il est ensuite admis que la paternité de Drusus incombe au père de Tibère car Livie et Octave ne se sont pas encore rencontrés lorsque l'enfant est conçu.
Alors que Drusus est élevé par sa mère dans la maison d'Octave, Tibère reste auprès de son père jusqu'à l'âge de neuf ans. En 33 av. J.-C., celui-ci meurt et c'est le jeune enfant qui prononce l'éloge funèbre, laudatio funebris sur les rostres du Forum Romain. Tibère se retrouve dans la maison d'Octave avec sa mère et son frère alors même que les tensions entre Octave et Marc Antoine provoquent un nouveau conflit qui prend fin en 31 av. J.-C. avec la bataille navale décisive d'Actium. En 29 av. J.-C., lors de la cérémonie du triomphe d'Octave pour la victoire finale sur Marc Antoine et Cléopâtre VII à Actium, Tibère précède le char du vainqueur, conduisant le cheval intérieur gauche, tandis que Marcus Claudius Marcellus, le neveu d'Octave, monte celui à l'extérieur droit, et se trouvant ainsi à la place d'honneura 5 Auguste, qui pense d'ores et déjà à la succession, favorise son neveu Marcellus. Tibère dirige les jeux urbains et participe, à la tête de l'équipe des "enfants les plus grands", aux Ludus Troiae qui ont lieu dans le cirque.
À l'âge de quinze ans, il revêt la toge virile, et il est donc initié à la vie civile : il se distingue comme défenseur et accusateur dans de nombreux procès, et il se consacre, en même temps, à l'apprentissage de l'art militaire, montrant des aptitudes particulières pour l'équitation. Il entreprend avec beaucoup d'intérêt des études d'art oratoire latin, de rhétorique grecque et de droit ; il fréquente des cercles culturels liés à Auguste où on parle aussi bien grec que latin. Il fait la connaissance de Mécène qui finance des artistes comme Horace, Virgile et Properce. La même passion l'anime pour la composition de textes poétiques, à l'imitation du poète grec Euphorion de Chalcis sur des sujets mythologiques, dans un style tortueux et archaïque, avec une grande utilisation de mots rares et désuets.

Tibère dans la dynastie des Julio-Claudiens

Arbre généalogique des Julio-Claudiens C. Julius Caesar II Marcie Sylla Dict III Aurelia Cotta C. Julius Caesar III S. Julius Caesar III Cos I Julia Caesaris Caius Marius Cos VII Cornelia Sylla Julia Caesaris Julia Caesaris M. Atius Balbus Caius Marius Cos I Cinna Cos IV Calpurnia Pompeia Sulla Cornelia Cinna JULES CÉSAR Dict. vie G. Octavius Atia Balba Caesonia L. Antonius Pietas Julia Caesaris Cos I P. Clodius Pulcher Pompée Trv VII • Cos III Julia Caesaris C. Claudius Marcellus Cos I Octavie la Jeune Marc Antoine Trv XII • Cos II Fulvie Scribonia AUGUSTE Emp XLI Livie Ti. Claudius Nero Clodia Pulchra 1re ép. d'Auguste M. Claudius Marcellus M. Vipsanius Agrippa Cos III Julie l'Aînée TIBÈRE Emp XXIII Vipsania Agrippina Drusus I Cos I Antonia la Jeune Antonia l'Aînée Drusus II Cos I Julia Livilla Tiberius Gemellus Agrippa Postumus Julia Vipsania Lucius Caesar Caius Caesar Cos I Agrippine l'Aînée Germanicus Cos II CLAUDE Emp XIV Messaline Cæsonia Milonia CALIGULA Emp IV Julia Drusilla Drusus III Cos II Nero Caesar Julia Livilla Agrippine la Jeune Gn. Domitius Ahenobarbus Cos I Julia Drusilla NÉRON Emp XIV Claudia Octavia Britannicus

Carrière militaire 25 - 7 av. J.-C.

Si Tibère doit beaucoup de son ascension politique à sa mère Livie, troisième épouse d'Auguste, ses capacités de commandement et de stratégie ne peuvent cependant pas être mises en doute : il est resté invaincu au cours de toutes ses longues et fréquentes campagnes, au point de devenir, au fil des années, l'un des meilleurs lieutenants de son beau-père.

Dans la péninsule ibérique et à Rome 25 - 21 av. J.-C.

L'Auguste de Prima Porta, statue d'Auguste en tenue militaire de parade. Il est possible que Tibère soit représenté sur le relief de l'armure.
En raison de l'absence de réelles écoles qui permettent d'acquérir une expérience militaire, Auguste décide d'envoyer Tibère, âgé de seize ans, en Hispanie en 25 av. J.-C., et Marcellus en qualité de tribuns militaires. Les deux jeunes gens, qu'Auguste envisage comme possibles successeurs, participent aux phases initiales de la guerre cantabre qui a commencé l'année précédente avec Auguste et qui se termine en 19 av. J.-C. sous le général Marcus Vipsanius Agrippa.
Deux ans plus tard, en 23 av. J.-C., à l'âge de dix-huit ou dix-neuf ans, Tibère est nommé questeur de l'annoneN 5, en avance de cinq ans sur le traditionnel cursus honorum. Il s'agit d'une tâche particulièrement délicate puisqu'il est nécessaire d'assurer l'approvisionnement en blé de la ville de Rome, qui compte alors plus d'un million d'habitants, dont deux cent mille d'entre eux ne peuvent survivre que grâce à la distribution gratuite de blé par l'État. La ville passe par une période de famine en raison d'une crue du Tibre qui détruit de nombreuses cultures dans les campagnes du Latium, empêchant même les navires de rejoindre Rome avec l'approvisionnement nécessaire. Tibère fait face à la situation avec vigueur : il achète, à ses propres frais, le blé dont les spéculateurs disposent dans leurs magasins et le distribue gratuitement. Il est salué comme un bienfaiteur de Rome. Il est ensuite chargé de contrôler les ergastules, ces lieux souterrains pour les voyageurs et ceux qui cherchent refuge pour échapper au service militaire et qui servent aussi de cachots pour les esclaves. Il s'agit, cette fois-ci, d'une tâche peu prestigieuse mais tout aussi délicate, parce que les patrons des lieux se sont rendus odieux auprès de toute la population créant ainsi une situation de tension.

En Orient 20 - 16 av. J.-C.

Au cours de l'hiver 21-20 av. J.-C., Auguste ordonne à Tibère, âgé de vingt ans, de commander une armée de légionnaires, recrutée en Macédoine et en Illyrie, et de se rendre en Orient, en Arménie. En effet, cette région est d'une importance vitale pour l'équilibre politique de l'ensemble de la zone orientale, jouant un rôle d'état tampon entre l'Empire romain à l'ouest et celui des Parthes à l'est, et les deux veulent en faire un état vassal afin d'assurer la protection des frontières contre leur ennemi respectif. Après la défaite de Marc Antoine et l'effondrement du système qu'il a imposé en Orient, l'Arménie est retournée sous l'influence des Parthes, ce qui a favorisé l'accession au trône d'Artaxias II. Auguste ordonne donc à Tibère de chasser Artaxias dont les Arméniens pro-romains demandent la destitution et d'imposer sur le trône son plus jeune frère, pro-romain, Tigrane. Les Parthes, effrayés par l'avancée des légions romaines acceptent un compromis et un accord de paix est signé par Auguste arrivé en Orient depuis Samos. Ils restituent les insignes et les prisonniers qu'ils ont en leur possession après la défaite de Crassus lors de la bataille de Carrhes en 53 av. J.-C. De la même manière, la situation en Arménie est résolue avant l'arrivée de Tibère et de son armée par le traité de paix entre Auguste et le souverain parthe Phraatès IV : le parti pro-romain peut ainsi prendre le dessus et des agents envoyés par Auguste éliminent Artaxias. À son arrivée, Tibère ne peut donc que couronner Tigrane qui prend le nom de Tigrane III au cours d'une cérémonie paisible et solennelle sous la surveillance des légions romaines. À son retour à Rome, le jeune général est célébré par de nombreuses fêtes et la construction de monuments en son honneur tandis que Ovide, Horace et Properce écrivent des vers pour célébrer l'entreprise. Le plus grand mérite de la victoire revient cependant à Auguste en tant que commandant en chef de l'armée : il est proclamé imperator pour la neuvième fois et il peut annoncer au Sénat que l'Arménie devient un vassal sans en décréter l'annexion. Il écrit dans ses Res Gestae Divi Augusti, son testament politique :
Alors que je pouvais faire de la Grande Arménie une province, une fois le roi Artaxias mort, j'ai préféré, à l'exemple de nos ancêtres, confier ce royaume à Tigrane, fils du roi Artavasde et petit-fils du roi Tigrane, par l'intermédiaire de Tibère qui était alors mon beau-fils.
— Auguste, Res Gestae Divi Augusti
En 19 av. J.-C., Tibère est promu au rang de ex-préteur ou ornamenta praetoria et il peut donc siéger au Sénat parmi les ex-praetores.

En Gaule, Rhétie et Vindélicie 16 - 14 av. J.-C.

Bien qu'Auguste, après la campagne en Orient, ait officiellement déclaré au Sénat qu'il abandonne la politique d'expansion sachant qu'une extension territoriale serait excessive pour l'Empire romain, il décide de réaliser de nouvelles campagnes pour sécuriser les frontières. En 16 av. J.-C., Tibère, récemment nommé préteur, accompagne Auguste en Gaule où ils passent les trois années suivantes, jusqu'en 13 av. J.-C., afin de l'aider dans l'organisation et la direction des provinces gauloises. Le Princeps senatus se fait aussi accompagner par son beau-fils lors de la campagne punitive au-delà du Rhin contre les tribus des Sicambres et de leurs alliés les Tenctères et les Usipètes, qui, au cours de l'hiver de 17-16 av. J.-C., ont causé la défaite du proconsul Marcus Lollius et la destruction partielle de la Legio V Alaudae et la perte des insignes.
En 15 av. J.-C., Tibère, avec son frère Drusus, mène une campagne contre la population rhète, répartie entre la Norique et la Gaule, contre les Vendéliques. Drusus a déjà précédemment chassé des territoires italiques les Rhètes mais Auguste décide d'envoyer Tibère afin de résoudre définitivement le problème. Les deux hommes attaquent sur deux fronts par une opération d'encerclement de l'ennemi sans leur laisser d'échappatoire. Ils conçoivent l'opération en tenaille qu'ils mettent en œuvre grâce aussi à l'aide de leurs lieutenants : Tibère se déplace depuis l'Helvétie tandis que son jeune frère vient d'Aquilée et de Tridentum, parcourant la vallée de l'Adige et de l'Isarco, à leur jonction est construit le Pons Drusi, Pont de Drusus à proximité de l'actuelle Bolzano pour remonter enfin par l'Inn. Tibère, qui avance depuis l'ouest, bat les Vendéliques autour de Bâle et du lac de Constance. C'est en ce lieu que les deux armées se rejoignent et se préparent à envahir la Bavière. L'action conjointe conduite par les deux frères permet d'avancer jusqu'à la source du Danube où ils remportent la victoire définitive sur les Vendéliques17. Ces succès permettent à Auguste d'assujettir les peuples de l'arc alpin jusqu'au Danube, et lui vaut, de nouveau, d'être acclamé imperator tandis que Drusus, le préféré d'Auguste, reçoit plus tard un triomphe pour cette victoire et d'autres. Sur la montagne près de Monaco, à proximité de La Turbie, le trophée d’Auguste est érigé pour commémorer la pacification d’une extrémité à l’autre des Alpes et se rappeler les noms de toutes les tribus soumises.

De l'Illyrie à la Macédoine et à la Thrace 13 - 9 av. J.-C.

En 13 av. J.-C., en gagnant la réputation d'un très bon commandant, Tibère est nommé consul et il est envoyé par Auguste en Illyrie : le valeureux Agrippa, qui a longuement combattu les populations rebelles de la Pannonie, meurt à peine rentré en Italie. La nouvelle de la mort du général provoque une nouvelle onde de rébellion chez les populations soumises par Agrippa, en particulier les Dalmates et les Breuces. Auguste confie à son beau-fils la tâche de les pacifier. Tibère, prenant le commandement de l'armée en 12 av. J.-C., met en déroute les forces ennemies grâce à sa stratégie et à la ruse dont il fait preuve. Il soumet les Breuces avec l'aide de la tribu des Scordisques soumise peu de temps plus tôt par le proconsul Marcus Vinicius. Il prive ses ennemis de leurs armes et il vend comme esclave la majorité des jeunes après les avoir déportés. Il obtient une victoire totale en moins de quatre ans notamment avec l'aide de grands généraux comme Marcus Vinicius, gouverneur de la Macédoine et Lucius Calpurnius Piso. Il met en place une politique de répression très dure contre les vaincus. En même temps, sur le front oriental, le gouverneur de la Galatie et Pamphylie, Lucius Calpurnius Piso, est contraint d'intervenir en Thrace car la population, et en particulier les Besses, menacent le souverain thrace, Rhémétalcès Ier, allié de Rome.
En 11 av. J.-C., Tibère est engagé contre les Dalmates qui se sont rebellés à nouveau, et assez vite contre la Pannonie qui a profité de son absence pour conspirer à nouveau. Le jeune général est donc fortement impliqué dans la lutte simultanée contre plusieurs peuples ennemis, et il est obligé, à plusieurs reprises, de se déplacer d'un front à l'autre. En 10 av. J.-C., les Daces poussent au-delà du Danube et font des raids dans les territoires de Pannonie et de Dalmatie. Ces derniers, harcelés par les peuples soumis à Rome, se rebellent à nouveau. Tibère, qui s'est rendu en Gaule avec Auguste au début de l'année, est donc contraint de retourner sur le front illyrien, pour les affronter et les vaincre à nouveau. À la fin de l'année, il peut finalement revenir à Rome avec son frère Drusus et Auguste.
La longue campagne se conclut, la Dalmatie est désormais intégrée de façon permanente dans l'État romain et elle subit le processus de romanisation. Elle est confiée, comme province impériale, au contrôle direct d'Auguste : une armée y est stationnée en permanence, prête à repousser toutes attaques le long des frontières et à réprimer d'éventuelles nouvelles révoltes. Auguste évite dans un premier temps d'officialiser la salutatio imperatoria dont les légionnaires ont acclamé Tibère nommé imperator par ses troupes et il se refuse à rendre les honneurs à son beau-fils ainsi qu'à autoriser la cérémonie du triomphe contre l'avis du Sénat. Tibère est autorisé à parcourir la Via Sacra sur un char décoré de l'insigne du triomphe et à célébrer une ovation exceptionnelle pénétrer à Rome en char, honneur qui n'avait encore été accordé à personne : il s'agit d'un nouvel usage qui, bien que de moindre importance que la célébration de la victoire par un triomphe, constitue néanmoins un grand honneur.

Campagne de Drusus en Germanie de 12 à 9 av. J.-C.

En 9 av. J.-C., Tibère se consacre entièrement à la réorganisation de la nouvelle province de l'Illyrie. Alors qu'il quitte Rome où il a célébré sa campagne victorieuse pour se rendre sur les frontières orientales, Tibère est informé que son frère Drusus, qui se trouve sur les rives de l'Elbe pour lutter contre les Germains, est tombé de son cheval, se fracturant le fémur. L'incident semble banal et est donc négligé. Les conditions de Drusus se dégradent fortement en septembre et Tibère le rejoint à Mogontiacum afin de le réconforter, après avoir parcouru en un seul jour, plus de deux cents miles. Drusus, à la nouvelle de l'arrivée de son frère, ordonne que les légions le reçoivent dignement, et il meurt un peu plus tard dans ses bras. À pied, Tibère conduit le cortège funèbre qui ramène la dépouille de Drusus à Rome. Arrivé à Rome, il prononce l'éloge funèbre laudatio funebris pour son frère défunt sur le Forum Romain alors qu'Auguste prononce le sien dans le cirque Flaminius ; le corps de Drusus est ensuite incinéré sur le champ de Mars et placé dans le mausolée d'Auguste.

En Germanie 8 - 7 av. J.-C.

Au cours des années 8-7 av. J.-C., Tibère se rend de nouveau en Germanie, envoyé par Auguste, pour continuer le travail commencé par son frère Drusus, après sa mort prématurée, et combattre les populations locales. Il traverse donc le Rhin, et les tribus barbares, à l'exception des Sicambres, font, par peur, des propositions de paix qui reçoivent un net refus de la part du général, car il est inutile de conclure une paix sans l'adhésion des dangereux Sicambres ; quand ceux-ci envoient des hommes, Tibère les fait massacrer ou déporter. Pour les résultats obtenus en Germanie, Tibère et Auguste obtiennent encore l'acclamation d’imperator et Tibère est nommé consul en 7 av. J.-C. Il peut donc terminer les travaux de consolidation du pouvoir romain dans la région par la construction de plusieurs ouvrages, y compris les camps romains de Oberaden it et Haltern am See, élargissant l'influence romaine jusqu'au fleuve Weser.

Éloignement de la vie politique 6 av. J.-C. - 4 ap. J.-C.

Poursuivant des intérêts politiques familiaux, Tibère est poussé par Auguste en 12 av. J.-C. à divorcer de sa première femme, Vipsania Agrippina, fille de Marcus Vipsanius Agrippa, qu'il a épousée en 16 av. J.-C. et de qui il a eu un fils, Julius Caesar Drusus. L'année suivante, il épouse Julia, la fille d'Auguste, et donc sa demi-sœur, veuve du même Agrippa. Tibère est sincèrement amoureux de sa première femme Vipsania et il ne s'en éloigne qu'avec beaucoup de regrets. L'union avec Julia connaît d'abord de l'amour et de l'harmonie, puis elle se dégrade rapidement après la mort de leur fils, né à Aquilée. L'attitude de Julia, entourée de nombreux amants, contraste avec le caractère de Tibère, particulièrement réservé.
En 6 av. J.-C., Auguste décide de conférer à Tibère la puissance tribunitienne pour 5 ans : sa personne devient ainsi sacrée et inviolable et cela lui donne le droit de veto. De cette façon, Auguste semble vouloir amener à lui son beau-fils, et il peut de plus mettre un frein à l'exubérance de ses jeunes petits-fils, Caius et Lucius César, les fils d'Agrippa, qu'il a adoptés et qui semblent être les favoris pour la succession.
Malgré cet honneur, Tibère décide de se retirer de la vie politique et de quitter la ville de Rome pour s'en aller dans un exil volontaire sur l'île de Rhodes qui le fascine depuis la période où il y avait séjourné, de retour d'Arménie. Certains affirment, comme Grant, qu'il est indigné et consterné par la situation, d'autres estiment qu'il sent le manque de considération d'Auguste à son égard pour l'avoir utilisé comme tuteur de ses deux petits-fils, Caius et Lucius César, les héritiers désignés, en plus d'un malaise grandissant et du dégoût envers sa nouvelle femme.
Il s'agit d'un choix étrange et soudain que Tibère prend au moment même où il reçoit de nombreux succès alors qu'il est au milieu de sa jeunesse et en pleine santé. Auguste et Livie tentent en vain de le retenir et le princeps évoque cette question au Sénat. Tibère, en réponse, décide de cesser de manger et jeûne pendant quatre jours, jusqu'à ce qu'on l'autorise à quitter la ville pour aller là où il veut. Les historiens anciens ne donnent pas une interprétation unique de cet événement, en effet, assez étrange. Suétone résume toutes les raisons qui ont conduit Tibère à quitter Rome :
... soit par dégoût de sa femme qu'il n'osait ni accuser ni répudier, et que pourtant il ne pouvait plus souffrir, soit pour éviter une assiduité fastidieuse, et non seulement affermir son autorité par l'absence, mais l'accroître même, dans le cas où la république aurait besoin de lui. Quelques-uns pensent que, les enfants d'Auguste étant adultes, Tibère leur abandonna de son plein gré le second rang qu'il avait longtemps occupé, à l'exemple d'Agrippa, qui, lorsque Marcellus eut été appelé aux charges publiques, s'était retiré à Mytilène, pour que sa présence ne lui donnât point l'air d'un concurrent ou d'un censeur. Tibère lui-même avoua, mais plus tard, ce dernier motif. ...
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère
Dion Cassius ajoute à ses thèses, qu'il énumère toutes aussi, que Caius et Lucius se crurent méprisés ; Tibère craignit leur colère ou encore qu'Auguste l'exile pour complots contre les jeunes princes qui sont ses héritiers, voire que Tibère était mécontent de ne pas avoir été nommé César.

Pendant toute la durée de son séjour à Rhodes près de huit ans, Tibère tient une position sobre, évitant de se trouver au centre de l'attention et de prendre part aux événements politiques de l'île sauf dans un seul cas. En fait il n'a jamais utilisé son pouvoir issu de la puissance tribunitienne dont il est investi. Cependant, quand en 1 av. J.-C. il cesse d'en bénéficier, il décide de demander la permission de revoir ses parents : il estime que, quand bien même il participerait à la politique, il n'aurait plus pu, en aucune manière, mettre en danger la primauté de Caius et Lucius César. Il reçoit un refus et décide alors de faire appel à sa mère qui ne peut rien obtenir d'autre que Tibère soit nommé légat d'Auguste à Rhodes, et donc que sa disgrâce soit en partie cachée. Il se résigne donc à continuer à vivre comme un simple citoyen, inquiet et méfiant, évitant tous ceux qui viennent lui rendre visite sur l'île. En 2 av. J.-C., sa femme Julia est condamnée à l'exil sur l'île de Ventotene anciennement Pandataria, et son mariage avec elle est annulé par Auguste : Tibère, heureux de cette nouvelle, cherche à se montrer magnanime envers Julia, dans une tentative de retrouver l'estime d'Auguste.

En 1 av. J.-C., il décide de rendre visite à Caius César, qui vient d'arriver à Samos, après qu'Auguste lui a attribué l’imperium proconsulaire et l'a chargé d'effectuer une mission en Orient où est mort Tigrane III. La question arménienne est rouverte. Tibère l'honore en mettant de côté toutes les rivalités et en s'humiliant, mais Caius, poussé par son ami Marcus Lollius, ferme adversaire de Tibère, le traite avec détachement. Ce n'est qu'en 1 ap. J.-C., soit sept ans après son départ, que Tibère est autorisé à rentrer à Rome, grâce à l'intercession de sa mère Livie, mettant fin à ce qui a été un exil volontaire : en fait, Caius César, qui n'est plus sous la coupe de Lollius, accusé d'extorsion et traîtrise et qui s'est suicidé pour éviter une condamnation, consent à son retour et Auguste, qui a confié la question à son petit-fils, le rappelle en lui faisant jurer qu'il ne se serait intéressé en aucune manière au gouvernement de l'État.
À Rome, pendant ce temps, les jeunes nobiles qui soutiennent les deux Césars, ont développé un fort sentiment de haine à l'égard de Tibère, et ils continuent à le voir comme un obstacle à l'ascension de Caius César. Le même Marcus Lollius, avant le désaccord avec Caius César, s'offre d'aller à Rhodes pour tuer Tibère et bien d'autres nourrissent le même projet. À son retour à Rome, donc, Tibère doit agir avec beaucoup de prudence, sans jamais renoncer à la résolution de retrouver le prestige et l'influence qu'il a perdus au cours de son exil à Rhodes.
Juste au moment où leur popularité atteint le niveau le plus élevé, Lucius et Caius César meurent respectivement en 2 et 4, non sans que Livie soit soupçonnée : le premier tombe mystérieusement malade, tandis que le second est tué par trahison en Arménie alors qu'il négocie avec ses ennemis une proposition de paix. Tibère qui, à son retour, a quitté son ancienne maison pour s'installer dans les jardins de Mécène, connus aujourd'hui sous le nom de Auditorium Mecenate, peut-être décorés avec des peintures de jardin par Tibère et a évité de participer à la vie publique, est adopté par Auguste, qui n'a pas d'autres héritiers. Le princeps, toutefois, l'oblige à adopter à son tour son neveu Germanicus, fils de son frère Drusus, bien que Tibère ait déjà un fils conçu avec sa première femme, Vipsania, nommé Julius Caesar Drusus et plus jeune d'un an seulement. L'adoption de Tibère, qui prend le nom de Tiberius Julius Caesar, est célébrée le 26 juin 4 avec une grande fête, et Auguste ordonne la distribution à ses troupes de plus d'un million de sesterces.. Le retour de Tibère au pouvoir suprême donne, non seulement au principat une stabilité, une continuité et une harmonie interne mais aussi une nouvelle impulsion à la politique d'Auguste en matière de conquête et de gloire à l'extérieur des frontières impériales31.
Nouveaux succès militaires
En Germanie
Les campagnes de Lucius Domitius Ahenobarbus 3 à 1 av. J.-C. et de Tibère 4 à 6 en Germanie.
Immédiatement après son adoption, Tibère est de nouveau investi de l’imperium proconsulaire et de la puissance tribunitienne quinquennale ou décennale et il est envoyé par Auguste en Germanie parce que les précédents généraux Lucius Domitius Ahenobarbus, légat de 3 à 1 av. J.-C. et Marcus Vinicius de 1 à 3 ap. J.-C. n'ont pas été en mesure d'étendre la zone d'influence conquise antérieurement par Drusus entre 12 à 9 av. J.-C.. Tibère veut aussi retrouver la faveur des troupes après une décennie d'absence.
Après un voyage triomphal au cours duquel il est à plusieurs reprises célébré par les légions qu'il a déjà commandées précédemment, Tibère arrive en Germanie, où, au cours de deux campagnes menées entre 4 et 5, il occupe de manière permanente, par de nouvelles actions militaires, toutes les terres de la zone septentrionale et centrale comprises entre le Rhin et l'Elbe. En 4, il soumet les Cananefates, les Chattuares et les Bructères, et place sous domination romaine les Chérusques qui s'en étaient soustraits. Avec le légat Caius Sentius Saturninus, il décide d'avancer encore plus dans les territoires germaniques et passe au-delà de la Weser, et en 5, il organise une opération de grande envergure qui implique l'utilisation de forces terrestres et de la flotte de la mer du Nord. Assisté des Cimbres, des Chauques et des Sénons, qui ont été forcés de déposer les armes et de se rendre à la puissance de Rome, Tibère peut étreindre dans un étau meurtrier les redoutables Lombards.
Le dernier acte nécessaire est celui d'occuper la partie méridionale de la Germanie et la Bohême des Marcomans de Marobod afin de compléter le projet d'annexion et de faire du Rhin à l'Elbe, la nouvelle frontière. Tibère conçoit un plan d'attaque impliquant l'utilisation de plusieurs légions lorsqu'une révolte éclate en Dalmatie et en Pannonie ce qui arrête l'avancée de Tibère et de son légat Caius Sentius Saturninus en Moravie. La campagne, conçue comme une manœuvre à tenaille est une opération stratégique majeure dans laquelle les armées de Germanie 2-3 légions, de Rhétie 2 légions et d'Illyrie 4-5 légions doivent se réunir en un point convenu et lancer l'attaque concertée. Le déclenchement de la révolte en Pannonie et en Dalmatie, empêche les légions de l'Illyrie de rejoindre celles de Germanie et il y a le risque que Marobod s'allie aux rebelles pour marcher sur Rome : Tibère, qui est à quelques jours de marche de l'ennemi, conclut hâtivement un traité de paix avec le chef marcoman et se dirige au plus vite en Illyriea.

En Illyrie La campagne de Tibère en Illyrie en 6.

Après quinze années de paix relative, en 6, l'ensemble du secteur dalmate et pannone reprend les armes contre le pouvoir de Rome : la raison est l'incompétence des magistrats envoyés par Rome pour gérer la province qui ont mis en place de lourdes taxes. L'insurrection commence dans la région sud-orientale de l'Illyrie avec les Daesitiates commandés par un certain Baton, dit de Dalmatie, qui est rejoint par la tribu pannone des Breuces sous le commandement d'un certain Pinnes et d'un second Baton, dit de Pannonie.
En raison de la crainte d'autres révoltes dans tout l'Empire, le recrutement de soldats devient problématique, de nouvelles taxes sont mises en place pour répondre à l'urgence. Les forces mises en œuvre par les Romains sont aussi importantes que lors de la deuxième guerre punique : dix légions et plus de quatre-vingts unités auxiliaires, ce qui équivaut à environ cent à cent vingt mille hommes.
Tibère envoie ses lieutenants en avant-garde afin de débarrasser la route des ennemis au cas où ils auraient décidé de marcher contre l'Italie : Marcus Valerius Messalla Messallinus réussit à vaincre une armée de 20 000 hommes et se barricade à Sisak pendant que Aulus Caecina Severus défend la ville de Sirmium afin d'éviter sa prise et il repousse Baton de Pannonie sur la Drave. Tibère arrive sur le théâtre des opérations vers la fin de l'année lorsqu'une grande partie du territoire, à l'exception des places-fortes, est aux mains des rebelles, et la Thrace entre aussi en guerre aux côtés des Romains.
Comme à Rome on est inquiet par le fait que Tibère tarde à régler le conflit, en 7, Auguste lui envoie Germanicus en qualité de questeur; le général, pendant ce temps, pense à réunir les armées romaines engagées dans la région le long de la rivière Save, afin de disposer de plus de dix légions. De Sirmium, Aulus Caecina Severus et Marcus Plautius Silvanus conduisent l'armée vers Sisak, éliminant les forces combinées des rebelles dans une bataille près des marais Volcées. Après avoir rejoint les forces armées, Tibère inflige des défaites successives à ses ennemis, rétablissant l'hégémonie romaine sur la vallée de la Save et consolidant les conquêtes obtenues grâce à la construction de plusieurs forts. En prévision de l'hiver, il sépare les légions, il en conserve cinq avec lui à Sisak et envoie les autres protéger les frontières.
En 8, Tibère reprend les manœuvres militaires et bat en août une nouvelle armée pannone. À la suite de la défaite, Baton de Pannonie trahit Pinnes en le donnant aux Romains mais il est par la suite capturé et exécuté par ordre de Baton de Dalmatie qui prend également le commandement des forces de la Pannonie. Un peu plus tard, Marcus Plautius Silvanus réussit à vaincre les Breuces de Pannonie qui étaient parmi les premiers à se rebeller. Débute alors l'invasion romaine en Dalmatie, Tibère dispose ses troupes pour être en mesure de lancer l'attaque finale de l'année suivante.
En 9, Tibère reprend les hostilités en divisant l'armée en trois colonnes et en mettant Germanicus à la tête de l'une d'entre elles. Alors que ses lieutenants mettent fin aux derniers foyers de rébellion, il part en Dalmatie à la recherche du chef de la rébellion Baton le Dalmate, se joignant à la colonne du nouveau légat Marcus Aemilius Lepidus. Il le rejoint dans la ville d'Andretium où les rebelles se rendent, mettant fin après quatre ans, au conflit.
Par cette victoire, Tibère est encore une fois acclamé imperator et il obtient le triomphe qu'il célèbre seulement un peu plus tard, alors qu'à Germanicus sont accordés les honneurs du triomphe ornamenta triumphalia.

De nouveau en Germanie 9 - 11. La Germanie romaine de 7 à 9 défaite de Varus à Teutobourg.

En 9, après que Tibère eut défait avec succès les rebelles dalmates, l'armée romaine stationnée en Germanie et dirigée par Varus, est attaquée et battue dans une embuscade tendue par une armée dirigée par le germain Arminius alors qu'il traverse la forêt de Teutobourg. Trois légions, composées des hommes les plus expérimentés sont totalement anéanties, et les conquêtes romaines au-delà du Rhin sont perdues car elles restent privées d'une armée de garnison pour les garder. Auguste craint également que, après une telle défaite, les Gaulois et les Germains, s'alliant, marchent contre l'Italie. La décision du souverain marcoman Marobod est importante, et il reste fidèle aux pactes passés avec Tibère en 6 et refuse l'alliance avec Arminius.
Tibère, après avoir pacifié l'Illyrie, rentre à Rome où il décide de reporter la célébration du triomphe de manière à respecter le deuil imposé par la défaite de Varus. Le peuple aurait voulu qu'il prenne un surnom, comme le Pannonique Pannonicus, l'Invincible Invictus ou le Pieux Pius, qui permettrait de se souvenir de ses grandes entreprises. Auguste, pour sa part, rejette la demande en répondant que, un jour, il prendrait lui aussi le titre d'Auguste, puis il l'envoie sur le Rhin afin d'éviter que l'ennemi germanique attaque la Gaule romaine et que les provinces, à peine pacifiées, puissent se révolter de nouveau à la recherche de leur indépendance.
Arrivé en Germanie, Tibère peut mesurer la gravité de la défaite de Varus et ses conséquences qui empêchent d'envisager une nouvelle reconquête des terres qui vont jusqu'à l'Elbe. Il adopte, par conséquent, une conduite particulièrement prudente prenant toutes les décisions avec le conseil de guerre et évitant de faire appel, pour la transmission des messages, à des hommes du cru comme interprètes. De la même façon il choisit avec soin les endroits où installer les camps afin d'éviter tout risque d'être victime d'une nouvelle embuscade. Il met en place, pour les légionnaires, une discipline de fer, punissant de manière très sévère tous ceux qui transgressent les ordres. Par cette stratégie, il obtient un grand nombre de victoires et maintient la frontière le long du Rhin en s'assurant de la fidélité à Rome des peuples germaniques, parmi lesquels les Bataves, les Frisons et les Chauques qui habitent ces lieux.

Succession 12 - 14

La succession est l'une des plus grandes préoccupations de la vie d'Auguste. Il est souvent atteint de maladies qui font craindre, à maintes reprises, une mort prématurée. Le princeps épouse en 42 av. J.-C. Clodia Pulchra, belle-fille de Marc Antoine qu'il répudie l'année suivante pour épouser Scribonia et peu après Livie.
Pendant quelques années, Auguste espère avoir comme héritier son gendre Marcus Claudius Marcellus, le fils de sa sœur Octavie, qui s'est marié avec sa fille Julia en 25 av. J.-C. Marcellus est adopté mais il meurt jeune, deux ans plus tard. Auguste contraint alors Agrippa à épouser la jeune Julia, choisissant comme successeur son ami de confiance à qui il attribue l’imperium proconsulaire et la puissance tribunitienne. Agrippa décède avant Auguste en 12 av. J.-C., alors que se mettent en valeur pour leurs entreprises les frères Drusus, favori d'Auguste, et Tibère. Après la mort prématurée de Drusus, le princeps donne sa fille Julia en mariage à Tibère, mais adopte les enfants d'Agrippa, Caius et Lucius Caesar : ceux-ci meurent jeunes non sans suspecter une implication de Livie. Auguste, par conséquent, ne peut qu'adopter Tibère, parce que le seul autre descendant direct masculin encore en vie, le fils d'Agrippa, Agrippa Postumus, paraît brutal et dépourvu de toutes qualités, et il est pour cela envoyé dans l'île de Pianosa.

Selon Suétone, Auguste, bien que plein d'affection envers son beau-fils, critique souvent certains aspects, mais il choisit de l'adopter pour plusieurs raisons :
"... que les seules instances de Livie lui firent adopter Tibère ; ou que son ambition même l'y détermina, afin qu'un jour un tel successeur le fît d'autant plus regretter. ...ou plutôt qu'ayant mis dans la balance les vices et les qualités de Tibère, il trouva que celles-ci l'emportaient. ... dans l'intérêt de la république ; ... un général très habile, et comme l'unique appui du peuple romain. ... le plus vaillant et le plus illustre des généraux. ..."
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère
Tibère, après avoir effectué les opérations en Germanie, célèbre à Rome le triomphe, pour la campagne en Dalmatie et en Pannonie d'octobre 1237, au cours duquel il se prosterne publiquement devant Auguste, et il obtient en 13 le renouvellement de la puissance tribunitienne et de l’imperium proconsulare maius, titres qui le désignent comme successeur. Il est élevé au rang effectif de corégent avec Auguste : il peut administrer les provinces, commander les armées et exercer pleinement le pouvoir exécutif, bien que dès l'époque de son adoption, Tibère ait commencé à prendre une part active dans le gouvernement de l'État, aidant son beau-père pour la promulgation de lois et pour l'administration.
En 14, Auguste, désormais proche de la mort, appelle auprès de lui Tibère sur l'île de Capri : l'héritier, qui n'y a jamais été, reste profondément fasciné. C'est là qu'est décidé que Tibère se rendra de nouveau en Illyrie pour se consacrer à la réorganisation administrative de la province. Les hommes repartent ensemble à Rome, mais Auguste, saisi par une soudaine maladie, est contraint de s'arrêter dans sa villa de Nola, l'Octavianum, tandis que Tibère poursuit jusqu'à Rome et part pour l'Illyrie, comme cela est convenu. Alors qu'il s'approche de la province, Tibère est rappelé en urgence parce que son beau-père, qui ne s'est plus déplacé de Nola, est désormais mourant. Selon Suétone, l'héritier rejoint Auguste et les deux ont un dernier entretien avant la mort du prince. Selon d'autres versions, au contraire, Tibère arrive à Nola quand Auguste est déjà mort. Dion Cassius ajoute que Livie provoque la mort de son mari par empoisonnement, si bien que Tibère arrive à Nola quand Auguste est déjà mort. Tacite mentionne un rumeur selon laquelle c'est Livie qui aurait tué Auguste parce qu'il s'était récemment rapproché de son neveu Agrippa Postumus, craignant que la succession de Tibère puisse être remise en question. Ces faits ne sont pas corroborés par les autres historiens et Auguste semble être décédé de causes naturelles.
Tibère annonce la mort d'Auguste alors qu'arrive la nouvelle du mystérieux assassinat d'Agrippa Postumus par le centurion chargé de sa garde. Tacite signale que le meurtre est ordonné par Tibère ou Livie ; Suétone raconte qu'on ne sait pas si l'ordre est donné par Auguste sur son lit de mort, ou par d'autres, et que Tibère soutient qu'il est étranger à ce crime, premier acte de gouvernement de Tibère ou dernière volonté d'Auguste, difficile à dire.. Craignant d'éventuels attentats sur sa personne, Tibère se fait escorter par des militaires, et il convoque le Sénat pour le 17 septembre afin de discuter des funérailles d'Auguste et de la lecture de son testament. Auguste laisse comme héritiers de son patrimoine Tibère et Livie qui prend le nom d'Augusta, mais il fait également de nombreux dons au peuple de Rome et aux légionnaires présents dans les armées. Les sénateurs décident de réaliser des funérailles solennelles au princeps défunt, le corps est incinéré au champ de Mars, et ils commencent à prier Tibère d'assumer le rôle et le titre de son père, et donc de gouverner l'Empire romain. Tibère d'abord refuse, selon Tacite et Suétone, voulant être supplié par les sénateurs afin que le gouvernement de l'État ne semble pas prendre une forme autocratique mais que le système républicain reste, au moins formellement, intact. À la fin, Tibère accepte l'offre du Sénat, avant d'en irriter les mêmes esprits, probablement s'étant rendu compte qu'il y a l'absolue nécessité d'une autorité centrale : le corps l'Empire a besoin d'une tête Tibère, d'après les propos de Gaius Asinius Gallus selon Tacite : la République, formant un seul corps, devait être régie par une seule âme. L'argument avancé par les auteurs pro-Tibère est plus probable : ils indiquent que les hésitations de Tibère pour prendre la direction de l'État sont dictées par une réelle modestie, plutôt que par une stratégie préméditée, peut-être suggérée par l'empereur Auguste.

Empereur romain

Après la séance du Sénat du 17 septembre 14, Tibère devient le successeur d'Auguste à la tête de l'État romain, regroupant la puissance tribunitienne, l’imperium proconsulare maius et d'autres pouvoirs dont bénéficiaient Auguste, et prenant le titre de princeps. Tibère reste empereur pendant plus de vingt ans, jusqu'à sa mort en 37. Son premier acte est de ratifier la divinisation de son père adoptif, Auguste, Divus Augustus, comme cela fut fait précédemment pour Jules César, en confirmant aussi le legs aux soldats.
Dès le début de son principat, Tibère se trouve devoir vivre avec l'important prestige que Germanicus, le fils de son frère Drusus qu'il a adopté sur l'ordre d'Auguste, acquiert auprès de tout le peuple de Rome. Ce prestige provient des campagnes sur le front septentrional que Germanicus a menées à leurs termes ce qui lui a valu l'estime de ses collaborateurs et des légionnaires, réussissant à récupérer deux des trois aigles légionnaires perdues lors de la bataille de Teutobourg. Sa popularité est telle qu'il aurait pu prendre le pouvoir en chassant son père adoptif dont l'accession au principat s'est accompagnée de la mort de tous les autres parents qu'Auguste a indiqués comme héritiers. Le ressentiment conduit Tibère à donner à son fils adoptif une mission particulière en Orient de manière à l'éloigner de Rome. Le Sénat décide de donner au jeune homme l’imperium proconsulare maius sur toutes les provinces orientales. Tibère, cependant, n'a aucune confiance en Germanicus, qui en Orient, se serait trouvé sans aucun contrôle et exposé à l'influence de son entreprenante femme Agrippine l'Aînée. Il décide donc de placer à ses côtés un homme de confiance : le choix de Tibère se porte sur Gnaeus Calpurnius Piso qui est un homme dur et inflexible et qui a été consul avec Tibère en 7 av. J.-C. Germanicus part en 18 pour l'Orient avec Piso qui est nommé gouverneur de la province de la Syrie. La succession n'est donc pas résolue, la rivalité entre son fils cadet Julius Caesar Drusus et le fils aîné — juridiquement l'héritier — adopté Germanicus étant latente.

Germanicus, revient en Syrie en 19, après avoir résidé en Égypte au cours de l'hiver. Il entre en conflit ouvert avec Piso, qui a annulé toutes les mesures que Germanicus a prises ; Piso, en réponse, décide de quitter la province pour retourner à Rome. Peu de temps après le départ de Piso, Germanicus tombe malade et meurt après de longues souffrances, à Antioche, le 10 octobre. Avant de mourir, Germanicus exprime sa conviction d'avoir été empoisonné par Piso et adresse une dernière prière à Agrippine afin qu'elle venge sa mort. Après les funérailles, Agrippine rentre à Rome avec les cendres de son mari où la peine de tout le peuple est grande. Tibère, pour éviter d'exprimer publiquement ses sentiments, n'assiste même pas à la cérémonie au cours de laquelle les cendres de Germanicus sont placées dans le mausolée d'Auguste. En fait, Germanicus pourrait être décédé de mort naturelle, mais sa popularité croissante accentue l'événement, qui est également amplifié par l'historien Tacite.
Dès le début, une suspicion s'installe alimentée par les paroles prononcées par Germanicus mourant qui accuse Piso d'avoir provoqué sa mort en l'empoisonnant. Ainsi, la rumeur d'une participation de Tibère se propage, presque comme l'instigateur de l'assassinat de Germanicus, ayant choisi personnellement d'envoyer Piso en Syrie. Lorsque Piso est jugé, accusé d'avoir commis, également, de nombreux délits, l'empereur tient un discours très modéré dans lequel il évite de prendre position pour ou contre la condamnation du gouverneur. Piso ne peut pas être poursuivi pour un empoisonnement qui apparaît même pour les accusateurs impossible à prouver, et le gouverneur, certain d'être condamné pour d'autres délits qu'il a commis, décide de se suicider avant que soit prononcé un verdict..
La popularité de Tibère sort amoindrie de cet épisode car Germanicus était très aimé. Tacite écrit de lui dix ans après sa mort :
...Germanicus avait l'esprit populaire et les manières affables du jeune César qui contrastaient merveilleusement avec l'air et le langage de Tibère, si hautain et si mystérieux ...
Les deux personnages ont des manières de faire très différentes : Tibère se distingue par sa froideur, sa réserve et son pragmatisme, tandis que Germanicus se fait remarquer par sa popularité, sa simplicité et sa fascination. Ronald Syme soutient qu'il est vraisemblable que Tibère choisit Piso comme son confident, lui conférant un secreta mandata ordres confidentiels pour éviter que le jeune âge de l'héritier au trône puisse conduire Germanicus à une inutile et coûteuse guerre contre les Parthes. La situation, cependant, échappe à Piso, probablement en raison des frictions entre les épouses du légat impérial et du titulaire de l’imperium proconsulaire, de sorte que l'inimitié entre les deux dégénère en conflit ouvert. La mort de Germanicus ne fait que donner un aspect négatif au personnage du princeps dans l'historiographie.

Mort de son successeur Julius Caesar Drusus 19 - 23

La mort de Germanicus ouvre la voie de la succession à l'unique fils naturel de Tibère, Julius Caesar Drusus, qui a, jusque-là, accepté un rôle mineur par rapport à son cousin Germanicus. Il a seulement un an de moins que le défunt et il est aussi intelligent, comme cela apparaît clairement dans la façon dont il fait face à la révolte en Pannonie.
Pendant ce temps, Séjan, nommé préfet du prétoire aux côtés de son père en 16, réussit rapidement à gagner la confiance de Tibère. Aux côtés de Drusus, favori pour la succession, s'ajoute le personnage de Séjan qui acquiert une grande influence sur l'œuvre de Tibère : le préfet du prétoire, qui fait preuve d'une réserve en tous points similaire à celle de l'empereur, est en fait animé d'un fort désir de pouvoir et il aspire à devenir le successeur de Tibère. Séjan voit également croître énormément son pouvoir lorsque les neuf cohortes prétoriennes sont regroupées dans la ville de Rome, près de la Porte Viminale. Entre Séjan et Drusus s'installe une situation de rivalité50, et le préfet commence à réfléchir à la possibilité d'assassiner Drusus et les autres successeurs possibles de Tibère. Il séduit la femme de Drusus, Livilla, et a avec elle une relation. Peu après, en 23, Drusus meurt empoisonné, et le public suspecte, sans aucun fondement, que Tibère aurait pu ordonner le meurtre de Drusus, mais il semble plus probable que Livilla soit seule impliquée.
Huit ans plus tard, Tibère apprend que son fils a été assassiné par sa belle-fille Livilla et son conseiller dans lequel il plaçait toute sa confiance, Séjan51,52.

Départ pour Capri et ascension de Séjan 23 - 31

Tibère se trouve une fois de plus, à l'âge de 64 ans, sans héritier, parce que les jumeaux de Drusus, nés en 19, sont trop jeunes, et que l'un d'entre eux est décédé peu après son père. Il choisit de proposer comme successeur les jeunes fils de Germanicus qui ont été adoptés par Drusus et qu'il place sous la protection des sénateurs. Séjan a, alors, de plus en plus de pouvoir, de sorte qu'il espère devenir empereur après la mort de Tibère. Il commence une série de persécutions envers les enfants et la femme de Germanicus, Agrippine, puis contre les amis de Germanicus et beaucoup d'entre eux sont contraints à l'exil ou choisissent le suicide pour éviter une condamnation.
Tibère, attristé par la mort de son fils et excédé par l'hostilité de la population de Rome, décide de se retirer d'abord en Campanie en 26, puis à Capri l'année suivante, sur les conseils de Séjan, pour ne plus jamais revenir à Rome. Il a déjà soixante-sept ans et il est probable que l'envie de s'éloigner de Rome le tente déjà depuis un certain temps. Il semble qu'après avoir vu son fils mourir, il ait parlé de sa démission. Il ne peut plus supporter de voir des gens autour de lui qui lui rappellent Drusus, sans oublier la proximité de Livie qui lui est devenue insupportable. Une maladie qui le défigure augmente sa susceptibilité mais son retrait est une très grave erreur, bien qu'il continue à gérer les problèmes de l'Empire depuis Capri.
Le préfet du prétoire, pendant ce temps, profitant de la pleine confiance de l'empereur54 prend le contrôle de toutes les activités politiques, devenant le représentant incontesté de la puissance impériale. Il réussit également à convaincre le princeps de concentrer l'ensemble des neuf cohortes prétoriennes, auparavant réparties entre Rome et les autres villes italiques, dans Rome dans la caserne de la Garde prétorienne à sa disposition, alors que Tibère a quitté Rome.

Tibère, cependant, se tient informé de la vie politique de Rome, et il reçoit régulièrement des notes qui l'informent des discussions menées au Sénat. Il peut, grâce à la création d'un véritable service postal, exprimer son point de vue, et il est également en mesure de donner des ordres à ses émissaires à Rome. L'éloignement de Tibère de Rome conduit à une progressive diminution du rôle du Sénat au profit de l'empereur et de Séjan.
Le préfet du prétoire commence à persécuter ses opposants, les accusant de lèse-majesté afin de les éliminer de la scène politique. Cette situation conduit à la création d'un climat de suspicion généralisée qui, à son tour, provoque de nouvelles rumeurs sur la participation de l'empereur aux nombreux procès politiques intentés par Séjan et ses collaborateurs. En 29, lorsque Livie qui, avec son caractère autoritaire, a toujours influencé le gouvernement, meurt à l'âge de 86 ans, son fils refuse de retourner à Rome pour les funérailles et interdit sa divinisation. Séjan peut procéder, sans être dérangé, à une série d'actions contre Agrippine et son fils aîné Nero Iulius Caesar qui est accusé notamment de tentatives de subversion, ce qui lui vaut d'être condamné au confinement sur l'île de Ponza où il meurt de faim en 3. Agrippine, accusée d'adultère, est expulsée sur l'île Pandataria où elle meurt en 3.
Le projet de Séjan a précisément pour objectif de s'assurer de la succession de l'empereur. Après avoir éliminé les descendants directs de Tibère, le préfet est désormais le seul candidat à la succession, et il tente en vain de devenir parent de l'empereur par son mariage avec la veuve de Drusus, Livilla. Il commence à viser l'attribution de la puissance tribunitienne qui aurait officiellement permis sa nomination suivante en tant qu'empereur, le rendant ainsi sacré et inviolable, et il obtient, en 31, le consulat avec Tibère. Dans le même temps, la veuve de Nero Claudius Drusus, Antonia Minor, se fait la porte-parole des sentiments d'une grande partie de la classe sénatoriale et dénonce dans une lettre à Tibère toutes les intrigues et les actes de sang dont Séjan, qui est en train d'ordonner une conspiration contre l'empereur, est responsable. Tibère, alerté, décide de destituer le puissant préfet et il organise une habile manœuvre avec l'aide du préfet de Rome Macron.

Afin de ne pas éveiller les soupçons, l'empereur nomme Séjan pontife, promettant de lui donner au plus tôt la puissance tribunitienne. En même temps, Tibère quitte la charge de consul ce qui oblige Séjan à y renoncer aussi. Le 17 octobre 31 enfin, Tibère, nomme secrètement préfet du prétoire et chef des cohortes urbaines le préfet de Rome, Macron. Il l'envoie à Rome avec l'ordre de se mettre d'accord avec Lacon, préfet des vigiles et avec le nouveau consul désigné Publius Memmius Regulus, afin de convoquer le lendemain le Sénat dans le temple d'Apollon, sur le mont Palatin. Ainsi, Tibère obtient l'appui des cohortes urbaines et des vigiles contre une éventuelle réaction des prétoriens en faveur de Séjan.
Quand Séjan arrive au Sénat, il est informé par Macron de l'arrivée d'une lettre de Tibère annonçant l'attribution de la puissance tribunitienne. Ainsi, pendant que Séjan, jubilant, prend place parmi les sénateurs, Macron, resté en dehors du temple, éloigne les prétoriens de garde, les remplaçant par les vigiles de Lacon. Puis, confiant la lettre de Tibère au consul pour qu'il la lise devant le Sénat, il rejoint la caserne de la Garde prétorienne pour annoncer sa nomination comme préfet du prétoire. Dans cette lettre, délibérément très longue et très vague, Tibère évoque différents sujets, tantôt louant Séjan, tantôt le critiquant, et à la fin seulement, l'empereur accuse le préfet de trahison, ordonnant sa destitution et son arrestation. Séjan, consterné par la tournure inattendue, est immédiatement emmené, enchaîné par les vigiles et peu après sommairement jugé par le Sénat qui s'est réuni au temple de la Concorde : il est condamné à mort et à la damnatio memoriae.
La sentence est exécutée la nuit même dans la prison du Tullianum par strangulation, et le corps du préfet est laissé à la population qui le traîne dans les rues de la ville. À la suite des mesures prises par Séjan à l'encontre d'Agrippine et de la famille de Germanicus, le peuple a développé une forte aversion envers le préfet. Le Sénat déclare le 18 octobre fête publique et ordonne l'érection d'une statue à la Libye
Quelques jours plus tard, les trois jeunes fils du préfet sont sauvagement étranglés dans la prison du Tullianum65. Son ex-femme, Apicata, se suicide après avoir envoyé une lettre à Tibère révélant les fautes de Séjan et de Livilla à l'occasion de la mort de Drusus. Livilla est jugée, et pour éviter une condamnation certaine, elle se laisse mourir de faim. Après la mort de Séjan et de sa famille, une série de procès à l'encontre des amis et collaborateurs du défunt préfet provoque leur condamnation à mort ou les contraint au suicide.

Dernières années : un nouvel exil 31 - 37

Tibère passe la dernière partie de son règne sur l'île de Capri, entouré par des hommes de savoir, des avocats, des écrivains et même des astrologues. Il fait construire douze maisons pour ensuite vivre dans celle qu'il préfère, la Villa Jovis. Tacite et Suétone racontent qu'à Capri, Tibère laisse libre cours à ses vices, s'abandonnant à ses désirs effrénés mais il semble plus probable que Tibère ait maintenu sa coutumière réserve, évitant les excès comme il l'a toujours fait et sans négliger ses devoirs envers l'État et continuant à travailler dans son intérêt.
Après la chute de Séjan, la question de la succession ressurgit, et en 33, Drusus Iulius Caesar, le plus grand des enfants de Germanicus resté en vie, meurt de faim après avoir été condamné au confinement en 30 suite à une accusation d'avoir conspiré contre Tibère. Quand Tibère, en 35, dépose son testament, il ne peut choisir que parmi trois successeurs possibles, il inclut son petit-fils Tiberius Gemellus, fils de Julius Caesar Drusus, et son petit-neveu Caligula, fils de Germanicus. Reste donc exclu du testament, le frère de Germanicus, Claude, qui est considéré comme inadapté au rôle de princeps en raison de sa faiblesse physique et de doutes sur sa santé mentale. Le favori à la succession semble être immédiatement le jeune Caius, mieux connu sous le nom de Caligula, parce que Tiberius Gemellus, également soupçonné d'être le fils de Séjan, en raison de ses relations adultères avec l'épouse de Drusus, Livilla, a dix ans de moins : deux raisons suffisantes pour ne pas lui laisser le principat. Le préfet du prétoire Macron fait preuve de sympathie à l'égard de Caius, gagnant par tous les moyens sa confiance.

En 37, Tibère quitte Capri, comme il l'a fait précédemment, peut-être avec l'idée de revenir enfin à Rome pour passer ses derniers jours. Effrayé par les réactions que la population pourrait avoir, il s'arrête à seulement sept mille de Rome et décide de repartir vers la Campanie. Il est saisi d'une maladie et transporté dans la villa de Lucullus à Misène. Après une première amélioration, il tombe le 16 mars dans un état de délire et on le croit mort. Alors que beaucoup se préparent déjà à célébrer la prise de pouvoir de Caligula, Tibère récupère une fois de plus. Si les contemporains Sénèque l'Ancien, cité par Suétone, Philon d'Alexandrie affirment qu'il est mort de maladie, un certain nombre de versions différentes existent : selon Tacite, il serait mort étouffé sur ordre de Macron, selon Dion Cassius, Caligula aurait accompli le geste. Suétone le décrit couché, appelant ses serviteurs sans recevoir de réponse, se relevant et tombant mort hors de son lit ; Suétone évoque des rumeurs d'empoisonnement lent par Caligula, de privation de nourriture, ou d’étouffement avec un coussin. En tout état de cause, du fait de la réclusion dans laquelle vivait Tibère à l'époque, il demeure impossible de se prononcer sur les causes de son décès, même si la mort naturelle, à soixante-dix-sept ans, est une hypothèse plus que plausible. Si Antonio Spinosa adhère à la thèse de l’étouffement, les historiens modernes, G. P. Baker, Gregorio Maranon, E. Kornermann, Paul Petit rejettent la théorie de l’assassinat. G. P. Baker a émis une hypothèse qui expliquerait la rumeur d’étouffement : Macron ou une autre personne, trouvant Tibère par terre au pied de son lit, aurait tiré sur lui une couverture, dans un geste de protection ou de décence.
Le peuple romain réagit avec une grande joie à la nouvelle de la mort de Tibère, fêtant sa disparition. Beaucoup de monuments qui célèbrent les entreprises de l'empereur sont détruits ainsi que de nombreuses statues qui le représentent. Certains essaient de faire pratiquer la crémation du corps à Misène mais sa dépouille est transportée à Rome où il est incinéré sur le Champ de Mars et inhumé, au milieu d'insultes, dans le mausolée d'Auguste le 4 avril, gardé par les prétoriens. Alors que l'empereur défunt reçoit de modestes funérailles, le 29 mars, Caligula est acclamé princeps par le Sénat.

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Posté le : 15/03/2014 23:52
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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