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Tibère 2 suite
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Hors Ligne

Politique interne

Tibère ne se distingue pas pour ses tendances à la rénovation. Au cours de son règne, il fait preuve d'un strict respect de la tradition augustéenne, essayant d'appliquer toutes les instructions d'Auguste. Son but est de préserver l'Empire, d'assurer la paix interne et externe tout en consolidant le nouvel ordre et en évitant qu'il ne prenne les caractéristiques d'un dominat. Pour mettre en œuvre son plan, il utilise des collaborateurs et de nombreux conseillers personnels qui sont des officiels qui l'ont suivi au cours des longues et nombreuses campagnes militaires qui ont duré près de quarante ans. Il convient d'ajouter que l'administration de l'État durant les premières années de son règne est reconnue, par tous, comme excellente par son bon sens et sa modération. Tacite apprécie les capacités du nouveau princeps au moins jusqu'à la mort de son fils Drusus qui a lieu en 23.
La même chose s'applique pour les relations entre Tibère et la nobilitas sénatoriale qui sont cependant différentes de celles qui s'étaient instaurées avec Auguste. Le nouvel empereur semble différent de son beau-père par ses mérites et son ascendant, celui-ci ayant mis fin aux guerres civiles, apporté la paix à l'Empire et obtenu par conséquent une grande autorité. Tibère doit baser le rapport entre le princeps et la noblesse sénatoriale sur un moderatio qui augmente la puissance des deux, superposant l'ordre hiérarchique traditionnel80. Il établit une nette distinction entre les honneurs destinés aux empereurs vivants et le culte de ceux morts et divinisés. Malgré ces mesures qui contribuent à maintenir en vie la fiction républicaine, il ne manque pas de membres de la classe sénatoriale pour s'opposer fermement à son œuvre. Mais Tibère au cours des premières années, suivant le modèle d'Auguste, cherche sincèrement à obtenir la coopération avec le Sénat, assistant souvent à ses réunions, en respectant la liberté de discussion, en le consultant également sur des questions qu'il est en mesure de résoudre par lui-même et en accroissant les fonctions administratives du Sénat. Celui-ci fait valoir que le princeps doit servir le Sénat bonum et salutarme principem senatui servire debere.

Les magistratures conservent leur dignité et le Sénat, que Tibère consulte souvent avant de prendre des décisions dans tous les domaines, est favorisé par la plupart des mesures : Même s'il est d'usage que l'empereur signale certains candidats à la magistrature, les élections continuent d'avoir lieu, au moins formellement, par l'assemblée des comices centuriates. Tibère décide de mettre un terme à la coutume, et les sénateurs ont le privilège de l'élection des juges. De la même manière, Tibère décide d'allouer aux sénateurs la tâche de juger les sénateurs eux-mêmes, ou les chevaliers de haut rang qui se sont rendus coupables de crimes graves comme le meurtre ou la trahison ; les Sénateurs sont également chargés de juger sans l'intervention de l'empereur le travail des gouverneurs de province ; enfin, est confiée au Sénat la juridiction dans le domaine religieux et social dans toute l'Italie.
Au cours de la période de son séjour à Capri, Tibère, pour empêcher que le Sénat prenne des mesures qui ne lui conviennent pas, en particulier en ce qui concerne les nombreux procès de lèse-majesté menés par Séjan, décide que toute décision adoptée par le Sénat doit être appliquée uniquement dix jours plus tard, de sorte qu'il peut contrôler, en dépit de la distance, le travail des sénateurs.
Le prince consulte souvent le Sénat par des senatus consulta, parfois sur des questions hors de sa compétence, comme par exemple les questions de caractère religieux, Tibère ayant une aversion particulière pour les cultes orientaux. En 19 les cultes chaldéen et juif sont rendus illégaux et ceux qui les professent sont obligés de s'enrôler ou d'être expulsés d'Italie. Il ordonne de brûler tous les parements et les objets sacrés utilisés pour les cultes en question, et, par l'enrôlement, il peut envoyer les jeunes juifs dans les régions les plus reculées et les plus insalubres afin d'infliger un coup sévère à la propagation du culte.
Tibère réforme, au moins en partie, l'organisation augustéenne contre le célibat, mettant l'accent sur la lex Papia Poppae : sans abolir les dispositions de son beau-père, il nomme une commission qui s'occupe de réformer l'organisation et de rendre moins sévère les peines en commençant par les célibataires ou ceux qui, bien que mariés, n'ont pas d'enfants. Des mesures sont adoptées pour freiner le luxe et garantir la moralité des coutumes.
Parmi les mesures les plus importantes, on trouve l'adoption de la lex de Maiestate qui prévoit que soient poursuivis et passibles de condamnation tous ceux qui offensent la majesté du peuple romain. Sur la base d'une loi aussi vague, sont considérés coupables ceux qui sont responsables d'une défaite militaire, d'une sédition ou qui ont mal géré l'administration. La loi, qui entre en vigueur après avoir été abrogée, devient un outil entre les mains de l'empereur, du Sénat, et en particulier du préfet Séjan afin de criminaliser les opposants politiques. Tibère, cependant, s'oppose à plusieurs reprises à ces jugements politiques, incitant les juges à agir en toute honnêteté.

Administration financière et provinciale

Tibère est excellent en gestion financière, il laisse à sa mort un surplus considérable dans les coffres de l'État. Pour ne citer que quelques exemples, les biens du roi Archélaos de Cappadoce deviennent une propriété impériale ainsi que plusieurs mines gauloises de son épouse Julia, une mine d'argent des Ruthéniens, une mine d'or d'un certain Sestus Marius confisquée en Hispanie en 33, et d'autres encore. Il confie l'administration des biens de l'État à des fonctionnaires particulièrement compétents, dont la charge ne prend fin qu'avec l'âge.
Il est toujours prêt et généreux pour intervenir en toutes circonstances lors de difficultés internes comme lorsque la plèbe urbaine souffre au cours de famine ou comme lorsqu'en 36 il instaure une aide, à la suite d'un incendie sur l'Aventin, de cent millions de sesterces. En 33, après avoir pris certaines mesures contre l'usure, il réussit à atténuer une grave crise agraire et financière causée par une réduction de la circulation monétaire, instituant, avec sa propre fortune, un fond pour financer les prêts de plus de cent millions de sesterces. Les débiteurs peuvent emprunter pendant trois ans sans intérêts en apportant en garantie des terrains d'une valeur double du prêt demandé. Dès que possible, il tente de rationaliser les dépenses publiques en matière de spectacles, en réduisant les salaires des acteurs et en diminuant le nombre de paires de gladiateurs participant aux jeux. Il réduit de 1 % à 0,5 % l'impopulaire taxe sur les ventes, et il laisse, à sa mort, 2 700 millions de sesterces dans les caisses du trésor. Aux gouverneurs provinciaux qui lui demandent d'imposer de nouvelles taxes, il s'oppose fermement, répondant que le travail du bon berger est de tondre les moutons, non de les écorcher.
Il sait choisir, en outre, des administrateurs compétents et il soigne en particulier le gouvernement des provinces. Les gouverneurs qui obtiennent de bons résultats et qui se sont distingués pour leur honnêteté et leur compétence reçoivent, en récompense, la prorogation de leur mandat. Tacite voit, en cet usage, la volonté de l'indécis Tibère de reporter sur les gouverneurs la préoccupation de la gestion des provinces et d'éviter que des personnes puissent profiter de bénéfices issus de leur charge de haut magistrat. La collecte des impôts dans les provinces est confiée aux chevaliers, qui s'organisent en sociétés d'adjudication. Tibère évite l'imposition de nouvelles taxes aux provinces et écarte ainsi le risque de révoltes. Il fait également construire des routes en Afrique, en Hispanie, surtout dans le nord-ouest, en Dalmatie et en Mésie jusqu'aux portes de Fer, le long du Danube, et d'autres sont réparées comme dans la Gaule narbonnaise.

Politique extérieure et politique militaire Les conquêtes romaines vert sous le règne d'Auguste-30 - 14.

Tibère reste fidèle au consilium coercendi intra terminos imperii d'Auguste conseil de ne plus reculer les bornes de l'Empire , c'est-à-dire la décision de maintenir les frontières de l'Empire inchangées. Il essaie de protéger les territoires internes et d'en assurer la tranquillité et il œuvre uniquement pour des changements nécessaires à la sécurité. Il réussit à éviter des guerres ou des expéditions militaires inutiles avec les répercussions sur les dépenses publique qu'on imagine et en plaçant une plus grande confiance dans la diplomatie. Il éloigne les rois et les gouverneurs qui se révèlent inaptes à leur fonction et il cherche à assurer une plus grande efficacité du système administratif. Les seules modifications territoriales concernent l'Orient lorsqu'à la mort des rois clients, la Cappadoce, la Cilicie et la Commagène sont incorporées dans les frontières de l'Empire. Toutes les révoltes qui s'ensuivent, au cours de son long principat qui dure 23 ans, sont étouffées dans le sang par ses généraux, comme celle de Tacfarinas et des Musulames de 17 à 24, en Gaule par Julius Florus et Julius Sacrovir en 21 ou encore en Thrace avec le roi client des Odryses autour du 21.
Pendant le règne de Tibère, les forces militaires sont déployées avec la disposition suivante : la protection de l'Italie est confiée à deux flottes, celle de Ravenne et du cap Misène, et Rome est défendue par neuf cohortes prétoriennes que Séjan a réunies dans un camp à la périphérie de la ville et trois cohortes urbaines. Le nord-ouest de l'Italie est gardé par une flotte au large des côtes de la Gaule composée de navires qu'Auguste avait capturés à Actium. Le reste des forces est stationné dans les provinces dans le but de garantir les frontières et de réprimer d'éventuelles révoltes internes : huit légions sont déployées dans la région du Rhin pour se protéger des invasions germaniques et des révoltes gauloises, trois légions sont en Hispanie, et deux dans les provinces d'Égypte et d'Afrique où Rome peut aussi compter sur l'aide du royaume de Maurétanie. En Orient, quatre légions sont réparties entre la Syrie et l'Euphrate. En Europe orientale, enfin, deux légions sont stationnées en Pannonie, deux en Mésie pour protéger les frontière du Danube, et deux en Dalmatie. De petites flottes de trirèmes, des bataillons de cavalerie et des troupes auxiliaires recrutées parmi les habitants des provinces, sont répartis sur tout le territoire afin qu'ils puissent intervenir là où le besoin s'en fait sentir.

En Germanie

En ce qui concerne la politique extérieure le long des frontières septentrionales, Tibère suit une démarche de maintien et de consolidation d'un mur contre les Germains le long du Rhin en mettant fin, quelques années après son accession au trône, aux opérations militaires improductives et dangereuses que Germanicus a entreprises dans les années 14-16. Tacite, qui admire Germanicus et a peu de sympathie pour Tibère, impute la décision du princeps à sa jalousie à l'encontre des succès obtenus par son neveu. Tibère lui reconnaît le mérite d'avoir rétabli le prestige de l'Empire romain auprès des Germains, il considère au contraire et à juste titre, qu'une nouvelle tentative d'établir la frontière sur l'Elbe conduirait à un éloignement de la politique d'Auguste que Tibère considère comme un praeceptum ainsi qu'à une augmentation significative des dépenses militaires et à l'obligation d'engager une campagne en Bohême contre Marobod, roi des Marcomans. Tibère ne le juge ni nécessaire ni utile. Les dissensions internes au sein des tribus germaniques donnent lieu à une guerre entre Chattes et Chérusques puis à une autre entre Arminius et Marobod jusqu'à ce que ce dernier soit exilé en 19, alors que le premier est assassiné en 21. Scullard estime, en effet, que cette décision est motivée et de plus judicieuse.
En 14, alors que la révolte des légions en Pannonie est en cours, les hommes stationnés à la frontière germanique se rebellent, provoquant des actes de violence et des massacres. Germanicus, qui est alors à la tête de l'armée en Germanie et qui bénéficie de beaucoup de prestige, se charge de calmer la situation, affrontant personnellement les soldats séditieux. Ceux-ci demandent, comme leurs camarades de Pannonie, la réduction de la durée du service militaire et l'augmentation de la solde. Germanicus décide de leur accorder le congé après vingt ans de service et d'y inclure tous les soldats de réserve qui ont combattu pendant seize ans, les exemptant de toutes obligations sauf pour repousser les attaques ennemies. Il double, dans le même temps, l'héritage auquel ils ont droit, selon le testament d'Auguste. Les légions, qui ont appris depuis peu le décès d'Auguste, assurent de leur soutien le général s'il souhaitait prendre le pouvoir par la force, mais il refuse, faisant preuve de respect envers son père adoptif Tibère et d'une grande fermeté. La révolte, qui touche un grand nombre des légions stationnées en Germanie, est difficile à réprimer et se termine par le massacre de nombreux légionnaires rebelles. Les mesures prises par Germanicus pour satisfaire aux exigences des légions sont officialisées plus tard par Tibère qui attribue les mêmes indemnités aux légionnaires de Pannonie.

La campagne de Germanicus en 14.

Germanicus, après avoir repris la situation en main, décide d'organiser une expédition contre les peuples germaniques qui ont appris la nouvelle de la mort d'Auguste et la rébellion des légions. Ils pourraient décider de lancer une nouvelle attaque contre l'Empire. Germanicus confie une partie des légions au lieutenant Aulus Caecina Severus puis il attaque les tribus des Bructères, des Tubantes et des Usipètes qu'il bat nettement, accompagnant ses victoires de nombreux massacres. Il attaque les Marses obtenant neuf victoires et pacifiant ainsi la région à l'ouest du Rhin. De cette façon, il est en mesure de préparer pour 15 une expédition à l'est du grand fleuve par laquelle il aurait vengé Varus et freiné toute volonté expansionniste des Germains.
En 15, Germanicus traverse le Rhin avec le lieutenant Aulus Caecina Severus qui vainc de nouveau les Marses tandis que le général obtient une large victoire sur les Chattes. Le prince des Chérusques, Arminius, qui avait battu Varus à Teutobourg, incite tous les peuples germaniques à la révolte en leur demandant de combattre les envahisseurs romains. Il se forme même un petit parti pro-romain conduit par le beau-père d'Arminius, Ségeste, qui offre son aide à Germanicus. Celui-ci se rend vers Teutobourg où il retrouve un des aigles légionnaires perdu au cours de la bataille, six ans plus tôt. Il rend les honneurs funèbres aux morts dont les dépouilles sont restées sans sépulture.
Germanicus décide de poursuivre Arminius afin de l'affronter au cours d'une bataille, le prince germanique attaque les escadrons de cavalerie que Germanicus envoie en avant-garde, sûr de pouvoir surprendre l'ennemi. L'armée entière des légionnaires est alors obligée d'intervenir pour éviter une nouvelle défaite désastreuse. Germanicus décide de retourner à l'ouest du Rhin avec ses hommes. Alors qu'il se trouve sur le chemin du retour près du pontes longi, Aulus Caecina Severus est attaqué et battu par Arminius ce qui l'oblige à se retirer dans son campement. Les Germains, convaincus de pouvoir vaincre les légions, attaquent le camp mais ils sont sévèrement battus à leur tour et Aulus Caecina Severus peut conduire ses légions saines et sauves à l'ouest du Rhin.

Bien qu'ayant remporté une importante victoire, Germanicus est conscient que les Germains sont encore capables de se réorganiser et il décide, en 16, d'engager une nouvelle campagne dont l'objectif est d'anéantir définitivement la population entre le Rhin et l'Elbe. Pour rejoindre sans problème les territoires ennemis, il fait préparer une flotte qui doit conduire les légions jusqu'à l'embouchure de fleuve Amisia. En peu de temps, il réunit plus d'un millier de bateaux, légers et rapides, capables de transporter de nombreux hommes, mais aussi équipés de machines de guerre pour la défense. Les Romains débarquent à peine en Germanie que les tribus du lieu, réunies sous le commandement d'Arminius, se préparent à faire face aux envahisseurs et se réunissent pour combattre près du fleuve Weser, bataille d'Idistaviso. Les hommes de Germanicus, bien mieux préparés que leurs ennemis, affrontent les Germains et remportent une écrasante victoire. Arminius et les siens se retirent près du val angrivarien puis subissent une nouvelle défaite contre les légionnaires romains. Les personnes qui habitent entre le Rhin et l'Elbe sont ainsi éliminées. Germanicus reconduit ses troupes en Gaule, mais, sur le chemin du retour, la flotte romaine est dispersée par une tempête et elle subit de nombreuses pertes. L'incident donne l'espoir aux Germains d'inverser le sort de la guerre, mais les lieutenants de Germanicus prennent le dessus sur leurs ennemis.
Bien que Rome ne soit pas en mesure d'étendre sa zone d'influence, la limite fixée par le Rhin la protège d'une éventuelle révolte germanique et un événement majeur met fin aux rébellions : en 19, après avoir battu le roi pro-romain des Marcomans, Marobod, Arminius meurt, trahi et tué par ses compagnons qui ambitionnent le pouvoir.

En Orient.

En Orient, la situation politique, après une période de calme relatif suite aux accords entre Auguste et les souverains parthes, se transforme en confrontation en raison de troubles internes, Phraatès IV et ses enfants meurent à Rome alors qu'Auguste règne encore. Les Parthes demandent donc que Vononès, fils de Phraatès, envoyé précédemment comme otage, puisse revenir en Orient afin de monter sur le trône comme le dernier membre encore en vie de la dynastie arsacide. Le nouveau roi, étranger aux traditions locales, se montre désagréable aux Parthes et il est vaincu et chassé par Artaban III, et se réfugie en Arménie. Là, les rois imposés par Rome sur le trône étant morts, Vononès est donc choisi comme nouveau souverain mais Artaban fait pression sur Rome pour que Tibère destitue le nouveau roi arménien. L'empereur, pour éviter d'avoir à entreprendre une nouvelle guerre contre les Parthes fait arrêter Vononès par le gouverneur romain de la Syrie.
La mort du roi de la Cappadoce, Archélaos, qui est venu à Rome rendre hommage à Tibère, celle de Antiochos III, roi de Commagène, et de Philopator, roi de Cilicie, viennent perturber la situation en Orient. Les trois États, qui sont des vassaux de Rome, sont dans un fort contexte d'instabilité politique que les désaccords entre les partis pro-romain et les défenseurs de l'autonomie accroissent.
La difficulté de la situation en Orient rend nécessaire une intervention romaine. Tibère, en 18, envoie son fils adoptif, Germanicus, qui est nommé consul et qui se voit octroyer l'imperium proconsolaris maius sur toutes les provinces orientales. Dans le même temps, l'empereur nomme un nouveau gouverneur de la province de Syrie, Gnaeus Calpurnius Piso, qui fut consul avec Tibère en 7 av. J.-C. Le royaume d'Arménie est resté sans souverain après la destitution de Vononès, aussi, après son arrivée en Orient, Germanicus confère la charge de roi, avec le consentement des Parthes, à Zénon fils du souverain du Pont Polémon Ier. Il est couronné à Artachat. Germanicus impose que Commagène relève de la compétence d'un préteur, tout en conservant son autonomie formelle, que la Cappadoce soit transformée en province et que la Cilicie soit incluse dans la province de Syrie.
Il reçoit un ambassadeur du roi parthe Artaban qui est prêt à confirmer et à renouveler l'amitié et l'alliance des deux empires. En signe d'hommage à la puissance romaine, Artaban décide de rendre visite à Germanicus sur les rives de l'Euphrate, et demande, en échange, que Vononès soit chassé de la Syrie où il se situe depuis son arrestation, étant soupçonné de fomenter la discorde. Germanicus accepte de renouveler les liens d'amitié avec les Parthes, et consent à l'expulsion de Vononès qui a lié amitié avec le gouverneur Piso. L'ex-roi de l'Arménie est donc confiné dans la ville de Pompeiopoli en Cilicie où il décède peu de temps après, tué par des cavaliers romains alors qu'il essaie de s'échapper. En 19 Germanicus meurt après avoir évité, par des mesures adaptées, une famine qui se développe depuis l'Égypte avec des conséquences catastrophiques.
La réorganisation mise en place par Germanicus en Orient garantit la paix jusqu'en 34 : cette année-là, le roi Artaban de Parthie, est convaincu que Tibère, désormais âgé, ne s'opposera pas, depuis Capri, à la mise en place de son fils Arsace sur le trône d'Arménie après la mort d'Artaxias. Tibère décide d'envoyer Tiridate, descendant de la dynastie arsacide tenu en otage à Rome, disputer le trône parthe d'Artaban et il soutient l'installation de Mithridate, frère du roi d'Ibérie, sur le trône d'Arménie. Mithridate, avec l'aide de son frère Pharsman, réussit à s'emparer du trône d'Arménie : les serviteurs d'Arsace, corrompus, tuent leur maître, les Ibères envahissent le royaume et battent, s'alliant aux populations locales, l'armée des Parthes dirigée par Orode, fils d'Artaban.
Artaban, craignant une intervention massive des Romains, refuse d'envoyer plus de troupes contre Mithridate et abandonne ses revendications sur le royaume d'Arménie. Dans le même temps, la haine que Rome fomente auprès des Parthes envers le roi Artaban le contraint à quitter le trône et à se retirer tandis que le trône passe à l'arsacide Tiridate. Après un règne d'un an de Tiridate, Artaban rassemble une grande armée et marche contre l'arsacide qui se réfugie à Rome, où il est contraint de se retirer, et Tibère doit accepter que la Parthie soit gouvernée par un roi hostile aux Romains.

En Afrique

En 17, le numide Tacfarinas, qui a servi dans les troupes auxiliaires de l'armée romaine, rassemble autour lui une troupe nombreuse, puis plus tard, il devient le meneur de la population berbère qui vit dans les zones désertiques à proximité du Sahara occidental. Il organise une armée pour faire des raids et tenter de détruire la domination romaine et attire à ses côtés les Maurétaniens dirigés par Mazippa. Le proconsul d'Afrique Marcus Furius Camillus, s'empresse de marcher contre Tacfarinas et ses alliés, de crainte que les rebelles refusent d'engager la bataille, et il les bat nettement, obtenant les insignes du triomphe.
L'année suivante, Tacfarinas reprend les hostilités, débutant une série d'attaques et de raids contre les villages et accumulant un gros butin. Il encercle une cohorte d'armée romaine qu'il réussit à battre. Le nouveau proconsul, Lucius Apronius qui a succédé à Camillus, envoie le corps des vétérans contre Tacfarinas qui est battu. Le Numide entreprend alors une tactique de guérilla contre les Romains, mais après quelques succès, il est de nouveau battu et repoussé dans le désert.
Après quelques années de paix, en 22, Tacfarinas envoie des ambassadeurs à Rome auprès de Tibère afin de lui demander pour lui et ses hommes la possibilité de résider en permanence sur les territoires romains. Le Numide menace de déclencher une nouvelle guerre si Tibère n'accède pas à sa requête. L'empereur considère la menace de Tacfarinas comme une insulte à la puissance de Rome, et ordonne de mener une nouvelle offensive contre les rebelles numides. Le commandant de l'armée romaine, le nouveau proconsul Quintus Junius Blaesus, décide d'adopter une stratégie similaire à celle adoptée par Tacfarinas en 18 : il divise son armée en trois colonnes, avec lesquelles il peut à maintes reprises attaquer l'ennemi et le contraindre à se retirer. Le succès semble être définitif, de sorte que Tibère consent à proclamer Blaesus imperator.
La guerre contre Tacfarinas prend seulement fin en 24. Malgré toutes les défaites subies, le rebelle numide continue à résister et décide de mener une offensive contre les Romains. Il assiège une petite ville, mais il est immédiatement attaqué par l'armée romaine et forcé à la retraite. De nombreux chefs rebelles sont capturés et tués. Les bataillons de cavalerie et les cohortes légères, renforcés aussi par les hommes envoyés par le roi Ptolémée de Maurétanie, se lancent à la poursuite des fugitifs. Ces alliés des Romains décident d'entrer en guerre contre Tacfarinas car ce dernier a attaqué leur royaume. Rejoints, les rebelles numides engagent une nouvelle bataille mais ils sont durement défaits. Tacfarinas, certain de la défaite finale, se jette sur les rangs ennemis et meurt sous les coups, ce qui met fin à la révolte;.

En Gaule

En 21, les habitants de la Gaule, écrasés par les taxes, se rebellent, dirigés par Julius Florus et Julius Sacrovir. Les deux organisateurs de la révolte, un membre de la tribu des Trévires, l'autre de celle des Éduens, ont la citoyenneté romaine que leurs ancêtres ont reçue pour les services rendus à l'État et ils connaissent le système politique et militaire romains. Afin de mettre tous les atouts de leurs côtés, ils essayent d'étendre la révolte à toutes les tribus gauloises, entreprenant de nombreux voyages et gagnant à leur cause, la Gaule belgique.
Tibère tente d'éviter une intervention directe de Rome, mais, quand les Gaulois enrôlés dans les troupes auxiliaires font défection, les légions romaines marchent contre Florus et le battent près des Ardennes. Le chef des Trévires, voyant que son armée n'a pas d'autre possibilité que la fuite, se suicide, pour les siens qui sont restés sans chef, c'est la fin de la rébellion.
Julius Sacrovir prend le commandement général de la rébellion et rassemble autour de lui toutes les tribus encore prêtes à se battre contre Rome. Près d'Autun, il est attaqué par l'armée romaine et malgré sa valeur, il est battu. Pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis, il décide de se suicider ainsi que ses plus fidèles collaborateurs.
Après la mort de ceux capables d'organiser la révolte, celle-ci se termine sans la moindre réduction d'impôts.

En Illyrie et dans les Balkans L'Empire romain en 14, au début du règne de Tibère.

En 14, les légions ont à peine pris leurs quartiers dans la région de l'Illyrie qu'elles apprennent la mort d'Auguste. Une révolte éclate fomentée par les légionnaires Percennius et Vibulenus. Ils espèrent enclencher une nouvelle guerre civile à partir de laquelle ils tireront d'importants revenus et, en même temps, ils veulent améliorer les conditions dans lesquelles vivent les militaires, demandant une réduction des années de service militaire, et que leur salaire quotidien soit porté à un denier. Tibère, récemment arrivé au pouvoir, refuse d'intervenir personnellement et envoie auprès des légions son fils Drusus avec quelques citoyens romains et deux cohortes prétoriennes avec Séjan, fils du préfet du prétoire Lucius Seius Strabo. Drusus met fin à la révolte en éliminant les chefs Percennius et Vibulenus et par une répression à l'encontre des rebelles. Les légionnaires ne bénéficient de concessions qu'après celles accordées par Germanicus aux légions de Germanie.
Sur le secteur de l'Illyrie, Tibère obtient, en 15, que les provinces sénatoriales de l'Achaïe et de Macédoine soient réunies à la province impériale de Mésie, prorogeant le mandat du gouverneur Caius Poppeus Sabinus, qui reste en fonction 21 ans, de 15 à 36 et de ses successeurs.
Même en Thrace, la situation de quiétude de l'époque d'Auguste se termine après la mort du roi Rhémétalcès, allié de Rome. Le royaume est divisé en deux parties, qui sont réparties entre le fils et le frère du roi défunt, Cotys VIII et Rhescuporis III. Cotys reçoit la région proche de la côte et des colonies grecques. Rhescuporis, celle sauvage et inculte de l'intérieur, exposée à des attaques hostiles des peuples voisins. Rhescuporis décide de s'accaparer les terres de son neveu, et mène à son encontre une série d'actions violentes. En 19, Tibère, dans une tentative d'empêcher une nouvelle guerre qui aurait probablement nécessité l'intervention des troupes romaines, envoie des émissaires aux deux rois thraces afin de favoriser l'ouverture de négociations de paix. Rhescuporis ne renonce pas à son ambition, il fait emprisonner Cotys et prend possession de son royaume puis demande que Rome reconnaisse sa souveraineté sur toute la Thrace. Tibère invite Rhescuporis à rejoindre Rome pour justifier l'arrestation de Cotys. Le roi thrace refuse et tue son neveu. Tibère envoie alors chez Rhescuporis le gouverneur de la Mésie Lucius Pomponius Flaccus qui, vieil ami du roi trace, le convainc d'aller à Rome. Rhescuporis est jugé et condamné à une peine de confinement pour le meurtre de Cotys, et il meurt un peu plus tard alors qu'il se trouve à Alexandrie. Le royaume de Thrace est divisé entre Rhémétalcès II, fils de Rhescuporis qui s'est ouvertement opposé aux plans de son père, et les très jeunes enfants de Cotys, Cotys IX puis Rhémétalcès III, au nom desquels le propréteur Titus Trebellenus Rufus est nommé régenta.

Tibère dans l'historiographie

La tradition historiographique ancienne, représentée principalement par Suétone et Tacite, oublie souvent les entreprises militaires que Tibère a réalisées sous Auguste et les mesures politiques prises au cours de la première période de son principat pour ne prendre en compte, particulièrement, que les critiques et les calomnies que les ennemis ont déversées sur Tibère, ce qui a donné une description assez négative. Tibère, d'autre part, ne fit rien pour repousser les critiques et la suspicion, sans doute sans fondement, en raison de sa personnalité renfermée, mélancolique et suspicieuse. Il réussit à empêcher, par sa gestion ferme, ordonnée et respectueuse des règles établies par Auguste, que l'œuvre de ce dernier ait un caractère provisoire et soit perdue. Il parvient, en effet, au cours de son règne à assurer la continuité du système de principat, et à éviter que la situation dégénère en guerre civile, en modifiant la manière de gouverner Rome et ses provinces, comme cela s'était produit lors des guerres civiles entre Caius Marius et Sylla, Jules César et Pompée ou Marc Antoine et Octave.

citations dans l'historiographie antique

Et de sa main sanglante entassant des ruines,
Quiconque de l'exil passe au suprême rang,
Ne fonde son pouvoir que dans des flots de sang.
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère,
Suétone fournit également un portrait du physique de Tibère, qui est similaire à celui de Tacite, mais plus ample et plus détailléa 219 :
« Tibère était gros, robuste et d'une taille au-dessus de l'ordinaire. Large des épaules et de la poitrine, il avait, de la tête aux pieds, tous les membres bien proportionnés. Sa main gauche était plus agile et plus forte que la droite. Les articulations en étaient si solides, qu'il perçait du doigt une pomme récemment cueillie, et que d'une chiquenaude il blessait à la tête un enfant et même un adulte. Il avait le teint blanc, les cheveux un peu longs derrière la tête et tombant sur le cou ; ce qui était chez lui un usage de famille. Sa figure était belle, mais souvent parsemée de boutons. Ses yeux étaient très grands, et, chose étonnante, il voyait dans la nuit et dans les ténèbres, mais seulement lorsqu'ils s'ouvraient après le sommeil et pour peu de temps ; ensuite sa vue s'obscurcissait. Il marchait, le cou raide et penché, la mine sévère, habituellement silencieux. [...] Tibère jouit d'une santé inaltérable pendant presque tout le temps de son règne, quoique, depuis l'âge de trente ans, il la gouvernât à son gré, sans recourir aux remèdes ni aux avis d'aucun médecin. »
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 68 (Trad. Désiré Nisard - 1855)
Alors que Dion Cassius fournit de Tibère un descriptif négatif, d'autres auteurs, parmi lesquels Velleius Paterculus, Flavius Josèphe, Pline le Jeune, Valère Maxime, Sénèque, Strabon et Tertullien en donnent une image positive et ils ne font pas allusion à la scélératesse dont l'empereur aurait fait preuve lors de sa présence à Capri.

Dans l'évangile et dans la tradition religieuse

Dans le Nouveau Testament, Tibère n'est mentionné qu'une seule fois dans un chapitre de l'évangile selon Luc qui affirme que Jean le Baptiste a commencé sa prédication publique dans la quinzième année du règne de Tibère. Les évangiles se réfèrent à Caesar ou à l'empereur, sans autre précision pour indiquer l'empereur romain régnant. Les relations entre Tibère et la religion chrétienne ont fait l'objet d'une enquête historiographique : certaines hypothèses, soutenues par Tertullien, évoquent un prétendu message de Ponce Pilate à Tibère concernant la crucifixion de Jésus. L'empereur aurait discuté de la question au Sénat et proposé la promulgation d'une loi interdisant la persécution des disciples de Jésus96. On ne sait rien de l'attitude de l'empereur envers des chrétiens, aucune mesure officielle ne fut prise mais il est certain que les disciples de Jésus n'ont jamais été persécutés sous le règne de Tibère96.
Tibère, qui est tolérant envers tous les cultes à l'exception de ceux chaldéens et juifs, n'a jamais eu confiance dans la religion alors qu'il se consacre à l'astrologie et aux prévisions du futur96. À ce propos Suétone écrita 219 :
« Il s'occupait d'autant moins des dieux et de la religion, qu'il s'était appliqué à l'astrologie et qu'il croyait au fatalisme. [...] »
— Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 69 (Trad. Désiré Nisard - 1855)
Liens
http://www.ina.fr/audio/PHD99223682/l ... nouveaux-dieux-audio.html Les 12 César


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Posté le : 16/03/2014 00:02

Edité par Loriane sur 16-03-2014 11:23:35
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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