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Accueil >> newbb >> Gaspard-Félix Tournachon dit Nadar [Les Forums - Photographe/Peintre]

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Gaspard-Félix Tournachon dit Nadar
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Le 6 avril 1820 à Paris naît Gaspard-Félix Tournachon qui prendra

le pseudonyme de Nadar,


caricaturiste, aéronaute et photographe français, il meurt à Paris, à 89 ans le 21 mars 1910;
Il publie à partir de 1850 une série de portraits photographiques d'artistes contemporains, parmi lesquels Franz Liszt, Richard Wagner, Charles Baudelaire, Michel Bakounine, Victor Hugo, Jules Verne, Hector Berlioz, Gioachino Rossini, Daniel François Esprit Auber, Sarah Bernhardt, Jacques Offenbach, George Sand, Gérard de Nerval, Théodore de Banville, Jules Favre, Guy de Maupassant, Édouard Manet, Gustave Doré, Gustave Courbet, Jean-Baptiste Corot, Loïe Fuller, Zadoc Kahn, Charles Le Roux, Hector de Sastres, les frères Élisée Reclus et Élie Reclus.
Le pseudonyme Nadar a également été utilisé par son frère Adrien Tournachon sous les formes Nadar jeune et Nadar jne, provoquant parfois la confusion. Il sera ensuite réutilisé par son fils Paul, avec la permission de son père.

Nadar est un pur produit du XIXe siècle : à la fois révolutionnaire et bourgeois, artiste et entrepreneur, féru de progrès de science et de modernité, il s'est entouré des plus grandes signatures de la littérature et des arts de son temps. Personnage doué, rusé, passionné et dilettante, son ami Baudelaire écrit de lui : Nadar, c'est la plus étonnante expression de vitalité. S'il est connu aujourd'hui essentiellement pour son activité de photographe, Nadar ne consacre pourtant, au cours de sa longue carrière qui le mène du feuilleton de presse à l'aérostation, qu'une fraction de son temps à ce médium. Mais, pour l'histoire de la photographie, Nadar reste comme celui qui fut l'un des premiers à élever la pratique du portrait au-delà de l'industrie standardisée. Sa carrière de photographe a largement tiré parti du réseau qu'il se forgea dans sa jeunesse et sur lequel il s'appuya pour faire sa renommé
Grand, les cheveux roux, les yeux effarés, fantasque à la jeunesse vagabonde, il se définit lui-même comme un vrai casse-cou, un touche-à-tout, mal élevé jusqu'à appeler les choses par leur nom, et les gens aussi.
Portraitiste perspicace, il publie, à partir de 1854, le Panthéon de Nadar, galerie des célébrités de son temps. L'un des premiers, il a utilisé la lumière artificielle étonnantes photographies des catacombes, 1861. Passionné par l'aérostation, il avait réalisé, dès 1858, les premières photographies aériennes prises en ballon. Grâce à lui s'ouvrit, en 1874, la première exposition des impressionnistes, pour laquelle il prêta son atelier.Son fils Paul Tournachon, dit Paul Nadar Paris 1856-Paris 1939 prit la direction de la maison Nadar en 1886 après avoir travaillé plusieurs années avec son père ; il réalisa de nombreux portraits de personnalités de la Belle Époque, principalement d'artistes lyriques et dramatiques.
Photographe, il utilise la lumière artificielle pour modeler le visage des célébrités dont il publie les portraits dans son Panthéon-Nadar. Il réalise les premières photos aériennes en ballon en 1858. Fondateur en 1849 de la Revue comique, auteur de nouvelles et de souvenirs Quand j'étais étudiant, 1857 ; le Monde où l'on patauge, 1883, il organise dans son atelier la première exposition impressionniste 1874.

Sa vie

Ses parents étaient d'origine lyonnaise. Gaspard-Félix Tournachon est né à Paris dans une famille d'imprimeurs. Son père, Victor Tournachon, imprimeur et libraire s'était installé dans la capitale. Le jeune Gaspard-Félix fréquente différents internats de la région parisienne, alors que son père connaît des revers de fortune. Il étudie alors au lycée Condorcet.Attiré par la littérature et peu motivé par les études, il intègre très vite la bohème étudiante du quartier Latin. Profitant de l'explosion de la petite presse dans les années 1830, il commence à écrire des comptes rendus sur le théâtre dans plusieurs journaux. Il donne également dans le feuilleton de presse, genre nouveau inventé pour fidéliser un lectorat sollicité par une offre aussi pléthorique qu'instable. Par ses feuilletons, dans lesquels il tourne la société bourgeoise en dérision, il fait un lien entre la presse et la littérature à laquelle il aspire et adopte le mode de vie de la jeunesse romantique : errances, discussions esthétiques et politiques, changements fréquents de domiciles, duels...
Allant jusqu'à travailler pour plus d'une douzaines de titres simultanément, Félix écrit trois romans, rencontre ceux qui seront ses meilleurs amis – Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval –, fréquente la Société des buveurs d'eau réunie autour d'Henri Murger et entre à la Société des gens de lettres. C'est également à cette époque, au début des années 1840, que Félix Tournachon se fait appeler Félix de la Tour Nadard, puis rapidement, Nadar, pseudonyme sous lequel il signe ses articles et les caricatures qu'il publie à partir de 1846. L'année suivante paraît dans Le Journal du dimanche sa Galerie des gens de lettres composée d'une cinquantaine de portraits charges de personnalités du monde littéraire. Chaque portrait, affublé d'un commentaire, montre la connaissance fine que possède Nadar du monde de la littérature et de la presse de l'époque. En 1854, il renouvelle la formule avec le célèbre Panthéon Nadar, un cortège caricatural de quelque trois cents écrivains proposés à la postérité, et connaîtra de nombreuses rééditions.
Diplômé de l'École des mines de Saint-Étienne en 1837, Gaspard-Félix commence des études de médecine à Lyon ; cependant sans soutien financier, à la mort de son père, il se voit obligé d'y renoncer pour gagner le pain quotidien de sa famille, dont il a désormais la charge et qui comprend sa mère et son jeune frère, Adrien Tournachon, plus jeune de cinq ans.
Il travaille dans différentes rédactions de journaux lyonnais, avant de revenir s'installer à Paris, où il effectue divers travaux dans de « petites feuilles ». Brûlant les étapes, il fonde, en collaboration avec Polydore Millaud, un journal judiciaire, intitulé L'Audience et fréquente le milieu de la jeunesse artistique, popularisé par le roman de Murger : Scènes de la vie de Bohème. Il commence à y côtoyer des personnages comme Gérard de Nerval, Charles Baudelaire et Théodore de Banville. Ses amis artistes, le surnomment Tournadar à cause de son habitude de rajouter à la fin de chaque mot de ses phrases la terminaison dar, d'une manière tout à fait fantaisiste, puis une abréviation transforme ce tic en pseudonyme Nadar.
La vie est très dure et il subsiste en utilisant divers expédients ; il écrit des romans, dessine des caricatures. Grâce à l'aide financière d'un ami, il se lance, à dix-neuf ans, dans l'aventure de la création d'une revue prestigieuse, Le Livre d'or, dont il devient le rédacteur en chef. Grâce à ses relations, il s'assure la collaboration de personnalités dont, Balzac, Alexandre Dumas, Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Gavarni et Daumier. L'aventure est obligée de s'arrêter au neuvième numéro, malgré un succès d'estime.

Le caricaturiste

Après cet échec, Gaspard-Félix reprend du service dans les gazettes comme caricaturiste. C'est lors d'un stage de dessin au journal satirique Le Corsaire-Satan qu'il découvre le crayon lithographique et abandonne la plume. À la veille de la révolution de 1848, il obtient la consécration avec son premier dessin-charge publié dans le journal Le Charivari.
Le 30 mars 1848, il s'engage avec son frère dans la légion polonaise, pour porter secours à la Pologne. Son passeport est au nom de Nadarsky. Il est fait prisonnier et mis au labeur dans une mine, puis il refuse le rapatriement gratuit et revient à pied. Deux mois plus tard, il sera de retour à Paris, coiffé d'une chapka de couleur groseille, après un long voyage lors duquel il fut arrêté en Saxe par des représentants du gouvernement prussien.
Rapidement après son retour, il est contacté par le gouvernement provisoire pour quelques services. Il est engagé comme agent secret par l'éditeur Jules Hetzel, alors chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères. Sa soif d'aventures inassouvie, malgré son expérience polonaise, il part se renseigner sur les mouvements des troupes russes à la frontière prussienne.
De retour à Paris, il reprend ses activités de caricaturiste auprès de petits journaux, tandis que sa renommée s'établit peu à peu. À partir de 1851, il s'attèle à un grand projet de Musée des gloires contemporaines, pour lequel, avec l'aide de plusieurs collaborateurs, il rencontre les grands hommes du moment afin de les dessiner. L'ensemble de ce travail concerne plus de trois cents grands hommes de l'époque sur un total de plus de 1 000 vignettes et constitue un panthéon qui lui apportera la notoriété, sous le nom de Panthéon Nadar en quatre feuillets.

Illustrations "Les Binettes contemporaines"

Les rêveries d'un étameur
Les petites affiches du tintamarre…, par Joseph Citrouillard, revues par Commerson, pour faire concurrence à celles d'Eugène de Mirecourt, portraits par Nadar, 10 vol., 1854-1855.
Illustrations par Nadar pour ''Les Binettes contemporaines'' de Commerson 1854-1855

Le photographe

Sa nouvelle aisance lui permet d'emménager au dernier étage d'un immeuble de la rue Saint-Lazare, où il peut disposer d'un atelier bénéficiant de la lumière naturelle. C'est dans ce studio que seront réalisés ses chefs-d'œuvre, continuant l'œuvre des portraits, entreprise avec la caricature, désormais continuée avec une nouvelle technique : la photographie.
À partir de cette époque, la technique du portrait est maîtrisée et les travaux sont de qualité. Les prix évoluent à la baisse. De nombreux studios ouvrent et les personnalités — les élites du monde des arts, des lettres, mais aussi de la politique, du théâtre et même de l'Église — peut-être attirés par leur côté narcissique, n'hésitent pas à « se faire tirer le portrait ». Ce sont ces œuvres que l'on retrouve chez les papetiers sous forme d'estampes et de photographies.
En 1854, il se marie avec Ernestine, jeune femme issue d'une riche famille protestante. Malgré le mariage, il continue d'offrir l'hospitalité à ses nombreux amis, comme à l'époque de la bohème.
Nadar souhaite que l'appareil de photographie puisse désormais être emporté à l'extérieur et en voyage, aussi facilement que le chevalet du peintre, il va commencer aussi à expérimenter la photographie embarquée dans un ballon, il fut donc, dès 1858 le pionnier de la photographie aérienne, avec ses vues du Petit Bicêtre. Daumier représenta Nadar opérant avec difficulté lors d'une ascension aérienne, avec cette légende prémonitoire : Nadar, élevant la photographie à la hauteur de l'Art le 25 mai 1862.
En 1860, manquant de place, Nadar déménage de la rue Saint-Lazare au boulevard des Capucines. Il fait installer au fronton de son immeuble une immense enseigne, dessinée par Antoine Lumière et éclairée au gaz.

En 1879, le chimiste et photographe gantois Désiré van Monckhoven conseille à Nadar de passer à la photographie au charbon car les tirages argentiques connaissent de nombreux problèmes de jaunissement et de disparition des demi-teintes.

Le flash au magnésium

Il expérimente l'éclairage à la poudre de magnésium, plus facile à brûler qu’en bloc. Complexe à mettre en œuvre, ce procédé, qui consiste à brûler de la poudre de magnésium, s’avère très dangereux car le magnésium est inflammable et dégage beaucoup de fumée. De plus, le déclenchement du flash se faisant manuellement, il arrivait qu'il ne se produise pas au bon moment trop tôt ou trop tard. Nadar tente ensuite une nouvelle expérience qu'il décrit dans son livre "Quand j‘étais photographe" :
Je tentai de tamiser ma lumière en plaçant une glace dépolie entre l'objectif et le modèle, ce qui ne pouvait m'amener à grand chose ; puis plus pratiquement je disposai des réflecteurs en coutil blanc, et enfin un double jeu de grands miroirs répercutant par intermittences le foyer lumineux sur les parties ombrées. J'arrivai ainsi à ramener mon temps de pose à la moyenne diurne et finalement je pus obtenir des clichés à rapidité égale et de valeur tout à fait équivalente à celle des clichés exécutés quotidiennement dans mon atelier.
Il effectue une démonstration pour le journal La Presse scientifique et dépose le brevet de photographie à la lumière artificielle en février 1861. Nadar est conscient de la portée de son invention. Désormais, il est possible de révéler au public le monde souterrain. Il le prouve en s'attaquant à un nouveau chantier : la photographie des sous-sols de Paris, c'est-à-dire les catacombes et les égouts.
En avril 1874, la première exposition des peintres impressionnistes se produit dans son studio. On lui en a souvent attribué l'organisation ; en fait, il s'agissait de son ancien studio qu'il louait. Il est aussi possible, mais non prouvé, qu'il ait demandé à son locataire d'abriter les impressionnistes, mais il ne fut pas en tout cas l'organisateur de l'exposition.
Après la destruction de son atelier rouge, sa femme finance et gère, avec 20 personnes, l'aristocratique, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Nadar a fustigé les canons de représentation et, écœuré par l'évolution de la production raille ses concurrents, qui se contentent d'un format à peu près unique, singulièrement pratique pour l'espace de nos logements bourgeois. Sans s'occuper autrement de la disposition des lignes selon le point de vue le plus favorable au modèle, ni de l'expression de son visage, non plus que de la façon dont la lumière éclaire tout cela. On installait le client à une place invariable, et l'on obtenait de lui un unique cliché, terne et gris à la va-comme-je-te-pousse.

L'aérostation

Nadar élevant la Photographie à la hauteur de l'Art., lithographie d'Honoré Daumier parue dans Le Boulevard, le 25 mai 1863.
Très curieux des nouveautés techniques de son temps, il se lança avec passion dans le monde des ballons.
Grâce aux frères Louis et Jules Godard, aéronautiers aguerris, il réalise la première photographie aérienne de Paris en 1858, d'un vol captif à 80 mètres au-dessus du Petit-Bicêtre actuel Petit-Clamart. Il est obligé d'alléger au maximum et ne peut embarquer sa guillotine horizontale. Leur coopération durera jusqu'en 1863 grave brouille lors de la construction du ballon Le Géant.
Les aventures de Nadar inspireront Jules Verne pour Cinq semaines en ballon écrit en 1862. Un des héros de De la Terre à la Lune et Autour de la Lune — romans parus en 1865 et 1869 — s'appelle d'ailleurs Michel Ardan, anagramme de Nadar.
Voici comme Jules Verne le décrit :
"C'est un homme de 42 ans, grand, mais un peu voûté déjà, comme ces cariatides qui portent des balcons sur leurs épaules. Sa tête forte, véritable hure de lion, secouait par instants une chevelure ardente, qui lui faisait une véritable crinière. Une face courte, large aux tempes, agrémentée d'une moustache hérissée comme les barbes d'un chat et de petits bouquets un peu égarés, un regard myope, complémentaient cette physionomie éminemment féline."
— extrait de De la Terre à la Lune
En 1863, il fonde la Société d’encouragement de la navigation aérienne au moyen du plus lourd que l’air. Il fait construire un immense ballon, Le Géant, haut de 40 mètres et contenant 6 000 m³ de gaz. Le 4 octobre, le premier vol du Géant a lieu à Paris avec 13 personnes à bord. Le ballon perd rapidement de la hauteur et atterrit à Meaux, à moins de 100 kilomètres de Paris. Nadar recommence l'expérience le 18 octobre avec son épouse. Dans les environs de Hanovre, le ballon atterrit durement et est entraîné sur 16 kilomètres. Ils sont grièvement blessés. Elle restera hémiplégique. D'autres tentatives auront lieu mais sans le succès public escompté, or les passagers devaient lui permettre la rentabilité de l'affaire. Nadar doit donc arrêter l'aventure du Géant par manque d'argent.
Il fonde en 1867 avec d'autres passionnés comme lui, la revue L'aéronaute.
En 1870-1871, lors du siège de Paris par les Allemands, il constitue de son propre chef la Compagnie d’Aérostiers avec Camille Legrand dit Dartois et Jules Duruof dont le but est la construction de ballons militaires pour les mettre à la disposition du gouvernement. Ils établissent un campement sur la place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège. Les ballons permettaient de surveiller l’ennemi, d’établir des relevés cartographiques et également d’acheminer du courrier. Nadar baptise ses ballons : le George-Sand, l’Armand-Barbès et le Louis-Blanc.
C'est à bord de l’Armand-Barbès que Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, quitte Paris le 7 octobre 1870 pour se rendre à Tours afin d'y organiser la résistance à l’ennemi. Au total, 66 ballons seront construits entre le 23 septembre 1870 et le 28 janvier 1871 qui transporteront 11 tonnes de courrier, soit 2,5 millions de lettres. Cinq des ballons seront capturés par l'ennemi. Cette première fabrication en série d'aéronefs, marque la naissance officielle de l'industrie aéronautique. Deux usines avaient été installées dans les gares de chemin de fer réquisitionnées : les frères Godard à la gare de Lyon et Dartois et Yon à la gare du Nord.

Au début des années 1850, Nadar, opposant farouche au régime de Napoléon III, est alors essentiellement caricaturiste. Encore célibataire, il s'installe au 113, rue Saint-Lazare avec sa mère. En 1854, il envoie son frère Adrien, peintre raté, prendre des leçons de photographie dans l'atelier de Gustave Le Gray. Depuis quelques années, cet ancien élève de l'École des beaux-arts dispense des cours de photographie à la haute société parisienne désireuse de s'adonner à ce nouveau passe-temps de luxe. Pour Adrien, il finance également un atelier de portrait photographique boulevard des Capucines. Nadar s'équipe également et aménage un studio dans ses appartements de la rue Saint-Lazare. À peine marié à Ernestine-Constance Lefèvre, il va très vite collaborer avec Adrien afin de sauver l'atelier de ce dernier d'un naufrage certain. Pour le compte du studio, Félix fait venir nombre de ses amis du monde des lettres et des arts parisiens : viennent se faire photographier Baudelaire, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Gustave Doré, ou encore Gérard de Nerval, quelques jours avant son suicide.
L'atelier remis à flot, Adrien, qui se fait alors appeler Nadar jeune, demande à Félix de se retirer. Une querelle éclate entre les deux frères qui ne se résoudra qu'en 1860, à la mort de leur mère. Désireux de récupérer pour son seul usage son nom d'artiste, Félix intente un procès à Adrien et ouvre en 1855 rue Saint-Lazare, la Seule maison Nadar pas de succursale. Fort de l'exploitation des ressources glorieuses du carnet d'adresses de son directeur, l'atelier devient l'un des plus prisés et l'un des plus chers de la seconde moitié des années 1850. Nadar développe un talent certain pour le portrait, qui tranche avec les méthodes utilisées jusque-là. Afin de mettre le sujet à l'aise, il entre en discussion avec lui et, tirant profit de la technique quasi instantanée du collodion sur verre, le prend pour ainsi dire par surprise. Cela permet au portrait de garder un naturel, une spontanéité inédite. Pour Nadar, c'est l'unique moyen permettant d'aller au-delà des apparences et d'atteindre le portrait psychologique.
Désireux de faire reconnaître son statut d'auteur, il se bat non seulement pour récupérer son nom, mais également pour défendre la notion de style en photographie, présupposant une pratique artistique du médium. En plus de ses activités de journaliste, Nadar devient synonyme de portrait photographique et gagne de nombreuses médailles en France comme à l'étranger. En 1858, Adrien, qui a définitivement perdu son procès contre Félix, voit son atelier installé depuis 1855 boulevard des Italiens faire faillite. Pour Félix, à l'inverse, l'atelier de la rue Saint-Lazare devient trop petit. En 1860, il reprend l'ancien studio de Gustave Le Gray, 35 boulevard des Capucines, au fronton duquel s'étale éclairée au gaz la célèbre signature Nadar dessinée par Auguste Lumière. Le photographe, qui est alors au sommet de sa gloire, regarde cependant déjà ailleurs...
À la chute du régime de Napoléon III, il installe révolutionnairement sa société dans le quartier de Montmartre sur la place Saint-Pierre même. Avec deux engins, le Neptune et le Strasbourg, il sera chargé d'étudier les déplacements de l'ennemi.

Les dernières années

Après l'épisode de la Commune, Nadar se retrouve complètement ruiné et recommence une activité dans la photographie, mais pour réaliser avant tout des travaux qui lui assurent sa subsistance.
En 1886, il accompagne son fils Paul Tournachon qui doit réaliser une interview du chimiste Eugène Chevreul, et en profite pour prendre des photos. Ce double travail, paru le 5 septembre dans le Journal illustré peut certainement être considéré comme le premier reportage photographique réalisé en même temps que l'entretien journalistique dont il assure l'illustration.
En 1887, il s'installe au manoir de l'Ermitage de la Forêt de Sénart où il accueille ses amis dans le besoin, jusqu'en 1894. Il est alors ruiné et malade, mais errant et paisible. Cette même année, à l'âge de 77 ans, Nadar décide de tenter de nouveau sa chance. Il laisse à son fils la gestion de ses affaires à Paris, et fonde à Marseille un atelier photographique. Nadar, doyen des photographes français devient dans la région de Marseille une véritable gloire et se lie d'amitié avec l'écrivain Frédéric Mistral.
En 1900, il triomphe, à l'Exposition Universelle de Paris, avec une rétrospective de son œuvre, organisée par son fils.
En 1904, Nadar revient à Paris. Il y décède le 21 mars 1910 à quelques jours de ses 90 ans.

Nadar, père et fils

Les relations entre le Félix Nadar et son fils, Paul, ont été compliquées. Marchant sur les traces de son père, Paul se lance dans la photographie à son tour, ce qui est l'occasion d'une collaboration étroite entre les deux hommes, qui ont notamment partagé leur atelier et réalisé ensemble une série de photographies du chimiste Eugène Chevreul en 1886. Toutefois, décalage de générations oblige, des divergences artistiques apparaissent entre le père et le fils. Tandis que Félix Nadar privilégiait les poses solennelles et graves, son fils avait une conception plus fantaisiste de la photographie. Paul utilise parfois des trucages et s'intéresse davantage aux gens du spectacle
Son fils, Paul, réutilisa le pseudonyme avec la permission de son père.

Vers d'autres horizons

Au seuil des années 1860, le marché de la photographie est en pleine mutation. Les tenants d'une photographie de qualité, onéreuse et de grand format se voient subitement détrônés par de nouveaux entrepreneurs comme Eugène Disdéri qui, avec le portrait-carte, divise le prix de revient d'une photographie par six, voire par dix. Le studio de Nadar est une grosse entreprise qui s'éloigne de l'artisanat de la rue Saint-Lazare pour pouvoir tenir tête à la concurrence. Et si Félix délaisse quelque peu le studio, il n'en abandonne pas pour autant la photographie. En 1861, il dépose ainsi un brevet de photographie à la lumière électrique et, en 1862, il réalise des clichés dans les catacombes qui sont exposés à Londres la même année. Mais la photographie le mène vers une nouvelle passion qui va mobiliser toute son énergie pendant près de quinze ans : dès 1858, Nadar a déposé un brevet de photographie aérostatique et réalisé un essai raté de photo aérienne à bord d'un ballon statique. Il renouvelle l'opération dix ans plus tard, cette fois-ci avec plus de succès. Entre-temps, il fonde en 1863 la Société d'encouragement pour la locomotion aérienne et se lance dans la construction du Géant, ballon gigantesque, destiné à porter quatre-vingts passagers dans une nacelle à deux étages. À sa deuxième ascension, le 18 octobre, le ballon s'écrase à Hanovre et sera revendu en 1867. Mais Nadar continue encore à voler pendant quelques années.

L'atelier de photographie se voit transféré rue d'Anjou. Nadar, atteint par des ennuis de santé et croulant sous les dettes, se retire petit à petit. En 1874, il prête les locaux qu'il a conservés boulevard des Capucines à un groupe de jeunes artistes encore inconnus qui se nomment Monet, Pissarro, Sisley, Renoir ou Degas pour une exposition de leurs toiles : ce sera le premier Salon des impressionnistes. À partir de 1887, c'est Paul, le fils unique, qui gère l'atelier. Félix, après avoir cédé légalement l'atelier à Paul en 1895, s'installe à Marseille, où il ouvre un nouveau studio de 1897 à 1899. Il rentre à Paris en 1900, où il peut assister à la rétrospective qui lui est consacrée à l'Exposition universelle, et poursuit l'édition de ses Mémoires. Il publie Quand j'étais photographe, reflet de ses activités multiples et variées des années 1850-1860 dans lequel la photographie n'est là que pour circonscrire une période de sa vie. En 1909, Ernestine décède et Nadar se lance dans la rédaction de son Charles Baudelaire intime, en hommage à son ami disparu. Quelques mois après que Blériot eut traversé la Manche en monoplane, Nadar disparaît à son tour, le 20 mars 1910.

Å’uvres

Photographie

André Barre, Nadar. 50 photographies de ses illustres contemporains, éd. Julliard, 1994 (ISBN 2-260-01124-1)
André Barret, Nadar, éd. André Barret, 155 pages

Livres

La Robe de Déjanire, 3 tomes, première édition publiée sous son nom Félix Tournachon, Recoules, Libraire-Commissionnaire, 1845 ; Michel Lévy, 1862 ; E. Dentu, 1882, disponible sur Gallica.
Quand j'étais photographe, Éditions du Seuil, 1994.
À terre et en l'air. Mémoires du Géant, avec une introduction de M. Babinet, de l'Institut, E. Dentu 2e édition, 1865 disponible sur Gallica
L'Hôtellerie des Coquecigrues, E. Dentu,
Le Miroir aux alouettes, Michel Lévy frères, 1859.
Quand j'étais étudiant, E. Dentu. Édition Michel Lévy, 1861 disponible sur Gallica
Le Droit au vol, J. Hetzel, 1865.
La Grande Symphonie héroïque des punaises, 1877.
Sous l'incendie, Édition Charpentier 1882, ouvrage dédié à Elisée Reclus.
Le monde où on patauge, 1883.
Photographies, tome 1 ; Dessins et Écrits, tome 2 ; Éditeur Arthur Hubschmid, 1979

Correspondance

Nadar, Correspondance, 1820-1851. Tome 1 (établie et annotée par André Rouillé). Éditions Jacqueline Chambon, 1998.

Autres

La Bibliothèque historique de la ville de Paris ainsi que le Musée Carnavalet se partagent un fonds Nadar consacré à l'aérostation, acheté par la Ville de Paris et composé d'environ 2500 manuscrits.


Filmographie

Nadar photographe, film réalisé par Stan Neumann, le Musée d'Orsay, la SEPT-ARTE, les Films d'ici, Réunion des Musées Nationaux, 1994, 26' (VHS)

Liens
http://youtu.be/o_PSKmp6yxs Nadar photographe portraitiste
http://youtu.be/ipBtrerk2ho Photographies
http://youtu.be/PST5TvRww1E portraits de Nadar
http://youtu.be/znzIHLYCfy4 La norme et le caprice de Nadar

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Posté le : 06/04/2014 14:49
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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