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Napoléon III 3me partie
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Hors Ligne
L’instruction publique

Dans le même temps, Victor Duruy, le ministre de l'instruction publique, met l'accent sur l'enseignement populaire alors que les premières années de la décennie ont été marquées en ce domaine par quelques avancées : en 1861 la Fontenaicastrienne Julie-Victoire Daubié est ainsi la première femme reçue au baccalauréat mais elle doit, pour obtenir son diplôme, attendre que l'impératrice et l'empereur interviennent auprès du ministre, Gustave Rouland, pour qu'il signe le document.
Membre du gouvernement impérial de 1863 à 1869, Duruy ouvre l'enseignement secondaire aux jeunes filles et s'efforce, à partir de 1865, de développer l'enseignement primaire, en dépit de l'hostilité de l'Église catholique romaine qui craint une perte de son influence.
Ayant plaidé la constitution d'un grand service public de l'enseignement primaire, gratuit et obligatoire - auprès de l'empereur avec succès, puis auprès du Corps législatif sans succès -, il impose, en 1866 et 1867, l'obligation pour chaque commune de plus de 500 habitants d'ouvrir une école pour filles, l'extension de la gratuité de l'enseignement public du premier degré à 8 000 communes, l'institution d'un certificat d'études primaires sanctionnant la fin du cycle élémentaire et développe les bibliothèques scolaires.
Il rend obligatoire dans les programmes scolaires du primaire l'enseignement de l'histoire et de la géographie, restitue la philosophie dans le secondaire et y introduit l'étude de l'histoire contemporaine, les langues vivantes, le dessin, la gymnastique et la musique.

Mécénat et dons

Passionné par les sciences et bien informé sur les dernières inventions, Napoléon III entretient des rapports privilégiés avec les savants dont il se plait à écouter les conférences et à suivre les expériences. Celui qui rencontra le plus de ses faveurs est Louis Pasteur qu'il rencontre pour la première fois en 1863 après que celui-ci a réfuté la thèse de la génération spontanée et démontré l'existence des animalcules plus tard appelés microbes. Devenu familier de l'empereur et de l'impératrice qui lui ôtent tout souci matériel pour poursuivre ses travaux, il est nommé à la commission chargée de la réforme de l'enseignement supérieur, envoyé dans le Gard pour lutter contre l'épidémie de pébrine qui menaçait les élevages de vers à soie, avant d'être nommé sénateur en juillet 1870.
L'appui de Napoléon III au projet de Ferdinand de Lesseps, par ailleurs cousin de l'impératrice, de percer le canal de Suez est déterminant à plusieurs occasions. Après plusieurs hésitations, l'empereur accepte de patronner l'entreprise et de faire pression diplomatiquement sur l'Empire Ottoman, hostile au projet. Il sauvera encore à plusieurs reprises les travaux en les soutenant face au vice-roi d'Égypte 1863-1864, une nouvelle fois face au Sultan 1865-1866 et encore en 1868 en consentant un emprunt pour renflouer la compagnie de Lesseps au bord de la faillite. Cependant, le contexte politique et social ainsi que sa santé précaire ne lui permettent pas de se rendre en Égypte pour voir l'achèvement des travaux, laissant son épouse assister seule à l'inauguration du canal de Suez le 17 novembre 1869.

Activités culturelles sous Napoléon III L'essor de la photographie

Désireux de faire apparaître son règne comme celui du progrès scientifique et social, de l’industrie et des arts, de la grandeur retrouvée de la France, Napoléon III trouve en la photographie un instrument moderne permettant de réaliser cette ambition politique pour diffuser largement son image et les événements de son règne au côté des techniques plus traditionnelles qu'étaient notamment la peinture et la sculpture.
La Mission héliographique témoigne de cet intérêt des pouvoirs publics permettant la notoriété et le succès de Léon-Eugène Méhédin, de Gustave Le Gray à qui Louis-Napoléon commande la première photographie officielle d'un chef d'État, d'Auguste Mestral, d'Hippolyte Bayard ou d'Henri Le Secq tout comme le traduisent les commandes publiques passées par la suite à Désiré Charnay, Auguste Salzmann, Adolphe Braun, Jean-Charles Langlois, Charles Nègre, Pierre-Louis Pierson et Pierre-Ambroise Richebourg, dont le but in fine reste toujours de rendre compte de l’action menée par l’empereur et ses ministères dans les plus divers des domaines, y compris à l'étranger.

Arts et lettres

Durant la période de l'Empire autoritaire et dans une moindre mesure dans les années 1860, le domaine des arts et des lettres est soumis à la censure. Prêché par l'Église, le retour à l'ordre moral, appuyé par l'impératrice Eugénie, est l'une des préoccupations du régime. Néanmoins, en 1863, alors que Jean-Léon Gérôme et les grands peintres officiels sont célébrés au Salon de peinture et de sculpture, Napoléon III permet l'ouverture d'un salon des refusés où exposent Courbet et les futurs impressionnistes.
Cette période est cependant caractérisée par la richesse de sa littérature, de Flaubert à George Sand ou aux frères Edmond et Jules de Goncourt. La construction de l'Opéra Garnier illustre l'importance accordée au monde du spectacle, élément de la fête impériale. Les spectacles en ville se développent notamment l'opéra-bouffe, un genre dans lequel triomphe le compositeur Jacques Offenbach, mais aussi les pièces de théâtre comme celles d'Eugène Labiche qui remportent un franc succès. Bien que ces deux personnalités assument leur bonapartisme, leurs œuvres se livrent à une critique corrosive mais souriante de la société impériale.
Doté d'une forte pension officielle et d'une très confortable liste civile, les fêtes et les réceptions grandioses de l'empereur et de l'impératrice aux Tuileries, à Saint-Cloud ou à Compiègne confèrent aussi à la fête impériale un rôle de propagande. De nombreux artistes tels Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Prosper Mérimée mais aussi des personnalités du monde scientifique comme Louis Pasteur participent notamment aux séries, des fêtes données pendant toute une semaine au palais de Compiègne par le couple impérial.
Passionné d'histoire, Napoléon III écrit une monumentale Histoire de Jules César aidé d'une équipe de collaborateurs dont il assure la direction, comprenant notamment Alfred Maury, Prosper Mérimée et Victor Duruy. La préface est rédigée par l'empereur ainsi que principalement les deux premiers volumes et reprend les thèmes exposés dans sa jeunesse. Paru chez Plon en 1865 et 1866 pour les deux premiers volumes qui vont jusqu'au début de la guerre civile en 49 av. J.-C., l'ouvrage compte six volumes au total et est complété, du moins pour les trois derniers volumes, sous la plume du baron Eugène Stoffel. Bien ultérieurement, l'ouvrage reçoit la reconnaissance et la caution scientifique des historiens Claude Nicolet et Christian Goudineau, spécialistes de l'histoire romaine et de la Gaule.
Parallèlement à ses recherches sur l'artillerie romaine, l'empereur joue un rôle important dans la mise en œuvre d'une véritable archéologie nationale. En juillet 1858, il constitue une commission topographique chargée de dresser une carte de la Gaule. Il institue des chaires d'antiquité à l'école normale, à l'école des Chartes et au collège de France. Sur ses deniers personnels, il achète les jardins Farnèse sur le Palatin en 1860 et y exhume le palais Impérial de Rome. Il envoie parallèlement des missions archéologiques en Espagne, Macédoine, Syrie, Algérie, Tunisie, Grèce ou encore en Asie Mineure. En 1862, il fait ouvrir le musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye et fait ériger une statue de Vercingétorix au mont Auxois. Sur ses deniers personnels, il finance plus de 8 millions de francs en recherches archéologiques, études expérimentales et travaux cartographiques et fait réaliser des fouilles à Alise-Sainte-Reine, identifiée comme étant le site d'Alésia qu'il visite en 1861 avant celui de Gergovie, ainsi qu'à Bibracte.

Politique étrangère sous le Second Empire Politique

internationale française sous le Second Empire.

En 1851, préparant la restauration impériale, Louis-Napoléon Bonaparte cherche à rassurer l'opinion française et européenne en déclarant à Bordeaux : L'Empire, c'est la paix ! 9 octobre 1852. L'ordre européen alors en place est pourtant celui issu du Congrès de Vienne de 1815 qu'il récuse, non seulement parce qu'il a été établi par les vainqueurs de Napoléon Ier afin de contenir les ambitions territoriales et politiques de la France mais aussi parce qu'il méconnaît le principe des nationalités dont Louis-Napoléon est un ardent défenseur.

La remise en cause du Congrès de Vienne Guerre de Crimée.

L'empereur entend à la fois disloquer la coalition anti-française héritière du Congrès de Vienne 1815, et aider à remodeler la carte de l'Europe en fonction du principe des nationalités selon lequel chaque nationalité, chaque peuple doit décider de son sort. Son projet est de construire une Europe fondée sur la libre adhésion de ses habitants, où la France a retrouvée ses frontières naturelles et où un système de congrès permet de résoudre pacifiquement les conflits entre les peuples. Son éducation cosmopolite et sa sympathie naturelle pour les peuples opprimés permettent à Napoléon III d'être le premier chef d'État à raisonner en tant qu'Européen et à estimer que l'Europe ne peut se construire que sur le dépassement des politiques nationales de chaque État européen.

L'empereur connaît des réussites dans un premier temps, alors même qu'il doit composer avec une haute administration et des diplomates majoritairement monarchistes et opposés au césarisme de Napoléon III.
La guerre de Crimée 1854-1856, marquée notamment par le siège de Sébastopol, permet ainsi à Napoléon III de jeter les bases de sa politique extérieure et de rétablir la France sur la scène européenne. La défense de l'Empire ottoman contre la Russie est aussi une excellente occasion pour lui de faire oublier les visées impérialistes de Napoléon Ier et de sortir Paris de son isolement international. Ainsi, à la suite de la déclaration de guerre entre la Russie et l’Empire ottoman le 4 octobre 1853, la France, voulant renforcer son influence en Égypte, et le Royaume-Uni voulant protéger ses positions en Inde, s'allient aux Turcs et déclarent à leur tour la guerre aux Russes le 27 mars 1854. Il s'agit là d'abord d'une victoire diplomatique car l'alliance avec l'Angleterre brise celle conçue autrefois entre cette dernière, l'Autriche et la Russie contre Napoléon Ier. Après la destruction de la flotte russe à Sébastopol et la bataille de Malakoff, la Russie capitule.

Coïncidant avec la naissance de son héritier le 16 mars 1856, le traité de Paris est un triomphe personnel pour l'empereur qui replace la France aux côtés des grands royaumes européens, efface des esprits le Congrès de Vienne de 1815 et se pose en arbitre du continent. Les Anglais et les Français non seulement obligent la Russie à reconnaître l’indépendance de l’Empire ottoman mais ils obtiennent aussi la neutralisation de la mer Noire et l’autonomie des deux principautés ottomanes de Moldavie et de Valachie. Le Piémont-Sardaigne, allié des vainqueurs, profite de l'occasion pour dénoncer l'occupation de l'Italie à l'Autriche des Habsbourg et de prendre ainsi date auprès de l'empereur des Français. La signature de ce traité marque également l'apogée de la bonne entente de Napoléon III avec la Grande-Bretagne de la reine Victoria.
Par la suite, appuyées par Napoléon III et en dépit de l'opposition de l'Autriche, les deux principautés de Moldavie et de Valachie élisent toutes les deux le même candidat au trône, Alexandre Jean Cuza 1859. L'union des deux principautés est formalisée en 1862 avec la formation des principautés unies de Roumanie qui devient, en 1881, le royaume de Roumanie.

Politique italienne de Napoléon III.

La politique italienne de l'empereur - en faveur de l'unification et au détriment de l'Autriche - permet à la France d'annexer, après un plébiscite, le comté de Nice et la Savoie 1860, l'empereur ayant pris le commandement de l'armée lors des batailles de Magenta et Solférino pendant la campagne d'Italie314 Au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, Napoléon III veut s'engager contre l'Autriche et mettre un terme à sa domination sur l'Italie, alors morcelée en divers duchés, principautés et royaumes, pour construire une Italie unie. Mais les militaires français refusent régulièrement une guerre ouverte, trop risquée. Par ailleurs, l'unification italienne pourrait menacer le pouvoir temporel du pape, tandis que les banquiers craignent les coûts et répercussions économiques possibles d'une telle aventure.
C'est l'attentat manqué d’Orsini qui convainc pourtant l’empereur de s'impliquer. Il contacte secrètement Camillo Cavour, président du conseil des ministres du royaume de Piémont-Sardaigne à qui il propose son aide pour la création d'un royaume de Haute-Italie, lors des accords de Plombières juillet 1858, en échange du duché de Savoie et du comté de Nice ainsi que du maintien du pouvoir temporel du pape à Rome. Il n'est pas question pour l'empereur de faire l'unité de la péninsule mais plutôt d'aider les populations d'Italie du nord Piémont, Sardaigne, Lombardie, Vénétie, Parme et Modène à s'affranchir de la puissance autrichienne tandis que le reste de la péninsule se partagerait entre un royaume d'Italie centrale Toscane, Marches, Ombrie, Rome et Latium et le royaume de Naples. Un traité d'alliance avec le Piémont-Sardaigne est signé en bonne et due forme le 28 janvier 1859.
Avant toute intervention sur le sol italien, Napoléon III s’assure par prudence de la neutralité de la Russie et de la passivité britannique. Le 26 avril 1859, à la suite d'un ultimatum adressé au royaume de Piémont-Sardaigne quant au désarmement de ses troupes, l’Autriche lui déclare la guerre. La France, engagée par son alliance défensive avec le Piémont-Sardaigne, honore le traité et entre en campagne contre l'Autriche. Après les batailles de Montebello, de Palestro, de Magenta et de Solférino en mai et juin 1859, Napoléon III décide de suspendre les combats en raison des pertes françaises importantes. Il craint aussi que le conflit ne s'enlise alors que se mobilise la Prusse le 6 juin 1859. Après une rencontre au sommet entre les empereurs François-Joseph Ier d'Autriche et Napoléon III à Villafranca di Verona, l'Autriche accepte de céder la Lombardie mais obtient de garder la Vénétie. Le traité de paix est signé à Zurich le 11 novembre 1859 mais Cavour, insatisfait de l'armistice, active les foyers révolutionnaires italiens par l’entremise de Giuseppe Garibaldi. De juillet 1859 à avril 1860, des duchés italiens se rallient dans un mouvement unitaire, soutenu par l'opinion publique et le roi de Sardaigne, Victor-Emmanuel. L'expédition des Mille menée par Garibaldi, qui débute en mai 1860, permet l'annexion du royaume des Deux-Siciles. Le 14 mars 1861, le Royaume d'Italie est proclamé et Victor-Emmanuel devient roi d'Italie.
Pour Napoléon III, le bilan de cette politique italienne est mitigé. Ses succès militaires et la faiblesse de sa diplomatie ont renforcé à son égard l'hostilité de l'Autriche et de la Prusse alors que l'Italie, qui lui doit beaucoup, reste un État faible. En refusant de poursuivre la campagne victorieuse mais coûteuse en hommes de 1859, l'Empereur laisse Venise aux mains des Autrichiens et déçoit ses alliés sardes.
Il obtient néanmoins l'annexion du comté de Nice à la France ainsi que celui de la Savoie. Le Traité de Turin, en mars 1860, entérine ce changement de souveraineté tout comme l'annexion au Piémont-Sardaigne des duchés de Toscane, de Parme et de Modène. La limite géographique des territoires cédés n'est cependant pas clairement fixée et l'exécution du traité est subordonnée à son approbation par les populations concernées. Ainsi, la population niçoise semble tout d'abord assez réticente à ce changement de souveraineté. Lors des élections législatives de mars 1860, les deux députés élus par les Niçois au parlement de Turin sont Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, tous deux farouchement opposés à l'annexion. Cependant, à l'appel du roi Victor-Emmanuel, la population finit par accepter son changement de souveraineté lors du plébiscite des 15 et 16 avril 1860 où le oui remporte officiellement 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % dans la ville même de Nice. En Savoie, les mêmes réticences s'expriment. Certains veulent être indépendants et d'autres réclament leur réunion à la Suisse. Le résultat du plébiscite organisé dans les mêmes conditions qu'à Nice donne une victoire très large aux partisans de la réunion à la France. Le 14 juin 1860, la réunion de la Savoie à la France devient effectif sous la forme de deux départements : la Savoie et la Haute-Savoie. L'année suivante, ce sont Menton et Roquebrune, deux villes libres placées sous la protection de la Maison de Savoie et également consultées lors du plébiscite d'avril 1860, qui rejoignent le département français des Alpes-Maritimes après dédommagement du prince Charles III de Monaco.
La politique italienne de Napoléon III lui a cependant aussi aliéné les catholiques français ultramontains, car l'unité de l'Italie du Nord a mis les États pontificaux en péril. Cherchant à apaiser le mécontentement des milieux catholiques français, l'empereur initie en 1860 une intervention en Syrie après le massacre de populations chrétiennes et, jusqu'en 1870, empêche le nouveau royaume d'Italie de finaliser l'unité, en laissant des troupes à Rome pour protéger les derniers vestiges du pouvoir temporel du pape

Expéditions lointaines et expansion coloniale

À son arrivée au pouvoir, Napoléon III hérite d'un empire colonial modeste comprenant la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, des comptoirs en Inde, Saint-Pierre-et-Miquelon, Mayotte et ses dépendances, l'Algérie ainsi que quelques autres îles notamment en Polynésie. Si au début, Napoléon III n'a aucun programme pour les colonies qu'il considère comme des fardeaux, l’idéologie des saint-simoniens va toutefois ostensiblement influencer les grandes lignes politiques de la colonisation sous son règne, époque pendant laquelle la surface des possessions françaises est finalement triplée. Napoléon III encourage une politique d’expansion et d’intervention outre-mer, autant par souci de prestige, que dans le but également de se concilier certaines fractions du corps social comme les militaires, les catholiques et les candidats à l'émigration vers des contrées lointaines. Sur son initiative est réorganisée l'administration coloniale en 1854 avec la création d'un comité consultatif des colonies suivie, en 1858, de la création du ministère de l'Algérie et des colonies. Le politique coloniale de l'empereur, inspirée par les saint-simoniens, se manifeste non seulement par le développement des ports coloniaux mais aussi par le commencement du percement du canal de Suez 1859-1869 en Égypte à l'initiative de Ferdinand de Lesseps et de Barthélemy Prosper Enfantin. Ce dernier est, au côté du saint-simonien Ismaÿl Urbain, le grand inspirateur de la politique arabophile de l'empereur et notamment de sa politique algérienne. Dans le cadre de cette expansion coloniale, les forces navales sont aussi modernisées avec la mise en chantier d'une quinzaine de cuirassés et de navires à vapeur pour transporter les troupes.
Au nom du libre-échange dont il est un ardent partisan et en dépit d'une forte opposition, Napoléon III autorise les colonies à pouvoir librement commercer avec les pays étrangers dans des conditions douanières similaires à celle de la métropole. Mais c'est en Algérie que se manifeste avec le plus d'éclat le volontarisme napoléonien. L'Algérie est une colonie qui ne lui est pas acquise. Les électeurs y ont désapprouvé le coup d'État lors du plébiscite de décembre 1851. La colonie est négligée dans les premières années du règne et laissée sous le contrôle de l'armée. Napoléon III s'y rend pour la première fois en septembre 1860 et en revient avec une vision nettement plus favorable qu'à son arrivée. À son retour, l'une de ses premières initiatives est de supprimer le ministère de l'Algérie dont l'administration civile a sur place porté atteinte à la propriété foncière musulmane et de remettre la colonie sous administration militaire avec pour mission notamment d'arrêter le cantonnement des indigènes. Il envisage à l'époque la création d'une entité arabe centrée sur Damas et dirigée par l'émir Abd el-Kader, ancien chef de la rébellion algérienne qu'il a fait libérer en 1852 et qui vit depuis en Syrie. Ainsi constituée, cette nation arabe serait placée sous la protection de l'empereur des Français. En 1862, dans cette perspective, il expose sa vision, teintée de paternalisme, du développement de l'Algérie fondé sur l'égalité parfaite entre indigènes et européens. Pour lui, l'Algérie n'est pas une colonie mais un royaume arabe, et il estime que les indigènes comme les colons ont aussi droit à sa protection. Il se considère comme l'Empereur des Français et des Arabes. En Algérie, la déclaration est non seulement mal reçue par les autorités militaires dirigées successivement par le maréchal Pélissier puis par le maréchal de Mac-Mahon, mais aussi par les colons soutenus en métropole par Jules Favre et Ernest Picard. Symboliquement, Napoléon III décore de la légion d'honneur Abd el-Kader alors qu'Ismayl Urbain publie L’Algérie pour les Algériens, où il défend les idées de royaume arabe que Napoléon III songe à mettre en œuvre mais auquel s’opposent farouchement les colons et les intérêts économiques algériens. Lors de sa seconde visite en Algérie au printemps 1865, Napoléon III expose son intention de créer un royaume arabe qui serait uni à la France sur le modèle d'une union personnelle comme l’Autriche et la Hongrie et comme le sont sous peu la Grande-Bretagne et le Canada331. Il envisage également la partition de l'Algérie en deux, réservant une large façade maritime pour les colons qui devraient alors évacuer toute la partie méridionale des hauts plateaux ainsi que les abords du Sahara. Parallèlement, plusieurs sénatus-consultes sont édictés pour mettre en forme la volonté de l'empereur. Après un premier sénatus-consulte du 22 avril 1863 qui réforme le régime de propriété foncière pour délimiter les terres des tribus et les protéger des confiscations abusives, un autre en date du 14 juillet 1865 accorde la nationalité française aux Algériens musulmans et aussi juifs accompagnés de droits civils et politiques à condition qu'ils aient renoncé à leur statut personnel fixé par la loi religieuse ils doivent concrètement renoncer à la polygamie, au divorce alors interdit en France et aux prescriptions du droit successoral coranique. Mais ses diverses initiatives, comme celle de donner une constitution à l'Algérie, ne résistent pas à l'opposition des colons, majoritairement hostiles à l'Empire, puis à la famine qui affecte la colonie à la fin des années 1860. L'idée d'instaurer un royaume en Algérie uni à la France par des liens personnels et dirigé par les autochtones est finalement abandonnée en 1869.
Napoléon III saluant les colons français et les Arabes depuis le balcon de la sous-préfecture de Mostaganem département d'Oran, le 20 mai 1865. D'après le croquis de M. Moulin, Le Monde Illustré, 1865.
Dans l'ouest africain, la présence française se renforce au Sénégal grâce au colonel Louis Faidherbe, gouverneur de 1854 à 1865. La construction du poste de Médine en 1865 assure alors le contrôle de toute la vallée du fleuve Sénégal.
D’habiles manœuvres permettent à Joseph Lambert, commerçant et armateur à l’île Maurice, d’obtenir pour la France, en 1860, une grande influence sur Madagascar qui ne manque pas de s'étendre aux Comores. En 1862, la France s'implante également en Nouvelle-Calédonie et à Djibouti par l'achat d'Obock 1862. Enfin, en Extrême-Orient, après le massacre de missionnaires français en Indochine, les premières expéditions d'envergure sont lancées, notamment en Cochinchine prise de Saigon en 1859.
À la suite de massacres de missionnaires en Chine et de la saisie de navires de commerce, la France se joint à l'Angleterre pour participer à une expédition punitive. Après avoir bombardé Canton en décembre 1857, la flotte franco-britannique remonte jusqu'à Pékin où de lourdes pertes sont infligées à l'escadre européenne. Un nouveau corps expéditionnaire comprenant 8 000 Français et 12 000 Britanniques est alors envoyé en Chine en décembre 1858. Après avoir dispersé 40 000 Chinois, il investit le Palais d'été avant d'entrer dans Pékin. L'épisode, qui se solde par la reddition des Chinois et la rédaction d'un nouveau traité de commerce, est terni par la mise à sac du Palais d'été dont les œuvres d'arts partent notamment enrichir les collections du château de Fontainebleau.
En fin de compte, l'Empire colonial français, dont la superficie était inférieure à 300 000 km2 en 1851, est supérieur à 1 000 000 km2 en 1870336.

L'expédition du Mexique

Au début des années 1860, le Mexique est un pays en proie à de profondes rivalités politiques et à l'instabilité qui mettent le pays au bord de la guerre civile. Appauvri, l’État mexicain, endetté principalement vis-à-vis de l’Angleterre mais aussi de l’Espagne et de la France, décide, le 17 juillet 1861, de suspendre pour deux ans le paiement de sa dette extérieure. Pour Napoléon III, qui vient d'obtenir un succès relatif en Italie, l’opportunité est tentante de profiter de la faiblesse présente des États-Unis confrontés à la guerre civile pour intervenir au Mexique et y installer un régime qui lui soit favorable politiquement mais aussi économiquement. Depuis longtemps, dès l'époque où il était enfermé au Fort de Ham, il réfléchit aux enjeux géostratégiques de cette région du monde. Rêvant de la possibilité de constituer un solide empire latin dans cette région d'Amérique du Nord capable de freiner et repousser l'expansion des États-Unis, il prend également conscience de la position stratégique majeure de l'isthme de Panama. En créant une zone d'influence française dans cette région du monde, il offrirait des débouchés pour l'industrie mais aussi un accès à de nombreuses matières premières.

Siège de Puebla.

Une fois l'ordre rétabli, le progrès serait au rendez-vous permettant à cet hypothétique nouveau centre de commerce et d'exploitation que serait un Mexique sous influence française de devenir le premier pays industrialisé d’Amérique latine, détournant des États-Unis des milliers de colons italiens, irlandais, grecs ou de ressortissants en provenance de tout autre pays en difficulté. Si, pour son conseiller économique Michel Chevalier, l'ambition mexicaine constitue ainsi une œuvre visionnaire et moderne, dans l'entourage d'Eugénie, l'enjeu politique et religieux prédomine avec la perspective de l'émergence d'une grande monarchie catholique, modèle régional capable de contrer la république protestante des États-Unis et, par effet de dominos, de procurer des trônes pour les princes européens

L'archiduc Maximilien et l'archiduchesse Charlotte; l'archiduc

passait pour être le fils du duc de Reichstadt

Afin officiellement de protéger les intérêts économiques français au Mexique, Napoléon III s’allie, le 31 décembre 1861, avec le Royaume-Uni et l’Espagne pour lancer une expédition militaire. Des négociations ont lieu entre Mexicains et Européens, après que ces derniers ont signé la Convention de Soledad mais elles n'aboutissent qu'à une impasse. En avril 1862, il ne reste plus au Mexique que la seule armée française à la suite du retrait du conflit des Britanniques et des Espagnols, peu enclins à suivre les initiatives de la France. Après la bataille de Las Cumbres suivie notamment du Siège de Puebla, la ville de Mexico, capitale du pays, est prise le 7 juin 1863. La couronne du Mexique est proposée à Maximilien de Habsbourg, frère de François-Joseph Ier d'Autriche, afin de compenser diplomatiquement l'engagement français en Italie et de resserrer l'alliance franco-autrichienne. Après avoir tergiversé une année, Maximilien l'accepte et entre, le 12 juin 1864, dans Mexico, accompagné de son épouse, l'archiduchesse Charlotte.
En avril 1865, la guerre de Sécession dans laquelle Napoléon III penche clairement en faveur du Sud voir La France et la guerre de Sécession prend fin aux États-Unis. Cette issue permet au gouvernement américain d'apporter son soutien aux troupes du gouvernement républicain menées par Benito Juárez. L'ampleur de la résistance mexicaine et l'appui des États-Unis à celle-ci obligent Napoléon III à ordonner le 15 janvier 1866 l'abandon de Mexico, Puebla et Veracruz. En février 1867, le dernier navire français quitte les rives du Mexique, laissant derrière lui l'empereur Maximilien qui a refusé d'abdiquer. Fait prisonnier à Santiago de Querétaro, il est exécuté le 19 juin 1867. En conséquence de cet abandon, le rapprochement avec l'empereur François-Joseph est définitivement compromis. L'impératrice Charlotte sombrera dans la folie. Réfugiée en Autriche au château de Miramar puis auprès de son frère en Belgique, elle mourra en 1927 sans avoir retrouvé la raison.

La crise luxembourgeoise Crise luxembourgeoise.

Au début des années 1860, l'attachement de Napoléon III au principe des nationalités l'incite à ne pas s'opposer à l'éventualité d'une unification allemande, remettant ainsi en cause une politique menée depuis Richelieu et le traité de Westphalie 1648. Pour lui, la Prusse incarne la nationalité allemande, la réforme religieuse, le progrès du commerce, le constitutionnalisme libéral . Il la considère comme la plus grande des véritables monarchies allemandes notamment parce qu'elle accorde plus de liberté de conscience, est plus éclairée, accorde plus de droits politiques que la plupart des autres États allemands . Cette conviction basée sur le principe des nationalités le conduit non seulement à apporter son soutien à la révolte polonaise contre le tsar en 1863 ce qui provoque la rupture de l'alliance franco-russe345 mais aussi à adopter une neutralité bienveillante lors de l'affrontement décisif entre la Prusse et l'Autriche. L'empereur espère en fait tirer avantage de la situation quel que soit le vainqueur en dépit des avertissements de Thiers devant le Corps Législatif.
À la suite de la bataille de Sadowa, l'Autriche est refoulée vers les Balkans : l'Italie obtient la Vénétie comme le souhaitait Napoléon III alors que la Prusse obtient le Holstein, le Hanovre, la Hesse-Cassel, le duché de Nassau et Francfort-sur-le-Main pour former la confédération de l'Allemagne du Nord.
Napoléon III entend aussi récolter les fruits de son attitude conciliante vis-à-vis de la Prusse. Lors de l'entrevue de Biarritz 1865, le chancelier Otto von Bismarck lui avait affirmé qu'aucune cession de territoire allemand à la France n'était envisageable, mais qu'il admettait toutefois qu'en cas d'intercession de la France dans la résolution du conflit avec l'Autriche, des concessions territoriales puissent être possibles. Ainsi, la Prusse resterait neutre en cas d'occupation par la France de la Belgique et du Luxembourg, politique dite des pourboires. Dans le même temps, Bismarck passe secrètement avec les États d’Allemagne méridionale un traité de protection mutuelle pour se prémunir d’une agression éventuelle de la France. L'annexion par la France du Grand-duché du Luxembourg paraît d'autant plus accessible que Guillaume III, le roi des Pays-Bas, souverain en titre du Luxembourg, se déclare ouvert à une compensation financière. Ainsi, le 23 mars 1867, il accepte l'offre française de lui verser 5 millions de florins en échange du Grand-duché. Les accords secrets de 1866 entre la Prusse et les États d'Allemagne méridionale ayant été officialisés, Guillaume III subordonne la vente du Luxembourg à l'accord de la Prusse. Celle-ci, via Bismarck, fait alors connaître publiquement l'offre française à toute l'Europe, divulguant ainsi la teneur de ces pourparlers secrets, déchaînant une réaction explosive de l'opinion publique dans les États allemands et provoquant la crise luxembourgeoise.
L'opinion publique allemande est d'autant plus scandalisée que la dynastie des Luxembourg a donné quatre empereurs au Saint-Empire romain germanique. Il lui est inimaginable de laisser le Grand-duché à la France. Dans ces circonstances, Otto von Bismarck considère qu'il ne peut plus honorer les promesses faites secrètement à la France et enjoint Guillaume III de revenir sur la vente du Luxembourg. En France, l'opinion publique se mobilise elle aussi, entraînant la mobilisation des troupes, tandis que des députés allemands poussent Bismarck à décréter la mobilisation générale de la Confédération de l'Allemagne du Nord. Au Luxembourg même, des activistes pro-français provoquent la garnison prussienne alors que d'autres manifestants demandent au roi des Pays-Bas le retour au statu quo. Napoléon III est conscient que son armée n'est pas prête à entrer en guerre contre son puissant voisin et est préoccupé par l'état de santé de son fils tombé gravement malade. À l'initiative de la Grande-Bretagne, une conférence est organisée à Londres. La crise est résolue par le deuxième traité de Londres selon lequel la France renonce à ses prétentions sur le Luxembourg, en laisse la souveraineté au roi de Hollande, tandis que la Prusse démobilise sa garnison et démantèle ses fortifications autant que le roi de Hollande le jugera utile. Il est entendu que le Luxembourg doit rester neutre au cours des futurs conflits.
Le déroulement de la crise luxembourgeoise montre le poids des opinions publiques et la prégnance croissante du nationalisme. L'antagonisme entre la France et la Prusse en sort d'autant plus attisé que Napoléon III réalise désormais à quel point il a été joué par Bismarck depuis 1864, n'ayant obtenu aucune des compensations secrètement convenues avec le Prussien. En conséquence de l'expédition militaire au Mexique, du soutien à la révolte polonaise contre le Tsar et de la crise luxembourgeoise, la France se retrouve isolée en Europe, y compris de l'Angleterre, désormais méfiante envers les ambitions territoriales de son voisin.

De la guerre de 1870 à la mort en exil Guerre franco-allemande 1870.

Les tensions avec la Prusse sont avivées quand le prince Léopold de Hohenzollern se porte candidat le 21 juin 1870 à la succession d'Espagne, vacante depuis deux ans ce qui provoque des inquiétudes dans plusieurs chancelleries européennes: un Hohenzollern sur le trône espagnol placerait la France dans une situation d'encerclement proche de celle de l'époque de Charles Quint.

Émile Ollivier

Le prince retire sa candidature le 12 juillet 1870351, mais le gouvernement de Napoléon III subit la pression des belliqueux: une partie de la presse de Paris et de la Cour, ainsi que des opposants de droite ou de gauche352. Il exige un engagement écrit de renonciation définitive et une garantie de bonne conduite de la part de Guillaume Ier. Le roi de Prusse confirme la renonciation de son cousin sans se soumettre à l'exigence française.
Cependant, pour Bismarck, une guerre contre la France est le meilleur moyen de parachever l'unification allemande. La version dédaigneuse qu'il fait transcrire dans la dépêche d'Ems de la réponse polie qu'avait faite Guillaume de Prusse confine au soufflet diplomatique pour la France, d'autant plus qu'elle est diffusée à toutes les chancelleries européennes. Tandis que la passion anti-française embrase l'Allemagne, la foule parisienne, excitée par une partie de la presse, réclame la guerre. Bien que tous deux personnellement favorables à la paix et à l'organisation d'un Congrès pour régler le différend, Ollivier et Napoléon III, qui ont finalement obtenu de leur ambassadeur la version exacte de ce qui s'était passé à Ems, se laissent dépasser par les partisans de la guerre, dont l'impératrice Eugénie, mais aussi de ceux qui veulent une revanche sur l'Empire libéral. Les deux hommes finissent par se laisser entrainer contre leur conviction profonde.
Même s'il se dit de nature pacifique, Napoléon III est affaibli par ses échecs internationaux antérieurs et a besoin d'un succès de prestige avant de laisser le trône à son fils. Il n'ose pas contrarier l'opinion majoritairement belliciste, exprimée au sein du gouvernement et au parlement, y compris chez les républicains, décidés à en découdre avec la Prusse, alors que quelques semaines plus tôt il avait hésité à s'opposer à la décision d'Ollivier de réduire le contingent militaire, et ce malgré les avertissements lucides de Thi.
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. L'armée prussienne a d'ores et déjà l'avantage en hommes plus du double par rapport à l'armée française, en matériels le canon Krupp et même en stratégie, celle-ci ayant été élaborée dès 1866.
Les premiers revers d'août 1870 sont imputés à Napoléon III et à Ollivier, ce qui fournit à la Chambre l'occasion de renverser le Premier ministre, à une écrasante majorité, le 9 août 1870, laissant l'empereur seul sur la ligne de front, qu'elle soit politique ou militaire. Pendant que Napoléon III cherche la mort sur le champ de bataille, l'impératrice Eugénie, régente, nomme le bonapartiste autoritaire Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao, à la tête du gouvernement. Sous la pression de l'impératrice, Napoléon III renonce à se replier sur Paris et marche vers Metz au secours du maréchal Bazaine encerclé. Ses troupes sont elles-mêmes alors encerclées à Sedan. Le 2 septembre 1870, n'ayant pu trouver la mort au milieu de ses hommes, Napoléon III dépose les armes au terme de la bataille de Sedan et tente de négocier les clauses de la capitulation avec Bismarck près du village de Donchery.
Désormais captif, il assiste avec le roi Guillaume de Prusse à l'acte de reddition de l'armée française au château de Bellevue situé près de Frénois, au sud de Sedan. Pendant leur discussion, il assure qu'il n'a pas voulu la guerre mais qu'il y a été contraint par l'opinion publique, ce à quoi le roi Guillaume lui réplique que ladite opinion avait été forgée par le ministère.
Le 3 septembre 1870, l'empereur, désormais prisonnier, quitte définitivement la France pour se rendre en Prusse et y être interné au château de Wilhelmshöhe. Napoléon III est le 4e souverain français à être capturé sur un champ de bataille.

Autorisé à choisir son itinéraire, il choisit de passer par la Belgique, trajet plus court et plus facile. Il se rend d'abord à Bouillon pour y loger la nuit du 3 au 4 septembre à l’Hôtel de la Poste. Le 4 septembre, il se rend à la gare de Libramont alors la gare la plus proche pour se rendre en Allemagne, où un train spécial l’attend. Durant le trajet de Bouillon à Libramont, le convoi impérial s'arrête à Recogne à l'auberge Olivier où un déjeuner pour trente-cinq personnes a été commandé la veille. Après le repas, l'empereur visite une batterie d'artillerie pourvue de canons Wahrendorff, qui se chargent par la culasse, et dont l'armée belge a été dotée à l'instar de l'armée prussienne. Napoléon se fait longuement expliquer le mécanisme. Puis, avec un soupir, il se tourne vers sa suite : Voilà donc, Messieurs, ce canon qui nous a vaincus... . À Jemelle, le train s'arrête en gare, et Napoléon rencontre son cousin le prince Pierre-Napoléon Bonaparte. Le convoi passe ensuite par Liège et s'arrête à Verviers où il loge la nuit du 4 au 5 septembre à l’Hôtel du Chemin de Fer. Finalement, le 5 septembre, il reprend le train pour se rendre à Cassel. Durant tout le trajet du château de Bellevue près de Sedan au château de Wilhelmshöhe près de Cassel, l'empereur est accompagné par le général prussien de Boyen, aide de camp du roi Guillaume Ier de Prusse, et entre autres, le général Castelnau, son premier aide de camp. Durant la traversée de la Belgique, il est aussi accompagné par le général Chazal, commandant l’armée belge d’Observation mobilisée dès le début de la guerre.
Le 4 septembre 1870, à Paris, la foule envahit le Palais Bourbon tandis que l'impératrice Eugénie se réfugie chez le docteur Thomas W. Evans, son dentiste américain, qui organise sa fuite vers l'Angleterre. Le gouverneur de Paris, Louis Jules Trochu, reste passif et le régime impérial ne trouve guère de défenseurs, les soutiens traditionnels qu'étaient l'armée et la paysannerie étant trop loin, le traumatisme lié à la capitulation et à la captivité de l'empereur trop important et la pression populaire à Paris et dans les grandes villes trop forte. Des députés dont Léon Gambetta et Jules Simon se rendent à l'hôtel de ville de Paris et y proclament la République. Un gouvernement provisoire qui prend le nom de Gouvernement de la Défense nationale est alors formé.

Dans la plupart des départements français, le nouveau régime républicain est souvent accueilli dans l'indifférence. Dans un premier temps, peu nombreux sont ceux qui prennent la défense de l'Empire, discrédité par la défaite. En captivité, l'empereur veut assumer sa part de responsabilité dans le déclenchement du conflit qui lui a couté le trône impérial mais pas en endosser l'entière responsabilité. Dès le 8 septembre 1870, il signe un premier récit intitulé Conduite de l'Empereur depuis le commencement de la guerre puis donne des entretiens à la presse écrite, correspond avec Émile Ollivier et publie Note sur l'organisation militaire de la Confédération d'Allemagne du Nord dans laquelle il tente de se justifier et d'expliquer l'enchainement des faits depuis Sadowa, rappelant notamment son projet militaire la loi Niel qui est refusée par le Corps législatif.
Bien que discrédité par la défaite, il garde une réelle popularité dans les campagnes où beaucoup de paysans tentent de s'opposer au remplacement de leurs maires en septembre et octobre 1870. Des manifestations bonapartistes ont aussi lieu dans plusieurs départements et provinces, notamment en Normandie, en Charentes, dans le Puy-de-Dôme, dans le Limousin et en Corse. Napoléon III compte en fait sur la réunion des conseils généraux, élus en août 1870, et qui pourraient voter, selon ses espérances et ses renseignements, pour la restauration de l'Empire. Cependant, Gambetta met fin à ses illusions en décrétant la dissolution de ces conseils. Il compte alors sur une éventuelle consultation directe du peuple sur la nature du prochain régime par les autorités françaises pour rétablir la situation tandis que le nouveau système de scrutin par liste lamine les Bonapartistes, obligés non seulement de faire liste commune avec les monarchistes mais de le faire en rang modeste, ce qui ne permet le retour que de 20 de leurs élus sur 675 à la Chambre.
Le 1er mars 1871, l'Assemblée, qui s'est réunie à Bordeaux, vote la déchéance officielle de Napoléon III et de sa dynastie, le déclarant responsable de la ruine, de l'invasion et du démembrement de la France. Seuls six parlementaires votent contre. L'empereur ainsi déchu proteste, accusant l'Assemblée d'outrepasser ses pouvoirs, de se substituer à la volonté de la Nation et réclame un plébiscite

Le 19 mars, Bismarck met fin à sa captivité. Il décide alors de rejoindre ses proches en Angleterre où il retrouve son épouse et son fils. Il s'installe à Chislehurst où il reçoit de nombreuses visites à commencer par la reine Victoria, le prince de Galles et le Premier ministre britannique Gladstone. Durant ce nouvel exil britannique, l'ex-empereur écrit beaucoup, notamment un ouvrage intitulé La France et la campagne de 1870 (publié après sa mort dans son intégralité). Il y prépare également de nouveaux plans pour revenir au pouvoir, rêvant de rééditer à son profit le retour de l'île d'Elbe de son oncle Napoléon Ier. Mais une opération de la vessie a raison de lui.
Le 9 janvier 1873, à 10 h 45, Napoléon III meurt à l'âge de 65 ans. Près de 60 000 personnes, dont un dixième de Français comprenant une délégation d'ouvriers conduite par Jules Amigues, viennent se recueillir devant le corps et participer à l'inhumation le 15 janvier 1873 à Chislehurst, aujourd'hui dans le district londonien de Bromley
Par la suite, l'impératrice Eugénie lui construit un mausolée à l'abbaye Saint-Michel St Michael's Abbey de Farnborough sud de l'Angleterre où il repose à ce jour aux côtés de sa femme décédée en 1920 et de leur fils unique, le prince impérial Louis Napoléon, enrôlé volontaire dans l'armée britannique et tué à 23 ans en Afrique du Sud par les Zoulous au cours d'une patrouille en juin 1879, lors de la Guerre anglo-zouloue.

Napoléon III vu par les historiens La légende noire

autour de Napoléon III

Napoléon III a longtemps été victime d'une légende noire, d'une caricature forgée par ses nombreux ennemis politiques, les républicains, les royalistes, les libéraux... pour reprendre les mots du professeur d'histoire contemporaine Guy Antonetti. Selon les détracteurs et opposants du dernier empereur des Français, il est à la fois un crétin Thiers, Napoléon le petit ou Césarion Victor Hugo, Badinguet, du nom du peintre sous le déguisement duquel il s'échappa de la forteresse de Ham et la représentation symbolique d'« une espèce d'aventurier sans scrupules, et d'arriéré mental ridicule, un mélange de satrape débauché et de démagogue fumeux, bref un pantin insignifiant quand il n'est pas surnommé L'homme du 2 décembre ou Boustrapa de ses trois coups d’État : BOUlogne, STRAsbourg et PAris.

Si la légende noire est si souvent évoquée pour parler de Napoléon III et de son règne, et que le Second Empire a eu longtemps mauvaise presse, il le doit à son caractère autoritaire et répressif et à sa fin sans gloire dans la désastreuse guerre franco-prussienne. Apparemment peu doué pour la prophétie, Louis Pasteur, fervent bonapartisteNote 24 affligé par la chute de l'Empire, déclarait alors confiant que « malgré les vaines et stupides clameurs de la rue et toutes les lâches défaillances de ces derniers temps, l'Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité. Son règne restera comme l'un des plus glorieux de notre histoire .
Napoléon III en chauve-souris soupesant Thiers et la République. Allusion à la position de Napoléon III au moment de la Commune de Paris - Le père Duchêne Illustré no 8, le 27 Floréal 79 / 17 mai 1871.
Même les réussites qui caractérisent le Second Empire ne sont pas nécessairement dénuées d'aspects ambivalents et sont critiquées par les contemporains. Les acquis territoriaux de 1860 Nice et la Savoie obtenus à la suite d'une guerre victorieuse contre l'Autriche sont aussi oubliés, effacés par le traumatisme que constitue alors la perte de l'Alsace et de la Moselle et marquant durablement la conscience nationale jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Non seulement Napoléon III est sujet d'une légende noire et aussi parfois rose mais c'est également le cas des événements qui caractérisent son régime politique, notamment sa prise de pouvoir. Ainsi l'historien Maurice Agulhon utilise aussi les termes de légende noire et de légende rose pour les différentes versions ou approches données à l'insurrection en province au moment du coup d'État, notamment le fait que les historiens républicains tendaient à minimiser les faits de lutte des classes qui la sous-tendait.
Par ailleurs, l'œuvre de Victor Hugo, bâtie sur l'opposition permanente entre la gloire de Napoléon Ier et la bassesse tyrannique prêtée à Napoléon III, contribua considérablement à asseoir l'image d'un despote médiocre et sans scrupules. L'écrivain Émile Zola, circonspect sur l'Empereur dont il note la complexité et qu'il appelle « l'énigme, le sphynx, rappela ainsi dans ses romans la spéculation effrénée et la corruption nées de l'haussmannisation et de la flambée boursière, La Curée, L'Argent, le choc que l'irruption des grands magasins représenta pour le petit commerce Au Bonheur des Dames, la dureté des luttes sociales sous Napoléon III Germinal. Toutefois, le même Émile Zola démontra comment le même homme pouvait être regardé différemment en fonction du camp idéologique où l'on se situait, des revirements idéologiques ou des métamorphoses de l'âge, en écrivant que Le Napoléon III des Châtiments, c'est un croquemitaine sorti tout botté et tout éperonné de l'imagination de Victor Hugo. Rien n'est moins ressemblant que ce portrait, sorte de statue de bronze et de boue élevée par le poète pour servir de cible à ses traits acérés, disons le mot, à ses crachats.
Souvent mentionnée par les historiens dans leurs biographies de l'empereur150, la légende noire est notamment analysée en profondeur, par les historiens Pierre Milza et Éric Anceau dans leurs ouvrages respectifs consacrés à Napoléon III.
Pour Éric Anceau, le 2 décembre a permis aux républicains de s’ériger en défenseurs du droit et de faire du coup d’État le mal absolu. Depuis le 2 décembre 1851, qui se dit républicain en France ne peut prêter la main à un coup d’État, ni s’en faire l’apologiste »385. Cette référence négative désormais pour tout républicain authentique » selon les mots de l'historien Raymond Huard pour désigner le 2 décembre, jour néfaste parce qu’il mit fin à l’existence de la Seconde République, fut l'argument des républicains pour combattre tout retour en force du césarisme plébiscitaire, que ce soit lors du boulangisme puis plus tard lors de la montée du gaullisme. Le précédent d'un président devenu empereur ainsi rendra impensable, jusqu'en 1962, toute élection du chef de l'État au suffrage universel direct, François Mitterrand comparant avec virulence le général de Gaulle à Napoléon III afin d'instruire le procès des institutions de la Cinquième République.
Pour Pierre Milza, l'année terrible 1870 a fortement traumatisé les contemporains, peut-être autant que le fera la débâcle de 1940 ce qui explique également, en sus du 2 décembre, le long discrédit dont souffre longtemps l'image de Napoléon III.
Dans sa biographie, Éric Anceau note particulièrement que la IIIe République s'édifie sur les ruines du Second Empire et en opposition à Napoléon III, à sa famille et à ses proches voués à l'opprobre. Il paie ainsi la personnalisation du régime césarien et, qualifié d'« aventurier qui avait trompé les Français pour accéder au pouvoir , devient un bouc émissaire commode, tenu pour seul responsable de la défaite et de la mutilation du territoire français. Alors qu'Eugénie était dénigrée en raison de sa dévotion religieuse ou de son origine espagnole, le préfet Haussmann était lui aussi victime de l'hallali intellectuel exprimé notamment dans les ouvrages publics de la IIIe République à l'instar du Grand dictionnaire universel du xixe siècle de Pierre Larousse en 1876.
Si l'empereur est, selon Pierre Milza, l'objet d'un déferlement de haines au travers de pamphlets, caricatures et chansons qui le présentent comme un despote vénal et immoral, l'historien confirme que ces invectives ont lieu surtout au moment où le régime républicain n'est pas encore acquis et doit encore se construire et s'enraciner. Non seulement tout nom relatif à la toponymie impériale est globalement éliminé de la voie publique, à l'exception des batailles remportées durant le régime, mais la nouvelle légitimité républicaine exige alors que tous les mythes sur lesquels reposaient le précédent pouvoir, telle l'image idéalisée du sauveur de la nation, soient abattus et discrédités.
Précisant être un républicain qui ne nourrit aucune nostalgie à l'égard de l'Empire, Pierre Milza note cependant, au travers de plusieurs commémorations concrètes officielles intervenues depuis les années 1980, les prologues de ce qu'il considère, comme l'ultime étape d'une réhabilitation tardive et inachevée : le rapatriement des cendres de Napoléon III, de son épouse et de leur fils, à l'instar de ceux de Napoléon Ier393. Ainsi, en 1988, pour la première fois en 118 ans, un gouvernement français s'était fait représenter lors d'une cérémonie organisée à la mémoire de Napoléon III et avait envoyé un détachement de la garde républicaine rendre les honneurs de l'État à l'ancien empereur lors d'une messe de requiem en l'église Saint-Louis-des-Invalides. En 2008, prenant la suite de plusieurs demandes antérieures d'origines diverses, Christian Estrosi, alors secrétaire d'État français à l'Outre-Mer et candidat à la mairie de Nice, demandait le rapatriement des cendres de Napoléon III pour 2010, année du 150e anniversaire du rattachement du comté de Nice à la France. Enfin, lors de son hommage public et national au président de la Cour des Comptes Philippe Séguin le 12 janvier 2010, le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer déclarait que celui qui fut aussi l'auteur en 1990 de Louis-Napoléon le grand, en rompant avec la tradition héritière de Victor Hugo, entreprit de réhabiliter la mémoire de Napoléon III, substituant au personnage caricatural de Badinguet la vision d’un empereur moderniste et soucieux du bien commun, qui équipa et enrichit la France.

Historiographie

Durant l'Empire autoritaire, la censure du régime empêche l'expression des avis critiques. Si cela change avec la libéralisation de 1863 puis des lois sur la presse et sur les réunions publiques de 1868, l'historien Louis Girard note en 1986 que l'historiographie du Second Empire fut souvent dominée par les opposants.
Avant même d'accéder au pouvoir, Louis-Napoléon avait fait l'objet de biographies sous la Monarchie de Juillet, tantôt favorables et tantôt hostiles. Durant son règne, il est l'objet d'ouvrages uniquement panégyriques ou d'hagiographies. Néanmoins, les journalistes républicains Eugène Ténot et Taxile Delord du quotidien Le Siècle peuvent à la fin des années 1860 publier deux ouvrages tentant de présenter objectivement les événements liés au coup d'État du 2 décembre 1851.
Après la mort de Napoléon III, le régime impérial est longtemps résumé historiquement et politiquement, du moins en France, comme un tout dont l'identité se résume au coup d'État, le péché originel du Second Empire, à la débâcle militaire, à l'affairisme et à la dépravation morale. Néanmoins, les études britanniques se distinguent dès les années 1870 car, au côté d'ouvrages violemment hostiles, paraissent dès cette époque des études beaucoup plus nuancées.

Dans les années 1890, des personnalités commencent à produire des ouvrages dépassionnés des enjeux politiques, à une époque où le mouvement bonapartiste est en voie d'extinction. Ainsi, Pierre de La Gorce écrit une Histoire du Second Empire en sept volumes dont la première version, rédigée sur fond du scandale de Panama, reste néanmoins hostile au souverain. Cependant, avec cet auteur, on sort du journalisme pour entrer dans l'histoire générale tandis qu'Émile Ollivier publie ses mémoires consacrés à L'Empire libéral.
Si la politique intérieure et la diplomatie ne font l'objet d'aucun consensus, son œuvre économique et sociale est déjà analysée de façon plus nuancée, notamment par Albert Thomas à qui Jean Jaurès avait confié la rédaction du volume X de Histoire socialiste. Néanmoins, l'instrumentalisation de l'ancien souverain persistait malgré l'affirmation d'une histoire positiviste et scientifique.
Visant notamment Charles Seignobos, Pierre Milza considère que l'historiographie républicaine - en position dominante dans l'université française - conserve au moins jusqu'en 1914 une position critique .... Le second Empire reste fondamentalement lié au 2 décembre et à la capitulation de Sedan.Les manuels scolaires sont les véhicules d'une histoire officielle destinée à former des citoyens et des patriotes attachés aux valeurs républicaines. C'est également l'avis de l'historien Louis Girard qui note dans la tonalité critique de l'œuvre de Seignobos l'écho des passions républicaines. Néanmoins, ces mêmes ouvrages scolaires et universitaires commencent eux aussi à aborder son œuvre économique et sociale, s'écartant définitivement du déchaînement de haine et de mauvaise foi des premières années ayant suivi la chute de l'Empire, et commencent à présenter des portraits plus nuancés de la personnalité de l'Empereur.
À partir des années 1920, alors que la France a repris possession des territoires perdus en 1870, Napoléon III fait l'objet de biographies plus favorables voire romancées alors que l'historiographie officielle porte la marque d'une révision des jugements portés sur l'Empereur et son régime. À l'étranger, il est également objet de nombreuses biographies, surtout en Angleterre, mais dans les années 1930, il est selon Éric Anceau l'objet de « parallèle hasardeux sur fonds de montée du fascisme.
Après la Seconde Guerre mondiale, le second Empire est enfin étudié vraiment scientifiquement par de nombreux universitaires historiens ou économistes Charles-Hippolyte Pouthas, Jean Bouvier, Alain Plessis, René Rémond, Maurice Agulhon, Jeanne Gaillard, etc. tandis que Napoléon III fait l'objet de premières études approfondies par les historiens Adrien Dansette et Louis Girard et par l'historien britannique William Smith. Maurice Agulhon note que l’histoire économique et culturelle du Second Empire se caractérise par une période prospère et brillante. Sur le régime politique qui s'installe en décembre 1851, le même historien parle de dictature bonapartiste, au moins pour la première année qui suit le coup d'État jusqu'à l'avènement de l'Empire. Pierre Milza parle de dictature napoléonienne mais si pour lui le caractère dictatorial et policier du régime ne saurait être contesté, il en est différemment pour Éric Anceau selon lequel le bonapartisme du troisième Napoléon se caractérise notamment par l'absence de tout État policier, ne serait-ce que par le défaut des moyens et par la subversion précoce du régime par les notables. Toutefois, Pierre Milza souligne que rares sont les dictatures européennes dont l’évolution s’est opérée comme celle-ci dans le sens de la libéralisation alors que la république bourgeoise et réactionnaire, à laquelle le coup d'État a mis fin, n'avait plus grand-chose à voir avec les espoirs de démocratie et de justice de février 1848. Pour Milza, le césarisme couronné qui fait suite à la république consulaire de 1852 ne saurait être assimilé ni aux monarchies absolues relevant de l'ordre divin, ni aux régimes d'état de siège visant à maintenir par la seule force des baïonnettes le pouvoir d'une quelconque oligarchie. Pour Louis Girard, Napoléon III, qui n'a jamais envisagé la démocratie autrement que s'incarnant dans un chef, est aussi fort différent des dictateurs du XXe siècle non seulement parce qu'il se réfère aux principes de 1789, a contrario de tous les dictateurs mais aussi, entre autres, que la notion de rassemblement national qu'il souhaite réaliser derrière lui est fort différent de la notion de parti unique il n'existe pas de parti bonapartiste sous l'Empire et qu'il voulait, à terme, pouvoir doter son pays d'institutions analogues à celles de la Grande-Bretagne, attendant pour cela une évolution des mœurs politiques.
Les années 1990, commencées avec la parution de Louis Napoléon le Grand par l'ancien ministre et historien de formation Philippe Séguin et les années 2000 poursuivent ce renouveau historiographique du Second Empire, qui va globalement dans le sens d'une réhabilitation de Napoléon III et de son règne. Si pour l'historien Pierre Milza, reprenant la suite de Louis Girard, le second Empire est une étape plus progressiste que régressive dans la démocratisation de la France, une période qui a familiarisé les Français avec le vote et que la dénonciation du césarisme, réel ou supposé, appartient à la culture de la République parlementaire, il estime aussi que le régime politique de Napoléon III appartient à la galaxie démocratique et qu'il a su évoluer dans le sens de la libéralisation. Il note par ailleurs que les historiens, les politistes, les spécialistes de l'Histoire des idées et de la philosophie de l'histoire ont entrepris de réexaminer le bonapartisme et de replacer celui-ci dans la longue durée, ce qui a permis de considérer sous un jour nouveau le bilan de l'Empire
Les archives du ministère de la Maison de l'Empereur, sous Napoléon IIII, sont conservées aux Archives nationales.

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Posté le : 18/04/2014 18:12
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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