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Joan Miró. 2ème partie
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La Fondation Maeght

Dès le début des années 1960, Miró participe activement au grand projet d’Aimé et de Marguerite Maeght qui ont établi leur fondation à Saint-Paul-de-Vence. Le couple, inspiré par la visite de l'atelier du peintre à Cala Major, fait appel au même architecte — Josep Lluís Sert — pour la construction du bâtiment et l'aménagement des jardins. Un espace particulier est réservé à Miró. Après une longue méditation, celui-ci se consacre à son Labyrinthe. Il collabore avec Josep et Joan Artigas pour la réalisation des céramiques, et avec Sert pour la conception de l'ensemble. Les œuvres monumentales du labyrinthe ont été créées spécialement pour la fondation. Dans le parcours tracé par Josep Lluís Sert, Miró a d'abord conçu des maquettes qui ont été ensuite réalisées en ciment, en marbre, en fer, en bronze et en céramique. De cet ensemble de sculptures, La Fourche et Le Disque comptent parmi les importantes. La première est réalisée en 1963 et la seconde en 1973, céramique, 310 cm de diamètre.

Les quatre catalans se livrent à un conciliabule enthousiaste pour l'installation de treize œuvres du Labyrinthe dont certaines ne seront en place que plusieurs mois ou même plusieurs années après l'inauguration du lieu le 28 juillet 1964. Dans les années qui suivent le début du Labyrinthe, Miró livre une quantité impressionnante d'œuvres peintes ou sculptées pour la fondation Maeght. La plupart des sculptures sont des bronzes. En 1963, il crée Femme-insecte, Maquette de l'Arc à la Fondation Maeght. En 1967 : Femme, Tête et oiseau, Personnage et oiseau, puis dans les années 1970, Monument, 1970, Constellation et Personnage, 1971, et en 1973 Grand personnage. La fondation reçoit également des céramiques : Femme et Oiseau 1967, Personnage totem, 1968, Céramique murale 1968 ainsi que des marbres tels que l’Oiseau solaire et l’Oiseau lunaire sculptés en 1968.
La fondation Maeght possède deux cent soixante quinze œuvres de Miró parmi lesquelles huit grandes peintures, cent soixante sculptures, soixante treize aquarelles, gouaches, et dessins sur papier, une tapisserie monumentale, un important vitrail intégré à l'architecture, vingt-neuf céramiques, ainsi que des œuvres monumentales créées spécialement pour le jardin-labyrinthe. Toutes ces créations ont été données à la fondation par Marguerite et Aimé Maeght, ainsi que par Joan Miró, et par la suite, les descendants des familles Maeght et Miró, ainsi que la Sucessió Miró. C'est grâce à leur générosité inégalée que s'est ainsi constitué un fabuleux patrimoine, unique en France, un lieu privilégié pour mieux partager les rêves de Joan Miró.

Dernières années

En 1967, Miró produit La montre du temps, œuvre créée à partir d'une couche de carton et d'une cuillère, fondus en un bronze et unis dans un ensemble qui constitue un objet sculpté mesurant l'intensité du vent.
À la suite de la première grande exposition du maître à Barcelone en 1968, plusieurs personnalités de l'art appuient la création dans la ville d'un centre de référence de l'œuvre de Miró. En accord avec la volonté de l'artiste, la nouvelle institution devrait promouvoir la diffusion de toutes les facettes de l'art contemporain.
Alors que le régime franquiste ferme le panorama artistique et culturel de la ville, la Fondation Miró apporte une vision nouvelle. Le bâtiment est construit selon un concept éloigné des notions de musées généralement admises à cette époque, il cherche à promouvoir l'art contemporain plutôt qu'à se dédier à sa conservation.
L'ouverture a lieu le 10 juin 1975. Les bâtiments sont Josep Lluís Sert, disciple de Le Corbusier, complice et ami des grands artistes contemporains avec lesquels il a déjà collaboré Léger, Calder, Picasso. Le fond initial de la fondation 5 000 pièces vient de Miró et de sa famille.
"Le peintre n'a pas voulu rester à l'écart de la construction de sa fondation, ni se limiter à des donations ... Il tenait à participer concrètement, par une œuvre de peintre, au travail collectif des architectes, des maçons, des jardiniers ... Il choisit pour ce faire le lieu le plus retiré : le plafond de l'auditorium, où sa peinture pourrait donner une racine vivante à l'édifice" . Cette grande peinture, exécutée sur panneau d'aggloméré, sera terminée et signée le 11 mai 1975.
Du 9 juin au 27 septembre 1969 Miró expose ses gravures à Genève dans "Œuvres gravées et lithographiées à la galerie Gérald Cramer". Cette même année a lieu une grande rétrospective de ses œuvres graphiques au Norton Simon Museum Californie.
Il construit en collaboration avec Josep Llorens la Déesse de la mer, une grande sculpture de céramique qu'ils immergent à Juan-les-Pins. En 1972, Miró expose ses sculptures au Walker Art Center de Minneapolis, au Cleveland Museum of Art et à l’Art Institute of Chicago. À partir de 1965 il produit une grande quantité de sculptures pour la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Les œuvres les plus notables sont Oiseau de lune, Lézard, Déesse, Fourchette et Femme aux cheveux emmêlés.
En 1974 les Galeries Nationales du Grand Palais à Paris organisent une grande exposition rétrospective pour son 80e anniversaire6 alors que l'année suivante la Fondation Miró est construite par Luis Sert à Montjuïc, sur les hauteurs de Barcelone. Elle conserve une importante collection de ses œuvres.
Le pianiste Georges Cziffra rachète les ruines de la collégiale Saint-Frambourg de Senlis en 1973 afin accueillir sa fondation créée l'année suivante. De nouveaux vitraux sont installés en 1977 ; huit d'entre eux sont confiés par le pianiste à son ami Joan Miró. Le peintre les dessine et leur réalisation est confiée au maître-verrier de Reims Charles Marcq . Le peintre commente à cette occasion :

" J’ai pensé toute ma vie à faire des vitraux, mais l’occasion ne s’était jamais présentée. Cela m’a passionné. Cette discipline que la chapelle m’a dicté ma entraîné à avoir une très grande liberté, m'a poussé à faire quelque chose de très libre en approchant cette virginité. On trouve très souvent des étoiles dans mon œuvre parce que je me promène souvent en pleine nuit, je rêve de ciels étoilés et de constellations, cela m’impressionne et cette échelle de l’évasion qui est très souvent mise en valeur dans mon œuvre représente une envolée vers l’infini, vers le ciel en quittant la terre "
En avril 1981, Miró inaugure à Chicago une sculpture monumentale de 12 mètres connue sous le nom de Miss Chicago ; le 6 novembre, deux autres bronzes sont installés dans la ville de Palma de Mallorca. L'année suivante la ville de Houston dévoile Personnage et oiseau.
En 1983, en collaboration avec Joan Gardy Artigas, l'artiste réalise sa dernière sculpture qui est destinée à la ville de Barcelone. Elle est faite de béton et couverte de céramique. L'état de santé chancelant de Miró l'empêche de participer à la cérémonie d'inauguration. Située dans le parc Joan-Miró de Barcelone près d'un étang artificiel, l'œuvre de 22 mètres de haut représente une forme oblongue surmontée d'un cylindre évidé et d'une demi-lune. L'extérieur est couvert de céramique dans les tons les plus classiques de l'artiste : le rouge, le jaune, le vert et le bleu. Les céramiques forment des mosaïques.

Joan Miró meurt à Palma de Majorque le 25 décembre 1983 à l'âge de 90 ans et est enterré au cimetière de Montjuïc de Barcelone.

La même année, Nuremberg organise la première exposition posthume de Miró puis, en 1990, la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence dévoile elle aussi une rétrospective intitulée Miró. En 1993 enfin, la Fondation Miró de Barcelone fait de même, pour le centenaire de sa naissance.

Techniques, influences et périodes En peinture

Les premières peintures de Miró, de 1915, sont marquées d'influences diverses, en premier lieu de celles de Van Gogh, Matisse et des fauves, puis de Gauguin et des expressionnistes. Cézanne lui apporte également la construction des volumes cubistes. Une première période, nommée fauvisme catalan commence en 1918 avec sa première exposition, et se prolonge jusqu'en 1919 avec la toile Nu au miroir. Cette période est marquée par l'empreinte du cubisme. En 1920 commence la période réaliste dite détailliste ou précisionniste : le regard naïf du peintre s'attache à représenter les moindres détails, à la manière des primitifs italiens. La toile le Paysage de Montroig 1919 est caractéristique de cette période. L'influence cubiste est encore vive et on peut la percevoir par l'usage des angles, de la composition par plans découpés et également par l'emploi de couleurs vives .

En 1922, la toile La Ferme marque la fin de cette période et l'avènement d'une technique nouvelle marquée par la pensée surréaliste. Les œuvres Le Chasseur 1923 et Le Carnaval d'Arlequin 1924-1925 en sont les expressions les plus significatives. L'espace pictural est plan, il ne représente plus de troisième dimension. Les objets deviennent autant de signes symboliques et Miró réintègre la couleur vive dans ses peintures La Naissance du monde, 1925, Paysages imaginaires, 1926, Chien aboyant à la lune, 1927. Le travail sur l'espace et sur les signes conduit à constituer un véritable miromonde selon Patrick Waldberg.
En 1933, l'artiste crée ses toiles à partir de collages, procédé déjà utilisé par un autre surréaliste, Max Ernst. Cependant, Miró expérimente une large gamme de techniques pour confectionner ses peintures : pastel, peinture sur papier de verre, aquarelle, gouache, peinture à l'œuf, peinture sur bois et cuivre, entre autres. La série Peintures sauvages de 1935 et 1936 a pour thème la guerre d'Espagne et fait appel à de multiples techniques picturales. Les séries Constellations, peintures lentes 1939-1941 et peintures spontanées dont Composition avec cordes, 1950, témoignent également de la polyvalence de Miró. D'autres expérimentations, plus abstraites, utilisent le monochrome, c'est le cas du triptyque l’L'Espoir du condamné à mort 1961-1962 qui est uniquement constitué d'une arabesque noire sur fond blanc.
L'artiste a enfin réalisé de nombreuses peintures murales, aux États-Unis pour l'Hôtel Plazza de Cincinnati en 1947, pour l'université Harvard en 1950 et à Paris (séries Bleus I, II et III de 1961 et Peintures murales I, II et III de 1962.

En sculpture

Miró est sensibilisé à la sculpture par son maître Gali. Dès ses débuts, Miró est également le condisciple du céramiste Artigas, son ami aux côtés duquel il réalise des œuvres de céramique imposantes. Ses premiers essais, de l'été 1932, datent de sa période surréaliste et s'intitulent objets poétiques. C'est avec Artigas, dès 1944, que Miró atteint la maîtrise de cet art. Recherchant l'éclat des couleurs, suivant la technique chinoise du grand feu, il passe de la céramique à la création de bronzes fondus, entre 1944 et 1950. L'artiste prend l'habitude de recueillir toutes sortes d'objets divers et de les utiliser pour créer des sculptures hétéroclites.
Sources d'inspiration

La calligraphie mironienne

La première source d'inspiration de Miró sont les deux infinis, depuis l'infiniment petit des brindilles de la calligraphie mironienne jusqu'à l'infiniment grand des espaces vide des constellations. Cette calligraphie met en forme des hiéroglyphes à travers une géométrie schématique très diverse. Celle-ci est en effet formée de points courbes, lignes droites, volumes oblongs ou massifs, cercles, carrés, etc.. Une fois assimilés les principaux courants artistiques de son époque entre 1916 et 1918, Miró met en place progressivement les éléments qui forment ce langage détailliste dans lesquels il accorde la même importance aux petits comme aux grands éléments. Il explique ainsi qu'un brin d’herbe est aussi gracieux qu’un arbre ou une montagne.
Après avoir détaillé ses toiles jusqu'aux racines des plantes, Miró s'attache à représenter les grands espaces. Si dans les années 1920 son œuvre fait penser à la mer, ses toiles des années 1970 évoquent le ciel à travers une cartographie stellaire exacerbée. Dans La Course de taureaux ce détaillisme emploie le dessin en filigrane pour définir de grandes silhouettes. Cette véritable langue poétique de Miró reflète l'évolution de son rapport au monde :
"Je suis bouleversé quand je vois dans un ciel immense, le croissant de la lune ou le soleil. Il y a d’ailleurs, dans mes tableaux, de toutes petites formes dans des grands espaces vides. "

L'influence de la calligraphie orientale et extrême-orientale est évidente chez Miró, notamment dans son Autoportrait 1937-1938.
Chez lui, la plastique doit réaliser une poésie explique Jean-Pierre Mourey. Walter Erben souligne ainsi le rapport entre les symboles de l'artiste et les idéogrammes chinois ou japonais : un ami de Miró qui connaissait bien les caractères japonais, parvient à lire dans une série de signes inventés par le peintre, la signification même qu'il y avait attachée. La signature de Miró est en soi un idéogramme qui constitue une peinture dans la peinture. Il arrive que le peintre, projetant de faire une fresque, commence d'abord par apposer sa signature. Puis il l'étale sur la majeure partie de la toile, avec des lettres rigoureusement espacées, et des espaces ombrés de couleurs. Miró a souvent utilisé sa signature pour des affiches, des couvertures de livres ou des illustrations.

Thèmes L'érotisme

La femme, les rapports hommes-femmes ainsi que l'érotisme sont une source majeure d'inspiration du maître. Leurs représentations sont abondantes dans l'œuvre de Miró, tant dans les peintures que dans les sculptures. Cependant, il ne s'attache pas à la simple description canonique des corps mais tente de les représenter de l'intérieur. En 1923, La Fermière succède à La Ferme peinte un an plus tôt. L'année suivante, il suggère la féminité par la grâce des lignes dans La Baigneuse, alors que dans Le Corps de ma brune la toile elle-même évoque la femme aimée. En 1928, avec Portrait d'une danseuse, le peintre ironise sur la grâce des danseuses. Le motif de la femme et de l'oiseau est courant chez Miró. En catalan, oiseau ocell est également le surnom du pénis et se retrouve associé à nombre de ses œuvres. Ce motif apparaît dès 1945, et également dans sa sculpture, dans ses premières terres cuites d'inspiration mythique.

La terre natale

La Catalogne et ses paysages ont influencé l'esthétique mironienne
Après son installation à Paris, et malgré les difficultés qu'il rencontrait, Miró écrivait à son ami Ricart en juin 1920 : Définitivement plus jamais Barcelone! Paris et la campagne, et cela jusqu'à la mort!... En Catalogne, aucun peintre n'est jamais parvenu à la plénitude! Sunyer, s'il ne se décide pas à faire de longs séjours à Paris, va s'endormir à tout jamais. On a dit que les caroubiers de notre pays avaient accompli le miracle de le réveiller, mais ce sont bien des propos d'intellectuels de la Lliga. Il faut devenir un catalan internationalMargit Rowell.
Pourtant c'est à Majorque puis à Barcelone qu'il retrouve l'inspiration et que son style évolue de manière décisive entre 1942 et 1946, avec un retour aux sources et à la culture espagnole.
La Catalogne, et notamment la ferme parentale de Mont-roig del Camp sont très présents dans l'œuvre de Miró jusqu'en 1923. Il séjourne dans ce village pendant sa jeunesse, et il y retourne la moitié de l'année en 1922 et 1923. Il y puise son inspiration, des sensations et des souvenirs, sa relation à la vie et à la mort. La végétation, le climat aride, les ciels étoilés ainsi que les personnages des campagnes se retrouvent dans ses créations.
La ferme et Le catalan sont sans doute les toiles les plus importantes de cet aspect de l'œuvre mironienne. La figure de l'œuvre Le toréador, est à ce titre l'une des plus énigmatiques. La toile prolonge aux confins de l'abstraction la série sur Le paysan catalan par une figure éminemment espagnole où le rouge en face de la muleta évoque plus la barretina du paysan catalan que le sang du taureau.
La Course de taureau, inspirée par son retour à Barcelone en 1943, témoigne de la continuité de la création spontanée des Femme, Oiseau, Étoile. Dans ses notes, il parle d'un projet de série sur le thème de la course de taureau pour : ... chercher des symboles poétiques, que le banderillero soit comme un insecte, les mouchoirs blancs des ailes de pigeons, les éventails qui se déploient, des petits soleils. Pas une fois il ne fait allusion au taureau, qui est la figure centrale du tableau, et qu'il a démesurément grossi. Walter Eben avance une explication : Miró n'aime que les sensations colorées de l'arène qui lui fournissent toute une série d'harmonies et de tons fortement évocateurs. Il assiste à la corrida comme à une fête populaire teintée d'érotisme, mais dont il ne mesure pas l'enjeu. Il ne se limite pas à l'aspect tragique de la course, il y introduit nombreuses évocations comiques.

Miró et le mouvement surréaliste, Le discret

Dans sa période surréaliste, l'œuvre de Miró la plus représentative est Le Carnaval d'Arlequin 1924-1925, exposée à la galerie Pierre en même temps que deux autres de ses œuvres : Le Sourire de ma blonde et Le Corps de ma brune. Toutefois, si des œuvres de l'artiste ont été reproduites dans La Révolution surréaliste, si Breton l'a déclaré le plus surréaliste d'entre nous et si Miró a participé à une exposition collective du groupe, son adhésion au mouvement ne va pas sans réticences.
"En pleine révolution avant-gardiste, Miró a continué à verser son tribut à des origines Tête de paysan catalan dont il ne s'est jamais coupé, revenant régulièrement en Espagne."
Bien qu'il soit tout à fait intégré au groupe avec lequel il a d'excellentes relations, son adhésion est assez distraite :
"Même s'il assiste aux réunions du café Cyrano et que Breton le considère comme le plus surréaliste d'entre nous, il ne suit aucun mot d'ordre du mouvement et préfère s'en référer à Klee que ses amis Arp et Calder lui ont fait découvrir."
Au café Cyrano, il reste d'ailleurs silencieux. Ses silences sont réputés, André Masson dira qu'il est resté intact. Miró est surtout le compagnon de route du mouvement et il mène avec discrétion sa propre expérience poétique et picturale ... qui le portera à l'extrême du possible de la peinture et au cœur même de cette surréalité véritable dont les surréalistes n'ont guère reconnu que les marges .
Au sein du groupe des surréalistes, Miró est un artiste à part. Son ami Michel Leiris explique qu'il est souvent l'objet de moqueries pour sa correction un peu bourgeoise, son refus de multiplier les aventures féminines et pour sa mise en avant du pays natal et rural contre le centre parisien.

Le naïf

Ce que Breton appelle un certain arrêt de la personnalité au stade enfantin est en réalité une âpre conquête des pouvoirs perdus depuis l'enfance. Le refus de Miró d'intellectualiser ses problèmes, sa façon de peindre des tableaux au lieu de parler peinture, le rendent suspects aux yeux des gardiens vigilants de la pensée du maître Breton José Pierre entre autres et de l'orthodoxie surréaliste. On a pour lui les égards qu'on a pour les enfants prodiges, avec un peu de mépris condescendant pour sa facilité, sa profusion et la richesse naturelle de ses dons.
D'abord jeune prodige du mouvement, il est mis à l'écart par Breton en 1928. Ce dernier l'avait déjà éloigné : la célèbre citation de Breton faisant de Miro le plus surréaliste d'entre nous contient dans sa version complète de la condescendance, du mépris et non un éloge comme semble l'être la version tronquée. José Pierre, maître de l'orthodoxie surréaliste reproche à Jacques Dupin d'être un adversaire de Breton parce qu'il a publié la citation complète de Breton. En 1993, Dupin réédite la citation dans son intégralité :
" Pour mille problèmes qui ne le préoccupent à aucun degré, bien qu'ils soient ceux dont l'esprit humain est pétri, il n'y a peut-être en Joan Miró qu'un désir : celui de s'abandonner pour peindre, et seulement pour peindre ce qui pour lui est se restreindre au seul domaine dans lequel nous sommes sûrs qu'il dispose de moyens, à ce pur automatisme auquel je n'ai, pour ma part, jamais cessé de faire appel, mais dont je crains que Miró par lui-même ait très sommairement vérifié la valeur, la raison profonde. C'est peut-être, il est vrai par là qu'il peut passer pour le plus surréaliste de nous tous. Mais comme nous sommes loin de cette chimie de l'intelligence dont on a parlé."
La mise à l'écart de Miró par Breton se radicalise en 1941 lorsque le peintre refuse tout dogme esthétique. Breton corrige ses propos en 1952, lors de l'exposition des Constellations, mais il récidive peu après la même année en publiant Lettre à une petite fille d'Amérique où il déclare : « Quelques artistes modernes ont tout fait pour renouer avec le monde de l'enfance, je pense notamment à Klee, à Miró qui, dans les écoles, ne sauraient être trop en faveur.

Le maître libre

Miró a écrit des poèmes surréalistes58. Son abondante correspondance, ses entretiens avec des critiques d'art, et ses déclarations dans les revues d'art, ont été réunis par Margit Rowell en un seul volume sous le titre : Joan Miró, selected writings and interviews, traduit en français sous le titre Écrits et entretiens dans lequel on retrouve notamment l'entretien de 1948 avec James Johnson Sweeney et un entretien inédit avec Margit Rowell. Il a également illustré des recueils de poèmes ou de prose d'autres représentants du mouvement surréaliste, ou des compagnons de route des surréalistes : Jacques Prévert, Raymond Queneau, René Char, Jacques Dupin, Robert Desnos.
La spontanéité du peintre s'accorde mal avec l'automatisme préconisé par le surréalisme. Ses tableaux, qu'ils aient été réalisés pendant les années 1920 — lors de sa période dite surréaliste — ou plus tard, relèvent de la spontanéité la plus absolue et la plus personnelle. C'est l'accomplissement du rêve sur la toile. Miró n'a que très brièvement effleuré le surréalisme, il n'en est pas un véritable représentant.
Je commence mes tableaux sous l'effet d'un choc que je ressens et qui me fait échapper à la réalité. La cause de ce choc peut être un petit fil qui se détache de la toile, une goutte d'eau qui tombe, cette empreinte qui laisse mon doigt sur la surface de la table. De toute façon il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de poussière ou un éclat de lumière. ... Je travaille comme un jardinier ou comme un vigneron ...

Principales Å“uvres

Principales peintures

Werner Spies, La Révolution surréaliste, Éditions du Centre Pompidou,‎ 2002
André Breton, Le Surréalisme et la peinture, Paris, Gallimard,‎ 2002 (1re éd. 1965)
Jean- Louis Prat, Miró, Martigny (Suisse), Fondation Pierre Gianadda,‎ 1997
Jean- Louis Prat, Joan Miró, rétrospective de l'œuvre peint, Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght,‎ 1990

Femme 1981, mairie de Barcelone.
Époque Nom de l'œuvre Technique Institut Ville
1917 Nord-Sud huile sur toile collection Paule et Adrien Maeght Paris
1919 Autoportrait huile sur toile Musée Picasso Paris
1921 Grand nu debout huile sur toile Perls Galleries New York
1921 La Ferme huile sur toile National Gallery of Art Washington
1921 Portrait d'une danseuse espagnole huile sur toile Musée Picasso Paris
1923 Camp llaurat huile sur toile Fondation Solomon R. Guggenheim New York
1924 Paysage catalan (Le Chasseur) huile sur toile Museum of Modern Art New York
1924 La Famille craie noire et rouge sur papier émeri Museum of Modern Art New York
1924 Maternité huile sur toile Scottish National Gallery of Modern Art Édimbourg
1925 Le Carnaval d'Arlequin huile sur toile Albright-Knox Art Gallery Buffalo
1927 Le Cheval de cirque huile sur toile Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution et Musée communal des beaux-arts d'Ixelles Washington et Bruxelles
1927 Tête huile sur toile centre Pompidou Paris
1928 Intérieur hollandais I huile sur toile Museum of Modern Art New York
1928 Intérieur hollandais II huile sur toile Collection Peggy Guggenheim - Fondation Solomon R. Guggenheim Venise
1928 Intérieur hollandais III huile sur toile Metropolitan Museum of Art New York
1928 Danseuse espagnole Collage Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou Paris
1930 Peinture, la magie de la couleur huile sur toile Menil Collection Houston
1930 Peinture huile et plâtre sur toile Fondation Beyeler Bâle
1933 Composition huile sur toile Kunsthalle Berne
1933 Composition, concentration plastique huile sur toile Lille Métropole Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut Villeneuve-d'Ascq
1934 Escargot, femme, fleur et étoile huile sur toile Musée du Prado Madrid
1937 Nature morte au vieux soulier huile sur toile Museum of Modern Art New York
1938 Une étoile caresse le sein d'une noire huile sur toile Tate Gallery Londres
1939-1941 Série des Constellations tempera, gouache, huile, pastel, peinture à l'essence sur papier Fondation Miró et Museum of Modern Art Barcelone et New York
1942-1949 Femme, oiseau, étoile pastel, crayon, résine, gouache, fusain, huile sur toiles Collection Rosengart et collection Jeannette et Paul Haim Lucerne et Paris
1945 La Course de taureau huile sur toile Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou Paris
1961 Bleu I, Bleu II, Bleu III huiles sur toiles Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou Paris
1968 Personnage devant le soleil acrylique Fondation Miró Barcelone
1968- 1973 Mai 1968 huile sur toile Fondation Miró Barcelone
1972 Femme et oiseau à l'aube huile sur toile N.C N.C
1974 L'Espoir du condamné à mort huile sur toile Fondation Miró Barcelone

Principaux murs de céramiques

Sculpture à Baden-Baden.
Époque lieu Ville
1950 Université Harvard Harvard
1958 Siège de l'UNESCO Paris
1964 Handekshochschule Saint-Gall
1964 Labyrinthe Fondation Maeght Saint-Paul-de-Vence
1970 Terminal B, aéroport de Barcelone El Prat de Llobregat
1970 Pavillon du gaz de l'exposition internationale Osaka
1971 Wilhelm-Hack-Museum Ludwigshafen
1972 Cinémathèque Paris
1976 Locaux d'IBM Barcelone
1980 Nouveau Palais des Congrès Madrid
1983 Parc del Mar Palma de Majorque

Principales sculptures

Époque Nom de l'œuvre Technique lieu Ville
1933 Personnage et parapluie bois, parapluie et feuilles sèches Fondation Miró Barcelone
1967 Oiseau solaire (bronze) bronze Cinq exemplaires numérotés et deux épreuves d'artiste offertes à la ville de Paris et au Museum of Modern Art Paris et New York
1968 Oiseau lunaire (marbre) marbre de Carrare Fondation Maeght Saint-Paul-de-Vence
1961 - 1981 Labyrinthe bronze, fer, marbre, céramique, béton Fondation Maeght Saint-Paul-de-Vence
1967 Montre du vent bronze Fondation Miró Barcelone
1967 La Caresse d'un oiseau bronze peint Fondation Miró Barcelone
1973 Femme verre bronze Parc Cultural Viera i Clavijo Santa Cruz de Tenerife
1974 Chien bronze Fondation Miró Barcelone
1974 Tête bronze Fondation Pierre Gianadda, parc de sculptures Martigny
1978 Ensemble monumental résine de polyester peint La Défense Courbevoie
1981 Miss Chicago béton et bronze Washington Street Chicago
1981 Femme bronze Hôtel de ville Barcelone
1983 Femme et oiseau ciment et céramiques Parc Joan-Miró Barcelone

Principales illustrations

Personnage et Oiseau (Duisbourg).

Époque Auteur Ouvrage Technique
1930 Tristan Tzara L'arbre des Voyageurs quatre lithographies
1933 Georges Hugnet Enfances trois gravures
1944 Joan Miró Barcelona cinquante lithographies en noir et blanc64
1948 Henry Miller Le sourire au pied de l'échelle65 N.C
1951 Tristan Tzara Parler seul gravures et dessins
1954 Joan Miró Une Hirondelle textes et dessins
1957 René Crevel Bague d'Aurore cinq eaux-fortes
1958 Paul Éluard À toute épreuve 80 gravures sur bois
1958 André Breton Constellations 22 textes en écho à 22 gouaches
1959 René Char Nous avons cinq eaux-fortes
1961 Raymond Queneau Album 19 19 lithographies
1966 Alfred Jarry Ubu Roi 13 lithographies
1967 Ivan Goll Bouquets de rêves pour Neila 19 lithographies
1971 Joan Miró Ubu aux Baléares
Le lézard aux plumes d'or textes et dessins
1972 Joan Brossa Ode à Joan Miró huit lithographies
1975 Jacques Prévert Adonides 63 gravures
En 1974, la ré-interprétation de l'oiseau postal, logotype des postes françaises, devient la première œuvre artistique spécialement créée pour être reproduite sur un timbre de la « série artistique », en France et à Barcelone.

Marché de l'Art

Le logo de la Caixa par Miró.
L'œuvre de l'artiste devient très populaire après une série d'article et de critiques. De nombreuses impressions de ses œuvres sont faites sur des objets de la vie quotidienne : vêtements, plats, verres. Il existe également un parfum Miró où le flacon et l'emballage sont des souvenirs de l'artiste. La banque espagnole La Caixa utilise depuis les années 1980 une œuvre de Miró comme logo : une étoile bleu marine, un point rouge et un point jaune. Pour le mondial de football de 1982, la FIFA adopte également un logo de Miró. Après quelques modifications par l'artiste celui-ci est repris par l'office du tourisme espagnol. C'est un soleil, une étoile et le texte España de couleurs rouge, noir et jaune. Un quartette à corde basé à Austin Texas est fondé en 1995 sous le nom de Quartette Miró. Google dédie son portail à l'artiste le 20 avril 2006 pour les 113 ans de la naissance de Miró.

Les peintures de l'artiste Joan Miró ont un grand succès sur le marché de l'art et se vendent à des prix très élevés. L'huile sur toile La Caresse des étoiles s'est vendue à 17 065 000 $ le 6 mai 2008 chez Christie's à New York, soient 11 039 348 euros69. Les peintures de Miró sont également parmi les plus falsifiées au monde. La grande popularité des toiles et la côte importante des œuvres favorisent le développement de contrefaçons. Parmi les dernières toiles confisquées par la police lors de l'Opération artiste on trouve principalement des pièces de Miró, Picasso, Tàp
Liens

http://youtu.be/PtXzmbQ4KKI Joan Miro
http://youtu.be/k33AEUAtKEM Miro le figaro magazine
http://youtu.be/C05-a22llJ8 découvrir Miro (espagnol) 1
http://youtu.be/3DRQh-xGtJc découvrir Miro 2
http://youtu.be/DaMumiDgGQE Découvrir Miro 3
http://youtu.be/uri9q6XWqOg Découvrir Miro 4
http://youtu.be/JLN9C8IrGgY peintures
http://youtu.be/I48-friPgeI Miro

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Posté le : 19/04/2014 20:15

Edité par Loriane sur 20-04-2014 16:45:00
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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