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Incendie du bazar de la Charité 4 Mai 1897
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Le 4 Mai 1897, un incendie dramatique au bazar de la Charité "

Le Bazar de la Charité est une vente de bienfaisance mise sur pied en 1885 par Henri Blount et présidée par le baron de Mackau. Le principe en était de vendre des objets – lingerie et colifichets divers –, au profit des plus démunis.
Organisé rue Jean-Goujon à Paris, le Bazar est le théâtre, le 4 mai 1897, d'un dramatique incendie, causé par la combustion des vapeurs de l'éther utilisé pour une projection de cinématographe, encore une nouveauté à l'époque.

Le 4 mai 1897 une vente de bienfaisance se tient à Paris, bien connue des notables parisiens de l’époque sous le nom de Bazar de la Charité. A deux pas des Champs-Elysées, dans un vaste hangar en bois de plus de 1000 m², une foule allègre papillonne parmi les échoppes pittoresques d’un Vieux-Paris reconstitué. Un décor tout en poutrelles de bois, toiles peintes et bois blanc où se pressent les longues et riches robes de satin et velours et où se bousculent les élégantes cannes à pommeau des honnêtes hommes. Bordant la chaussée, une succession d’enseignes médiévales, d’auberges et de façades en trompe-l’œil accueille les comptoirs de dames de la haute aristocratie venues vendre bijoux, bibelots et breloques. Il est trois heures de l’après-midi quand le nonce apostolique fait un tour rapide et béni les lieux. A cette heure, parmi les 1200 visiteurs, nombreux sont ceux qui attendent fébrilement l’attraction principale de cette fête : l’attrayant cinématographe des frères Lumières. Une salle de projection a même été aménagée pour l’occasion. Partout on salue l’originalité de l’installation. On applaudit. Pour cinquante centimes versés aux nécessiteux, le gotha parisien assiste à la projection de La sortie des usines Lumière à Lyon, de L’arrivée du train en gare de La Ciotat et de L’arroseur arrosé.
Mais vers quatre heures vingt, la lanterne à lumière oxyéthérique du projectionniste prend feu. Aussitôt, la cabine du cinématographe s’embrase et la panique gagne immédiatement l’ensemble des spectateurs. L’incendie se propage à une vitesse inouïe parmi les tentures destinées à faire le noir dans la salle.
La catastrophe coûte la vie à plus de cent vingt personnes, la plupart étant des femmes charitables issues de la haute société parisienne. On retrouvera parmi les victimes, entre autres, Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon sœur de l'impératrice Sissi, la peintre et céramiste Camille Moreau-Nélaton et Madame de Valence et ses deux filles.
La catastrophe, qui a marqué bien des esprits de l'époque, a suscité de nombreuses réactions, dont certaines mettant en question l'avenir du cinéma – jugé responsable –, considéré alors non comme un art, mais comme un simple divertissement de foire.

Organisation et installation de l'évènement

Le Bazar de la Charité est, à l'origine, un consortium de plusieurs œuvres de bienfaisance, qui louent un local ou un espace d'exposition en commun, afin de réduire leurs dépenses et de permettre de grouper acheteurs et invités. Installé, de 1885 à 1887, rue du Faubourg-Saint-Honoré, en 1889 place Vendôme et, en 1888 et de 1890 à 1896, rue La Boétie, il est transféré en 1897, année du drame, au no 15 et 17 de la rue Jean-Goujon dans le 8e arrondissement, sur un terrain mis gracieusement à disposition par le banquier Michel Heine.
Ce terrain était alors occupé par un hangar en bois de quatre-vingts mètres de long sur treize de large, loué le 20 mars 1897 par le baron de Mackau au curé Delamair
Le 6 avril 1897, le baron de Mackau réunit les responsables du Bazar de la Charité : la duchesse d'Alençon, sa belle-fille, la duchesse de Vendôme – Henriette de Belgique, nièce du roi Léopold II et du roi Charles Ier de Roumanie –, la duchesse d'Uzès, la marquise de Saint-Chamans, la comtesse Greffuhle, la générale Février, la marquise de Sassenay, et leur annonce que le Bazar sera décoré pour représenter une rue de Paris au Moyen Âge avec ses éventaires, ses échoppes aux enseignes pittoresques, ses étages en trompe-l'œil, ses murs tapissés de lierre et de feuillage.
En prime, le Bazar proposera, sous un appentis, un spectacle de cinématographe où l'on pourra, pour cinquante centimes, voir les images animées des frères Lumière projetées par un appareil de 35 mm Normandin et Joly : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat et L'Arroseur arrosé. Le bâtiment est organisé de la façon suivante : une porte à double battant ouvre sur une vaste allée, bordée de vingt-deux comptoirs en bois, d’une longueur de 80 mètres ; à gauche de l’entrée, une loggia accueille les bureaux, à droite se trouve le salon des dames.

Les comptoirs portent des noms évocateurs : À la tour de Nesle, À la truie qui file, Au lion d’or, Au chat botté. Face à l’entrée se trouve un buffet, assorti d’une cuisine et d’une cave. L’arrière du hangar donne sur une cour intérieure, bordée par l’« Hôtel du Palais » ; adossé à la façade arrière du hangar se trouve un local abritant le cinématographe.
Monsieur Normandin, l'entrepreneur chargé des représentations cinématographiques, n'est cependant pas très satisfait de ce local et s'en ouvre au baron de Mackau :
"Je n'ai pas assez de place pour loger mes appareils, les tubes d'oxygène et les bidons d'éther de la lampe Molteni. Il faut aussi séparer le mécanicien du public. Les reflets de la lampe risquent de gêner les spectateurs."
"Nous ferons une cloison en toile goudronnée autour de votre appareil. Un rideau cachera la lampe. Et mes bouteilles et mes bidons ? Vous n'aurez qu'à les laisser sur le terrain vague, derrière votre local."

Catastrophe

Les ventes sont organisées pour avoir lieu les 3, 4, 5 et 6 mai 1897.
La première journée, le lundi 3 mai, sera honorée par la présence de Mlle de Flores, fille de l'ambassadeur d'Espagne.
La vente du 4 mai sera, quant à elle, honorée de la présence de Sophie-Charlotte, duchesse d'Alençon. Belle-sœur de l'empereur d'Autriche, François-Joseph Ier et plus jeune sœur de la célèbre Sissi et de l'ex-reine des Deux-Siciles, ayant épousé un petit-fils du roi des Français, Louis-Philippe Ier, la princesse, qui vient de fêter ses cinquante ans, est apparentée à tout le gotha européen.
Les comptoirs sont tenus par des dames appartenant à la plus haute aristocratie française.
Le Bazar est béni par le nonce apostolique Mgr Eugenio Clari dès 15 heures : celui-ci vient, fait un tour rapide, et s'en va sans que la foule qui se presse là s'en rende bien compte.
Vers 16 heures, la duchesse d'Alençon, qui préside le stand des noviciats dominicains situé à une extrémité de la galerie, murmure à l'une de ses voisines, Mme Belin : "J'étouffe…" Mme Belin répond : " Si un incendie éclatait, ce serait terrible ! "

Le drame

Vers 16 h 30 survient l'accident fatal : la lampe de projection du cinématographe a épuisé sa réserve d'éther et il faut à nouveau la remplir.
Monsieur Bellac, le projectionniste, demande à son assistant Grégoire Bagrachow d'allumer une allumette, mais l’appareil est mal isolé, et les vapeurs d'éther s’enflamment.
Quelques instants après, alors que les organisateurs – parmi lesquels figurent le duc d'Alençon – ont été informés de l'accident et commencent déjà à faire évacuer, dans le calme, les centaines de personnes présentes dans le hangar, un rideau prend feu, enflamme les boiseries, puis se propage au velum goudronné qui sert de plafond au Bazar. Un témoin dira :
"Comme une véritable traînée de poudre dans un rugissement affolant, le feu embrasait le décor, courait le long des boiseries, dévorant sur son passage ce fouillis gracieux et fragile de tentures, de rubans et de dentelles."
Au grondement de l'incendie répondent les cris de panique des 1 200 invités qui tentent de s'enfuir en perdant leur sang-froid. Certaines personnes tombent et ne peuvent se relever, piétinées par la foule tâchant désespérément d'échapper aux flammes.
La duchesse d'Alençon dira à la jeune comtesse Mathilde d'Andlau :
" Partez vite. Ne vous occupez pas de moi. Je partirai la dernière. "
À l'extérieur, les pompiers arrivent sur les lieux cependant que des grappes humaines surgissent du bazar, transformé en brasier. Quelques-uns des visiteurs tentent de se sauver par la cour intérieure : ils seront sauvés grâce à l’intervention des cuisiniers de l’hôtel du Palais, MM. Gomery et Édouard Vaudier, qui descellèrent trois barreaux des fenêtres des cuisines pour les aider à s’extirper de la fournaise.
L'hôtel du Palais était la possession de la famille Roche-Sautier8.
Un quart d’heure à peine après le début de l’incendie, tout est consumé : le hangar n’offre plus l’aspect que d’un amoncellement de poutres de bois calcinées, mêlées de cadavres atrocement mutilés et carbonisés.
"On vit un spectacle inoubliable dans cet immense cadre de feu formé par l'ensemble du bazar, où tout brûle à la fois, boutiques, cloisons, planchers et façades, des hommes, des femmes, des enfants se tordent, poussant des hurlements de damnés, essayant en vain de trouver une issue, puis flambent à leur tour et retombent au monceau toujours grossissant de cadavres calcinés. "

Mort de la duchesse d'Alençon

La duchesse d’Alençon figure parmi les victimes. Demeurée au comptoir du Noviciat en compagnie de quelques fidèles, elle tente un moment de s'enfuir par la porte principale, croyant y retrouver son époux, puis elle rebrousse chemin.
Une religieuse vient s'effondrer à ses pieds :
"Ô Madame, quelle mort !"
; elle lui répond :
"Oui, mais dans quelques minutes, pensez que nous verrons Dieu !", qui seront ses dernières paroles.
Elle mourra en compagnie de la comtesse de Beauchamp, qu'elle prendra dans ses bras pour lui masquer la mort qui l'attend.
Nul ne sait si elle mourut asphyxiée ou brûlée vive, mais les contractions de son corps montrent qu'elle avait dû souffrir atrocement. Son corps, méconnaissable, sera finalement authentifié par son dentiste qui, seul, pourra reconnaître ses dents immaculées et son bridge en or.
Après cette identification ainsi que ceux de nombreuses autres victimes, par l’examen de sa mâchoire, les spécialistes de l’odontologie légale retiennent-ils la date du 4 mai 1897 comme celle de la naissance de cette spécialité.

Après une messe funèbre célébrée le 14 mai en l'église Saint-Philippe-du-Roule, elle sera inhumée dans la chapelle funèbre des Orléans, à Dreux.

Les victimes : presque toutes des femmes

Le nombre de victimes directes de l'incendie varie suivant les sources :
Le site officiel de l'association Mémorial du Bazar de la Charité donne 126 victimes et une liste nominative de 124 victimes 118 femmes et 6 hommes,
Dans La Terrible Catastrophe du 4 mai 1897.
Liste complète des victimes, des blessées et des blessés, des sauveteurs et des bienfaiteurs, ouvrage publié en juillet 1897, sont cités les noms de 132 victimes soit 123 femmes et 9 hommes, auxquelles il faut ajouter 3 corps non identifiés.
Dans son édition du 14 mai 1897, Le Petit Journal publie les statistiques officielles des victimes, service de la statistique municipale, liste arrêtée au 8 mai au soir, 106 morts pendant l'incendie et identifiés, 10 morts des suites de l'incendie, 5 morts pendant l'incendie et non identifiés au 8 mai, soit un total de 121 personnes 110 femmes, 6 hommes, 5 non identifiés13.
Parmi les morts, on compte une très large majorité de femmes, quasiment toutes de souche aristocratique, un enfant, un groom de douze ans et une petite poignée d'hommes quatre en tout : trois vieillards, et un médecin volontaire, la galanterie faisant souvent place à une brutalité sauvage comme dans la majorité de catastrophes maritimes.
Parmi les institutions victimes de cette tragédie se trouvait, au comptoir no 17, l’Œuvre des saints-anges dont la présidente, la baronne douairière de Saint Didier, et plusieurs autres membres périrent dans l’incendie. L’Œuvre des saints-anges survécut à ce drame et compte aujourd’hui parmi les rares institutions présentes lors de l'incendie du Bazar de la Charité encore en activité.
Une autre institution présente, de la famille de Saint-Vincent, n'a pas été épargnée : treize Dames de la Charité et trois Filles de la Charité ont péri dans les flammes.

Polémique

Comme toute catastrophe, l’incendie du Bazar de la Charité est suivi par son lot de polémiques et par ses vaines tentatives pour désigner un coupable. D’abord, on incrimine le cinématographe lui-même, jugé trop dangereux, au point que cette catastrophe manque de peu de faire avorter ce 7ème art naissant. Les projections sont officiellement interdites mais subsistent quelque temps dans des baraques foraines. Il faudra construire des salles réglementées et sécurisées pour rassurer et reconquérir un public devenu hostile.

Puis le scandale dans le scandale éclate : la disproportion entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes parmi les victimes. Très vite le comportement des hommes pendant la catastrophe est pointé du doigt : lâcheté, brutalité, veulerie. C’est une journaliste libertaire, Séverine, qui pose la dérangeante question : « Qu’ont fait les hommes ? ». Si quelques sauveteurs se distinguèrent par leur courage parmi la gent masculine, force est de constater que sur une liste nominative de 124 victimes, 118 sont des femmes. Le journal Le Matin raconte que les hommes ont majoritairement pris la fuite et se sont avérés « au-dessous de tout ». De nombreux témoignages de rescapés révèlent rapidement que les messieurs n’hésitèrent pas à frapper les femmes du pommeau de leur canne ou de leur poing pour gagner plus vite la sortie. Les femmes, gênées dans leurs déplacements par la longueur d’étoffe de leurs robes furent allègrement piétinées et frappées. Leurs précieuses toilettes, en effet, entravaient l’évacuation rapide des galants hommes. L’opinion publique relayée par la presse raille les « sires de Fiche-ton-Camp » et les « marquis d’Escampette ». Le clivage entre hommes et femmes n’est pas le seul sujet de débat. A l’occasion de la réception des sauveteurs à l’Hôtel de ville, M. Dubois, président du Conseil général de la Seine, avance la théorie suivante : l’héroïsme n’est pas lié au rang social mais à l’exercice d’une activité professionnelle, tandis que l’oisiveté conduit à la lâcheté. En réalité, le drame du Bazar de la Charité est probablement le produit d’un mouvement de foule et de panique collective aggravé par l’absence de réglementation sur la sécurité et une mauvaise configuration des lieux.

Liste des victimes

D'après La terrible Catastrophe du 4 mai 1897. Liste complète des victimes, des blessées et des blessés, des sauveteurs et des bienfaiteurs qui donne de plus 5 victimes indirectes :

Hélène Barassé (1874-1897)
Sophie-Charlotte en Bavière, duchesse d'Alençon (1847-1897)
Hélène Bernard-Dutreil (1878-1897)
Antonie de Bésiade d'Avaray, comtesse Audéric de Moustier (1825-1897)
Claire Beucher de Saint-Ange, générale Eugène Chevals (1829-1897)
Laure Beucher de Saint-Ange (1827-1897)
Élise Blonska (1835-1897)
Louise Boissié, Madame Eugène Chalmel (1835-1897)
Edmée Braun, Madame Étienne Moreau-Nélaton (1864-1897)
Clémence Capitaine, marquise d'Isle (1847-1897)
Cécile Carrière, Madame Edmond Cuvillier (1847-1897)
Pauline Carrière, Madame Frédéric Dillaye (1855-1897)
Jeanne Carteron (1862-1897)
Camille Chabot (1874-1897)
Madeleine de Clercq (1887-1897)
Marie de Commeau (1838-1897)
Dona Adélaïda Corradi y Anduga, Madame Florez (1847-1897)
Marguerite de Cossart d'Espiès (1847-1897)
Caroline Cosseron de Villenoisy (1828-1897)
Laure de Crussol d'Uzès, comtesse d'Hunolstein (1838-1897)
Ester Cuvillier (1892-1897)
Louise Dagneau, Madame Alphonse Gosse (1846-1897)
Amélie Daireaux, Madame Hugues de Carbonnel (1853-1897)
Claire Dalloyau, Madame Auguste Bouvyer (1838-1897)
Flore Damiens dit Fortin, Madame Paul Hauducœur (1845-1897)
Alfred David (1892-1897)
Lucie Dehondt, sœur Vincent des Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul (1871-1897)
Hélène Delaune (1876-1897)
Suzanne Dephieu, Madame Alexandre Rabèry (1849-1897)
Berthe Deschamps, Madame Alfred Gohin (1862-1897)
Valérie Demazières, Madame Léopold Germain (1841-1897)
Thérèse Donon, baronne Maurice de Saint Didier (1857-1897)
Joseph Donon (1883-1897)
Marie du Quesne, vicomtesse de Bonneval (1857-1897)
Germaine Feulard (1887-1897)
Docteur Henri Feulard (1858-1897)
Alphonsine Fortin, Madame Eugène Vimont (1829-1897)
Jeanne Frémyn, Madame Léon Le Normand (1858-1897)
Annette Gabiot, Madame Firmin Goupil (1851-1897)
Eulalie Gariel, Madame Ferdinand Jauffred (1847-1897)

Église Saint-Philippe-du-Roule, Paris. Plaque commémorative de Marie Hoskier, Madame Eugène Roland-Gosselin, morte dans l'incendie du Bazar de la Charité.
Julie Garivet, sœur Marie-Madeleine des Sœurs aveugles de Saint Paul (1853-1897)
Louise Gérondeau (1870-1897)
Marie Gillet, Madame Louis Borne (1863-1897)
Anna Ginoux Defermon, sœur Marie des filles de la Charité de Saint Vincent de Paul (1863-1897)
Marie Glandaz, Madame Gustave Laneyrie (1854-1897)
Angèle Gosse (1877-1897)
Zoë Gosse (1878-1897)
Agnès de Gosselin, Comtesse Mimmerel (1874-1897)
Élisabeth Grenn de Saint-Marsault, baronne Caruel de Saint-Martin (1836-1897)
Marguerite Gros, Madame Gaston de Clermont (1850-1897)
Blanche Grossier, Madame Achille Chouippe (1852-1897)
Hélène Guérard, Madame Fernand Duclos de Varanval (1873-1897)
Marie Guérin, Madame Benjamin Delaune (1853-1897)
Elizabeth de Guillebon (1873-1897)
Léonie Guillemain (1868-1897)
Amélie Guyard-Delalain, Madame Alfred Carteron (1829-1897)
Hélène de Haber, comtesse de Horn (1831-1897)
Jenny Hartmann, Madame Nicolas Schlumberger (1828-1897)
Marie Louise Hatte de Chevilly (1876-1897)
Yvonne Hatte de Chevilly (1879-1897)
Madeleine Hauducœur (1870-1897)
Henriette d'Hinnisdael (1874-1897)
Marie Hoskier, Madame Eugène Roland-Gosselin (1858-1897)
Emma Hubert, Madame Eugène Legrand (1833-1897)
Hélène d'Isle (1875-1897)

Église Sainte-Rosalie, Paris. Plaque commémorative de Jeanne de Kergolay, vicomtesse de Poilloüe de Saint-Périer et de Mademoiselle Antoinette de Mandat-Grancey, mortes dans l'incendie du Bazar de la Charité.
Alice Jacqmin (1880-1897)
Emma Jaume, Générale Warnet (1830-1897)
Cécile Jullian, Madame François Buchillet (1845-1897)
Jeanne de Kergolay, vicomtesse de Saint-Périer (1849-1897)
Angélique de la Briffe, Madame Eugène Huzar (1833-1897)
Isabelle de Lassus, Madame Joseph de Carayon-Latour (1834-1897)
Mathilde Leclerc de Juigné, vicomtesse de Damas (1828-1897)
Lina Lefèvre-Finucane (1873-1897)
Laure Lejeune, Madame Abel Brasier de Thuy (1828-1897)
Marie Le Royer de la Tournerie, Vicomtesse de Malézieu (1869-1897)
Suzanne Le Sourd, Madame Pierre Cordoën (1869-1897)
Alix Loubaresse, Madame Adolphe Rivière (1848-1897)
Louise Lourmand (1868-1897)
Isabelle Maison, Madame Albert Lefèvre de Vatimesnil (1845-1897)
Antoinette de Mandat-Grancey (1876-1897)
Marie de Marbot, Madame Victor de Valence (1848-1897)
Eugénie Marlé, Madame Louis Chapuis (1853-1897)
Albert Masure (1832-1897)
Christiane Meilhac (1882-1897)
Laura Meinell, Vicomtesse d'Avenel (1855-1897)
Mathilde Michel, Madame Jules Pierre (1866-1897)
Claire Moisson (1855-1897)
Ernestine Moreau (1862-1897)
Général Gustave-Joseph Munier (1827-1897)
Camille Moreau-Nélaton, Madame Adolphe Moreau (1840-1897), artiste peintre et céramiste
Suzanne Nitot (1855-1897)
Jeanne Odart de Rilly d'Oysonville, comtesse Haward de la Blotterie (1850-1897)
Lydie Panon Desbassayns de Richemont, Madame Léon de Gosselin (1841-1897)
Louise Pedra, baronne de Saint-Didier (1816-1897)
Amélie Pellerin de Lastelle, Comtesse Sérrurier (1839-1897)
Marguerite Peretti, Madame Léon Valentin (1856-1897)
Pénélope Pétrocochino, Madame Vlasto (1836-1897)
Marie-Louise Picqué (1863-1897)
Hélène de Poggenpohl, Madame Jacques Haussmann (1854-1897)
Victor Potdevin (1825-1897)
Berthe Rabéry, Madame Louis Gentil (1873-1897)
Aline Ramboug, Madame Anatole Le Brun de Sesseval (1826-1897)
Marguerite Rémond, sœur Sainte Claire des sœurs aveugles de Saint Paul (1835-1897)
Louise de Rivière, comtesse Joseph-Louis de Luppé (1844-1897)
Docteur Ernest Rochet (1830-1897)
Marie Roubaud de Cournand, fille de Marie Roubaud de Cournand, Madame Maurice Lafitte de Canson (1844-1897)
Adèle Sabatier, sœur Joseph des filles de la Charité de saint Vincent de Paul (1830-1897)
Joséphine Saintin, Madame Charles Monti (1851-1897)
Antoinette Senez, Madame Auguste du Verdier de Suze (1842-1897)
Marie-Thérèse Simon (1874-1897)
Émilie Stiebel, Madame Louis Kann (1849-1897)
Louise Terre (1849-1897)
Virginie Thomazeau, sœur Electa des Filles de la Croix Saint André (1826-1897)
Lucy Touttain, Madame Émile Nitot (1863-1897)
Valèrie Tuquet de La Boisserie, vicomtesse de Beauchamp (1867-1897)
Antoinette de Valence de Minardière (1877-1897)
Marguerite de Valence de Minardière (1880-1897)
Sabine de Vallin (1838-1897)
Élodie Van Biervelet (1877-1897)
Valérie Verhasselt (1876-1897)
Julia de Villiers de La Noue, marquise de Bouthillier Chavigny (1844-1897)
Justine Waller, comtesse Jules Couret de Villeneuve (1857-1897)
Mathilde de Weisweiller, Madame Théodore Porgès (1854-1897)
Élise Weyer, Madame Émile Hoskier (1836-1897)
Germaine d'Yrenne de Lalanne, comtesse d'Isoard Vauvenargues (1867-1897)
Victimes indirectes :

le général Léon de Poillouë de Saint-Mars, une des têtes de turc favorites d'Alphonse Allais, meurt d'une crise cardiaque en apprenant la mort d'une proche dans l'incendie ;
le duc d'Aumale est terrassé par une crise cardiaque le 7 mai, après avoir rédigé une vingtaine de lettres de condoléances aux familles des victimes de la noblesse.

Réactions et hommage de la presse et des contemporains

La presse populaire exalte les sauveteurs et ironise sur les chevaliers de la Pétoche, les marquis de l'Escampette. À cette récupération politique s'ajoute la vision de la journaliste féministe Séverine qui titre un article Qu'ont fait les hommes ? en une de L'Écho de Paris du 14 mai 189717 et écrit dans Le Journal à propos de la fuite des hommes présents lors de la catastrophe.
Mais ces points de vue partisans sont toutefois contredits par l'analyse : l'incendie s'est propagé très rapidement du fait de l'absence totale de règles de sécurité, de la nature des matériaux des décors reconstituant une rue médiévale, bois blanc, papier-mâché, toile goudronnée, rideaux et, surtout, un velum goudronné, suspendu au-dessus du décor et qui, en flammes, est tombé sur la foule et de la mode féminine d'alors : les longues robes ont pris feu facilement et ont empêché une fuite rapide des femmes.

Cet incendie est à l'origine des réglementations sur la sécurité, l'évacuation et les matériaux de construction des lieux publics.

Interrogations de nature théologique

Dans son Journal, Léon Bloy, sur un ton qui dénote franchement par rapport aux différents hommages rendus aux victimes, écrit :

"Tant que le Nonce du Pape n'avait pas donné sa bénédiction aux belles toilettes, les délicates et voluptueuses carcasses que couvraient ces belles toilettes ne pouvaient pas prendre la forme noire et horribles de leurs âmes. Jusqu'à ce moment, il n'y avait aucun danger. Mais la bénédiction, la Bénédiction, indiciblement sacrilège de celui qui représentait le Vicaire de Jésus-Christ et par conséquent Jésus-Christ lui-même, a été où elle va toujours, c'est-à-dire au FEU, qui est l'habitacle rugissant et vagabond de l'Esprit-Saint. Alors, immédiatement, le Feu a été déchaîné, et tout est rentré dans l'ordre. … »
— Ctation de Léon Bloy, " Mon journal" 1892-1917

Dans ses mémoires d'enfance intitulées Comment j'ai vu 1900, la comtesse de Pange, qui avait onze ans lors de la tragédie, écrit :
" J'entendis âprement discuter le sermon que fit le père Ollivier à la cérémonie funèbre à Notre-Dame. Profitant de la présence des ministres et des ambassadeurs, il présenta le désastre comme un nécessaire holocauste offert au ciel en réparation des crimes du gouvernement. … Les journaux d'opposition soutenaient cette thèse avec violence, mais je me souviens que mon père blâmait le père Ollivier, disant que c'était maladroit de critiquer le gouvernement alors que les ministres anticléricaux faisaient un geste méritoire en assistant officiellement à une cérémonie religieuse. "
— Pauline de Broglie, "Comment j'ai vu 1900"

Chapelle Notre-Dame-de-Consolation

Peu de temps après l'incendie, le terrain de la rue Jean-Goujon sera racheté à Michel Heine par le baron de Mackau.
Une souscription est lancée, à l'initiative du cardinal Richard, archevêque de Paris, pour acheter le terrain où avait eu lieu l'incendie, afin d’y construire une chapelle commémorative. Celle-ci sera édifiée par l’architecte Albert Guilbert.
La première pierre est posée en mai 1898, et la Chapelle Notre-Dame-de-Consolation est inaugurée en mai 1900 sous l’égide du cardinal Richard.
Cette chapelle d'expiation appartient à l'association Mémorial du Bazar de la Charité, composée de descendants des victimes de l'incendie du 4 mai 1897, et fait l’objet d’un classement au titre de monument historique depuis le 19 février 1982.

Monument au cimetière du Père-Lachaise

Elle est dédiée aux victimes dont cent vingt-six noms sont inscrits sur six plaques de marbre noir en lettres d'or dans la chapelle, et accueille la communauté catholique de langue italienne de Paris de 1953 à fin 2012. Le bail de location est alors renouvelé avec le "prieuré Saint-Denis", communément appelé chapelle Sainte-Germaine de Wagram de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
L'arrêté préfectoral en date du 28 février 1899 octroie une concession gratuite aux victimes de l'incendie du 4 mai 1897.
La Ville de Paris fait élever un monument "Aux victimes non reconnues de l’incendie du Bazar de la Charité - 4 mai 1897 "au cimetière du Père-Lachaise dans la 92e division. Le monument est entretenu par la ville de Paris.

Impact sur le cinéma

Une fois les résultats de l'enquête connus, beaucoup considèrent la carrière du cinéma comme terminée. Sous la pression de la haute société, les projections sont d'ailleurs interdites un temps avant que l'intérêt de l'invention et son développement à l'étranger ne passent outre le ressentiment des victimes endeuillées.

Les frères Lumière mirent également au point un système de lampe électrique qui supprima le risque d'incendie.


Récit du drame de FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS

En fin d'après-midi, ce 4 mai 1897, une odeur de corps grillés se répand dans le 8e arrondissement de Paris. Curieux : aucun barbecue n'est prévu ce jour-là, simplement une réunion de bienfaisance au Bazar de la charité, au 17 de la rue Jean-Goujon. La fumée noire qui se répand dans le quartier provient bien du hangar en bois de 1 000 mètres carrés abritant la vente. Celui-ci s'est brutalement enflammé, piégeant toutes les dames de la haute dont les longues robes se transforment en torches. Hurlements de terreur ! Sauve-qui-peut général ! Agonies terribles ! Qui sème la charité récolte l'incinération. Et Dieu dans tout ça ? Comme d'habitude, il se tait...
Pourtant, cette journée avait merveilleusement bien débuté. Dès le matin, la foule de précipite dans le Bazar où les architectes ont reconstitué une rue de Paris au Moyen Âge, avec ses éventaires, ses échoppes aux enseignes farfelues, ses étages en trompe-l'oeil et ses murs tapissés de feuillages et de lierres. Les enseignes rappellent les temps anciens : "À la truie qui file", "Au lion d'or", "Au chat botté"... Au total, vingt-deux stands proposent lingerie, colifichets et objets en tout genre collectés pour la grande vente. Tous les bénéfices doivent être reversés aux pauvres, aux invalides, aux orphelins... En début d'après-midi, le hangar se remplit à vue d'oeil, près de 1 200 personnes sont déjà là. Surtout des femmes qui adorent, une fois par an, donner un peu de leur fric pour soigner leur réputation. Rien de nouveau sous le soleil. On reconnait Son Altesse royale la duchesse d'Alençon, épouse du petit-fils de Louis-Philippe Ier, soeur cadette de Sissi l'impératrice. Mais aussi la duchesse de Vendôme, la duchesse d'Uzès, la marquise de Saint-Chamans, la comtesse Greffulhe, la générale Février, la marquise de Sassenay, .. Bref, tout le gratin, la jet-set française.

L'allumette fatale

Pour ravir les aristos, le baron de Mackau, président de l'organisation caritative, a cru bon d'accueillir le tout nouveau cinématographe des frères Lumière. Chouette ! La salle de projection est installée dans une sorte d'appentis en bois, adossé au hangar, où, pour cinquante petits centimes, on peut assister à la projection de La sortie des usines Lumière à Lyon, de L'arrivée du train en gare de La Ciotat et de L'arroseur arrosé. Seulement voilà, l'entrepreneur Normandin, chargé des représentations cinématographiques, fait la gueule. Depuis deux jours il se plaint du réduit mis à sa disposition pour abriter l'invention du siècle, alors qu'un espace immense est consacré à la vente de ces fichus chiffons de bonnes femmes. À peine a-t-il assez de place pour loger ses appareils, ses bidons d'éther, ses tubes à oxygène, ses boîtes, ses bouteilles... tous très inflammables. Il s'est même demandé à un moment si le projectionniste et son assistant n'allaient pas finir sur les genoux des spectateurs.

Peu après 16 heures, la duchesse d'Alençon confie à une de ses voisines, Mme Belin : "J'étouffe..." Celle-ci lui répond : "Si un incendie éclatait, ce serait terrible !" Elle brûle sans le savoir : moins d'une demi-heure plus tard, dans la cabine du cinématographe, la lampe du projecteur qui brûle de l'éther est à sec. M. Bellac, le projectionniste, entreprend de faire délicatement le plein quand son assistant, Grégoire Bagrachow - un ancien bonze tibétain - ne trouve rien de mieux à faire que de craquer une allumette. Erreur fatale. Les vapeurs d'éther s'embrasent instantanément. Les deux acolytes tentent péniblement de contenir les flammes. Autant demander aux eaux de la mer Rouge de reculer.

Effondrement

Le duc d'Alençon, qui accompagne son épouse, est discrètement alerté de l'incendie. Aussitôt, il commence à faire évacuer des centaines de personnes par l'entrée principale. Soudain, un rideau du hangar prend feu. En quelques secondes les flammes se propagent à tout ce décor fait de bois blanc, de carton et de velum goudronné, agrémenté de tapisseries, de tentures, de dentelles, de rubans... Que de belles textures pour ravir les flammes !

Le calme cède à la terreur. Les femmes se prennent les pieds dans leurs longues robes, celles qui tombent finissent piétinées par la horde de fuyards hurlants qui se précipitent vers la sortie. Le hangar se transforme en brasier. Certains invités, voyant la sortie totalement bouchée, rebroussent chemin pour essayer de s'enfuir par la cour intérieure. C'est le cas de la duchesse d'Alençon, qui a voulu rester pour aider quelques personnes à sortir. Mais la cour se révèle un mortel cul-de-sac, car elle donne sur les cuisines de l'hôtel du Palais, dont toutes les fenêtres sont dotées de barreaux. Les cuisiniers parviennent à en desceller quelques-uns, permettant ainsi à une poignée de personnes de s'échapper. À l'intérieur du hangar, le faux plafond en velum goudronné s'effondre enflammé sur la foule. Un plombier nommé Piquet et un vidangeur nommé Dhuy, passant par là, se précipitent courageusement dans le Bazar de la charité pour secourir de nombreuses femmes et des enfants. "Deux bras se tendaient vers moi. Je les saisis, mais il ne me resta dans les mains qu'un peu de peau brûlée et un doigt", racontera Piquet au Petit Journal. Ceux ou celles qui sont restés piégés à l'intérieur se transforment en torches vivantes et se tortillent avant de tomber au sol, carbonisés au milieu des décombres calcinés. Quinze minutes après le début de l'incendie, l'édifice s'effondre déjà.

Peines de prison avec sursis

À l'extérieur, les pompiers s'efforcent d'éviter que l'incendie ne se propage aux bâtiments voisins. Dans la foule épouvantée, le duc d'Alençon cherche sa femme. En vain. Elle n'a pas réussi à s'enfuir. Son corps méconnaissable sera authentifié ultérieurement grâce à sa sublime denture et à un bridge en or. Ce jour-là, faire la charité coûte la vie à 126 personnes et des brûlures graves à plus de 250 autres. Les victimes sont essentiellement des femmes. Alors qu'au moins deux cents beaux mâles se pavanaient dans le Bazar, les victimes masculines se comptent sur les doigts d'une seule main ! Et encore, il s'agit de trois vieillards, d'un portier de 12 ans et d'un médecin. Les autres n'ont pas hésité à piétiner ces dames pour s'en sortir vivants ! Les lâches ! Les journaux à grand tirage s'emparent du drame, glorifiant les deux ou trois véritables héros et ironisant sur tous les autres, les "chevaliers de la Pétoche" ou les "marquis de l'Escampette". C'est comme si Brad Pitt s'était tranquillement barré sur la pointe des pieds en laissant cramer son Angelina Jolie dans le Bunker du Festival de Cannes en proie aux flammes. Impensable.

Une fois " tout le gratin décédé", on cherche le coupable. Les conspirationnistes débordent comme toujours d'imagination. Pour certains, c'est un attentat perpétré par un pays étranger ! Pour d'autres, c'est forcément la faute d'un juif ! Le pauvre Michel Heine, qui a gracieusement mis à disposition son terrain pour accueillir le Bazar de la charité, est montré du doigt. La calomnie est de très courte durée. Les causes de l'incendie sont formellement établies après l'interrogatoire des employés des frères Lumière, qui avouent leur maladresse. En août suivant, ils écoperont tous deux de peines de prison, mais avec sursis, car ils ont eu une attitude très courageuse pour sauver des vies pendant l'incendie. C'était quand même la moindre des choses.

Liens
http://youtu.be/RxArD3ZU6zM Gisant de la duchesse d'Alençon


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Posté le : 03/05/2014 19:26
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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