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Mihaïl Eminescu
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Le 15 juin 1889 à Bucarest en roumanie, meurt Mihaïl Eminescu

prononcé en roumain : mi'hai emi'nesku, de son vrai nom en roumain : Mihai Eminovici prononcé en roumain: mi'hai éminovitch, né le 15 janvier 1850 à Botoșani dans ma principauté de Moldavie, poète romantique, le plus célèbre de Roumanie.

En bref
Mihail Eminescu est avant tout un poète lyrique d'une extraordinaire puissance verbale. Il y a une langue roumaine antérieure à son œuvre et une langue nouvelle, qu'il a forgée et que tous les poètes roumains, après lui, essaient de manier.
Poète de l'amour, Eminescu chante l'impossible bonheur : la femme devrait le comprendre, l'aider à se comprendre soi-même et surtout lui accorder la féerie lascive sous la pluie des fleurs de tilleul, loin du monde, au cœur de la forêt complice. Après Vigny, Eminescu a traité la femme de Dalila, mais c'est pour la mieux supplier : De ce nu-mi vii ? Pourquoi ne viens-tu pas ?. Les arbres, la colline, le bois touffu, frère du Roumain, sont le décor de la joie d'aimer. Cependant ailleurs, plus haut, plus loin et comme dans un autre univers, la vision d'une errance d'astres formés de minéraux hostiles, dans un cosmos d'apocalypse, ne cesse de hanter l'imagination d'Eminescu. La lune, astre froid, se promène au-dessus des mers et des étendues mortes, en étrange contraste avec l'intimité de la forêt moldave. De sa propre mort l'homme peut se servir comme d'un argument de blasphème à l'égard de la divinité. Mais, nouveau contraste : Eminescu, qui prend les traits d'un Dace pour mieux clamer son athéisme, a composé de très délicates litanies à la Vierge.
Né l'année où meurt Balzac, le Roumain Mihail Eminescu publie ses premiers poèmes, d'un romantisme tantôt languide, tantôt brutalement pessimiste, à une époque où le romantisme occidental est sur sa fin. Ce décalage est à noter d'une manière générale dans l'histoire de la littérature roumaine, mais pour Eminescu il ne s'agit pas vraiment d'influence à retardement. Aussi bien a-t-il subi, au dire de la plupart des critiques de son pays, toutes sortes d'influences, depuis l'Antiquité classique jusqu'à la philosophie de Schopenhauer, depuis les Edda scandinaves jusqu'au bouddhisme. Ce romantique a écrit Lacul Le Lac, comme Lamartine, mais on a voulu découvrir des traces de Paul Bourget dans son inspiration...
Ses poèmes les plus connus sont Luceafărul, Hypérion, L'étoile du Nord, Odă în metru antic : Ode en métrique ancienne, et les cinq Scrisori Épitres. Eminescu était un membre actif de la société littéraire Junimea, et a travaillé comme éditeur au Timpul, le journal officiel du Parti conservateur.
Mihail Eminescu est avant tout un poète lyrique d'une extraordinaire puissance verbale. Il y a une langue roumaine antérieure à son œuvre et une langue nouvelle, qu'il a forgée et que tous les poètes roumains, après lui, essaient de manier.

Sa vie

Son père est Gheorghe Eminovicz de Ipotești, un village près de Botosani. Il se fixe à Botoșani et épouse Raluca Iurăscu, fille d'un stolnic
Mihail comme indiqué dans le registre de baptême ou Mihai forme roumaine est né à Botoșani, septième enfant parmi onze.

Une existence pathétique

Mihail Eminescu est né le 15 janvier 1850 à Ipoteşti, village de haute Moldavie. Sa famille était d'origine paysanne, mais son père avait réussi à devenir intendant de domaine et même à acquérir un titre de petite noblesse.
Il passe ses premières années à Botoșani et à Ipotești, dans la maison de famille de ses parents. De 1858 à 1866 il va à l'école primaire de Czernowitz Cernăuți en roumain. Il fréquente le Lycée Impérial et Royal de Czernowitz, et est collègue de Johann Menga. Il a comme professeur de littérature roumaine Aron Pumnul, une figure des années révolutionnaires de 1848.
Le jeune Mihail fit ses études au lycée de Cernǎuţi et, dès l'âge de quatorze ans, il manifesta un curieux désir d'indépendance et d'évasion : il suivit en Transylvanie des acteurs ambulants.
On trouve sa trace à Bucarest en 1868. Puis son père l'envoie comme étudiant à Vienne où il se mêle à la jeunesse libérale et écrit ses premiers poèmes. Après un bref séjour à Iaşi, il repart pour l'étranger, à Berlin cette fois, grâce à l'appui de la Société littéraire Junimea et de son président Titu Maiorescu.
La vocation d'écrivain d'Eminescu apparaît en 1866. En janvier, son professeur Aron Pumnul meurt, et les élèves du lycée de Czernowitz publient un pamphlet, Lăcrămioarele învățăceilor gimnaziaști, Les larmes des élèves du lycée dans lequel se trouve un poème intitulé La mormântul lui Aron Pumnul À la sépulture d'Aron Pumnul signé "M. Eminoviciu".
Le 25 février, son poème De-aș avea Si j'avais est publié à Pest dans le magazine littéraire de Iosif Vulcan Familia. C'est le commencement d'une série continue de poèmes publiés, avec leur traduction occasionnelle depuis l'allemand. C'est aussi Iosif Vulcan, qui n'aime pas l'origine slave du suffixe "-cz" du nom du jeune poète, qui choisit pour lui le nom de plume plus roumain de Mihai Eminescu.

Il rentre définitivement au pays, en 1875, sans avoir acquis de titre universitaire dans la discipline qu'il avait choisie, la philosophie. Ses amis conservateurs, dont le parti est au pouvoir, le font nommer bibliothécaire à Iaşi puis inspecteur des écoles. Il s'adonne un moment au journalisme, mais la défaite électorale des conservateurs l'amène à quitter Iaşi pour Bucarest où il arrive au mois d'octobre 1877. Il entre alors au journal de ses protecteurs, Timpul Le Temps.

En 1867, il rejoint à 17 ans la troupe de Iorgu Caragiale comme secrétaire et souffleur ; l'année suivante, il entre dans la troupe de Mihai Pascaly, qui comprend Matei Millo et Fanny Tardini-Vlădicescu. Il s'installe bientôt à Bucarest, où, fin novembre, il est nommé secrétaire et copiste pour le Théâtre National Roumain. Durant cette période, il continue d'écrire et de publier des poèmes. Il paie aussi son loyer en traduisant des centaines de pages d'un livre d'Enric Theodor Rotscher, mais ce travail n'a jamais été terminé. Il commence aussi à cette époque son roman Geniu pustiu (Génie désert ou inconsolable selon les traductions, publié de manière posthume en 1904, sous forme inachevée.
Le 1er avril 1869, il est le cofondateur du cercle littéraire "Orient", dont les intérêts incluent la collection de documents en rapport avec l'histoire littéraire roumaine. Le 29 juin, les divers membres du groupe "Orient" sont envoyés en mission dans différentes provinces du pays. Eminescu choisit la Moldavie.
Cet été-là, il rencontre par chance son frère Iorgu, qui est officier militaire, dans les jardins de Cișmigiu, mais refuse fermement l'offre de Iorgu de reprendre contact avec sa famille.
Il a déjà quitté la troupe de Pascaly quand il part pour Czernowitz, Cernăuți et pour Iași. Il renoue avec sa famille et son père lui promet de l'aider pour qu'il puisse poursuivre des études à Vienne. Comme toujours, il continue d'écrire et de publier de la poésie ; en particulier, à l'occasion de la mort de l'ancien souverain de Munténie, Barbu Dimitrie Știrbei, il publie un feuillet, La moartea principelui Știrbei (A la mort du prince Știrbei.

Mihai Eminescu Junimea

D'octobre 1869 à 1872, il étudie à Vienne. Il émarge comme "auditeur extraordinaire" à la Faculté de Philosophie et de Droit. Actif dans sa vie étudiante, il se lie d'amitié avec Ioan Slavici, et vient à connaître Vienne grâce à Veronica Micle ; il devient contributeur à Convorbiri literare Conversations littéraires, édité par Junimea du romain june -"jeune". Les chefs de file de cette organisation culturelle, Petre P. Carp, Vasile Pogor, Theodor Rosetti, Iacob Negruzzi et Titu Maiorescu, exerceront leur influence politique et culturelle sur Eminescu pour le restant de sa vie. Impressionné par l'un des poèmes d'Eminescu, Venere și Madonă Vénus et Madone, Iacob Negruzzi, l'éditeur des Convorbiri literare, voyage jusqu'à Vienne pour le rencontrer. Negruzzi écrira plus tard comment il identifia immédiatement Eminescu dans la foule des jeunes gens dans un café viennois par son apparence "romantique" : de longs cheveux, le regard perdu dans ses pensées...

En 1870, Eminescu écrit trois articles sous le pseudonyme de "Varro" dans Federațiunea à Pest, avec comme sujet la situation des Roumains et des autres minorités dans l'Empire austro-hongrois. Il devient journaliste pour le journal Albina à Pest. De 1872 à 1874, il continue d'étudier à Berlin, grâce au soutien financier de Junimea.
Il rentre définitivement au pays, en 1875, sans avoir acquis de titre universitaire dans la discipline qu'il avait choisie, la philosophie. Ses amis conservateurs, dont le parti est au pouvoir, le font nommer bibliothécaire à Iaşi puis inspecteur des écoles. Il s'adonne un moment au journalisme, mais la défaite électorale des conservateurs l'amène à quitter Iaşi pour Bucarest où il arrive au mois d'octobre 1877.
Il entre alors au journal de ses protecteurs, Timpul Le Temps. Mal payé, mal logé, se nourrissant mal, il mènera une vie de bohème, marquée à partir de 1883 par l'alternance de crises dépressives et de périodes de lucidité. Interné dans un hospice en 1889, il meurt le 15 juin à la suite d'une blessure à Ila tête, un de ses compagnons d'infortune lui ayant lancé une pierre. En réalité, c'est une crise cardiaque qui l'a emporté. Il n'avait pas quarante ans.

De 1874 à 1877 il est directeur de la Bibliothèque Centrale de Iași ; professeur remplaçant, inspecteur scolaire dans les judete, départements de Iași et Vaslui ; éditeur du journal Curierul de Iași, Le Courrier de Iași grâce à son amitié avec Titu Maiorescu, chef de Junimea et recteur de l'Université de Iași. Il continue à publier dans Convorbiri literare. Il devient un bon ami d'Ion Creangă, qu'il convainc d'écrire et qu'il introduit dans le club littéraire Junimea.

En 1877 il part pour Bucarest, où il est d'abord éditeur jusqu'en 1883, et éditeur-en-chef du journal Timpul Le Temps.
À cette époque, il écrit Scrisorile, Luceafărul, Odă în metru antic etc. La plupart de ces œuvres éditoriales, très connues, appartiennent à cette période, alors que la Roumanie se bat contre l'Empire Ottoman dans la guerre russo-turque 1877-1878 et joue un jeu diplomatique qui finalement aboutira à la reconnaissance internationale de l'indépendance roumaine - à la condition expresse d'écarter de la citoyenneté roumaine tous les juifs. Eminescu s'oppose à cette condition, ainsi qu'à une autre clause du traité de Berlin 1878, qui oblige la Roumanie à céder à la Russie la Bessarabie du sud, en échange de la Dobroudja, une ancienne province ottomane sur la Mer Noire.

En juin 1883, le poète tombe sérieusement malade, et est admis à l'hôpital du Dr. Suțu. En décembre 1883 paraît son volume Poesii, avec une sélection de poèmes préfacée par Titu Maiorescu.

Les années de maladie

Il souffre pendant ses dernières années de psychose maniaco-dépressive. En 1883, en Roumanie, sa maladie est identifiée : il a la syphilis. George Călinescu écrit dans la biographie du poète qu'il était en fait atteint de cette maladie depuis l'âge de vingt ans ; un autre diagnostic, fait à Vienne la même année, mentionne sa dépression mais pas la syphilis. En 1884, il retourne en Roumanie, et paraît globalement en bonne santé. À partir de 1886, il reçoit quelques piqûres de mercure, traitement habituel de la syphilis de l'époque.
Mal payé, mal logé, se nourrissant mal, il mènera une vie de bohème, marquée à partir de 1883 par l'alternance de crises dépressives et de périodes de lucidité. Interné dans un hospice en 1889, il meurt le 15 juin à la suite d'une blessure à la tête, un de ses compagnons d'infortune lui ayant lancé une pierre. En réalité, c'est une crise cardiaque qui l'a emporté. Il n'avait pas quarante ans.
Eminescu meurt à l'hôpital le 15 juin 1889. Son autopsie est bâclée, et la raison précise de sa mort n'est pas connue de façon claire. Il est enterré à Bucarest au cimetière Bellu.

Cependant un grand amour a traversé la vie d'Eminescu, celui qu'il a voué dès 1872, quand il était étudiant à Vienne, à Veronica Micle, épouse très jeune d'un vieux professeur de Iaşi. Amour romantique s'il en fut, et qui, à la mort du mari, en 1879, connut des épisodes d'ardeur, de jalousie puis de désenchantement, jusqu'à la rupture. Les amants se réconcilièrent sur le tard, le poète étant déjà gravement malade.

Veronica Micle, qui écrivait elle-même des vers non dénués de talent, est morte quelques mois après Eminescu.
Son Å“uvre

L'historien roumain Nicolae Iorga considère Eminescu comme le parrain de la langue roumaine moderne. Il est célébré unanimement comme le plus grand et le plus représentatif poète roumain.

Le poète

Ces poèmes couvrent une vaste gamme de thèmes, de la nature et de l'amour à l'histoire et au commentaire social. Ses jeunes années pleines d'insouciance furent évoquées dans des poèmes plus tardifs avec une profonde nostalgie.
Eminescu fut influencé par le travail d'Arthur Schopenhauer, et quelques-uns ont suggéré que son poème le plus connu, Luceafărul, est basé sur un travail allemand plus ancien ou sur la Katha Upaniṣad.
Les poèmes d'Eminescu ont été traduits dans plus de 60 langues.

Ses poèmes les plus importants

Doina le nom désigne un type de chanson traditionnelle roumaine,
Lacul Le lac
Luceafărul Hypérion
Floare albastră (Fleur bleue
Dorința Désir
Sara pe deal Le soir sur la colline
O, rămâi Oh, reste
Epigonii Épigones
Scrisori Lettres
Și dacă Et si,
Odă în metru antic Ode en ancienne métrique
Mai am un singur dor J'ai encore un seul désir
La Steaua D'ici à l'étoile qui parait
Peste vârfuri La lune sur les cimes

Éditions collectées

Poésies, traduit du roumain par Paul Miclău, Bucarest, Minerva, 1985; 1989.
Trente poèmes, version française par Annie Bentoiu, Vevey, Editions de l'Aire, 1994
Poème posthume. Fragmentarium / Poèmes posthumes. Fragmentarium, traduit du roumain par Michel Wattremez, Bucarest, Editura Fundației Culturale Române, 1997
Poezii / Poésies, traduit du roumain par Paul Miclău, Bucarest, Editura Fundației Culturale Române, 1999
Poésies / Poezii, traduit du roumain par Miron Kiropol, Bucarest, Albatros, 2001

Le prosateur Prose

Făt-Frumos din tei Prince Charmant
Geniu pustiu Génie désert ou inconsolable selon les traductions
Sărmanul Dionis Le Pauvre Dionis
Cezara prénom, féminin de César
Chestiunea Evreiasca la question juive édition Vestala Bucarest

Éditions collectées

Le pauvre Dionis suivi de Cezara, nouvelles traduites du roumain par Michel Wattremez, Arles, Actes Sud, « Lettres roumaines » série dirigée par Irina Mavrodin, 1993
Poems and Prose of Mihai Eminescu éditeur Kurt W. Treptow, publication: Centre d'Études Roumaines de Iași, Oxford, and Portland, 2000, en anglais

Le génie


Eminescu avait seulement vingt ans lorsque Titu Maiorescu, le critique roumain le plus écouté en 1870, le qualifia de vrai poète, dans un essai où seule une poignée de poètes roumains de ce temps passaient le crible de la critique acerbe de Maiorescu. Dans la décennie suivante, la renommée de poète d'Eminescu continua de grandir grâce à :

la façon qu'il avait d'enrichir le langage littéraire de mots et de phrases originaires de toutes les régions de Roumanie, de textes anciens, et de nouveaux mots qu'il empruntait à ses lectures philosophiques
l'usage de métaphores, qui étaient rares dans la poésie roumaine
le fait qu'il fut le premier écrivain roumain à publier dans toutes les provinces roumaines et qui s'intéressait aux problèmes des Roumains de partout.
Il se définissait lui-même comme un romantique, dans un poème adressé A mes critiques Criticilor mei, et cette désignation, sa mort et son style de vie de bohème il ne chercha à obtenir aucun diplôme, aucune position, ne se maria pas, et ne recherchait pas la fortune, l'associèrent définitivement à la figure romantique du génie. Déjà en 1880, Eminescu possédait un groupe de fervents admirateurs. Son poème de 1883, Luceafărul, était si célèbre qu'une nouvelle revue littéraire changea son nom d'après ce titre.

Le poète national

" Éternellement jeune, enveloppé dans ma cape ".
Don du Ministère de la Culture et des Cultes de Roumanie à la Ville de Montréal.
Il fut bientôt proclamé poète national de Roumanie, non parce qu'il a écrit à l'époque d'un renouveau national, mais plutôt parce qu'il a été adopté comme symbole par les Roumains de toutes les provinces. Même aujourd'hui, il est considéré comme le poète national de Roumanie, de la République de Moldavie, et des Roumains qui vivent en Ukraine.

Une icône roumaine

Eminescu est omniprésent dans la Roumanie d'aujourd'hui. Ses statues sont partout. Son visage est imprimé sur le billet de 1000 lei de 1998, et il l'est sur le billet de 500 lei de 2005 (c'est la plus haute valeur de billet pour le nouveau leu) ; de nombreuses écoles et d'institutions portent son nom. Les anniversaires de sa naissance et de sa mort sont célébrés chaque année dans de nombreuses villes roumaines, et ils ont été l'objet de célébrations nationales en 1989 (centenaire de sa mort) et 2000 (cent cinquantenaire de sa naissance), qui a été proclamée Année Eminescu en Roumanie.

Une œuvre inachevée

À part les cinq épîtres, qui sont relativement longues – elles ont quelques centaines de vers chacune –, l'œuvre d'Eminescu se réduit à un recueil de courts poèmes, des sonnets, des pièces en forme de romances populaires, cent trente morceaux environ. Mais cette œuvre publiée ne représente qu'une très petite partie, le vingtième, peut-être moins encore, des textes manuscrits laissés par le poète. Et ce n'est pas un des aspects les moins dramatiques de cette existence qu'elle cesse au moment de sa plus grande fécondité. Eminescu avait le pressentiment de sa fin. Dans un de ses vers, il note que l'instrument est brisé et que le maître est devenu fou. Il avait également claire conscience de son génie et de son destin comme poète et comme homme. Il a laissé dans son chef-d'œuvre, le poème Luceafăru, Hypérion, une sorte de testament spirituel : une jeune enfant, fille de roi, est amoureuse d'un astre brillant. Elle l'appelle chaque soir de la fenêtre du château paternel, au bord de la mer. Ému par cette invocation, l'astre descend des cieux et surgit de l'océan sous les traits d'un prince. Mais la jeune fille lui demande davantage : qu'il renonce à son éternité d'astre pour devenir un être humain. Hypérion s'engage alors dans une longue errance interstellaire pour rejoindre Dieu afin d'obtenir la cessation de son privilège. Mais, de là-haut, le Seigneur lui montre un affreux spectacle : la fille du roi, Catalina, s'est laissé prendre à l'amour d'un jeune page. Elle est avec lui dans son jardin et demande à l'astre-prince d'illuminer son bonheur. Hypérion comprend la vanité du sacrifice auquel il allait consentir. Il ne rejoindra pas les humains. Il restera à jamais nemuritor şi rece, immortel et froid.

Que ce chef-d'œuvre ait été composé en quatre-vingt-quatorze petites strophes de quatre vers courts, sur le rythme et selon la facture des poèmes populaires, voilà qui donne au plus haut sommet de la lyrique roumaine le caractère d'une extraordinaire réussite.

Au carrefour des influences

Ce poète – le plus grand de la Roumanie – avide de culture universelle et fin connaisseur de la poésie populaire nationale a élaboré une extraordinaire synthèse entre, d'une part, les vieux thèmes que lui fournissait son érudition : vanité des choses, fragilité de l'être, de la nature et de l'amour, menace du néant ou révolte contre le destin, et, d'autre part, l'inspiration originale et forte de ce peuple de villageois et de pasteurs issus des lointains Daces, colonisés par les Romains. Qu'il y ait chez Eminescu une sorte de hantise du dacisme, voilà qui est difficile à comprendre, même pour des Français qui ont vu leur Chateaubriand célébrer les Celtes. Eminescu célèbre d'ailleurs aussi les vainqueurs des Daces et leur chef, notre père Trajan , plus cher au cœur des Roumains que Jules César au nôtre. Mais surtout, il nourrit son patriotisme d'une tendresse pour ce peuple toujours assailli par toutes sortes d'envahisseurs et qui a souffert de tant d'épreuves.

Comment rester optimiste, quand on connaît l'histoire de sa nation ? Elle offre en miniature le même spectacle désolant que l'histoire des civilisations humaines. Mais par une curieuse coincidentia oppositorum, Eminescu juxtapose à son désespoir de philosophe et d'historien une passion nationaliste qui en fait le Charles Maurras ou le Barrès de la Roumanie nouvelle, celle des années 1870-1880, qui a son prince, Charles Ier, depuis 1866, et gagne son indépendance à la guerre russo-turque de 1877-1878. Le poète qui observe que le nom de Dieu n'est pas écrit sur le front de la jeune fille qu'il a aimée et qui est morte, le penseur qui déclare que le monde n'est que le rêve du néant et que rien ne vaut la peine d'être accompli sur terre lance à ses compatriotes le cri Sǎ fim Români ! Soyons Roumains !, et consacre ses articles quotidiens du journal Timpul à pourfendre les ennemis de la patrie, ceux du dehors, les Muscali, les Moscovites , surtout, mais aussi ceux du dedans, les couches superposées de Venetici, littéralement Vénitiens, terme générique pour désigner l'étranger parasite. D'où la projection dans le passé du rêve de grandeur nationale – tel l'admirable poème historique, l'épître III, où l'on voit le vieux prince Mircea tenir tête au sultan et le vaincre.

La droite

En raison de ses vues nationalistes conservatrices, Eminescu a été tardivement adopté comme porte-drapeau par la droite roumaine : un obstacle majeur à une totale adoption a été le fait qu'il n'est jamais apparu comme ayant été chrétien, mais plutôt qu'il a indistinctement utilisé des thèmes bouddhistes, chrétiens, agnostiques et même athées.

La gauche

Pendant les années de la période du communisme bolchevique, avec au gouvernement Ana Pauker, fille de rabbin, les œuvres d'Eminescu furent critiquées comme mystiques, bourgeoises et surtout antisémites. Après l'éviction de celle-ci pour cosmopolitisme euphémisme qui désigne alors souvent les victimes juives des purges, les communistes roumains désignèrent alors Eminescu comme le plus grand poète roumain, en expurgeant du poème Împărat și proletar Empereur et prolétaire, qu'il écrivit sous l'influence des évènements de 1870-1871 en France et qui se termine en critique à la Schopenhauer de la vie humaine, les seules strophes qui pouvaient faire passer Eminescu comme un poète intéressé par la destinée des prolétaires.

Le canon

Les meilleurs de ses poèmes ainsi que quelques-unes de ses nouvelles sont obligatoirement de nos jours étudiées dans chaque classe de Roumanie, en faisant l'impasse sur ses articles de presse à caractère antisémite. De nouveaux livres sur sa vie et son œuvre sont publiés périodiquement en Roumanie.

Répudiation

Quelques écrivains roumains provoquèrent un scandale énorme lorsqu'ils écrivirent au sujet de leur idée de démythification d'Eminescu et allèrent si loin qu'ils rejetaient la reconnaissance "officielle" de son travail.

Liens

http://youtu.be/PmmVtDInGgg Ramaï
http://youtu.be/2XPAvv6sebE Eminescu Lacul


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Posté le : 15/06/2014 00:28

Edité par Loriane sur 15-06-2014 14:47:30
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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