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Jan Huss
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Le 6 juillet 1415 à env. 45 ans, à Constance en Allemagne Jan Hus

ou Jean Huss meurt sur le bûcher,


prêtre théologien, universitaire, recteur de l'université de Prague et réformateur religieux tchèque, né entre 1369 et 1373. Son excommunication en 1411, sa condamnation par l'Église pour hérésie, puis sa mort sur le bûcher en 1415, lors du concile de Constance, enclenchent un processus qui mène à la création de l'Église hussite puis aux croisades contre les hussites. Le protestantisme voit en lui un précurseur.
Passionnément attaché à la réforme de l'Église catholique, Jan Hus a dépassé les enseignements de John Wyclif par la hardiesse et l'étendue de son action qu'il a menée jusqu'au sacrifice suprême. Il apparaît ainsi comme le précurseur, à plus d'un siècle de distance, des grands réformateurs du XVIe siècle, de Luther en particulier, qui préfacera la publication de ses œuvres en Allemagne.
Aussi soucieux de justice sociale aspect sur lequel insistent surtout les historiens marxistes que de morale religieuse, il fut en même temps un patriote qui demeure pour les Tchèques l'incarnation de leur conscience nationale forgée dans les guerres hussites, l'auteur de l'affirmation qu'ils n'ont cessé de répéter dans les heures difficiles : La vérité vaincra.
La langue tchèque lui doit son diacritique le háček. Les Tchèques ont fait de lui l’allégorie de leur nation face à l'oppression catholique, impériale et allemande : c'est un héros national, commémoré le 6 juillet, jour de sa mort sur le bûcher, par un jour férié.

La Bohême et la chrétienté à la charnière des XIVe et XVe siècles Grand

Schisme d'Occident.

Le 15 août 1373, Charles IV obtient pour son fils la marche de Brandebourg, et avec lui, le titre de Prince-Électeur attaché à cette possession. En 1376, il obtient des Princes-Électeurs l'élection de son fils en tant que roi des Romains, futur empereur du Saint-Empire. L'autorité de Charles est suffisante pour établir une succession dynastique, remettant en cause les clauses de la Bulle d'or de Metz.
Venceslas succède à son père le 29 novembre 1378. Dans le cadre de l'héritage, la marche de Brandebourg va à son frère cadet Sigismond, son autre frère, Jean obtient la marche de Lusace ; la Moravie va à ses cousins Jobst et Procope.

1378 est l'année fatidique du début du Grand Schisme d'Occident, l'Église traverse une crise morale, éthique et financière sans précédent. Cette même année, en ce qui concerne la Bohême, Jean de Jenstein de devient archevêque de Prague et il entre rapidement en conflit ouvert avec l'empereur et roi de Bohême Venceslas sur la question des investitures. Ce conflit débouche, en 1393, sur la mise à mort de Jean Népomucène, trop fidèle soutien de l'archevêque de Bohême, par des hommes d'armes du roi. Le nœud du conflit a été la nomination de l'abbé du riche monastère de Kladruby que le roi réservait à un protégé.
La mort de Jean de Nepomuk entraîne l'union seigneuriale, une rébellion des nobles tchèques, qui dure de 1394 à 1402. Les nobles bohémiens ligués font emprisonner leur roi en 1394 et nomment son cousin Jobst de Moravie, régent du royaume.
Grâce à l'intervention de son frère Sigismond, il est libéré et remonte sur le trône en échange de quoi, Venceslas, sans enfant, reconnait Sigismond comme son héritier.
Mais à cause des problèmes en Bohême, Venceslas délaisse les affaires de l'Empire, une foule en colère lui fait face lors de la Diète de Nuremberg 1397 et lors de celle de Francfort 1398. On lui reproche ses soûleries, son incompétence et surtout de ne rien faire pour mettre un terme au Grand Schisme : il est, fait rarissime, démis de son titre impérial en août 1400 par les Princes-Électeurs, en faveur de Robert Ier dont Venceslas refuse de reconnaitre la légitimité.
De 1402 à l'automne 1403, Venceslas se retrouve de nouveau en prison à Vienne, cette fois sur décision de son benjamin, Sigismond et toujours avec le soutien de la noblesse tchèque. Il en est libéré grâce à Johann von Liechtenstein, accompagné d'une bande armée.
C'est dans ce cadre trouble, tant au niveau politique que religieux, que Jan Hus étudie puis prêche et enseigne.

La vie de Jean huss

Originaire de la région de Prachatice, en Bohême méridionale, Jan Hus tient son nom de son village natal, Husinec. Étudiant pauvre à l'Université de Prague, il devient bachelier en théologie 1394, puis maître ès arts libéraux 1396. Ordonné prêtre en 1400, doyen de la Faculté de théologie de Prague l'année suivante, Jan Hus apparaît surtout comme le plus illustre représentant de ce courant de prédication réformatrice, né au milieu du XIVe siècle de la crise morale de l'Église tchèque, que le grand schisme d'Occident aggrave encore.
À partir de mars 1402, ses sermons rassemblent régulièrement plus de trois mille personnes dans la chapelle de Bethléem, destinée aux prédications en langue tchèque. Orateur officiel des synodes annuels de Bohême et confesseur de la reine, Hus bénéficie d'abord de l'appui de l'archevêque et du roi Venceslas IV 1378-1419 : jusqu'en 1408, c'est légalement qu'il prêche la réforme de l'Église et oppose la richesse corruptrice à la pauvreté évangélique. Car l'Évangile est, selon lui, la seule règle infaillible et suffisante de la foi, et tout homme a le droit de l'étudier pour son propre compte ; il entreprend donc de le traduire en tchèque.
Alors que les querelles du schisme et la misère exaspèrent la haine entre Tchèques et Allemands de Bohême, Hus rappelle qu'il préfère un bon Allemand à un méchant frère ; mais il lutte pour que les Tchèques soient maîtres en leur patrie. Revendiquant l'emploi de la langue tchèque dans la vie publique contre la prépondérance de l'allemand, il bannit les tournures germaniques et simplifie l'orthographe tchèque par l'introduction des signes diacritiques. Il écrit certains de ses ouvrages dans sa langue nationale.
En 1409, il obtient du roi Venceslas le décret de Kutná Hora qui met fin, au profit des Tchèques, à la mainmise allemande sur l'Université, dont il est élu recteur. Il célèbre dans la victoire polonaise de Grunwald 1410 le triomphe de la justice et des Slaves opprimés.

L’universitaire

Jan Hus étudie à l'université de Prague où il obtient sa licence en 1393 et la maitrise en arts libéraux en 1396. En 1400, il est nommé professeur à l'université, ordonné prêtre et il commence à prêcher à l'église de Saint-Michel. En 1401, il devient doyen de la faculté de philosophie et, un an plus tard, recteur de l'université de Prague.

De 1400 à 1408

Ordonné prêtre en 1400, Hus est, dès l'année suivante, doyen de la faculté de théologie de Prague ; il commence à prêcher à la chapelle de Bethléem, réservée à la langue tchèque, où des milliers de personnes s'entassent debout pour l'entendre. Prédicateur synodal, confesseur de la reine, appuyé au départ par les autorités civiles et ecclésiastiques, il annonce un message de radicale réforme évangélique, il traduit le Nouveau Testament en tchèque, persuadé qu'il doit être mis entre toutes les mains, donnant par là même un statut culturel à sa langue maternelle.
Les trois périodes de la vie de Hus
Son action réformatrice est soutenue par ses supérieurs. Il publie plusieurs ouvrages : Contre l'adoration des images ; De la glorification du sang tout entier de Jésus-Christ ; Vie et Passion de Jésus-Christ, d'après les quatre Évangiles ; une série de commentaires bibliques et de conférences à l'usage du clergé pragois.

Un linguiste économe

En linguistique, dans De orthographia bohemica (De l'orthographe du tchèque), Jan Hus invente une orthographe utilisant des diacritiques comme le point suscrit, devenu ensuite le háček pour noter ce que les langues slaves considèrent grammaticalement comme des consonnes molles. Il préconise l'usage de l'accent au lieu du redoublement des voyelles pour noter les voyelles longues. À l'époque, le papier ou le parchemin est un produit de luxe et économiser de l'espace lors de l'écriture constitue une économie précieuse.
Comparez sch et š - tsch et č.
Ce diacritique, adopté par le croate, le slovaque et le slovène, est parfaitement adapté au slave, à sa grammaire, ses flexions. Globalement, il correspond, dans l'alphabet latin, aux modifications apportées par Cyrille et Méthode au grec lorsqu'ils créent l'alphabet glagolitique avec lequel maitre Hus a pu se familiariser au cloître d'Emmaüs de Prague, fondé le 21 novembre 1347, qui est alors un centre important de la culture et de la liturgie en vieux slave.

Recteur d'une université divisée

Prague est capitale du Saint-Empire romain germanique et son université, véritablement internationale, est divisée en sections aussi appelées nations bavaroise, tchèque, saxonne et polonaise. Chacune des nations dispose d'une voix lors des votes décisifs sur l'administration de l'université.
En 1407, l'archévêque de Prague est chargé par le pape Grégoire XII d'interdire la diffusion des thèses hérétiques de John Wyclif. L'université le système éducatif est alors religieux et dominé par l'Église condamne comme hérétiques les théories de Wyclif, qui ont été introduites en Bohême une vingtaine d'années auparavant : en 1381, son opinion sur l'eucharistie est débattue par Mikuláš Biskupec et, en 1393, c'est l'archevêque de Prague, Jean de Jenstein, qui prêchait contre les idées wycliffiennes au regard de la richesse ou plutôt de la pauvreté nécessaire de l'Église.
Jan Hus avait traduit le Trialogus de Wyclif en tchèque.
Il louvoie entre son allégeance envers l'Église et son idéal wycliffien : le 14 mai 1408, la nation tchèque de l'université de Prague sous la houlette de Hus rejette publiquement les articles de Wyclif mais souligne que, correctement interprétés dans leur contexte, ces articles ne sont pas totalement hérétiques. L'archevêque de Prague, benoîtement, écrit au pape Grégoire XII qu'il n'y a pas d'âme errante en Bohême.
Les autres nations décident de se ranger fermement auprès de Grégoire XII mais Hus utilise, pour défendre son idéal, l'opposition du roi Venceslas à Grégoire XII2 et obtient, en 1409, que la nation tchèque eut trois voix lors des votes décisifs sur l'administration de l'université, les autres nations n'en bénéficiant que d'une voix chacune.
Cette décision, appelée aussi décret de Kutná Hora, provoque le départ des professeurs allemands qui contribuent à la fondation de l’université de Leipzig en mai 1409.
L'université de Prague perd alors la majorité de ses étudiants et de sa faculté et décline pour devenir un établissement au rayonnement tout au plus national. Pendant quelques décennies, aucun titre n'est distribué. Il faut attendre l'empereur Sigismond puis surtout Rodolphe II qui refait de Prague sa capitale, pour voir l'université renaître de ses cendres.

Le théologien

Influencé par l'Anglais John Wyclif, il s'interroge sur les conséquences pratiques de l'obéissance au Christ, prononce des sermons, en particulier au sein de la Chapelle de Bethléem, à Prague, contre ce qu'il appelle les erreurs du catholicisme et se consacre à la réforme de l'Église.
Il se trouve bientôt à la tête d'un mouvement national de réforme et prend publiquement la défense des écrits de John Wyclif condamnés par une bulle pontificale en date du 20 décembre 1409 qui ordonne la destruction des ouvrages de Wyclif et l'interdiction de prêcher sa doctrine. Jan Hus fait appel au pape de Pise Alexandre V mais en vain.

De 1408 à 1412

Hus entre en conflit avec la hiérarchie. Il a en effet dénoncé publiquement les droits et privilèges du clergé, et il a ouvertement manifesté ses sympathies pour Wycliffe. Lorsqu'en 1410 les ouvrages de ce dernier sont brûlés sur ordre de l'archevêché de Prague, et que sont interdites les prédications des bacheliers en théologie à la chapelle de Bethléem, Hus rédige un Appel au pape Jean XXIII et deux traités : Il faut lire et non brûler les livres des hérétiques et Apologie de l'ouvrage de Wycliffe sur la Sainte Trinité. Il demande que l'hérésie ne soit définie que par rapport à l'Écriture.
Excommunié une première fois en 1411, Hus est relevé de cette peine sur intervention de la reine Sophie, mais, en mai 1412, les indulgences émises par l'antipape Jean XXIII pour financer sa guerre contre le roi de Naples lui fournissent l'occasion de violents réquisitoires contre les abus de pouvoir temporel de l'Église. Cité devant les légats romains, il déclare : Je suis prêt à obéir au pape tant que ses ordres sont conformes à ceux des apôtres, mais s'ils y sont contraires, je n'y obéirai point, eussé-je mon bûcher dressé devant moi.
Il publie douze thèses contre la bulle pontificale et, sur cette base, rédige son Traité des indulgences et dix sermons sur l'anatomie de l'Antichrist, comparé à Jésus-Christ, virulente attaque contre la cour de Rome, ainsi que quinze lettres dans lesquelles son esprit réformateur se précise en s'étendant notamment au domaine de la justice sociale. Comme trois de ses disciples sont exécutés, il en appelle du pape à Jésus-Christ, seul vrai chef de l'Église ; soutenu par le peuple et la noblesse de Prague unanimes, il n'en est pas moins frappé d'excommunication majeure et, pour éviter les troubles, s'exile volontairement à la campagne, où il poursuit son activité de prédicateur.
Son admiration pour le théologien John Wyclif 1320 env.-1380, auquel souvent il se réfère, permet à ses ennemis de confondre sa cause avec celle du réformateur anglais et de l'accuser d' hérésie. Comme il refuse d'accepter la condamnation de Wyclif dont les ouvrages sont brûlés à Prague le 16 juillet 1410, une première excommunication le frappe en 1411, malgré l'appel adressé à Rome et le soutien du roi et des Praguois. Il n'en continue pas moins ses prédications ; en 1412, il prononce d'ardents réquisitoires contre les indulgences dont la vente doit financer la guerre de l'antipape Jean XXIII contre Ladislas de Naples. L'exécution de trois de ses jeunes disciples dresse le peuple de Prague derrière son prédicateur. Cette fois, il est l'objet d'une excommunication majeure, et la ville est frappée d'interdit du moment qu'il y séjourne.

Hus se retire alors en Bohême méridionale, à Kozí Hrádek, où il prêche dans les campagnes et écrit des traités de théologie De Ecclesia, 1413. En 1414, il est cité devant le concile de Constance. Muni d'un sauf-conduit glejt de l'empereur Sigismond, il repousse les conseils de prudence et se met en route, logique avec lui-même : Cherche la vérité, écoute la vérité, apprends la vérité, aime la vérité, soutiens la vérité, défends la vérité, jusqu'à la mort, avait-il enseigné à ses frères de Prague.
À peine arrivé, il est jeté en prison ; il y écrit ses Lettres de Constance. Ni les tentatives de persuasion, ni les sévices des pères du concile, ni l'appel à l'autorité de la tradition ne parviennent à lui arracher une rétractation. Ses écrits sont condamnés au feu ; lui-même monte sur le bûcher des hérétiques le 6 juillet 1415, et ses cendres sont jetées dans le Rhin. Sa mort, dont l'anniversaire sera célébré avec ferveur, fait de la réforme une révolution nationale.

Indulgence

Alexandre V meurt en 1410, Jean XXIII lui succède et entreprend, en 1411, une croisade contre le roi Ladislas Ier de Naples, protecteur du « pape de Rome Grégoire XII Ladislas avait surtout envahi Rome et est l'allié des Colonna. Cette croisade doit être financée et les indulgences sont un moyen pratique pour la papauté pour lever des fonds.
Hus s'élève contre ce trafic dans son adresse Quaestio magistri Johannis Hus de indulgentiis, quasiment une copie conforme du dernier chapitre du De Ecclesia de Wyclif. Le pamphlet hussite déclare qu'aucun prêtre, qu'aucun évêque, aucun religieux ne peut prendre l'épée au nom du Christ ; ils doivent prier pour les ennemis du Christ et bénir ceux qui le combattent. Le repentir de l'homme passe par l'humilité, pas l'argent ni les armes ni le pouvoir. Remarquable orateur, il provoque l’émeute du peuple de Prague qui est durement réprimée. Le 24 juin 1412, un cortège d’étudiants conduit par le disciple de Hus, Jérôme de Prague, va clouer au pilori la bulle du pape et la brûle ensuite. Trois étudiants, qui ont interrompu un prêtre pendant qu’il prêchait l’achat d’indulgence, sont exécutés à la hache.

Excommunication

Les détracteurs de Jan Hus, ne pouvant s’appuyer sur les aspects sociaux ou patriotes vont chercher à l’atteindre à travers ses positions religieuses. Ils vont tout d’abord s’appuyer sur sa pseudo admiration pour l’approche théologique de Wyclif pour l’accuser d’hérésie.

Excommunié le 21 février 1411 par Grégoire XII, Hus en appelle au jugement du Christ, instance inconnue du droit canonique. Il ne limite pas aux seules autorités ecclésiastiques ses diatribes et reste soutenu par les pragois. Hus entre, cette année-là, en conflit avec le roi de Bohême Venceslas IV, qui avait autorisé des envoyés du pape à vendre des indulgences pour l'organisation d'une croisade contre le roi de Naples. Il devient Persona non grata à Prague. Le soutien pragois donnera lieu à des manifestations à l’occasion desquelles trois disciples seront exécutés en public ce qui dressera ainsi le peuple contre le roi et l’église. Jan Hus se retire au château de Kozí Hradek, dans le sud de la Bohême, afin d’y rédiger son ouvrage De ecclesia et une Explication des Saints Évangiles 1413.

De 1412 à 1415

Hus publie encore plusieurs ouvrages et, notamment, son traité De l'Église, dans lequel il fait la distinction entre l'institution romaine, communauté de foi fondée par les apôtres, et l'Église universelle, régie par le seul Jésus-Christ.
C'est ce dernier qu'il convient de servir, fût-ce, si cela se révèle nécessaire, en désobéissant à son vicaire devenu infidèle. C'est l'Écriture qui est donc la norme de la fidélité de l'Église ; c'est d'elle, témoignage de Jésus-Christ, que vient la Parole du salut. Tout chrétien dont la vie est conforme à l'Évangile est donc un missionnaire du Christ. La confession du cœur lui suffit pour obtenir l'absolution ; il a normalement droit au calice eucharistique, par lequel, comme le pain, il entre en communion vivifiante avec le Christ réellement présent qui donne son salut et crée dans le chrétien les bonnes œuvres, fruits de la vie régénérée. En cas de conflit avec l'autorité ecclésiastique, c'est au seul seigneur de l'Église qu'il faut se soumettre.
Ayant révisé sa traduction de la Bible en tchèque et écrit une série de lettres à ses compatriotes où s'expriment sa foi en l'Évangile, son amour de son peuple et son espérance de justice, Hus, reconnu orthodoxe par l'inquisiteur Nicolas de Husinec, quitte Prague, avec un sauf-conduit, pour se rendre à Constance, devant le concile général où il a été cité. Arrivé le 3 novembre 1414, il est d'abord bien reçu, puis, au bout de quelques semaines, dénoncé par ses adversaires de Bohême et attaqué par les sorbonnards Jean Charlier de Gerson 1363-1429 et Pierre d'Ailly 1350-1420. Le sauf-conduit violé, il est mis en prison dans un couvent ; là, il rédige à l'intention de ses gardiens une série d'explications sur le Symbole apostolique, le Décalogue et l'Oraison dominicale, qui préfigurent les grands catéchismes de la Réforme luthérienne et calviniste.

Le Concile de Constance

Vient le concile de Constance, dont l'antipape Jean XXIII a signé la convocation. Sigismond, voulant donner l’apparence d’un soutien à Hus s'engage à l'accompagner à Constance. En pratique il n’accompagnera pas Hus. Hus s'y rend, muni d'un sauf-conduit signé de Sigismond Ier du Saint-Empire afin d'y défendre ses thèses. Ce sauf conduit sera renié par Sigismond.

Arrivée à Constance et débuts du Concile

À Constance, ont accouru, en grand apparat, les représentants des grandes nations catholiques, tous les prélats et les princes que compte la Chrétienté, y compris des orthodoxes, des lithuaniens, des coptes. Le premier but du Concile, réuni sous la pression de Sigismond, n'est pas de le juger, mais de mettre fin à ce scandale que représente le Grand Schisme d'Occident. Trois papes se disputent le trône de saint Pierre, Grégoire XII, pape de Rome , Jean XXIII, pape de Pise et Benoît XIII, pape d'Avignon.

Hus part le 11 octobre 1414 et arrive le 3 novembre 1414 à Constance. Le jour suivant, un bulletin sur les portes des églises annonce que Michal de Nemecky Brod sera l'opposant de Hus l'hérétique . Il est tout d'abord libre de ses mouvements mais, de peur de le voir s'échapper, le 8 décembre 1414, il est enfermé dans un monastère dominicain de la ville.
Le sauf-conduit impérial, apparemment, ne s'applique pas ou plus légalement aux hérétiques… Peu auparavant, le 4 décembre 1414, Jean XXIII nomme trois évêques pour entamer les investigations contre Hus.
Sous la pression impériale, le mode de scrutin est changé : non pas une voix par cardinal ce qui avantage considérablement l'Italie mais une voix par nation ce qui apporte une solution inédite aux problèmes nationaux qui déchirent alors l'Église.
Le 20 mars 1415, comprenant qu'il perd le soutien impérial, Jean XXIII s'enfuit.
Le 6 avril 1415, le concile adopte le décret Hæc sancta, affirmant la supériorité du concile sur le pape. Les questions institutionnelles en passe d'être réglées, le procès de Hus peut reprendre.

Le procès de Jan Hus

Au premier rang des censeurs de Jan Hus, outre le cardinal Pierre d'Ailly et son disciple Jean de Gerson, doctor christianissimus et chancelier de l'université de Paris, se trouvent les grands inquisiteurs, secondés par les plus brillants canonistes romains. Les juges procèdent à des interrogatoires ex cathedra.
Au cachot, après des semaines d'interrogatoires incessants, il sera condamné comme hérétique à être brûlé vif. La censure passera au crible ses ultimes lettres, écrites de sa cellule, à ses amis de Prague. Le 27 juin 1415, ses livres sont condamnés comme hérésies.

Son procès, ouvert le 5 juin 1415, n'est qu'une longue suite d'accusations et d'humiliations. Comme on le somme de se rétracter, il répond : Parmi les articles que je dois abjurer, beaucoup n'ont jamais été acceptés par moi et je ne puis, sans mentir à ma conscience, me reconnaître coupable d'erreurs que je n'ai pas commises ; d'autres me paraissent vrais et je les soutiendrai tant qu'on ne m'aura pas démontré leur fausseté par l'Écriture. Je ne veux pas scandaliser le peuple que j'ai conduit dans la vérité et compromettre le salut de mon âme.

Le bûcher

Après un mois durant lequel vexations et tortures alternent, lui laissant cependant la force d'écrire de bouleversantes lettres d'adieu, il est conduit au bûcher, le 6 juillet, et y meurt en s'écriant : Jésus-Christ, fils du Dieu vivant, aie pitié de moi ! Dès lors, la Bohême entière le vénère comme un martyr, la conscience populaire tchèque est marquée par lui de façon décisive, et les historiographes modernes de Hus pourront parler à son propos de la première réforme .
Le 6 juillet 1415, selon le jugement qui le condamne solennellement comme hérétique, Jan Hus doit être réduit à l'état laïc et est immédiatement conduit au bûcher. Le bourreau lui arrache les vêtements. Coiffé d'une mitre de carton sur laquelle sont peints des diables, il est emmené vers le bûcher au milieu d'une foule en colère : on le lie au poteau, entouré de paille humide et de fagots et le feu est mis au bûcher.

Les guerres hussites 1419-1437

Dès septembre 1415, la Diète des seigneurs de Bohême envoie une protestation indignée contre la décision du concile. Le peuple vénère Hus comme un saint et un martyr. La foi nouvelle et la nationalité tchèque se confondent dans l'emblème du calice symbole de la communion sous les deux espèces, sub utraque specie derrière lequel les Tchèques résistent à Rome et à l'empereur germanique, héritier honni du roi Venceslas. La défenestration à Prague, le 30 juillet 1419, des notables catholiques est le signal de l'insurrection ouverte des hussites qui, durant dix-huit ans, tiennent tête aux cinq croisades que l'Europe envoie à l'appel du pape et de Sigismond pour écraser les hérétiques.
Dans le vocabulaire français, praguerie remplace alors révolution.
Les quatre Articles de Prague 1420 forment le programme commun des hussites. Ils exigent la libre prédication de l'Écriture, la communion sous les deux espèces, la confiscation des biens du clergé, la répression des péchés mortels et spécialement des scandales publics. Le principe de la libre interprétation de l'Évangile et les clivages sociaux divisent les hussites en partis ennemis.
Prague, après l'élimination des gueux 9 mars 1422, devient un centre du parti modéré, dit utraquiste ou calixtin, ouvert à un compromis avec Rome. Tábor, en Bohême du Sud, camp retranché fondé en 1420 par les pauvres des cités et des campagnes exaltés par les prédications chiliastiques ou millénaristes, est le bastion des radicaux et proclame la communauté des biens, l'égalité absolue, la souveraineté du peuple et le sacerdoce universel. Autour des taborites, Jan Žižka, seigneur de Trocnov, unifie les troupes populaires en une armée : celle-ci, remarquable par sa rigueur morale, sa discipline, son fanatisme, et célèbre pour la beauté de ses chants de combat et de prière, préfigure les têtes rondes de Cromwell. Jusqu'à sa mort en 1424, Frère Žižka du Calice, le chef borgne puis aveugle, terrifie les croisés par les manœuvres de ses célèbres chars et le tir des canons et des arquebuses que son infanterie manie aussi habilement que les fléaux et les piques.
Grâce aux victoires remportées à Vitkov devenue Žižkov, 1420, à Pankrác 1420, à Kutná Hora 1422, les Combattants de Dieu sauvent Prague et dominent toute la Bohême. À partir de 1426, Procope le Grand conduit les chevauchées magnifiques des hussites en Allemagne, en Autriche et en Hongrie, afin de propager la vérité de Dieu . La défaite de la croisade du cardinal Cesarini à Domažlice 1431 incline l'Église à composer avec l'hérésie pour la première fois de son histoire.
La bataille de Kratzau 11 novembre 1428 oppose Hans von Polenz aux forces hussites
Dès septembre 1415, la diète des seigneurs de Bohême envoie une protestation indignée sur la décision du concile. Le peuple vénère Hus comme un martyr et un saint.
La foi nouvelle et le sentiment de nationalité tchèque se confondent dans l’emblème du calice symbole de la communion sous deux espèces, sub utraque specie derrière lequel les Tchèques résistent à Rome et à l’empereur germanique. Parallèlement, après l’exécution de Hus les pères conciliaires envisagent pour les Tchèques rebelles, le même sort que pour les Albigeois c'est-à-dire l’extermination. Toute la noblesse et le peuple tchèque se rebellent et Sigismond après le décès de son frère Venceslas est obligé de prendre position. Les quatre articles de Prague principe d’une vraie réforme/christianisme primitif deviennent prétexte à des abus et donnent lieu à des affrontements à l’intérieur du camp hussite.
Les croisades contre les hussites, événement de première grandeur dans l'histoire européenne, commencent. Un peuple révolté s'organise militairement pour tenir tête 25 ans durant aux armées européennes coalisées :

Défenestration de Prague des notables catholiques 1419.

Jan Želivský prône la révolte des petits et prend d’assaut l’hôtel de ville de Prague. Les édiles municipaux sont jetés par les fenêtres. Ceci est le point de départ d’une insurrection de 18 ans et de 5 croisades que l’Europe envoie à l’appel du pape Martin V et de Sigismond ; croisades auxquelles les Tchèques résistent
Parcours par des fanatiques de la Bohême, la moitié de l’Allemagne et la Hongrie qui sèment la terreur.
Antagonisme grandissant entre Tchèques et Allemands ces derniers étant dans le camp papal.
Leurs chefs élus, Jan Žižka (qui résiste à Prague, puis à sa mort, le prêtre Procope Le Chauve mènent de grandes batailles en Allemagne, Autriche et en Hongrie, et écrasent les croisés à Tachov 1427 puis à Domažlice 1431. La supériorité militaire et technique d'une armée de volontaires et les défaites successives des croisades obligent l’Église à accepter de composer avec l’hérésie.
Le concile de Bâle 1443 est amené à envisager d’accepter des aménagements de la doctrine officielle de l’Église face aux quatre articles de Prague. Ce qui fut refusé à Hus fut donc accepté pour Procope, à savoir s’exprimer librement en langue tchèque, ainsi que la communion sous les deux espèces. L’évêque de Tábor exposa les quatre articles et rappela qu’aucune autorité religieuse n’a le droit d’ôter la vie, a fortiori à des chrétiens. Pour le reste, les pourparlers traînaient en longueur, les combats reprirent et Procope fut écrasé à Lipany en mai 1434 marquant ainsi la défaite des Taborites ouvrant ainsi la voie du trône à un hussite modéré, Georges de Poděbrady. À l’issue de ces combats, l’Église accorde quelques concessions supplémentaires aux hussites tchèques accord Jihlava 1436.
Les Compactata de Bâle 1433, conclus avec les modérés, accordent aux Tchèques la communion sous les deux espèces et la lecture en tchèque de l'Épître et de l'Évangile. La lassitude et l'or du concile contribuent à grossir le camp utraquiste qui écrase, le 30 mai 1434, à Lipany, Procope et les taborites, défenseurs irréductibles des quatre Articles. La Bohême fait sa soumission à l'empereur-roi Sigismond 1436. Au printemps 1437, Sion, dernier retranchement taborite, est pris d'assaut. Paix boiteuse, bientôt violée par Rome ; ce n'est qu'après 1512 que les Compactata procurent la sécurité à l'utraquisme : pour les avoir défendus contre les nouvelles croisades, Georges de Poděbrady demeure le roi hussite 1458-1471. Par la suite, l'utraquisme perd peu à peu de ses forces vives : l'Unité des frères s'en sépare pour demeurer plus fidèle aux leçons de Hus ; la réforme luthérienne attire les deux tiers de la population tchèque qui reconnaît la Confession de 1575, inspirée de celle d'Augsbourg. Enfin, la répression qui suivit le désastre de la Montagne Blanche 8 nov. 1620, où les Tchèques furent écrasés par les troupes impériales de Ferdinand II, anéantit définitivement le mouvement hussite.

La postérité : les hussites

Dès 1415, le peuple de Bohême, galvanisé par la mort de son héros, se dresse contre Rome et contre l'empereur. Après avoir défenestré, le 30 juillet 1419, les notables catholiques, les hussites se soulèvent ouvertement et résistent durant dix-huit ans à toutes les tentatives faites pour les écraser. En 1420, ils formulent leur programme : libre prédication de l'Évangile, communion sous les deux espèces, confiscation des biens du clergé, répression des scandales publics, tout cela dans le contexte d'une praguerie, révolution sociale et nationale.
Il s'ensuivra une longue période de troubles, au cours desquels le mouvement se divisera en une aile radicale les pauvres, fanatisés par des prédicateurs millénaristes, créateurs de structures égalitaires de vie commune, organisateurs d'une armée redoutable, qui, après avoir libéré toute la Bohême des troupes étrangères, entreprend des chevauchées magnifiques, raids victorieux et missionnaires à travers l'Allemagne, l'Autriche et la Hongrie, et une aile modérée les notables et riches des villes et des campagnes, qui, redoutant pour leurs privilèges les conséquences des victoires des radicaux taborites, finissent par conclure un compromis avec Rome et par écraser, en 1434, les révolutionnaires.
Cependant que la majorité de la population tchèque abandonnera le mouvement et passera, pour une bonne part, au luthéranisme lorsqu'il se répandra en Europe, l'Unité des frères se crée en 1457, qui va maintenir vivant l'héritage de Hus. C'est encore lui que représente aujourd'hui l'Église des frères tchèques, rattachée au Conseil œcuménique des Églises, remarquable par sa vigueur en face des oppressions successives auxquelles elle a dû faire face.
La faculté Comenius de Prague est le centre vivant d'une recherche théologique qui s'inscrit dans la ligne du mouvement hussite. Elle a été illustrée par de grands théologiens, à la tête desquels Josef L. Hromádka 1889-1969, qui a été un des animateurs de la résistance spirituelle œcuménique au national-socialisme, l'initiateur d'une approche chrétienne positive du socialisme marxiste et, ainsi, un des pères des théologies contemporaines de l'histoire et du politique et un des interlocuteurs éminents du dialogue entre chrétiens et marxistes entre 1958 et l'écrasement du printemps de Prague. C'est sur la devise de Hus : La vérité vaincra, qu'il avait fondé la Conférence chrétienne pour la paix, mouvement international de mobilisation des chrétiens contre la menace atomique, la guerre froide, les conflits entre les peuples et le sous-développement.

Conséquence des guerres Hussites

Les guerres hussites provoquent des dégâts importants sur le plan ecclésial car, à côté d’une Église unifiée de Rome cohabite une Église nouvelle issue des doctrines hussites église calixtine, dirigée par des laïcs qui nomment les prêtres et les rétribuent. Plus tard, l’unité des frères se sépare de l’utraquisme, caractéristique des modérés, pour demeurer plus fidèle aux principes de Hus.
Dans la mesure où Hus est un précurseur de la Réforme de nombreux concepts seront repris par Luther, la réforme luthérienne6 trouvera un terrain favorable chez les Tchèques dont près des deux tiers reconnaissent la confession de 1575, inspirée de celle d’Augsbourg. La répression qui suit le désastre de la Montagne Blanche novembre 1620 où les Tchèques sont écrasés par les troupes de Ferdinand II du Saint-Empire anéantit définitivement le courant hussite.

L'héritage de Jan Hus

Monument à Jan Hus sur la place de la Vieille-Ville de Prague. Le réformateur religieux au centre y symbolise l'intégrité morale, les groupes qui l'entourent les gloires et les souffrances du peuple tchèque
Ses disciples le considèrent comme un patriote et un martyr de la nation tchèque et de la foi chrétienne. Précurseur de la Réforme, sa mort déclenche une véritable révolution religieuse, politique et sociale qui secoue la Bohême et la Moravie pendant encore des décennies. Au-delà de la foi et de la pratique religieuse, on ne peut passer sous silence quelques effets secondaires à caractère politique : l'identité nationale tchèque et la volonté de libération de l'emprise allemande. Ces effets apparaîtront pleinement à l'occasion de l'éclatement de l'empire austro-hongrois.

L'association Jan Hus, fondée en 1981 par un groupe d'enseignants français qui souhaitent venir en aide à leurs collègues tchécoslovaques opposés au processus de Normalisation » du régime communiste à l'instar de la charte 77, est une branche de la Jan Hus Educational Foundation en créée en France à l'initiative d'Alan Montefiore et Catherine Audard. Elle organisa des voyages d'intellectuels français (Paul Ricoeur, Jacques Derrida, Jean-Pierre Vernant en Tchécoslovaquie pour débattre et enseigner dans des séminaires clandestins ayant lieu dans des caves ou appartements d'intellectuels tchécoslovaques.

Liens

http://youtu.be/PAxhakZfxN4 Histoire de Jean Hus
http://youtu.be/0rv2zY4IdbM


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Posté le : 05/07/2014 23:15

Edité par Loriane sur 06-07-2014 15:07:24
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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