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Thomas More
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Le 6 juillet 1535 à 57 ans à Londres, Angleterre est exécuté Thomas More,

latinisé en Thomas Morus né 7 février 1478 à Londres juriste, historien, philosophe, humaniste, théologien et homme politique anglais. Grand ami d'Érasme, érudit, philanthrope, Chancelier du Royaume d'Angleterre de 1529 à 1532 il participe pleinement au renouveau de la pensée qui caractérise cette époque, ainsi qu'à l'humanisme, dont il est le plus illustre représentant anglais, son Œuvre principale est la satire Utopia.
Humaniste et juriste, il est fait chancelier du royaume par Henri VIII 1529. Ayant désavoué le roi lors de son divorce, il doit démissionner 1532. Emprisonné 1535, il est exécuté. Il laisse un ouvrage capital, Utopie 1516, qui, sous le voile de la fiction, est l'exposé hardi d'un système idéal de gouvernement. Canonisé en 1935
Nommé Ambassadeur extraordinaire , puis Chancelier du roi Henri VIII, il désavoue le divorce du Roi et refuse de cautionner l'autorité que s'était arrogée celui-ci en matière religieuse : il démissionne de sa charge en 1532. Devant la persistance de son attitude, il est emprisonné, puis exécuté comme traître.
Il est Béatifié par l'Église catholique romaine le 29 Décembre 1886 par léon XIII, Thomas More est canonisé — saint Thomas More — en 1935 par Pie XI. On le fête le 22 Juin il est le Saint patron des avocats, des responsables de gouvernement et des hommes politiques

Sa vie

Thomas More est le fils de l'homme de loi londonien John More c. 1451-1530, et d'Agnes More. Né à Londres, sans doute l'année même où William Caxton imprime à Westminster le premier livre anglais The Dictes or Sayings of the Philosophers, le jeune Thomas reçut, comme Érasme, Vives ou Rabelais, une éducation typiquement scolastique. Il apprit le latin et s'initia aux subtilités jargonnesques des Parva Logicalia et aux joies sophistiques de la disputatio à l'école Saint-Antoine, dans Threadneedle Street, alors la plus célèbre de Londres. Il étudie à l'université d'Oxford à partir de 1492.
En 1494, Thomas s'intéressant de plus en plus aux écrits grecs et latins, son père décide de l'envoyer dans une école de droit, New Inn, et à Lincoln's Inn ; Il fit ses humanités à Oxford 1492-1494, au Canterbury College, où il étudia Aristote et ses commentateurs scotistes notamment Alexandre de Halès et Antonius Andreas et s'initia au grec. Ensuite, vraisemblablement pour obéir aux injonctions paternelles, parmi ses maîtres, John Colet et Érasme deviendront ses amis.
A partir de février 1496. Ses dons exceptionnellement brillants, salués déjà, alors qu'il n'avait que douze ans, par son protecteur le cardinal Morton, archevêque de Canterbury, chez lequel son père l'avait placé en qualité de page, lui assurèrent une promotion rapide dans les rangs de sa profession. Barrister en 1498, bientôt nommé membre du Conseil des avocats bencher, puis lecteur en 1501, il enseigne trois années successives à Furnivall's Inn.
Cette éclatante réussite professionnelle lui permettra d'élever une assez nombreuse famille il se mariera deux fois et fera de lui un membre du Parlement 1504, 1512 et 1515, un sous-shérif de Londres et un avocat des marchands de la Cité 1510-1518, un maître des requêtes et un membre du Conseil privé du Roi 1518, enfin, à la disgrâce du cardinal-courtisan Wolsey, un chancelier du Royaume 1529-1532.
Inscrit à vingt-et-un ans au barreau des avocats, il enseigne le droit jusqu'en 1510. Il devient l'avocat des marchands de la City et est élu juge under-sheriff en 1510 par les habitants de Londres.
Selon Érasme, il préféra être un mari chaste plutôt qu'un moine impudique.
Au décès de sa femme en 1511, il se remarie avec Alice Middleton, veuve et mère de deux enfants. Il sera réputé pour l'éducation de haut niveau qu'il faisait donner à ses enfants, filles comme garçons.

Carrière politique sous Henri VIII Le roi Henri VIII
Membre du Parlement à partir de 1504, il s'élève contre les taxes demandées par le roi Henri VII pour la guerre d'Écosse. Le roi fait emprisonner John More ; Thomas More se retire en France 1508 mais l'avènement d'Henri VIII en 1509 le ramène en Angleterre et marque le début d'une brillante carrière politique qui durera plus de vingt ans.
D'abord au service du tout-puissant cardinal Thomas Wolsey qui lui confie la gestion de ses biens, Thomas More est bientôt nommé par le Roi maître des requêtes, puis à son Conseil privé, et l'envoie en missions diplomatiques et commerciales aux Pays-Bas 1515, où il rédige L'Utopie, puis à Calais 1517. Il est nommé en 1521 trésorier de la Couronne ; il est élu en 1523, contre son gré, speaker du Parlement.
Cette montée vers le pouvoir, paradoxale pour un homme qui, si l'on en croit Érasme, était plus que personne avide d'échapper à la vie de cour, s'accompagne de distinctions et d'honneurs.
En 1521, le bourgeois Thomas More devient chevalier et sous-trésorier du Royaume.
En 1524 et 1525, il est élevé à la fonction de high steward des universités d'Oxford et de Cambridge. Ce n'est certainement pas l'un des moindres mérites de More que d'avoir su échapper à la corruption qu'engendrent généralement les honneurs et le pouvoir.
La même année, il commence à participer à la polémique contre les thèses de Luther, ce pour quoi son ami l'évêque Tunstal le mandate en 1528 il rédigera en cinq ans, de 1528 à 1533, sept livres de réfutation des thèses en anglais.
En 1525 nommé chancelier du duché de Lancastre, il fait partie de la délégation qui négocie en 1529 la paix avec l'Espagne. La même année, la disgrâce du cardinal Wolsey le fait accéder à la plus haute charge, celle de Chancelier du Royaume, premier laïc nommé à ce poste. En tant que Chancelier, il fait emprisonner quarante personnes acquises aux idées de Luther. En 1531, Il fait appliquer la sentence rendue contre Richard Bayfield condamné à être brûlé vif à Smithfield ; cinq autres condamnations suivent.
Mais la volonté du roi d'épouser Anne Boleyn, dont il s'est épris en 1527, afin d'avoir un fils légitime se heurte au refus du pape d'annuler son mariage avec Catherine d'Aragon, ce qui amène Henri VIII à rompre avec Rome. Ce schisme est à l'origine de l'Église anglicane.
More refuse de signer une lettre des dirigeants religieux et des aristocrates anglais demandant au pape d'annuler le mariage d'Henri et de Catherine. En 1531, il présente sans succès sa démission après avoir été obligé de prêter un serment déclarant le roi Chef suprême de l'Église d'Angleterre autant que le Christ l'autorise. En 1532, il demande à nouveau au roi de le relever de ses fonctions, prétendant qu'il est malade et souffre de vives douleurs à la poitrine. Cette fois, le souverain accepte sa requête.

Rupture avec Henri VIII Accusations de trahison

En 1533, More refuse d'assister au couronnement d'Anne Boleyn comme reine d'Angleterre. En pratique, ce n'était pas un acte de trahison : More avait écrit au roi, reconnu la royauté d'Anne et exprimé son désir de voir le roi heureux. Mais son amitié avec l'ancienne reine, Catherine d'Aragon, le retient d'assister au triomphe d'Anne, ce qui est interprété comme une insulte envers elle.

Peu après, More est accusé d'avoir accepté des pots-de-vins, mais en l'absence de toute preuve, ces charges sont rapidement abandonnées. En 1534, il est accusé d'avoir comploté avec Elizabeth Barton, une nonne qui avait émis des prophéties mettant en cause le divorce du roi. More produit une lettre dans laquelle il ordonne à Barton de ne pas interférer dans les affaires de l'État.

Jugement


Le 13 avril de la même année, More est convoqué devant une commission afin de jurer allégeance à l'Acte de succession du Parlement. More reconnaît le droit du Parlement de déclarer Anne légitime reine d'Angleterre, mais refuse de prêter serment à cause d'une préface anti-papale qui affirme l'autorité du Parlement en matière de religion, et nie l'autorité du pape :

"... l'évêque de Rome et du Saint-Siège, allant à l'encontre du grand et inviolable droit donné par Dieu aux empereurs, roi et princes concernant la succession de leurs héritiers, a jugé bon, dans les temps passés, de choisir qui lui plairait, pour hériter des royaumes et des domaines d'autres hommes, ce que vos plus humbles sujets, spirituels et temporels, abhorrent et détestent au plus haut point. "

Quatre jours après, il est emprisonné à la tour de Londres, où il écrit son Dialogue du réconfort dans les tribulations.

Le 1er juillet 1535, More est présenté à des juges, parmi lesquels se trouve le nouveau lord chancelier, Sir Thomas Audley, ainsi que les père, frère et oncle d'Anne Boleyn. Il est accusé de haute trahison pour avoir nié la validité de l'Acte de succession. More pense qu'il ne peut être reconnu coupable s'il ne nie pas explicitement que le roi est à la tête de l'Église. Aussi refuse-t-il de répondre à toute question demandant son opinion sur le sujet. Thomas Cromwell, alors le plus puissant des conseillers du roi, demande au Solicitor General, Richard Rich, de témoigner que More a, en sa présence, nié que le roi était le légitime dirigeant de l'Église. Bien que ce témoignage soit manifestement un parjure Richard Southwell et Mr Palmer, témoins de l'entretien, ont nié avoir entendu les détails de cette conversation, le jury déclare More coupable de trahison
Treason Act 1534.

Avant l'énoncé de sa sentence, More parle librement de sa croyance que « aucun homme temporel ne peut être à la tête de la spiritualité.
Il est condamné à être pendu, traîné et éviscéré, hanged, drawn and quartered, mais le roi commue cette sentence en décapitation, ce qui aurait, dit-on, inspiré à More ce mot fameux :
Dieu préserve mes amis de la même faveur

Exécution

Il mourra the King's good servant, but God's first. Sa mort sur l'échafaud 6 juillet 1535 est riche de signification. Elle illustre l'incompatibilité de l'éthique et du politique, de la valeur et du pouvoir, l'incapacité fondamentale de l'humanisme à infléchir le cours de l'histoire, à changer le monde par la force de l'esprit

L'exécution a lieu le 6 juillet. Quand il arrive au pied de l'échafaud, il dit à l'officier présent :

Je vous en prie, je vous en prie, Monsieur le lieutenant, aidez-moi à monter ; pour la descente, je me débrouillerai...

Il déclare sur l'échafaud qu'il meurt en bon serviteur du Roi, et de Dieu en premier. Il déclare également à l'exécuteur que sa barbe est innocente de tout crime, et ne mérite pas la hache ; il la positionne ensuite de telle manière qu'elle ne soit pas touchée.

Le corps de More est enterré à la tour de Londres, dans une tombe anonyme de la chapelle St Peter ad vincula. Sa tête est exhibée sur le pont de Londres. Sa fille Margaret Roper la récupère, probablement en soudoyant quelque soldat, avant qu'elle ne soit jetée dans la Tamise. On pense que le crâne repose dans le tombeau des Roper, dans l'église St Dunstan de Cantorbéry, mais des chercheurs pensent qu'il pourrait se trouver dans la tombe qu'il avait fait ériger de son vivant, à la vieille église de Chelsey. Cependant, il est plus probable que la tête de More repose dans le caveau familial de sa fille.

Le penseur dans la société

Vir omnium horarum, homme de toutes les heures, Thomas More est aussi l'homme d'une époque. Il apparaît dans l'histoire à ce moment crucial des premières décennies du XVIe siècle où l'Europe chrétienne, divisée par les ambitions picrocholines de ses rois, en proie à une profonde crise intellectuelle et religieuse, s'ouvre à Platon redécouvert et baptisé et aux beautés de l'Antiquité païenne, secoue le dogmatisme stérile de la scolastique et s'apprête à enfanter le protestantisme et la Contre-Réforme. Entraîné par le poids des siècles et des imperfections, sclérosé par son formalisme, isolé de la réalité vivante des choses par l'écran déformant de ses sommes et de ses gloses, le vieux monde gothique, disloqué, s'effondre lentement. Toutes les institutions et les valeurs sur lesquelles il reposait sont remises en cause par l'esprit nouveau de l'humanisme et de l'Évangile renaissants. Si les citadelles aristotéliciennes que constituent encore les universités d'Europe dans les années 1500-1550 parviennent généralement à résister tant bien que mal à la pénétration de la culture et des idées nouvelles, la Sorbonne, au siècle de Molière, produira encore des Diafoirus, elles perdent en revanche rapidement cette prééminence intellectuelle indiscutée qui était la leur depuis le XIIIe siècle.
Et l'Église, cet autre pilier du monde médiéval, par ses scandales permanents, par l'ignorance de son bas clergé, les mœurs sybaritiques de ses prélats, la politique guerrière de ses papes et les spéculations sophistiques arrogantes et vaines dans lesquelles se sont enfermés ses théologiens, se coupe dangereusement de la masse des fidèles et se montre incapable de répondre aux besoins spirituels nouveaux de la chrétienté.
Respectable bourgeois de Londres devenu, par ses talents d'orateur, de diplomate et d'homme politique, sa connaissance du droit, son érudition d'humaniste et de théologien, conseiller intime d'Henri VIII et chancelier du royaume d'Angleterre, Thomas More est un témoin privilégié de cette crise de la pensée chrétienne.
Il fut, en effet, un homme profondément engagé dans son temps. Laïc mêlé par son métier d'avocat, de juge ou de maître des requêtes à la vie du peuple dont il se fait le protecteur vigilant, érudit, humaniste et écrivain en rapports étroits avec les plus hautes gloires intellectuelles de son époque, diplomate et homme de cour averti des dessous et des laideurs de la politique européenne, engagé contre son gré dans l'affaire du divorce the King's great matter et dans la rupture d'obédience de l'Église d'Angleterre avec Rome, More occupe une position carrefour. Sa vie et son œuvre, exemplaires, illustrent les angoisses et les échecs, les dilemmes et les grandeurs, la parabole entière de l'humanisme chrétien. Sereine et belle, sa mort fait à jamais de lui un héros de la conscience et de la plus authentique liberté spirituelle. L'Église l'a accueilli parmi ses saints.

L'humaniste : le frère jumeau d'Érasme

Parallèlement à l'homme d'action et de pouvoir s'épanouit en More l'humaniste et le lettré qui vont bientôt enchanter Érasme et l'Europe. Sa rencontre avec Érasme 1499 marque les débuts d'une indéfectible amitié, d'une collaboration et d'une communion intellectuelles fécondes qui coïncident avec les plus belles années de l'humanisme chrétien 1505-1520. Longtemps assoupie, isolée par son insularité du reste de l'Europe, l'Angleterre se réveille enfin avec le siècle et va devenir ce riche foyer culturel, cette ruche bourdonnante qu'admirera Érasme en 1519. Un moment tenté par la vie monastique, réfugié à la chartreuse de Londres, env. 1501-1505 où il mène une vie d'ascèse, de prières et d'étude, More participe intensément à ce mouvement de renouveau intellectuel. Il se donne une large culture biblique et patristique, dévore Grégoire, Augustin, Jérôme, Eusèbe, Basile, Jean Chrysostome, Thomas d'Aquin et même Nicolas de Lyre, qu'il juge good and great clerk. Sa bibliothèque, retrouvée, comprendra cent trente-neuf ouvrages latins, quarante grecs et un seul anglais, une traduction du De consolatione philosophiae de Boèce. On retrouve chez lui la même ardeur intellectuelle, le même enthousiasme conquérant, le même désir de possession encyclopédique du savoir que chez son modèle Pic de La Mirandole, dont il traduit la Vie et quelques traités aux environs de 1504, l'ensemble, The Life of Pico della Mirandola. The Writings of the Same, sera publié en 1511.
Comme lui naturellement joyeux, More orne son âme de science, de vertu et de sagesse. C'est à cette époque qu'il devient définitivement, aux côtés d'Alcuin, de Bède le Vénérable, de Jean de Salisbury, et avant Milton, l'un des plus grands latinistes de l'histoire littéraire anglaise, et qu'il perfectionne sa connaissance du grec en compagnie de William Lily, le futur directeur de Saint Paul's School. De leurs exercices studieux naîtront les Épigrammes latines, traduites de l'Anthologie grecque, que More publiera en 1518, à la suite de la deuxième édition bâloise de l'Utopie, et une traduction des Dialogues de Lucien, entreprise avec Érasme en 1505 et qui paraît à Paris en novembre 1506. En 1501, il assiste aux cours sur les Hiérarchies célestes du pseudo-Denys l'Aréopagite que donne, à Saint Paul, son ancien condisciple Grocyn, et à ceux que professe Linacre sur les Meteorologica d'Aristote. Invité par Grocyn à Saint Lawrence's, il y fait lui-même une série de conférences, malheureusement perdues, sur La Cité de Dieu de saint Augustin. Enfin, il subit largement l'influence de John Colet, doyen de Saint Paul en 1504, dont les cours magistraux, donnés à Oxford en 1499 sur les Épîtres de saint Paul et les nouvelles méthodes d'exégèse (essentiellement un retour au sens littéral et historique des textes sont à l'origine de cette théologie positive dont Érasme et More seront bientôt les partisans convaincus.
C'est l'émergence de Luther qui mettra fin à la période humaniste de More. Mais, avant de consacrer tous ses efforts à la défense de l'Église et de la foi menacées, More compose encore à partir de 1513 son Histoire de Richard III, qui constitue le premier ouvrage historique anglais d'inspiration humaniste, More s'y révèle l'égal de Tacite par la lucidité pénétrante avec laquelle il analyse les mobiles des actions humaines et dont la réussite littéraire indéniable inspirera au génie dramatique de Shakespeare une inoubliable fresque baroque.
En septembre 1516, il fait enfin parvenir à Érasme le chef-d'œuvre déroutant auquel son nom est désormais associé, l'Utopie. Ce véritable manifeste de l'humanisme chrétien, digne pendant de l'Éloge de la folie d'Érasme et du Gargantua de Rabelais, porte son auteur au firmament de la république des lettres. Colet salue en lui l'unique génie de Grande-Bretagne. Constable l'appelle l' étoile de l'Angleterre radians stella Britanniae, et Érasme compose de lui en 1519, dans une lettre à Ulrich von Hutten, un inoubliable éloge qui sera lu de toute l'Europe.

Le défenseur du biblisme érasmien, de l'Église et de la foi

Mais, aussi attachant soit-il, l'humaniste en More ne peut faire oublier le chrétien. More professe vis-à-vis des bonae litterae l'attitude que son maître et ami Érasme développe par exemple dans sa fameuse Paraclesis ou Exhortation à l'étude de la philosophie chrétienne. Elles constituent seulement une propédeutique à la philosophia Christi, elles préparent le chrétien à une tâche plus essentielle et plus urgente, celle de l'étude et de la traduction des textes de l'Écriture.
La maîtrise des langues grecque et latine est moins orientée vers la découverte des chefs-d'œuvre antiques que vers une meilleure compréhension de la Parole de Dieu. Socrate est grand, mais le Christ le dépasse infiniment, comme l'ordre de la charité dépassera chez Pascal l'ordre de l'esprit. Les célèbres lettres de More à Martin Van Dorp octobre 1515, à l'université d'Oxford 1518, à Edward Lee et à un certain moine monachus quidam de 1519 et 1520 constituent autant de plaidoyers chaleureux en faveur du grec tout ce qui compte dans tous les domaines du savoir, y compris la théologie, est grec, dit-il aux Troyens d'Oxford, et prennent la défense de l'édition bilingue du Nouveau Testament donnée par Érasme en 1516.
More s'y livre, avec une verve heureuse qui rappelle les Epistolae obscurorum virorum 1516 ou le In pseudodialecticos de Vives 1519, à la démolition de cette théologie disputatrix, stérile, arrogante, morcelée en quaestiunculae et en sophismata, qui préfère le jargon et les vaines subtilités des Parva Logicalia à la Parole même de Dieu et aux premiers Pères de l'Église.
Il y affirme, contre Dorp et les théologiens de Louvain, la nécessité de corriger le texte de la Vulgate, même après les corrections de saint Jérôme, et proclame déjà hautement la supériorité de la tradition vivante de l'Église le consensus fidelium sur le texte écrit.
Après l'apparition des premiers pamphlets de Luther le De captivitate babylonica date de 1520 et la publication de l'Assertio septem sacramentorum de Henri VIII 1521, More devient le defensor fidei officiel de l'Angleterre, le champion infatigable de l'Église visible, pécheresse et menacée. Ses principaux écrits polémiques Adversus Lutherum, 1523 ; Dialogue Concerning Tyndale, 1528 ; The Supplication of Souls, 1529 ; The Confutation of Tyndale's Answer, 1532-1533 ; The Apologye of Sir T. More et The Debellation of Salem and Byzance, 1533 lui assurent, selon A. Prévost, une place unique dans l'histoire de la pensée religieuse de son siècle.

Ses écrits de prison notamment ses Lettres et son Dialogue of Comfort against Tribulation attestent la sincérité et la pureté de sa foi. Il consacra la fin de sa vie à une Imitation fervente de la Passion du Christ, qui lui permit de trouver la joie au cœur même de la souffrance et de l'épreuve. Il fit de sa mort une élévation et une délivrance, un acte d'adoration.

Postérité

Il est la seule personnalité politique vénérée par les catholiques saint Thomas More et figurant en bonne place parmi les précurseurs du socialisme sur un obélisque au pied du Kremlin à Moscou.

Canonisation

Thomas More a été béatifié en 1886 et canonisé en 1935. Le calendrier liturgique a étendu à partir de 1970 sa fête à l'Église universelle. Le pape Jean-Paul II l'a fait saint patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques en l'an 20005,.

Thomas More dans des Å“uvres de fiction

Jean Anouilh, Thomas More ou l'Homme libre, La table ronde, 1987
Fred Zinnemann, Un homme pour l'éternité A Man For All Seasons, film de 1966, avec Paul Scofield et Orson Welles, à partir de la pièce de Robert Bolt créée en 1960
Robert Bolt, Thomas More ou l'homme seul, Scialtiel et TNP, 1963
Charlton Heston, Un homme pour l'éternité, téléfilm de 1988, avec Charlton Heston, John Gielgud, Vanessa Redgrave et Richard Johnson
Les Tudors, série télévisée de 2007
Gabriel Marghieri, Mainte nuit sans repos ... Paroles ultimes deThomas More, oeuvre pour récitant, orgue et clavecin, 2013, créée le 2 octobre 2013 en la basilique Sainte-Clotilde à Paris par Francis Perrin, récitant, Gabriel Marghieri, orgue, Thomas Pellerin, clavecin.

Å’uvres

Thomas More est aussi connu pour son essai politique et social Libellus vere aureus nec minus salutaris quam festivo de optimo statu rei publicae deque nova insula Utopia L'Utopie. Celui-ci n'est toutefois qu'un élément d'une œuvre écrite considérable : traductions du grec, épigrammes latines, poésies, traités, mais aussi des ouvrages qui témoignent d'une spiritualité profonde. On peut citer à cet égard son Dialogue du réconfort dans les tribulations.

Ses Œuvres complètes en anglais représentent 17 volumes in-quarto publiés par l'université Yale.

Bibliographie

Éditions des œuvres de Thomas More

The Complete Works of Thomas More, 15 volumes, en 21 tomes, édités par Yale University, New Haven et Londres, 1963-1997
Correspondence of Sir Thomas More, éd. E.F. Rogers, Princeton University Press (1947, réimpr. 1971)
L'Utopie, 1516, p.ex. Éditions sociales-Messidor, 1966, 1982
L'Utopie, fac-similé du texte latin de l'éd de Bâle de 1518, traduction, présentation et commentaires par André Prévost, Mame, 1978
Epigrammata10, Bâle, 1520
Lettre à Dorp et La supplication des âmes traduits et présentés par Germain Marc'hadour, Ed. Soleil Levant, Namur, 1962
La Tristesse du Christ, texte latin et traduction sous la responsabilité de Henri Gibaud, Pierre Téqui, 1990
Écrits de prison, précédés de La vie de Sir Thomas More 1555 par William Roper, choix et traduction par Pierre Leyris, Seuil, 1981 (1re éd. 1953)
Les Vérités dernières, trad. M. Cl. Phélippeau, s.l. Angers, 2001
Prions avec Thomas More, trad. et présent. par G. Marc'hadour, Moreana, 1997
Å’uvres choisies, trad. et annot. par Marie Delcourt, Renaissance du Livre, 1936
Richard III, trad. Pierre Mornand, Le Pot Cassé, 1932
Dialogue du Réconfort dans les Tribulations, trad. Marie-Claire Laisney, Ed. soleil Levant, Namur, 1959
La Supplication des Âmes et Lettre à Dorp, trad. et présentation par Germain Marc'hadour, Ed. Soleil Levant, Namur, 1962
Poèmes anglais, trad. andré Crépin. Moreanaum 2004
Correspondance Thomas More et Erasme, Trad. Germain Marc'hadour et Roland Galibois, Université de Sherbrooke, 1985
Histoire, Église et Spiritualité. Choix de textes traduits sous l'autorité de Michel Taillé, Bayard, 2005

Biographies

Jacques Mulliez, Thomas More 1478-1535 : Au risque de la conscience, Nouvelle Cité, 2013
Henri Bremond, Le bienheureux Thomas More, Victor Lecoffre, 1904
Bernard Cottret, Thomas More. La face cachée des Tudors, Tallandier, 2012
Princesse de Craon, Thomas Morus, lord chancelier du royaume d'Angleterre au xvie siècle, Paris, C. Gosselin, 1832
Joseph Delcourt, Deux saints anglais: John Fisher et Thomas More, La Bonne Presse 1935
Edmond Privat, Le Chancelier décapité, Victor Attinger, 1935
Léon Lemonnier, Un résistant catholique, Thomas More, La Colombe, 1948
Georges Hourdin, Un intellectuel sans vanité, Thomas More, Gabalda, 1958
André Merlaud, Thomas More, Éditions SOS, 1973
Walter Nigg, Thomas More ou la conscience d'un saint, Centurion, 1979
Jacques Dufresne, L'Expérience de Dieu avec Thomas More, (introduction et textes de Thomas More choisis par Jacques Dufresne), Fides, 1999
Louis Bouyer, Sir Thomas More, humaniste et martyr, CLD, 1984
Germain Marc'hadour, Thomas More, un homme pour toutes les saisons, Les éditions ouvrières, 1992
Germain Marc'hadour, Thomas More ou la sage folie, Éd. Seghers, 1971
Philippe Godding, Petite vie de Thomas More, Desclée de Brouwer, 2002
Elisabeth-Marie Ganne, Thomas More, l'homme complet de la Renaissance, Nouvelle Cité, 2002
Daniel Sargent, Thomas More, trad. Maurice Rouneau, Desclées de Brouwer
Thomas Stapleton, Histoire de Thomas More, grand chancelier d'Henri VIII, trad. sur l'original latin de 1588 par M. Martin, Maison 1849
Walter J. Jos, Thomas More, Mame, 1873

Études sur Thomas More

Germain Marc'hadour, Thomas More et la Bible, Vrin, 1969
Germain Marc'hadour, L'Univers de Thomas More, Vrin, 1963
Germain Marc'hadour, Thomas More vu par Erasme, Angers, 1969
Germain Marc'hadour, The Bible in the Works of Thomas More, 1969-1972
Germain Marc'hadour, Saint Thomas More and the Body of Christ, Moreanaum, 2000
Émile Dermenghem, Thomas Morus et les Utopistes de la Renaissance, Plon, 1927
Nicole Morgan, Le Sixième Continent. L'Utopie de Thomas More, Vrin, 1995
D. Nisard, Études sur la Renaissance : Erasme, Thomas More et Melanchton, Lévy, 1855
André Prévost, Saint Thomas More. Contribution à l'histoire de la pensée religieuse, Lille, 1945
André Prévost, Thomas More et la crise de la pensée européenne, Mame, 1969
Joseph Delcourt, Essai sur la langue de Thomas More d'après ses œuvres anglaises, Didier, 1941
Y. Dilas-Rocherieux, L'Utopie ou la mémoire du futur Robert Laffont, 2000
Georges Duveau, Sociologie de l'Utopie et autres Essais, PUF, 1961
Roland Galibois, Religion et socialisme dans l'Utopie de Thomas More, L'Harmattan, 2008
M. Abensour, L'Utopie de Thomas More à Walter Benjamin, Sens et Tonka, 2000

Utopia

Le mot utopie est formé à partir du grec ou-topos, qui signifie en aucun lieu ou bien lieu du bonheur du grec eu : bien, heureusement et topos : lieu, endroit.

Dans cet ouvrage écrit sur le mode du dialogue avec un narrateur, l'explorateur Raphaël Hythlodée, Thomas More prône la tolérance et la discipline au service de la liberté, à travers le portrait d'un monde imaginaire, proche de l'idéal de l'auteur.
Thomas More est témoin des ravages sociaux qu'engendre dans l'Angleterre du xvie siècle le premier mouvement des enclosures. Alors stimulée financièrement par le développement de l’industrie lainière, l'aristocratie tudorienne se met à créer de grands élevages de moutons. Cette irruption de la propriété privée capitaliste dans le monde rural, même si elle conduit à un meilleur suivi des terres, se fait au détriment des usages collectifs : les anciennes tenures nourrissant les familles paysannes sous le régime féodal. Ce mouvement eut des conséquences sociales dramatiques, privant nombre de personnes de tout moyen de subsistance, et cela avec brutalité.

"Vos moutons si doux, si faciles à nourrir de peu de chose, mais qui, à ce qu'on m'a dit, commencent à être si gourmands et si indomptables qu'ils dévorent même les hommes. "

Thomas More dénonce ces conséquences et cette brutalité dans la première partie d'Utopia :

On se trompe en pensant que la misère du peuple est une garantie de paix, car où y a-t-il plus de querelles que parmi les mendiants ?

Dans la deuxième partie, consacrée à son objet même, More décrit l'île d'Utopie, contrepoint lumineux à l'Angleterre de son temps. Comme celle de la république de Platon, l'économie utopienne repose sur la propriété collective des moyens de production et l'absence d'échanges marchands. Cette société, composée d'une cinquantaine de villes gérées de manière semblable, vit sans monnaie, et les échanges collectifs y prennent la place de l’accumulation privée qui cause en Angleterre les malheurs du peuple. La première mission du Sénat, qui compte trois députés par ville, est la statistique économique, permettant la péréquation des richesses entre villes :

Chaque père de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l'emporte sans paiement, sans compensation d'aucune sorte. Pourquoi refuser quelque chose à quelqu'un puisque tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu'il ne lui en faut ? Car pourquoi réclamer trop, alors qu'on sait que rien ne sera refusé ? Ce qui rend avide et rapace, c'est la terreur de manquer.

Utopie commerce uniquement les surplus de son économie avec l'étranger, non pas pour s'enrichir vu que l'or n'a aucune valeur dans son économie mais pour se constituer une réserve d'or pour engager des mercenaires en cas de guerre.

Pacifiques et respectueux de la liberté religieuse, les Utopiens reconnaissent cependant, tous ou presque, un être suprême et l'immortalité de l'âme ; plusieurs embrassent la doctrine chrétienne que leur présentent leurs visiteurs. Fondée sur la volonté de vivre selon la nature, la morale publique d'Utopie est rigoureuse, condamnant la dissimulation, la chasse, les jeux de hasard, la polygamie et l'adultère ; le divorce par consentement mutuel est possible.

Réalité n'est pas vérité mais seulement état du moment : grand humaniste et très instruit, Thomas More était un réaliste intransigeant, attentif à l'inacceptable. L'Utopie, satire de l'Angleterre de son temps, et affirmation du souhaitable, se conclut par un avertissement quant à la faisabilité d'une réforme allant dans ce sens : je le souhaite plus que je ne l'espère. Il s'agit donc, sans doute, plutôt d'une invitation à l'action, considérant certes ses difficultés inhérentes, que d'une expectative, vaine car pleine d'une espérance stérile.

Œuvre audacieuse et toujours vivante dans sa modernité, l'Utopie de More exerce encore sur les consciences d'aujourd'hui un irrésistible appel. La dénonciation impitoyable des méfaits de la propriété et des monopoles économiques, de l'inhumanité des riches et de la tyrannie des princes, de la responsabilité des institutions dans les vices humains fait d'Hythlodée le précurseur de Rousseau et du socialisme européen. En relançant en mer utopienne le mythe platonicien de la Cité idéale, More a donné à l'homme conscience de ses pouvoirs sur le monde et lui a offert des raisons d'espérer. Composée il y a plus de quatre siècles, l'Utopie reste une œuvre étonnamment ouverte sur le futur.

L'Utopie

C'est en 1515, profitant des loisirs forcés que lui imposent les lenteurs d'une mission diplomatique en Flandre, que More compose le second livre de son Utopie De optimo reipublicae statu deque nova insula Utopia libellus, dont une traduction française, due à Jean Leblond, paraît en 1550, et une autre, anglaise, de Ralph Robinson, en 1551. Le livre Ier est, de composition, postérieur au livre II. Il fut rédigé ex tempore per occasionem après le retour de More à Londres, en 1516. Cette élaboration inhabituelle (en quelque sorte à rebours, et en deux temps distincts, si elle nuit quelque peu à l'unité stylistique de l'ensemble, lui apporte en revanche une dimension problématique, une conscience et un approfondissement critiques qui font tout son prix. Ce qui n'était vraisemblablement au départ qu'un jeu d'esprit satirique imité de Lucien, qu'un délassement d'humaniste érudit exerçant librement son intelligence à construire, dans le non-lieu de l'imaginaire, une nouvelle république platonicienne, et à cultiver pour le plaisir de l'intellect les plus audacieux des paradoxes, devient dans un second temps une méditation inspirée sur les rapports de la pensée et de l'action, de l'idéal et du réel, de l'éthique et du politique, une analyse pénétrante des mécanismes sociaux d'oppression et des moyens qui s'offrent à l'homme pour les maîtriser et finalement changer le monde. Il serait vain de prétendre dégager de la description de l'île d'Utopie qui constitue le livre II une quelconque philosophie politique.
L'ironie de More, par la distance qu'elle introduit entre la lettre et l'esprit, empêche toute analyse totalitaire : rien n'est plus difficile à saisir que la pensée d'un homme qui refuse de se prendre au sérieux et qui voit trop la complexité des choses pour céder à l'attrait d'un dogmatisme simplificateur. On peut être séduit par le gouvernement sagement démocratique des Utopiens, par leur haine de la tyrannie, leur abolition de la propriété la république heureuse est communiste, leur religion simple et relativement tolérante, leur conception épicuro-stoïcienne du bonheur et de la vertu, leur mépris des grandeurs d'établissement et des richesses l'or, dont ils font des vases de nuit, est chez eux marque d'infamie, leur organisation judicieuse de l'aide sociale, du travail six heures par jour et des loisirs, l'importance qu'ils attachent à la culture et aux choses de l'esprit leur société, où dominent la science et l'intelligence, est dirigée par une aristocratie du savoir, les literati, leurs mœurs patriarcales et leur sens de la communauté l'île entière est comme une grande famille : O sanctam rempublicam et vel christianis imitandam ! Mais on goûtera peut-être moins chez eux la pratique de l'esclavage, la politique impérialiste de colonisation par laquelle ils résolvent leurs problèmes de surpopulation, leur attitude équivoque et cynique en face de la guerre, le poids constant que la collectivité fait peser sur l'individu omnium praesentes oculi, la grisaille moralisatrice d'une harmonie planifiée et passablement étouffante. Dans un certain sens, l'Utopie illustre la tyrannie orgueilleuse de l'idée, les dangers de l'idéalisme.
Par son intransigeance et son radicalisme sans nuance, Raphaël Hythlodée, homme sans patrie et sans racines, se coupe du réel et s'interdit toute possibilité d'action. Il mène une vie fictive dans une république de Nulle-Part, dont la capitale, Amaurotum, est un mirage, et dont le prince, Ademus, est sans peuple. Au contraire, ses interlocuteurs du livre Ier, Pierre Gilles, le cardinal Morton et Thomas More, sont des chrétiens intensément présents au monde, qui refusent de déserter cette nef des fous qu'est la société des hommes, et qui jouent le mieux possible leur rôle dans la comédie politique en cours sans prétendre vouloir la remplacer par une autre : ne pouvant faire que le mal soit bien, ils s'efforcent de l'amoindrir et quod in bonum nequis vertere, efficias saltem, ut sit quam minime malum. Utopie est moyen, non fin : c'est le lieu fictif par lequel il faut passer pour prendre conscience des causes du mal profond dont souffrent l'Angleterre et l'Europe chrétiennes, un mirage dont il faut savoir revenir, armé pour le vrai combat.

Postérité dUtopia

Utopia est passé dans le langage courant : une utopie signifie un rêve impossible, un désir inaccessible.

Thomas More fait écho à Érasme et son Éloge de la folie, qu'Érasme lui a d'ailleurs dédié extraits de l'Éloge de la folie. Il compose l'utopie comme un éloge de la sagesse répondant à l'œuvre d’Érasme.
Gargantua et Pantagruel, les héros éponymes des romans de François Rabelais auteur de l'Abbaye de Thélème, font séjour dans la ville d'Utopie, dont le nom est dû à Thomas More.
Dans son Champfleury 1529, Geoffroy Tory publie le dessin d’un alphabet imaginaire composé de lettres utopiques et volontaires, en hommage à Thomas More.
Tommaso Campanella 1568 - 1639, auteur de la Cité du Soleil, ouvrage décrivant également ce que pourrait être une société d'avenir.
Au XVIIe siècle, la vision communiste de l'Utopie fut reprise par des mouvements à la fois sociaux et religieux Diggers, Levellers qui essayèrent de traduire en actes leur lecture de l’Évangile en collectivisant les terres.
XVIIIe siècle :
Voltaire, dans son conte philosophique Candide, développe les idées de l'utopie dans deux chapitres et donne un sens à cette utopie, dénonçant les dysfonctionnements de la société du XVIIIe siècle.
Babeuf et le babouvisme
Résurgence moderne de la République platonicienne, le terme d’utopie est repris par les grands projets socialistes du xixe siècle, avec bien d'autres sources souvent plus idéologiques :
Saint-Simon
Pierre Leroux
Phalanstère et son concepteur Charles Fourier
Pierre Joseph Proudhon
Karl Marx et Friedrich Engels Engels oppose toutefois, pour s'en démarquer, socialisme utopique et socialisme scientifique
Familistère de Guise et son fondateur Jean-Baptiste André Godin
Liens

http://youtu.be/ltV3AVbRhS4
http://youtu.be/khkx5pe2cTI (anglais
http://youtu.be/QBG6zrGcp8M A man for all seasons
http://youtu.be/fnabnst5Cxo exécution de Thomas More
http://youtu.be/iQmrW16mqhw
http://youtu.be/5DpkNX2GxRw


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Posté le : 05/07/2014 23:19

Edité par Loriane sur 06-07-2014 14:44:14
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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