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Guide de Maupassant suite 2
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Les contes du désespoir

Comme toute sa génération, marquée par l'expérience de la guerre et désenchantée par le spectacle d'une époque où le pouvoir financier se stabilise, Maupassant ne peut échapper au pessimisme. C'est ce sentiment qui le pousse, à ses débuts, vers les naturalistes – Boule de suif paraît dans Les Soirées de Médan –, mais, hostile à toute tendance, il voudra rester fidèle à l' esthétique d'observation de Flaubert, et s'obligera, au nom de cette fidélité, à ne militer en faveur d'aucun espoir.
Il est convaincu que l'espoir est un piège. C'est la thèse qu'il s'obstine à répéter dans ses récits fondés, pour la plupart, sur le même schéma : on espère se libérer, sortir d'un espace clos ou d'une situation étouffante, si ce n'est pour toujours, au moins pour un dimanche, puis, lorsqu'on croit respirer enfin, l'étau se resserre brutalement, et, si l'on n'en meurt pas, on sera ligoté par un engagement, étranglé de dettes, noyé dans le chagrin. D'un récit à l'autre, l'histoire varie : dans La Maison Tellier, des prostituées passent une journée à la campagne où elles sont traitées en grandes dames, mais le soir elles doivent retourner dans la maison close ; dans La Parure, la femme d'un petit fonctionnaire brille un soir au bal du ministère, elle y perd un collier de diamants emprunté pour cette occasion, et, pour le racheter, elle devra passer le reste de sa vie confinée dans la pauvreté... Mais c'est partout le même piège, symbolisé, si sa présence n'est pas explicitée dans l'anecdote, par des objets – eaux noires, tourbillons, trappes, trous, cordages, filets, colliers, bouts de ficelle, liens, lianes – qui renvoient à une clôture perfide. Les acteurs de cette farce sinistre sont nécessairement interchangeables parce qu'ils sont tous issus de la même espèce, d'une humanité qu'une fatalité universelle a condamnée à l'asphyxie ou à la strangulation.

Omniprésente dans l'œuvre de Maupassant, cette fatalité, qui supprime le statut d'individu, reste indéfinie : elle est incompréhensible comme le pouvoir de l'argent, et elle est impénétrable comme la puissance des pulsions qui agissent par des voies inconscientes. Car le pessimisme de Guy de Maupassant ne résulte pas seulement de l'observation d'une société où l'homme, ayant perdu toute prise sur une réalité économique qui n'est plus à sa mesure, doit se contenter de la satisfaction d'appétits momentanés ou d'une cupidité sordide. Si le désespoir dépasse ici le mal du siècle, c'est qu'il fait résonner aussi les angoisses d'une personnalité prépsychotique la prédisposition à la psychose et la syphilis semblent s'entraider chez Maupassant pour le conduire à la paralysie générale. D'où ce fantasme du piège terrifiant, qui accuse une fixation à une période précoce de l'édification de la personnalité, où prédomine l'attachement à une figure maternelle archaïque – Maupassant l'appellera la femme sans tête – dont la matrice toute-puissante ne laisse sortir ses créatures que pour les reprendre dans sa clôture meurtrière. Personne n'échappe, parce que nous sommes tous enfants de cette mère-nature, tous, comme elle, sans identité, et tous, par elle, voués au même destin. C'est elle qui commande, de concert avec le grand capital, également sans visage, la production en série.
Irrationnelle par définition, cette fatalité sera, cependant, rationalisée par un écrivain qui se veut réaliste. Elle apparaît comme inhérente à un réel inconnaissable pour nos sens entrouverts et cadenassés – chez Maupassant, les idées de Schopenhauer renforcent les doutes empiristes –, et, sur le plan idéologique, comme la conséquence des incertitudes relativistes, de la pluralité des systèmes de valeurs, caractéristiques d'une société en voie de désagrégation. Elle devient de la sorte la source d'une pensée agnostique, et ouvre le domaine intellectuel au désespoir qui, envahissant le récit à tous ses niveaux, en déterminera aussi les cadres formels.

L'art de la nouvelle comme remède au désespoir et la série comme substitut de synthèse

La grande thèse de l'œuvre de Maupassant – l'espoir est un piège – se double d'une thèse intellectuelle – la logique est un piège – dont la démonstration exigera des récits comparables à des traités de désespoir raisonné. Au centre de chacun se trouve une contradiction – entre intention et résultat Le Rosier de Madame Husson, Yvette, morale idéale et morale courante, L'Héritage, Les Bijoux, volonté et instincts, La Petite Roque, Le Horla, etc. –, autrement dit une structure logique qui, tout en accusant la fragilité des rapports de cause à effet, garantit, par sa symétrie, la solidité de la composition. Le genre que cette structure appelle est la nouvelle, non seulement parce que la logique y joue un rôle important, mais aussi parce que ce sont des rapports à deux termes – dont la contradiction – qui la fondent en tant que genre défini par son unité. Afin que l'effondrement de la logique apparaisse comme inévitable, la contradiction doit être poussée à l'absurde, d'où l'importance, dans la nouvelle de Maupassant, de la pointe, de l'effet de surprise provoqué par la confrontation de deux vérités qui s'annulent.
Argument majeur du pessimisme intellectuel, cette absurdité, cependant, se révèle être un remède contre le désespoir. Elle s'accompagne souvent d'un humour sceptique : Il faut se hâter de rire des choses pour n'être pas forcé d'en pleurer; et, surtout, comme elle est liée à un cas d'espèce, elle permet de réintroduire l'élément individuel dans un système de catégories générales, et de ressusciter ainsi l'individu, ne serait-ce que pour la durée d'une nouvelle. Celle-ci, genre d'élection du doute, a, elle aussi, paradoxalement un effet rassurant : la rigueur de sa composition devient un moyen de maîtriser les désordres monstrueux causés par la fatalité aveugle qui gouverne l'univers de Maupassant et son unité, fondée sur la conscience des limites, s'oppose à la démesure de cette fatalité omniprésente.
Produire des nouvelles en série infinie équivaut donc à triompher, pour un instant, répété, du mal intérieur et du malheur universel. Éphémères victoires qui resteront cependant inscrites dans l'histoire littéraire : Maupassant a créé, par la production en série, un substitut de synthèse dans lequel se reconnaissent les époques qui ne peuvent se donner qu'une unité artificielle, celle de fragments juxtaposés, celle de phénomènes accumulés.
Registres dominants

Mademoiselle Fifi 1882

Le registre réaliste est constant avec le choix des détails de la vie quotidienne, le comportement des personnages et les effets de langue pittoresque, mais le registre fantastique marque fortement certaines œuvres lorsque l’irréel est présenté comme un réel possible en exploitant souvent le thème de la folie La Chevelure, La Tombe, Le Horla….
Parallèlement le registre dramatique l’emporte souvent avec la présence de la menace la folie dans Le Horla, les angoisses devant la mort de Bel-Ami…ou de la disparition le viol et l’assassinat de la petite Roque, la séparation dans Boitelle, morts accumulées dans Une vie, suicide de Miss Harriet…. Ce regard pessimiste et angoissé sur les hommes et sur la vie, comme une vision souvent noire des rapports sociaux et personnels, permet même de parler de registre tragique dans certains cas comme La Folle ou Le Père Amable.
Néanmoins le registre comique n’est pas absent même s’il est souvent grinçant. Il concerne aussi bien le comique de mots de gestes que de caractères avec les caricatures paysannes La ficelle, La Bête à Maît’ Belhomme ou le personnage du mari trompé et ignorant sa situation dans Pierre et Jean, et en atteignant aussi au comique de mœurs à propos du monde des employés L’Héritage ou des arrivistes bourgeois comme dans Bel-Ami où se confondent par exemple jeux amoureux et trafics financiers.
L’association de ces différents registres donne une coloration repérable à l’œuvre de Maupassant qu’accroît encore un style propre marqué par la densité que reflète la place prépondérante des nouvelles dans la production de l’auteur.

Procédés stylistiques et narratifs

Pierre et Jean

L’art de Maupassant est fait d’équilibre entre le récit des péripéties, les descriptions limitées et fonctionnelles, et le jeu entre discours direct / discours indirect / discours indirect libre. Il est aussi marqué par l’utilisation de phrases plutôt courtes avec une ponctuation expressive et de paragraphes eux aussi plutôt courts, voire très courts, qui donnent une mise en page aérée. La langue, quant à elle, est soutenue dans le récit et dynamique dans le discours direct, recherchant même le pittoresque en transcrivant les paroles des personnages populaires. Illustration – extrait au dialogue abrégé de Pierre et Jean :

« Alors il s’étendit tout habillé sur son lit et rêvassa jusqu’au jour.
Vers neuf heures il sortit pour s’assurer si l’exécution de son projet était possible. Puis, après quelques démarches et quelques visites, il se rendit à la maison de ses parents. Sa mère l’attendait enfermée dans sa chambre. …
La voix de la bonne sortit des profondeurs du sous-sol :
— V’la, M’sieu, qué qui faut ?
— Où est Madame ?
— Madame est en haut avec M’sieu Jean ! ...
— Tiens, te voilà, toi ! Tu t’embêtes déjà dans ton logis.
— Non, père, mais j’avais à causer avec maman ce matin.
Jean s’avança, la main ouverte, et quand il sentit se refermer sur ses doigts l’étreinte paternelle du vieillard, une émotion bizarre et imprévue le crispa, l’émotion des séparations et des adieux sans espoir de retour.

En ce qui concerne l’organisation du récit, Maupassant utilise le plus souvent une narration linéaire avec éventuellement quelques retours en arrière explicatifs limités dans Bel-Ami par exemple.

Si les romans sont classiquement à la troisième personne avec un point de vue omniscient dominant, les nouvelles présentent une grande diversité narrative qui joue avec les différentes focalisations et les différents narrateurs. On peut repérer en effet des récits à la troisième personne destinés directement au lecteur (Une partie de campagne, Aux champs, Deux amis, Mademoiselle Fifi, Boule de suif) et des récits à la première personne dans lesquels le narrateur, témoin, acteur principal ou secondaire, raconte un souvenir présenté comme personnel Un réveillon – Mon oncle Sosthène, Qui sait ?. Il peut aussi s’adresser à un auditoire collectif ou individualisé et raconter un événement de sa vie Conte de Noël, Apparition , La Main, ce qui justifie l’appellation de conte parfois utilisée par Maupassant, comme pour les récits à la première personne enchâssés dans un récit plus vaste où un personnage raconte au narrateur principal souvent quasi implicite ou en prenant la parole devant un auditoire, une histoire qui lui a été racontée précédemment La Rempailleuse ou à laquelle il a pris part la Main, La Petite Roque ; ce récit se présentant parfois sous l’aspect d’un manuscrit La Chevelure ou d’une lettre Lui ?.

Ainsi la richesse des thèmes abordés, la vision personnelle du monde qui s’en dégage et la maîtrise de l’art d’écrire placent Guy de Maupassant aux premiers rangs des prosateurs du XIXe siècle ; il demeure en particulier le plus marquant des auteurs de nouvelles de la littérature française.

Å’uvre

Maupassant a publié certains textes sous pseudonymes :

Joseph Prunier, pour son premier conte, La Main d’écorché en 1875 ;
Guy de Valmont pour Gustave Flaubert en 1876. Il utilisa ce pseudonyme jusqu’en 1878 ;
Chaudrons-du-diable, qu'il utilisa pour signer en 1880 la chronique Étretat dans la revue Gil Blas du 20 août 1880.
Maufrigneuse, qu’il utilisa de 1881 à 1885 pour signer ses chroniques ou nouvelles dans Gil Blas, étant sous contrat avec la revue Le Gaulois. Le choix de ce pseudonyme vient du personnage de Diane de Maufrigneuse, dans La Comédie humaine de Balzac.
Romans
Une vie 1883
Bel-Ami 1885
Pierre et Jean 1887
Mont-Oriol 1887
Fort comme la mort 1889
Notre cœur 1890
Nouvelles et contes
Maupassant a écrit chaque semaine pendant presque dix ans dans les journaux Le Gaulois et Gil Blas ; on peut donc estimer le nombre de chroniques, nouvelles ou contes à près de mille

Liste des nouvelles de Guy de Maupassant.

Recueils de nouvelles
La Maison Tellier 1881
Mademoiselle Fifi 1882
Contes de la bécasse 1883
Clair de lune 1883
Miss Harriet 1884
Les SÅ“urs Rondoli 1884
Yvette 1884
Contes du jour et de la nuit 1885
Toine 1885
Monsieur Parent 1886
La Petite Roque 1886
Le Horla 1887
Le Rosier de Mme Husson 1888
La Main gauche 1889
L'Inutile Beauté 1890

Posthumes

Le Père Milon 1899
Le Colporteur 1900
Les éditions Lucien Souny ont édité en 2008 un recueil de nouvelles, Coquineries, dans lequel se trouvent quelques textes inédits provenant des collections d'une université américaine, de Claude Seignolle et d'un amateur anonyme.

Théâtre

Jean Béraud, Les Grands Boulevards : Le Théâtre des Variétés années 1880-
Histoire du vieux temps 1879
Une répétition 1880
Musotte 1891
La Paix du ménage 1893
À la feuille de rose, maison turque, comédie représentée en 1875

Poèmes

Des vers 1880
Des vers et autres poèmes, Publication Univ Rouen Havre,‎ 2001, 474 p.
Récits de voyage
Au soleil 1884
Sur l’eau 1888
La Vie errante 1890
Fragments de voyages, Arvensa éditions,‎ 2014, 900 p.

Éditions


Œuvres complètes, éd. Ollendorff, 1898-1904 ;
Œuvres complètes, 29 vol., éd. Conard de 1907-1910 ;
Œuvres complètes, 15 vol., Librairie de France, 1934-1938 ;
Contes et nouvelles, 2 vol., textes présentés, corrigés, classés et augmentés de pages inédites par Albert-Marie Schmidt, avec la collaboration de Gérard Delaisement, Albin-Michel, 1964-1967 ;
Maupassant, contes et nouvelles, 2 vol., texte établi et annoté par Louis Forestier, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1974 et 1979.
Maupassant, romans, 1 vol., texte établi et annoté par Louis Forestier, Bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 1987.
Chroniques, Paris, UGE, 10/18, 1980 ; rééd. 1993, 3 vol. ;
Choses et Autres, Paris, Le Livre de Poche, Garnier-Flammarion, 1993 ;
Chroniques, éd. Henri Mitterand, Paris, La Pochothèque, 2008 ;
Guy de Maupassant, Théâtre, texte présenté, établi et annoté par Noëlle Benhamou, Paris, Éditions du Sandre, janvier 2012, 506 p. ;
Mes voyages en Algérie, éd. Lumières libres, Aït Saâda Kabylie, 2012
recueil des textes de Maupassant publiés dans Le Gaulois.

Adaptations

Maupassant est l’un des romanciers français les plus adaptés dans le monde, aussi bien au cinéma qu’à la télévision.

Depuis The Son’s Return, réalisé en 1909 par D. W. Griffith avec Mary Pickford, jusqu’à la série de huit téléfilms intitulée Chez Maupassant et diffusée sur France 2 en 2007, on compte ainsi plus de 130 adaptations des œuvres de l’écrivain pour le petit comme pour le grand écran.
On peut notamment citer :

À la feuille de rose, maison turque adapté pour la télévision par Michel Boisrond 1986 ;
Aux champs adapté pour la télévision par Hervé Baslé pour la série L’Ami Maupassant 1986 ;
Bel-Ami, adapté par Augusto Genina (1919), Albert Lewin (1947), Louis Daquin (1957), Helmut Käutner 1968, John Davies 1971
Berthe adapté pour la télévision par Claude Santelli pour la série L’Ami Maupassant (1986) ;
Boule de suif (parfois assimilé à Mademoiselle Fifi), adapté par Henry King (1928), Mikaël Rohm (1934), Kenji Mizoguchi (1935), Willy Forst (1938), John Ford (sous le titre Stage Coach en 1939), Norman Foster (sous le titre La Fuga en 1944), Robert Wise (sous le titre Mademoiselle Fifi en 1944), Christian-Jaque (1945) et Shiling Zhu (1951) ;
Ce cochon de Morin adapté par Viktor Tourjansky (1924), Georges Lacombe (1932) et Jean Boyer (sous le titre La Terreur des Dames en 1956) ;
Le Horla adapté par Jean-Daniel Pollet (1969]66
L’Enfant adapté pour la télévision par Claude Santelli pour la série L’Ami Maupassant (1986) ;
La Femme de Paul et Le Signe adaptés par Jean-Luc Godard (sous le titre Masculin-Féminin en 1966 ;
Hautot père et fils adapté pour la télévision par Jacques Tréfouel pour la série L’Ami Maupassant (1986) et pour l’anthologie Chez Maupassant (2007) ;
L’Héritage adapté pour la télévision par Alain Dhenault pour la série L’Ami Maupassant(1986) et par Laurent Heynemann pour l’anthologie Chez Maupassant (2007);
Madame Baptiste adapté par Claude Santelli (1974) ;
La Maison Tellier, Le Masque, Le Modèle adaptés par Max Ophüls (sous le titre Le Plaisir en 1952) ;
Mont Oriol adapté par Claudio Fino (1958) et Serge Moati (1980) ;
L’Ordonnance adapté par Viktor Tourjansky (en 1921 et 1933) ;
La Parure adapté par D. W. Griffith (1909), Denison Clift (1921), Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte (1993) et Claude Chabrol pour l’anthologie Chez Maupassant (2007) ;
Le Parapluie adapté par Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte (1989) ;
Le Père Amable adapté pour la télévision par Claude Santelli (1975) et Olivier Schatzky pour l’anthologie Chez Maupassant (2007) ;
La Petite Roque adapté pour la télévision par Claude Santelli pour la série L’Ami Maupassant (1986) ;
Pierre et Jean adapté par Donatien (1924), André Cayatte (1943), Luis Buñuel (sous le titre Una Mujer sin amor en 1952) et pour la télévision Michel Favart (1973) et Daniel Janneau (2004) ;
Le Port adapté par Arcady Boytler (sous le titre La Mujer del Puerto en 1934 et Claude Santelli 1974 ;
Qui sait ? adapté par Claudine Cerf et Jacqueline Margueritte 1987 ;
Le Rosier de Madame Husson adapté par Bernard-Deschamp 1933, Jean Boyer 1950 et pour l’anthologie Chez Maupassant 2008 ;
Le Signe (adapté sous le titre Une femme coquette en 1955 ;
Toine adapté par René Gaveau 1932, Edmond Séchan 1980 et Jacques Santamaria pour l’anthologie Chez Maupassant 2007 ;
Une partie de campagne adapté par Jean Renoir 1936 ;
Une vie adapté par Alexandre Astruc 1958 et pour la télévision par Élisabeth Rappeneau 2005 ;
Yvette adapté par Alberto Cavalcanti 1928, Wolgang Liebenner 1968 et pour la télévision par Jean-Pierre Marchand 1971.
Note : Pour plus de renseignements

Il existe aussi des adaptations en bandes dessinées telles que :
The Diamond Pendant, adaptation de la nouvelle La Parure par Graham Ingels publiée dans le premier numéro d'Impact, édité par EC Comics en mars 1955.

Bel-ami, livre de Guy de Maupassant

Publié chez Havard en 1885 après avoir paru quelques mois plus tôt en feuilleton dans la revue Gil Blas, Bel-Ami est le deuxième des six romans de Guy de Maupassant 1850-1893. Le premier, Une vie 1883, était le récit d'un lente et inexorable déchéance ; Bel-Ami est celui d'une réussite fulgurante. Mais quelle réussite ! Celle d'un aventurier affamé d'argent, corrompu à l'image de la société qu'il sert et dont il se sert. Si le livre fut un succès public, la presse l'accueillit plutôt froidement – il est vrai que la cible principale en était précisément le milieu journalistique –, reprochant sa noirceur excessive à ce roman peuplé de crapules et hanté par la mort.

Naissance d'un arriviste

Georges Duroy, jeune provincial d'origine modeste, ancien sous-officier des hussards monté à Paris pour y chercher fortune, erre sur les grands boulevards, avec trois francs quarante en poche. Il rencontre Charles Forestier, un ancien camarade de régiment, rédacteur à La Vie française, le journal du banquier Walter. Présenté à celui-ci, Duroy reçoit la commande de plusieurs articles, que lui rédige Madeleine Forestier, la femme de son ami. Grâce à la protection du couple, et à son pouvoir de séduction sur les femmes, le jeune homme fait rapidement carrière. Entretenu un temps par Mme de Marelle, sa maîtresse, conseillé par Madeleine, qu'il tente en vain de séduire, introduit par Mme Walter, que flattent ses avances, Bel-Ami, ainsi que l'a surnommé Laurine, la fille de Mme de Marelle, ne tarde pas à gravir les échelons au journal, où il obtient la place de chef des échos.
À la mort de Forestier, Duroy, devenu le baron Du Roy de Cantel, épouse Madeleine, avec qui il conclut un pacte d'alliance, ce qui ne l'empêche pas de lui extorquer la moitié d'un héritage. Grâce aux indiscrétions de Mme Walter, il gagne une somme considérable à la Bourse. Mais c'est la fortune de son patron qu'il vise désormais. Après avoir contraint Madeleine au divorce, il séduit Suzanne, la plus jeune fille du banquier, qu'il enlève, et finit par obtenir de force le consentement de son père. Le mariage triomphal, qui clôt le roman, laisse présager une brillante carrière politique.
Linéaire, le récit n'en révèle pas moins une structure signifiante forte. Dans une première partie, Duroy fait son apprentissage, et découvre la sordide réalité de la haute société parisienne. La seconde période s'ouvre après la mort de Forestier : au constat passif et aux entreprises désordonnées, succèdent l'ambition active et la stratégie réfléchie. Quelles qu'aient pu être les dispositions naturelles du héros, c'est donc bien la prise de conscience de la corruption des milieux journalistiques, politiques et financiers qui a transformé le petit provincial ignorant, mais séduisant et opportuniste, en un arriviste forcené, machiavélique et sans scrupules.

La mort seule est certaine

Les thèmes traités dans Bel-Ami ne sont pas nouveaux. Le monde de la presse, par exemple, avait déjà été épinglé par Balzac Illusions perdues, 1837-1843 ; Splendeurs et misères des courtisanes, 1838-1847, Flaubert L'Éducation sentimentale, 1869 ou encore Zola La Curée, 1872 ; Nana, 1880. Et, dans Le Père Goriot 1835 Vautrin conseillait à Rastignac de réussir par les femmes : Une jeune femme ne refuse pas sa bourse à celui qui lui prend le cœur. Mais précisément, Georges Duroy n'est pas Rastignac. Le héros de Balzac, encore empreint de romantisme, conservait jusqu'au bout un reste de pureté, et son fameux défi final lancé à la société parisienne pouvait s'entendre comme l'annonce d'une vengeance sinon morale du moins légitime. Rien de cela chez Duroy, qui se voue corps et âme, et sans arrière-pensée, à une ambition personnelle illimitée. Quoique assez éloigné du Zola de Germinal, paru la même année, et par le style – froid et précis, sans souffle ni pathos –, et par le milieu évoqué les hautes sphères , Maupassant s'inscrit bien ici dans le courant naturaliste : il s'agit de démonter les rouages de la mécanique sociale, de montrer l'envers du décor, sans craindre de se salir les mains.
L'ambition du roman ne se limite pas cependant à cette observation clinique. S'y ajoute une dimension à la fois métaphysique et morale. Car si la marche triomphale de Bel-Ami nous paraît tellement sinistre, c'est que, comme dans un tableau de vanité du XVIIe siècle, la mort ne cesse de rôder, au cœur même du plaisir et de la réussite. Le thème du double, récurrent dans l'œuvre de Maupassant Le Horla, 1887, illustre entre autres cette obsession : à la disparition de son ami Forestier, Duroy prend littéralement sa place, auprès de sa femme, dans sa maison et jusque dans ses vêtements. Hallucinations morbides, reflets troublants dans les miroirs, visions spectrales..., le personnage ne cesse de repousser les signes annonciateurs de sa propre fin. Là est sans doute le sens profond du roman, tel qu'il est délivré par le vieux poète Norbert de Varenne : "Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c'est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu'on regarde c'est la mort qu'on aperçoit. "

Contes de la Bécasse, livre de Guy de Maupassant

Les Contes de la bécasse 1883 sont le troisième recueil de nouvelles de Guy de Maupassant 1850-1893, succédant à La Maison Tellier 1881 et Mademoiselle Fifi 1882. Alors âgé de trente-trois ans, Maupassant est un auteur célébré, dont les nouvelles paraissent régulièrement dans les journaux. À l'exception de deux contes Saint Antoine et L'Aventure de Walter Schnaffs, écrits et ajoutés in extremis afin de grossir le volume), les quinze autres ont tous déjà paru, du 19 avril 1882 au 11 avril 1883, dans des quotidiens, Le Gaulois et le Gil Blas. Un contrat est signé avec les éditeurs Rouveyre et Blond en 1883 – la même année où l'éditeur Havard met sous presse le roman Une vie, paru lui aussi déjà en feuilleton dans le Gil Blas. Pour Maupassant, il s'agit tout d'abord d'une opération commerciale. C'est d'ailleurs lui-même qui dresse la liste des personnes auxquelles il faut envoyer les Contes de la bécasse – chaque conte étant dédicacé à une personnalité différente l'écrivain Joris-Karl Huysmans, le critique Paul Bourget.... Est-ce à cause du titre lui-même, qui, contrairement aux précédents volumes, ne reprend pas directement celui d'une nouvelle ? Est-ce le prière d'insérer qu'il écrit de sa main, précisant notamment :
"Ce qui distingue particulièrement ce dernier ouvrage de l'auteur de La Maison Tellier et d'Une vie, c'est la gaieté, l'ironie amusante "? Toujours est-il que l'accueil de la critique n'est guère enthousiaste deux articles dans Le Gaulois et dans Le Siècle, puis un autre, mitigé, de Jules Lemaître dans La Revue bleue, en novembre 1884. Le public, lui, ne s'y trompe pas, qui fait un vrai succès au livre : on compte sept réimpressions dès la première année. En 1887, Rouveyre et Blond ayant fait faillite, Havard réédite les Contes de la bécasse. Le titre lui déplaisant, il voulut le changer. Maupassant s'y opposa :
"C'est une supercherie peu digne qui sent la réclame de mauvais aloi."

Traquer les mesquineries et les ridicules

A priori, l'œuvre peut sembler n'être qu'un assemblage sans cohérence de textes. De chasse, il est peu question. On songe pourtant aux Mémoires d'un chasseur de Tourguéniev que Maupassant connaissait et admirait. Surtout, le récit liminaire met en scène un vieux chasseur auquel ses amis viennent raconter différentes histoires. La Normandie – pays de Caux et pays d'Auge – en constituera le cadre essentiel. Ainsi, d'un récit à l'autre, une ligne se dessine. Celle des peurs et des obsessions de Maupassant – angoisses de la mort et de la folie, de la sexualité et d'un monde âpre, dur, difficile aux humbles, à ceux qui méritent compassion ou pitié même lorsqu'ils se révèlent insupportables ou ridicules. C'est vrai pour ce pauvre « cochon de Morin » dont l'existence sera brisée parce qu'il a cru, stupidement, au sourire d'une jeune fille moins innocente qu'elle ne le paraît. En le menaçant d'un procès, elle le perdra aux yeux de tous, lui retirant toute considération et dignité au point que le pauvre homme en décédera bientôt : Je retournai chez Morin. Je le trouvai dans son lit, malade d'émotion et de chagrin. Sa femme, une grande gaillarde osseuse et barbue, le maltraitant sans repos. Elle m'introduisit dans la chambre en me criant par la figure : „Vous venez voir ce cochon de Morin ? Tenez, le voilà, le coco !“ C'est vrai pour le maître de ballet suranné d'un Menuet que l'on ne danse plus depuis que les rois ne sont plus. C'est vrai, encore, de la brave fille des Sabots, vendue comme servante par des parents avides d'argent qui, lorsqu'elle est enceinte de son maître, n'ont en tête que les profits attendus d'un mariage obligé.

Une écriture de la cruauté

Sans doute la trivialité et la paillardise sont-elles de mise avec Farce normande. Mais le rire est souvent tragique. Il est celui de la grimace, celui – comme le note Louis Forestier, du Hugo dans L'Homme qui rit. Le regard est aigu, sans complaisance. D'une cruauté – qui signifie plus douleur que méchanceté – dérivant parfois vers la folie comme en témoignent les images terribles de Pierrot un chien qui jappe jeté dans son puits ou de La Peur– un vieil homme hanté par le spectre du braconnier qu'il a tué jadis. Des images, encore, nées de l'horreur de la guerre et du traumatisme de l'invasion prussienne en 1870, comme le suggèrent La Folle, abandonnée en pleine forêt par la soldatesque ennemie où elle se laisse dévorer par les loups, ou l'Antoine halluciné de Saint Antoine contraint de tuer deux fois un soldat allemand, cadavre resurgi du fumier...

De là à dire que les critiques du temps n'aient pas su lire les Contes de la bécasse, il y a un pas que l'on ne peut que franchir. C'est que Maupassant, digne héritier de Flaubert, cultive un style direct, âpre, parfois vulgaire, mais toujours d'une précision extrême, recherchant inlassablement le mot, l'adjectif justes un travail d'écriture qu'ignorera la critique, en l'accusant d'effets et de grivoiserie. À un tournant de son œuvre, Maupassant prend une voie qui le conduira, miné par la maladie et la drogue, jusqu'au Horla, puis à la mort, à quarante-trois ans tout juste. Dès lors, ce qui peut n'apparaître que recueil d'anecdotes se révèle beaucoup plus : un regard sur le monde et la vie qui inscrit Maupassant, comme le rappelle Hubert Juin, dans le cercle des poètes maudits.

Pierre et Jean, livre de Guy de Maupassant

Pierre et Jean, quatrième roman de Guy de Maupassant 1850-1893, a été publié en trois fois dans la Nouvelle Revue, entre le 1er décembre 1887 et le 1er janvier 1888, avant de paraître en volume chez Ollendorf, qui venait d'éditer Le Horla. Trop souvent occulté par le célèbre texte théorique intitulé Le Roman qui le précède sans en constituer à proprement parler la Préface, ce bref récit – longue nouvelle ou petit roman , comme le qualifiait lui-même l'auteur – constitue cependant, sur le plan formel comme dans le traitement de thèmes obsédants et la vision du monde qu'il suppose, l'une des œuvres les plus fortes de Maupassant.

Enquête sur un secret de famille

Monsieur Roland, ancien bijoutier parisien passionné de navigation, s'est retiré au Havre avec sa femme et ses deux fils : Pierre, l'aîné, jeune diplômé de médecine, et Jean, son cadet de cinq ans, qui vient de terminer son droit. Au cours d'une partie de pêche familiale en compagnie d'une jeune veuve, Mme Rosémilly, les deux frères, pour plaire à la jeune femme, se livrent à une frénétique compétition à la rame qui révèle, sous une apparence d'union et d'affection, la rivalité qui les oppose. Le soir même, ils apprennent que Maréchal, un ancien ami de la famille, vient de mourir à Paris et qu'il lègue toute sa fortune à Jean. Pierre sent alors s'insinuer en lui un irrépressible sentiment de jalousie, auquel vient bientôt se superposer un terrible soupçon – Jean serait en réalité le fils de Maréchal –, éveillé par les insinuations du pharmacien Marowsko, à qui il vient d'apprendre la nouvelle ça ne fera pas bon effet, et d'une servante de brasserie ça n'est pas étonnant qu'il te ressemble si peu. À partir de ce moment, le doute va faire son chemin dans l'esprit du jeune docteur, jusqu'à devenir une intolérable certitude. Au fur et à mesure de son enquête, au cours de laquelle la remontée des souvenirs enfouis et l'interprétation des signes le confortent peu à peu dans ses suppositions, Pierre commence à harceler sa mère, tout en laissant de plus en plus libre cours à sa jalousie envers son frère – devenue en quelque sorte légitime à ses yeux. Car Jean semble devoir obtenir tout ce que lui convoite : fortune, femme il va épouser Mme Rosémilly, appartement... Pierre finit par lui révéler le secret de sa naissance : Je dis ce que tout le monde chuchote, ce que tout le monde colporte, que tu es le fils de l'homme qui t'a laissé sa fortune. Eh bien, un garçon propre n'accepte pas l'argent qui déshonore sa mère. Interrogée, celle-ci avoue la vérité à Jean, qui lui pardonne. Tous deux décident d'écarter Pierre, le fils légitime. Celui-ci s'engage comme médecin naval et s'embarque sur la Lorraine.

Pour un réalisme mythique

Comme souvent chez Maupassant, le récit obéit, on le voit, à la stricte linéarité d'un enchaînement tragique implacable. Implacable aussi pour le lecteur, qui peut croire jusqu'au bout ou presque au délire jaloux de Pierre, et que vient surprendre et désespérer, en un sens, l'absence de rebondissement : comme le paranoïaque finalement toujours victime de la persécution qu'il fantasme, le jeune médecin qui ne manque pas d'étudier en clinicien l'évolution de sa propre pathologie, alternant, à propos de son cas, entre clairvoyance et aveuglement, mû par sa jalousie maladive, en vient à imaginer une trahison... qui se révélera avoir bien eu lieu. Rien n'échappe ainsi au pessimisme radical de Maupassant : car la folie de l'enquêteur n'exclut pas la réalité du crime, et réciproquement. Quant à la morale de l'histoire, elle s'accomplit avec l'éviction du fils légitime au profit du bâtard, comme une ultime démystification de la famille bourgeoise.

Trahison et adultère, fils illégitime, transmission du bien, rivalité entre frères, hantise du double, quête de l'identité... Bien qu'ancré dans la réalité sociale de son temps, Pierre et Jean aborde des thèmes archétypaux qui renvoient aux mythes et aux tragédies antiques ou bibliques on songe, entre autres, à l'enquête d'Œdipe, à la vengeance d'Oreste, à la rivalité d'Abel et de Caïn.... Et il le fait sur le double mode d'un récit à la fois subjectif – le point de vue adopté étant, presque d'un bout à l'autre du roman, celui de Pierre, dont nous suivons les pensées – et objectif – la psychologie classique laissant ici la place à une auto-analyse quasi scientifique d'une lucidité effrayante. Au total, si, comme dans nombre de récits fondateurs, la révélation du secret de famille est bien l'objet de cette quête morbide et masochiste, la vérité ne se laisse jamais vraiment circonscrire. Elle reste toujours indiscernable du fantasme, enveloppante et insaisissable comme une brume – le dernier mot du livre.

Ajouté à la demande de l'éditeur qui jugeait le volume un peu trop maigre, le texte intitulé Le Roman qui précède Pierre et Jean s'inscrit dans le mouvement des critiques du naturalisme entreprises par Flaubert, en réaction aux théories radicales de Zola. Maupassant y réclame un réalisme visionnaire, illusionniste, les Réalistes devraient s'appeler plutôt des Illusionnistes. Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner une vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même. Quant au plaidoyer pour une réconciliation du roman d'analyse et du roman objectif, il trouve sa réalisation dans le récit qui suit, où Maupassant, on l'a vu, conjugue les deux approches.

Boule de suif

Parue en 1880, l’œuvre Boule de Suif est l’une des œuvres de Guy de Maupassant qui contribua le plus à sa célébrité. Adaptée de nombreuses fois au théâtre, à la télévision et au cinéma, cette œuvre de l’écrivain français a inspiré de nombreuses autres œuvres littéraires.

Contexte de l’œuvre

Bien qu’elle ne soit pas la première œuvre de Guy de Maupassant, elle est toutefois celle qui l’a imposé comme un maître de la Littérature Française. Marqué par la guerre, Guy de Maupassant relate dans son œuvre qu’il rédigea en 1879, l’histoire de plusieurs compagnons fuyant la ville de Rouen envahie par les prussiens dont le personnage central, est une prostituée surnommée Boule de Suif à cause de son embonpoint naissant. Dans cette petite société, cette intimité forcée, l’auteur révèle au grand jour la petitesse de ceux qui sont grands dans la société, l’hypocrisie de la bourgeoisie et du clergé. Plusieurs thèmes sont abordés dans cette œuvre, la guerre, trame de fond principale, la liberté ainsi que la nourriture. Salué et ovationné par de nombreux autres écrivains, l’œuvre Boule de Suif est un véritable modèle de récit court, un chef d’œuvre magnifiquement écrit, construit, à la fois, cocasse et triste.
L’œuvre relate l’aventure de 10 personnes qui lors de leur fuite de Rouen occupée par l’envahisseur Prusse se retrouvent dans une diligence en direction de Dieppe. Cela se déroule durant la guerre franco-prussienne de 1870 à 1871, en plein froid hivernal, alors que les troupes françaises se replient et que les prussiens envahissent la ville de Rouen en Normandie. Pour les 10 voyageurs, deux couples de bourgeois, le couple Breville et le couple Carre-Lamadon, un démocrate, Cornudet, un couple de commerçants, le couple Loiseau, deux religieuses et une prostituée, une femme galante qui indigne autant qu’elle éveille curiosité et méfiance, Elisabeth Rousset surnommée Boule de Suif.

Tout au long de la route qui mène à Dieppe, le voyage est difficile, la neige ralentit la diligence, le froid est incisif et la famine prend de court les voyageurs qui peuvent bénéficier de la générosité et de la prévoyance de Boule de Suif. En effet, celle-ci partage ses provisions avec les 9 autres passagers, provisions qu’elle est la seule à avoir pensé à emporter avec elle pour le voyage et qui font oublier à ses compagnons de voyage, du moins temporairement, leurs préjugés vis-à-vis d’elle.

Durant leur périple, les voyageurs font une halte dans une auberge à Tôtes et se rendent compte que celle-ci est occupée par l’ennemi prussien. Leur officier supérieur remarque Boule de Suif, lui fait des avances et lui demande de le rejoindre avant le souper. La jeune femme qui est certes une prostituée est également une Bonapartiste loyale et refuse de coucher avec l’ennemi, avec le soutien de ses compagnons de voyage. Devant son refus, l’officier prussien empêche leur diligence de repartir de l’auberge et exerce un chantage sur eux, s’ils veulent repartir, Boule de Suif doit coucher avec lui, mais la jeune femme continue de refuser.
Au début, révoltés par le comportement de l’officier prussien, les voyageurs réalisent, au fur et à mesure que les jours passent et que l’ennui s’installe, qu’ils sont prisonniers dans l’auberge et que l’officier prussien ne les laissera s’en aller qu’à condition que Boule de Suif se donne à lui. Chacun des passagers commence alors à user d’arguments, à faire pression sur la jeune femme pour l’inciter à accepter les avances de l’officier, en somme, à se sacrifier pour leur salut à tous. Boule de Suif accepte ainsi de se sacrifier et passe la nuit avec l’officier prussien.
Au petit matin, ils peuvent enfin repartir, mais cette fois-ci, Boule de Suif n’a pas le temps de se faire des provisions pour le voyage contrairement à ses compagnons de voyage qui ont eu tout le temps de se faire préparer des petits plats. C’est ainsi qu’à l’heure du repas aucun des autres voyageurs avec lesquels elle avait eu à partager ses provisions et pour lesquels elle s’est sacrifiée, ne partage son repas avec elle. Tout ce qu’elle reçoit de cette petite société bien pensante, c’est dédain et mépris. Tous l’ignorent et lui tournent le dos alors qu’elle s’effondre en larmes.

Liens
http://youtu.be/legvfqgkHwA Aux champs
http://youtu.be/pg4GnABUfkc En Famille
http://youtu.be/PXL_6bzH3UI La parure
http://youtu.be/2zCbeFvVbNw Partie de Campagne
http://youtu.be/WX2bEBy5Rzg Le petit fût
http://youtu.be/GN2wEuhi2Rs Le Horla
http://youtu.be/ZzCL6mg0R10 Bel Ami Part 1
http://youtu.be/LNSQ3D67mKQ Bel Ami Part 2
http://youtu.be/wlMK_b5RRm8 Bel Ami Part 3
http://youtu.be/YxwtHigS0Fk Bel ami Part 4
http://youtu.be/GMlc5MeG3x4 Bel ami Part 5
http://youtu.be/sDck_FHR2qI Bel Ami part 6
http://youtu.be/OJtU8bxNzmw Bel Ami Part 7
http://youtu.be/IWmTCg4CAYo Bel ami


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Posté le : 05/07/2014 23:22

Edité par Loriane sur 06-07-2014 12:27:00
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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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